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Julia s’était éloignée, laissant les deux hommes seuls pour échanger leurs impressions. Judson n’en menait pas large et il était soulagé de pouvoir glisser un mot à Liam pour se décharger un peu de toutes les émotions contradictoires qui l’assaillaient. Il sourit finalement en voyant que son ami ne comptait pas l’enfoncer davantage et assura plutôt que pour lui, la rencontre avec la belle-famille était toujours un guet-apens. « J’en sais rien. Peut-être… J’espère qu’elle me fera pas la gueule à cause de ça » mais ça n’était pas vraiment le genre de Julia, de piquer une crise pour ça, alors il pouvait s’estimer heureux. Avec un peu de chance, elle comprendrait. Il grimaça face à la remarque de Liam et répondit « tu n’as pas eu l’occasion de les recroiser, depuis… depuis que c’est arrivé ? » Judson, empêtré dans ses propres problèmes et sa propre angoisse à gérer, avait un peu délaissé Liam ces derniers temps et il réalisait qu’il aurait peut-être dû se montrer un peu plus présent face à la tempête qu’il traversait. Il avait l’air de s’en sortir plutôt bien, mais ce ne devait pas être évident. Judson n’avait pas recroisé Serena depuis longtemps, il ignorait comment elle-même vivait les choses et il préféra ne pas demander. Ils prirent le chemin du bar pour se servir un autre verre, plutôt que le chemin du lac initialement prévu et il sentit une vague de soulagement le submerger quand Liam assura trouver Julia très sympathique. Le plus important à ses yeux, c’était que sa famille et ses amis proches acceptent Julia, mais ça ne serait pas difficile. Qui pouvait ne pas aimer la jolie brune ?

« Ouais » confirma-t-il. « On en a parlé avant, on n’était pas certains de vouloir s’afficher en tant que couple à ce truc, mais finalement… C’était la meilleure chose à faire. Mais ça reste vachement stressant » il avait l’impression d’avoir senti des regards en coin lui brûler la peau et il détestait ça. Ou peut-être que les gens s’en fichaient, peut-être n’était-ce que lui qui avait un tempérament parfois assez paranoïaque. « J’suis sûr qu’on formerait le plus beau couple de la piste » répliqua-t-il, amusé, tout en se servant un verre. Mais la danse, ça n’avait jamais été son truc. Il s’apprêtait à accepter de se diriger vers le lac quand quelque chose retint son attention. Une femme qui portait un masque avait grimpé sur la scène et le début de son discours l’interpella. Frères et sœurs. « Qu’est-ce que… » grinça-t-il entre ses dents. Un mauvais pressentiment enserra son cœur tandis qu’il attendait la suite, tous les sens aux aguets. Je suis la Rose Lunaire. « Bordel » il n’aurait jamais imaginé un tel retournement de situation. Que quelqu’un se revendiquant de la secte fasse irruption ainsi. C’était pourtant tout à fait leur manière de procéder. « La Rose s’engage à verser des sous aux organismes locaux ? C’est quoi ces conneries ? Depuis quand elle fait acte de charité ? » quelque chose ne tournait vraiment pas rond et Judson demeurait figé, tous les souvenirs des précédents actes de la Rose remontant à la surface dans son esprit.        

@Liam Swire @Selene

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Bal masqué

Topic commun

Nino la trouvait curieuse et à la fois attachante. C'est bien la première fois qu'ils se croisaient hors du cadre de l'auberge où elle l'accueillait régulièrement. Et il devait reconnaître que cette rencontre sous le signe de l'amusement et de la détente lui plaisait tout autant. « Qui ne connait pas Champ ? Plus légendaire encore que Nessie ! », plaisante-t-il en observant lui aussi l'étendue du lac à la recherche du moindre indice. Sans trop savoir pourquoi, à la remarque suivante de la brune, Nino s'engage sur un terrain glissant, à savoir la danse. Un talent qu'il ne maîtrisait pas, préférant d'ordinaire rester accoudé au bar ou encore derrière les platines. « Il vaut mieux en rester là alors, je ne prendrais pas le risque de casser le mythe. », lâche-t-il avec un air amusé. Autant lui laisser le bénéfice du doute, même si elle était de toute évidence, bien trop clémente avec lui.

