Adam McAllister -- membre qu'on adore --
PERSONNAGE ------------
-- 'Cause I'm only a crack in this castle of glass. Hardly anything there for you to see, for you to see. Bring me home in a blinding dream through the secrets that I have seen. Wash the sorrow from off my skin and show me how to be whole again
LITTLE TALKS : 2216
PSEUDO : Terra Incognita
AVATAR : Timothée Chalamet
CREDITS : Apollo (avatar) Awona (signature) druck-in-love (gifs) Castle of Glass - Linkin Park & Florence + The Machine - What Kind Of Man (lyrics) Alcara (icônes)
ALTER-EGO : L'escogriffe cartésien & la bibliophile revancharde.
ÂGE : 24
QUARTIER : #20 Willow Street
MÉTIER : Étudiant en troisième année d'art cinématographique à l'université de Burlington, se destine à la réalisation. Monteur vidéo et photographe à ses heures.
COEUR : All of our thoughts are misgiven.
INTERVENTIONS RL : Oui
| Sujet: (Adam) Impression, soleil levant. Sam 13 Nov - 18:42 | |
| Adam McAllister Je n'ai jamais compris pourquoi il faut grimper si haut pour voir sa vie.
Prénom(s) & noms ★ Le prénom fut choisi par sa mère. Deux autres options figuraient sur sa liste, Albert et Junior. En d’autres termes, Adam s’estime plutôt heureux. S’il n’affectionne pas particulièrement son prénom, il aurait pu tomber plus mal. Il a d’ailleurs eu l’occasion de se pencher sur son sens. Adam signifie "fait de terre rouge" en hébreu. Le savoir n’a pas franchement impacté son existence… Toute sa scolarité durant, il fut le premier appelé. Son prénom le plaçait toujours en tête de liste. Il l’en aima un peu moins… Pour les interrogations orales dont il détestait faire l’ouverture, mais aussi pour les moqueries. Adam et Eve... On l’affubla d’un Simon pour second prénom. Un lointain parent, semble-t-il... ou un pote de soûlerie de sa mère. Sa version des faits fluctuait et il ne trouva aucune preuve tangible pour corroborer l’une ou l’autre possibilité. Quant au McAllister, il s’agit du patronyme de sa mère. Date & lieu de naissance ★ Il s’est pointé un 31 décembre, jour du réveillon de la Saint-Sylvestre. Sa mère venait de passer sa semaine à gravir les marches de leur immeuble dans l’espoir de déclencher le travail. Elle aspirait à réveillonner la cigarette au bec, un champagne bon marché sous le coude. Ses efforts furent vains. Il était manifestement désireux de contrarier les plans de sa vieille. À peine né et il emmerdait déjà le monde. C’est à Montpelier qu’il a poussé son premier cri. En 1999, si cela importe. Âge ★ Il est âgé de vingt-deux ans. Vingt-deux, comme le numéro atomique du titane, le nombre minimum théorique de mouvements requis pour résoudre un Rubik's cube ou le seul entier invariant par la suite de Conway… Statut social ★ La dèche. Situation maritale ★ Marié, père de trois enfants ! Ça en fait des marmots. Non… Célibataire. Il le répète souvent : « Je préfère les relations qui se terminent. »Orientation sexuelle ★ Pas d'étiquette. Métier ou études ★ Titulaire d’un baccalauréat, il fréquente l’université du Vermont sans y être inscrit. Adam se perçoit comme un "auditeur libre" selon une définition qui lui est propre. Parallèlement, il enchaîne les petits boulots pour mettre du beurre dans les épinards. Fort d’une certaine expérience en audio-visuelle, il se passionne pour la réalisation et candidate à tous les petits tournages qu’il peut trouver. Le reste du temps, il effectue des jobs saisonniers, lesquels paient une misère. Il tient une chaîne Youtube sur laquelle il publie quelques courts métrages, mais essentiellement des podcasts. Le tout est encore confidentiel et n'a aucune visée particulière. Avatar choisi ★ Timothée Chalamet. Groupe choisi ★ Little talks
