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Sujet: le château des destins croisés (chase) Dim 25 Aoû - 22:05
À l’heure actuelle, Teddy voudrait n’avoir jamais laissé de traces sur Internet, voire même quel nul n’ait jamais eu l’idée d’inventer Internet. Ou encore, plus simple, que Marla ait passé son chemin sans lui écrire après avoir reconnu sa tête sur une photo. Elle continue d’hocher la tête tout en écarquillant un peu les yeux, histoire d’avoir l’air concerné par tout ce que sa vieille copine du lycée lui raconte sans marquer une seule pause depuis au moins une heure. Ça lui donne encore plus l’impression de mourir de l’intérieur. Il y a dix ans, quinze ans, sur ce court laps de temps au cours duquel elles ont langui ensemble sur les bancs du lycée de Springfield, c’était chouette. Seulement, c’était il y a dix ans, quinze ans, voilà, elles ont changé, elle aurait dû prévoir que ça ne pourrait plus être comme avant. Une décennie sans échanger un seul message, ça tue une relation. Et toute une heure passée à écouter des histoires de voyage en Europe, ça tue tout l’enthousiasme qu’elle a pu éprouver lorsque Marla lui a écrit je vais passer dans le Vermont, il faut qu’on se revoie, il faut qu’on marque le coup, j’ai trouvé un hôtel super chouette près de ton coin ! Il faut qu’on aille là-bas ! Elle aurait dû prévoir. C’était idiot, d’avoir le cœur un peu battant et le sourire aux lèvres, cette émotion un peu contenue, au moment de prévoir ces retrouvailles, puis de rejoindre Marla au Point. Bon, là, elle savait à peu près à quoi s’attendre, l’endroit a une réputation… et ça ne lui déplaisait pas, l’idée de marquer le coup, de se faire inviter par son ancienne meilleure amie tu as eu un bébé je tiens à te l’offrir. Merci, comme c’est gentil. Teddy, à force d’hocher la tête, a fini par comprendre qu’elles ont vraiment suivi des trajectoires toutes différentes. Marla n’a jamais eu les ongles aussi soignés, pas même quand elle tentait d’attirer l’attention des footballeurs, ce qui était pourtant de la plus haute importance à l’époque. Et elle ne parle que de villes chics dans lesquelles elle a fait ci et ça, et certaines de ces villes, Ted ne les connaît pas, mais vu la narration, elles doivent être chics aussi.
Marla a eu la bonne idée de leur réserver des massages. Marquer le coup, tout ça. C’est elle qui y va la première, Teddy a insisté sourire crispé aux lèvres, l’absence de son amie lui a permis de souffler un bon coup, d’échanger des messages avec David resté à la maison pour apaiser ses nerfs, d’hésiter plusieurs fois à s’en aller, sans dire au revoir et encore moins merci, comme ça. Il y a dix ans, elle l’aurait fait. Mais là, elle se laisse facilement convaincre de profiter du cadeau. D’ailleurs, en regardant le décor autour d’elle, après toutes les histoires auxquelles elle a eu droit, elle trouve ça carrément logique que Marla ait voulu venir dans un palace pareil. Un vrai château européen. Marla revient en s’extasiant que c’était mer-veil-leux. Des doigts de fée, incroyable. Ted, qui n’a pas très envie de discuter plus que ça avec elle, déclare avec grand enthousiasme qu’elle va y aller tout de suite alors. C’est son tour. Un dernier rire de connivence pour se dire bye, à tout à l’heure, et la voici qui se dirige vers l’endroit indiqué. Elle réalise que sa soupape est fracturée. Elle aurait dû s’enfuir. Une minute de Marla lui a remit les nerfs à vif, le masseur a intérêt à être vraiment très bon parce qu’il y a du boulot pour qu’elle parvienne à décompresser, là. « Je ne sais pas trop ce que vous faites exactement mais il me faudrait votre programme de détente maximale. » Déclaration d’entrée idiote mais elle se fiche de ce que le masseur pourrait bien penser d’elle. Enfin, euh, sa tête lui rappelle quelque chose, non ? « On se connaît ? » lâche-t-elle, faisant fonctionner à vive allure sa mémoire, tellement vite qu’elle le remet en un quart de seconde ce jeune homme, à son travail à elle bien sûr… c’est un client du magasin. Le malaise.
