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où es-tu, monde admirable (nova)

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Katey Swanson
-- un cœur simple --
Katey Swanson

PERSONNAGE
où es-tu, monde admirable (nova) P0kh
LITTLE TALKS : 2591
PSEUDO : mellon collie (leina)
AVATAR : anya taylor-joy.
CREDITS : fassylover (avatar) soeurdelune (icon) gracie abrams (citation)
ALTER-EGO : teddy, alana & charlotte.
ÂGE : 31
QUARTIER : 13 willow street, un petit appartement avec ses deux chats.
MÉTIER : secrétaire de mairie.
COEUR : rempli d'amour pour l'univers.
INTERVENTIONS RL : oui.
INFOS RP

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MessageSujet: où es-tu, monde admirable (nova) où es-tu, monde admirable (nova) EmptyMar 7 Nov - 10:44


où es-tu, monde admirable

Elle n’a pas tout compris et sa collègue n’a pas pris le temps de lui faire répéter l’histoire pour s’assurer que c’était bon ; elle est partie comme une flèche, l’école l’avait appelée, sa fille était malade et puis même s’il n’y avait pas eu ça, elle serait sûrement partie plus tôt quand même, on se gelait dans ce bâtiment ! Bon courage, Kate. Ah, et, merci au fait. Bonne soirée. Et Katey, grelottante, s’est dirigée vers la bouilloire pour préparer une énorme quantité de thé qu’elle devra boire toute seule, en essayant de se rappeler toutes les explications de sa collègue. Ça ressemble à une suite d’évènements improbables, pourtant les choses inattendues se produisent toujours toutes en même temps. Donc, reprenons : ce matin, quand elle est arrivée, elle a appris que le chauffage était tombé en panne, et comme elle venait juste de marcher elle ne supposait pas qu’elle aurait aussi froid, après plusieurs heures assise derrière son bureau. À l’heure qu’il est, elle sent à peine ses doigts et le bout de son nez. Tout le monde aurait pu rentrer chez soi face à ces conditions de travail difficiles, mais voilà : sa collègue lui a raconté qu’elle avait eu une réponse de l’autrice de Sherbrooke, tu sais, celle qui n’a pas le téléphone ni internet ni rien ! Elle a dit qu’elle pouvait venir aujourd’hui, plutôt en fin d’après-midi, si les conditions météo sont assez favorables pour qu’elle prenne la route et que son horoscope va dans ce sens lui aussi. Un peu compliquée cette dame non ? On aurait dû proposer à l’autre qu’on avait vu de faire la conférence et les interventions à l’école… Katey a répondu que c’était super qu’elle puisse venir, qu’elles devaient s’en réjouir même si ça n’était pas terrible de l’accueillir sans chauffage… Et puis, la fille de sa collègue malade, tu peux rester pour voir si l’autrice vient, merci beaucoup. Bon courage. Katey regarde régulièrement la météo pour établir des pronostics, après cinq heures y a-t-il encore des chances pour qu’elle arrive ? Les mains fermées autour de sa tasse de thé chaude, elle reprend courage et se dit qu’elle va attendre encore un peu. Parce qu’il y a une frontière entre Sherbrooke et Redwood Hills, elle croit que c’est très loin, à une journée complète de route au moins. Après un tel périple, elles ne peuvent pas laisser leur invitée devant une porte close ! Elle serre les dents pour éviter qu’elles claquent. C’est embêtant de ne pas pouvoir la contacter tout de même… quelle heure est-il ? Allez, encore un peu…
Elle a abandonné son bureau, elle aurait trop peur qu’on la retrouve demain matin complètement gelée derrière… est-ce que quelqu’un sera disponible pour venir réparer le chauffage rapidement d’ailleurs ? Oh elle l’espère… Et elle erre dans les couloirs et dans le hall pour rester en mouvement, et elle a honte de penser qu’elle va faire entrer quelqu’un dans cette glaciaire… Derrière les vitres, dans la nuit tombante, elle croit qu’il pleut. Bon, au moins elles seront à l’abri… Elle n’arrête pas de revenir dans le hall, elle a peur à chaque fois qu’elle s’éloigne que la porte s’ouvre sur l’autrice trempée… mais quand elle revient sur ses pas, la porte est toujours close, et personne n’est entré.

La porte claque, il n’y a pas de doute à avoir. Katey court presque dans le couloir, elle n’en croit pas ses yeux lorsqu’elle voit quelqu’un, quelqu’un enfin ! Elle explose de joie. « Oh bonsoir ! Je suis si contente que vous soyez là ! Vous avez fait bon voyage ? Je suis vraiment désolée, le chauffage est en panne, c’est terrible… je peux vous faire un thé, si vous voulez ? Ou un café ? Venez, entrez, il pleut fort dehors j’ai l’impression ? Merci beaucoup d’être venue malgré le temps ! » Elle ne laisse pas sa visiteuse en placer une. « J’oubliais, je suis bête, je suis Katey, ce n’est pas avec moi que vous avez échangé mais ma collègue a dû s’absenter. » Elle n’a pas pensé une seule seconde que la personne qui vient d’arriver pouvait ne pas être l’autrice tant attendue… ni qu’elle a l’air bien jeune, d’ailleurs, pour une femme censée être née à la fin des années cinquante…



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i know it won't work like that.


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Nova Collins
-- bouquet de pleurs --
Nova Collins

PERSONNAGE
-- she is brave and strong and
broken all at once.
où es-tu, monde admirable (nova) C5073404aa94d620ab7e124adde715b2
LITTLE TALKS : 1002
PSEUDO : Megg'
AVATAR : Emma Mackey
CREDITS : monocle (vava), Anna Funder (quote), poughkeepsie -ex crack in time (sign).
ALTER-EGO : Boys, Boys, Boys (Jamie, Owen & Saul)
ÂGE : 31
QUARTIER : Waterfall Avenue, une chambre au Woodhaven Inn qu'elle partage avec Poe (le chat).
MÉTIER : Ancienne AS, nom de code pour Assistante Sociale. Actuellement en 'pleine remise en question', le code pour nervous breakdown.
COEUR : pur (rigole stp)
INTERVENTIONS RL : oui
INFOS RP

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MessageSujet: Re: où es-tu, monde admirable (nova) où es-tu, monde admirable (nova) EmptyDim 24 Déc - 14:18



 
{ où es-tu, monde admirable ? }
@Katey Swanson


Corine tire sacrément la langue. Faut dire qu’elle tire depuis Chicago, la Corine. Et pas que la langue, donc, les roues aussi. Corine, c’est la Chevrolet Corvair de Nova. Son caprice raisonnable, rivale malheureuse de la légendaire Ford Mustang qu’elle n’aurait de toute façon pas pu se payer. Des années qu’elle se la traine, depuis la fin de ses études. Des années qu’elle dénote au milieu des SUV et qu’elle amuse les gosses dont elle s’occupe -s’occupait. Elle a bien du mal à s’y faire. À son bord, elle a ramassé son copilote voilà déjà deux hivers. Sur le siège passager, comme Nova plus rien chez lui ne pourrait le relier à la rue qui l’a vu naitre.  
La pluie fait un boucan pas possible sur la capote du toit, le chat miaule -je sais je sais, la conductrice aussi s’impatiente et les essuie-glaces peinent à suivre le rythme. Et puis la nuit va tomber. Mais derrière le volant Nova tient bon, matraque les pédales. Pitié, me plante pas à l’entrée de la ville. On y est presque. Trop peur si elle s’arrête le temps que la pluie passe que la voiture ne redémarre pas.
Welcome to REDWOOD HILLS  où es-tu, monde admirable (nova) 1f304
Et la Corvair la plante là. Un truc a claqué à l’arrière, un truc qui lui a été fatal. Le bruit n’a laissé aucun doute possible. Fait chier. Poe a bondi sur la banquette, les pattes avant sur la plateforme. Les allers-retours s’ajoutent aux miaulements et Redwood est droit devant, juste derrière ce petit pont en bois -typique, elle imagine. Ça lui est bien égal maintenant, il pleut des cordes et elle sait qu’elle va devoir sortir, marcher sous la pluie avec l’animal là derrière et qu’elle ne pourra pas prendre toutes ses affaires. Ou tu peux toujours te jeter dans le ravin. Un tantinet dramatique Nova, mais après des heures à conduire, la boule au ventre grandissant à chaque kilomètre avalé sous les roues, elle est à deux doigts de voir dans cette mésaventure un signe du destin. Peut-être qu’elle ne devrait pas être là. C’est trop tard.
Un moment, le temps comme suspendu ; court, long, les deux à la fois, elle reste bloquée là, les yeux sur le toit, les goutes qu’elle s’attend à voir passer au travers à tout moment, imperméable au temps qui passe. Le retour en arrière est impossible, devant elle le mauvais présage. Nova n’a nulle part où aller. Elle ferme les yeux une seconde, ou deux, ou trois, prend une grande inspiration et sort d’un coup.