| Décrivez le caractère de votre personnage en 5 lignes minimum. Parangon de la franchise brute, Adam n’a jamais eu sa langue dans sa poche. Il affiche tout de go le fond de sa pensée en des termes souvent abrupts, sinon crus. Cette parole libérée découle pour moitié d’une impulsivité débridée, laquelle le définit depuis toujours. Il est proprement imprévisible, d’aucuns vous le diront. Les idées germent et l’emportent, soudaines et tout aussi imprédictibles. Pour autant, il n’est pas dépourvu de constance ou même de rigueur. Adam est d’une extrême exigence envers lui-même. C’est un perfectionniste au sens aigu du terme. Il abhorre l’échec et sait se montrer particulièrement cruel à son propre endroit. Il n’a jamais su se sortir d'un cercle vicieux et infernal appelé l’autodénigrement. Paradoxalement, cette propension naturelle témoigne d’un certain ego. Adam porte l’amour-propre à son paroxysme. Rien ne peut lui résister, il s’y refuse catégoriquement. Et s’il échoue dans un domaine, il redoublera d’efforts jusqu’à y exceller. C’est par ce travers que le basket est devenu une véritable passion. Adam est un ascèse, discipline et volonté sont pour lui la clé de la réussite. Il s’astreint à un cadre rigide et va toujours au bout des choses. Son audace est incontestable. Débrouillard, il a toujours veillé à créer ses propres opportunités. Le temps passe vite, et il ne compte certainement pas attendre un je ne sais quoi en se trifouillant le nez. Fondamentalement curieux, il potasse avec assiduité. Il puise son savoir un peu partout, livres, musées, internet, presse, etc... Discuter est tout aussi instructif. Il eut tôt fait de le comprendre. Adam est un être sociable. Il a le contact facile. Mais si vous le bassinez, il n’aura aucun scrupule à vous laisser là. À son corps défendant, il est particulièrement sensible au regard des autres. Il a beaucoup souffert du jugement de ses pairs. Le fait d’être un enfant placé lui a valu mépris et pitié. Il était alors le livre que l’on juge à sa couverture. Aussi, il déteste les opinions hâtives. Adam prône l’objectivité et l’impartialité. Il n’en reste pas moins un indécrottable pessimiste. Il n’est assurément pas le mec à voir en temps de déprime, il vous le dira lui-même. Il n’a pas son pareil pour brosser la dérive du monde. C’est un peu un genre qu’il se donne. On lui reconnaîtra un côté théâtral. Il se veut décalé et assume un style vestimentaire parfois conceptuel (excuse dont il use par moments pour justifier une apparence négligée due à la flemme). Avant toute chose, Adam est un être avide de liberté. Selon lui, l'amour est un principe désuet, une idée d'un autre temps. Il fuit toute forme d'attachement. L'amour est une ressource commerciale, un vulgaire goût de revenez-y, une doucereuse utopie dans laquelle les masochistes aiment à se vautrer. Masochistes, oui, car s'il est une chose qu'il sait à son sujet, c'est que l'amour fait souffrir. À l'instar de celui qu'il porta à sa mère et qu'elle ne jugea jamais bon de lui rendre. Il n'a pas connu le grand A, mais entend bien s'en prémunir.
Quelle est votre position par rapport à la Rose Lunaire ? Au commencement, il se foutait royalement de cette affaire de secte. Il entendait bien quelques camarades en parler à l’occasion. Mais l’Histoire n’était pas son fort. Il avait treize ans et d’autres chats à fouetter. À l’époque, la Rose semblait morte et enterrée. Les premières manifestations de son retour ne l’interpellèrent pas davantage. Pour lui, la secte n’était qu’une légende folklorique propre au patelin, tout au mieux une combine commerciale destinée à attirer les touristes et faire parler de la ville. Il ne s’était pas penché sur la question. Adam n’avait pas le temps pour cela, le basket occupait toutes ses pensées. Pour tout dire, il ne savait pas même qu’un musée existait. À son retour en ville, les choses avaient bien changé. Face aux récents événement dont on lui avait fait l’écho, il était bien forcé de s’intéresser un tant soit peu au sujet. Une soirée d’Halloween qui tourne mal, une prise d’otages, la mystérieuse disparition du fils du maire, etc… Les signes étaient là. En définitive, la secte semblait bien exister. Adam se documenta un brin, fit un tour par le Town Museum, puis reprit le cours de sa vie. Toutefois, d’autres manifestations survinrent, défrayant la chronique locale. Il y prêtait désormais une oreille attentive. Cependant, le déclic n’arriva que quelque temps plus tard. Une équipe de tournage parcourait la région afin de réaliser un documentaire sur Redwood Hills. Adam était l’un des assistants. Les différentes interviews le confrontèrent au vécu des habitants et à leurs perceptions de la Rose. Les témoignages éveillèrent une conscience en sommeil et le sensibilisèrent à cette secte, ennemie de l’invisible. Depuis lors, le sujet l’interpelle, sa curiosité piquée. Non pas une curiosité malsaine, mais soucieuse. Il cherche désormais à en savoir plus. |
