La semaine était passée rapidement. Entre Alonso et son travail, le dossier à remplir et à envoyer rapidement, la vie commune à la maison et le fait que tu te penchais sur ta reprise, tu n'avais pas vu défiler les jours. Tu avais repris contact avec des Drag que tu connaissais bien, tu voulais recommencer mais sans te presser. Tu attendrais peut être d'avoir emménager et de voir si tu pouvais conduire, aussi. Pour le moment, tu reprenais contact avec tout cet univers et c'était déjà pas mal. Une de tes amies était d'ailleurs ravie de t'avoir au téléphone et elle ne comprenait pas que tu achètes au bout du monde, à côté des écureuils et des bucherons plutôt qu'en ville. Elle avait ajouté qu'elle comprenait pour les bûcherons, à la rigueur, surtout les plus musclés. Tu en avais discuté avec Alonso, l'histoire des bûcherons l'avait bien fait rire, évidemment.

Et vendredi était arrivé rapidement. Alonso t'avait dit que vous partiriez au soir et non le matin du samedi. Comme il travaillait, tu avais pris en charge la préparation des bagages, le sien et le tien, sans trop savoir quoi prendre car tu n'avais pas tout en main. C'était un weekend pour vous deux, comme le serait le suivant alors tu t'étais dit qu'il ne fallait pas prendre de tenue pour Coco. Elle pourrait bien venir en soirée dans la semaine, ils discuteraient de la maison, elle pourrait ainsi donner ses exigences de vive voix, parce qu'elle devait en avoir. Pour ce weekend, ta mère allait venir à la maison pour s'occuper de Chanel et Chacha. Tu avais passé un temps à lui préparer la chambre du bas. Tu étais allé la voir en semaine et tu avais constaté qu'elle économisait le chauffage, et l'idée ne te plaisait pas beaucoup. Peut être que ses traitements étaient de plus en plus cher, ou bien qu'ils devenaient trop lourd à supporter avec le temps. Bien entendu, elle n'avait pas voulu t'en parler. Mais elle passerait son week end dans une maison bien chauffée, avec une grande chambre, un lit dont le matelas ne s'affaissait pas totalement. Tu songeais beaucoup à faire quelque chose, tu en avais parlé à Alonso, d'utiliser de ton argent pour lui trouver un appartement aux normes, quelque chose de mieux. Le plus délicat avec ta mère était de la convaincre d'accepter un tel présent. Peut être pour nöel ?

Enfin, tu étais content de bien la voir arriver en début d'après midi. Elle n'a pas encore commencé la chimio mais semble tout de même plus fatiguée. Chacha est contente de la voir quand Chanel trouve qu'il est bien plus important de recommencer sa toilette pour la quatrième fois aujourd'hui. Tu lui montres sa chambre, la salle de bain du bas, elle est toujours étonnée de la grandeur des lieux. Tu lui dis qu'elle est la bienvenue quand elle veut mais elle te répond aussitôt qu'elle n'allait pas déranger un jeune couple comme vous. La remarque te fait sourire. Par jeune, elle entendait que vous vous fréquentiez à nouveau depuis moins d'un an, surement. Tu es avec elle dans le salon, toi sur un livre et ta mère regardant un de ses jeux télévisé préféré, quand Alonso rentre. Par le garage, comme toujours quand il est parti travailler en moto. Tu te lèves pour le rejoindre, ta mère elle, semble trop absorbée par le fait de savoir si le candidat allait finalement rafler la mise ou tout perdre. Tu vas donc accueillir Alonso, tu es suivi de Chacha et même Chanel qui reste assis sur le meuble le plus proche. Sans doute qu'il pense être nourri si son maitre est là. Bonne journée mon tendre ? Tu déposes un baiser sur ses lèvres, tu le laisses entrer. Ma mère est là...Je m'inquiète un peu pour elle, on en parlera ? Tu parles bas, elle ne risque pas de l'entendre mais tu préfères ne pas le vexer.

