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Say you won't let go (William)

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Dorian Brooks
-- membre qu'on adore --
Dorian Brooks

PERSONNAGE
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“To hold a pen is to be at war”
___
LITTLE TALKS : 772
PSEUDO : Rainbow D.Ashe
AVATAR : Michael Fassbender
CREDITS : (av) harley
ALTER-EGO : Gabriel
ÂGE : 45
QUARTIER : Farming Area, au #30
MÉTIER : Ecrivain, quatre thrillers au sujet de la Rose Lunaire à son actif, le cinquième sur le bout des doigts...
COEUR : And I'd give up forever to touch you 'cause I know that you feel me somehow
INTERVENTIONS RL : Oui
INFOS RP

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MessageSujet: Say you won't let go (William) Say you won't let go (William) EmptyJeu 28 Mar - 14:17


Failing to fetch me at first keep encouraged,
Missing me one place search another,
I stop somewhere waiting for you.



L’opération “secondes chances” se passe à merveille, d’après l’homme que Dorian considérait autrefois comme un ami, mais commence peu à peu à ne voir que comme son éditeur. Ou peut-être n’est-ce que la mauvaise foi qui parle. Ca, et le fait qu’il doive passer un énième week-end perdu dans une petite ville dont personne n’a jamais entendu parler avant, assis sur une chaise inconfortable à l’avant d’une librairie si petite qu’on pourrait aussi considérer qu’on l’a installé tout au fond de la pièce. Dorian n’a cependant pas besoin d’un diplôme en marketing pour comprendre pourquoi sa maison d’édition pense que cette nouvelle façon de procéder est une bonne chose pour lui. La petite librairie qu’ils ont sélectionné à Freeport, dans le Maine, est un commerce local, indépendant, beaucoup trop petit pour accueillir un événement de ce genre. Toute son équipe de marketing a bien travaillé sur la communication sur les réseaux sociaux et il y a du monde. Beaucoup de monde. En tout cas, la salle dans laquelle ils se trouvent est si petite qu’on a l’impression que toute une foule enjouée s’est déplacée pour la simple chance d’échanger quelques mots avec Dorian. D’où il se trouve, assis à sa grande table près du comptoir, il peut même apercevoir la file d’attente qui déborde largement sur le trottoir. Les courageux qui ont pris le temps de faire le déplacement jusque dans cette petite ville inconnue du Maine sont tous de vrais fans et les deux journalistes que son équipe ont fait venir ne manqueront certainement pas d’occasion de prendre de très jolies photos d’une foule souriante, dense, et d’un Dorian Brooks tout aussi radieux. Vu de l’extérieur, la scène remplit largement son office : faire croire à qui veut bien regarder que tout va pour le mieux dans le meilleur des mondes.

En réalité, si l’auteur a pour consigne de ne pas passer moins de trois minutes et jamais plus de sept avec un seul lecteur à la fois, pour éviter que ceux qui font encore la queue ne perdent patience, personne ne semble avoir pensé à la patience d’autres personnes dans cette histoire. Celle de Dorian, pour commencer. Il sait qu’il a une chance inouïe d'être dans la situation dans laquelle il se trouve actuellement. Il n’est pas Taylor Swift, bien sûr, mais des gens auxquels il ne pense jamais connaissent son nom, son visage et sont prêts à faire la queue pendant une heure en échange d’un autographe et d’une parodie de conversation avec lui. Ça n'en reste pas moins l’une des choses qu’il apprécie le moins dans son métier et après trois heures à signer des livres et à répondre aux mêmes questions, il n’a qu’une hâte : en finir. Heureusement, ça ne devrait plus tarder.

Personne ne paraît penser à la patience de William non plus. La présence du sergent à ses côtés - ou du moins dans l’enceinte de la librairie - met les nerfs de Dorian à rude épreuve. Il a bataillé un moment avec son éditeur pour que ce dernier accepte qu’il ajoute un invité à leur petite virée dans le Maine. Ca commence à faire un moment qu’ils se voient, maintenant, et de toute évidence, Dorian n’est toujours pas très doué pour… ça. Il a envie de bien faire, pourtant. Et la plupart du temps, il a l’impression d’y parvenir, que leur relation fonctionne bien. Ils se voient souvent, s’apprennent, se découvrent. Il y a le reste du monde, et il y a eux. Et c’est bien tout le problème, n’est-ce pas ? Cette frontière, presque palpable. Rien que durant ce voyage, que Dorian imaginait comme un moment pour se retrouver tous les deux, prouver à Will qu’il ne veut pas revenir en arrière, les choses ne se passent pas exactement comme prévu. Lui est assis seul à cette table et, sous la surveillance rapprochée de son éditeur, est obligé de répondre que oui, bien sûr qu’il est célibataire, chaque fois qu’une lectrice s’imagine qu’elle aurait tort de ne pas essayer. Ils n’ont pas vraiment eu l’occasion de se parler tranquillement depuis le début de la séance, tout juste d’échanger quelques regards, des sourires hésitants et parfois faux, et Dorian n’a aucune idée de ce que l’homme peut bien penser de tout ça. Quelque chose lui dit néanmoins que la suite qu’il a réservé pour eux dans un hôtel quatre étoiles près de la plage ne lui offrira nullement l’absolution pour cet après-midi qui doit s’avérer pesante pour le sergent.

