Zeppelin, il a le nez sur son téléphone. Du coin de l’oeil, il vérifie que Goldie ne s’éloigne jamais trop et il se contente bien souvent d’apercevoir sa queue qui frotte le sol, balaie les quelques grains de poussières et autres rocailles. Penser à brosser la bête en rentrant, qu’il se note dans un coin de sa tête, déjà de nouveau occupé par les dernières informations qui ne vont pas manquer d’être imprimées lors de la prochaine sortie du Redwood Echo. Il survole brièvement pour noter les premières coquilles, les phrases qu’il va devoir reformuler pour les rendre moins ambiguës — et surtout, il survole avec l’espoir de tomber sur un article qui va mentionner la Rose, qui va parler de ses derniers méfaits, ses dernières vagues. Il se gratte la nuque quand il parvient à la fin de l’édition et hausse les épaules. Not this time. Il souffle un peu, Zep, avant de glisser le téléphone dans une poche de son blouson en cuir, bientôt trop épais pour les températures qui arrivent — de même que sa tignasse qu’il va devoir se résigner à couper, ne serait-ce qu’un peu. La tête relevé, les épaules redressée et le buste sorti, il s’aperçoit que son chien n’est plus dans son champ de vision, roule des yeux — probablement encore à renifler la poubelle d’une brasserie quelconque ou juste celles d’un logement proche. « Goldie ? » Qu’il appelle avant de siffler légèrement, deux doigts venant frapper son jean écorché pour ramener la grosse bête couleur pêche. Mais le chien ne refait pas surface et il fronce les sourcils, Zep, parce que c’est rare (à moins qu’il y ait quelque chose de plus intéressant ailleurs, auquel cas, il ne pourra que l’obliger en le trainant pas le collier, Zep et voilà que ça lui apprendra à ne pas prendre harnais et laisse avec lui lors des balades quotidiennes). « Goldie ? Viens là mon chien. » Il se répète, Zep, tord le cou et penche la tête dans les petites allées pour retrouver la trace de son animal quand il entend un feulement agressif suivi d’un aboiement plus joyeux et il se fige une seconde. Parce que cet aboiement ressemble à celui de son chien — quand le feulement ressemble beaucoup à celui d’un chat peu aimable (comme souvent avec ces bêtes, de son point de vue à lui) et il ne fait presqu’aucun doute que si un combat devait avoir lieu, le chat sortirait vainqueur. C’est que Goldie a beau être beau il est surtout un peu idiot pour ne pas se rendre compte du danger encouru. A grandes enjambées, il rejoint la rue d’où provient les bruits et il l’aperçoit bien, son cher golden, avec la queue toute folle de celui qui veut jouer, qui pense pouvoir s’amuser, quand le chat qui lui fait face à le poil tout hérissé, la gueule bien ouverte et une patte en l’air. « Fuck, » qu’il lâche tandis que son chien se lance dans sa grande idiotie — chasse le chat qui n’a probablement rien demandé, la langue pendante jusqu’à ce que le félin grimpe au-dessus d’une poubelle. « Goldie ! Reviens ! » Il s’approche, pourrait jurer que le chat l’incendie lui aussi du regard et il est tenté de lui annoncer que lui n’y est pour rien, quand il se rend compte qu’une jeune femme est proche. « Euh… C’est le vôtre ? Le chat, je veux dire, le chien est à moi. » Et il en profite pour glisser une doigt sous le collier du mentionné pour l’empêcher de sauter sur la poubelle à son tour (ça ferait plus de dégâts qu’autre chose parce qu’en plus d’être idiot, Goldie n’est pas particulièrement souple ou habile). « Désolé, je ne pensais pas qu’il y aurait des chats et encore moins que cet abruti penserait s’en faire des compagnons de jeu… » Il jette un regard au chien qui a toujours les yeux rivés sur le félin maintenant assis.
Quelle arrogance.