Vous allez dans le salon. L'homme a finalement tout perdu. Ta mère râle sur le fait que pourtant, c'était évident qu'il ne fallait pas qu'il choisisse la case numéro huit. Elle se lève quand elle voit ton compagnon. Oh ! Alonso ! Merci pour ce weekend, Jeffrey m'a dit que vous aviez le câble, Netflix et toutes ces choses là ! Tu souris, c'est vrai que ta mère ne se permettait pas toutes ces choses en plus. Ce serait un bon weekend pour elle aussi. Il m'a même fait les courses, quel brave petit. Dean est trop occupé avec ce qui semble être pour bientôt son ex femme. Mon Dieu. Elle secoue la tête d'un air désolé, ses longues boucles d'oreilles, qu'elle aime porter et qu'elle possède de toute sorte, font ce bruit habituel que tu connais bien. Elle se demandait bien comment il allait faire pour s'occuper de sa fille s'il en avait la garde. Enfin, elle avait d'autres choses à se soucier mais se souciait surtout de la vie de ses fils. C'est bien que vous partiez tous les deux, tant que vous ne partez pas vivre complètement ailleurs. Vous alliez partir, mais de chez elle, pour à peine plus loin qu'ici, au final. Pour le moment, personne ne savait pour l'achat, vous attendiez d'avoir le retour de l'accord.

Alonso avait organisé le week-end du mieux qu’il avait pu avec le peu de temps qu’il avait, entre les journées de travail et les soirées avec Jeff, c’était compliqué. Ils avaient envoyé leur dossier le mercredi matin. Normalement, il n’y avait pas de problème, mais ils attendaient la réponse de l’agence pour une raison qui échappait à Alonso, d’autant que l’agent immobilier leur avait indiqué qu’il avait une visite le jeudi. En sortant du travail ce soir, il avait appelé l’agence qui lui avait dit « qu’ils allaient justement appeler », - forcément, décidemment cette agence ne valait pas le prix qu’ils la payaient - qu’ils pourraient passer signer la promesse de vente la semaine prochaine mais que la maison leur était réservée. Il avait proposé ce soir, mais il était soi-disant trop tard, du coup proposé le lundi d’après le week-end. Il lui avait demandé à minima de lui faire un mail avec la date de signature.

Le trajet du retour lui avait semblé particulièrement long. Jeff avait venir sa mère pour le week-end, il avait trouvé ça particulièrement adorable de la part de son compagnon de faire garder Cha-Cha et Chanel à domicile. Alonso arrive, pose son casque et ses affaires avant de passer le pas de la porte. Chargée comme tous les vendredi, mais ça va. Il embrasse Jeff en retour. Il hoche la tête en écoutant la remarque à mi-mot de Jeff. Bien sûr. Alonso salue la mère de Jeff avec un grand sourire, il note qu’elle est fatiguée, bien sûr, c’est normal. Merci à vous Meridith de venir garder nos petits monstres. répond Alonso avec sincérité. Mais elle est déjà partie sur le fait que Jeff a fait les courses puis elle part sur Dean. Jeff avait dit que sa fille était adolescente quelque chose comme ça ? Il sourit en l’entendant parler. Elle n’a jamais changé, peut-être un peu plus soucieuse mais la mère de Jeff a toujours été ainsi. Ahah, non, là c’est simplement pour un week-end, enfin, deux coup sur coup. C’est bien, c’est bien, il faut profiter tant que ça dure. Dean devrait peut-être prendre des vacances aussi, il est bien préoccupé. Alonso hoche la tête sans trop savoir répondre. Je ne vous retiens pas plus, vous partez ce soir n’est-ce pas ? Oui, tout à fait. Tu as mis des maillots de bain dans les valises ? demande Alonso à Jeff.

Son partenaire avait tenu à faire les valises lui-même alors qu’il ne savait pas où il allait, Alonso avait laissé faire et l’avait remercié. Ils font des petites caresses aux animaux, Alonso redit à Meridith de ne pas trop nourrir Chanel même s’il réclamait, qu’il peut l’appeler s’il y a le moindre problème. Elle demande deux fois où ils vont mais Alonso ne peut pas le dire devant Jeff alors il répond que c’est secret. Il voit bien que ça l’ennuie de ne pas savoir, mais Alonso ne plie pas. Elle lui dit qu'il est têtu, il répond que Jeff lui dit tout le temps avec un sourire. Elle se tourne vers son fils : C'est vrai qu'il est têtu, mais toi aussi. Alonso pense qu'il n'est pas aussi têtu qu'elle peut l'être mais il ne dit rien. Il se contente de prendre les bagages et les mettre dans la voiture et ils sont partis pour leur premier week-end en amoureux depuis Los Angeles deux semaines auparavant qui avait été un voyage particulièrement éprouvant. Est-ce que tu veux que je te dise un peu le programme ou tu veux la surprise au fur et à mesure ? demande Alonso dans la voiture.

