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dazed and confused - jackie&hailee

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Hailee Burrows
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Hailee Burrows

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LITTLE TALKS : 452
PSEUDO : lulilou
AVATAR : margaret qualley
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ALTER-EGO : la rouquine chaotique (sophia) et bébé journaliste (esther)
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MessageSujet: dazed and confused - jackie&hailee dazed and confused - jackie&hailee EmptyVen 8 Déc - 23:20

dazed and confused - jackie&hailee D51d4b237705f19d8159d5032debac713435e828 dazed and confused - jackie&hailee 1305ec674811002f8b3a39ae73337bb66451bdba
dazed and confused
JACKIE ⅋ HAILEE




Cheveux attachés… ? Plutôt détachés, non ? Les deux ? Hailee soupirait devant le miroir de la salle de bain, défaisant la demi-queue qu’elle avait confectionnée, peu satisfaite du résultat. Elle ne savait plus quoi en faire de cette tignasse brune. Elle était parfaitement épaisse et brillante mais restait indomptable. L’historienne, aussi bizarre que cela puisse paraître, voulait faire bonne impression ce soir à la Paroisse. Car il se trouvait qu’elle était en charge de préparer le marché des fêtes de demain, c’est à dire, dresser les stands, placer la buvette, décorer un peu si le temps le permettait. Et aussi, détail qui avait toute son importance, elle n’était pas missionnée de toute ces tâches avec n’importe qui… Jackie.
Hailee allait se retrouver seule avec Jackie pour la première fois depuis la fameuse rencontre, en début d’année. Et ça la stressait un peu. Elle s’était finalement rendue à l’évidence ; et bien que cela soit déconcertant au possible et qu’accessoirement, elle avait très peu d’espace mental pour gérer cet ‘incident’, Jackie n’était pas simplement une femme qu’elle aimait croiser au détour d’une permanence à la Paroisse. Elle n’était pas juste une femme qu’elle admirait ou qu’elle trouvait jolie, (et jolie est un euphémisme). Ou alors, si, elle était tout ça, et c’était plutôt les conclusions qu’Hailee en avait tiré, après avoir remarqué à quel point son rythme cardiaque s’accélérait lorsqu’elle voyait la blonde arriver aux réunions, en particulier ce raté qu’il avait eu lorsque Jackie s’était proposée pour l’aider à préparer l’évènement de demain. S’il fallait évoquer aussi la façon dont son visage en cœur poppait à chaque instant dans sa tête. Du réveil au coucher. Sans jamais crier gare.
Et que faisait-elle de toutes ces informations ? Elle essayait au maximum de les ignorer. Incapable de faire quoi que ce soit à ce propos, elle  n’en avait parlé à personne. Pas même Owen. Ni Birdie. Elle savait. Mais elle réprimait. Peut-être avait-elle des restes de son éducation stricte, même si son cerveau brillant s’était mis à la page tout seul. Être attirée par une femme alors qu’on est soi même une femme, ça n’était pas vraiment le problème, si ? Plus globalement, c’était sans doute le fait d’être attirée par quelqu’un tout court. Ça n’était pas dans le logiciel de la Burrows. Comment s’y prendre avec un homme, elle avait vu des films. Elle avait lu pelletée de livres, même si ce genre n’était pas du tout sa tasse de thé. Avec une femme, en revanche… De toute façon, c’était décidé. Ça n’était même pas de l’ordre de la décision, d’ailleurs. C’était comme ça : elle ne ferait rien.
Ça passera.

Hailee capitula et laissa tomber sa chevelure sur ses épaules. Tant pis pour ça. Son regard bascula sur les affaires de Josephine, attiré par un petit rouge à lèvres. Et pourquoi pas ? Elle appliqua avec précaution l’objet contre sa bouche, un joli marron tirant sur le cramoisi, avant de le remettre immédiatement dans la trousse de sa nièce. Peu fière de ce moment, presque surprise d’elle même, elle détala de la salle de bain. Pourvu que personne ne soit là… pensa t-elle nerveusement. Si Josie ou Owen la voyait dans cet état, elle était bonne pour l’interrogatoire. Heureusement, il n’y avait aucune autre âme dans cet appartement que la sienne. Et c’était déjà l’heure de partir.
Elle arriva une dizaine de minutes en avance, étonnée que la lumière soit déjà allumée dans la grande nef. Il était vingt heure trente et plus personne n’était sensé être là, hormis elle et bien sûr… « Oh, Jackie ! Eh bien… tu es déjà là. » fit-elle sobrement, sans la regarder dans les yeux et en réajustant sa robe noire, sa préférée, celle qui passait partout et dans laquelle elle se sentait incroyablement confortable. Sa seule robe. Elle ne la sortait pourtant qu’aux occasions particulières. C’était de toute évidence une occasion particulière. Toujours sur un ton plutôt dérobé, de la timidité qu’on pourrait facilement prendre pour de la froideur, elle poursuit : « Je vais ouvrir la salle pour les… trucs. » Stupide. Hailee. Les trucs ? Les tables, les décorations, le matériel quoi. Elle tourna les talons pour ouvrir la fameuse salle, continuant de se fustiger silencieusement.





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Jackie Gordon
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QUARTIER : willow street (#067, appt. 1);; partageant l'adresse de son cousin, s'amusant à redécorer de temps en temps jusqu'à ce qu'il le remarque.
MÉTIER : designer d'intérieur, au chômage;; les capacités pour se trouver une entreprise où mettre ses études à profit mais elle reporte au lendemain l'envoie de cv et se complaît parfois trop dans sa non-activité. et puis, quelques doutes se sont immiscés.
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MessageSujet: Re: dazed and confused - jackie&hailee dazed and confused - jackie&hailee EmptyMer 13 Déc - 17:31

