Immobile, le nez en l’air, Rigel se tenait devant le grand portail de la communauté religieuse, ou ce qui devait faire office de porte d’entrée. Elle n’osait ni sonner, ni frapper, ne sachant pas quelle était la procédure à suivre, ni même si elle avait vraiment le droit de se tenir là. Dans l’esprit de cette religion, il y avait quelque chose qui l’intimidait toujours beaucoup. Comme si une force plus grande se tenait quelque part, l’observant, et jugeant chacun de ses pas. Parfois, elle se rendait pourtant à la messe avec ses grands-parents. C’était d’ailleurs là-bas qu’elle avait fait la connaissance d’Almina. Néanmoins, ce sentiment de gêne ne passait pas. Elle serra la lanière de son sac à deux mains et fixa encore longtemps l’entrée avant de songer que tout cela était ridicule. Qu’elle se manifeste ! Et on lui dirait bien ce qu’il en était de toute façon…
Alors, commença une nouvelle quête après celle purement intellectuelle. Elle chercha une sonnette, une cloche. Quelque chose. C’était étrange. La communauté semblait se tenir hors du temps. Pourtant, elle appartenait à une paroisse relativement dynamique dans les environs... La solution pour la jeune étudiante fut donc de frapper. Deux petits coups secs. Puis d’attendre. Elle venait tout spécialement pour voir son amie Almina et lui remettre un présent. Amie, c’était peut-être un grand mot car elles se voyaient encore trop peu souvent ! Pourtant, une entente simple et profonde semblait s’être tissées en elles. Et, à vrai dire, si cela n’était pas le cas, Rigel ne se tiendrait pas là avec un cadeau surprise pour la jeune religieuse.
Dans son dos, le vent venait effleurer la surface des champs et jouait dans les branches de quelques arbres. En fond sonore, on ne bénéficiait que du chant des oiseaux. C’était paisible et calme. Pourtant, tout à ses questionnements sur sa posture et sur celle à tenir, Rigel ne profitait pas de ce contexte ni de ces instants de paix. Elle attendait, frappa à nouveau, se recula de quelques pas. Devait-elle essayer d’entrer ?
Au moment où elle posait les mains sur la poignée, la tournait pour voir si la porte cédait, elle entendit des pas de l’autre côté. Sa main s’éloigna, se raccrocha à son sac et elle guetta l’ouverture. Elle connaissait son discours par cœur. « Bonjour, je viens pour Almina Curtis. Est-il possible de lui remettre un présent en main propre ? » Discours tout fait. Respiration coupée. Il ne fallait pas qu'elle oublie la politesse ! S'il vous plait, s'il vous plait... Et voilà que la porte du noviciat s’ouvrait.
La personne qui lui ouvrit fut dépositaire des propos confus de la jeune femme, pour une demande en apparence si simple. Le message fut toutefois compris et on indiqua à Rigel où elle pourrait trouver Almina. Pour cela, il fallait se diriger vers l'église. Dans la cour près de celle-ci se trouvait la maison de fonction du pasteur Asael O'Neil. C'est là qu'habitait celle qu'elle était venue voir en vérité. Après des remerciements beaucoup trop empressés, Rigel s'éloigna donc, trouvant la bonne destination sans peine et avec une un peu plus grande assurance. Enfin ça, c'était avant de se retrouver devant la porte de la demeure et d'avoir à frapper chez le pasteur lui-même. Elle le fit pourtant.
Toc toc toc.
C'était donc au tour d'Almina d'entrer en scène...
Sujet: Re: Coming to break the silence Ven 8 Nov - 17:49
Coming to break the silence.
Eglise bondée. Mains jointes, chapelet se frayant un chemin entre les doigts entrelacés. Prière sur le bout des lèvres, dévotion et ferveur. Espoir de rédemption. Sœur Almina est en pleine communion avec son Sauveur et rien ou presque n’aurait pu la faire sortir de sa transe. Le démon qui convoitait son âme ne l’avait pas suivi entre les murs du bâtiment sacré. Ici elle était libre. Elle ouvrit un œil et contempla les partisans se recueillir tous ensemble, quelque chose de mystique et de sacré fulminait dans son cœur. Son regard trouble croisa celui des statues de marbre et l’émotion lui serra la gorge. Elle ne pouvait s’empêcher de songer à ce jour bénit où elle se rua dans la première église en Angleterre. Acculée et brisée, en larmes, désespérée. Dieu avait guidé ses pas lourds dans Sa Maison. Il avait entendu sa peine et sa douleur et lui avait tendu la main. Mina avait regardé ses mêmes statues avec des yeux rouges et affligés et son cœur avait soudain chanté sans comprendre pourquoi. Elle avait reçu l’appel divin, une illumination, une grâce qu’elle garderait dans son cœur jusqu’à son dernier souffle. Les railleries s’étaient évanouies, elle n’entendait plus que des louanges et des cantiques. Elle avait pardonné, son cœur débordait de gratitude et d’altruisme. Plus de haine, plus de rancœur, plus d’injustice. Après la messe, quelques paroissiens la sollicitèrent, c’était magique. Elle devenait enfin quelqu’un sur qui l’on pouvait compter, quelqu’un proche de Dieu, une figure rassurante à qui l’on se confiait. Pour une jeune femme qui n’avait jamais connu l’amitié en dehors des murs épais du couvent, cette confiance aveugle avait une saveur particulière. Bénits soient les fidèles qui avaient besoin d’elle… Elle se flagella mentalement en songeant que c’était sans doute un péché d’orgueil qui l’animait, un autre sur sa liste… Une paroissienne qu’elle avait rencontrée dès son arrivé à Redwood lui emboita le pas jusqu’à ses pénates. Le chemin n’était pas long, Mina vivait dans la petite maison de fonction de l’église avec le pasteur Asael, quelques enjambées suffirent pour atteindre la maisonnette aux planches de bois blancs partiellement écaillées par le temps.