Les sacs empilés sur l’épaule, le chat prostré au fond de sa boîte qui ne proteste plus et le col de son manteau remonté jusqu’au nez qui ne l’a de toute évidence pas protégée de la pluie. Détrempée, ses cheveux et ses chaussures dégoulinent. C'est dans cet état lamentable qu’elle se réfugie dans le premier bâtiment qu’elle a pu identifier malgré le noir et la pluie : la mairie. À l’intérieur, elle s’attend à sentir le contraste avec le froid dehors. Mais rien ne vient, si ce n’est la sensation que l’eau se transforme en glace sur le moindre bout de tissu qu’elle porte et que d’ici trente secondes on ne pourra plus la décoller du sol auquel elle se sera soudée, cette expression toute crispée sur la face. Elle doit ressembler à une vieille de quatre-vingt ans quand elle se penche pour poser Poe au sol, élargissant la flaque d’eau à ses pieds. Dans le mouvement, tous ses autres sacs dégringolent. Elle ne lutte même plus.
Elle n’entend pas courir, ce n’est que maintenant qu’elle commence à réaliser qu'il n’y a personne. Elle ne sait pas encore quoi en penser. Pas le temps, car en fait si, il y a quelqu’un, une jeune femme blonde. Elle ne s’est sûrement pas téléportée devant elle. Si contente que vous soyez là. Quoi ? « Moi ? » Elle doute qu’elle l’ait entendue. Et elle ne s’arrête plus de parler. Nova essaie de l’interrompre, chaque tentative est avortée et pas moyen d’en placer une. Finalement, c’est un rire qui s'échappe quand la jeune femme s’inquiète de la pluie dehors. Enfin, elle a l’impression qu’il pleut. « J’ai l’impression ouais. » Est-ce qu’elle l’a bien regardée ? Si Katey lui fait une impression et une seule, c'est que rien et sûrement pas la pluie ne peut entacher son enthousiasme. Un enthousiasme que Nova n’est pas sûre de pouvoir partager. « Nova… » Est-ce qu’elle doit lui dire qu’elle se trompe à son sujet ? Parce que de toute évidence elle se trompe, Nova n’a échangé avec personne d’ici et elle ne connaît certainement pas la collègue dont elle lui parle. Mais sûrement qu’elle a compris maintenant qu’elle lui a donné son prénom, que pouvait-elle répondre d’autre ? Est-ce que son offre tient toujours même si elle n’est pas la bonne personne ? Elle a parlé d’un thé, non ? « Lui c'est Poe. » Il y a un silence dont elle profite et c'est ce qu’elle ajoute en baissant les yeux sur la caisse, comme si ça pouvait faire la différence, une chance de l’amadouer. En fait elle prie pour. « Votre collègue vous a laissée toute seule dans ce frigo ? » Pas très sympa, non. Elle commence à prendre connaissance de son environnement, à intégrer tout ce que lui a dit Katey, le chauffage et tous les employés qui ont fui sans doute. Tout est logique quand elle y pense et tout ça fait de Katey son seul espoir. Nova éternue. Tête dans la manche, c’est la première fois qu'elle se moue depuis qu’elle se trouve face à Katey.


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Katey Swanson
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MessageSujet: Re: où es-tu, monde admirable (nova) où es-tu, monde admirable (nova) EmptyJeu 15 Fév - 13:32


où es-tu, monde admirable

À quelle heure est partie sa collègue ? Elle ne sait plus, ça lui semble loin… les heures ont coulé, longues, très longues. Katey aime son bureau, elle se dévoue corps et âme à sa tâche et ne regarde jamais l’horloge, sauf lorsqu’elle a un rendez-vous. Mais cet après-midi, elle a l’impression que les aiguilles sont bloquées. Les minutes passent tellement lentement dans un silence assourdissant qu’elle finit par se décider à grimper sur une chaise pour décrocher la pendule, il faut peut-être changer les piles, ce qui explique pourquoi elle marche au ralenti ? Sauf qu’elle manque se casser la figure et lâcher l’horloge en même temps, elle imagine la catastrophe, une vitre d’horloge brisée est-ce que ça porte malheur comme les miroirs ? Elle décide de ne plus toucher à rien et abandonne l’objet sur son bureau. Les aiguilles font tic-tac dans le calme plat du bâtiment. Et un coup d’œil à son ordinateur lui apprend qu’elles fonctionnent parfaitement, il est à peine cinq heures. Elle aurait dû commencer par là.
Faisant sa ronde en boucle pour lutter contre le froid, comme prisonnière d’un mauvais rêve, Katey récapitule la succession des évènements qui l’ont conduite dans cette situation, et tout ce qu’elle doit/veut dire à l’autrice également, quand elle sera là. C’est sa collègue qui est en charge de l’organisation des ateliers à l’école et de la conférence mais elle sait comment cela fonctionne, elle a eu droit à un briefing éclair. Tout ira bien… quand elle sera là. Si elle vient. Il faut qu’elle se rappelle que ce n’est pas sûr – la météo, l’horoscope, autant d’éléments plus ou moins favorables qui influent, d’après ses dires, sur la décision de l’autrice de prendre ou non le volant. Elle doit encore attendre, et en attendant, se répéter son discours, ça l’aide à ne pas trop penser qu’elle a froid, ça l’aide à ne pas oublier…

