Assise sur son tabouret de piano, en face du dit piano, elle ne bougeai pas, le regard perdu un peu dans le vide. Elle était pensive, elle était mélancolique. Elle était en train de réfléchir aussi. Faire le point. Le point sur tout ce qu’il s’était passer ces derniers temps. Sa tournée, son  nouvel album, sa relation avec Owen, ses aveux et leurs conséquences, sa relation avec Sidney… Ou plutôt sa rupture avec Sidney. Sa vie ici. Es ce qu’elle avait encore réellement une raison de rester dans le coin. Dans cet état où il fait si froid, dans cette petite ville où elle peu le croiser si facilement, lui et sa famille. Une famille d’ont elle ne fera de toute façon plus jamais partie, même si elle essayait d’arrangeait les choses. Elle ne pouvait plus le faire. Ce qui est fait, est fait, c’est comme ca.  Mais aussi les raisons de garder cette maison. Maintenant elle semblait si grande, si vide…. Finalement un peu comme son cœur.  Sarah n’était pas quelqu’un de méchant pourtant. Au contraire, elle était profondément bonne, elle n’aimait pas faire du mal aux gens, malgré ses caprices de diva parfois, malgré son arrogance dont elle ne se rendait que rarement compte. Elle savait qu’elle avait du talent dans son domaine, alors elle n’hésiter pas a le mettre en avant. Mais quand elle était une femme tout a fait normal, quand elle n’était pas Sarah la chanteuse, elle était une femme gentille, douce, généreuse et chaleureuse.  Une femme qui cachait tout derrière ses grands sourires. Peut de gens pouvaient dire avoir déjà vue Sarah triste ou pleurer. Et pourtant… Aujourd’hui elle se sentait horriblement mal.  Elle avait juste fait tout de travers, elle était juste une éternelle maladroite en amour, en amitiés, en relation sociale en général même peut être.  Elle essayait pourtant, elle faisait de son mieux. Mais visiblement, ce n’était jamais suffisant.  Et elle avait beau tourner et retourner encore et encore tout ca dans sa tête, elle en arrivait toujours a la même conclusion. Tu as encore une fois tout fait foirée ! Tu devrais t’en tenir a la musique ma grande, ca limitera les dégâts. Qu’elle se dit en fermant les yeux.  Elle avait envie de prendre ses affaires et de s’envoler a  nouveau pour New York. Retourner en ville, loin de tout cela.  Mais elle ne pouvait pas. Elle n’avait pas envie qu’on pense encore qu’elle fuyait. Elle avait envie de fuir, mais elle savait qu’elle ne devait pas le faire. Alors…Elle rester là, a contempler cette maison devenue soudainement trop grande et trop vide pour elle seule.  

Mais, de tout cela, elle avait réussi a en faire une chanson.
Elle était belle et mélancolique.
Peut être qu’elle allait l’enregistrer. Ou peut être qu’elle la garderait pour elle.
Elle ne savait pas encore.


