Le retour digne d'une série télévisée. Irréel. C'était arrivé à 04 du matin, alors qu'ils dormaient tous par terre. La porte défoncée, des hommes en uniformes. Braqués, les fusils d'assauts sur eux. FBI , qu'ils gueulaient alors que les jeunes paniqués ne comprenaient pas ce qui était réellement attendus d'eux. Des heures à ne rien comprendre, à être tous emmenés au poste. Les sauveurs qui arrachent des jeunes de l'enfer, pour les entasser dans une salle, sans qu'ils n'y comprennent grand-chose. Des entretiens, des appels aux parents. La route est longue. Il ne sait même pas où il est exactement. Pas dans le Vermont. qu'il constate, quand il peut enfin se griller une clope à l'extérieur. Le temps qui s'arrête, tout est vertige, dans sa tête c'est le bordel. T'es libre. Une indication que ses parents étaient en route. Dans la voiture, bien plus dans la journée, Chase le malicieux est silencieux. Rien à dire, lui qui l'a toujours pourtant toujours ouverte. Même état léthargique quand il se retrouve dans sa chambre rangée. Pas comme il l'avait laissée, quand on l'avait trainé du lit au milieu de la nuit, 9 mois plus tôt. Comme si rien n'était. Il branche son téléphone complètement déchargé depuis cette même période, puis s'endort. Réveil en sursaut pendant la nuit. Il allume le téléphone, surprit par un nombre fou de notifications. Rappel que contrairement à ce qu'on lui avait fait croire : on ne l'avait pas oublié. Il ouvre le plus récent. Wesleigh. En fait, il capte qu'il y en a un deuxième mais ne le lit pas d'emblée.

Chase Hey Wes' Merci pour tes mots, c'est sympa de ta part de venir aux nouvelles   Ben… je t'avoue que je ne sais pas, si y a grand-chose à faire. C'est compliqué. Mes parents ont fait comme si rien n'était. C'est glauque as fuck.

Il envoie, sans savoir trop comment finir ce message. Se met à lire le suivant, un léger sourire qui vient illuminer son visage. Humour maladroit. Il se marre même, en fait sans doute parce que même sans ça, il a toujours eu une mémoire catastrophique. L'adolescent qui ne retient absolument rien. Il se lève, va retrouver dans une de ses cachettes un joint qui datait bien trop à présent. Il l'allume à la fenêtre et se met à taper :

Chase Merci d'pas m'en tenir rigueur, c'est quand déjà ?

Une taffe, puis deux. Il expire à la fenêtre, le regard perdu. La maison est silencieuse, lui il se sent anesthésié. Jour 1, pas si simple de savoir démêler ce qui se passait dans sa tête.