Quand cette jeune femme arrive, du coup, tout ce dont elle se rappelle est qu’il y a beaucoup de choses dont elle doit se rappeler. Ça donne une logorrhée très brouillon et débitée d’une traite. Elle noie son interlocutrice sous une marée d’informations mal reliées les unes avec les autres, et le pire dans tout ça c’est qu’elle se rend bien compte que c’est difficilement compréhensible. Elle veut en ajouter, revenir en arrière, préciser, et s’excuser surtout pour ces conditions d’accueil catastrophiques… en fait, elle a tellement attendu l’autrice en ne pensant qu’à elle qu’elle n’a même pas songé, rien qu’une seconde, que l’arrivante puisse ne jamais avoir écrit une ligne. Au milieu de son monologue, Katey attrape au vol le prénom sous lequel elle se présente : Nova. Tiens, sa collègue n’avait-elle pas dit Nora ? Elle a mal entendu, sans doute. Cette lettre de différence lui semble la preuve qu’elle a bel et bien l’autrice face à elle. Sa visiteuse lui indique la caisse de transport à ses pieds. Un chat noir comme la nuit pluvieuse s’y terre, mais Katey s’accroupit pour être à sa hauteur et lui décerner un sourire qui se veut rassurant. « Coucou… » souffle-t-elle avant de relever la tête, puis de se relever elle, tout entière. « Le pauvre, je ne pensais pas que vous seriez accompagnée… parfois j’ai des friandises pour chat dans mon bureau, quand je vais faire les courses pour les miens avant de venir le matin, mais là je crois que j’ai tout ramené à la maison… vous voulez qu’on aille voir ? Vous voulez un thé, vous ? Ma pauvre vous êtes vraiment trempée… j’avais amené des biscuits, si vous voulez ! » Oui, elle se souvient en avoir apporté une boîte la veille, et proposer ce petit complément au thé lui semble excuser un peu l’absence totale de chauffage. Un frigo, c’est bien ça… la mairie est glaciale. Et tandis qu’elles trottinent vers son bureau, Katey s’exclame : « Oh ce n’est pas de sa faute ! Sa fille était malade à l’école, alors… moi je n’ai pas d’enfant, je ne sais pas ce que c’est. » Elle vient de répéter les mots exacts qu’emploie systématiquement sa collègue quand elle s’adresse à elle après avoir mentionné son rôle de mère dans telle ou telle situation. Ça fait comme un écho dans ses oreilles, et du coup, au lieu d’assurer à Nova que sa collègue est très gentille, elle se contente de brandir trois boîtes de sachets de thé. « Je vous laisse choisir, je vais faire bouillir l’eau ! » Ceci fait, elle tourne sur elle-même et attrape la boîte de biscuits mentionnée plus tôt, qu’elle propose, ouverte, à sa visiteuse, avant d’en avoir vérifié le contenu. Un sablé solitaire racle le fond de la boîte en métal, le bruit attire son attention et elle se sent aussitôt rougir en constatant qu’il n’en reste qu’un. Sa collègue les a tous mangés dans son dos ? En vérité, ce qui l’embête le plus, c’est ce que peut penser Nova de son accueil. « Oh, je suis désolée, je… mais je suis très contente que vous soyez venue, vous savez ! » Elle se sent tellement pitoyable, sa visiteuse a fait tellement de route et pris la pluie avec son pauvre petit chat pour être reçue de cette manière… un regard qui s’attarde sur Nova. Cheveux dégoulinants, visage humide si… jeune. La voix de sa collègue, de nouveau, dans son crâne : « tu sais, l’autrice, celle qui n’a pas le téléphone ni internet… ça doit être une vieille folle ». Et Katey comprend (enfin) qu’elle se méprend depuis l’arrivée de la brune. Mieux vaut tard que jamais. « Vous n’êtes pas écrivaine ? » Sa bouche se tord et forme une moue gênée, elle joue, embarrassée, avec ses mains. Oh mais quelle cruche. « Je suis désolée, j’attendais… mais je… je peux faire quelque chose pour vous aider peut-être ? » La bouilloire a un déclic, l’eau est prête.



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MessageSujet: Re: où es-tu, monde admirable (nova) où es-tu, monde admirable (nova) EmptyMar 19 Mar - 2:05



 
{ où es-tu, monde admirable ? }
@Katey Swanson


Elle doit faire pitié à voir Nova, c’est ce qu’elle se dit en déboulant dans l’enceinte de la Mairie. C’est ce qu’elle se dit, face au visage pimpant de Katey -quoi que c’est peut-être au froid qu’elle doit ses joues roses. Au bout de sa vie Nova, elle ne se rend pas compte à quel point. Deux grands yeux éberlués, c’est tout ce que la blonde doit voir d’elle dans un premier temps, alors qu’elle parle et parle et parle à tel point que Nova se demande si elle va s’arrêter. Deux paires d’yeux en dehors de leurs orbites et la flotte qui dégouline à ses pieds, c’est à peu près tout ce qu’il reste d'elle avant que l’attention se reporte sur l’animal dans la caisse. Pas le genre à se faire oublier d’ordinaire, celui-là. Le déluge dehors à dû le secouer. L’employée de Mairie tente un coucou timide, Nova tente un sourire. Elle l’imagine terré au fond. Dans la formulation de sa phrase, encore, cette impression d’être attendue qui la tend. Qui est-elle sensée être, au juste ? Très vite, ça n’a plus d’importance, l’information balayée par une autre. « Vous avez des chats ?! » L’enthousiasme, tout comme sa voix, un ton trop haut. Oui, oui, c’est exactement ce qu’elle vient de dire. Idiote. Elle va finir par passer pour une folle, si ce n’est pas déjà chose faite, dans son état, avec ces yeux qui s’écarquillent de nouveau en essayant de suivre, un peu plus encore quand Katey est embarrassée de ne plus avoir de friandises pour la petite vermine qu’elle vient de rencontrer. Visiblement, Nova n’est pas la seule à s’enthousiasmer pour les poilus à quatre pattes. « Un thé, ce sera très bien. » Un thé, oui, c’était son objectif, ce qui a fait briller son regard la première fois que la blonde le lui a proposé. Enfin, à celle qu’elle est censée être. Une personne très importante, sans aucun doute. Pas que ça lui déplaise, c’est l’idée de lire l’embarras ou pire, la déception sur le visage de la jeune femme qui l'embête. Le même sentiment qui la pousse à monter au créneau contre cette collègue qu’elle ne connaît pas mais qu’elle connaît quand même. Elle a son portrait en tête, sa voix, le ton hautain, le sourire hypocrite ; elle pourrait même lui donner un prénom et il y aurait des chances qu'elle tombe sur le bon. « Je suis sûre que c’est ce qu’elle vous dit à chaque fois. » T’as pas d’enfant, tu peux pas comprendre. Nova l’entend d’ici. Elle a marmonné dans sa barbe, sans prêter attention à si Katey l'entend de l’autre côté du hall. C’est plus fort qu’elle. Elle ose se rapprocher en la voyant revenir non pas une, ni deux, mais trois boîtes de thé à la main, tend et écarte les bras -autant qu’elle peut avec le tissu trempé, comme si l’une ou l’autre allait forcément les faire tomber. « Merci, c’est vraiment gentil. » Pas difficile, Nova attrape le premier sachet dont elle identifie le parfum, jonglant avec les boites. Quand elle relève le nez, une nouvelle est apparue, à biscuits cette fois, ou elle imagine que c’en était une, quand il y avait encore des biscuits dedans. « Vous devriez le prendre. » C’est le fait qu’elle soit si déterminée à être si contente de la voir qui lui fait dire ça. Vous devriez la planquer. C’est ce qu’elle pense mais qu'elle ne dit pas. C’est ce qu’elle aurait fait à sa place. Nova, elle regrette de ne rien avoir à avaler de travers, ça lui ferait une excuse parfaite pour ne pas répondre à cette joie que Katey manifeste pour la deuxième -troisième? fois à son encontre. Au lieu de quoi elle reste bête.

Elles restent là un moment à se faire face, l’eau qui bout, les boites qui s’empilent et s’échangent et les regards qui se toisent -est-ce que ça va faire tilt ? C’est embarrassant. Si elle est écrivaine ? Les yeux et cette fois la bouche, trois « o » parfaits. « Non. » Désolee ? Elle secoue la tête. Jamais Nova n’a été à ce point désolée de ne pas être quelqu’un d’autre. « Pas que j’aimerais pas, ça doit être chouette. » Qu’elle ajoute pour chasser l’embarras. Écrivaine. Nova. Elle qui n’a jamais écrit que pour elle-même. Ses yeux s’illuminent quand Katey propose son aide. Elle en a tellement besoin à vrai dire qu’elle met un temps à réagir, tourne la tête vers la porte par laquelle elle est arrivée ; plus loin il y a la route, sa voiture, la nuit qui tombe -elle ne sait même pas où la passer, la nuit, et dans cette nuit quelque part il y a Levi. Elle ne sait pas non plus où il dort. Ça fait plus de dix ans qu’elle ne sait pas où il dort. L’issue du Redwood Echo qu’elle a dénichée lui semble à présent dérisoire, qui pourrait l’aider ? « Oui, oui ! Vous pouvez carrément me sauver la vie ! Ma voiture a planté à l’entrée de la ville, il me faudrait un garage, et un endroit où passer la nuit aussi si vous connaissez un hôtel ou une auberge dans le coin, pas nécessairement dans cet ordre-là. » Après avoir rembobiné, la bande s’accélère, avance rapide sur les évènements pour revenir au moment présent, à Katey et sa question. Katey qu’elle bombarde à son tour sans s’en rendre compte. « En fait... je cherche quelqu’un. » Elle n’a pas entendu le sifflement de la bouilloire, trop occupée à fouiller dans les poches de son manteau, son sac. Il n'y aura peut-être plus personne quand elle relèvera les yeux pour lui montrer... quoi, au juste ? Elle hésite entre son téléphone probablement déchargé et le journal plié, s’il n’a bavé en plus. C’est ridicule. Tu es ridicule. La devanture du Drop of Milk entre les mains, c'est le papelard qui est sorti. « Levi Collins. » Elle a le doigt dessus.