La réceptionniste accueille deux clientes, vous avez également réservé deux massages ? Qu'elle demande confirmation, en tendant deux formulaires relatifs à la santé des deux clientes. Si vous avez des allergies, des inconforts, n'hésitez pas à le signaler. Document tout à fait contractuel, obligatoire pour éviter certaines déconvenues liées aux produits utilisés lors des séances de massage. Quelques minutes plus tard, la réceptionniste accompagne la première dans la chambre dédiée pour. S'il arrive de faire des massages directement dans la chambre des clients, la dernière expérience avec une femme un peu trop désinhibée l'avait poussé à revoir le système. Qui plus est, il est plus pratique de rester au même endroit, ne pas avoir à refaire toute la décoration d'une pièce avant chaque prestation; loin d'être un décorateur d'intérieur, Chase. La pièce, illuminée par des LEDs, que ce soit des néons pour l'ambiance ou des bougies selon le type de massage. L'indispensable enceinte qui règne également sur un meuble. Des tas de produits, et évidemment la table de massage qui se trouvait pile au milieu. Dans la pièce, qui était une ancienne chambre, se trouve également une salle de bain pour se changer. Il y a toute la panoplie : sous-vêtement en plastique, peignoir, serviettes.
Réveil difficile, veille un peu trop chaotique. Complètement à la bourre pour son premier rendez-vous. Il est où déjà ? Certainement pas à Redwood Hills, chez Jayden, ni à l'auberge. Toujours pas de voiture, il fait du stop jusqu'au Point. Comme quoi, sa bonne étoile ne l'a pas encore complètement abandonné. Changement de tenue, un doliprane pour le mal de tête, et un litre d'eau pour purifier l'organisme déshydraté. Au milieu du massage, - heureusement qui ne nécessitait pas qu'il papote – le brun revient un peu à la vie. La jeune femme en sort avec le sourire; lui il entame sa première canette de redbull. On est pas mal. Qu'il songe, regrettant ses excès de la veille, et pourtant, particulièrement certain que ce soir, ce sera sans doute la même chose.
Next. Il salue la deuxième cliente, après qu'il ait lu le formulaire la concernant. Programme de détente maximale ce sera. Qu'il confirme dans un sourire plus grand. Regards qui se croisent, la cliente qui lui demandent s'ils se connaissent. Il secoue négativement la tête. Pas fiable comme jugement puisqu'il a une très mauvaise mémoire. Je crois pas ? Il lui indique la salle de bain, Mais je veux bien méditer là-dessus pendant que vous vous changez, je vous laisse vous défaire de votre habit de lumière, y a des sous-vêtements, et une serviette dans la salle de bain. Je vous attends sagement. Qu'il lui dit sur un ton qui se voulait chaleureux. Il installe la table de massage pendant qu'elle s'éclipse, songeant alors au fait qu'il lui avait semblé familier : rien de précis ne lui vient. Lorsqu'elle réapparaît, il souffle : J'ai une mauvaise mémoire sur le long terme, je suis désolé. Léger rire, pendant qu'il rebondit : Je me rattrape sur le court terme, votre séjour ne se passe pas bien ? Qu'il demande en se voulant commerçant.
