Comme je l'avais bien prédit, la blonde qui venait de m'offrir mon verre de limonade n'était autre qu'une jolie jeune femme. Qui me parait bien jeune. Maintenant, j'ai tendance à ne plus trop me laisser avoir. Bien qu'il soit vrai que les femmes font souvent bien plus jeunes que leur véritable âge. Toujours est-il qu'un peu de charme n'est pas mauvais pour la santé, au contraire. Evidemment, ça n'engage à rien, et en venant ici, à ce stand en particulier, j'étais bien loin dans l'idée de draguer. Mais en ce moment, c'est plus fort que moi, je ne peux m'empêcher de flatter les femmes Aucune idée. C'est la première fois qu'une femme m'offre un verre sans m'avoir adressé la parole. J'arque un sourcil, amusé, essayant de retourner la situation gênante en ma faveur. Elle n'est pas du genre à se laisser charmer si facilement, et c'est pas plus mal. Il y a bien trop de femmes faciles en ce bas monde. La blonde me propose alors l'alternative d'offrir un verre à la prochaine personne, comme elle venait de le faire. Je me retourne alors face à ses paroles et vois un couple. Des gamins. Comme l'a si bien remarqué ma nouvelle connaissance, son petit ami ne risque pas beaucoup d'apprécier. Je pouffe alors légèrement de rire et retourne mon attention vers la blonde Je trouverais bien une autre occasion de faire ma BA ce soir, j'en suis sûr. Les limonades arrivent sur le petit comptoir du bar et profite de ma rapidité pour jouer un petit tour à la blonde En attendant, merci infiniment pour les verres. Elle avait dans l'optique de les payer n'est-ce pas ? Alors je les attrape tous les deux et reprend mon chemin, bien conscient que je risque de m'attirer les foudres de la demoiselle. Mais au moins, j'aurais réussi à l'attirer (a).

@Charlene Cartwright

Grace ne pouvait s’empêcher d’appréhender un peu cette soirée, car cet événement était en partie de son initiative, depuis qu’elle était à la tête de la mairie de Redwood Hills, elle avait voulu marquer le coup. D’autant plus qu’elle allait s’exprimer pour la première fois de manière officielle devant les habitants de la ville et si elle était toute excitée à cette idée, la pression était grande sur ses épaules. Elle n’était pas inquiète, elle avait l’habitude de gérer cette pression dans le cadre de son boulot, ce n’était pas la première fois qu’elle s’exprimait devant tant de monde, mais elle se disait qu’elle n’avait pas le droit à l’erreur. Pas le droit de les décevoir, eux, ceux qui avaient voté pour elle, tous ceux qui avaient cru en son programme, tous ceux qui avaient pensé qu’elle avait les capacités de les défendre, de porter haut les couleurs de Redwood Hills. « S’il y a le moindre souci, tu m’appelles, d’accord ? » avait-elle dit à l’adresse de Joséphine qui allait partir de son côté en compagnie d’Elijah. Il y avait Melody également, Melody qui était sûrement impatiente de s’éclipser pour aller retrouver sa bande de copains et Grace se doutait qu’elle ne pourrait pas la retenir très longtemps, elle aurait de toute façon trop à faire pour les surveiller tout le temps, même si elle ne pouvait s’empêcher d’être inquiète à cause de la foule présente. Elle n’avait pas le choix, elle devait s’adapter, elle devait lui laisser davantage de libertés, même si ça la tuait intérieurement. « Tu comptes retrouver des amis à toi ? Tu sais déjà qui il y aura ? » demanda-t-elle à l’adresse de Melody, tout en se hissant sur la pointe des pieds pour tenter d’apercevoir la silhouette de Jamie qui devait débarquer d’une minute à l’autre. Elle avait forcément reconnu des visages connus, Colin par exemple, elle lui adressa un regard mais il était déjà en grande discussion avec une jeune femme ; ils ne s’étaient pas reparlé depuis longtemps, et vu tout ce qui s’était passé, Grace se voyait mal aller le saluer comme si de rien n’était.

Si Gustave pensait qu'il resterait tranquillement à la maison, loin de la foule et des hurlements pour se caler devant un bon petit dessin animé aux côtés de Levy, il se trompait royalement. Il y a trois heures, sa tendre mère a débarquée chez lui sans prévenir, lui arrachant presque l'enfant des bras pour qu'il puisse sortir s'amuser un peu. Gustave a pourtant bien tenté de lui annoncer que ça ne l'intéressait pas tant que cela, la retraitée n'a rien voulue savoir. Gustave se devait d'aller se changer les idées à cette fête. « Me regarde pas comme ça, Koda. Je ne peux pas t'emmener et tu le sais, t'es un vrai froussard. » Claque alors Gustave tout en offrant quelques caresses à son molosse. Inutile de dire que depuis son plus jeune âge, ce chien à horreur des feus d'artifices. Comme la plupart des canidés, bien qu'il y ait quelques exceptions à la règle, c'est vrai.