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MessageSujet: Re: où es-tu, monde admirable (nova) où es-tu, monde admirable (nova) EmptyLun 22 Avr - 18:07


où es-tu, monde admirable

Les chats lui amollissent le cœur. Leur vue produit des sortes de court-circuits sous son cuir chevelu. En vérité, n’importe quel animal lui fait cet effet-là ; c’est pour cela qu’au mépris de tout instinct de survie minimal, elle s’obstinait à essayer de prendre soin des chats sauvages qui venaient errer à la ferme de ses parents, récoltant bien souvent des griffures. La première bête à poils dont elle devait veiller sur le bien-être a été un chien, le regretté Pacific : Katey ne comprend toujours ce qui est arrivé, le jour de sa disparition, et parfois dans le creux de la nuit, les questions sans réponses, les souvenirs heureux et la culpabilité encore et toujours vive lui font verser des larmes. Ils ont tant partagé tous les deux… certes, le petit Poe ne lui a pas encore témoigné d’affection, elle ne pourrait pas dire qu’elle y est attachée comme à ses propres compagnons moustachus, pour lesquels elle ferait n’importe quoi. Ça ne change pas grand-chose. À le voir dans sa caisse de transport, à renifler l’odeur de la pluie là dehors et ressentir la nuit si sombre, elle ouvre par réflexe ses mains, dévoilant deux paumes vides, mais prête à tout donner. Pourvu qu’elle ait été étourdie une fois de plus, qu’il y ait des friandises dans son bureau ! Le poil de Poe capture faiblement la lumière, et renvoie un reflet. Et elle, le cœur fondu, l’esprit dévié, répond sourire aux lèvres : « J’en ai deux, ils sont très, très gentils ! » Là, elle voudrait pouvoir basculer en arrière et tomber sur son canapé. Elles seraient chez elle, Nova et elle, il y aurait les trois chats, et elles mettraient son nouveau plaid sur leurs genoux pour qu’ils viennent s’y lover. Mais la chaleur de son chez elle est à quelques rues de là, ici, c’est un local municipal vidé où les radiateurs ne fonctionnent plus. Elle se relève, se rappelle où elle est, pourquoi elle est restée toutes ces heures seule alors que sa collègue, elle peut l’imaginer, est dans sa maison chaude où des cookies dorent dans le four… pauvre Nova qu’elle accueille dans ces conditions. Katey voudrait prendre aussi soin des cœurs humains que de ses chats. Elle réfléchit à toute vitesse à ce qu’elle a à proposer. Du thé, de ces biscuits qu’elle a amenés hier ? Ce serait la moindre des choses, vu le chemin qu’a parcouru Nova pour venir à Redwood. Il lui semble plus correct d’attendre qu’elles soient assises avec une tasse fumante avant d’évoquer la question des interventions que mènera l’écrivaine. Cependant, jamais elle ne se prive de remercier sa visiteuse, de répéter encore et encore à quel point elle est heureuse de la voir. La bouilloire est lancée, les boîtes de thé sorties. Elle retrouve un biscuit solitaire et sent ses joues rougir. « Oh non, il est pour vous, vous êtes notre invitée ! » Mal à propos, son estomac fait entendre un grondement sourd à cet instant précis. Katey tend son bras au maximum, suppliant presque Nova avec son air gêné, elle voudrait tant être une hôtesse parfaite.

Quand elle a su qu’une écrivaine viendrait, elle a pensé à mille questions qu’elle aimerait lui poser, si jamais cet esprit grandiose avait quelques secondes à consacrer à quelqu’un d’aussi humble avec des questions bêtes. Ça allait être tellement intéressant de rencontrer une personne ayant imaginé toutes ces histoires ! L’enthousiasme lui permettant de lutter contre le froid et le découragement depuis des heures, Katey se sentait prête à aborder ces grands sujets, jusqu’à, jusqu’à ce que, que se passe-t-il ? Elle a un doute puis une révélation, ça dure moins d’une seconde. Le temps de recevoir confirmation de la part de Nova, elle aimerait bien mais n’a pas publié de livre. L’embarras lui déforme la figure, ses doigts s’emmêlent, quelle terrible confusion. La tête pleine de reproches à son égard, elle propose désespérément son aide, il faut qu’elle se rattrape. Et la voilà qui bondit de son siège dès qu’elle entend la bouilloire, alors même que Nova prend la parole, lui expliquant ce qui lui faut. Qu’elle lui sauve la vie. Katey a l’esprit qui s’emballe, c’est quelque chose, de pouvoir faire la différence dans l’existence de quelqu’un d’autre à un moment précis. Maintenant, il faut qu’elle soit à la hauteur. Elle note, mentalement : voiture, planté, garage, hôtel… elle sait, elle sait toutes ces choses-là. Elle a passé sa vie ici. Très vite, elle renchérit : « Il y a l’auberge, c’est une très belle auberge, vous voulez que j’appelle pour savoir s’il reste des chambres libres ? Nous avons un garage en ville aussi, je ne sais pas s’ils sont encore ouverts, celui de Saint-Albans est très bien autrement, mes parents vont là-bas, je peux leur demander le numéro si vous voulez ! » Elle attend de connaître les préférences de Nova, elle a même hâte de bondir sur son téléphone pour lui trouver des solutions… mais n’en oublie pas pour autant ses doigts gelés et son nez froid. Elle saisit la bouilloire, voir l’eau prendre la teinte du thé lui fait penser que tout va s’arranger, elles reprennent leurs deux vies en main. Nova est venue voir quelqu’un… Levi Collins. « Ah. » Toujours soucieuse de lui être utile, Katey fouille sa mémoire un bon moment à la recherche de ce nom, ne l’a-t-elle pas déjà croisé ? Comme ça, ça ne lui dit rien. Enfin, si, peut-être. Vaguement. « Il y avait une famille Collins dans la région, mais ils avaient beaucoup d’ennuis je crois… leur fille avait mon âge il me semble… » Bouche ouverte, elle égrène ses souvenirs, maigre rappels de mots soufflés sous le manteau, d’histoires qu’elle n’a jamais comprises. Mais Nova ne lui a pas dit qu’elle cherchait cette famille, d’ailleurs elle n’a pas dit qu’elle ne savait rien des Collins, elle lui a dit qu’elle voulait voir… Levi Collins. Peut-être a-t-elle juste besoin d’aide pour trouver la rue où il habite ? « Vous avez son adresse, ou vous voulez l’appeler ? » propose-t-elle, toujours courtoise, bien qu’un peu obsédée par les possibilités qu’offre le téléphone.