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Sujet: Re: le château des destins croisés (chase) Dim 1 Sep - 17:44
Okay. Le cerveau de Teddy compile aussi vite qu’il le peut toutes les informations qu’il possède sur la situation, arbitre et prend une décision quant à l’attitude à avoir : elle est presque certaine que le masseur face à elle est un client du magasin – en même temps, ça n’a rien d’étonnant, Redwood Hills n’est pas très éloignée du Point. Quand on travaille dans un commerce, on peut s’attendre à rencontrer souvent des personnes qu’on conseille et encaisse. Bon, elle aurait préféré ne pas faire ce rapprochement mais dans l’absolu la situation n’est pas si gênante que cela. Pour sa part, le jeune homme déclare ne pas la reconnaître et c’est tant mieux, il vient de lui donner la permission de faire comme si c’était le cas effectivement et de se comporter comme n’importe quelle cliente. Parfait. Ted fait un geste de la main en l’air, pour signifier : peu importe, ne vous donnez pas cette peine. Il lui indique la salle de bain dans laquelle elle s’engouffre pour se changer, et d’où elle lui répond pour qu’il ne se sente pas l’obligation de remettre son visage : « Oh je dois vous confondre, déformation professionnelle. » Elle retourne dans la pièce, qui a tout l’air d’une ancienne chambre reconvertie à cet usage. Malgré la lumière douce et la musique d’ambiance, Teddy trouve l’atmosphère curieuse. Elle n’a pas l’habitude des soins de beauté et se trouve un peu gauche, embarrassée, avec cette serviette si moelleuse nouée sur la poitrine, à ne pas savoir quoi faire de ses deux bras ni où se mettre. Mais elle est là pour se détendre et se faire chouchouter, pas vrai ? Elle se rapproche de la table de massage, mais n’ose pas s’y coucher ou s’y asseoir, quel est le programme de détente maximale au juste ? « Est-ce que vous êtes tenu au secret professionnel, comme les médecins ? » demande-t-elle, avant de poursuivre : « Vous voyez, la personne qui est venue juste avant moi ? » Elle marque une petite pause. Pourtant, la question qu’elle prépare est on ne peut plus spontanée et sincère. « Vous ne l’avez pas trouvée vraiment insupportable ? Ou bien c’est moi qui suis aigrie ? » Le masseur du Point ne se permettra sans doute pas de juger du caractère de deux des clientes de l’établissement mais peut-être que formuler cela à voix haute est une manière pour elle de s’interroger elle-même. « On est venues ensemble et elle m’épuise » ajoute-t-elle, comme ça le jeune homme a toutes les cartes en main pour comprendre à quel point elle a besoin de son fameux programme de détente maximale. « Enfin, si ça peut vous rassurer, elle est revenue en chantant vos louanges. » Qu’il ne se fasse pas de souci pour le jugement de ses compétences, sa direction n’entendra que du bien à son sujet de la bouche de Marla.
Le mal de tête qui passe, la jeune femme qui cherche à le raviver avec une question qui devrait lui faire reconnecter ses deux neuronnes qui étaient morts la veille. Malheureusement, il ne la situe pas. Peut-être parce qu’il s’était souvenu d’une femme enceinte, et là son ventre n’est pas rond. Raison pour laquelle il ne la remet pas dans le bon contexte. Pourtant, il aime se rendre dans cette boutique de jeux-vidéos. Pas vraiment réputé pour sa mémoire, et pendant qu’il l’invite à se déshabiller, l’homme essaie de la situer. En vain. La jeune femme fait marche arrière, en lui expliquant s’être trompée. J’ai une tête qui passe partout. Qu’il souffle, dans un sourire qui se voulait poli; à dire vrai avec sa grande taille, il est plutôt reconnaissable mais ce n’est pas lui qui allait le souligner; peut être pas aussi à son affaire, probablement qu’en étant plus vif, il lui aurait demandé ce qu’elle faisait dans la vie. Sur le moment, tandis qu’elle s’avance vers la table de massage. Il abaisse cette dernière, de manière à être à la taille suffisante pour pouvoir s’y étendre. Il est prêt, si elle l’était. Chase s’apprête à lui suggérer de s’installer, est surpris par sa question. Léger rire contenu. Pas vraiment l’occasion de répondre, de toute façon; rien de bien grave au compteur, docteur. Ce n’est pas le Point, le problème mais celle qui l’accompagnait, à savoir la jeune femme qu’il venait de masser. Bien difficile de juger; en dehors des occasionnels “ça va?” et des salutations cordiales, il n’a pas vraiment eu l’occasion de discuter avec l’autre fille. Oh je vois. Petit signe pour qu’elle vienne s’installer sur le ventre sur la table de massage.