anecdotes
ANECDOTE 1 ★ Le Ballon - Félix Vallotton – Il conserve un souvenir désormais indistinct de sa mère. Les traits se brouillent, s’estompent et se contredisent. Tenter de visualiser son visage est comme regarder par l’œilleton d’un appareil reflex à la dioptrie mal réglée. Le rendu est faussé, flouté. Il se rappelle de l’ombre portée, lointaine, vague. Elle souriait peu, grognait beaucoup, un grondement proche d’un lion en cage. Sa cage, c’était lui. Le boulet qu’elle traînait, la charge sociale l’empêchant de vivre pleinement son existence. Les odeurs, toutefois, lui reviennent plus aisément. Un mélange de tabac, de parfum premier prix et de picole, rien d’un moins qu’un genre de vinaigre prétendant être du rouge, une piquette… Elle piquait les yeux à chaque approche par ce nuage permanent qui flottait tout autour d’elle, nimbant sa silhouette. Il se souvient aussi de son départ, l'inconnu près de la porte d’entrée, flanqué d’une valise au bleu indigo passé. C'était un bagage d’enfant floqué à l’effigie de Spider Man. Il détestait ce foutu mec. Seul Batman trouvait grâce à ses yeux. Lui, c’était un héros, un vrai. Fin de la digression. Adam ne devait plus revoir sa mère après ce jour. La société l’avait jugée incompétente en tant que telle. Cette même société qu’elle n’avait eu de cesse d’invectiver lors de ses monologues avinés. Il n’y eut pas d’effusions, pas d’étreintes déchirantes, mais un calme plat. S'il devait la décrire aujourd'hui, cette atmosphère, il évoquerait immanquablement la période bleue d'un certain Pablo Picasso pour le choix d'une couleur froide et de teintes sombres. ANECDOTE 2 ★Campbell's Soup Cans - Andy Warhol – « Tu as un frère. » Confidence tombée comme un cheveu sur la soupe. Le sens littéral n’était pas si loin. Il mangeait l’infâme bouillon translucide au poulet filandreux et aux pâtes alphabets qu’elle achetait par pleins chariots. « Tu as un frère. » Répétition mécanique vouée à marquer l’insistance. Il n’était pas sourd, pourtant, pas plus qu’un autre. Son audition sélective ne le frapperait que bien plus tard, dans sa quinzaine. « Tu as un frère. » Le nez hors de son bol, son poing serrant une cuillère trop imposante pour une main d’enfant, il la dévisagea. Étalée sans grâce sur le sofa, elle somnolait déjà. La vieille cuvait un fond de bouteille, du mauvais Gin. Il le savait au prix qu’elle l’avait payé. Les choses de la vie ne lui étaient pas tout à fait étrangères. Il n’avait que six ans, et alors ? Le bouillon refroidissait. Tiède, il était d’autant plus écœurant. Adam voulait un frère. Mais pas n’importe quelle sorte de frère, UN grand-frère. Celui qu’il imaginait tantôt franchir le seuil de cette porte pour le sortir de cette merde. Merde. Oui, il n’avait pas peur d’utiliser ce mot. Il voulait un frère et elle le savait. Suffisamment malsaine pour se prêter à un jeu aussi cruel, elle s’amusait de ses sentiments. Ce n’était certainement par la première fois, ni même la dernière. Il était résolu à ne pas y croire. L’épisode, cependant, resta gravé dans son esprit. Et. Aujourd’hui encore, il se prend parfois à rêver d’un fond de vérité. ANECDOTE 3 ★ Portrait d’Alexander Cassatt et son fils Robert Kelso Cassatt - Mary Cassatt – Il vécut un temps en foyer spécialisé. Il n’avait pas de famille à disposition, aucun proche pouvant le prendre en charge. À ce jour, son père reste inconnu au bataillon. Il semble avoir pris la clé des champs après avoir dansé le fox-trot avec la vieille. Pas qu’il puisse l’en blâmer, il est bien placé pour savoir qu’elle n’était pas un cadeau. Le daron ignore probablement jusqu’à son existence, à moins qu’il soit le fruit d’une quelconque intervention surnaturelle et occulte. Voilà qui ferait de lui un genre d’élu destiné à sauver un monde à la dérive, futur héros d’un roman fantaisie à trois sous. Sarcasme et dérision, armes qui permettent