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Nova Collins
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Nova Collins

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LITTLE TALKS : 1002
PSEUDO : Megg'
AVATAR : Emma Mackey
CREDITS : monocle (vava), Anna Funder (quote), poughkeepsie -ex crack in time (sign).
ALTER-EGO : Boys, Boys, Boys (Jamie, Owen & Saul)
ÂGE : 31
QUARTIER : Waterfall Avenue, une chambre au Woodhaven Inn qu'elle partage avec Poe (le chat).
MÉTIER : Ancienne AS, nom de code pour Assistante Sociale. Actuellement en 'pleine remise en question', le code pour nervous breakdown.
COEUR : pur (rigole stp)
INTERVENTIONS RL : oui
INFOS RP

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MessageSujet: Re: où es-tu, monde admirable (nova) où es-tu, monde admirable (nova) EmptyMar 7 Mai - 2:50



 
{ où es-tu, monde admirable ? }
@Katey Swanson


Poe est toujours un atout, même quasi invisible, dans l’obscurité du fond de la caisse où il se terre. Passera-t-il une tête curieuse pour épier le visage qui s’est approché de lui ? Quand la pluie aura séché peut-être, ou qu'elles ne lui prêteront plus attention. Nova a le cerveau gelé, l’impression d’avoir traversé la tempête à bout de bras comme elle aurait traversé une vague. Une vague en plein milieu de la petite route de campagne. Et elle aurait repris connaissance là, projetée sur le sol de la mairie comme sur le sable, sauf que le sol est froid lui aussi. La faute à ses bottines pleines de flotte, ça colle aux dalles quand elle marche. Floc floc. Devant la caisse, Katey est en émoi. Nova trouve qu’elle ressemble à un emoji japonais, grands yeux qui brillent et paumes sur ses joues toutes roses. Kawaii. Qu’elle en ait deux qui l’attendent à la maison ne la surprend pas. « Celui-là a son petit caractère. » Elle le dit avec tout l’amour qu’elle lui porte, souvent vache mais inconditionnel. Non, elle ne l’aurait pas qualifié de très, très gentil, mais c’est ce qu’elle aime chez lui. Elle les imagine blancs, les deux chats de Katey, tout blanc, aussi blanc qu’elle est blonde et elle brune, aussi blanc que Poe est noir. Elle a tout le temps d’y penser pendant que Katey s’occupe du thé et des gâteaux -presque une blague, du thé et des petits gâteaux. Si elle savait les noeuds qu’elle a à l’estomac, simplement de se retrouver là. Là dans cette ville, pas là dans le hall de la mairie ; et le temps qu’il fait n’y est pour rien. Katey et ses deux gros chats blancs est une image réconfortante.

Nova est une invitée. À quoi au juste et qui l’a conviée d’abord ? Personne, mais elle prend quand même le dernier biscuit, puisque Katey insiste. Nova est une fausse invitée certes, mais elle tient à être une invitée polie. Biscuit entre les dents, le cri de la faim parvient à ses oreilles. Elle mord un peu plus dedans pour étouffer son rire. Nova est une invitée, et pas n’importe laquelle. Une autrice. Un instant elle s’y croirait. Un instant elle en rêve. Ses écrits solitaires, la tonne de carnets gribouillés qu’elle a emmagasinée dans sa courte existence ont été révélés au monde. Quelqu’un a trouvé un intérêt à ses ambitions adolescentes et ses violences infantiles ; ça a raisonné quelque part en dehors d’elle et peut-être que Levi l’aura lue lui aussi, peut-être qu’il sera présent dans l’auditoire, pour la revoir, qu'elle reverra l’admiration dans ses yeux et qu’il n’aura pas changé du tout. Elle n’aura pas changée. Elle aura accompli de grandes choses. Ce serait chouette, oui. Mais Nova n’est que Nova, sa valise et son chat, et sa voiture abandonnée plus loin. Pas de quoi décourager l’employée de Mairie. Elle la voir bondir, l’espoir revient. Et puis plus rien, que sa voiture, la nuit, la nuit qu'elle ne peut pas passer dehors -ça ne lui ressemble pas de ne pas avoir tout prévu, rien ne lui ressemble ces derniers temps. Nova ne se reconnaît plus nulle part. L’auberge, oui ! L’auberge d’abord. C’est très bien, l’auberge. Nova respire. « Oui, je veux bien oui, il doit pas me rester beaucoup de batterie. » Pour appeler elle-même, donc. Comme une grande, qu’elle pense, sarcastique envers elle-même. Toute sa vie elle a dû se débrouiller, seule, aussi ça l’embête d’en demander autant à la pauvre Katey. Déjà condamnée à passer toute la journée dans ce frigo, elle aimerait sûrement rentrer chez elle, se mettre au chaud et retrouver ses chats. Embêtée, elle acquiesce également pour le numéro du garage puis se ravise. Elle a parlé de ses parents ? « Mais dérangez pas vos parents pour ça, je pourrai le trouver sur internet. » Est-ce que, comme pour le dernier gâteau qu'elle lui a tendu toutes mains vers elle alors que son ventre était creux, elle va ouvrir les bras encore et peut-être même lui tendre le téléphone ? Nova aimerait lui expliquer, la route, la panne, la voiture de collection, et puis il y a Levi. Elle hésite, fouille ses poches, hésite encore. Pour que Katey lui sauve la vie, il faudrait déjà qu’elle lui explique. Elle verse le thé, Nova s’empare de la tasse. Encore à moitié trempée, mais les mains désormais au chaud réchauffent un peu le reste. Ça lui donne une contenance aussi, ou l’illusion d’une. Elle est gentille, Katey, ça va aller. Elle serre la tasse entre ses mains, ses yeux n’en sont pas à se noyer dedans mais se tiennent tout au bord. Ah. Crispation des phalanges, immédiate, à l’évocation de cette famille, dans la région, ils ont une fille. Nova croit bien que la tasse va casser. Jusqu’ici. Jusqu'ici il faut qu’on lui rappelle d’où elle vient. Ici, précisément. Jamais jamais tu n’y échapperas, Nova. « Non j’ai… » Rien. Ni adresse ni numéro, elle n’a rien. Elle a honte. La perspective du téléphone, entendre une voix à l’autre bout, même sans connaitre le numéro lui glace le sang. « J’ai vu qu’il travaillait là. Au… -comment déja ? merde.- Le drop of Milk. » Hésitant, machinal, un peu froid, elle la laisse se dépatouiller avec ça ; de quoi l’affairer un peu plus, un nouveau numéro de téléphone à trouver peut-être, Nova n’en sait rien, elle n’écoute plus. Plonger les lèvres dans l’eau chaude aidera peut-être. « C’est moi. La fille des Collins. » Elle le dit comme elle l’a dit mille fois, à l’école, au lycée, aux voisins, aux gens en ville ; à ceux qui emmerdaient son petit frère, qui avant lui la pointaient du doigt. C’est la fille des Collins. Le nom une insulte, elle l’a porté toute sa vie. C’est moi ouais et alors ?


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Katey Swanson
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PSEUDO : mellon collie (leina)
AVATAR : anya taylor-joy.
CREDITS : fassylover (avatar) soeurdelune (icon) gracie abrams (citation)
ALTER-EGO : teddy, alana & charlotte.
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QUARTIER : 13 willow street, un petit appartement avec ses deux chats.
MÉTIER : secrétaire de mairie.
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MessageSujet: Re: où es-tu, monde admirable (nova) où es-tu, monde admirable (nova) EmptyMer 3 Juil - 21:24