Zep, il reporte son attention sur la jeune femme, remarque maintenant qu’elle a les mains chargées de sacs. « Oh, mince, j’espère que mon chien n’a pas fouillé dans vos sacs ? Si y a de la bouffe, il le fait régulièrement, c’est un ventre sur patte, impossible de le dresser pour ça, je pense qu’il réfléchit en fonction de sa faim. Et il a tout le temps faim. » Il grimace, Zep, noue les muscles de son bras quand il sent l’animal vouloir se dresser sur les pattes arrières pour approcher le chat. « Arrête, tu vas te prendre un coup de griffes, tu vas rien capter et ce sera bien fait. » Avec sa main libre, il fait signe à son chien de s’asseoir. « Je peux peut-être vous aider à transporter vos courses ? Et vous dédommager si jamais y a un coup de croc quelque part. » Il se frotte la nuque, le sourire désolé sur les lèvres.

Il n’est pas des plus rassurés, Zep, de voir son chien courir après un félin. C’est pas tant qu’il craigne que sa brute à quatre pattes puisse dévorer le chat (loin de là), plutôt qu’il craigne un coup de griffe bien placé de la part de l’autre en guise de défense prudente. Il ne pourrait pas en vouloir à celui qui s’est fait poursuivre (quoique, il suffit d’un regard pour comprendre que Goldie est bien loin d’être un méchant) mais s’il peut s’épargner une visite chez le vétérinaire, Zep, il n’en serait que plus satisfait. La jeune femme, propriétaire du chat qui se tient droit sur son perchoir, ne semble pas plus offensive que Goldie et Zep, il s’en trouve soulagé. Un peu plus habitué à des réactions basée sur la peur devant la masse du chien et non pas son caractère adorable quoiqu’un peu maladroit : Goldie, il fait bien plus de bruit que de mal, c’est une certitude. Une boule de poils affectueuse qui ne veut rien de plus que des câlins, des caresses et de la bouffe en quantité illimitée. Il a le regard qui se durcit en direction de son animal, Zep, comme pour tenter de le gronder quand il se fait snobé. « Oui, j’ai relâché mon attention et il en a profité pour prendre la tangente. Exactement. Votre chat a un prénom ? » Il se doute que c’est le cas — prêt à devoir se retenir de pouffer ou de lever les yeux au ciel s’il entend un Caramel ou un Croquette est prononcé en guise de réponse. Ce n’est pas qu’il puisse se permettre de juger, Zeppelin, lui qui a manqué d’imagination quand il a été question de nommer le golden retriever qui l’accompagne, mais au moins ce n’est pas le nom le plus donné à un chien. Il tourne sur lui-même, à la recherche d’un morceau de bois à récupérer pour attirer l’attention de l’animal, l’envoyer ailleurs plutôt que vers de la potentielle nourriture — ou nouveau compagnon de jeu récalcitrant. « Oui, je pense qu’il est en manque de compagnie animale et que juste courir après tout ce que je peux lui envoyer commence à le lasser. Mais bon, ce n’est pas pour autant qu’il faut poursuivre les copains, hein Goldie ? » Le chien tourne enfin la tête dans sa direction et il en profite pour passer une main affectueuse sur son museau. Les doigts échappent de peu à une langue tout aussi affectueuse que la caresse et il sent de nouveau la queue du chien venir battre son mollet — le voilà qui repart de plus belle, prêt à jouer ou à se rouler sur le dos dans l’espoir de faire le beau. « Il n’y a pas de soucis, c’est la moindre des choses après que l’affreux ait manqué de traumatiser votre chat. » Peut-être exagère-t-il un peu — nul doute que le félin s’en serait remis dès le lendemain, si ce n’est, quelques heures plus tard. Un oeil sur Goldie, il se dirige vers le coffre pour y attraper des sacs, un dans chaque bras et il suit la jeune femme. « Cobain ? En hommage à Kurt ? » Les yeux qui s’écarquillent et le sourire qui fend le bas du visage — unexpected but pleasant nontheless. Il ne l’a pas vu venir, Zep et se trouve surpris de la découvrir peut-être plus rock qu’il ne l’aurait imaginé aux premiers abords. « That’s so funny! My name is rock-related too! » Et s’il n’avait pas les mains prises il en aurait levé une dans un high five apprécié. « Moi c’est Z — Osborn, » qu’il se reprend à l’ultime seconde en espérant que ça passe inaperçu. La chance qu’il ait conservé l’hommage à la chanson avec son nom d’emprunt. Osborn comme Ozzie.