Il se trouve donc quelque part entre nerveux et soulagé quand, après trois heures et demie, la séance de dédicace est enfin levée et que Dorian et Will sont autorisés à s’échapper ensemble par la sortie de service, tandis que quelques lecteurs farouches résistent à l’invitation à quitter les lieux. Freeport est une si petite ville que même s’il n’y a jamais mis les pieds et ne connaît pas par cœur l’adresse exacte de l’hôtel, Dorian n’a qu’à suivre un panneau indiquant la direction du port pour savoir qu’il va dans la bonne direction. Il marche d’un pas tranquille, les mains dans les poches de son jeans, son épaule frôlant parfois celle de Will par hasard. “Désolé, ça a duré une éternité.” Ou du moins, c’est l’impression qu’il a eu. Pouvoir enfin marcher, sentir le soleil encore timide du printemps sur sa peau, tout ça paraît déjà lui redonner vie. Il s’arrête un peu sans crier gare, attrapant le poignet de Will au passage pour l’inviter à se stopper avec lui et, sans ajouter un seul mot, prend le visage du sergent dans ses mains, se penche sur lui pour l’embrasser lentement, longuement. Son regard s’accroche à celui de l’autre homme lorsqu’il s’éloigne enfin, et après avoir caressé sa pommette du bout du pouce, il laisse ses deux bras retomber dans le vide le long de son propre corps. Le silence qui accompagne leur regard pourrait durer des heures que Dorian n’y verrait certainement aucun inconvénient. Il n’a pas fait venir Will ici pour apporter leur petite bulle dans sa valise, néanmoins, mais dans une tentative de l’étendre un peu. “Tu veux voir l’océan ?” De longs mois ont beau s’être écoulés depuis qu’ils ont commencé à se voir, le lien qui les unit n’en reste pas moins toujours aussi intense. Pour Dorian, en tout cas. Ça n'a jamais été le cœur du problème. C’est pour tout le reste qu’il ne s’en sort pas vraiment. Les petites choses qui font le quotidien dans un couple. Parce que c’est ce qu’ils sont, pas vrai ? C’est ce qu’ils devraient être après tout ce temps. Ce que Dorian n’a jamais su faire, si bien que même l’idée de prononcer ce mot, coller cette étiquette sur cette chose extraordinaire qu’ils partagent le terrifie.

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Oh, simple thing, where have you gone? I'm getting old, and I need something to rely on


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William Brennan
-- All the time that we wasted --
William Brennan

PERSONNAGE
LITTLE TALKS : 1422
PSEUDO : Red (Audrey)
AVATAR : Iwan Rheon
CREDITS : mrs chaplin (ava) + ethereal (ban sign) anaëlle (code sign) + arcade fire (lyrics)
ALTER-EGO : Archie, David, Tommy, Raf, Charlene, Griffin, Reid & Marty
ÂGE : 36
QUARTIER : 17, Willow Street (Midtown) dans une petite maison dont il est nouvellement propriétaire.
MÉTIER : Sergent détective. Seuls les fous ne changent pas d'idée.
COEUR : You can't fight the tears that ain't coming or the moment of truth in your lies.
INTERVENTIONS RL : oui
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MessageSujet: Re: Say you won't let go (William) Say you won't let go (William) EmptyJeu 18 Avr - 3:42

Combien de fois, avant d’avoir vraiment l’occasion d’apprendre à le connaître, m’étais-je imaginé de quoi était fait le quotidien de Dorian Brooks ? Indubitablement un trop grand nombre de fois, certainement plus qu’il n’était décent de l’admettre… Et si certaines suppositions s’étaient avérées complètement farfelues ou éloignées de la réalité, d’autres, comme la scène qui se déroulait dans cette minuscule librairie du Maine, correspondaient en tous points à tout ce que j’avais toujours imaginé. À la seule différence que j’y étais, cette fois, l’ombre au tableau ou le grain de sable dans l’engrenage parfaitement huilé. Ça les dérange, m’étais-je surpris à penser dès l’instant où Dorian m’avait présenté son éditeur et que ce dernier m’avait donné une poignée de main bien trop formelle pour être amicale. Ou lorsque débat avait éclaté quant à l’endroit où il serait convenable que je me tienne pendant la séance; certainement pas trop près de Lui, mais pas du côté de la foule non plus, parce qu’il ne fallait pas laisser croire à un journaliste ou un fan trop passionné. Consensus était fait, et je m’étais retrouvé non loin des employés de ladite librairie. Si cela avait seulement intéressé qui que ce soit, n’importe qui aurait pu s’y méprendre et la caissière, justement, m’avait par une ou deux fois gratifié d’un sourire compatissant. Soutenir Dorian, cela n’avait pas de prix, même celui de la certitude d’être en trop, complètement figurant dans une scène que l’on n’avait pas écrite pour que j’y sois. Ça le dérange, pensais-je à nouveau, au moment de surprendre l’homme qui ne se tenait jamais à plus d’un mètre de l’écrivain me toiser du regard alors que j’en échangeais un, et un sourire complice, avec l’homme de l’heure. Les suivants avaient été plus en retenue, voire retenus tout court. Ça les aurait dérangés, elles aussi, toutes celles qui s’imaginaient sans doute la vie excitante que pouvait mener l’homme lorsqu’il n’était pas assis à une table à signer des dédicaces ou à suivre l’inspiration téméraire qui faisait le succès fulgurant de ses romans jusqu’au-delà des frontières du Vermont. L’auteur, lui-même, se transformait en personnage, dont les sourires ravageurs et l’aisance à manier les mots devenaient l’arme principale de sa très habile maison d’édition.