« C'est tout à votre honneur. », souligne-t-il, assez impressionné. Ainsi, il y a encore des personnes qui ne se cantonnent pas seulement aux rumeurs mais qui gardent une certaine neutralité en se faisant leur propre idée. C'était plutôt une bonne nouvelle pour le jeune Martinez, lui qui était encore loin de se traîner une belle réputation. Assez sérieusement, Eilin formule néanmoins une sorte de mise en garde, expliquant que son frère en connait tout un rayon sur les poisons. De quoi passer l'envie toute tentative de vouloir nuire à la jeune femme d'une quelconque manière, ce qui n'était évidemment pas dans ses plans. « C'est noté. Rappelez moi de ne plus jamais me laisser tenter par un de vos thés exotiques. », déclare-t-il avec un sourire complice. Nino ne tient plus à s'attirer des ennuis, c'est quelque chose qu'il a suffisamment fait par le passé et qui lui a joué des tours plus d'une fois. D'ailleurs, Eilin semble avoir cerné bien des aspects de sa personnalité puisqu'elle lui retourne aisément sa remarque. « Un peu trop, ouais. », lui confie-t-il en baissant la voix avant d'ajouter avec un sourire sincère. « Mais je suis quand même tenté d'accepter la proposition. ». Son attention se détache soudainement de celle qui lui tenait compagnie jusqu'ici pour se reporter sur les applaudissements qui émanaient du cœur de la fête. « Et bien... J'crois que nous venons de passer à côté du discours. Je peux tirer un trait sur les clichés officiels du moment phare de la soirée. », commente-t-il en haussant les épaules, après avoir reconnu le bruit du micro, quelques secondes plus tôt. « La vue est bien plus belle d'ici. », assure-t-il, convaincu que cette escapade loin de toute l'effervescence du groupe était une bonne idée et surtout, qu'elle en valait la peine, pas seulement pour les photos...

Dezbaa pour Redwood Hills

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Le loisir de débattre sur cette idée de proposer au public une composition originale ne nous était pas laissé bien longtemps, puisque Julian reparaissait avec les boissons promises. C’était plus fort que moi, un sourire s’était glissé sur mes traits ; en sa compagnie, il y avait toujours une certaine joie, contagieuse, qui me prenait et mon masque ne servait pas à camoufler grand-chose. Les présentations s’enclenchaient enfin entre deux des personnes les plus importantes de ma vie. La sensation de vertige, un léger inconfort, était présent – mais quoi de plus normal ? Julian se lançait dans la mêlée avec brio. Je l’observais d’ailleurs d’un regard discret, attendri en quelque sorte. Je me doutais que cela était étrange pour lui aussi, peut-être était-il même un peu nerveux, mais il n’en laissait rien paraître. Je me surprenais à éprouver une certaine fierté à son égard. À l’égard de notre… couple aussi ! « Merci. Oh, original. » Fidèle à lui-même, le jeune homme nous gratifiait des meilleures astuces pour créer un tel cocktail. « Je croyais qu’on avait dit qu’on n’abusait pas ce soir ? » L’avions-nous vraiment dit ? Certainement pas. Quoi qu’il n’était pas dans nos habitudes, non plus, de nous comporter comme des adolescents sur cet aspect. « Il est comme ça, il se fait des amis où qu’il aille. » Commentais-je, non sans cette apparente dose de tendresse à son égard. Il y avait ce ton de plaisanterie, mais ce n’était pourtant pas bien éloigné de la vérité. Dans son élan, mon compagnon n’oubliait pas de féliciter, à son tour, l’artiste du soir. L’entendre de la bouche d’une autre personne me permettait d’envoyer ce regard plus-que-satisfait à ma meilleure amie. Un jour, elle réalisait peut-être que son talent valait de l’or. « On y a déjà fait un tour en fait, peut-être qu’on … » J’allais chercher un prétexte pour éviter de raviver l’étrange embarras qu’il m’avait semblé lire entre Julian et le compagnon du photographe, mais j’étais sauvée par le début du discours officiel de la soirée. Naturellement, nous nous retournions tous les trois dans la direction de la scène pour nous joindre aux autres convives près à soutenir la cause pour laquelle nous nous étions tous déplacés. Sauf que le discours s’avérait bien différent de ce à quoi l’on aurait pu s’attendre. Et ma main se glissait dans celle de Julian, que je serrais un peu trop fort jusqu’à lui en écraser les doigts. Cette femme… J’avais lu ses revendications en ligne. Même si je ne l’aurais admis sous aucun prétexte, il m’était arrivé quelques fois de me perdre à faire des recherches impossibles à son propos. J’étais passée bien près, sans ne jamais pourtant oser, de la contacter. Qui d’autre, après tout, pouvait se targuer d’avoir la plus petite idée de ce qui était vraiment arrivé à ma mère ? Un horrible sentiment d’abattement s’installait comme une lourde pression sur mes épaules. Le ressentait-il aussi ? Julian, si près de moi. Et Alize, qui avait pour une grande partie échapper aux évènements des dernières années en vivant à l’étranger. « On ne devrait pas rester ici… » Murmurais-je à l’attention des deux jeunes gens. Lorsque la Rose lunaire s’invitait quelque part, les choses ne se terminaient que rarement bien.

