Maxine était occupée à emballer les assiettes dans du papier bulle.  Elle déménagerait demain chez les Ramos, retrouvant la chambre qu'elle y avait occupée à son arrivée aux Etats-Unis.  Dimanche, elle nettoierait l'appartement de fond en comble avant de rendre les clés au propriétaire.  Quelle drôle de fin d'année !  Heureusement pour elle, les Ramos étaient là, une fois de plus, et lui permettaient de retomber sur ses pattes sans trop de pertes financières.  Franchement, depuis qu'elle avait un travail, elle pouvait se louer un petit quelque chose, ça n'était pas vraiment le souci.  Le problème était la solitude et le fait qu'ils s'inquiètent pour elle.  Ils savent très bien comment elle s'est comportée quand elle a perdu sa soeur...  Autant la brune était un être qui n'avait presque pas besoin de contacts sociaux, autant le peu de personnes à qui elle tenait lui étaient vitales et Manuel l'était plus que n'importe qui d'autre.  Elle était convaincue qu'il était son âme soeur, au sens le plus platonique du terme.  Depuis sa soeur jumelle, elle n'avait jamais éprouvé autant de connexion et d'amour envers quelqu'un.  Et pourtant, après Rachel, c'était Manu qui était parti.  Si la disparition de sa soeur avait été terriblement douloureuse, injuste et culpabilisante, le départ de Manuel avait laissé l'Australienne dans l'incompréhension la plus totale.  Que s'était-il passé pour que son meilleure ami décide de quitter Redwood Hills, du jour au lendemain, sans lui expliquer ce qui s'était passé ?  Elle avait tenté de chercher des réponses, n'avait même pas hésité à rencontrer Castiel DeWitt, son pire ennemi et patron actuelle de Manuel. Pourtant, elle restait avec toujours autant d'interrogations... Si pas plus.  Lorsqu'elle envoyait des messages à Manu, il était évasif et disait juste qu'il allait bien, qu'elle ne devait pas s'en faire et qu'il l'aimait.  C'était incompréhensible !

Maxine entendit la sonnette de l'interphone résonner et, le visage plissé par l'incompréhension, elle leva les yeux vers l'heure indiquée sur le four.  Elle n'attendait une visite de l'appartement que dans une heure et n'aimait pas particulièrement être dérangée, encore moins dans des moments aussi compliqués.  A moins que.  L'espace d'un instant, son coeur se mit à battre la chamade.  Serait-ce possible qu'il soit rentré ?  Elle n'a jamais été aussi rapide que pour se retrouver dans l'entrée et ne masqua pas sa déception lorsqu'elle entendit une voix féminine lui répondre.  « Je vous ouvre. »  Avant de faire de même avec la porte de l'appartement situé au rez-de-chaussée.  Peu avenante, elle observa la jeune femme qui arriva.  Il lui semblait l'avoir déjà vaguement croisée, mais à Redwood Hills, tout le monde connait tout le monde, non ?  « Vous êtes en avance, je croyais qu'on avait dit 20h ?  Je suis encore en train d'emballer mes affaires, il faudra faire avec. »  Annonça-t-elle, haussant les épaules et faisant de la place pour laisser la jolie blonde entrer.   

 

Elle avait encore essayer de l’appeler. Encore une fois ca avait sonner dans le vide. Encore une fois il n’avait pas répondu. Elle avait envie de balancer son téléphone contre le mur, sur le coup de la colère. Evidement, elle ne le ferait pas, elle avait encore besoin de son téléphone. Surtout que Nicki était du genre a beaucoup l’utiliser. Elle savait parfaitement que ce n’était pas bien, mais ce n’était surtout pas le sujet dans l’immédiat. Elle poussa un soupir agacer et posa son téléphone un peu fort sur la table.  Elle avait aussi lâcher un petit « bordel » presque insonore. Elle avait horreur de cela. Il lui avait non seulement poser un lapin, mais son message « d’excuse » était vague au possible. Pas vraiment d’excuse, juste pour lui dire qu’il partait. Pas plus d’explication, même pas un désolé, rien. Et depuis il ne répondait plus ni aux appel, ni aux messages. Et ca ne pouvait que l’enerver. Mince quoi, pour une fois qu’elle rencontrer un mec qui semblait bien et qui lui plaisait. Et a qui elle semblait plaire aussi. Ca aurait put être un chouette truc. Simple, sans prise de tête.  Mais non, il avait tout plaquer comme ca, du jour au lendemain. Evidement elle se posait des questions. Es ce que c’était de sa faute ? Elle avait fait  ou dit quelque chose qui lui avait déplut ? Sans explication elle se sentait dans un certain flou et franchement pas artistique pour le coup. Elle avait horreur qu’on la ghost. Elle qui l’avait pourtant fait a un ou deux mec, maintenant elle comprenait ce que cela faisait et elle ne le ferait sans doute plus.  « Bon tant pis… » Qu’elle se dit en se décidant a finalement lâcher l’affaire. Elle n’aurait pas d’explication et tant pis, elle allait oublier cette histoire et passer a autre chose. Elle devait faire cela, ce serait le plus sage.  Elle se mit a son ordinateur pour écrire un peu. Elle allait finir par être en retard dans son travail si elle ne s’y mettait pas un bon coup. Et elle n’aimait pas trop cela, être en retard dans son travail. Ca entrainer des prises de tête avec son agent et sa maison d’édition, et elle n’avait pas envie de cela.  Alors elle avait passer la journée a essayer de ce concentrer. Mais rien n’y faisait, elle écrivait un peu, puis aller faire autre chose dans l’appartement. Elle avait même ranger deux fois la chambre d’Ewen alors qu’elle l’était déjà.  Elle avait plus tournée en rond comme un lion en cage qu’autre chose. Et ce qu’elle avait écrit, elle l’avait effacer en constatant que c’était d’une nullité affligeante.  Alors elle se rendit a l’évidence. Elle devait vraiment tirer cette affaire au clair. Elle ne pourrait pas passer a autre chose sans cela.  Elle n’aimait définitivement pas rester dans le floue.