L’impression d’être spectateur ne s’était pas complètement dissipée au moment de nous échapper – enfin – de la librairie. Le silence, d’ordinaire confortable entre nous, parce que nous n’avions pas besoin de tout nous expliquer, de tout prévoir, me laissait un peu embarrassé. Une éternité ? J’aurais dit au moins deux. « C’est vrai qu’il y avait pas mal de monde… » Toutes ces personnes à contenter et à nourrir d’une part de lui… Un rire silencieux me guettait, et je recommençais finalement à respirer. Il n’y avait plus que nous, la mise en scène était terminée. Si ma tête consentait à tout oublier et à ne plus être que dans l’instant présent, avec Dorian, mon coeur, lui, continuait de s’affoler furieusement. Humilié ? Non, le mot était trop fort. Incommodé, très certainement. C’était mon corps, finalement, qui me tirait de l’entre-deux, alors que je sentais ses doigts s'agripper à mon poignet et son corps à lui, m’attirer dans ses bras. Un long baiser, apaisement momentané. Au loin, on pouvait entendre des oiseaux de mer, et Dorian, bien sûr, offrait de voir l’océan, alors que j’avais déjà la certitude d’être bien près de m’y noyer au travers ce regard. « Oui. » J’aurais dit oui à tout ce qu’il m’aurait proposé sans réfléchir, sans hésiter. Par réflexe, je jetais un coup d'œil par-dessus mon épaule. Nous étions bel et bien seuls, et ça avait quelque chose de surprenant au grand jour. Une part de moi n’avait pas cru que nous y aurions droit, en dehors de la fameuse suite qu’il nous avait réservée, et je m’étais déjà vaguement fait à l’idée que nous y trouverions refuge. « Attends. » Parce que ça avait été trop court, l’étreinte n’avait duré qu’un instant… Je m’approchais lentement, glissais une main sur sa poitrine, et le regardais. « J’avais juste envie de te voir de plus près, moi aussi… » Pouvoir le toucher, cela calmait un peu la tempête. Je me mordais la lèvre, une seconde, le temps de ravaler un rire. Oh, elle nous guettait toujours, cette lourdeur. Mais il y avait quelque chose, quelque chose qui refusait de la laisser s’installer. Pas quand nous avions enfin le droit de profiter. « Ça a l’air de déranger pas mal de monde, tu sais… » Commençais-je, prudemment, l’air de rien. « … Avec qui tu couches. » Cette fois, une pointe d’amertume; tentative déguisée de la laisser filtrer derrière une note d’humour, qui ne prenait pas. « On aurait pu… Venir n’importe quand, tous les deux. » Autrement dit : sans que cela ne soit imposé à son équipe qui, décidément, aurait mieux fait sans. Mais c’était faux. Entre son travail et le mien, les vacances n’étaient pas chose aisée. Comment faisaient donc les gens pour simplement s’aimer ?
L’envie de glisser ma main jusque dans la sienne me paralysait une seconde, peut-être deux, avant que je ne me détache de lui et les glisse plutôt toutes les deux, mes mains, dans les poches de ma veste. « Tu sais nager ? » C’était de ces petites choses que j’ignorais encore à son sujet. « J’ai pas l’intention de me jeter à l'eau… » Façon de parler, bien entendu. « …Mais c’est bon de le savoir. Je connais bien mes techniques de secourisme. » Le bouche à bouche par exemple.

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MessageSujet: Re: Say you won't let go (William) Say you won't let go (William) EmptySam 20 Avr - 12:45

Elle continue de peser légèrement dans l’air, cette lourdeur qui fait dire à Dorian qu’il ne sait pas vraiment ce qu’il fait. D’apparence, tout semble pourtant parfait. Plus d’obligation à remplir, plus de public à contenter. Ils sont seuls, totalement seuls comme le découvre l’écrivain alors que son regard suit celui de William qui regarde autour d’eux. Personne pour les surprendre en flagrant délit de… Dieu sait quoi. Il sait que d’une certaine manière, la tension vient précisément de là. Ce refus de mettre les bons mots sur toutes ces soirées passées en tête-à-tête, les étreintes partagées, les baisers échangés en pleine rue. Que c’est toujours son problème, peu importe la personne avec qui il s’y confronte. Les trois longues heures que Will vient de passer dans l’ombre, à observer de loin sans jamais pouvoir s’approcher vraiment, n’ont probablement rien fait pour arranger la situation. Ce bref moment d’intimité parvient au moins à garder la tension à l’écart encore un moment, et le reste du monde avec elle. Ce n’est même pas difficile, de laisser s’épanouir un sourire amusé sur ses lèvres à la plaisanterie qui lui est jeté au visage, tandis que ses doigts effleurent tranquillement la main posée sur sa poitrine. “Est-ce que tu veux un autographe, aussi ?” rétorque-t-il, taquin. S’ils peuvent en plaisanter, très bien, ce n’est pas Dorian qui l’empêchera. Il n’en a aucune envie, en tout cas. Il ne veut rien de plus que ça : ce moment, léger, simple. Ils en ont une belle collection à leur actif, trop pour qu’on puisse encore espérer les compter. Et un autre qui semble se profiler à l’horizon.

Ou peut-être pas. Pour seul signe que les paroles de Will l’affectent un peu, Dorian crispe les mâchoires, et détourne le regard un instant. Ils doivent en parler et il le sait, mais il n’est pas encore sûr de ce qu’il veut dire à ce sujet. Seulement que c’est désagréable, cent fois plus désagréable qu’il ne l’aurait imaginé, d’entendre parler d’eux de cette façon. Avec qui il couche. Il devrait être soulagé que Will n’impose rien de plus, ou peut-être agacé de ce qui ressemble dangereusement à un test très périlleux qu’il a plutôt intérêt à réussir, mais la vérité c’est qu’il est surtout déçu. C’est nouveau, inattendu. Une information qu’il a besoin de traiter en un peu plus de temps que les quelques secondes qui s’offrent présentement à lui. “Crois-moi, il ne me serait jamais venu à l’esprit de t’inviter à passer tout un week-end avec moi à Freeport dans le Maine, si on ne m’avait pas obligé à y venir aujourd’hui.” Le sourire qui suit contient toujours cette petite note d’amusement, mais ressemble davantage aux sourires ravageurs qu’il offre quand il faut faire le show. Une distraction, pas très habile, pour gagner un peu de temps.

La tension revient à toute vitesse quand ils se remettent en route. Dorian regarde droit devant lui, sur cette ville inconnue dans laquelle il semble si simple de se repérer. Il aimerait tellement que quelques discrets panneaux plantés ça et là lui indiquent quoi faire avec Will. Pour l’heure, suivre son rythme semble le plus sûr. Cette tentative un peu étrange de faire la conversation, qui finit par forcer Dorian à poser les yeux sur son profil. “Est-ce que tu envisages de me jeter à l’eau ?” demande-t-il en levant un sourcil. Cette éventualité l’inquiète bien moins que cette toute nouvelle difficulté qu’ils ont à simplement parler. Sa piètre tentative de plaisanterie ne lui apporte qu’un maigre réconfort. “Je sais nager, oui. Mes parents m’ont forcé à prendre des cours quand j’étais gamin. Je n’ai pas le moindre souvenir de mon stage de secourisme, en revanche, alors évite de tomber à l’eau, d’accord ?” Il s’offre le droit d’étirer un sourire sincère, cette fois. “Tu as déjà vu l’océan ?” Il ne lui retourne pas la question, puisque la réponse semble déjà plutôt claire. À moins que Will ne préfère attendre sur la berge qu’on lui ramène les noyés qu’il faut secourir, allez savoir.