Ainsi, Gustave finit par attraper une veste sur le porte manteau de l'entrée, sortant ensuite de la maison qu'il a rénové de ses dix doigts à l'aide de quelques copains, il y a quelques années maintenant. Un petit tour et il rentre. C'est ce qu'il se dit, sans savoir qu'il rencontrera au cours de sa soirée, deux âmes perdues. Enfin. Deux jeunes gens n'ayant rien à voir avec son côté extraverti, ça, c'est sûr. Allant rapidement à un stand pour attraper une boisson sans alcool, Gustave commence à se rapprocher du lac, sans trop rejoindre la foule s'y baignant. Il n'a pas vraiment prévu de finir à moitié dans cette grande étendue d'eau, malgré la chaleur de l'été.

On manque soudainement de le bousculer, Gustave relevant le bras d'un geste vif pour éviter que l'inconnu ne lui renverse sa boisson, récemment achetée et pas encore commencée. Son regard dérive, il s'ancre à celui du jeune homme avant qu'un sourire ne vienne étirer ses lèvres. « Tristan Earnshaw. Bonsoir. » Se moque-t-il gentiment, après avoir été appelé Doc. C'est qu'être vétérinaire lui permet de connaître beaucoup de monde, sans pour autant avoir trop d'amis. Finalement, Tristan se rattrape et s'excuse, arrachant un léger rire amusé au plus âgé. « Voyons, ce n'est rien. Tu as l'air un peu tendu. » Il hausse des épaules, regardant autour de lui.

La foule, tout ça. Il sait bien que ce garçon n'a jamais été des plus à l'aise avec autrui. Aussi, est-il plutôt étonné de le voir ici. « Je n'ai pas eu le choix. Ma mère a débarqué en hurlant presque que je ne sortais pas assez. Alors, je suis surtout ici pour lui faire plaisir. Et toi ? Je suppose que c'est famille qui t'a embarquée dans une histoire comme celle-ci ? Koda n'est pas venu non plus, tu sais. On n'est pas forcé de parler animaux quand on se voit en dehors de mon travail, Tristan. Comment tu vas ? » Il ne se moque pas, bien au contraire. Gustave remarque assez facilement la gêne de Tristan, se trouvant un peu triste pour lui, de ce côté là.

@tristan earnshaw

Spoiler:

L’inconnu semblait avoir des idées bien arrêtées sur qui devait faire quoi, à quel moment et pourquoi. Ainsi donc, offrir un verre – même de limonade – ne pouvait pas être une simple bonne action dépourvue du moindre intérêt, et ce, même si je n’avais pas eu la moindre idée de qui était derrière moi. Il aurait été plus simple qu’il s’agisse d’une famille, un des enfants aurait hérité du verre et tout le monde aurait été ravi sans que cela ne se transforme en une bien étrange situation. « Vous ne croisez pas beaucoup d’âmes généreuses, je vous plains. » C’était malgré tout un sourire qui s’était glissé sur mes traits et qui n’en disparaissait plus. Les circonstances ne se prêtaient à rien d’autre que de la légèreté, et le fait que je ne connaisse rien de l’homme faisait en sorte que j’étais prête à lui accorder le bénéfice du doute. Peut-être était-ce seulement une forme d’humour singulière, après tout, qui n’avait jamais osé ce genre de témérité ? « Tant mieux. » Répondais-je alors au sujet de sa future bonne action du soir et en détournant le regard de ce couple derrière nous, qui devait commencer à trouver que le temps était long avant que leur tour n’arrive de passer leur commande. Le reste se passait trop rapidement pour que je ne comprenne immédiatement. J’avais souri à son remerciement, croisant son regard au moment où il avait décidé de mettre les voiles… avec les deux verres ! Stupéfaite, je regardais le vendeur du stand qui haussait les épaules et même les sourcils d’un air sans équivoque : je venais de me faire avoir en beauté. Et ce n’était d’ailleurs pas la perspective de payer de nouveau quelques dollars ni même le soupir de l’homme derrière moi qui me convainquait de partir rejoindre l’homme sans scrupule, il en allait tout simplement du bon sens – et d’un peu d’ego. « Hey ! » Malgré mon hésitation, il n’avait pas encore pu aller bien loin et je le rejoignais sans mal, accélérant seulement le pas quelques instants avant d’y parvenir. « Vous êtes gonflé. Ça, ça fonctionne souvent ? » Ce ton plutôt bon enfant de provocation n’en avait apparemment pas fini entre nous. « Vous voulez vraiment avoir ma déshydratation sur la conscience ? » Un peu d’exagération pour la route, même s’il était vrai que la chaleur était au rendez-vous malgré la proximité du lac et le jour qui tirait à sa fin.