Alors, elle s’était rendu a l’adresse qu’il lui avait donner.  Elle allait sonner et exiger une explication des qu’il répondrait. S’il répondait.  Elle appuya sur le bouton du 67 et attendit. C’est une voix féminine qui lui répondit, elle fronca un peu les sourcils mais lança quand même un « Bonjour » que déjà la femme lui annonca qu’elle lui ouvrait. Là, elle le sentait mal. Et puis elle se souvint une fois dans le batiment qu’il lui avait dit qu’il vivait avec sa meilleure amie. C’était sans doute elle.  La porte était ouverte, mais elle mit quand même un petit coup sur la porte, juste pour annoncer qu’elle était là. Elle fronça a nouveau les sourcils quand la jolie brune fut visible et qu’elle l’envoya presque sur les roses.  « Euh… Vous déménagez ? » Qu’elle lança un peu dans l’incompréhension. Puis elle se dit que c’était vraiment con comme question et secoua un peu la tête. « Je pense qu’il y a méprise. Je ne viens pas du tout pour visiter l’appartement… Je viens voir Manuel en fait. » Dit elle simplement en le cherchant du regard.  « Manuel Ramos… J’suis a la bonne adresse j’espère. » Elle le cherchait toujours du regard, et tout ce qu’elle voyait c’était des cartons et l’absence de l’homme qu’elle était venue voir.  Visiblement il n’était pas là. Mais cette femme pourrait surement lui donner des explication. De ce qu’elle avait compris, Manuel et elle était très proche, donc elle savait forcement ce qui expliquait toute cette histoire.  Ou peut être pas. Mais tant qu’elle était là, autant ne pas partir sans savoir.

L'humeur est encore plus morose qu'à l'accoutumée, n'en déplaise à son entourage.  Maxine fait ce qu'elle peut pour ne pas replonger alors qu'elle doit à nouveau effectuer un travail de deuil.  Si elle avait appris, après la première fois, que personne n'est éternel, jamais elle n'aurait pensé un seul instant que Manu partirait sans explications.  Ils avaient déjà vécu dans deux états différents, lorsqu'il s'était rendu à New York et qu'il avait suivi sa thérapie, et qu'elle était restée à Redwood Hills, mais elle n'avait pas eu la même sensation qu'aujourd'hui : à savoir qu'il lui cache des choses et qu'il l'exclut un peu de sa vie.  Ca n'était pas des sentiments agréables, mais elle allait visiblement devoir apprendre à vivre avec.  Indépendamment du fait de la laisser, il avait logiquement mis un terme au bail ce qui faisait que la brune devait déménager dans un laps de temps assez court.  Heureusement qu'elle pouvait compter sur les Ramos, une nouvelle fois prêts à l'accueillir.  Très honnêtement, elle n'était pas du tout prête à vivre avec Eliot et n'aurait jamais au grand jamais demandé une chose pareille à son petit ami.  Si cela devait arriver un jour, ça ne viendrait pas d'elle.  Elle est beaucoup trop fière pour ça et puis... elle a quand même toujours un peu peur, même si elle avance.  En parlant d'avancer justement, les caisses ne se font pas toutes seules et Max continue d'emballer ses affaires plus ce que Didou a laissé.  Elle stockerait ce qu'il n'a pas pris dans la cave de chez ses parents, monsieur Ramos viendra fin de semaine avec sa voiture pour qu'elle puisse plus aisément transporter les caisses, elle qui n'a pas de moyen de transport.  

Agacée d'entendre la sonnette la déranger alors qu'elle n'était déjà pas en avance, une série de possibilités se mirent à défiler dans sa tête et lorsqu'elle imagina qu'il pouvait s'agir de Manuel, revenant sur ses pas, elle se rua vers la porte avant d'entendre une voix féminine.  Merde alors !  Les gens ne sont pas gênés de se pointer aussi tôt alors qu'un rendez-vous a été fixé.  Maxine ne manque pas de laisser échapper sa mauvaise humeur à peine la blonde franchissant la porte.  Comptez sur elle pour signaler que ça ne se fait pas, un comble pour quelqu'un qui se préoccupe si peu des convenances !  « Oui... »  Répond-t-elle, levant légèrement les bras pour signifier que le moins que l'on puisse dire, c'est que ça se voit.  Puis la jeune femme doit être au courant puisqu'elle vient visiter.  C'est vraiment bizarre comme remarque.  Les sourcils de l'Australienne se froncent alors que la nouvelle venue reprend la parole pour clarifier la situation, ce qui était pour le moins nécessaire.  Lorsqu'elle apprend qu'il est question de Manuel, ses lèvres s'étirent juste assez pour laisser échapper un semblant de rire narquois.  « C'est la bonne adresse, mais il va falloir faire la file si vous souhaitez savoir où il est et pourquoi il est parti.  J'ai pris le premier ticket. »  Explique-t-elle en fermant la porte, ne sachant pas très bien si la future trentenaire allait rester ou pas, ayant cette information.  « Je suis Maxine, sa meilleure amie, enfin je crois. »  Le comportement du brun lui donnait évidemment de quoi en douter.  « Tu connais Manuel comment ? »  Demande-t-elle, croisant les bras sur sa poitrine, se demandant à qui elle avait affaire.  Manu ne lui avait évidemment pas (encore) présenté Nicki, mais il avait parlé d'elle à Maxine. Cette dernière n'a pourtant pas encore fait le lien entre sa visiteuse et son identité.