Au plus grand désarroi de Dorian, qui adore pourtant les longues conversations, ce ne sont que des mots, de toute façon. Des mots qui viennent combler la peur du vide, le temps qu’ils approchent du port. Il laisse même cette conversation mourir tandis qu’ils mettent le pied sur un quai, et qu’il s’accoude à une rambarde dont le bois est blanchi par l’air de l’océan. Un instant, il ne dit plus rien, regarde seulement l’eau et l’horizon, et puis… “C’est faux, tu sais ?” Il ne regarde pas encore vers Will, pas tout de suite. “Peut-être que ça intéresse quelques fans, mais mon agent, ma maison d’édition, ils se fichent complètement de savoir avec qui je couche.” Tout ça n’a pas cessé de lui trotter dans l’esprit depuis tout ce temps et peut-être qu’il est un peu frustré, désormais. Pas parce que ça ressemble à un piège, mais parce que Will ne comprend pas. À sa décharge, Dorian réalise bien qu’il ne l’a jamais exprimé clairement. Et désormais qu’il le faut à tout prix, les mots lui manquent plus que jamais. Un écrivain qui ne sait pas quoi dire… Ce serait drôle, si ça n’arrivait pas chaque fois qu’il doit s’approcher de l’épineuse question des sentiments. Il ne veut pas que Will s’en aille, néanmoins. Pas cette fois, pas comme ça. Alors, ses yeux toujours rivés sur l’océan, il inspire et une fois de plus, il essaye. “S’il n’était question que de sexe, ça leur passerait complètement au-dessus. S’ils sont si nerveux, c’est… C’est parce que tu n’es pas seulement la personne avec qui je couche, William.” Qu’il n’a jamais ramené quelqu’un d’autre que son neveu à un événement de ce genre. Au pire moment pour le plan marketing qui a été si savamment étudié, peut-être, quoique Dorian ne se soucie guère de ce détail.

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MessageSujet: Re: Say you won't let go (William) Say you won't let go (William) EmptyMar 28 Mai - 19:11

Essentielle, cette piqûre de rappel que c’était bien en chair et en os qu’il était là, juste à mes côtés. Et en répartie, aussi, très certainement, alors mes doigts effleuraient à peine par-delà les couches de tissu; geste tendres appris par cœur. Mes lèvres s’étiraient légèrement à imaginer lui écrire ainsi un message codé, des lettres, des mots qui ne venaient pas autrement. Imprimer tout ce qui ne se disait pas aisément par la force d’une caresse. Seulement, c’était plus compliqué que cela, et mes épaules s'affaissaient un peu plus après s’être secouées d’un rire léger. « Peut-être plus tard. » Son autographe, peut-être saurait-il le tracer sur ma peau, lui aussi, à l’encre invisible de ses baisers. La certitude qu’il y avait un plus tard pour nous attendre aujourd’hui, une chambre réservée pour nous seuls. Cela suffisait, pour le moment, à atténuer l’inconfort des trois dernières heures passées à n’être qu’une ombre cherchant à se rapprocher sans jamais pouvoir épouser sa silhouette. Les autres – c’était plus facile de leur faire porter le poids des contraintes. Je sentais bien que ma plaisanterie tombait à plat. Peut-être parce qu’elle ne comportait finalement pas d’autre effet comique que celui d’être diamétralement opposée de ce que j’éprouvais réellement à l’égard de ces mois passés à s’apprendre. « J’aurais accepté ton invitation à aller n’importe où, tu sais. » Suggérais-je en murmure. Freeport - ça aurait pu être le bout du monde que cela n’y aurait rien fait. C’était pourtant au cœur de l’incertitude; pourquoi m’avoir invité à passer ce week-end avec lui ? Alors qu’il était déjà au programme, suivi à la lettre par son équipe bien rodée, que je ne pouvais l’approcher de trop près dès qu’il y avait d’autres yeux rivés sur nous… Sur lui. Pendant quelques secondes, la frustration de ne pas savoir dire tout ce que j’aurais voulu lui dire me poussait au silence. Un silence qui n’avait pas l’habitude d’être gênant entre nous, plutôt source d’inspiration et d’envie de lui poser mille et une questions sur tout ce que j’ignorais encore à son sujet.
La question que je me décidais à lui poser, alors que nous nous étions remis en route, était d’une banalité sans nom. Tentative vaguement désespérée de renouer le dialogue et de m’accrocher à une information nouvelle à son sujet. « Pas vraiment, non. Rassure-toi. » Trouvais-je tout de même à lui répondre avec un sourire qui reprenait un peu de couleurs à l’entendre plaisanter à son tour. Il fallait que l’on parle, mais c’était tellement difficile de savoir ce qu’il fallait se dire, au fond. En reflet du sien, mon sourire s’étirait de nouveau à sa nouvelle question. « Oui, quelques fois. Avec Hannah, on a pris des vacances en Floride deux ou trois fois et on allait parfois passer l’été en Irlande avec le reste de la famille, avant. » Quand je pensais à l’océan, c’était bien moins les souvenirs de vacances qui me venaient à l’esprit que le calme envoûtant et la contemplation hypnotique, dans lesquels je me perdais volontiers chaque fois que je plongeais dans son regard. « Birmingham, c’est plutôt au centre de l’Angleterre, non ? » Ce n’était surtout pas un sujet que l’on abordait si souvent, son enfance. Sa famille, si ce n’était de son neveu. Dorian n'avait donc pas grandi au bord de l’océan, mais il y avait probablement des centaines d’histoires qu’il ne m’avait encore jamais racontées et que j’étais avide d’entendre. Peut-être bien que, comme Long John Silver, Captain Nemo ou Edmond Dantès, je naviguais à vue à la recherche d’un trésor que je ne savais décrire.