l’abstraction. Autant rire de soi. Il n’en demeure pas moins le fils de personne. ANECDOTE 4 ★ Lieu plurifocal - Jean Dubuffet – Vint le temps des familles d’accueil. Il en visita plus d’une. Le garçonnet était âgé de huit ans lors sa première incursion. Il n’était pas destiné à rester. Au sixième jour, Adam enjambait la fenêtre du rez-de-chaussée et disparaissait dans la nature. On le retrouva au petit matin, sur un banc public, cajolé par quelques mémés du patelin. Il fut ramené à la case départ. Qu’à cela ne tienne, rebelote. Deux semaines plus tard, il filait de plus belle. Il réitéra… Indocile et obstiné, le gamin répétait inlassablement le même schéma. Ainsi, Adam usa une famille après l’autre. Non pas qu’il fut particulièrement malheureux sous leurs toits, à tout le moins, pour la plupart. Il connut toutes sortes de tableaux, lesquels constituèrent un panel sociétal, l’appât du gain, le désintérêt assumé, l’exploiteur du peuple, la famille Bisounours, les enfants jaloux du ou des "pensionnaires". Les motivations et les ressorts différaient. Quoi qu’il en soit, il ne trouva jamais sa place. En partie, il en convient, car il n’en avait pas le désir. ANECDOTE 5 ★ "Le ballon est ton meilleur ami." - Olive et Tom/ Captain Tsubasa – L’histoire débute sur un ballon en pleine poire. Un ballon de basket gonflé à bloc, taille sept, soit le format adulte. Un choc douloureux, s’il en est… Ce n’était certainement pas la meilleure entrée en matière qui soit pour aimer un sport. Par le passé, Adam semblait les attirer comme un aimant. À chaque partie, scolaire ou non, le ballon finissait immanquablement par heurter son visage de plein fouet. De surcroît, il était un très mauvais joueur, incapable de marquer le moindre panier. Même lorsqu’il se trouvait au plus près. Sa maladresse excessive suscitait les moqueries de ses camarades, aggravant un peu plus son désamour. Parce que cette situation ne pouvait plus durer et qu’il en allait de sa "dignité", il entreprit de dompter son ennemi juré. Un coach sportif issu de son centre social et doté d’une âme généreuse – mais surtout patiente – accepta de le prendre sous son aile. Il ne le savait pas encore, mais son cas n’était peut-être pas si désespéré. ANECDOTE 6 ★ 2001, l'Odyssée de l'espace - Stanley Kubrick – Grésillement d’un téléviseur à tube cathodique, écran moucheté de blanc et de noir, image proche d’une neige sale, c’est là toute son enfance. Cassette avalée sur un bruit mécanique, rembobinage, bourdonnement d’abord subtile, puis furibond, survient le cliquetis caractéristique et la lecture commence. Dialogues et musiques étouffent alors le bourdonnement de la bande passant dans le magnétoscope. Il aura visionné pas moins de 2500 VHS, à savoir l’intégralité du stock du vidéoclub. Scorsese, Fellini, Spielberg, Kubrick, il en passe et des meilleurs. C’est ainsi qu’il s’est épris de cinéma. Le loueur le connaissait bien et le laissait hanter l’arrière-salle. Il passa des heures entières confiné dans cette pièce, face à ce vieux poste, une échappatoire, fenêtre sur un ailleurs. Le commerce se mourrait face à l'avènement du DVD, une disparition lente. Et si les bandes se sont usées, si l’image à présent compromise tressaute, il garde un attachement nostalgique pour la VHS. ANECDOTE 7 ★ Harry Potter - J. K. Rowling – Il avait presque treize ans à son arrivée à Redwood Hills, trou du cul du Vermont, selon ses propres dires. L’adolescent s’apprêtait à faire son entrée en freshman, première année de lycée. On venait de l’assigner à une nouvelle famille d’accueil après douze mois passés en foyer. Il avait quatre semaines devant lui pour se faire à son nouveau toit, avant la rentrée de septembre. Bien entendu, il ne comptait pas s’attarder dans les parages. Il échafaudait déjà sa prochaine fugue, passé maître dans cet art. Un plan fut promptement établi. Seulement, il ne put jamais le mettre en pratique. Le daron lui collait au train, ne le lâchant pas d’une semelle. Et quand il ne pouvait pas garder un œil sur lui, il trouvait le moyen de lui fourguer quelques obligations. La daronne était de mèche, elle aussi. Il n’avait jamais une seconde à lui. C’était à croire