❁ dazed and confused — @hailee burrows


Le regard s’attarde sur la coccinelle qui figure sur son fond d’écran — petite tricherie élégante survenue bien après avoir vu non pas une mais trois coccinelles dans le délai imparti. Sa façon à elle de s’assurer que quoiqu’il arrive tout ira pour le mieux. Peut-être un peu superstitieuse, Jackie, au moins dans ses croyances sur la chance et la malchance (et quelques restes d’une autre foi dont elle continue de se détacher pourtant). Elle aura un peu d’avance mais ce n’est pas si grave (ça la changera, même, elle qui aime se faire attendre la plupart du temps, par coquetterie de sentir les têtes se tourner vers elle, même une infime seconde). Et peut-être qu’Hailee le sera également ; si elles ont l’occasion de se croiser, ce n’était que brièvement, de loin et trop souvent entourées. Difficile, pour la blonde, de savoir si la brune est le genre à être en avance, right on time ou bien, tout comme elle, à se faire désirer — mais de ses investigations à travers d’innocentes questions posées ici et là à la Paroisse afin de se faire une idée sur qui elle est, il lui semble peu probable qu’Hailee puisse être en retard. Jackie y verrait presque là un nouveau défi à relever mais se la note en prochaine mission. Une chose après l’autre, au risque de ne plus savoir où donner de la tête. Et puis, cette avance lui sera bénéfique afin de visualiser la salle où se tiendraient les stands et laisser agir ses compétences dans le domaine.
Et peut-être qu’elle espère bien pouvoir impressionner un peu Hailee par la même occasion.
Show off, yes indeed.
Le téléphone est rapidement mis en veille et glissé dans une poche de son petit sac à main qu’elle dépose sur un banc de la nef. Son pas est allongé et tranquille tandis qu’elle parcourt les lieux, à la recherche du jeu de clé qui lui permettrait d’ouvrir la salle attenante pour qu’elle puisse mettre son plan à exécution. Chou blanc pour la blonde qui tord les lèvres vermeilles (la rouge a toujours été une couleur qui lui allait bien mais elle sait, Jackie, l’effet qu’elle peut faire avec le bon maquillage et elle n’a pas hésité à saupoudrer ses yeux de rosé et ses lèvres d’un rouge plus foncé) et se passe une main dans les cheveux. Frustrée. Il ne lui reste plus qu’à espérer qu’elle ne se trompe pas sur le caractère de la brune.

De guerre lasse, elle s’est assise sur l’un des premiers bancs, le carnet de croquis à la main et un stylo dans l’autre pour esquisser l’architecture de la nef. Et, à défaut de pouvoir le faire dans la salle appropriée, elle s’est laissée imaginer si c’était ici, au centre même de la Paroisse, que se tenait le marché des fêtes. Les bancs oubliés dans son dessin pour laisser placer aux divers stands, la buvette stratégiquement placée afin de forcer tout le monde à passer devant les stands avant de pouvoir la rejoindre — quelques traces de marketing et de technique de vente retenues de ses stages de fin d’année. Et puisqu’elle ignore tout du matériel prêté par l’Eglise pour la décoration, elle comble le vide par son imagination, consciente qu’elle saurait bien faire quelque chose du peu qui devrait se dissimuler dans de vieux cartons. Les idées pour la véritable salle lui viennent au fur et à mesure et elle les note toutes consciencieusement sur le bord de sa page, écriture serrée et arrondie. Un village enneigé sur le rebord d’une fenêtre et pourquoi pas jouer avec les ombres une fois le soir venu et les lumières allumées ? De la fausse neige — élément essentiel selon elle — et puis… Et puis Hailee, tout juste arrivée et maintenant bien face à elle, les yeux détournés et Jackie, elle se lève d’un bond, passe une main sur son Chino. Le sourire relève ses lèvres avant de disparaître. Hailee déjà le dos tourné et éloignée.
« Euh, hm, oui, je… Je voulais pouvoir voir la salle afin d’essayer de visualiser les arrangements. » Le croquis relevé en preuve, geste inutile puisque la brune s’est déjà faufilée par la porte. « Mais j’avais pas les clés, » qu’elle termine tout de même, sourcils froncés. La brune a été si rapide que Jackie, elle n’est même pas certaine qu’elle ait pris le temps de voir à quoi elle ressemblait (non pas qu’elle soit narcissique, mais elle le sait, Jackie, que le rouge à lèvre vermeille peut faire des miracles et elle apprécierait assez qu’Hailee prenne au moins trois secondes pour le voir). L’hésitation ne dure pas et elle lui emboîte le pas jusqu’à se retrouver à sa hauteur et lui toucher l’épaule. « Tout va bien ? » La note d’inquiétude au fond de la voix et une amorce de sourire de retour, ses propres yeux scannant sans y réfléchir le visage de la brune — de ses cheveux qui tombent sur ses épaules à cette pointe de couleur sur ses lèvres et elle se mord l’intérieur de la joue, Jackie. « Je ne savais pas où était quoi donc j’ai pensé que je pouvais venir en avancer pour éviter d’avoir à te demander toutes les cinq secondes mais finalement, ça ne m’a pas trop servi. » Ou peut-être que si, à renouer un peu avec le dessin technique et à faire semblant de vouloir pratiquer son métier. Elle glisse sur ses talons pour pouvoir observer la salle, calculer mentalement l’espace qu’il leur serait possible d’utiliser, la luminosité en journée. « Combien de stands devons-nous installer, déjà ? » Et de quelle taille, se retient-elle d’ajouter pour ne pas noyer Hailee de questions. Elle s’avance de quelques pas.
« Au fait, cette couleur te va très bien. » Elle laissera à la brune le loisir de deviner si elle parle du noir de sa robe ou du cramoisi de ses lèvres — Jackie, elle pourrait tout aussi bien parler des deux ou même de l’ensemble qui rend la jeune femme plus belle que toutes les autres fois où elles se sont vues. Léger changement d’ordre de mission : avant de laisser Hailee succomber à son rouge à lèvre peut-être devrait-elle réussir à fendre, ne serait-ce que légèrement, la coquille dans laquelle elle semble trouver refuge en fuyant les regards et en limitant la conversation. « Hm, nous devrions installer la buvette par-là, pour inciter les gens à vagabonder entre les stands avant de pouvoir grignoter ou se désaltérer. Et puis comme ça, elle sera proche des prises électriques pour des frigo ou des fours. L’idéal serait aussi de placer les stands de nourriture assez proche de la buvette comme ça, l’odeur leur donnera envie d’acheter les victuailles de nos producteurs locaux. Ca te semble cohérent ? » De nouveau face à la jeune femme, un sourcil légèrement relevé.