Notre arrivée sur le quai changeait l’atmosphère – l’air salé et la brise froide nous enveloppaient dans une bulle. Dorian ne s’éloignait qu’un instant, me tournait au trois-quart le dos. Rien qu’un instant et, déjà, la morsure d’un vide grandissant. Je laissais mon regard être avalé par l’horizon scintillant. Tout était paisible, sauf moi. Dorian ne semblait pas l’être non plus à l’entendre briser le silence de nouveau, cette fois sans parade. Ses mots trahissaient son agacement et ma mâchoire se crispait à son tour, une seconde. Je sais, songeais-je en baissant les yeux pour trouver le bout de mes chaussures. C’était inconfortable. Comme l’avaient toujours été ces piètres tentatives d’aborder de près ou de loin le sujet de ce que nous étions. « C’était pas une doléance, tu sais… » Cette fois, le sourire n’était qu’une ombre, presque une impression. J’avais relevé les yeux pour trouver son regard. Y trouver la certitude que cela suffisait amplement, quoi que ce soit. L’envie de balayer les nuages et la tempête qui menaçaient de se lever au-dessus de nos têtes, alors que le jour avait encore tout à nous offrir, était brûlante. « Tout le monde a un avis sur… toi et moi. » Son équipe, mes collègues, ma famille, la ville toute entière. Oublie ça, avais-je sur le bout des lèvres au même moment où je pouvais parfaitement m’imaginer m’approcher et l’enlacer, fermer les yeux et inspirer profondément le bonheur que me procurerait son parfum subtil, couplé à la sensation de liberté qu’aurait dû nous offrir le décor romantique qui nous accueillait. « Je me surprends à l’être moi-même, parfois. Nerveux. Que tout s'arrête. » Certaines fois, c’était bel et bien en se jetant à l’eau que l’on apprenait à nager. « Je… Je ne veux pas t’imposer de changer quoi que ce soit… Pour moi. » Dorian Brooks avait toujours rimé avec liberté. Simplicité. Légèreté. Tout, sauf compliqué. En parlant, je m’étais approché de la rambarde où je m’accoudais à mon tour. « Mais être là, t’entendre dire qu’il n’y a personne dans ta vie… Je ne savais pas quoi penser. » Je ne sais toujours pas quoi en penser. À cet instant, je regrettais l’aisance qu’avaient nos corps à communiquer. « Depuis un certain temps, j’ai assumé que non, mais je… Je ne t'ai jamais demandé. C'est juste pour savoir… On n’en parle jamais. » Mes mots s’étranglaient et j’avais l’impression de me noyer. « Est-ce qu’on… Est-ce que tu vois d’autres personnes ? » Je cherchais son regard, tâchant d’afficher autre chose que la certitude que Dorian Brooks avait déjà la capacité de me briser le cœur.

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MessageSujet: Re: Say you won't let go (William) Say you won't let go (William) EmptyVen 31 Mai - 17:43

Aller n’importe où, Dorian en rêve un peu. Freeport ressemble presque à une ville fantôme, désormais qu’ils se tiennent loin de l'effervescence de la librairie, mais ça ne lui suffit pas. Il peut encore sentir l’ombre de Redwood Hills dans leur dos, le poids de toutes les petites erreurs qu’il commet sans cesse dans cette relation, les déceptions et autres déconvenues du quotidien… Fuir n’a jamais été son genre, mais oui, à cet instant, il préférerait faire le tour du monde avec Will que de poursuivre cette longue tournée des plus petites librairies du pays. Il sait bien que ça n’arrivera pas, certainement pas dans l’immédiat. “Dans ce cas, la prochaine fois que tes supérieurs veulent t’obliger à prendre des vacances, fais-moi signe.” offre-t-il malgré tout. Ils peuvent bien rêver. Et lui peut peut-être faire mieux. Parce qu’il sent bien que cette invitation, ce week-end, ne règle pas tout. Qu’il s’enfonce un peu plus, en voulant prouver à Will qu’il fait bel et bien partie de sa vie, tout en le forçant à rester un secret. Le message ne passe pas comme il l’espérait et une tension, aussi nouvelle que palpable, s’installe entre eux. Ils prétendent la chasser avec une conversation toute simple, mais ça ne prend pas tout à fait. Un sourire doux flotte pourtant un moment sur les lèvres de Dorian, ne se crispant qu’un instant lorsqu’il est fait mention d’Hannah. Sa petite entrevue avec la sœur de William lui reste encore en travers de la gorge. Quel genre d’avenir peuvent-ils espérer si leurs deux mondes doivent rester toujours séparés ? “Vous partez toujours en vacances tous les deux ?” Il a beau n’avoir que très peu d’affection pour la jeune femme, cette question n’en reste pas moins posée avec une certaine tendresse dans la voix, alors que le sourire de sa propre sœur s’imprime dans son esprit. Elle lui manque constamment, et d’autant plus maintenant qu’il est question de ses propres souvenirs d’enfance. “Oui, c’est bien dans les terres, mais mes parents nous emmenaient sur la côte tous les étés. On avait nos habitudes, dans un petit village près de Bristol. Ça fait une éternité que je n’y ai plus mis les pieds…”

Les souvenirs de vacances et les histoires de famille font bien illusion, mais ne chassent pas pour de bon la frustration qui flotte toujours dans un coin de son crâne et qu’il ne parvient plus à retenir très longtemps. Ses mots ne sont pas plus des reproches que la remarque de Will n’était une doléance. Ils doivent quand même en parler. C’est sain, de se dire les choses plutôt que de laisser les rancœurs et les frustrations s’accumuler, pas vrai ? Et même s’il a toutes les peines du monde à user de grands mots, Dorian fait de son mieux. Il tient à Will, à leur relation et il s’efforce de le dire comme il peut. Peu importe ce que le reste du monde en pense. “Je sais…” soupire-t-il à ce sujet. Il se demande bien ce que ça peut leur faire, à tous. Et ça lui est bien égal de connaître l’opinion des autres au sujet de sa vie privée. Un seul point de vue le préoccupe sur cette question et ses paroles, sans doute un peu maladroites, ont au moins le mérite d’offrir à Will l’occasion de mettre quelques mots sur ce qu’il pense. Dorian les écoute en gardant les yeux posés sur l’horizon. Il faut attendre que la question finale tombe pour le convaincre de regarder à nouveau vers l’homme à ses côtés. Il le regarde, mais ne dit d’abord rien. Une, deux, trois secondes, qu’il occupe à chercher quelle question se cache vraiment derrière celle-ci. “Non, bien sûr que non.” Il se détache enfin de la rambarde pour s’approcher de Will, glisser une main sur son bras. “Il n’y a eu personne d’autre que toi, depuis la première fois.” Il continue de croire que ce n’est pas exactement ce que William veut savoir, mais ils avancent. “Je suis désolé. D’avoir dit qu’il n’y avait personne, c’est… Tu sais, des histoires de marketing et de publicité, mais je n’aurais pas dû.” Ça ne lui fait même pas plaisir, tous ces efforts pour se racheter une image auprès du public. Sa carrière est toujours passée la première, mais à quel prix ? Il va avoir quarante-cinq ans et il ne sait même pas s’il a aimé un jour autre chose que son travail ou les membres de sa famille. “Je leur dirai que je ne veux plus mentir. Parce que je ne veux pas que ça s’arrête. J’aime ça, tu sais ? Toi et moi.