The Goddam Prince of Darkness.
« Enchanté. Tu veux que je pose tes sacs où ? » Changement de conversation pour ne pas prendre le risque de s’enfoncer un peu davantage — ou pire, de se vendre tout seul. Le chien ne demande pas son reste pour les suivre, dépassant rapidement Zep et fonçant à moitié dans les jambes de la jeune femme dans sa grande incapacité à ouvrir les yeux. « Goldie, fais gaffe un peu. C’pas possible. On dirait qu’il n’a pas d’yeux. » Le soupir est las mais amusé, un peu (plus qu’il ne le devrait, sans doute) avant qu’il n’aperçoive un autre chat, roulé en boule plus loin. « Oh, y en a un deuxième ? » Et si celui-ci est nommé Courtney, Zep, il sera obligé de lever son chapeau imaginaire.

L’inquiétude et fausse peur passées, Zep, il découvre avec surprise et joie le prénom du futur compagnon de jeu de Goldie — peut-être a-t-il trop d’espoir en se les imaginant devenir copains comme larrons en foire quand Cobain semble avoir totalement oublié l’existence du golden maintenant qu’il est occupé à lécher ses poils et passer une patte derrière son oreille. Malgré lui, Zep, il a toujours été fasciné par l’élégance dont font preuve les animaux lorsqu’ils se lavent et les chats d’autant plus. Il y a comme un geste raffiné dans leur façon de procéder, les yeux à moitié clos et la tête généralement penchée. Beaucoup plus beau que le spectacle de Goldie qui ne vise qu’une seule partie de son corps quand il s’agit de sa toilette — et Zeppelin, il ne sait pas vraiment s’il doit en être honteux ou soulagé. Le sourire qui s’élargit alors qu’il darde son regard sur le félin occupé. « Well, je me dois d’applaudir le choix du nom, j’suis fan ! » Les épaules brièvement secouées d’un rire avant qu’il ne baisse un peu la tête à la réponse sur sa propre identité. Aussi factice soit-elle. La gêne de mentir s’installe dans son coeur serré, les lèvres voudraient se tordre de son mensonge. Son idée qui lui a paru si subtile et intelligente il y a des années lui apparaît maintenant dérisoire, superflue et trop complexe pour lui. C’est qu’il n’avait pas imaginé que son enquête lui prendrait autant de temps, qu’il serait encore à Redwood des années plus tard, qu’il se lierait sincèrement avec les personnes croisées. Il n’avait pas pensé que ce pseudonyme lui collerait à la peau au point de ne plus savoir comment s’en défaire.
Il dépose les sacs comme indiqué, suivant l’exemple de Dana, Goldie déjà à renifler tout ce qu’il peut dans la pièce, à vouloir s’approcher sans trop oser du second chat roulé en boule. Deux chats. Il se note de glisser le nom de la jeune femme à Van, Zep, car à eux trois, nul doute qu’ils pourraient monter une animalerie. Bien que Dana et lui soient plus classiques dans leur choix d’animaux de compagnie (enfin, il n’est pas certain de pouvoir considérer le lézard qui squatte le rocher à côté de son véhicule un animal de compagnie mais comme il l’a nommé, il a décidé que oui). Des chats, un chien, un lézard, des ratons laveurs. Un choix éclectique. « Oh, même si j’suis moins classique que rock, au cas où ça ne se verrait pas, » petit geste en direction de ses vêtements, « Mozart est un bon choix. Préférable à Bach, en tout cas. » Pas qu’il s’y connaisse suffisamment pour prétendre avoir le moindre argument contre l’autre compositeur — il retient, et donc joue mieux, les compositions de Wolfgang. « Amatrice de musique, alors ? Tu joues d’un instrument toi-même ? » L’idée qu’il devrait s’y remettre lui-même lui traverse l’esprit une fraction de seconde.