« Bonne journée ma sœur ! », chantonna la jeune femme qui l’avait accompagnée jusqu’ici.
« A vous aussi, Dieu vous bénisse ! ». Direction la cuisine pour récupérer son large panier en osier, elle se sentait d’humeur à communier avec un brin de nature. Elle avait rarement eu l’occasion de le faire en Angleterre, là-bas dans son couvent, elle avait plutôt été attitrée aux tâches ménagères. Soudain, on frappa à la porte. Une jeune femme qui ne paraissait guerre plus âgée qu’elle se présenta les mains chargées. « Bonjour, je viens pour Almina Curtis. Est-il possible de lui remettre un présent en main propre ? S'il vous plait, s'il vous plait... » La jeune nonne cligna des yeux, un peu hébétée et afficha un large sourire.
« Bonjour, je… Je suis Almina Curtis. Je ne crois pas avoir eu le plaisir de faire votre connaissance. », chantonna-t-elle à l’inconnu sur le pas de sa porte.
Don't ever take a single second to breathe, they're going to send me on a murdering spree. I can not wait to dance upon your grave.They don't even have a soul left to be saved. You would eat your young. We swam among the northern lights, and hid beyond the edge of night. Waiting for the dawn to come and sang a song to save us all. I am alive I'm just playing dead. I'm going to say what should have never been said.The giants of the world crashing down. The end is near I hear the trumpets sound
(c) rainmaker
Rigel Holmes
-- membre qu'on adore --
PERSONNAGE
“Write me of hope and love, and hearts that endured.”
LITTLE TALKS : 34
PSEUDO : Souris
AVATAR : Emma Myers
CREDITS : Wanky, av. Ghibli, gif.
ÂGE : 22
QUARTIER : Farming Area
MÉTIER : Etudiante en médecine & baby-oldy-sicky sitter
COEUR : Silent song in the jukebox
INTERVENTIONS RL : Oui
INFOS RP
Sujet: Re: Coming to break the silence Ven 15 Nov - 14:13
Rigel n’avait pas assisté à la messe qui s’était tenue ce jour. A vrai dire, elle n’y allait que pour accompagner ses grands-parents, et un peu moins par obligation depuis qu’elle avait fait la connaissance d’Almina. Mais, étonnée de ne pas être reconnue, son cœur manqua un battement. Et avec tout autant d’hébétement, elle fixa la jeune nonne en se questionnant sur le monde dans lequel elle se trouvait réellement. Mais, pas de doute, elle était bien là, et nulle part ailleurs. Peut-être, seulement, que l’amitié qu’elle avait cru tisser n’était que factice. De nombreuses personnes devaient saluer la jeune femme. De plus, elle assistait pour sa part à toutes les réunions religieuses. Alors, celle qui pour Rigel était une rencontre particulière n’était peut-être, à l’inverse, qu’un visage dans la foule la concernant. Gênée, et un peu vexée malgré elle, elle fut tentée de tourner les talons. Mais son orgueil fut bien vite chassé par de plus nobles sentiments. Le mieux était de se présenter et de voir si son visage revenait en mémoire à la sœur.
« Je suis Rigel Holmes. Nous nous sommes rencontrées en quelques occasions à la messe du dimanche. »
Elle n’ajouta pas qu’il leur était arrivé deux ou trois fois de discuter un peu, et même d’échanger brièvement sur des thèmes bien en dehors du champ conventionnel du lieu symbolique et sacré qui les avait réunis. Farouchement, la jeune étudiante rangea aussi le cadeau apporté sous l’un de ses bras et attendit quelques secondes. Pendant ce bref laps de temps, comme suspendu dans l’univers, son regard se posa sur le visage d’Almina, sans s’en détacher. De ses grands yeux bleu clair, joyeux et presque lunaires, elle nota un fait étrange. Almina lui paraissait si jeune, si pleine de vie. Alors… Pourquoi ce choix de retraite éternelle et de dévotion à une grande entité ? Elle ne la jugeait pas, non. Elle se questionnait. Et se demandait, aussi, à quoi ressemblait l’autre jeune fille avant ses vœux. Aimait-elle courir dans les près ? Partir à l’aventure dans quelque forêt ? S’émerveiller à la lecture d’un roman fantastique ? Car quelque chose d’intriguant brillait dans les yeux de la jeune sœur. C’est d’ailleurs cela qui poussa finalement Rigel à détourner le regard.
« Ce n’est pas grave si tu ne me reconnais pas. Ou… Vous. »
Devait-elle la vouvoyer du fait de son statut ? Maintenant que la gêne s’installait, Rigel perdait un peu du naturel qui aurait dû les rapprocher du fait de leur âge. « Vous voyez tellement de monde. Je comprends… » Craignant véritablement de déranger, assez peu courageuse pour s’imposer plus, elle leva une main et pointa le petit chemin dans son dos. Celui qui l’avait mené en ce lieu. « Je… Je vais y aller alors. Pardon. J’aurais dû prévenir. » Sur ces mots, elle commença alors à se détourner. Le regard bas et les lèvres pincées, dissimulant embarras et regrets.