Sa main remonte jusqu’à l’épaule de Will, qu’il presse doucement. Aimer, c’est un très grand mot pour lui. Il ne sait même pas s’il se sent capable de l’employer déjà. De la manière dont il vient de le faire, ça l’effraie un peu moins. Et c’est la vérité. Il se sent bien avec cet homme, à la fois à l’aise et mis au défi. Il adore ce qu’ils partagent tous les deux. Il adore Will, son esprit, son humour, ses grands principes et sa curiosité. Il oublie simplement de se demander, parfois, si l’autre homme se sent tout aussi bien avec leur histoire. “Est-ce que ça te gêne beaucoup, que le monde entier semble désapprouver qu’on soit ensemble ?” Le monde entier, certainement pas. Mais les Brennan en grande majorité, pour commencer. Bien sûr qu’à sa place, Dorian le vivrait mal aussi. Que son équipe n’approuve pas, peu importe. Que des inconnus aient un avis à ce sujet l’intéresse encore moins. La famille, c’est autre chose. Surtout s’ils ne peuvent pas être sûrs l’un de l’autre. “J’ai bien compris que tu ne voulais pas qu’on se montre plus discrets, mais s’il y a autre chose que tu veux faire à ce sujet…”

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PSEUDO : Red (Audrey)
AVATAR : Iwan Rheon
CREDITS : mrs chaplin (ava) + ethereal (ban sign) anaëlle (code sign) + arcade fire (lyrics)
ALTER-EGO : Archie, David, Tommy, Raf, Charlene, Griffin, Reid & Marty
ÂGE : 36
QUARTIER : 17, Willow Street (Midtown) dans une petite maison dont il est nouvellement propriétaire.
MÉTIER : Sergent détective. Seuls les fous ne changent pas d'idée.
COEUR : You can't fight the tears that ain't coming or the moment of truth in your lies.
INTERVENTIONS RL : oui
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MessageSujet: Re: Say you won't let go (William) Say you won't let go (William) EmptyJeu 29 Aoû - 6:46

La prochaine fois, comme dans une promesse intime d’avenir – surtout, une chaleur dans la poitrine qui chassait l’inquiétude. L’idée de ces éternels non-dits avait de quoi amuser, quand je repensais à cet étrange tête-à-tête dans mon bureau avec lui, quelques mois plus tôt. Ces vacances n’avaient rien eu de mémorable, si ce n’était qu’elles me faisaient envie aujourd’hui, esprit de contradiction. En revanche, les questions sur mes habitudes de voyage me tiraient une grimace. Non pas qu’ils n’étaient pas agréables, ces souvenirs-ci, mais le mûr invisible qui se dressait entre Dorian et le reste de ma famille semblait nous poursuivre jusque dans l’État voisin. « Pas toujours. » Comme un besoin de lui dire que, oui bien sûr, j’avais acquis cette indépendance. « Pendant un certain temps, on faisait presque tout ensemble. » Vivre sous le même toit le facilitant. Je haussais une épaule, l’air distrait. « Et puis, Archie est né, les choses ont changé. » Une éternité passée, et pourtant, je n’avais rien vu se transformer. « Moi, j’ai changé. » De ce genre de changement dont ne parlait jamais vraiment tout haut par pudeur, qui ne se décrivait pas si aisément de toute façon. Une seule rencontre avait-elle vraiment fait de moi un nouvel homme ? Ou était-ce quelque chose qu’il y avait toujours eu, quelque part derrière le confort de l’habitude ? « Tu as déjà été au Bristol International Balloon Fiesta ? » Sitôt la question posée, que déjà regrettée. J’avais bien, bien peu envie de discuter de ces connaissances hétéroclites que j’avais – bien peu, d’ailleurs – au sujet de son coin de pays. Des connaissances sur une infinité de sujets, plus souvent qu’autrement tirée de l’expérience des autres – habitude de vivre par procuration. Jake y était déjà allé, à ce festival. L’un de ces grands voyages auquel je n’avais pas participé, pendant que je terminais ma formation à l’institut de police.

Il y avait les autres et il y avait nous. Entre les deux, ce sentiment d’étrangeté, d’embarras même. Si je cherchais mes mots, Dorian semblait tout autant incommodé. L’interlude ouvrait une brèche à cette crainte plus profonde encore, que je verbalisais enfin du mieux que je le pouvais. La brise était fraîche au bord de l’eau et la lumière du jour un peu trop vive, à bien y penser. Pourtant, tout était comme s’il n’y avait plus que lui, que l’horizon tout entier disparaissait et que mes sens ne captait plus que les battements de mon propre cœur et la chaleur de sa main sur mon bras. « Depuis la première fois. » Murmurais-je doucement. Le poids des mois à douter parvenait encore, trop souvent, à se faire sentir. Toutes ces relations que je lui avais prêté avec d’autres, sur lesquelles je n’avais de toute façon rien eu à dire. « Je… » Les mots s’évanouissaient au fond de ma gorge avant d’avoir pris forme. Trop tôt. Trop grand. J’acquiesçais de la tête avec légèreté, me balançant inconsciemment sur l’autre jambe, un peu plus près. « Je suppose que je ne comprends pas la logique de tout ça, pas encore. » L’importance des apparences sur le succès de sa carrière. Ou ce que cela changeait vraiment, puisqu’il fallait en parler, qu’il y ait quelqu’un pour partager un bout de sa vie. Dorian essayait; mieux, il se risquait. En levant les yeux sur lui, reprenant peu à peu conscience du moment présent, je ne pouvais empêcher la naissance d’un sourire. Toi et moi. « Je ne déteste pas ça, moi non plus… » Et je me le répétais sans cesse. C’était déjà beaucoup, c’était déjà énorme. Être avec lui, partager ces moments, ces confidences, chacun de ces regards à la dérobée.
La question qui suivait avait donc toute sa légitimité. Comment lui expliquer ? « Pendant très longtemps… Je n’avais besoin de rien, rien de plus… Tu vois ? » Difficile de dire quand cela avait commencé exactement. « J’aimais mon quotidien, sa simplicité… » Une routine, un travail honnête, la proximité rassurante de ma famille. « Ils espéraient tous que j’exige… plus, comme s’il fallait absolument de bien grandes choses pour… » Être heureux. Se sentir accompli. À nouveau, un haussement de l’épaule avec, sur celle-ci, le poids rassurant de sa main. « Maintenant, je veux plus. » En le regardant dans les yeux, je pouvais le sentir, l’éprouver. « Et ce n’est toujours pas assez. » Ou pas assez bien, pour ma famille. « Je n’ai jamais été jaloux… Ou exigeant… » Mais à présent… « J’ai juste envie de le dire à tout le monde, d’en être fier même si tout le monde tire la tête au brunch familial du dimanche. » De ne pas avoir la sensation de marcher sur des oeufs à chaque instant. « Et de t’embrasser. » Difficile, aussi, de croire qu’elle me passerait un jour, cette envie d’être tactile avec lui. Ce magnétisme irrésistible que je n’avais jamais connu et qui mettait à l’épreuve mon sens logique.