Bien que flatté de savoir qu’elle en était sortie ravie, Chase se concentre sur sa prochaine cliente, prenant évidemment bien au sérieux son rôle, espérant qu’elle aussi, d’une manière ou d’une autre, sortira de cette pièce plus apaisée. Je suis pas tenu au secret professionnel, mais promis j'emmènerai vos confessions dans ma tombe. La voix solennelle, tandis qu’il lui précise : j’ai posé ma main sur une bible imaginaire. Pour jurer, en gros. Une fois installée, il remonte la table, histoire de ne pas se casser le dos, et pendant qu’il prend de l’huile de massage, lui suggère : Vous savez, j’pense qu’il faut vivre ses feels, et si vous avez besoin de ventiler, vous pouvez m’raconter. Pourquoi on est épuisé du coup ? Une petite perche, s’imagine bien qu’il n’y avait rien de bien grave, non ? Et puis, si elle a soudainement une préférence pour le silence, le masseur lui tend une perche : Si vous préférez la musique, c’est okay aussi. Tout lui va, de toute manière, Chase s’adapte. Alors qu’il attend de savoir quel sera le mood de ce massage, il se dirige vers ses jambes; pour commencer à lui masser un pied; la base de tout, puisqu’ils portaient chacun de ses pas.
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Sujet: Re: le château des destins croisés (chase) Sam 14 Sep - 21:31
Ce moment est supposé être dédié à la relaxation, à son bien-être, pourtant Teddy oscille entre la franchise assez directe qui lui est habituelle et un vague inconfort, qui lui, est dû à au moins trois facteurs originels. Premièrement, même si le jeune homme lui assure avoir une tête commune, « passe partout », elle est certaine qu’elle l’a déjà servi au magasin et elle aurait préféré rencontrer un visage inconnu et neutre. Ensuite, elle ne sait pas ce qu’elle est censée faire, maintenant qu’elle s’est changée, elle n’a aucune idée des pas de cette chorégraphie certainement bien réglée, pour la simple et bonne raison qu’elle ne s’était jamais approchée d’aussi près d’une table de massage. Et ça, ça lui rappelle sans cesse que, dernier point : sa meilleure amie du lycée est devenue tellement snob, avec un système de valeurs très différent du sien. Elle aurait dû proposer un simple verre au bar de Redwood, elle se serait trouvée bien plus dans son élément que dans cet hôtel de luxe. Ou ne jamais répondre à son message de reprise de contact. Mais enfin, elle en est là et dans l’immédiat, libérée pour tout le temps du massage du bavardage agaçant de Marla ; elle avisera quoi faire quand le moment sera venu de la rejoindre à nouveau. Le masseur se révèle également plutôt sympathique, ne lui faisant pas remarquer sa gaucherie et l’invitant en toute simplicité à s’installer, avant de l’inviter à se lâcher si elle le souhaite. La table s’élève sous elle, en même temps qu’elle se fend d’un sourire. « Vous mettez quoi, des bruits d’eau et de forêt, ce genre de musique-là ? » C’est l’idée qu’on se fait de musique de détente non ? Teddy trouve tout cela un peu trop cliché pour y tenir ; et puis, sans doute que dans le fond elle ressent le besoin d’exprimer à voix haute tout ce qu’elle a gardé pour elle toute la soirée. « Du coup, vous êtes psy en même temps que masseur ? » Il a saisi son pied. Par réflexe, une brève seconde, elle se raidit. Ça fait drôle, la sensation est quelque peu étrange mais aussi, agréable. Elle réalise que cette partie de son corps est vivante, qu’elle a accumulé des tensions qu’elle ne ressentait avant qu’il ne se mette à essayer de les faire disparaître. Ça la motive à reprendre la parole : « On est épuisé parce que la semaine a été longue, que mon fils fait ses dents, que je pensais passer une soirée incroyable avec une vieille amie mais qu’on n’a plus grand-chose en commun en fait. » Il était d’accord pour qu’elle se lâche, le voilà servi, et bon courage à lui pour faire semblant de s’intéresser à la vie de cette cliente parmi toutes les autres, juste assez pour avoir l’air poli. Ted reste songeuse un quart de seconde, reprend : « Je sais pas si vous voyez ce genre de retrouvailles où on réalise que les gens sont devenus trop différents, vous avez l’air plutôt jeune, si vous me permettez. »