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Il fallait qu’il y ait quelque chose pour attirer à ce point le hacker sur une pente aussi glissante. Ça aurait pu être quelqu’un d’autre, mais c’était elle. Olympia Evans avait su – inconsciemment, certes – capter son attention tout entière parce qu’elle avait également, et ce depuis trop longtemps déjà, captivé celle de la Rose. Pendant longtemps, le jeune homme n’avait eu en tête que les tâches qu’on lui demandait d’exécuter. À présent, il s’engageait sur une voie différente : repousser, tant que possible, ces tentatives de rallier à l’organisation certaines têtes, souvent les plus jeunes. La médecin n’avait pas, en âge, le profil qu’il visait à protéger le plus, mais elle avait un lien avec Abigail. Cela suffisait pour qu’il se sente concerné, à tort ou à raison, par ce qui pouvait lui arriver. Si tôt la conversation engagée, Rafael semblait à contretemps. Il fallait dire qu’il se perdait plus souvent qu’autrement dans ses propres pensées. « Rafael. » Précisait-il alors. Cela ne le vexait pas le moins du monde qu’elle ne se souvienne pas vraiment de lui. C’était même, sous un certain angle, préférable ainsi. D’ailleurs, sa fille, dans ses bras, poussait un petit cri comme le faisaient les enfants, agitant quelque peu les bras. « Et elle, c’est Hope. » Sa fille était sa fierté, la prunelle de ses yeux. Aussi étrange que cela soit, c’était également elle qui l’avait poussé à s’éloigner de la foule et du bruit pour prendre l’air. C’était ce qui l’avait conduit jusqu’à Olympia. « Vous vous intéressez à la Fondation ? » La question était trop directe, mais elle lui avait brûlé les lèvres jusqu’ici. À tel point qu’il s’était laissé prendre par une impulsivité très peu coutumière chez lui. Cela ne lui inspirait pas du bon, bien qu’il soutenait évidemment le projet de sa compagne – cette fondation. La curiosité d’Olympia lui laissait croire qu’elle ignorait ses avertissements écrits, qu’elle ne les prenait pas assez au sérieux. À trop se rapprocher de la secte, elle ne finirait que par se bruler les ailes. Elle était déjà dans la mire. Cela n’augurait jamais rien de bon, car la Rose savait déceler les failles mieux que quiconque… Alors qu’il s’apprêtait à la relancer d’une question, une voix s’élevait au loin. Une voix qu’il aurait reconnue d’entre mille, mais une voix, surtout, qui n’était pas celle de Faith. « Je dois… » Pendant un court instant, tout était comme si ses pensées s’étaient complètement envolées, court-circuit sous le crâne. « Vous devriez partir tout de suite, vous n’êtes pas à l’abri s’ils sont là. » Qui l’était ? Que la séduction ait pris le pas sur la violence ne rendait pas le tout moins dangereux. Sa voix, d’ordinaire monotone, venait de prendre cette teinte autoritaire. L’heure n’était plus aux politesses. Olympia n’avait peut-être pas encore saisi ce que, lui, avait compris rapidement. Déjà, Rafael s’était éclipsé pour retrouver la grande salle où un silence accueillait les propos ambigus. Son cœur à lui battait à tout rompre. Il apercevait Castiel, non loin, buvant les paroles de Selene. Il était accompagné de cette jeune recrue adapte des médias de masse. Et plus loin encore, se trouvait l’avocat avec l’associé de Faith. Qui savait ? Voilà que Rafael était complètement dérouté, car lui ignorait tout de ce retournement. Il lui fallait trouver Faith, mais plus urgent encore, mettre sa fille en sureté. Il s’était approché de la seule personne, en dehors de la mère de son enfant, à qui il pouvait faire confiance en ces lieux. « Victoria. » Fidèle à lui-même, il y avait peu de place pour les formalités. « Je dois trouver Faith. Peux-tu prendre Hope et l’emmener hors d’ici ? » L’infirmière elle-même avait déjà fait les frais de ce qui pouvait se passer lorsque la Rose s’invitait quelque part où elle n’aurait pas dû se trouver. Il jetait un rapide coup d’œil au cavalier de la marraine de l’enfant.