Une journée chargée. Avec ton métier, ça n'a jamais été le cas. Enfin, pas de la même manière. Tu pouvais enchainer les représentations mais ça restait du spectacle, de la préparation autre que celles qu'Alonso doit effectuer.

Ta mère échange un peu avec Alonso. Elle dit qu'elle ne vous retient pas plus longtemps mais tu vois qu'elle veut aussi continuer de regarder son émission. Maillots de bains et serviettes oui. Comme il l'avait demandé et forcément, ça avait éveillé ta curiosité. Tout semble sous contrôle, sauf la destination, pour ça tu devais te laisser porter. L'idée te plait parce que tu sais qu'Alonso ne fera rien pour te déplaire. Ta mère dit que tu es têtu entre deux manches de son jeu. La pomme ne tombe jamais loin du pommier, comme on dit. Elle se tourne et te sourit.

Après des tas de gratouilles à Chacha, qui a tenté de venir en faisant ses yeux de chienne malheureuse à toi, puis à Alonso, vous pouvez partir. Tu t'installes dans la voiture, Alonso se met du côté conducteur. Je suis allé chercher Maman avec la voiture, pour lui éviter de marcher, ça faisait loin pour elle. Tu le dis parce que tu as repris les trajets depuis peu et c'était le premier avec quelqu'un d'autre à côté de toi. Sur une route que tu connais par cœur, en journée, il ne pleuvait pas. Tout était idéal. Alonso démarre, il a mis le gps mais c'est sur l'écran pour la route, tu vois juste le temps et le nombre de kilomètres, une adresse qui ne te dit rien du tout. Alors, j'avais pensé aux caraïbes, mais ça fait un peu loin pour juste un weekend, puis je me suis dit, si on a besoin de maillot de bain, pourquoi pas un spa en Suisse ? Ils sont tellement réputés... Puis ça fait loin aussi alors je me suis dit de nouveau, la piscine ! Non couverte par ce froid ce serait parfait ! Tu plaisantes, tu penses que l'idée du spa n'est pas une mauvaise idée en soit, mais pas en Suisse, c'était certaine.

Alonso sourit à cette information. Et ça va ? Tu t'es senti comment ? Il ne force pas Jeff pour la conduite, la voiture automatique et plutôt récente est normalement assez facile à conduire. Il n'est pas du genre à demander tous les soirs s'il s'est entrainé ou non. Il sait déjà que son compagnon a repris contact avec le milieu du drag, la maison là dessus, ça fait beaucoup de changements en peu de temps, rien ne sert de brusquer les choses, ce serait totalement contre-productif. Alonso lui-même n'aime pas être brusqué, il n'aime pas qu'on lui redise ce qu'il doit faire tous les jours alors, il essaie de ne pas le faire avec Jeff. Et elle ? Tu la sens comment ? demande-t-il avec délicatesse une fois que Jeff lui a répondu pour la conduite. La phrase de son compagnon l'a inquiété forcement, ce n'est pas parce qu'ils partaient vers un week-end qu'Alonso souhaitait sans drama qu'ils ne pouvaient pas évoquer de sujets difficiles, au contraire.