Il est temps de faire ce pourquoi il était payé, à savoir un massage. Le temps que la jeune femme s’installe, et qu’il règle les derniers ajustements techniques. Il est plutôt flexible, Chase quant au déroulé du massage. Instinctif, ou éponge émotionnelle, choisissez ce que vous voulez, Chase sent que la cliente a l’air d’être tendue. Voulait-elle partager ses pensées ou tout simplement se contenter de se détendre avec une playlist détente. Peu importait ce qu’elle choisissait, le masseur s’adapte facilement. Le mal de crâne qui se dissipe gentiment et une vie qui recommence dans son regard. Avant de se déterminer, la jeune femme qui veut savoir quel était le type de musique qu’il passait. L’homme conciliant qui hausse les épaules. Ouais, des sons un peu chill comme ça, ou sinon, si vous avez une préférence, je m’adapte. En somme, il s’en fout en fait. Il n’est pas chiant, aime la musique d’une manière générale. S’autorise une petite plaisanterie pour la bonne forme : Je suis ouvert, après… pas sûr que de la techno ou du heavy metal aident à se détendre mais qui sait ? Le choix de la laisser choisir un style en particulier si cela pouvait l’aider. Parfois, d’imposer pouvait également aider quand l’esprit est trop rempli d’autres décisions à prendre. Franchement ouais, j’pense on a tous un côté un peu psy, quand ça nous concerne pas vraiment, non ? Un sourire tandis qu’il commence à masser son pied. Il sent que la brune se crispe un peu. Toujours plus doué pour donner des conseils que de les appliquer lui-même. C’est ce qu’il voulait dire par là. Un peu philosophe, un peu sage à ses heures perdues. Un pied, une cheville. Il l’écoute lui parler d’une semaine longue, d’un fils qui faisait ses dents et de retrouvailles avec une ancienne amie. Il grimace. Il accueille volontiers sa remarque sur son air jeune, pas qu’elle ait l’air plus marquée par la vie non plus; mais s’imagine aisément qu’ils ne vivaient pas les mêmes expériences, principalement parce qu’elle avait parlé de son fils. Léger rire. Vous pouvez m’imaginer comme un vieux-sage si ça peut aider. Propose-t-il simplement en guise de compensation. On s’adapte, on s’adapte. Mains expertes qui remontent le long de son mollet alors qu’il partage son expérience : Ouais, des fois les années passent, soit t’es toujours pote avec eux mais tu sais plus trop pourquoi au fond, ou soit ouais, ça arrive qu’en essayant de rattraper l’temps perdu on voit que ça vibe pas de fou. Il hausse les épaules. J’sais pas, c’était si pire que ça ? Des fois c’est juste un moment, ou si ça se trouve elle-même a ses propres trucs de son côté qui explique peut être le fossé avec ce que vous vous vivez, j’sais pas si ça a du sens ? Du genre à avoir du mal à faire le tri, Chase, qui donne des chances, et des chances et des chances. Il est investi le curieux, dans la vie des autres, du type à être dans le moment présent. Il l’interroge davantage : Du coup c’est quoi le plan ? Vous passez tout le week end ensemble ou… ? Histoire d’établir l’étendue des dégâts à venir si elle en avait déjà marre maintenant.