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TC bal masqué

Sloane se rendit bien vite compte qu’elle n’aurait pas dû blaguer sur l’intérêt que sa mère portait à sa vie amoureuse car aussitôt, Tristan lui fit de gros yeux plein de stupeur. Il ressemblait en tout point à un faon prit dans les phares d’un voiture. Et quand il lui demanda si son père était présent, espérant sans doute que l’éleveur canin puisse tempérer les ardeurs de sa femme — qui, soit dit en passant, était une tache impossible — Sloane ne put retenir son amusement. Elle sourit, face à la candeur de Tristan, c’était adorable en vrai, touchant. Et il s’embourbait dans ces explications, essayant de se justifier tant bien que mal.
— T’inquiète pas Tristan, je sais bien que je ne suis pas la future femme idéale et on sait tous les deux que si on se mariait je finirais par te bouffer au petit-déjeuner. C’était sensé le faire redescendre en pression, l’aider à relativiser tout en le rassurant mais une fois que les mots sortirent de la bouche de Sloane elle se dit que ce n’était peut-être pas ce qu’elle pouvait faire de mieux en la matière. Elle fronça les sourcils face à son manque de tact, tentant de trouver quelque chose à rajouter mais, Sloane n’était décidément pas la meilleure des personnes avec qui avoir une conversation pleine de douceur et de gentillesse. Elle était brut de décoffrage et il fallait s’y faire.
— Et ça sert à rien d’espérer avoir l’aide de mon père… Lui il serait plus du genre à casser les jambes de quiconque s’approche trop près de sa fille… Toujours mieux dans le genre paroles rassurantes. Mais pas de panique! Toi je suis sûre qu’il t’aimera bien. Elle jeta un coup d’oeil en direction de ses parents et remarqua qu’ils étaient également en train de danser, à des années lumières de vouloir planifier un mariage ou commettre un meurtre. Tristan s’étonna du fait que Sloane ne tienne pas tête à sa mère et la jeune danseuse ricana.
— C’est parce que tu ne connais pas ma mère… Son tempérament de feu, elle le tenait d’elle, et son côté grognon de son père. Autant dire qu’elle avait pris les meilleurs facettes de ses parents pour donner cette personnalité si explosive. Elle est pire que moi. Enfin, sur certain aspects. Et elle est capable de me foutre à la porte donc je me tiens encore à carreau pendant quelques semaines. Mais avant que Tristan ne puisse réagir un événement inattendu bouleversa la soirée. Le discours de cette femme ressemblait en tout point à une propagande, des mots censés convaincre, misant sur l’empathie et la bienveillance et quand elle se révéla appartenir à la Rose Lunaire, Sloane n’en fût même pas surprise. Après tout, cela faisait bien longtemps qu’on avait pas parlé d’eux, il fallait bien braquer de nouveau l’attention générale sur la Rose et cette Selene venait de le faire à merveille. Sloane jeta un coup d’oeil à ses parents qui avaient le visage fermé, craignant sans doute ce qui pourrait se passer par la suite, elle se doutait qu’ils ne voudraient pas s’attarder en sachant que la Rose était ici.
— Peut-être qu’on pourrait repartir vers le lac, non? Proposa t’elle à Tristan. On sait jamais, si elle décide de faire exploser une bombe, qu’on soit le plus loin possible… Elle prenait les choses à la légère, trop peut-être mais s’il y avait une chose que Sloane refusait de faire, c’était de se laisser dicter sa vie par les autres.

Codage par Emi Burton