qu’on les avait briefés avant son arrivée. Les Dursley, c’était ainsi qu’il les avait surnommé. Adam se sentait l’âme d’un Harry Potter réprimé. Il ne manquait plus que des barreaux à sa fenêtre. Pourtant, il n’était pas mal traité. Au contraire, ils étaient plutôt charmants dans leur genre et la boustifaille n’était pas dégueu. Il y avait un panneau de basket dans l’allée et… Pour la première fois, il n’avait pas l’impression de gêner. Sa présence semblait même recherchée, au-delà de cette surveillance "quasi carcérale" fomentée par le vieux. Adam percevait le danger. Il sentait le piège se refermer peu à peu sur lui, mais ne faisait rien pour l’empêcher. Il s’attachait. ANECDOTE 8 ★ Il devint un lycéen de Redwood Hills. Qui l’eût cru ? Jusque-là, sa scolarité s’était déroulée en dents de scie. Il avait une belle liste de bahuts à son actif, abonné à la mention "exclusion". Adam se faisait toujours virer avec les honneurs. Le lycée de Redwood Hills ne devait pas faire exception. Enfin, techniquement. Il n’y avait qu’un foutu établissement dans ce trou paumé. Autrement dit, une seule chance. Prendre la porte, c’était risquer de devoir changer de famille ou pis, retourner en foyer. Pour la première fois de son existence, il consentit à jouer le mouton de panurge, déterminé à ne plus faire de vagues. Plus facile à dire qu’à faire. ANECDOTE 9 ★ Une simple année rebat toutes les cartes. Il était âgé de douze ans et neuf mois à son entrée au lycée, non quatorze, comme l’essentiel de ses camarades. Une institutrice de l’école élémentaire avait eu la "brillante idée" de lui faire sauter une classe. En outre, il était de décembre. Trois ridicules mois le séparaient de ses treize ans, mais le commun retenait uniquement ce fichu douze. Adam était le petit nabot, le bébé à qui l’on cherchait volontiers des noises. Son allure atypique n’arrangeait pas ses affaires. Les traits taillés à la serpe, l’allure frêle, le teint pâle, il était résolument différent. Sa courbe de croissance accusait un retard certain et accentuait cette image de petit écolier. Étant devenu bon joueur, il aspirait à rejoindre l’équipe de basket du lycée. Mais le coach n’entendait pas recruter un avorton. Il essuya donc un refus cinglant. « Pour faire du basket, il faut être grand. » Que faisait-il alors de Muggsy Bogues, le plus petit joueur de l’histoire de la NBA, drafté par les Bullets de Washington en 87 ? Ce-dernier mesurait un mètre soixante. Dix ans après son recrutement, il détenait le meilleur pourcentage aux tirs à trois points en playoff. Voilà très probablement ce qu'il aurait dû rétorquer. Adam préféra une approche plus concise: « Vieux con ! » ANECDOTE 10 ★ Deux ans et trente centimètres plus tard, il intégrait l’équipe de basket du lycée au poste de meneur. Il dut très certainement une part de son adhésion au départ en retraite du coach, lequel ne l’avait pas à la bonne depuis son apostrophe. S’il appréhendait sa rencontre avec le nouvel entraîneur, les épreuves de sélection se déroulèrent excessivement bien. Le coach sut monter une équipe équilibrée et tirer avantage des qualités de chacun. Ce type était également un pur sadique. Il se souvient des innombrables tours de terrain, le corps lesté par des poids, une discipline à l’ancienne. ANECDOTE 11 ★ Il respirait, buvait, mangeait, dormait, vivait pour le basket. Adam attaqua sa dernière année de lycée après avoir passé son été dans un camp d’entraînement. Il n’était plus seulement question d’un hobbies. Ce sport représentait désormais son avenir et régentait chaque seconde de son existence. Il en était un espoir. Le levé se faisait à l’aurore. Un solide petit déjeuner et il partait pour une session en salle, passes, dribbles, rebonds, tir en course, tir en suspension, travail d’appuis, renforcement musculaire, pré-collectif offensif et défensif. Arrivaient les cours, le déjeuner... Cours, entraînement collectif, dîner, terrain en extérieur, puis repos. ANECDOTE 12 ★ Il révisait peu, faute de temps. Ses résultats scolaires en pâtissaient. Il était pourtant loin d’être un cancre et ses professeurs se désolaient de le voir négliger ses études. Adam comptait pourtant aller