où es-tu, monde admirable

Elle a l’air triste, Nova. La lumière crue du plafonnier lui tombe sur le visage, comme une autre sorte de pluie, une pluie à l’intérieur dévalant sur ses traits, révélant la fatigue qui saille dessous ses yeux. Katey a le cœur qui se serre en regardant son invitée trempée dans la mairie glaciale. Ce n’est pas celle qu’elle avait pour mission d’attendre, d’accord. Ça n’a pas d’importance. Elle, Katey, a patienté des heures durant en soufflant sur ses doigts pour pouvoir le moment venu faire le meilleur accueil possible à Nova et à Poe. Adresser des sourires, dire bienvenue, promettre que tout ira, préparer de l’eau chaude. Dehors, ce doit être le déluge, et la nuit paraît sombre de l’autre côté de la fenêtre. À l’intérieur, il semble qu’il y ait tempête aussi : la mer est agitée, mais Katey ne veut pas que Nova sombre. Elle voudrait traverser l’océan et la nuit, et à la place d’une corde pour amarrer le navire de la brune à son vaisseau sauveteur, elle veut lui tendre le combiné du téléphone, l’outil magique qu’elle lui présente comme la réponse au moindre de ses problèmes. Ou plutôt, elle va elle-même appeler, le temps que Nova se remette, elle peut téléphoner à l’auberge, au garage, à ses parents et à la Maison Blanche si elle le souhaite, oui, c’est cela qu’elle propose ! Ravie que l’invitée accepte, elle lui lance un sourire rayonnant, elle pourrait faire la promotion d’un dentifrice avec une tête pareille. « Oh ça ne les gênera pas, ils sont sûrement à la maison à cette heure-ci, c’est l’heure de leur feuilleton et ils repassent toujours un des épisodes le lendemain, ça ne gênera pas du tout ! » Nova peut être tranquille, toute la famille Swanson sera heureuse de lui venir en aide. « Je sers le thé et j’appelle pour l’auberge, j’en ai pour une minute ! » Toute contente d’être utile, Katey se presse pour ne pas faire attendre, et les tasses tremblent entre ses mains. La faute au froid de l’air ambiant, au contraste du liquide, à l’équilibre précaire qu’elle doit tenir. Elle se lève sans toucher à son thé, va droit à son bureau, s’empare du téléphone puis se rappelle une autre de ses promesses. Elle ouvre son plus petit tiroir, c’est un bazar monstre là-dedans. Sous les papiers désordonnés, elle a le bonheur extrême de trouver un paquet neuf de friandises pour chat, format échantillon. Elle retourne vers Nova et le lui offre en présentant ses paumes ouvertes : « Pour Poe. » Sur son bureau, elle a un vieux carnet d’adresses dans lequel ont été recopiés avec soin les numéros les plus importants de la ville. Naviguer entre les décennies lui prend une bonne minute, elle finit par trouver celui qui l’intéresse à cette heure, le compose. Le téléphone de l’auberge sonne dans le vide. Katey patiente, lèvres serrées. Elle repose doucement l’appareil et revient vers son hôte. « Je n’ai pas pu avoir la réception mais je suis sûre qu’ils ont encore des chambres ! Je vous accompagnerai si vous voulez, on trouvera forcément une solution ! » Toute courageuse, prête à braver et le froid et la pluie, Katey brandit son optimisme tandis que Nova, elle, arbore toujours son air si triste… depuis que le nom des Collins a été prononcé, il semble qu’elle s’enfonce seule dans une abîme où les mots de Katey ne font que la précipiter avec plus de violence. Mais elle fait de son mieux, elle parcourt sa mémoire, recherche ce nom, Collins… Le Drop of milk. Satisfaite de cette perche, elle s’en empare et réplique sur-le-champ : « C’est un très beau salon de thé, je vous le conseille ! Oh mais je crois que ça doit être fermé maintenant, je ne peux pas appeler mais peut-être que quelqu’un que je connais a le numéro de la gérante, elle est très sympathique aussi ! » Toujours le téléphone miracle. Un souvenir lui revient, elle à la ferme de ses parents. Elle est assise dans l’herbe, une vieille voiture passe si vite sur la route que ses mèches blondes en sont soulevées. Debout à côté d’elle, sa mère peste au sujet « du foutu père Collins ». Il va tuer quelqu’un un jour. Katey se rappelle qu’elle a peur. D’un battement de cils, elle chasse l’image, chasse le souvenir de son cœur palpitant. Elle est à la mairie, face à Nova Collins. « Oh » lâche sa petite bouche ronde. Elle ne veut pas exprimer autre chose, pas trop de choses qui pourraient être maladroites ou malvenues, face à leur fille, à la fille des Collins. « Vous avez perdu contact ? » s’enquiert-elle, alors que tout ce qu’a pu dire Nova semble indiquer que oui. C’est juste qu’elle a un peu de mal à trouver quoi dire d’autre.



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MessageSujet: Re: où es-tu, monde admirable (nova) où es-tu, monde admirable (nova) EmptyMer 31 Juil - 15:35



 
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@Katey Swanson


Katey a l’air de ces personnes qui trouvent toujours des solutions, ne se laissent pas abattre, pas même par l’apocalypse, si tous les téléphones se mettaient à sonner dans le vide ou qu’on lui raccrochait au nez. Volontaire, le mot qui lui vient. Ou un autre, charmante. D’ordinaire, Nova se méfierait, on n’a rien sans rien dans la vie. Elle vous tend rarement la main, la vie. C’est la triste leçon qu’elle a apprise de la sienne, à la dure, encore douloureuse. Les nombreuses baffes ont laissé des traces, des bleus à l’âme. Mais Katey, Katey est un soleil que rien ne semble pouvoir éteindre, ni la tempête dehors ni les tempêtes du cœur ; Nova n’a jamais vu de sourire si grand. Face à ses dents qui l’irradient, elle serait prête à croire tout ce qu’elle lui dit, à voir, elle aussi, ce téléphone qu’elle tient tellement à lui tendre comme la solution miracle à tous ses problèmes. Et tous ces gens qu’elle veut appeler pour elle, elle a l’air tellement sûre -l’est-elle ? Ou, elle aussi, fait-elle un peu semblant, parfois ? « Vous êtes sûre ? » Pas qu’elle soit polie à ce point, Nova, pas qu’elle soit désespérée au point de déranger les parents de la jeune femme -elle l’est, mais… « C’est pas… » Pas quoi au juste ? Pas certaine de le savoir elle-même. « …jesaispas, un genre de sacrilège, d’interrompre quelqu’un pendant son feuilleton du soir ? » Il n’existe pas d’autre mot pour l’idée qu’elle s’en fait, imaginant les parents de Katey en parfait petit couple de retraités, fidèles au poste, qui ne loupent jamais un épisode. Elle n’en sait rien à vrai dire, ses parents n’étaient pas le genre à rester sagement devant la tv, à se retrouver devant le programme du soir. La tv, elle tournait pour son père quand il cuvait son whisky bon marché, avachi sur le fauteuil devant, dans le salon miteux du bungalow miteux où ils (sur)vivaient. Très, très différent de l’image qu’elle se fait du père de Katey. « D’accord. » Elle capitule, au mot thé et servir, jurerait que Katey a vraiment mis une minute. « Oh » Aucun son ne sort devant ses mains en éventail dévoilant les friandises pour Poe, ses lèvres en ont pourtant la forme. « Merci pour lui. » Trop ingrat, l’animal, pour dire quoi que ce soit. Pendant que Katey continue d’explorer toutes les offres de la ligne téléphonique, Nova fait passer les friandises à travers les fentes de la caisse. Plus de doute, il y a bien un chat noir à l’intérieur, du moins, un museau au bout duquel le chat doit se trouver. Hey buddy. Le téléphone ne répond pas. Nova se redresse, Katey veut venir avec elle, c’est ce qui la surprend. Elle devrait protester. Elle a déjà trop protesté en si peu de temps, et trop appelé à l’aide. Elle songe comme ça doit être bien, avoir quelqu’un qui vous accompagne, ne pas traverser la nuit seule. Puis elle songe à la tasse de thé tremblante à laquelle Katey n’a pas encore touché, qu’il faudra bien qu’elle survive à son tour, au déluge dehors ou au froid d’ici, se demande comment a-t-elle survécu jusqu’ici, avec ses grands yeux bleus, ses dents toutes blanches, le thé et les friandises qu’elle offre aux inconnus ? « Vous allez être trempée. » Le constat est tout bête. Croit-elle qu’elle va s’envoler, fondre peut-être, sous toute cette eau ? Renaît alors un sourire sur les traits fatigués de la brune, consciente de son propre état. Comme moi.