Jamais ne rien faire du tout, et surtout dormir pour mettre au tapis l’intense fatigue qui avait eu le temps de s’appesantir sur la moindre parcelle du corps – voire de l’âme – après ce séjour africain, n’avait paru si attrayant. À peine rentré la veille que je m’étais effondré. La sensation du décalage horaire faisait ce drôle d’effet de donner la sensation de rêver, presque, tandis que je réalisais en ouvrant les yeux (à quinze heures passé) qu’il s’agissait bien de mes oreillers, de nos draps et d’un grand vide que j’avais pourtant été impatient de combler. Sortie pour l’après-midi, eh merde. La vie continuait de tourner, bien sûr, d’ailleurs l’autre partie de la note sur la table de la cuisine mentionnait les traditionnels feux d’artifice du 4th of July au-dessus du lac Champlain et Noam. Une douche et un déjeuner tardif parfaitement américain  – un grand merci aux restes de la semaine qu’il y avait dans le réfrigérateur – suffisaient à me remettre parfaitement sur pied, suffisamment pour voir fleurir cette idée d’aller laisser s’exprimer ma fibre patriotique (50% américain sur papier, ça se célébrait quand même) aux côtés de centaine et même milliers d’autres, mais surtout de ceux qui comptaient le plus. Ce n’était assurément pas un hasard que Rockin’ in the free world soit rugi par la première station de radio sur laquelle je m’étais arrêté dans la voiture et je passais la vingtaine de minutes du trajet à me demander si Neil Young appréciait la réappropriation politique de son titre. Une fois sur place, c’était les chiens de Noam qui me facilitaient la tâche de les trouver parmi la foule. « Hey ! » Pas de doutes que c’était bien eux, s’il y en avait eu un instant, au moment où nos sourires et regards se croisaient avec Teddy. Je glissais spontanément un bras autour de ses épaules pour poser un baiser sur le côté de sa tête. « Désolé… J’étais un zombie hier soir. » Description peu flatteuse, mais à peine erronée. « Du coup, je ne pouvais pas laisser une deuxième soirée filer. » C’était un peu bizarre d’avoir ces véritables retrouvailles dans ces circonstances, mais je portais tout de suite mon attention vers son frère. Nous n’avions pas eu l’occasion d’avoir de véritables conversations depuis la dernière fois, j’avais tout de même la ferme intention de ne pas déborder de nouveau à son égard. « Tes chiens sont plus sages que bien des enfants que j’ai croisés en vous cherchant. » Et c’était tant mieux, je n’avais pas très envie de gérer les allergies.  « Au fait, vous avez faim ? J’ai dit à la fille que je revenais d’un séjour humanitaire au Mali et elle m’a filé… cinq ou six cookies. » Moi, abuser ? Jamais.

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Avec Riley, nous nous étions données rendez vous au lac pour cette soirée du quatre juillet. Nous nous étions revues quelques fois à la volée mais nous n’avions pas eu de vrai rendez vous depuis la Saint Valentin. Entre elle et moi, je ne saurais pas qualifier notre relation. Est ce que cette soirée allait être décisive ? Sûrement. J’étais quelque peu stressée. Et si tout ne se passait pas bien ? Et si elle avait changé d’avis sur moi ? Et si elle ne voulait plus me voir ? Tellement de questions sans réponses. Seule la participation à cette soirée permettrait de répondre à mes interrogations. Il fallait que je me détende et surtout que je me presse. J’étais toujours en pyjama chez moi alors que je devais me rendre au lac dans une demi heure. Je m’empressais de mettre un jean slim sur les fesses et un débardeur accompagné d’une veste en jean. Nous étions tout de même à Redwood Hills, les soirées étaient fraiches. Dès que je fus prête, je m’empressais de rejoindre le lieu de rendez vous à une vitesse folle. Avec cinq minutes de retard, je slalomais entre la foule afin de chercher Riley. Elle se trouvait non loin du stand des pâtisseries. Je m’approchais d’elle, le sourire aux lèvres, heureuse de la retrouver. Je posais ma main sur son épaule pour qu’elle se retourne. « Bonsoir Riley. » Je ne pus détacher mon sourire de mes lèvres. Je la pris dans mes bras pour la serrer bien fort contre moi en signe de salutations. « Je suis désolée pour le retard, j’ai été complètement dépassée par le temps. » Dis je alors que mon souffle revenait peu à peu à la normale.

@Riley Clarke