Plus tard.
Quand il aura découvert la vérité sur sa mère.
« Hm ? Non, je me suis installé ici y a quelques années mais je suis anglais. » L’accent exagéré pour rappeler ses origines — la réponse en demi-teinte, un semi-mensonge là aussi. Il ne se considère pas comme étant du coin même si son berceau y a été déposé, même si c’est la ville qui l’a accueilli en première. Il n’en conserve aucun souvenir et à peine quelques photos dénichées dans le dos de son père. Est-il vraiment de Redwood ? Il a l’impression que non. Et puis, il n’a aucun doute quant au fait qu’avec son style spécifique, il serait depuis longtemps devenu une coqueluche de la ville s’il avait bel et bien grandit ici — quoique son style ait probablement été conduit, justement, par un manque de connaissances sur ses racines et ses origines. Il jette un oeil à Wolfie qui continue de dormir, puis à Goldie qui s’est laissé tomber au sol pour faire de même — déjà à l’aise, celui-ci, même chez une parfaite inconnue. « J’vais prendre la même chose que toi, je voudrai pas m’imposer non plus. » Et puis, du rock’n’roll tout seul, c’est tout de suite moins amusant. Regard circulaire, symbole de petite gêne. Il ne sait pas s’il doit s’asseoir, l’aider à ranger ses courses ou rester impassible. « Et toi, t’es d’ici ? » Faire la conversation permet au moins d’atténuer un peu la sensation de malaise. « Ca fait longtemps que t’as Cobain et Wolfie ? » Et puisque c’est l’information principale qu’il a sur elle, autant parler de leurs amis les bêtes.

Il le savait, Zeppelin, qu’il y avait de tout à Redwood. De tous les profils — à l’exception d’un véritable métalleux peut-être, ou de personnalités plus excentriques que la norme, qu’il y en avait au moins pour tous les goûts et qu’il ne devrait pas se laisser influencer par ses propres préjugés. Qu’il rencontre une amatrice de musique n’a rien de surprenant : il s’agit, après tout, d’un loisir commun, souvent partagé, au moins pour l’écoute. Que son chien agresse le chat d’une fan de musique aurait pu être prédit, sans nul doute. Le rock étant un genre souvent apprécié et popularisé par quelques grands noms, les chances pour qu’il croise quelqu’un ayant quelques références étaient, là encore, élevées. Que cette personne soit aussi fan de classique, en revanche, ça s’amoindrit. Et qu’elle ne soit pas que membre du public potentiel mais musicienne elle-même est encore à un autre niveau. Sans aller jusqu’à dire qu’il est impressionné (il lui en faut probablement davantage pour l’être ; il n’a pas tellement le souvenir de l’avoir déjà été, en réalité), il est au moins surpris dans le bon sens. La tête légèrement penchée, les cheveux qui retombent par-dessus son épaule, le sourire s’esquisse lentement. C’est qu’elle touche à tout, en plus de ça. Une pointe de jalousie l’envahit brièvement, il aurait bien aimé être capable de toucher à tous les instruments, d’être suffisamment bon pour se le permettre. Les sourcils se soulèvent, il doit ravaler un rire entre le gêné et l’humilité forcée. Pas qu’il soit vaniteux de nature, Zep, mais il est plus souvent du côté qui sait faire que du coup qui doit apprendre des autres. « J’ai vaguement apprivoisé la guitare. Et touché un peu à la batterie mais c’était il y a longtemps. » L’un comme l’autre, des souvenirs de l’adolescence, du rêve paternel jamais accompli. Pas qu’il regrette les cours de musique, loin de là — peut-être que, à l’instar de