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MessageSujet: Re: dazed and confused - jackie&hailee dazed and confused - jackie&hailee EmptyDim 31 Déc - 13:06

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dazed and confused
JACKIE ⅋ HAILEE




Hailee s’investissait dans la Paroisse depuis quelques années déjà et avait pris l’habitude de gérer tout ce dont les gens semblaient avoir en horreur : l’organisation et la logistique, pour citer les plus fuies des missions. Elle était donc souvent seule pour s’occuper de ces aspects des évènements qu’ils et elles organisaient, et c’était loin de l’embêter. Hailee Burrows s’accommodait bien de la solitude, pas sociable pour deux sous. Ça prenait plus de temps oui, mais au moins, elle était sûre que les choses seraient bien faites. Pour autant, elle n’avait aucunement rechigné lorsque Jackie s’était proposée pour préparer la salle avec elle. Au contraire, elle n’avait jamais été aussi excitée et nerveuse à l’idée d’organiser le marché des fêtes de fin d’année.
Cette excitation qui l’avait tenue éveillée et motivée à venir ce soir ne transparaissait pas du tout sur son visage ce soir, alors qu’elle avait rejoint la blonde dans la grande nef. C’était du grand Hailee tout craché. Ça avait posé problème pour se faire des amis au lycée, n’ayant pas les codes, mais merci Seb, elle avait appris. Un sourire, un geste, un ton avenant, ça pouvait tout changer, certes, mais ça n’était pas intuitif pour le petit corbeau qu’elle était. Elle avait donc, à cause de son intuition sous-développée, un peu négligé sa comparse de soirée jusqu'ici. Pourtant ce n’était pas l’envie qui lui manquait de la regarder, de lui demander comment elle allait, si elle avait passé une bonne journée… L’introspection ne lui allait guère, et si elle n’était pas du genre à se remettre en question (une perte de temps, selon elle) elle souhaitait faire un effort pour Jackie. A l’intérieur de la petite salle arrière, la brune inspira longuement. Elle n’avait pas anticipé à quel point elle serait nerveuse, c’était tout nouveau pour elle. Les deux mains posées sur la table, s’appuyant contre elle, Hailee cherchait le courage nécessaire pour retrouver un semblant de calme. Elle pourrait revenir s’excuser de son impolitesse ou simplement faire comme si de rien n’était, en adoptant une posture plus enthousiaste, essayer de traduire cette émotion positive, limite enivrante qui la transcendait depuis qu’elle savait qu’elles se retrouveraient toutes les deux ce soir… Perdue dans ses pensées, elle sentit la main de Jackie contre son épaule, derrière elle. Un délicieux frisson parcourut tout son corps alors qu’elle se retournait, un sourire mal assuré aux lèvres en guise de première réponse à la question de la blonde. « Ça va et toi ? » Maintenant, elle prenait mieux le temps de contempler son visage tout en sentant son rythme cardiaque s’affoler simultanément. Ses yeux glissaient inconsciemment sur les lèvres de la jeune femme, déconcentrée, certes, mais comprenant quand même qu’elle était en train de justifier son avance. « Tu étais en train de dessiner ? » Voilà une question avenante. Hailee était arrivée en trombe, désarçonnée, mais elle avait quand même pu remarquer cela pendant sa fuite ridicule.

Jackie recula pour sortir de la pièce, allongeant cruellement l’espace qui les séparait. Hailee la suivit sans rien dire, à pas feutrés. Elle l’observait se mouver dans l’espace, elle qui ne semblait avoir aucun mal à faire la discussion, proposer des choses, ou simplement être à ce moment. « Il en faudra 8, deux tables chacun, dont un plus grand que les autres pour la buvette… Quatre tables, je dirais » La brune peu loquace se réfugiait dans la logistique pour retrouver de la concentration. Elle essayait tant bien que mal, mais c’était sans compter cette petite phrase, ce petit compliment, Jackie était tellement avenante. « Oh ! » fit-elle, prise de court. « Merci... » qu’elle ajouta sans vraiment savoir à quoi elle faisait référence, sa robe, ses cheveux, la couleur de sa bouche? Pour sûr, ses joues prirent une nouvelle teinte à la suite de cet échange. La petite voix du changement dans sa tête, d’une malice qu’elle ne suspectait pas, la suppliait de répondre quelque chose à la hauteur. Jackie, pendant ce temps, continuait de prendre les devants concernant l’aménagement de la pièce. Elle trouvait ça chouette, Hailee, qu’elle s’implique autant dans l’évènement. Il était rare de trouver des personnes sur qui compter, avec le même intérêt pour cet endroit et son potentiel de création de commun. Pas sociable, Hailee, mais capable de reconnaître que le lien social était primordial pour la co-existence. Elle acquiesça en silence à toutes les propositions de Jackie, insistant sur les coups de tête approbateurs, glissant quelques bonne idée pour l’encourager. Elle se laissait guider, en réalité. Ça lui faisait du bien de déléguer un peu, pour une fois. « C’est… Parfait ! » lança t-elle alors, après que Jackie ait terminé de présenter son projet pour la salle. Oui, c’était parfait. Son sourire se faisait plus décontracté, et d’un coup de tête, elle proposa à la blonde de commencer leur labeur. A deux, ça leur prendrait sûrement une heure, une heure et demi maximum.

Les deux jeunes femmes s’attelèrent à la tâche avec la première table. Hailee prenait garde à ne pas aller trop vite, et décida, totalement en décalage, de complimenter Jackie à son tour. « Toi aussi, au fait. » La brune fronça les sourcils après s’être exprimée, visiblement en proie à une débâcle secrète. « Ton rouge à lèvres, la couleur est très jolie. » Elle évita son regard, pas tellement à l'aise, et posa la première table à l’endroit prévu par Jackie. « Tu as des projets pour la suite de la soirée ? On va finir tôt, ne t’inquiète pas. » Une fille comme Jackie avait forcément des projets en soirée, c’est ce qu’elle avait déduit de la façon dont elle était apprêtée ce soir, bien qu’elle puisse se tromper… Jackie était de ces personnes, classe et belle sans trop d’effort à priori. Allant chercher une autre table, la brune sentit son téléphone vibrer. Elle le sortit de sa poche, devinant sans trop de mal qui pouvait être son seul interlocuteur possible : Owen, son frère. Mais ça n’était pas le moment, toute son attention était portée vers la personne avec laquelle elle devenait de plus en plus confortable. Jackie.