en fac. Le basket devait lui permettre de décrocher une bourse. Il rêvait de participer au tournoi de la NCAA. Enfin, il reçut une lettre d’admission à l’université du Connecticut, surnommée UConn. Elle était au nombre des dix plus prestigieuses facultés du basket américain. ANECDOTE 13 ★ Il éprouvait toujours une pointe de stress à la veille d’une nouvelle rencontre. Mains moites, gorge serrée, jambes tremblantes… Parfois, cette angoisse se faisait plus véhémente, menaçant de le consumer. Glenn Gould, Chopin, Paul McCartney, Ella Fitzgerald, Cher, des noms fameux et un dénominateur commun, tous ont souffert du trac d’avant-scène… Adam connaissait l’histoire de la Callas pour l’avoir lu dans un livre dédié. – Au soir du 2 janvier 1958, les foules se trouvaient rassemblées à l’occasion d’une représentation donnée en l’honneur du président italien. Norma, opéra de Bellini, était au programme. Maria en tenait le rôle-titre. Le rideau levé, tandis qu’elle s’avançait sur scène, l’angoisse fut telle qu’elle en perdit sa voix. – Il n’était pas un artiste, un musicien ou un chanteur. Il était juste un jeune basketteur de lycée. Pourtant, cette angoisse était aussi la sienne. Adam craignait l’échec, le panier manqué, la mauvaise performance. Les spectateurs massés dans les gradins le transportaient et le tétanisaient, incompréhensible dichotomie. Alors, comme un mantra, il répétait cette longue suite de noms, puis gagnait le terrain sous la clameur. Un jour, son trac lui parut plus oppressant. Il avala un anti-vomitif, puis une poignée de cachets anti-stress. Adam avait une partie à jouer. « Qu’est-ce que tu as, aujourd’hui ? Tu te déplaces comme une mamie. » Il se souvient de la remarque de son coéquipier. Son jeu était exécrable. Chaque mouvement semblait s’effectuer avec un temps de retard. Ses bras et jambes lui répondaient avec difficulté, un voile cotonneux le drapant tout entier. La vision brouillée, il peinait à distribuer le ballon. Habituellement, le stress cédait face à l’adrénaline. Mais il sentit plus fortement cette sensation de pesanteur au niveau de la poitrine. Avec le recul, le coach aurait certainement dû le sortir. Toutefois, il insista pour demeurer sur le terrain. « Je vais me reprendre. » Au début de la troisième période, alors qu’il s’apprêtait à faire une passe décisive, il s’effondra. ANECDOTE 14 ★ Le sentence tomba, implacable. Malformation cardiaque… Cardiopathie congénitale. « Congénital. » Le terme sonnait comme une insulte à ses oreilles. Il avait échappé de peu à la mort subite du sportif. Il n’était plus question de retourner sur un terrain. Plus de basket, plus de bourse. « Lâche pas… Tu pourrais faire comme Ronny Turiaf. Si tu te faisais opéré, tu pourrais peut-être revenir. » lui dira un camarade. Ronny Turiaf, ex-joueur des Lakers… En 2005, on lui avait diagnostiqué une malformation cardiaque. Suite à la pose d’une gaine synthétique, il avait pu poursuivre sa carrière en NBA. Oui, il connaissait aussi son histoire. Mais Adam n’était pas Ronny Turiaf. Il existe de nombreux types de cardiopathie congénitale. La sienne nécessitait un traitement à vie et excluait toute reprise. C’en était fini du basket. Les dommages allaient bien au-delà. Il était marqué. Certaines nuits, il la ressentait encore, une douleur fantôme, un souvenir… Il la savait fictive, mais la ressentait quand même. L’adolescent étouffait et n’en trouvait plus le sommeil. Adam craignait que tout ne recommence. C’était irrationnel et pourtant bien réel. ANECDOTE 15 ★Seize ans et neuf mois, aucune perspective. C’était ainsi qu’il se percevait au sortir du lycée, son diplôme en poche. Il avait dédié les deux dernières année sa vie au basket, et ce, en pure perte. Le jeune espoir avait tout misé là-dessus, un pari risqué, un mauvais calcul. Adam ne pouvait s’en prendre qu’à lui. L’université du Connecticut n’était plus qu’un lointain souvenir. Qu’aurait-il pu y faire ? Il n’avait pas même sa place sur un banc de touche. Adam passait ses journées à ressasser, vissé aux marches du perron. Il évitait scrupuleusement les regards qu’on lui lançait, ceux qu’il s’était efforcé d’effacer depuis son arrivée à Redwood