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MessageSujet: Re: Say you won't let go (William) Say you won't let go (William) EmptyVen 6 Sep - 13:41

Même au détour d’une conversation innocente, la menace d’une horde de Brennan désapprobateurs n’est jamais loin. Quand il pense à eux ces jours-ci, Dorian les imagine par centaines, leurs traits indiscernables à l’exception de leurs yeux plissés et pointés sur lui. Un tableau suffisamment ridicule pour l’aider à prendre toute cette situation avec un peu plus de philosophie. Aujourd’hui, son attention se focalise sur l’un d’entre eux en particulier. Il se demande bien ce qui a changé entre le William qu’il connaît et celui qui existait avant. Bien sûr, Dorian aimerait le savoir. Il n’y a pas grand-chose qu’il apprécie plus, ces derniers temps, que d’apprendre à connaître cet homme dans les moindres détails. La question ne lui échappe jamais. Pas maintenant, pas quand la tension règne encore malgré tous leurs efforts pour la faire disparaître. Pas quand il ne peut s’empêcher de se demander, la boule au ventre : est-il la cause de ce changement, ou seulement un symptôme ? Il voudrait savoir aussi comment Will, à l’autre bout du monde, peut bien avoir entendu parler d’un festival à Bristol. Cette surprise-là ne provoque aucune inquiétude, lui arrache seulement un sourire qu’on entend jusque dans sa voix. “Ça nous est arrivé, oui.”

L’occasion d’en apprendre plus ne se présente jamais. Le quai s’impose comme la fin, de leur petite balade autant que de la pause qu’ils s’étaient accordés avant de devoir faire face à la réalité. Au fond, il n’y a rien de grave, aucune raison d’être aussi tendu. Si ce n’est que Dorian n’a jamais été très doué pour exprimer ses sentiments, sans doute parce qu’il n’a jamais vraiment ressenti ce qu’on attendait de lui. C’est différent, cette fois. Il en a quelque chose à faire et ça complique tout. À croire qu’il pourrait avoir changé, lui aussi. Quand ? Peut-être cette nuit-là, au Garnet. Peut-être plus tard, quand tout est devenu compliqué. Répondre à cette question compte moins pour l’instant que de chasser les doutes de William aussi loin que possible. Malgré le sérieux de la conversation, un sourire amusé parvient à se frayer un chemin jusqu’aux lèvres de Dorian. “Je ne sais pas si je dois me sentir vexé ou flatté que tu aies pu en douter.” Il ne ressent ni l’un ni l’autre, mais la plaisanterie adoucit un peu la culpabilité qui vient pointer le bout de son nez. Pour les mensonges d’aujourd’hui devant ses lecteurs, pour les longs mois d’incertitude qui viennent de s’écouler. Will a fait en sorte que cette année éprouvante soit un peu moins difficile à supporter, mais Dorian n’a visiblement pas su le montrer. Il tente de se montrer un peu plus clair, cette fois, et jongle avec des mots compliqués. Le sourire de William, si fin soit-il, rend l’atmosphère un peu plus respirable.

Dommage que ça ne règle pas tout, qu’il reste encore un sujet épineux à aborder. Derrière le monde entier brandit par Dorian, ne se cachent que quelques Brennan en colère. Il ignore combien exactement, mais un seul représente déjà beaucoup trop à son goût. Il ne sera jamais celui qui forcera Will à choisir entre lui et eux. S’il se contente d’un léger hochement de tête pour confirmer que oui, il voit, l’écho est immédiat. Il sait aussi ce qu’on récolte à essayer de calibrer son bonheur aux standards des autres : la sensation pesante d’être inadéquat. Elle l’a complètement quitté depuis quelque temps, et il ne souhaite rien d’autre à Will. Sa main, jusqu’alors fermement accrochée à l’épaule du sergent, glisse doucement jusqu’à l’arrière de sa nuque, juste un instant avant que leurs lèvres ne s’entrechoquent. Le temps d’un baiser, il n’y a plus qu’eux au monde et si Dorian n’était pas dans l’obligation de respirer, il envisageait sérieusement de ne jamais y mettre fin. Le retour à la réalité n’a néanmoins rien de douloureux, cette fois. “On pourra toujours sourire ensemble à ton retour du brunch.” plaisante-t-il. En quelque sorte. “Ils finiront par se faire à l’idée. Ou en tout cas, je l’espère.” Un autre scandale finira bien par prendre la place de celui-ci. “Je suis moins terrible et monstrueux que ce qu’on raconte. La seule chose qui m’ennuie, c’est… Je ne veux pas que tu te mettes toute ta famille à dos à cause de moi.” C’est peut-être s’accorder un peu trop d’importance. Après tout, pour l’instant, ils semblent se contenter de désapprouver plus ou moins bruyamment.