Ils finissent par discuter du voyage. 2h25 de route, 112 miles, définitivement, ils ne vont pas à l'aéroport. Jeff ne répond pas à sa question, il formule des hypothèses qui font sourire son conjoint. La piscine oui. On va à la piscine. Tu as raison. Se baigner dans les lacs gelés, c'est bon pour la peau tu sais. il plaisante naturellement. Il sait à quel point Jeff déteste le froid. Je sais que tu adores prendre l'avion, mais je me dis que quitte à partir loin, on prendra plutôt une semaine. J'avoue que je suis un peu fatigué donc je suis allé plutôt vers de la tranquillité. Enfin, tu découvriras bien ça au fur et à mesure puisque tu n'as pas répondu à ma question. Il sourit avec amusement. La route défile, ils passent Burlington, il avait pensé un moment s'y arrêter, faire découvrir le Vermont autrement à Jeff, mais à la réflexion, il s'était dit qu'il fallait peut-être s'éloigner un peu plus pour ce week-end, a minima changer d’État. Quelqu'un au boulot lui avait parlé du coin où ils allaient alors il s'était dit que c'était l'occasion d'y aller, de découvrir ensemble un nouvel endroit.

Bien. Bien parce que je connaissais la route et que je roulais lentement. En plus ma mère parle rarement en voiture alors je pouvais me concentrer. Pas de stress, il y avait eu peu de circulation. Le stress viendrait pour des routes plus longues. Peut être que tu investirais dans une voiture capable de transporter des tenues et accessoires pour Coco. Mais pas tout de suite. La semaine prochaine, tu irais faire les courses. Tu hausses les épaules pour ta mère, tu as été éloigné d'elle si longtemps que tu ne peux pas dire que tu la connais assez. Je pense qu'elle ne dira pas qu'elle a besoin d'aide. Elle ne m'a pas dit qu'elle ne mettait presque plus le chauffage, je l'ai su en sentant le froid chez elle. Je sais qu'elle ne partira pas dans un lieu médicalisé et c'est déjà difficile de lui faire accepter de l'aide au quotidien... Elle est très fière comme femme. Peut être que Coco avait d'elle, comme tu avais grandi avec ce modèle.

Puis, vous discutez du voyage. Ta mère était chez toi, avec du chauffage, tu espérais qu'elle se sente assez à l'aise pour prendre un bain, se reposer. Comme tu ne sais pas où vous allez, tu tentes de te changer les idées en proposant des choix. Alonso t'a bien dit qu'il pouvait te donner le programme mais tu préfères tenter de deviner par toi même. Il se moque de toi par apport à ta proposition de piscine, c'était voulu. Tu l'imagines avoir autant froid que toi et se moquer du fait qu'il doit être tout petit, dans son caleçon de bain. Mais apparemment, tu ne pourrais pas lui faire la blague vu que ce n'est pas la réponse. Alonso avait raison, prendre l'avion pour un weekend, ça se faisait mais c'était fatigant. Donc ça serait dans le Vermont, ou dans un état adjacent. C'est mieux, je ne veux pas savoir, je veux faire OUAAAAH en arrivant. Tu souris et te moques un peu de lui à son tour. Mais tu restes sur ton idée du spa, ça te parait crédible et tu adores ça. Il faisait de plus en plus froid en ce mois d'octobre, de l'eau bien chaude, des hammam et sauna très chauds te feraient le plus grand bien.

Je suis content que ce soit bien passé. répond un Alonso encourageant. Cela doit faire des années que Jeff ne conduit plus, peut-être depuis la mort de Daniel. Alonso écoute ce que Jeff dit sur sa mère, l'absence de chauffage, le coût des soins était particulièrement élevé et accepter d'être aidé par son fils était si compliqué en tant que parent. Alonso ne sait pas comment ça se passera dans vingt ou trente ans mais il comprend la mère de Jeff. C'est difficile de se faire aider, surtout pour une femme comme ta mère qui a dû beaucoup assumer seule. Le père de Jeff avait un travail qui le retenait particulièrement à l'exterieur de la maison.

Ahah, j'espère que ça te plaira, déjà, même s'il n'y a pas de OUAAAH ! s'amuse Alonso. Bien sûr, comme beaucoup de gens, Alonso a toujours de l'appréhension quand il offre un cadeau ou qu'il choisit quelque chose pour quelqu'un d'autre. Surtout de quelqu'un d'aussi exigeant que Jeff, car il était clairement le plus exigeant du couple. Alonso se débrouillait toujours pour se satisfaire de ce qu'il avait, valeur enseignée par sa mère. Mais là normalement, Jeff devrait apprécier. Il avait composé son week-end avec soin pour qu'ils pensent principalement à eux, ce qui avec les événements récents était compliqué. Le week-end précédent avait été interrompu par Stefan et le week-end d'avant, bien que magnifique, avait également été éprouvant.