Une Collins. Elle n’a pas oublié. Ce souvenir-là remonte, jamais il ne s’efface, partout avec elle, Nova Collins ne peut s’en défaire. À peine arrivée dans la petite ville qu’elle est déjà la fille de, cette affreuse famille. Oh. Oui. Elle sait très bien. Le petit couple de retraités sur leur canapé s’échange maintenant quelques messes basses sur les dernières frasques de son paternel, le ton réprobateur. Il leur gâche le feuilleton. Autour de sa taille, Nova a resserré les bras. Ce froid-là ne peut s’apaiser avec un peu de thé, c’est un mal plus profond. Elle ne regarde plus vraiment Katey, qui parle toujours, ne faiblit pas. Un instant, elle croit voir son sourire s’effacer, par sa faute -avant de serrer les bras, Nova a serré les dents. C’est l’effet que lui fait son propre nom. Et puis non. « Je pourrai y aller demain. Ou j’appellerai, oui. » Oui, fais donc ça. Ça fera sûrement plaisir à Katey qu’elle suive son modèle : le téléphone comme réflexe. Nova n’est pas une autrice célèbre, c’est acté, elle n’est pas non plus de celles qui entrent au Drop of milk, s’assoient et disent votre établissement m’a été chaudement recommandé par la charmante Katey qui travaille à la mairie, je prendrais une tasse de thé s’il vous plaît, et contemplent le paysage, les jolies tasses en porcelaine. Parce que, dans ce salon de thé il y a son frère, qu’elle ne saurait le croiser, qu’elle débarque sans prévenir après avoir perdu contact, oui, « c’est ça » s’empresse-t-elle de confirmer. Elle lui saute presque dessus en paroles -oui, c’est ça ! haha, fou non ? Pour n’importe qui ce serait louche. Mais ça, elle ne peut pas l’expliquer à Katey, lui dire que ce n’est pas une de ces retrouvailles inattendues et heureuses, tel un cadeau de la vie après que celle-ci les aient séparés. Elle ne peut pas expliquer ce qu’elle ne s’explique pas elle-même, être partie, ne jamais être revenue et toutes ces années qui ont passé. Alors elle dit : « C’est quelqu’un de bien vous savez. » En fait elle n’en sait rien. Elle se défend, des choses que Katey n’a pas osé dire. « On n’est pas comme eux. » Vous savez. Elle inclut Levi, son frère -l’est-il seulement ?- dans ce on, ce tout qu’ils ne sont plus. Fut un temps, c’est avec lui qu’elle traversait la nuit, ensemble ils auraient dû traverser la vie entière, braver toutes les tempêtes. Nova pose la tasse vide sur le bureau, dit : « Je ferais mieux d’aller voir à l’auberge. » regarde dehors, toujours la nuit, toujours la pluie ; elle ne semble pas vouloir s’arrêter, alors… Il faudra bien partir, affronter l’averse et tout le reste. Résigné, le regard qu’elle reporte finalement sur la blonde. Au revoir et merci ? Maintenant qu’elle est Nova la fille des Collins, Katey ne voudra sûrement plus l’accompagner. Pourtant elle ne bouge pas tout de suite, ne se jette pas sur son sac, ni s’empresse d’attraper la caisse de Poe. Le sourire de Katey n’est pas très loin, pas encore un souvenir, et l’espoir de le voir réapparaître la maintient sur place.


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MessageSujet: Re: où es-tu, monde admirable (nova) où es-tu, monde admirable (nova) EmptySam 10 Aoû - 21:54


où es-tu, monde admirable

Nocturne, Nova. Drôle de lueur dans ses beaux yeux : comme si elle avait peur, comme si la pluie tombait encore en rideau fin, depuis ses cils, prison de gouttes qui la sépare des autres ; on dirait qu’elle a peur que tout à coup Katey éclate d’un rire cruel, et se lève de sa chaise pour lui montrer la porte, qu’elle ne veuille plus l’aider. Katey, en vérité, voudrait être en mesure de faire bien plus pour elle. Le thé infuse dans les tasses usagées par des années de pauses avec un breuvage chaud, un biscuit solitaire, la lumière électrique et son sourire pour tout chauffage, dans cette mairie glaciale un vendredi en fin d’après-midi. Elle a bien peu à lui offrir, vous ne trouvez pas ? Elle remet le sujet du téléphone sur le tapis, sans cesse, entre elle, l’objet miraculeux, leur solution magique. Il y a tellement de gens qu’elle peut appeler grâce à ce téléphone, et Nova verra alors que Redwood Hills entier est prêt à lui tendre la main. Katey sourit comme pour lui dire tout cela, et avant même que sa bouche s’ouvre elle s’agite sur sa chaise, son visage se secoue de gauche à droite et ses mains balaient l’air, pour repousser au loin ses objections. « Oh peut-être, mais là comme je vous le disais ce n’est rien, ils passent, vous savez, les mêmes épisodes d’un jour sur l’autre, je n’explique pas très bien mais en fait, les épisodes d’aujourd’hui vont repasser demain, donc ce n’est pas très grave. » Sans même reprendre son souffle, elle poursuit, histoire que Nova puisse accepter son offre d’appeler ses parents l’esprit léger : « Et puis, c’est un feuilleton qui parle de, euh, j’ai perdu le mot, vous savez, des gens qui font du mal à d’autres personnes et la police vient et… et ils posent des questions pour retrouver qui a fait ça, j’ai perdu le mot, c’est idiot. Mais Maman, ma mère, elle aime bien trouver la solution elle-même, essayer en tout cas, alors vous voyez, même si on les interrompt quelques minutes ce ne sera pas très gênant. » Son invitée ne demandait sans doute pas autant de précisions et de détours pour faire taire ses scrupules, mais Katey en a fait des tonnes parce qu’elle n’arrivait pas à retrouver le nom de ce type de séries, ni même le simple mot « crime ». Ça lui arrive, parfois. Elle espère que ses explications étaient à peu près claires. Elle se tait, enfin, et ébauche un sourire qui veut tout exprimer, la bienveillance, l’encouragement, l’optimisme.