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MessageSujet: Re: dazed and confused - jackie&hailee dazed and confused - jackie&hailee EmptySam 27 Jan - 12:02

❁ dazed and confused — @hailee burrows


Le sourire mord ses lèvres et elle le dissimule plus mal que bien, Jackie. Ainsi dont, Hailee a bien vu son carnet de croquis dans la main quand bien même est-elle passée avec la rapidité d’une furie. C’est qu’elle ne perd pas totalement toutes ses capacités quand il s’agit d’attirer l’attention , Jackie — et que même Hailee se doit de lui accorder un coup d’oeil, quoique bref. La blonde, elle s’enorgueilli du détail, le sourire qui devient plus franc tandis que ses perles bleues peuvent enfin rencontrer celles de la brune. « Oui, ça va. » Elle pourrait en rajouter, Jackie, se montrer plus téméraire que discrète mais craint trop de faire fuir la Burrows — et puis, elle est plus maligne que cela, jamais trop frontale, toujours davantage dans la subtilité, dans le flirt régulier avec la manipulation. Le défi s’en trouve plus challengeant et donc, plus intéressant. « Dessiner est un grand mot, je schématisais, plutôt. » Sa main libre qui se porte à la mèche de cheveux qui lui retombe sur le front et qu’elle repousse d’un geste anodin avant de lever le carnet. « C’est juste pour m’occuper, j’aime bien agencer les espaces. » Sourire coupable du plaisir avoué et la page positionnée pour qu'Hailee puisse apercevoir les traits esquissés. Des ébauches de lignes au crayon, des notes ici et là comme autant de commentaires de deux ou trois mots, des gribouillis imaginés pour essayer de représenter, au mieux, l’ensemble de leur travail. Mais alors qu’elle suit le regard d’Hailee, elle devient tout à coup très consciente de ses traits floutés, des lignes effilées et elle est tentée, Jackie, de tendre la main pour masquer les défauts, de lui dire de pas trop y prêter attention, qu’il ne s’agit que de croquis de réflexion mais qu’elle peut faire plus propre — qu’elle fait plus propre d’ordinaire, même, il suffirait de tourner les pages pour lui laisser voir, à la brune. Et ça ne lui ressemble guère, d’être si self-conscious, de craindre le regard des autres surtout vis-à-vis de son travail. Ses doigts se crispent autour du papier, elle tourne la tête, soudainement gênée. « Enfin, rien ne nous oblige à suivre mes idées, bien sûr. » Et si Hailee trouvait ridicule d’avoir essayer d’organiser à ce point-là ? S’il ne fait aucun doute que la brune est particulièrement impliquée dans la vie et les événements de la paroisse, rien ne lui assure pour autant qu’elle en soit au stade de maniaquerie qui invite à esquisser des croquis pour concevoir l’espace autrement.
Et puis, il lui vient à l’esprit que ce n’est sans doute pas la première année qu’elle s’y attèle, également, contrairement à elle qui n’a jamais eu à installer le moindre marché de Noël avant aujourd’hui.
Elle a le coeur qui s’affole encore une minute avant de retrouver son calme dans sa poitrine, la cage thoracique comme moins oppressé tandis qu’elle se répète des phrases futiles pour faire passer l’inquiétude — le ridicule de la situation lui apparaît aussi, aidant un peu. Il n’y a pas de quoi se mettre dans un tel état pour un schéma. Elle était en avance, il lui fallait s’occuper. Hailee devrait être en mesure de le comprendre (et ne pas la juger, espère-t-elle).

La distance est reprise et Jackie, elle fait face à la salle pour reprendre la parole. Puisqu’il est question d’organiser, autant se mettre au boulot. La concentration et l’assurance sont retrouvées, la blonde acquiesce à la réponse, songeuse quant à la logistique. Elle garde l’idée de la buvette au fond, visualise sans peine les tables, l’espacement, garde en tête les distances recommandées entre chaque. Si elle garde la tête droite, elle lui jette tout de même un coup d’oeil en coin une fois le compliment échappé de ses lippes. Elle note la couleur qui s’empare des joues de la brune, pins les lèvres pour masquer le sourire victorieux qui voudrait naître alors. L’attention ne dévie toutefois pas de la raison de leur présence ici, les bras s’écartant et embrassant l’espace vide qui les entoure, se mouvant légèrement à mesure qu’elle parle comme pour prendre possession d’une scène de théâtre. Elle voit tout, Jackie. Des stands à la décoration, des objets artisanaux en vente aux clients qui se bousculeraient pour faire vivre les lieux ; mais elle entend, aussi. Les bribes de conversation, la musique en fond sonore — des chants de Noël, bien évidemment, quoi d’autre ? Peut-être parviendrait-elle à convaincre qui de droit de diffuser une ou deux chansons de Mariah Carey mais préfère renoncer dès maintenant à essayer de choisir parmi les meilleurs titres de Taylor Swift. Elle se fige à nouveau en faisant face à la brune, le sourire toujours présent et les mains déposées élégamment sur les hanches — les dents se dévoilent au seul mot d’Hailee. Elle aime croire qu’elle a réussi à l’impressionner un peu.
C’est une petite victoire sur laquelle elle ne crachera pas, Jackie.
Aussi elle ne dissimule rien de son air enchanté et opine rapidement pour commencer à tout installer. Chacune d’un côté d’une table, elles combinent leurs efforts pour la déplacer à travers la pièce. La tête à moitié tournée pour s’assurer de ne foncer dans rien qui pourrait traîner sur le sol (il ne manquerait plus qu’elle se ridiculise en trébuchant), il lui faut quelques secondes pour réaliser que sa comparse a repris la parole — et plus encore pour comprendre à quoi elle fait allusion. Elle a l’habitude d’être complimentée, Jackie. Elle a toujours pris soin de son allure, de ses vêtements, de son maquillage, particulièrement parce qu’elle apprécie toujours les mots qui lui sont alors glissés et elle les accueille tous avec un sourire ravi et un merci qu’elle prétend humble. Mais elle sent un peu de chaleur remonter le long de sa colonne vertébrale et se diffuser jusqu’à ses pommettes aux mots d’Hailee et c’est bien la première fois que ça lui arrive. « Merci, » parvient-elle à articuler. Les regards ne s’accrochent pas et elle doit ravaler le pic amer dans sa gorge, préfère ne pas s’y attarder tandis que d’autres mots éclatent dans l’air. Elle hausse les épaules. « Oh, ça ne m’aurait pas dérangé de finir tard. » Quand elle aime une tâche, elle peut y passer des heures, d’autant plus lorsqu’il s’agit de rangement (Pauly y conviendrait malgré lui, sans doute) ; mais la compagnie aurait rendu le travail plus agréable encore. Et puis, n’est-ce pas là une manière détournée d’admettre qu’elle avait prévu toute sa soirée pour ce marché en devenir ?
Elle aperçoit Hailee attraper son téléphone, détourne le regard pour ne pas avoir l’air de lire par-dessus son épaule (ou surveiller) et s’empare d’une première rallonge électrique qu’elle va déposer sur la table installée. Pour les aider à s’y retrouver et pas pour s’occuper le temps que la brune réponde à un texto quelconque. « J’avais éventuellement pensé à profiter de la nuit et du ciel encore clair pour observer les étoiles. Il y a un vieux chalet inhabité où est resté un télescope, de temps en temps, j’aime bien y aller pour observer le ciel. » Petite pause durant laquelle elle retrouve la Burrows pour s’emparer d’une deuxième table. « Si ça te tente, on peut y aller ensemble ? » L’air décontracté et nonchalant, faisant fi des battements de son coeur un peu accélérés. « Ce n’est pas très loin et, en toute honnêteté, je n’y connais rien dans les étoiles, » qu’elle précise au cas où Hailey craindrait un cours d’astronomie — Jackie, elle préfère admirer la beauté plutôt que lui donner des noms. « A moins que tu aies autre chose de prévu, bien sûr. » La politesse l’obligeant à s’en assurer et à lui laisser une porte ouverte car si elles se connaissent relativement peu, elle peut aisément se figurer Hailee comme ayant du mal à refuser une offre et capable de faire passer le plaisir des autres avant le sien. Mais si ça peut faire s’éterniser un peu la soirée, même de quelques minutes, Jackie ne dirait pas non.