Le trajet se passe bien. Les deux heures passent rapidement sans qu'Alonso ne lâche rien, même quand ils passent dans l'Etat de New York quelques minutes avant d'arriver au Sagomore Resort, dans lequel il y avait effectivement un SPA, une piscine couverte, de très bons restaurants. Alonso avait appris la leçon à Los Angeles, Jeff avait besoin d'espace et de luxe et pas de cuisine dans la chambre, elle avait un petit salon attenant. Il n'avait pas tout de même mis l'ensemble de ses économies dans le week-end mais il avait pris quelque chose de sympathique, quelque chose dont ils se souviendraient, il l'espère. L'hôtel, pourtant aussi sur une ile dans le lac, n'a pas grand chose à voir avec leur cabanon du lac Champlain. C'est bon tu peux faire OOOOH, on est arrivé. sourit Alonso, il a réservé une chambre avec un lit king size, donnant sur le lac. Je sais, c'est encore un lac, mais celui-ci n'est pas Champlain, c'est Georges. ajoute-t-il avant de laisser Jeff s'exprimer. L'établissement est magnifique. Al s'occupe de récupérer la chambre et ils arrivent tranquillement. Bien sûr, Jeff n'était pas au bout de ses surprises pour le week-end.

La route est longue, plus longue que ce qui tu avais imaginé. Peut être qu'Alonso s'était dit que tu regarderais par avance ce qu'il y avait autour de Redwood, peut être même que vous pouviez avoir la même idée alors il avait préféré s'éloigner. Tu restes avec ton idée de spa en tête, parce que les maillots de bain avaient été un indice trop important. Mais tout de même, tu ne savais pas où tu te rendais ce soir et c'était là le principal de la surprise.

Tu te laisses guider par les routes, elles se ressemblent. Parfois, il y a juste la nature, la forêt, parfois une petite ville. Parfois des fermes. Tu finis même par t'assoupir légèrement parce qu'Alonso se concentre sur la conduite et la nuit dehors n'aide pas à te maintenir éveillé. Quand tu rouvres les yeux, Alonso conduit toujours mais il t'indique que vous êtes bientôt arrivés. Tu ne vois plus grand chose dehors. Mais quand vous arrivez, tu vois bien l'immense Resort qu'il a choisi. La fenêtre est fermée, il fait froid dehors, alors tu ne peux pas te pencher pour mieux voir mais même de nuit, avec juste les lumières un peu partout, c'est impressionnant. C'est magnifique... Et tu seras surement encore plus impressionné demain, quand le jour se sera levé et que tu pourras admirer l'ampleur du domaine. Pour le moment, Alonso se gare sur le parking, vous prenez une valise chacun pour aller vous enregistrer à la réception. Tu regardes partout autour de toi. Tout fait à la fois très chic, propre et neuf... Avec une touche d'ancien, un peu kitch par endroits avec les animaux empaillés et les meubles en bois peints avec du vernis brillant. Tu suis Alonso pour la chambre. J'ai regardé rapidement les activités ici, c'est le paradis... Tu restes tout juste à côté de lui, jusqu'à arriver à votre chambre. Alonso l'ouvre mais te laisse entrer en premier. Tu ne te prives pas de découvrir la chambre, ou plutôt la suite, qu'il a réservé. Un salon avec un feu en cheminée, une chambre attenante avec un lit king size, une petite terrasse avec vue sur le lac. Tu laisses ta valise au milieu du salon pour aller découvrir les lieux plus en détail et tu tombes sur la belle salle de bain composée de marbre, d'une douche et d'une baignoire. Tu en ressors. Ouuuuah ! Tu t'exprimes, parce qu'il l'avait bien mérité. C'est merveilleux, j'aime beaucoup... Peut être moins le canard en tableau, c'est pas ce que je mettrai chez nous mais ça a son charme ici ! Avec tout le reste, le côté rustique et chaleureux du bois. Et pourtant, tout semblait d'une qualité impeccable. Tu viens finalement le rejoindre et l'embrasser tendrement. Merci mon tendre... C'est... Un appartement avec la cuisine à côté du lit m'aurait convenu aussi tu sais. Tu ris et viens l'embrasser à nouveau pour qu'il ne puisse pas te répondre. Bien sûr que tu préférais ce genre d'endroits, et de très très loin.