Finalement, elle avait eu besoin de prendre l’air. Normalement, elle serait sortie avec le chien, mais elle n’en avait plus. Lui aussi était partie. Lui aussi l’avait quitter. Pas le choix, après tout, il avait toujours était le chien de Sidney, pas le sien.  Un instant, l’idée de prendre un chien lui effleura l’esprit, et puis elle l’oublia vite, qu’es ce qu’elle en ferait les moments où elle n’était pas chez elle pendant plusieurs jours d’affiler ? Non, pas de chien.  Elle resterait seule, son piano serait sa compagnie, ses disques aussi. D’ailleurs, en parlant de disques, elle s’arrêta devant un magasin de musique et sourit un peu en regardant la vitrine.  Ses pas l’avaient conduit ici, sans qu’elle n’ai a réfléchir. Elle avait mis le pilotage automatique et la voila ici, devant un magasin de musique qui semblait calme.  Elle hésita un instant, et fini par se décider a pousser la porte. Il n’y avait presque personne entre les rayons de disque en tout genre, ceux de vinyle et les instruments divers et varié vendu dans la boutique aussi. Elle flana doucement, prenant soin d’éviter le rayon Jazz. Pas aujourd’hui, elle n’avait pas vraiment envie de prendre le risque d’y croiser quelqu’un qui pourrait voir sa tête sur une pochette et lui demander un autographe ou quelque chose dans ce gout là. Aujourd’hui, elle avait juste envie d’être quelqu’un de normal, dans un magasin de musique. Juste une simple passionnée de musique, pas une chanteuse professionnel.  Elle ne faisait pas attention aux gens autour d’elle. Elle s’arrêta a un bac de vinyle en tout genre et se mit a les regarder sans se soucier de la personne de l’autre coté du bac, qui regarder aussi les vinyles. Elle les fit défiler tranquillement, trouvant certain intéressant, d’autre beaucoup moins. Jusqu’à ce que ses doigts fin de pianiste ne s’arrête sur le disque du milieux de bac et surtout sur la main de la personne en face. Visiblement, elles étaient arriver au milieux en même temps. Elle releva ses grands yeux noir sur la femme en face d’elle et sourit gentiment. « Excusez moi. » Dit elle simplement. « Allez y si vous le voulez ! » Dit elle poliement. Elle s’en fichait un peu en fait, elle n’avait pas vraiment besoin d’un nouveau vinyle, elle en avait déjà tellement.

Dernièrement, les choses bougent beaucoup dans la vie de la garagiste. Elle a vu beaucoup de personnes quitter sa vie et cela la perturbe plus qu’elle ne le pensait, voire même, plus que de raison. Murphy a un peu du mal à gérer la situation. Elle se montre toujours très forte et sûre d’elle donc il n’est pas facile de voir que les simples interactions humaines peuvent la perturber à ce point. Ce serait presque à admettre qu’elle est humaine et qu’elle peut tenir aux gens. Ce n’est pas une chose à laquelle elle s’est confrontée depuis un long moment et elle n’apprécie pas. Comment les gens gèrent dans ces moments là ? est-ce qu’il y a un repas précis à manger ? une boisson miraculeuse peut être ? elle n’en sait rien. Alors, elle est sortie pour courir. Elle a toujours eu besoin de se défouler et elle se dit alors que cela lui permettra de penser à autre chose mais il faut se rendre à l’évidence. Ce n’est pas le cas. Ses pensées vont et viennent un peu partout. Elle pense à Caleb. Elle se demande ce qu’il fait à ce moment. Est-ce qu’il pense à elle lui aussi ? avec les années, il était devenu ce qui se rapprochait le plus d’un meilleur ami pour elle donc le voir partir a été dur.

Elle finit par ralentir et par marcher. Elle se rend alors compte qu’elle se trouve devant le magasin de musique de la ville. Elle n’a jamais vraiment osé pousser les portes de ce dernier. La musique, c’est derrière elle. Aëlys, ne se confronte pas à cette partie du passé. Elle est plutôt du genre à enfouir les souvenirs et ne plus jamais y repenser afin d’avancer plus vite. En même temps, elle n’y arrive pas avec le départ de son ami… est-ce que cette manière de fonctionner pourrait ne pas être efficace ? pourtant, elle a fonctionné durant toutes ces années. Peut être qu’elle finit par changer. Le temps de toutes ces considérations, elle se rend compte que cela fait plus de cinq minutes qu’elle est à l’arrêt et qu’elle regarde le magasin. Elle finit par sortir de sa torpeur et avance vers le magasin pour en pousser la porte. Autant tenter une nouvelle technique. Cela ne lui coûtera pas plus cher. Elle déambule dans les rayons, regarde les instruments au mur sans vouloir pour autant trop s’arrêter sur les archers qu’elle voit sur le coin de son œil. Elle ne peut pas revenir à ça. Trop gros retour dans le passé. Alors elle se dirige vers les boîtes avec les disques et les regarde tranquillement sans faire attention à ce qu’il se passe autour d’elle. Ce n’est qu’en touchant une autre personne qu’elle se rend compte qu’elle n’est pas seule au monde. Elle lève les yeux pour tomber sur une jeune femme qui lui propose de lui laisser le vinyle. Elle fronce un peu les sourcils, ne se rendant pas bien compte de la situation. « Oh non non, ne vous inquiétez pas, je ne fais que regarder, désolée, j’étais dans mes pensées. Je ne vous avais même pas vu. » Ce n’était pas une manière des plus sympathiques de se présenter. Elle leva les mains du disque. « Y a quelque chose d’intéressant de l’autre côté du bac ? » Incroyble. Elle se met à discuter comme si de rien n’était. A croire qu’elle manque vraiment de contact humain ces derniers temps.