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MessageSujet: Re: dazed and confused - jackie&hailee dazed and confused - jackie&hailee EmptyDim 18 Fév - 21:48


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Personne ne pouvait savoir à quel point Hailee aurait voulu être quelqu’un d’autre en ce moment même. A quel point elle aurait aimé être dotée d’une assurance à faire pâlir le meilleur orateur du monde. Au lieu de ça, elle ne semblait pouvoir décocher qu’un mot par prise de parole, de surcroît monosyllabique la plupart du temps. Ça n’était pas faute de vouloir lui parler, à Jackie. Tout le contraire, même : elle sentait le feu en elle à chaque fois qu’elles étaient dans la même pièce. Un feu qui ne demandait qu’à ce qu’on le laisse grandir et embraser tout sur son passage. Ça, personne ne pouvait le percevoir non plus. Sa mine austère lui assurait le maintien à distance de chaque personne avec qui elle interagissait – en général – parce que cette resting poker face n’avait pas l’air d’éloigner Jackie, par chance.
Elle, si vive et si extravertie, lui expliquait ce qu’elle appelait modestement ses ‘schémas’, lesquels les aidaient bien à mettre en place la salle. C’était encore mieux que ce qu’Hailee avait imaginé pour l’aménagement. Bien mieux oui : parfait. Elle aurait voulu lui répondre quelque chose de plus élaboré que cela, mais rien à faire. Les Burrows, du moins ceux de sa génération, demeuraient plutôt taiseux. Son frère, lui, avait développé cet humour cynique qu’elle lui enviait secrètement depuis toujours, un humour qu’elle trouvait à la fois élégant et dégourdi. Charismatique. Peut-être qu’il avait hérité ça d’ailleurs. En tout cas, elle, n’avait pas hérité du don oratoire de son paternel, au vu des maigres phrases qu’elle tentait de sortir alors qu’elles transportaient une table. Un faible compliment, certes, mais un compliment quand même. Encore une fois, ce qu’elle réussissait à verbaliser n’illustrait pas du tout – loin de là – ce qui se passait à l’intérieur ; ce flot d’émotions déroutantes qu’elle peinait encore à assimiler. La couleur est très jolie. Oui. En réalité elle aurait pu mettre n’importe quelle couleur, du rouge, du rose ou même du vert, oui. Même avec du vert aux lèvres Jackie resterait assurément l’une des plus jolies femmes qu’avait pu rencontré Hailee.
Toujours aussi peu expressive, regard fuyant, impossible de vraiment savoir si son compliment avait plutôt fait mouche ou au contraire, s’il était passé d’une oreille à l’autre aussi vite que la lumière. Pas vu, pas déçue. La brune préférait vivre dans cette espèce d’ignorance plutôt que se confronter à l’inconfort du rejet. Ça n’était même pas la peur du rejet, finalement, puisqu’elle était déterminée à ne rien tenter.

Elles continuaient cette danse sage, leurs jetés de tables, les balancées de nappes. Peu d’échanges sinon quelques remarques préventives de type attention au mur derrière ou encore ça va, c’est pas trop lourd ? Puis Hailee qui posa cette question pas si innocemment, en vrai. Ça n’était pas que du small talk à en juger de cette douce quiétude qui l’envahit lorsque Jackie lui affirma que ça ne l’aurait pas dérangée de finir tard. Elle ne voulait surtout pas sur-interpréter, Hailee, mais la suite des évènements ne manqua pas d’amorcer un début de questionnement… Y aller ensemble ? Jackie lui proposait d’aller observer les étoiles dans un chalet abandonné, pas très loin d’ici. Ensemble. Juste elles deux. Son cœur s’agitait dans sa poitrine, et elle sentait de délicieux picotements au bout de ses doigts. Mélange de panique et d’excitation, émotions qu’elle ne ressentait pas souvent, de toute évidence. Sa vie était d’ordinaire si… paisible. Ordonnée. C’était fou qu’en l’espace de si peu de temps elle se retrouvait à ce point bousculée dans ses habitudes solitaires. Sages. Elle tentait du mieux qu’elle pouvait de rester stoïque. Après tout, ça n’était qu’une ballade. Ça ne voulait rien dire. Et pour rappel, elle avait décidé qu’elle resterait de marbre. Solide sur ses appuis. N’en déplaise à ces fichues émotions incontrôlables qui l’agitaient au même moment, qui ruinait d’ailleurs cette parfaite poker face en un timide rictus mal assuré. « Pourquoi pas. Non je.. Rien de prévu. » répondit-elle, matérialisant cette timidité également dans son ton. « C’est plus rapide quand on a des plans. » Le sourire qu’elle adressa à Jackie était plus assuré cette fois, et son regard satisfait – presque fier – oscillait entre celui de la jeune femme et leur travail presque accompli. Les mains appuyées sur ses hanches, elle scrutait la pièce qui prenait doucement forme. L’installation de la salle n’avait jamais été aussi efficace, et c’était grâce à Jackie.

