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Prénom(s) & noms ★ Faith. Un prénom dont elle porte l'ambivalence comme une croix depuis tellement d'années. Faith. La Foi. Foi en la vie ? Foi en la secte ? Que pouvait bien avoir en tête sa pauvre mère lorsqu'elle lui choisit ce prénom, comme un cadeau d'adieu ? Née Wellington, elle se fait désormais appeler Buchanan, du nom de jeune fille de sa mère écossaise. Elle aurait dû s'appeler MacKay, si ses jambes flageolantes avaient pu la porter jusque vers l'autel. De ce rêve éveillé elle ne garde pour seul souvenir que cette bague, à son annulaire gauche, qu'elle n'a pu se résoudre à retirer. Date & lieu de naissance ★ Le 31 octobre 1983, à Redwood Hills. Âge ★ 35 ans de questions sans réponse. Statut social ★ Son père est propriétaire de l'une des plus grosses distilleries de la région. Elle n'a jamais manqué de rien. Ses études dans une prestigieuse université britannique et sa carrière de journaliste lui assure aujourd'hui une situation financière plutôt confortable. Situation maritale ★ C'est compliqué, pourrait-on lire sur un célèbre réseau social si elle n'était pas trop pudique - ou lucide - pour révéler ce genre d'informations. Son coeur balance entre un fiancé à Edimbourg et un fantôme à Redwood Hills. Orientation sexuelle ★ Hétérosexuelle. Métier ou études ★ Journaliste, elle s'est donné pour mission d'achever l'oeuvre de sa mère. Avatar choisi ★ Claire Foy Groupe choisi ★ Our broken garden

Décrivez le caractère de votre personnage en 5 lignes minimum Des boucles brunes, un teint blafard, deux grands yeux bleus qui semblent vous fixer intensément sans réellement vous voir... La demoiselle a tout d'une poupée de porcelaine. Fragile. Délicate. Il faut dire qu'elle est déjà tombée, et plus d'une fois. Les fines cicatrices qui déchirent ses poignets sont là pour l'attester, témoignant, à l'en croire, de sa rage de vivre, bien plus que de son obsession pour la mort et ses mystères. La mort. Aussi loin qu'elle s'en souvienne, elle a toujours fait partie de son existence. Elle n'était âgée que de quelques mois lorsque sa mère fit le grand saut, le saut de l'ange. De quoi vous marquer à jamais. C'est en l'absence de figure maternelle, aux côtés de ce père absent et insensible, que Faith a dû construire son identité d'adulte, faite de bric et de broc, de larmes et de colère, de milliers de questions demeurées sans réponse : mérite-t-on vraiment de vivre lorsque la personne supposée vous aimer le plus au monde vous abandonne dans de pareilles circonstances ? Cette simple interrogation est, en quelque sorte, le noeud gordien situé au coeur de la personnalité de Faith. Chacune de ses actions, chacune de ses paroles, paraîtront incensées aux yeux de quiconque ignore tout de ce par quoi elle est passée - ce qui représente l'immense majorité de son entourage. Brillante, ambitieuse et exigeante - envers elle-même et envers autrui - elle sait se montrer réfléchie, à l'écoute et généreuse envers son prochain. Pourtant, quiconque a déjà croisé son regard sait qu'elle porte en elle une part beaucoup sombre, qui semble avoir pris le pas sur tout le reste depuis un tragique événement daté de quelques mois. Alors qu'elle pensait avoir surmonté ses vieux démons pour devenir une adulte accomplie, elle se sent redevenir cette adolescente anxieuse et irritable, fermée aux autres, obsédée par sa quête. En son nom, elle est prête à tous les risques, à tous les sacrifices. Comme lorsqu'elle jouait plus ou moins innocemment avec la lame d'un cutter, elle flirte dangereusement avec la limite. Après tout l'important, ce n'est pas la mort, c'est ce que l'on faisait au moment de mourir. Que faisait Faith sur le seuil de la mort ? Elle cherchait la vérité">

Quelle est votre position par rapport à la Rose Lunaire? Elle est littéralement obsédée par elle. Elle le sait, elle le sent, les réponses aux questions de toute une vie se trouvent quelque part, au coeur de cette organisation secrète. Elle est prête à tous les risques pour y être intronisée, la noyauter de l'intérieur. La mère de Faith avait à peine 25 ans en 1985. Elle venait de mettre au monde sous premier enfant, ce qui aurait dû la submerger de bonheur. Pourtant, elle s'est suicidée, en même temps que tous les autres. Un geste qui demeure inexpliqué aux yeux de tous ceux qui la connaissaient bien. Faith, quant à elle, n'a jamais pu accepter cette sombre réalité. Pour elle, sa mère n'a pas pu commettre ce geste de son plein gré. Moira Wellington était une femme discrète, effacée face à un époux autoritaire et colérique. Mais elle n'en était pas moins brillante et lucide, comme en témoignent les différents écrits que Faith a pu retrouver dans la maison familiale, dont un roman inachevée, traitant d'une mystérieuse organisation. La théorie de Faith est que sa mère a tenté d'infiltrer la Rose Lunaire et que les choses ont mal tourné, d'une manière ou d'une autre. Après avoir fui son passé pendant plus de quinze ans, de l'autre côté de l'Atlantique, la jeune femme est de retour, bien décidée à lever le voile sur ce mystère qui, d'une manière ou d'une autre, lui aura volé toute sa vie. ">