Alonso est tout simplement heureux de voir Jeff heureux, c'est important pour lui de savoir ce qui fait plaisir à son conjoint, de savoir qu'il est capable de lui offrir ce qu'il attend. J'ai réservé au Pavillon pour ce soir et demain soir au Caldwell. Il fait aussi le tour de la chambre, tout à l'air très qualitatif et la cheminée est très agréable. La blague de Jeff sur la cuisine lui fait lever les yeux au ciel, d'autant que son compagnon ne lui laisse pas l'opportunité de répondre. Ils prennent une grosse demi-heure pour se poser, Alonso étend ses chemises, passe dans la salle de bain pour une rapide douche, s'habiller proprement car il a conservé ses vêtements du jour. Il prend un pantalon crème et une chemise noire comme il aime tant en mettre. Puis, une fois qu'ils sont prêts tous les deux, il prend la main de Jeff juste avant de partir pour le restaurant et l'amène sur la terrasse avec la vue. La nuit est déjà tombée mais on peut voir des lumières qui illuminent le lac. Avant de partir, je voulais te dire... J'ai appelé l'agence immobilière cet après-midi. Il ménage un peu son effet, il vient prendre la main de Jeff. C'est bon, l'autre couple n'a même pas eu le prêt finalement. On signe la promesse de vente lundi. Il le regarde avec amour et tendresse. Tout allait vite s'enchaîner maintenant, comme ils n'avaient pas de prêt à attendre, ils pouvaient signer très rapidement.

Alonso est si heureux de lui annoncer cette bonne nouvelle. Allez, viens, on va manger maintenant, tu vas voir c'est en bord du lac de ce que j'ai vu, ça a l'air très sympa. Ils se dirigent vers le restaurant, il fait sombre mais le chemin est éclairé par des lampadaires. Demain, on fera plutôt des activités d'extérieur car il fait beau, dimanche il pleut donc on pourra profiter du spa tranquillement... Il a hâte de lui dire ce qu'ils vont faire, il aimerait que Jeff demande, mais il comprend qu'il souhaite garder les surprises. Ce soir, on fête notre future maison ! s'exclame-t-il joyeusement. A quelques mètres du restaurant, il arrête Jeff et l'embrasse langoureusement. Je suis si heureux d'être avec toi... murmure-t-il avec tendresse.

Tout est déjà merveilleux et tu n'as vu que votre chambre, entrevu le hall et un peu du domaine en arrivant mais pas le reste. Le fait qu'il ait choisi un lac, bien que différent que le lac Champlain, te touche, parce qu'être entouré d'un lac avait une signification particulière pour votre couple. Les lacs étaient paisibles, ils ne faisaient pas de vagues comme la mer et n'emportaient pas des bateaux entiers comme les océans. Tu aimais cette idée que votre couple s'est formé autour d'un lac. Il te dit qu'il a réservé à deux tables différentes...Tu étais moins exigeant sur la nourriture mais l'idée de te faire beau et d'être vu avec lui dans de tels endroits te plaisait aussi comme le reste.

Tu prends le temps ensuite de défaire ta valise, tu ne prends pas de douche car tu en as pris une avant qu'Alonso ne revienne de son travail et tu avais déjà choisi de beaux vêtements, une chemises colorée et fine comme tu les aimes. Tu passes juste dans la salle de bain pour te maquiller légèrement, sans fard à paupière, juste un peu de rouge à lèvre plutôt discret. Vous êtes prêts, Alonso te prend la main, tu penses pour sortir et aller au restaurant mais c'est plutôt pour t'annoncer que vous avez la maison. Mais quel !...C'est toi le cardiaque mais pas besoin de me faire un tel suspens ! Tu te sens heureux, tellement heureux, comme toujours, quand l'émotion est trop présente, tes yeux se gorgent de tes larmes. Heureusement que tu ne les as pas maquillés ce soir.