Etrangement, ici Sarah se sentait bien, calme et apaiser. Surement car ici, c’était le repère de la musique. Ici, même dans l’air il semblait y avoir des notes qui flottait. Et ca, c’était quelque chose que la brune aimait. Elle avait toujours était attirée et passionner par cet univers. La musique, c’était quelque chose qui vraiment la faisait vibrée et qui avait toujours eu le mérite d’être un moyen de s’exprimé pour la femme qui parfois avait bien du mal cela, communiquer. Ca n’était clairement pas le fort de Sarah, elle avait grandit dans un monde plein de non-dit, elle avait appris très tôt a manier la communication a demi-mot ou pleine de sous-entendu pas forcement compris par les autres. Sarah, elle avait bien du mal a exprimé tout ce qu’elle voulait avec des mots. Alors, elle mettait tout en note sur son précieux piano, ou en soufflant dans son saxophone, ou encore même en chantant, tout simplement. Les quelques chansons écrites par ses soins était toutes pleine d’émotions.  Et ici, la musique était maitresse. Alors forcement, elle s’y sentait bien. C’était tellement mieux que dans sa grande maison vide. Ou dans ses pensées en ce moment colorées principalement de noir. Elle déprimée, ca devenait de plus en plus évidant. Bientôt elle devrait l’admettre et faire quelque chose pour y remédier. Mais pour l’instant, elle avait arrêter de réfléchir, elle se contenter de laisser ses yeux se promener sur les pochettes des disques qui était en vente. Tantôt en couleur, tantôt en noir et blanc. Certaine plus subtile que d’autre. Certaine présenter de belles photo en rapport avec le titre de l’album, d’autre montré simplement l’artiste en photo. Toutes différentes, même si beaucoup finalement avait des similitudes.  Et finalement, c’était peut être un bon exercice pour elle, comme cela, elle pouvait voir ce qui se faisait et si elle faisait un prochain album, elle pourrait travailler un peu mieux sur la pochette. Enfin, elle en parlerait a son équipe plus tard. Là, elle n’avait pas envie de penser au travail. Elle n’avait pas envie de penser tout court en réalité.