Sitôt fini d’aménager la grande nef, il était temps de concrétiser ce fameux plan. « Je vais chercher mon manteau » dit-elle en tournant les talons, le pas rapide. Traduisait-il son impatience ? En tout cas, elle était de retour aux côtés de Jackie en un rien de temps, manteau enfilé. Elles quittèrent la paroisse et s’engouffrèrent dans la nuit tombée. Ne sachant où se trouvait le chalet en question, Hailee se tenait bien à la hauteur de la jolie blonde, prête à se laisser guider. Son téléphone, qu’elle avait ignoré jusqu’ici, vibra de nouveau. Cette fois-ci, elle ouvrit la conversation. Owen (qui d’autres) qui s’inquiétait – un bien grand mot – de son absence à la maison. Comme elle avait ouvert le message sans le lire, il avait fini par en envoyer un second. Owen dans toute sa splendeur. En un réflexe, elle redressa légèrement l’écran du téléphone vers l’opposé des yeux de Jackie, juste au cas où. « Désolée, c’est mon frère. On habite ensemble. » précisa t-elle sans trop savoir si ça intéressait la blonde. Elle avait quand même l’envie de se justifier, trouvant peu correct d’utiliser son téléphone portable en sa compagnie. Mordant sa lèvre inférieure nerveusement, la brune ne savait quoi répondre à son frère un peu trop curieux à son goût. Quelques mots qu’elle effaça une première fois, puis une seconde fois. Owen avait mordu à l’hameçon, et le voilà qui renvoyait un nouveau message. Hailee jeta un coup d’œil anxieux à sa compagne de soirée, ne voulant surtout pas paraître impolie. « Ce n’est pas dangereux à cette heure de la nuit ? » Hailee restait cette petite chouette un peu farouche et peureuse, pas vraiment à l’aise de traîner si tard dans des endroits désaffectés. Elle attendit que Jackie ait fini de parler pour répondre très rapidement à son frère un message plutôt cryptique. C’est qu’elle ne pouvait pas être à la fois concentrée sur sa voix à elle et sur son écran de téléphone ; inutile de préciser qui gagnait le plus son intérêt.





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MessageSujet: Re: dazed and confused - jackie&hailee dazed and confused - jackie&hailee EmptyVen 1 Mar - 16:45

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Qu’il lui est difficile, à Jackie, de cerner correctement la brune à ses côtés. Elle est loin d’y être habituée, la facilité pour briser la glace et mettre les autres à l’aise d’ordinaire de pas son tempérament ouvert et sociable — mais Hailee, elle semble y résister, les traits souvent impassibles voire figés, les mots toujours peu nombreux. Elle ne renonce pas pour autant, Jackie, loin de là. Mais parfois, elle se demande si elle n’espère pas lire quelque chose qui ne serait pas là ; si elle ne porte pas trop d’espoir en vain. Elle a cru, à force de croiser la brune, qu’il y avait un petit truc, comme une opportunité d’un plus entre elles, une conviction qui s’est installée à travers des regards volés, des sourires échangés et son propre ressenti quand elle se trouve à proximité de la Burrows. C’est un palpitant qui semble toujours sur le point de s’affoler, des moments de trouble et des mots qui viennent à lui manquer, une confusion qui s’empare d’elle quand ça ne lui est encore jamais arrivé. Elle a cru, Jackie, que cette activité partagée serait le moment idéal pour changer la donne, qu’elle parviendrait à sous-tirer un peu davantage de conversation à la jeune femme mais le défi se révèle plus ardu qu’elle ne l’a d’abord estimé. Elle est perturbée, Jackie, soudainement trop consciente de leur environnement, d’elle-même, de ses propres lacunes, voudrait pouvoir se reprendre et tout balayer du revers de la main comme si ça n’avait aucune importance. Ça ne devrait en avoir aucune, d’ailleurs — so what si Hailee ne la juge pas réellement intéressante ? Ou même jolie ? Elle en a connu d’autres, Jackie, a toujours refusé de baisser la tête face à leurs opinions, toujours satisfaite de pouvoir se contenter seule, de se plaire à elle en premier lieu. So what, alors ? Pourquoi est-ce que l’avis d’Hailee lui est différent, si important ?
Elle ravale les questions, Jackie, et avec, les doutes qui menacent de s’emparer d’elle. Se contentera de ces mots comme de pierres précieuses.
La soirée ne fait que débuter, après tout. Elle peut bien faire preuve de patience, respecter le silence qui n’a rien de malaisant — plutôt l’inverse, d’ailleurs. Elle n’insiste pas, Jackie, le sourire rivé à ses lèvres et imitant plutôt la brune pour se mettre au boulot. Ses idées sont approuvées et finalement suivies, les tables alignées selon son croquis rapide. Leurs pas sur le sol qui résonne, les pieds des tables reposées et le frottement des vêtements et des nappes étalées sont les seuls bruits pour venir briser le silence. Elle en vient même à oublier son envie de mettre de la musique en fond sonore pour donner une ambiance, finalement apaisée par le rythme qu’elles ont su trouver. Peut-être qu’il n’y a pas besoin de mots, alors. Peut-être suffit-il d’être présente dans l’instant, de profiter de ces minutes, des regards en coin et des sourires amorcés. Et alors que l’heure défile, la voix d’Hailee qui s’élève de nouveau. Les lèvres se relèvent, le coeur s’accroche. Plus tranquille que nerveuse, la soirée monopolisée dans l’idée mais toujours prête à modifier les plans à la dernière seconde, Jackie. Les yeux s’échappent et elle parle, la blonde, de ce chalet laissé seul, de ce télescope sur la terrasse, de ce ciel qu’elle aime observer. Proposition ouverte sans arrière pensée ou espoir apparent — même s’il y en a bel et bien. Une prière silencieuse pour que ce ne soit pas trop brusque, trop entreprenant et un coup d’oeil dans la direction de la brune la glace une seconde. Les émotions impossibles à déchiffrer sur le visage de la Burrows mais les gestes comme suspendus. Shit. Shit, shit, shit. Trop tôt. Elle se mord la langue pour ne rien laisser paraître. Elle aurait dû attendre, Jackie ou mieux, laisser Hailee s’inviter d’elle-même (bien qu’elle doute que ce soit son genre, en réalité) ; l’impassibilité se transforme et elle trouve une formulation pour s’excuser, se rétracter, lui dire de forget about it, qu’il n’y avait aucune obligation — elle est prise de court, n’entend pas le début de la réponse. D’abord la négation qui ajoute du plomb à son coeur, le laisse retomber avant que son cerveau n’analyse le reste. Rien de prévu. Pourquoi pas.
C’est un oui, alors.
C’est ce qu’il lui semble, en tout cas et elle sourit sans s’en rendre compte, Jackie, un souffle qui s’extirpe de ses lippes, le coeur qui se relâche, satisfait. That’s a — a what ? Elle ne sait pas vraiment, se refuse à mettre un nom qui pourrait être porteur de trop de choses qu’elle n’avoue pas encore. C’est un quelque chose, alors, sans être vraiment plus que ça.

