Une clope aux coins des lèvres, tu observais Dheeraj, assis sur le bord de ton lit.
Depuis votre rencontre quelques semaine auparavant, vous vous étiez revu à plusieurs reprises. Lorsque ce n'était pas pour sortir en soirée, vous passiez la plupart du temps à fumer et grignoter sur ton clic clac, devant un film, une série ou un jeu vidéo.
Tu ne saurais dire pourquoi ce type en particulier t'avait tapé dans l'oeil (ou plutôt, tu refusais de l'admettre, car cette réalité risquait de faire remonter des souvenirs que tu préférais garder enfui), mais tu devais bien admettre que ce gamin ne te laissait pas indifférent. Tu ressentais pour lui un mélange de tendresse et d'intérêt qui, sans aller jusqu'à une forme de paternage, s'en rapprochait sans doute pas mal. Il te touchait et t'amusait à la fois, de par son caractère à la fois affirmé et un brin innocent.
Une innocence qui s'étiolait à mesure des journées qui passait et, sans doute, de ton influence.
C'était dans l'ordre des choses, après tout. Dheeraj était en plein dans l'âge des première expérimentations nécessitant de braver certains interdits et, par la même, un certain abandon de l'enfance.
De ta place d'ainer, tu veillais à ce qu'il apprenne à s'amuser, tout en gardant un œil sur lui pour lui apprendre à le faire sans -trop- d'excès. Pour avoir déjà fait quelques coma éthylique et frôler par deux fois l'overdose, ce n'était vraiment pas quelque chose que tu recommandais.

Quant à ce soir, vous vous contentiez de siroter une bière devant une émission débile du type talk-show lorsqu'une pulsion te secoua soudain. Grisé par l'alcool et le THC serpentant dans ton sang, tu te redressa d'un bond, manquant de peu de renverser le reste de ta boisson. « Fait trop chaud, ça t'dit pas d'sortir un peu ? »
L'unique fenêtre -pourtant grande ouverte- de ton studio ne suffisait plus à te rafraîchir et la voix nasillarde du présentateur télévisé commençait doucement à te filer des boutons.
Tu ne saurais trop expliquer pourquoi exactement, mais soudain, tu avais besoin de sortir prendre l'air.
« Viens on va s'promener, on trouv'ra ptêtre un truc cool à faire en chemin. »
Une soirée à laquelle s'incruster, une supérette ouverte avec de quoi graille pour pas cher, un dealer ou l'autre avec quelques produits intéressant à lui faire tester... Tu n'avais pas d'idée précise en tête, tu voulais simplement sortir de ta cellule.
Au bout de quelques centaines de mètres à airer telles des âmes en peine dans la pénombre de la nuit, tu remarquas une piscine à peine éclairée dans un jardin d'une des maisons individuelles du quartier dans lequel vous avait mené vos pas.
Jetant un coup d’œil à ladite piscine, puis à Dheeraj, tu lui offrit un sourire entendu avant de retirer ton t-shirt sans plus de cérémonie.
La voilà, la solution à cette chaleur.
Avec un peu de chance, vu l'heure tardive, les propriétaires devaient être endormi et vous pourrirez en profiter à loisir.
« Cap ou pas cap ? »