Vous marchez tranquillement jusqu'au restaurant qui s'appelle le pavillon, main dans la main toujours. On fête notre bonheur. Tu rajoutes, parce que cette maison représentait des années de belle vie, ensemble. Peut être même un pariage, un jour, mais tu gardes cette idée pour toi. Tu sais que tu vas devoir attendre, tu aimes juste te le rappeler de temps à autre. Le restaurant est magnifique, on dirait qu'il repose sur un immense ponton. Vous n'irez pas manger sur le rooftop, parce qu'il faisait bien trop froid mais l'intérieur était tout autant beau, et chauffé surtout. Alonso s'arrête et vient t'embrasser. Tu as hâte de ce weekend, de chaque moment, de chaque découverte. A commencer par ce restaurant. On l'est tous les deux. Tu m'as offert le plus beau des cadeaux en revenant dans ma vie. L'espoir en l'avenir, le droit d'être heureux et d'aimer à nouveau. Maintenant, il pouvait le comprendre, avant, ça n'aurait pas eu de sens et tu ne lui en aurais pas parlé non plus.

Après tant d'émotions, vous entrez, Alonso a réservé alors on vous place. La vue est magnifique aussi ici alors tu en profites, avant de regarder la carte. Tiens, j'ai une idée, si ce soir, on choisissait chacun pour l'autre ? C'était une idée sympathique, une idée de partage et de confiance aussi. Tu commences à regarder, voir ce qui pourrait lui plaire et ce qu'il aimerait moins. Ce n'était pas pour lui jouer un mauvais tour, au contraire même.

Le sourire de Jeff, jamais il ne se lassera d'embrasser ce sourire, d'avoir envie de caresser cette joue, cette barbe. Il est beau, si beau quand il est heureux. Alonso ne pourrait pas se passer de cette joie qu'il voit sur son visage. Il sait qu'elle ne sera pas toujours là, mais il compte la faire durer le plus longtemps possible. Il voit les yeux de Jeff qui se gorgent d'eau. Il n'a pas maquillé ses yeux, fort heureusement. Ils sortent, marchant l'un contre l'autre main dans la main. Célébrer leur bonheur. Oui. C'était ça. Les mots de Jeff l'enchantent et l'émeuvent parce qu'il sait ce qu'il a vécu avant de revenir dans sa vie. Merci, de m'avoir laissé rentrer dans ta vie, et surtout merci pour ta confiance en moi. Je tacherais de ne jamais te décevoir. Parce que ce n'est pas si évident, surtout pour quelqu'un d'aussi sensible qu'Alonso, quelqu'un qui avait tant de mal à lui-même faire confiance, quelqu'un qui avait tant été trahi. Jeff lui faisait confiance, au point d'accepter un pré-demande en mariage et d'attendre qu'un jour il se propose, qu'un jour enfin, il soit prêt à repasser par cette étape si sensible pour lui. Ça c'était une belle preuve de confiance.

Ils arrivent dans ce magnifique restaurant et Jeff propose de choisir le plat de l'autre. Audacieux comme choix. D'accord... Il observe le menu avec grande attention. Pour son compagnon quelque chose de léger, pas de féculents, il a bien observé qu'il ne prenait jamais de choses trop lourdes à digérer. Ce n'est pas comme avant où il engouffrait des pizzas et des burgers à tour de bras. Jeff avait évolué et son estomac semblait plus fragile.Un serveur arrive pour prendre leur commande. Très bien alors Monsieur, en apéritif prendra un cocktail maison sans alcool, il prendra le thon snaké au sésame grillé en entrée et les coquilles st Jacques aux légumes en plat principal - sans poivron -, et ce sera la tarte au citron meringuée pour le dessert. Il fait un sourire complice à Jeff et lui montre qu'il croise les doigts en espérant avoir bien choisi pour lui. Lorsque le serveur repart, Al vient prendre la main de Jeff. Tu en es où du coup de ta reprise de contact avec le monde du drag ? Ça se passe bien ? Il s'interesse forcément à ce que Jeff fait et cette semaine a été si chargée.