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Sujet: Re: le château des destins croisés (chase) Dim 29 Sep - 17:38
La culture de Teddy s’étant essentiellement forgée au cours des heures passées face à l’écran de la télé chez ses parents, sa représentation de beaucoup de choses est très clichée, et cela vaut aussi pour les massages détente. Forcément, s’il lance de la musique, ça va être des bruits de cascade d’eau, de vent dans les feuillages, des chants d’oiseaux ? Forcément. Peut-être même qu’il y aura des murmures façon ASMR dans ce fond supposé lui rappeler la nature. Elle n’est pas sûre de se retenir de rire si elle entend cela, pour être honnête. C’est toujours drôle, au sens d’étrange, de se trouver soi-même au cœur d’une scène de téléfilm. « Ça défoule, vous trouvez pas ? On vous le recommande pas dans votre… école de masseurs ? » Plus orientée rock que méditation, Ted a aussi tendance à en faire trop pour la jouer toujours provocation, et ne pas craindre de faire preuve d’une ignorance presque crasse. Il y a des écoles pour devenir masseur ? On leur dispense peut-être même de longs cours de psychologie humaine et de méthodes de gestion des relation avec les clients. Toujours poli, l’employé dont elle ignore le nom l’invite à relâcher ses nerfs, y compris s’il le faut à lui confier ses griefs envers son ex meilleure amie, dont il se fiche probablement, mais bon, il est poli. Et peut-être un peu psy quand ça ne le concerne pas. « Je prends si vous avez des conseils de grand sage en-dehors de l’affaire » déclare-t-elle, en relevant un peu sa tête, ça la perturbe de discuter avec quelqu’un qui se trouve dans son dos, en train de masser ses mollets pour le moment, même si elle doit aussi avouer que c’est plutôt agréable en fait. Bon, voilà, il est sûrement plus jeune mais propose de jouer le rôle du sage pour cette séance. Ça lui convient, l’âge n’est qu’un chiffre et dans le fond elle a un peu envie de parler. Le masseur se montre plutôt investi dans la conversation et développe tous les cas dans lesquels sa conclusion s’applique : les amitiés, parfois, vivent mal le temps, voire la distance. Il propose même un embryon d’explication au fossé creusé par les années entre Marla et elle, mais Teddy fait la moue contre la table de massage. « Je sais pas. Elle vous a dit des trucs ? À part que vous êtes formidable et tout ça. » Pas tellement douée pour mettre de l’eau dans son vin et se montrer patiente, voire même compréhensive, lorsque ses nerfs sont échauffés, elle esquisse une grimace en s’imaginant passer deux jours dans la même atmosphère que les deux dernières heures. « Pfiou, heureusement non, juste ce soir et le petit-déjeuner demain matin. Il paraît que vos porridges sont les meilleurs de la région, ou vos pancakes, je sais plus trop. » Il peut lui déballer les arguments de vente de l’hôtel si c’est ce que sa hiérarchie attend de lui à cet instant, c’est ok. « Juste au cas où, vous avez des sorties de secours un peu cachées quelque part ? » Ce serait très puéril – et ingrat – de sa part de s’enfuir mais bon, ça peut être bon à savoir.
Sympathique le masseur qui veut bien s’adapter si la musique proposée ne lui plait pas. Suggère de la laisser choisir, mais mentionne tout de même qu’il n’est pas certain que des musiques criantes allaient l’aider à se détendre. Petite plaisanterie; pas vraiment d’envies manifestées de la part de la cliente. Chase grimace en l’entendant hésiter sur une école de masseurs , ça sonne un peu réducteur mais il n’en dira rien; habitué à la maladresse de ceux qui parlent sans réfléchir. Ouais… mais c’est pas vraiment le but d’un massage, de se défouler ? Haussement d’épaules, tandis qu’il change finalement de sujet, laisse la musique telle quelle, et reporte son attention sur la jeune femme tendue. Poli, quand il ne bronche pas, préfère réagir avec humour; léger toujours le garçon qui veut bien se la jouer vieux sage pour l’heure. Il sourit quand elle accepte - le brun qui poursuit son massage, sans avoir réellement de conseils de grand-sage à donner à chaud, en dehors de l’affaire qu’il ignore toujours d’ailleurs. Le musicien qui écoute finalement la cliente mentionner une amitié qui s’était effritée avec le temps, perdues de vue, et le constat qu’elles n’ont plus grand chose en commun à présent. ça arrive, songeait-il, bien que ce soit évidemment dommage. Bon avocat du diable qui essaie de trouver des excuses en se basant sur le peu d’informations qu’il avait eues de la part de l’inconnue sur sa table de massage. Propose quelque chose, un début d’explication, une phase de vie qui n’est pas synchro avec celle que son amie vivait actuellement. Il patauge, lui demande tout de même si ça a du sens. Je ne sais pas. Qu’elle lui répond. Bon. Elle lui demande si elle lui avait dit quelque chose. Pas envie de se retrouver au milieu d’un drama, le brun qui regrette soudainement ne pas s’être contenté de la masser avec la simple musique en guise de bruit de fond. Il se pince la lèvre inférieure, gêné. Heu non elle ne m’a rien dit je disais juste ça comme ça. Malaise. On retient un soupir tandis qu’on remonte le long de son dos, priant pour que les minutes s’accélèrent. Pourtant, il reprend la parole; aurait pu simplement lâcher l’affaire, comme quoi, il aime bien se faire du mal aussi. Pas vraiment good vibes la brunette qui est soulagée de se contenter de passer qu'un bref moment en sa compagnie. Oui la cuisine est excellente, les pâtisseries sont une dinguerie. Juste un masseur indépendant au fond, mais de ce qu’il avait pu goûter en grattant l’amitié dans les cuisines, n’avait pas à se plaindre. ça fait au moins quelque chose de positif, paraît qu’on a le coeur plus léger quand on a le ventre rempli, ou quelque chose comme ça… ? On improvise clairement à ce stade. Non déso, c’est juste pour les employés qu’il songe un instant, mais l’homme qui ne se permettra jamais, se contente de souffler un : Je suis sûr que ça va bien se passer, vous allez ressortir d’ici toute détendue ! Presque à plaindre, l’autre fille qui avait l’air beaucoup plus solaire.