son père, il regrette de ne pas avoir persévéré et percé. « C’est donc ta mère qui t’a transmis son amour pour la musique ? » Une conclusion peut-être hâtive, axée sur les deux informations transmises à travers une conversation à peine débutée. S’il se la joue apprenti détective pour ses besoins personnels, il peut bien prétendre l’être en dehors aussi, non ? Les épaules se relâchent tout de même un peu quand le sujet dévie et qu’il n’a plus besoin d’être en mode Sherlock Holmes. « Yeah, I still can’t bring myself to speak like a true American, sorry. » Le rire qui s’élève et s’essouffle. « J’y étais venu très rapidement il y a quelques années. Ça doit faire… Eh bien, presque dix ans maintenant, à peu près. J’avais découvert par hasard, tombé sur un article de presse et un roman qui parlait de la Rose. Ça m’a intrigué. » Toujours cet air détaché de celui qui s’y intéresse mais juste de loin. Cet air nonchalant qui voudrait tromper le monde. Non non, il n’a pas d’intérêt particulier pour la secte. Non il n’a pas des insomnies à force de tourner l’histoire en boucle, de se rappeler du suicide collectif puis de celui de sa mère, quelques années plus tard. Non il n’a pas ce début d’ulcère chaque fois qu’il y pense, les yeux qui sont à l’affût du moindre indice qui aurait pu échapper aux autres, à tous ceux bien plus compétents que lui mais qui ne savent pas lui apporter les réponses dont il a besoin. Non il n’est pas personnellement touché par cette histoire. Surtout ça, qu’il dissimule. Qu’il tente de masquer encore un peu. Il est juste intrigué. Intéressé mais comme on peut l’être par un fait divers sordide dont on discute un peu à table avant de parler d’autre chose. Rien de plus.
Il la suit jusque dans le salon où il s’installe de lui-même, prenant ses aises à l’instar de son chien quelques minutes plus tôt. Goldie commence d’ailleurs à ronfler et il ne peut que lui jeter un coup d’oeil avant d’esquisser une grimace à Dana. « Oh, Canada, uh ? Je dirai bien que c’est la météo qui a du te motiver à revenir mais de ce que j’ai vu, le Vermont n’est pas forcément plus clément en terme de température que nos voisins du nord alors… » Il hausse les épaules. Le retour aux sources, il connaît bien, Zeppelin. « Et pas de regret d’être revenue, j’en déduis puisque tu es toujours ici ? » Est-ce qu’elle met de côté les histoires de la secte ou est-elle davantage touchée qu’elle ne veut bien le laisser paraître ? Jouerait-elle, comme lui, ce jeu trouble du renseignement sans en donner l’air ? Il frôle la paranoïa, le metal-head et il en a un peu conscience. L’histoire lui monte à la tête. « Ah ça, je crois qu’il est impossible de s’ennuyer quand on a des animaux. Et officiellement ? Non. Officieusement, j’aime croire que j’ai adopté le lézard qui traîne souvent sur un rocher devant chez moi. » Est-ce qu’il doit mentionner les raccoons de Van qu’il a, par extension, dû adopter à son tour ? Pour l’heure, il se contentera de Goldie et de Wednesday. « Entre nous, le lézard est beaucoup plus discret et facile à vivre qu’un chien. » Au cas où elle hésiterait entre les deux options. « Comment t’as rencontré Cobain et Wolfie ? » L’autre information qui donne, généralement, lieu à des anecdotes cocasses — rescue cats, adoption en refuge ou juste des chats qui sont venus squatté un beau matin. Tout est possible surtout quand il s’agit de félins.

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