La pièce est enfin entièrement aménagée et Jackie, elle n’a pas le temps de souffler, pas le temps de se retourner qu’Hailee s’échappe et revient dans la même minute. Elle retient le sourire amusé qui perce son visage, récupère son propre manteau avant de quitter l’église. Elle dirige d’un bon pas et le silence retrouve sa place entre elles tandis qu’elles avancent d’un pas tranquille. Elle attend, Jackie.
D’être arrivées au chalet.
Les questions sont là, pourtant, les envies de conversation aussi, mais elle craint de faire éclater leur bulle protectrice, de gâcher l’instant. Ce qui arrive néanmoins. Pas de sa faute, à Jackie, mais au téléphone qui se rappelle à elle. Les yeux attirés par l’écran allumé dans la nuit tombée, elle n’aperçoit qu’un nom, la blonde. Owen. Pas de quoi l’informer de quoique ce soit mais suffisant pour qu’elle s’inquiète d’avoir mal saisit, de ne pas avoir vu les signes — Owen est un prénom d’homme et qui enverrait un message à une telle heure ? L’idée d’avoir pu se tromper sur la situation d’Hailee lui donne envie de se terrer, de pouvoir lever la tête en direction des étoiles là, tout de suite, d’appeler Paul pour laisser exploser les émotions qui s’entrechoquent en elle. D’appeler Pauly et de lui demander pourquoi, pourquoi ça fait si mal, pourquoi elle y a cru, pourquoi y croit-elle encore, pourquoi n’a-t-elle pas compris plus tôt. D’appeler Pauly pour lui demander de venir la chercher, comme si souvent par le passé, comme à chaque fois qu’elle suivait sans le vouloir, comme à chaque fois qu’elle faisait face à une déception amoureuse, qu’elle comprenait que tous les hommes n’étaient pas comme son cousin. La tête est figée, le regard droit devant elles. Elle guette le chalet, Jackie, hésite à envoyer un sms à Pauly, le message d’alerte, celui qui lui indiquerait qu’il doit l’appeler pour qu’elle mette un terme à la soirée. Et puis Hailee qui parle et il lui semble, à Jackie, que les rôles semblent s’inverser petit à petit : Hailee qui lance les sujets et elle qui se tait. Son frère.
Elle se sent idiote, Jackie. D’avoir imaginé autre chose. D’avoir eu cette pointe douloureuse dans sa poitrine et le sanglot logé dans la gorge. « Oh. Si tu veux l’appeler pour… Enfin, je veux dire, te gêne pas. » La dynamique bien différente de celle qu’elle a avec Paul mais elle comprend, Jackie, se veut rassurante. Plus encore à la question de la brune. « Non, c’est plutôt tranquille à cette heure. J’ai l’habitude de venir et mon cousin est dans la police. » La précision comme à l’époque du lycée — peut-être aurait-elle pu préciser que son père l’est aussi, comme dans le temps. De quoi rassurer les anxieux et dissuader les autres. Elle est protégée, Jackie, et elle le sait bien.
Le chalet apparaît finalement et elle tend un doigt dans la direction. Le télescope toujours à sa place sur la terrasse sur-élevée, proche des chaises longues qu’elle a installé. « Tu n’as qu’à t’asseoir, j’arrive. » La porte poussée et elle s’aide de la lampe torche de son téléphone pour trouver l’épaisse couverture qu’elle a pris l’habitude de ranger à l’intérieur. Revenue auprès d’Hailee avec son butin dans une main, elle la tend à la brune avant de s’occuper du télescope. « Tiens, c’est tout prêt. Vas-y. » Elle recule d’un pas, Jackie, avant de s’asseoir puis de se laisser s’allonger sur l’une des chaises, les yeux levés. Ça lui suffit, cette vue dégagée de ces milliers de points lumineux. « Quand j’étais petite, on profitait des beaux jours pour observer les étoiles avec mes parents et mon cousin. C’est devenu un rituel, une fois par mois en été. » Sa voix ne porte pas autant qu’à l’intérieur de la nef, laisse transparaître une confidence mélancolique. « Mon père a commencé à inventer des histoires sur les constellations. Je crois qu’il m’a fallu beaucoup trop d’années pour me rendre compte que ce qu’il me racontait n’était pas la réalité. Et puis on s’y est mis, chacun notre tour. » Des contes, des mythes tirés de leur imagination pour essayer de donner du sens aux formes qu’ils devinaient et étaient loin d’être proches de la réalité. Elle a conservé cette habitude, plus présente que jamais durant ses années à New York, comme le besoin de pouvoir se reconnecter avec la vie à Redwood malgré les kilomètres qui l’en séparaient. « J’ai toujours l’impression d’être… Si petite quand je vois le monde, comme ça. C’est comme un rappel de notre place dans l’univers et que notre présence est trop insignifiante pour qu’on ne fasse pas ce dont on a réellement envie. Quoiqu’on fasse, le monde continuera d’être. » Et peut-être que ça l’invite à avoir moins peur, Jackie — peut-être que ça lui a permis d’embraser qui elle est, de comprendre que la seule foi présente dans sa famille ne pouvait justifier de se brider. Qu’elle pouvait être qui elle est, pleinement, sans devoir craindre un jugement quelconque.