Hills, trou du cul du Vermont. Les rictus affligés ou méprisants. Une fois de plus, retour à la case départ. Aussi... Inévitablement, un vieil élan le reprit, un besoin viscéral, partir. ANECDOTE 16 ★ Adam possédait un vieux FT2, appareil argentique Nikon récupéré lors d’un vide-greniers. Il le connaissait pour être fiable et robuste. La coque métallique eût été suffisamment solide pour planter des clous. Quant à la trappe du boîtier, elle émettait un claquement digne d’un coffre-fort suisse. Les jeunes de son âge défouraillaient à tout va, pendus à leurs téléphones portables. Lui se traînait un reflex d’apparence surannée, une vieille baderne. Néanmoins, l’ancêtre en avait dans le ventre, capable d’une précieuse polyvalence. Il fit ses armes sur cet appareil, apprenant les première ficelles de la photographie manuelle. Il n’était pas question d’opter pour l’un de ces monstres numériques, dont le cerveau recalcule le moindre réglage, quitte à prendre la main. Il voulait être le seul maître à bord, le véritable auteur de ses clichés. ANECDOTE 17 ★Il fut toujours porté par le désir de comprendre. Saisir chaque rouage, les tenants et les aboutissants, le pourquoi, le comment… Si on cherche, on apprend. Si on apprend, on sait. Et si on sait, on maîtrise. C’était là le cheminement de sa pensée. En cinéphile, il adorait visionner les Making Of. Il découvrait ainsi l’envers du décor, les coulisses, la genèse d'un film. Il s’intéressait tout particulièrement au travail de réalisation. Des carnets entiers furent noircis, recouverts de notes sur le sujet. Internet était un allié de choix, une porte ouverte, un accès direct à la culture. Tout naturellement, il en vint à se procurer une première caméra. Il avait commencé par la photographie, l’audio-visuel s’inscrivait dans une suite logique. Adam filme à la fois tout et rien. Un Train qui passe, un temps de pluie, un inconnu se mouvant comme le danseur d’une chorégraphie de Pina Bausch. Des scènes de la vie, empreintes d’un naturalisme qui se veut exacerbé. ANECDOTE 18 ★Redwood Hills derrière lui, il alla deçà delà. Si autrefois il paraissait plus jeune que son âge, Schtroumpf devant l’éternel, son mètre quatre-vingt-deux l’aidait désormais à se dire plus vieux qu’il n’était. Durant une année, Adam dut mentir et avancer une majorité qu’il n’avait pas encore atteinte. C’était le temps des petits boulots, jobs saisonniers et étudiant. Un statut qu’il avait touché du doigt. L’amertume était encore bien présente. Les salaires, eux, partaient vite. Payer un traitement régulier pour sa cardiopathie revenait cher et sa couverture santé était – pour ainsi dire – purement symbolique. Rapidement, il en vint à espacer la prise dudit traitement. Après tout, il avait vécu seize ans sans connaître le moindre souci. Le raisonnement était tout à fait absurde. Mais. Foncièrement, il s’en fichait. Il voyagea un peu. Adam avançait au fil de l’eau. Le continent américain avait quelques beaux paysages à offrir. Son voyage se termina à Vancouver, face à la baie des Anglais. Un cadre de carte postale ! En mars 2019, au printemps de ses vingt-ans, il décida de rentrer dans le Vermont. ANECDOTE 19 ★ Il n’a jamais eu l’envie de savoir qui était son père. Plus exactement, il ne croit pas en avoir ressenti le besoin. Cependant, il y a parfois un subtil écart entre aspiration affectée et désir profond. Il se fourvoie peut-être et ne l’exclut pas. L’occasion lui est rarement donnée de penser à lui. Il n’a pas entrepris de recherches. Par où devrait-il commencer ? Il ne détient aucun nom ou indice. Sa mère ne lui a pas franchement parlé de son géniteur. Le brouillard alcoolisé de sa conception lui a probablement laissé peu de souvenirs de son père biologique. Par ailleurs, il n’a pas souhaité revoir sa vieille ivrogne de mère. Habite-t-elle toujours Montpellier ? Il ne saurait le dire. Ce qu’elle est devenue, il s’en moque pas mal. Il ne lui doit rien. Quoique… Aux dires de quelques spécialistes, certaines malformations cardiaques peuvent être liées à la consommation de tabac ou d’alcool au cours de la grossesse. Dans son cas, il n’en aura jamais la certitude, ce n’est qu’une supposition