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Au fond, rien n'avait changé. Ou si peu. Tandis qu'elle se hissait péniblement par-dessus la barrière de l'enclos, elle ne distinguait rien d'autre, à l'horizon, que la silhouette familière de montagnes enneigées, emmitouflées dans leur manteau de brume. Aussi loin qu'elle s'en souvienne, elle avait toujours considéré Redwood Hills comme une sorte de fruit empoisonné. Appétissant, en apparence, avec ses paysages à couper le soufle, vierges de toute vie ou presque. Mais à la vérité, ce paradis terrestre était peuplé de monstres, comme autant de vers venus gâter le fruit. Emmitouflée dans son manteau d'hiver, Faith glissait telle une ombre dans le silence environnant, seulement troublé par le crissement de la neige sous ses pas. Quelques mètres plus loin, un long hénissement se fit entendre. L'animal récalcitrant était parvenu aux barrières de l'enclos et ne pouvait espérer s'échapper au-delà. "Là... Doucement..." murmurait la jeune femme, du bout de ses lèvres glacées. Elle avait répondu présente à l'appel du vieux Sam, sans qu'elle ne sache vraiment pourquoi. Elle aurait préféré que son retour en ville se fasse dans la discrétion. Ces dernières années, elle avait pris goût à se parer de l'anonymat le plus total. Oh, bien sûr, son nom était connu à Edimbourg, d'une certaine façon. Mais le regard que les gens posaient sur elle n'était pas empli d'une pitié malsaine dont elle ne voulait pas. Qu'importe. Elle n'avait pu résister à la tentation. Après tout, cet endroit était le seul où elle s'était jamais sentie chez elle. Et le vieux palefrenier du domaine était, depuis la mort de son grand-père, ce qui se rapprochait le plus d'une famille à ses yeux.

Le coeur battant, la jeune femme osa encore quelques pas en direction en direction de l'animal blessé. Les yeux fous de douleur, ce dernier semblait prêt à bondir à chaque instant. A une certaine époque, le défi lui aurait semblé des plus simples, tant elle semblait faire corps avec chacun des pensionnaires de ce haras, dont elle maîtrisait les traits de caractère et autres particularités. Par certains aspects, elle s'était toujours sentie plus proche des chevaux que des Hommes. La sensation de liberté qu'elle éprouvait lorsqu'elle partait au grand galop au petit jour pour ne rentrer qu'à la nuit tombée était incomparable. Elle aurait tout donné pour dépasser la peur qui lui nouait l'estomac à cet instant précis, comme elle n'était plus qu'à quelques centimètres de la monture. "Tout va bien..." murmura-t-elle dans un souffle tout en portant une main en direction du front de l'animal. Celui-ci eut un brusque mouvement de recul sous l'effet duquel elle sentit son souffle chaud contre sa paume. A force de patience, elle finit par l'approcher suffisamment prêt pour venir poser une joue contre son encolure. Tout au fond d'elle, elle était pétrifiée par la peur. Les yeux fermés, elle pouvait sentir sa propre respiration s'accélérer sous l'effet des images de sa chute qui lui parvenaient en cascade, comme un cauchemar sans cesse renouvelé. La blessure, située au niveau du jarret, était impressionnante, certes, mais peu profonde. Cela prendrait du temps mais l'animal se relèverait. Tout comme elle. Faith savait reconnaître un battant quand elle en voyait un.

L'animal confié aux bons soins du vieux Sam, la jeune femme resta encore quelques longues minutes accoudée à l'enclos, à scruter l'horizon. La sonnerie de son téléphone la tira brusquement de sa rêverie. Dans un soupir, il fit glisser son doigt d'un bout à l'autre de l'écran, le temps de rejeter l'appel de William - le troisième de la journée. Elle n'était pas prête à lui parler, pas encore. Sans doute craignait-elle qu'il ne parvienne à la détourner de son objectif. Elle n'était ici que depuis quelques jours et déjà, elle sentait toute forme de courage l'abandonner. Pourquoi diable s'évertuer à lutter contre un passé qu'elle ne pourrait de toute façon jamais changer quand un semblant d'avenir l'attendait de l'autre  côté de l'Atlantique ? Nouveau soupir. C'est alors que le regard de Faith se posa sur la petite enveloppe située en haut à gauche de l'écran. Son coeur manqua quelques battements. Voilà des jours qu'elle attendait un signe de sa part. Elle ne le connaissait pas - ou si peu - et pourtant, il était la raison même de sa présence ici. Parce qu'il était probablement le seul à être en mesure de l'aider à percer le secret de toute une vie. Du moins essayait-elle de s'en convaincre. Car en l'espace de quelques longues mois d'une correspondance clandestine, elle s'était attachée à sa présence - virtuelle, certes - bien plus qu'elle n'aurait dû. Ces quelques jours passés sans la moindre nouvelle l'avait plongée dans un profond désarroi mêlé à une certaine forme de contrariété. Qu'à cela ne tienne. L'inquiétude qui l'avait lentement rongée ces derniers temps lui semblait dérisoire désormais. Comme elle sautait de nouveau par-dessus la barrière de l'enclos pour rejoindre sa voiture de location à grandes enjambées, le coeur gonflé d'espoir, elle s'autorisa même un sourire. Quelque chose avait changé. Pour la première fois de toute sa vie, elle ne se sentait plus seule.