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MessageSujet: Re: dazed and confused - jackie&hailee dazed and confused - jackie&hailee EmptyMar 9 Avr - 16:13

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Si elle était brillante académiquement, Hailee n’avait jamais vraiment su faire deux choses à la fois. Ajoutez à cela la pression de se retrouver avec cette jeune femme qui l’impressionnait et la voilà qui n’en menait pas large. Partagée entre s’appliquer à écrire en retour à son frère pour le rassurer et s’impliquer davantage dans le moment présent avec Jackie, elle peinait à faire le choix. Maladroitement, elle répondit quelque chose de succinct à Owen, car elle avait fait son choix ou plutôt le choix s’était imposée à elle même : elle sentait qu’elle voulait profiter de ce moment. Partager quelque chose avec elle. « Non c’est bon tout est okay ! » répondit-elle hâtivement à la suggestion de la blonde. Un peu maladroitement aussi, même si un large sourire qu’elle voulait le plus rassurant possible avait fendu son visage. Elle espérait que Jackie puisse le voir malgré la nuit tombée. Elle espérait qu’elle comprenne toute seule – ça l’arrangerait – qu’elle était un peu chamboulée, désorientée par les évènements qui prenaient place ce soir. Elle y mettait toute sa volonté, à s’investir, à sociabiliser, mais c’était si dur. Pour témoigner de l’intérêt, mieux valait engager la conversation. « Oh très bien. » Même si elle y mettait toute la bonne volonté du monde, Hailee semblait oublier la technique simple de l’acte de converser : rebondir, renchérir, creuser les sujets… Tant de choses qu’elle pensait maîtriser depuis le temps. Elle ne répondit rien, la petite chouette, et finit par trouver la touche envoyer sur la conversation avec son frère.
Maintenant, elle espérait que la nuit cache le désarroi sur son visage. Elle ne savait pas quoi lui dire, quoi lui répondre. Devait-elle parler de la police ? Elle aurait très bien pu lui dire que son frère était militaire, ça leur faisait un point en commun d’avoir un homme dans leur vie prêt à sacrifier la leur pour protéger les gens. C’était facile, en réalité, et c’était sur le bout de sa langue en plus. Mais, pas de son, pas d’image. Juste une angoisse qui la traversait : celle de la décevoir, qu’elle se sente inconfortable en sa présence ou même qu’elle regrette de lui avoir proposé ce temps privilégié.

Jackie semblait être dans l’action contrairement à Hailee, perdue dans ses pensées. Sitôt arrivée, la brune fit le constat que ce chalet était loin d’être aussi vétuste qu’elle l’imaginait, et elle en était rassurée. Une chose de moins à penser. Elle s’arrêta au moment où Jackie pointait du doigt la terrasse en hauteur sur laquelle se trouvait des chaises longues et le fameux télescope, ne voyant pas tout de suite ce qu’elle désignait car trop absorbée par la lune qui se reflétait sur son visage laiteux. Son cœur s’affola dans la seconde alors que ses yeux balayaient lentement vers son épaule, puis le long de son bras pour enfin gagner la pointe de son doigt. Elle soupira discrètement, aucune idée si c’était d’avoir marché ou autre chose. En tout cas, le trajet n’avait pas été bien long.

Désormais à l’intérieur de l’habitation laissée à l’abandon, Jackie poursuivait les directives en lui suggérant d’aller s’installer. Elle, s’affairait à trouver ce qu’Hailee devinait être des couvertures pour les protéger de la fraîcheur de l’extérieur. L’historienne en profita pour répondre à son frère, sans réfléchir, sans penser à la myriade de questionnement qu’allait susciter cette réponse chez son frère. Elle voulait juste répondre vite, car en effet, en un rien de temps, Jackie était de retour avec d’énormes plaids pour elles deux. Dans un des transat, la brune accueillit avec plaisir l’attention. « Merci beaucoup. » Elle ne lâcha pas du regard la blonde qui s’installait confortablement les yeux rivés au ciel. Silence, dans un premier temps. Le visage angélique de sa compagne de soirée inspirait tellement de quiétude, elle pour qui les étoiles semblaient tellement compter, semblaient même pouvoir apaiser quelque chose que l’historienne ne pouvait pas comprendre, quelque chose qui ne lui appartenait qu’à elle.
Hailee n’osait surtout pas rompre ce moment même si elle aurait voulu qu’elle lui parle, car elle l’aurait écoutée des heures durant. Et comme si les étoiles avaient entendu sa prière, la voix de Jackie, douce et presque mélancolique, arriva aux oreilles de la brune.
Pour accompagner ce joli récit d’histoire familiale, Hailee détacha son regard pour le poser sur le ciel étoilé, elle aussi. Jackie ne s’en rendait pas compte, mais son histoire lui rappelait la sienne, dans un tout autre contexte. Alors, bien sûr, la famille Burrows n’avait pas pour coutume d’aller dormir à la belle étoile pour observer les constellations et leur donner des noms ainsi que des aventures. Elle avait beaucoup admiré son père, petite, car il racontait beaucoup d’histoires lui aussi. Pas sur les étoiles. Mais il avait cette aura et cette éloquence, elle l’aurait – et elle l’avait – écouté pendant des heures. Sans jamais questionner sa réalité, la portée de ses mots. Le contenu de ses récits.
Jackie poursuivait, décrivant à la perfection cette idée d’insignifiance de l’existence humaine. Cette idée contre laquelle le pasteur Burrows s’était battu et continuait de se battre. Nous sommes les serviteurs de Dieu. Chacun sa place, chacun son rôle. Ces mots martelés en lesquels elle avait cru, elle aussi, toute sa vie jusqu’à ce qu’elle s’en sauve. Elle aussi, d’une certaine manière, il lui avait fallu beaucoup trop d’années pour se rendre compte ce qu’il racontait n’était pas la réalité. Maintenant qu’elle était sortie de cet état d’endoctrinement, qu’elle avait fait face à la vraie vie, qu’elle était en fait en plein dedans, ce que Jackie disait lui parlait entièrement. Le monde continuera d’être. « Avec mes parents on a jamais fait ça. Mon père est pasteur et je crois que pour lui, regarder le ciel c’était comme défier tout ce en quoi il croit, lui. Sa vérité. Mais j’aurais aimé faire ça, ça avait l’air de chouettes moments tels que tu les décris. » Elle serra le poing machinalement sous sa couverture avant de murmurer « Merci de partager ça avec moi. » Elle jeta un timide coup d’œil à la jeune femme avant de caler sa main contre sa joue pour l’y appuyer. « J’ai longtemps cru, du coup, que j’avais un rôle prédestiné à la naissance et une mission. Donnés par le Tout Puissant. » L’historienne souffla du nez discrètement. Si elle était restée chez sa famille, elle serait déjà mariée avec trois enfants, à coup sûr. Au lieu de ça, elle était libre. Pas sûre de ce qu’elle voulait, mais libre. « C’est quoi ta constellation préférée alors ? A t-elle une histoire ? » Elle continuait de regarder Jackie, trahissant sûrement où son attention allait instinctivement. Les mots de cette dernière continuaient de résonner en écho dans l’arrière sa tête. Notre présence est trop insignifiante pour ne pas faire ce dont on a réellement envie.





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