médicale. Mais le doute sera toujours là. En définitive, Adam préfère ne pas le savoir. ANECDOTE 20 ★ Adam est aujourd’hui âgé de vingt-un ans et onze mois. Certes, il continue de compter les miettes. Si la virgule mathématique existe, c’est bien pour une raison. Il mène une vie aussi décousue qu’alambiquée. Vous le croiserez parfois sur le campus de l’université du Vermont. Il s’y rend comme nombre de jeunes de son âge. Adam se définit lui-même comme un "auditeur libre", ayant par ailleurs légèrement revu le sens de cette désignation. Il n’a payé aucun droit universitaire. En somme, il n’est pas régulièrement inscrit dans cette faculté. Son nom ne figure sur aucun fichier informatique. Le plus librement du monde, il a décidé de s’inviter dans quelques cours magistraux, çà et là. Il ne devrait pas y être, mais peu importe, il s’octroie ce droit. Cependant, il est le faux étudiant le plus consciencieux qui soit. Il prête une oreille attentive et note chaque parole prononcée, avide de savoir. Il ne passera jamais aucun partiel et n’obtiendra pas le moindre diplôme, mais ce qui compte n'est pas tant le sésame. Là-bas, perdu au milieu de ces centaines d’étudiants, il a le sentiment de connaître un peu de ce qu’il aurait dû vivre, si les choses avaient été autrement. Est-ce si mal ? ANECDOTE 21 ★ Parallèlement, il suit l’école de la vie, bien qu’il déteste cette expression. Adam travaille occasionnellement comme vidéaste. Il a débuté avec quelques stages sur des tournages de petite envergure. On le formait sur le tas, entre deux cafés qu’il apportait. Il n’a eu de cesse de postuler à toutes les petites annonces qu’il trouvait, se fichant bien d’être payé une misère pour un travail harassant. Différentes notions lui ont ainsi été inculquées, cadrage, montage, son, lumière. Sa polyvalence le caractérise. Il a beaucoup appris au contact des techniciens. Sciemment, il allait toujours à leurs devants. Avec le temps, il a fini par réaliser ses propres courts métrages. Il passe ses dimanches à monter. Depuis quelques mois, il tient une chaîne Youtube avec fort peu de rigueur. Il y a diffusé une poignée de ses travaux, sans prétention aucune. Adam ne se contente pas de ses vidéos, il réalise également quelques podcasts. Les thèmes abordés sont aussi divers que variés, traitant parfois de faits d’actualités, d’histoire réelles ou inventées, etc… C'est pour lui un bon exercice de narration. ANECDOTE 22 ★S’il devait citer un réalisateur de prédilection, il nommerait Jacques Tati. – Son écrivain favori est sans conteste Romain Gary. Sa vie fut un véritable roman-feuilleton. L'homme alla tout bonnement jusqu'à provoquer Clint Eastwood en duel sur le tournage de La Kermesse de l'Ouest, après avoir appris l'aventure de l'acteur avec sa femme, Jean Seberg. Adam serait plus que partant pour réaliser un biopic à son endroit. – Il a un jeune chat roux baptisé Baron Humbert von Gikkingen, Baron pour les intimes. Le nom est issu du film d’animation Japonais, Le Royaume des Chats. Il est un grand fan des studio Ghibli. – Il a une véritable hantise des espaces clos et étroits depuis qu’il s’est retrouvé enfermé dans un ascenseur le temps d’un après-midi, enfant. En d’autres termes, il est claustrophobe. – Il sait jouer de la batterie. Il a appris dans le cadre d’un programme culturel et social de son ancien foyer. – Il est allergique aux cacahuètes. – Certains le connaissent encore pour avoir été l'ancienne vedette de l'équipe de basket du lycée. Une évocation qui lui est toujours pénible. – Il trouve souvent l'inspiration en feuilletant des ouvrages d'art.
| Prénom/Pseudo ★ Eluvian. Âge ★ 26 ans, je commence à me faire vieille. Sexe ★Est-ce encore un mystère ? Comment as tu connu RH ★ Par PRD, il me semble. Ce que tu penses de RH ★ Deux ans après, je suis toujours là. Crédits ★ ultraBwayne (avatar). Acceptes-tu que ton personnage, ses biens et ses proches puissent être l'objet d'actions de la part de la secte ? ★ oui. Un dernier mot ★ . [spoiler] POUR UN PERSONNAGE INVENTÉ - Code:
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timothée chalamet → @"adam mcallister" |
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