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Sujet: Re: le château des destins croisés (chase) Sam 19 Oct - 20:50
Ted ne s’y attendait pas vraiment, elle était là, c’est-à-dire sur la table de massage, mais pas tellement là non plus, l’esprit plutôt tourné vers l’heure passée et ce moment de gêne intense et de colère montante, même, passée avec son ex meilleure amie perdue de vue depuis des siècles, le temps d’avoir douze autres vies. Sur cette table de massage, perturbant certainement le déroulement habituel de la pratique, avec sa tendance à vouloir se tourner pour regarder le professionnel quand elle s’adresse à lui, cette logorrhée incontrôlée sous laquelle elle le noie, au lieu de simplement se taire et d’écouter des chants d’oiseaux et des bruits de cascade, souffler un coup, être une adulte et profiter. Il le lui a dit – pas dans ces termes mais on pourrait le formuler ainsi, pourquoi pas – un soin détente n’a rien à voir avec une séance défouloir, un cours de boxe ou une session de cris tout en haut d’une falaise. Sur le moment d’ailleurs, Teddy ne comprend pas, et manque lui demander directement quel est le but si ce n’est pas celui-là, comment relâcher les tensions autrement après tout ? Mais elle ne le fait pas, parfois on change d’idée à peine avant d’ouvrir la bouche. Elle laisse de plus en plus aller mollement sa tête contre la table, c’est très curieux et c’est inattendu – mais petit à petit et sans qu’elle s’en rende compte, elle obtient sa réponse. La différence entre le défoulement et la détente, c’est ce qu’elle ressent là. Enfin, ils continuent de discuter tout de même, le masseur acceptant de bonne grâce, du moins de manière suffisamment convaincante, de s’improviser grand sage et de lui dispenser ses conseils ou quelques phrases supposées l’inciter à être philosophe. Y a rien de dramatique à ce qui lui arrive – c’est la vie – d’ailleurs toute la publicité à propos de l’hôtel est amplement méritée, la bouffe est délicieuse – ça lui fera du bien – allez, elle commence à y croire. « Je crois que j’étais juste, un peu, un peu triste, en fait » se laisse aller à déclarer Teddy, d’un ton beaucoup plus doux que celui qu’elle employait un peu plus tôt. Sa petite vie n’intéresse sans doute pas le masseur qui s’empressera de soupirer et l’oublier dès qu’elle aura franchi le seuil de la pièce (à moins qu’il ne parle d’elle comme d’une cliente très chiante qu’il a eue aujourd’hui, à allez savoir qui), mais évoquer tout cela – se plaindre – lui a fait du bien. La combinaison parole et massage a été plutôt concluante sur elle. Et d’ailleurs, elle commence à le réaliser. « Vous auriez des… trucs, des sortes d’astuce, pour se détendre, quand je m’énerve comme ça ? » demande-t-elle ; il doit vraiment avoir l’impression qu’elle s’est crue chez le psy.