Un nouveau baiser vient chasser toutes ces préoccupations, pour l’instant sans grand intérêt. Quiconque le souhaite aura toujours une opinion au sujet de leur relation demain. Et si cette petite escapade n’a pas commencé de la meilleure façon, Dorian espère bien qu’elle se poursuivra dans une ambiance plus chaleureuse. Il garde Will enlacé contre lui alors qu’il éloigne son visage pour trouver son regard, un sourire malicieux collé aux lèvres. “Alors, dis-moi… Comment ça se fait que tu connaisses un festival obscur qui a lieu de l’autre côté de l’océan ? Tu y as déjà participé ?” Ce serait surprenant qu’il n’en ait rien su avant, mais pas très important. Il veut seulement ne plus penser à Redwood Hills jusqu’à ce qu’ils soient forcés d’y retourner.

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MessageSujet: Re: Say you won't let go (William) Say you won't let go (William) EmptySam 9 Nov - 19:55

Pourquoi laisser mes pensées s’égarer de l’autre côté de l’océan – ou même de retour au Vermont –, alors que nous avions le Maine pour nous, et nous seuls ? Notre bulle, si confortable soit-elle, donnait parfois cette sensation d’être un peu à l’étroit, de manquer d’air. L’insatiable envie de tout avoir, de profiter de tout. Il y avait pourtant déjà quelque chose d’exceptionnel au fait d’être tous les deux, d’avoir droit à son attention, à ses regards et à ses baisers. Chaque fois que je posais les yeux sur lui, quelque chose en moi s’adoucissait. Ou s’embrasait. Le paradoxe n’avait de cesse de me surprendre, le premier. « Je suis ridicule. » Presque un point d’interrogation à en faire la confidence, sourire en coin malgré moi. « Je ne t’imaginerai plus dîner aux chandelles avec Castiel DeWitt. » Allait-il sourire à l’évocation sensible ? Je n’étais pas un homme jaloux. Je n’avais jamais eu l’occasion de l’être. Mais je n’avais jamais eu l’occasion de tenir à ce point à quelqu’un, non plus. « J’apprends encore les règles du jeu. » Et comment mettre des mots sur ce qui devrait être naturel, mais qui ne l’était pas toujours quand on ne savait pas sur quel pied danser. En définitive, j’étais heureux de ne pas avoir besoin d’avoir peur des autres. « Ou peut-être que tu pourrais m’y accompagner… Un de ces jours. » Loin de moi l’envie de forcer quoi que ce soit. Ces derniers temps, le plaisir des brunchs dominicaux s’était éclipsé au profit d’un besoin d’indépendance. Je ne les avais pour autant pas condamnés. Il fallait laisser le temps au temps, comme disait souvent ma mère. « Ne t’en fais pas. » Je trouvais un peu plus de contenance, à présent. Même si je n’avais pas d’arguments imparables pour lui prouver que oui, ils se feraient à l’idée. « Très loin d’être terrible et monstrueux. » Sauf, peut-être, lorsque son nom paraissait en première page des journaux locaux avec celui de la Reine des Roses. « C’est juste… de la déformation professionnelle. Toute ma famille porte l’uniforme ou passe sa vie devant les tribunaux… Ils ont tendance à voir les choses en noir ou en blanc. » Tentais-je d’expliquer, moins pour Dorian que pour lui-même. J’avais connu ma famille comme étant le principal soutien que j’avais eu toute ma vie. Au fond d’eux-mêmes, il fallait qu’ils s’imaginent bien faire et me protéger… Même si je n’en avais pas besoin.

Il semblait, pour un instant, que s’étaient envolées toutes ces craintes nourries aux non-dits. L’air marin m’apaisait, mais pas autant que ses baisers. Bien sûr, Dorian s’interrogeait sur le festival. Mes regrets de l’avoir évoqués ne pesaient plus aussi lourd, à présent, même s’il n’y avait toujours qu’un sujet que je choisissais consciemment d’éviter le plus possible en sa compagnie. Je ne savais pas très bien pourquoi, d’ailleurs. Sans m’en rendre compte, je pinçais les lèvres une seconde ou deux. « Non, je n’y suis jamais allé. » L’envie d’ajouter qu’il pouvait être le premier à me faire découvrir ce coin de pays, si l’envie lui en prenait un jour, restait au creux de mon ventre. Même si l’avenir s’annonçait florissant, je n’osais pas lancer trop de projets. Jake était le premier à m’avoir habitué à cela, les projets énoncés mais jamais concrétisés. « J’avais un ami, qui voyageait beaucoup, tout le temps. dès qu’il en avait envie, il partait découvrir des choses dont il avait entendu parler n’importe où, à l’autre bout du monde. » Le genre de liberté que l’on pouvait aisément envier. Le genre d’absences répétées qui pouvait anéantir. « Il… Jake ? Il y est allé, je me souviens même qu’il est monté dans une montgolfière. Il parlait à tout le monde, se faisait des amis partout… Il a dû convaincre quelqu’un de le laisser monter. Il avait envoyé une vidéo. » Un mélange d’amusement et d’embarras avait coloré ma voix.
Je regardais Dorian dans les yeux. Son sourire malicieux facilitait les mots, m’empêchait de céder à l’impulsion qui était souvent première chez moi de songer que ça n’intéressait personne. Je m’ouvrais, un peu plus. « Tu te souviens que je t’avais parlé d’un autre écrivain ? » Je ne lui en aurais évidemment pas tenu rigueur d’avoir oublié. Cela faisait longtemps, et nous n’étions alors encore que des inconnus l’un pour l’autre. « Il n’a jamais publié quoi que ce soit… Je ne sais pas si on peut vraiment dire que c’était un écrivain, mais il écrivait toujours. Il avait toujours un nouveau projet sur la table. Son problème, c’est qu’il n’en finissait aucun. » Parce que Jake changeait de continent, faisait des rencontres, tombait amoureux, puis malade. Jake aurait apprécié Dorian, lui. Quelque part, j’en étais persuadé. « C’est qui, la personne la plus importante dans ta vie ? » Lui demandais-je doucement, sans y avoir d’abord réfléchi. Parce que si j’y avais réfléchi, j’aurais été gêné de lui poser une question qui pouvait sembler être un nouveau test. « Évidemment, c’est pas une question piège… Je ne veux pas dire nous... » Un meilleur ami, un membre de sa famille, un mentor… Qui que ce soit l’ayant marqué autant que Jake me manquait, encore.

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