Elle avait fini par être tirée de ses pensées  quand sa main entra en contact avec la main de quelqu’un d’autre. La main de la jeune femme de l’autre coté du bac, qui, comme elle, regardait les disques. Souriante, elle s’excusa et proposa même a la femme de garder le disque qu’elles avaient voulut regarder en même temps visiblement. Elle ne perdit pas son sourire face a la réponse. Visiblement, cette brune faisait un peu comme Sarah. « Oh, alors comme cela, on est deux. » Dit elle simplement. Elle n’avait rien perdu de son jolie sourire chaleureux et son ton gentille. Elle posa un instant ses grands yeux noir sur la masse de disque qu’elle avait fait défiler sous ses yeux. « Hmmm… Je ne pourrais pas vraiment vous dire. Ce n’est pas mon genre de musique de prédilection. Mais je dirais qu’il y a un peu a boire et a manger dans ce qu’il y a de proposer. » Elle sourit toujours. « Mais j’imagine que chacun a ses goûts. Alors peut être que pour vous il y aura quelque chose d’intéressant qui ne l’est pas pour moi. »  Doucement elle fit un geste vers le coté du bac de la brune. « Et de ton coté ? » Elle se rendit compte qu’elle venait de la tutoyer. « Oh, excusez moi, je vous es tutoyées, ca ne vous a pas déranger j’espère c’est… Un reflexe. »  Elle tutoyait facilement, cela ne plaisait pas a tout le monde, elle le savait. Chez elle, c’était naturelle, dans sa famille aussi.  Et puis elle se sentait si a l’aise de parler  aussi simplement a quelqu’un. Surement une passionnée de musique aussi. Surement quelqu’un qui venait aussi en quête de quelqu’un venue apaiser ses émotions. Elle avait l’impression que tous les musiciens étaient un peu comme cela.  Enfin, elle faisait là beaucoup de spéculation, après tout, elle ne connaissait pas cette jolie brune en face d’elle. Mais elle avait quelque chose qui donner envie de continuer a discuter.  Et puis, ca lui faisait du  bien a Sarah, un peu de contact humain. Elle en manquait cruellement depuis qu’elle était rentrer de New York. La faute au fait qu’elle s’était enfermer dans sa maison et ses pensées noires.  Alors surement que faire une nouvelle rencontre, même rapide et éphémère pourrait lui faire du bien.

La vie dans cette ville a quelque chose de monotone. Murphy ne trouve pas souvent des choses pour se divertir, surtout lorsque son esprit ne peut s'empêcher de divaguer vers des pensées un peu négatives. Il faut dire qu'elle se sent bien seule. Même dans les bras d'un ou une inconnu.e, elle se sent seule. Elle n'a jamais eu l'impression qu'elle avait besoin d'être accompagnée mais maintenant elle se rend compte que la vie est tout de même plus sympa lorsqu'il y a du monde autour de soi. Alors, d'une manière un peu inconsciente, elle finit par se tourner vers un vieux refuge. La musique ne faisait plus vraiment partie de sa vie depuis longtemps. En tout cas, plus de la même façon. Alors qu'elle relève la tête vers la jeune femme en face d'elle, Aëlys ne peut s'empêcher de laisser ses yeux se perdre ici et là sur les différents instruments qui se trouvent dans le magasin. Elle fait un sourire distrait à la jeune femme lorsqu'elle se rend compte qu'elles sont toutes les deux un peu ailleurs. « Faudra que je regarde par moi même alors. » dit-elle sans trop se montrer intéressée pour autant à ce qu'il se passe. Il faut dire que la cosette n'est pas réellement son fort mais elle se retrouve tellement seule ces derniers temps qu'elle n'a pas pu s'empêcher de relancer les choses. Heureusement pour elle, la jeune femme se montre bien plus loquace qu'elle.

Elle revient à leur échange lorsqu'elle se rend compte qu'elle est en train de s'excuser de l'avoir tutoyer. Elle a un peu comme un électrochoc. On est réellement en train de lui parler et il faut réagir. « Non, c'est rien. C'est chiant le vouvoiement t'façon. On est trop jeunes pour ça. » dit-elle dans un clin d'oeil. « Moi, c'est Murphy au fait. » tente-t-elle de se présenter finalement avant de se rendre compte qu'elle n'a pas répondu à sa question. « De ce côté là, c'est plutôt des versions vinyle des tubes de maintenant. J'ai un peu du mal avec ce concept donc on va dire que non, y a rien de bien. Mais effectivement, ça reste un point de vue. » annonce-t-elle finalement. Des phrases complexes avec sujet verbe et plusieurs compléments. Incroyable pour la jeune femme ces derniers temps. « A vrai dire, je trouve en général qu'ici ils ont pas un énorme choix niveau des disques mais ils compensent avec leur matériel. » Tels des réflexes qui reviennent vite, elle se retrouve à discuter de la qualité du magasin sans même s'en rendre compte. Pour sûr, elle avait vraiment besoin de compagnie.