Conflit interne. Pas le moment le plus fluide - ne sait pas si c’est la fatigue accumulée ou l’échange, ou les deux, mais Chase n’est pas vraiment à son aise, surtout lorsqu’il craint d’être soudainement pris à parti entre deux amies dont il ne connaissait absolument rien; ça lui apprendra au fond à vouloir discuter, pipelette qui n’aime pas le conflit et qui préfèrerait que tout le monde s’aime et vibe dans le plus grand des calmes. Une vision de bisounours évidemment, et c’est sans doute parce que son monde s’est assombri que le barman se sent aussi déphasé d’une manière générale. Besoin de se sentir léger. Peut être besoin d’un massage aussi au final. Se retrouve donc à vendre les mérites du rayon pâtisserie; sourit parce qu’il est certain que ça ferait plaisir à Jayden de l’entendre parler de la sorte. Il le mérite, lui qui sait manier les fourneaux comme personne; vraiment. Espère qu’à défaut, la cliente aura des bons souvenirs gustatifs. Pas de porte de sortie, même pas pour l’employé qui ne sait plus vraiment quoi lui dire et qui ne serait pas contre le fait de finir ce massage dans le silence, ou plutôt dans l’ambiance qui se voulait apaisante. S’il n’était pas concentré sur son dos, peut être qu’il allumerait une vraie bougie. Petit adage du jour, concernant le fait d’avoir le ventre plein, paraît que a allège le coeur, sentiment d’avoir une jeune femme sur la table qui en avait gros sur la patate. Chase qui se pince la lèvre quand elle confie avoir été un peu triste. A ce stade, se retient de lui poser des questions, craignant toujours un autre malaise. Qui plus est, ça ne le regardait pas vraiment. Je comprends. Qu’il dit lui aussi avec douceur, pourrait étayer un peu plus mais hésite toujours. L’indécis qui ne sait plus trop comment prendre cet échange.
Après le dos, ce sont les épaules qu’il masse, plus discret, moins dans l’étalage d’une science qu’il ne connaît finalement pas tant que ça; autant se reposer sur les valeurs sûres, à savoir ses mains qui savaient, quant à elles, ce qu'elles faisaient. Mains qui remontent finalement jusqu’à sa nuque; des tensions c’est sûr qu’il pouvait les ressentir. Heu, hm… j’pense vous pouvez essayer de vous recentrez, genre prendre de profondes inspirations, surtout si vous êtes pas vraiment habituée à faire ce genre d’exercices, ça peut vous occuper l’esprit, laisser la colère partir comme elle est venue : rapidement. Souffler un coup, en d’autres termes. Pas vraiment assuré, un peu peur de se faire envoyer balader à ce stade. Fumer un joint, ce serait aussi une autre alternative. S’éloigne, quelques instants plus tard pour se rincer les mains, il se pince la lèvre inférieure, se sent un peu idiot, en balançant une phrase qu’il a pourtant l’habitude de dire. Et voilà, jesperequeçaaquandmêmeété. Qu’il souffle, la main qui se positionne sur sa propre nuque tandis qu’il baisse la table électrique pour qu’elle puisse être à la bonne hauteur. Vous pouvez vous rhabiller tranquillement dans la même pièce que tout à l’heure, aucune pression. Qu’il ajoute ensuite quand leurs regards finissent par se croiser. Envie de fumer.
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La réceptionniste accueille deux clientes, vous avez également réservé deux massages ? Qu'elle demande confirmation, en tendant deux formulaires relatifs à la santé des deux clientes. Si vous avez des allergies, des inconforts, n'hésitez pas à le signaler. Document tout à fait contractuel, obligatoire pour éviter certaines déconvenues liées aux produits utilisés lors des séances de massage. Quelques minutes plus tard, la réceptionniste accompagne la première dans la chambre dédiée pour. S'il arrive de faire des massages directement dans la chambre des clients, la dernière expérience avec une femme un peu trop désinhibée l'avait poussé à revoir le système. Qui plus est, il est plus pratique de rester au même endroit, ne pas avoir à refaire toute la décoration d'une pièce avant chaque prestation; loin d'être un décorateur d'intérieur, Chase. La pièce, illuminée par des LEDs, que ce soit des néons pour l'ambiance ou des bougies selon le type de massage. L'indispensable enceinte qui règne également sur un meuble. Des tas de produits, et évidemment la table de massage qui se trouvait pile au milieu. Dans la pièce, qui était une ancienne chambre, se trouve également une salle de bain pour se changer. Il y a toute la panoplie : sous-vêtement en plastique, peignoir, serviettes. 