Malgré tous ces détails l’objectif initial n’est pas perdu de vue longtemps, il faut trouver des solutions pour que Nova et Poe puisse passer la nuit en ville au sec. La réception de l’auberge ne répond pas au téléphone mais il en faudrait plus pour faire peur à Katey. N’imaginant pas une seconde laisser la nouvelle arrivante s’orienter seule dans la ville, avec toutes ses affaires et quelques indications de sa part sur l’emplacement du lieu, bien que Redwood ne soit pas grande, elle propose aussitôt de l’y accompagner. Il fait sombre, elle le sait, ça lui semble d’autant plus une bonne idée, en revanche elle avait oublié la météo. « Il pleut encore, vous croyez ? » Le bruit qui leur parvient de l’extérieur laisse peu de place au doute. Heureusement, son cerveau tourne encore à vive allure et trouve une solution. « Parfois les gens oublient leur parapluie quand ils viennent, je regarderai s’il y en a. » Elle le rendra le plus vite possible, cela va sans dire, mais pour ce soir ça les dépannerait bien. Être mouillée ne la préoccupe pas tellement, elle les imagine d’ores et déjà arriver à l’auberge, dont la décoration est si chaleureuse qu’elle a tenté d’en recopier quelques détails, çà et là, dans son appartement. Oh oui, ce sera agréable d’aller là-bas. Elle sourit, une fois de plus, à croire qu’elle ne sait faire que cela. Face à elle, Nova s’enfonce dans une songerie qui semble douloureuse. Stellaire, Nova. Étoile à l’autre bout de l’univers, de celles qu’on distingue mal, même en fixant longuement la nuit. Katey surprend son air lointain, cette solitude, cette auto-exclusion lui serre le cœur tandis qu’elle chasse, au même moment, la bribe de souvenir d’une voiture qui roule vite, qui lui fait peur, et de sa mère qui parle du foutu père Collins, qui pourrait la tuer. Elle ne veut pas penser à ça. Maintenant elle est adulte, elle est à la mairie et c’est Nova qui se tient auprès d’elle, la fille du père Collins d’accord mais elle n’écrase personne a priori, elle n’est pas menaçante non plus, bien au contraire, alors le lien de parenté n’est pas très important. Nova lui cause un petit choc quand elle prononce cette petite phrase : pas comme eux. « Eux ? » demande Katey du tac au tac, pas tout à fait certaine de bien saisir de qui il peut s’agir, alors qu’au même moment elle a envie de tendre sa main et de dire à la brune : ne reste pas tout au fond de la nuit solitaire, viens on fera une belle constellation. « Je, je ne connais pas votre frère, mais j’en suis sûre » dit-elle de tout son cœur, même si c’est maladroit. Elle connaît Nova depuis même pas une heure, pourtant elle n’aimerait pas lui donner à penser qu’elle doute que les personnes qui lui sont chères sont des gens biens. « Il sera content de vous revoir » ajoute-t-elle, mettant sans le savoir les pieds dans le plat, s’introduisant dans une histoire complexe et douloureuse tout ça parce qu’elle est trop nourrie aux scènes de retrouvailles pleines d’émotions, celles où on se tombe dans les bras, où le bonheur domine. Fichue télé. Sa chaise racle le sol au moment où elle veut se lever, comme si elle avait peur que Nova disparaisse tout à coup. « Je vais venir, je peux venir avec vous, vous voulez ? » La demande est jetée et la table paraît plus large qu’elle ne l’est pour de vrai entre elles deux. Les lèvres de Katey dessinent un autre sourire, un plus petit, un qui s’excuse, quelque part, qui n’est pas sûr de lui. « J’aime bien aller là-bas, ne vous moquez pas mais ça me donne l’impression d’être dans un magazine, vous savez ceux avec des belles photos de maisons, mais c’est encore mieux parce que c’est vrai, il y a des gens réels qui vivent là. » Elle pense aux gens réels et aux lieux de sa ville et elle ajoute, sans que ce soit en lien avec le fait de se diriger vers l’auberge : « Je suis contente que vous soyez là. Je veux dire, j’aime tellement la région, je suis contente de voir que d’autres personnes aussi et décident de revenir. » Ce n’est pas l’histoire de Nova, mais enfin. Peut-être que cela rehausse au moins un peu l’accueil pluvieux.



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cause part of me wants you back, but
i know it won't work like that.


Spoiler:
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Nova Collins
-- bouquet de pleurs --
Nova Collins

PERSONNAGE
-- she is brave and strong and
broken all at once.
où es-tu, monde admirable (nova) C5073404aa94d620ab7e124adde715b2
LITTLE TALKS : 1002
PSEUDO : Megg'
AVATAR : Emma Mackey
CREDITS : monocle (vava), Anna Funder (quote), poughkeepsie -ex crack in time (sign).
ALTER-EGO : Boys, Boys, Boys (Jamie, Owen & Saul)
ÂGE : 31
QUARTIER : Waterfall Avenue, une chambre au Woodhaven Inn qu'elle partage avec Poe (le chat).
MÉTIER : Ancienne AS, nom de code pour Assistante Sociale. Actuellement en 'pleine remise en question', le code pour nervous breakdown.
COEUR : pur (rigole stp)
INTERVENTIONS RL : oui
INFOS RP

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MessageSujet: Re: où es-tu, monde admirable (nova) où es-tu, monde admirable (nova) EmptyDim 22 Sep - 2:49



 
{ où es-tu, monde admirable ? }
@Katey Swanson


A-t-elle déjà vu un tel feuilleton ? Une fausse autrice débarquant de nulle-part, dans la Mairie d'un village au passé sombre, un soir de déluge. Et là, le personnage principal fait son entrée : Katey, c’est elle l’héroïne, vole à son secours. Le genre est noir, il fait nuit, il pleut, et quelque part, le spectateur craint pour sa vie. Arrivera-t-elle entière à l’auberge ? Oui, bien sûr, il y a Katey, il y a Katey qui veille, elle est sauvée. En réalité qui s'en soucie ? Personne ne sait qu’elle est là, à Redwood Hills, personne ne connaît son projet, constat effroyable et pourtant, partout où elle est allée, quoi qu’elle fasse, Nova va seule. Besoin de personne, Nova, avec orgueil parfois. La tasse de thé chaud est une main tendue, le téléphone un fil auquel se raccrocher, il y a Katey et puis il y a la ville entière. La situation est inédite. Elle n’avait pas prévu de tomber en panne, elle n'avait pas prévu de demander de l’aide, et Katey lui offre tout ce qu’elle possède et plus encore, dans ce décor qui a perdu sa chaleur et son budget lumière. Non, c’est bien réel, Nova est plantée là, à se demander si c’est vraiment une bonne idée, téléphoner, déranger ses parents qui sont forcément des gens biens -regardez Katey. Elle ne devrait pas s’y méprendre pourtant, elle sait mieux que ça, et elle essaie de suivre le nouveau flot de paroles qu’elle a déclenché sans le vouloir et oh, elle sourit, la regarde avec deux grands yeux ronds, acquiesce parfois, oui elle voit, oui -non, pas du tout. Elle pense à ce genre de programme avec un résumé en début d’épisode, il faut que le spectateur suive voyez, à l’ancienne, désuet, agaçant si c’était elle qui se tenait dans le fauteuil devant la télévision, et puis plot twist. Katey cherche un mot, Nova l’a, elle, mais n’y croit pas. « Des enquêtes criminelles ? » Elle essaie à son tour de l’aider, si elle peut, même un tout petit peu, saute quasi sûr l’occasion. Elle n’aurait pas cru ça du gentil petit couple de retraités qu’elle s’est imaginé : se passionner, chaque soir, pour des histoires de meurtres. « Et imaginez qu’on lui fasse rater un indice capital ? » Elle dit ça comme ça, même pas pour avoir raison. Pourquoi vouloir tellement refuser son aide, ce téléphone ? Nova sourit, elle plaisante, ajoute tout de même très vite : « Non bien sûr, il repassera demain, j’ai compris. » Cinq sur cinq, promis. Elle pense avoir compris ce petit bout de Katey qui tient tant à se rendre utile, à expliquer, le risque qu'il y a à la mettre dans l’embarras. D’accord, d’accord, Nova capitule, elle appellera toute la ville si ça lui fait plaisir.  

Ça aurait pu être joyeux. Elle aurait pu s’accouder au bureau, près du téléphone, faire tomber quelques goutes de pluie ici et là et rire, comme deux copines qui attendent que les derniers potins arrivent de l’autre bout du combiné. Personne ne répond, dommage. Katey veut l’accompagner, dehors il pleut, oui, c’est certain, le regard désolé de la brune ne laisse aucun doute planer. Bien sûr Katey trouve une solution, et elle n’est pas au téléphone, pensée qui fait sourire Nova. Deux copines sous le même parapluie, alors. C’est rassurant, qu’elle l’accompagne, comme un premier jour d’école. Pas qu’elle ait peur de faire le chemin seul, Nova n’a pas peur, c’est d’avoir trouvé un visage amical, une amie, elles se reverront peut-être. « Ok mais s’il n’y en a qu’un vous le gardez au-dessus de votre tête. » Elle repense au dernier biscuit dans la boîte. Elle commence à la connaître, le parapluie aussi elle le tendra vers elle. Katey doit promettre, pas question qu’elle finisse dans le même état qu’elle et Nova est très sérieuse. Triste, aussi, tout au fond d’elle. La tristesse est constante, Nova oublie parfois qu’elle se voit, qu’elle l’habite, tout au fond de son cœur où elle pleure sans cesse ce frère perdu qui la hante ; abandonné, il est seul lui aussi, il est seul sans elle et il ne mérite pas ça. Elle croyait l’avoir mieux enfoui que ça, la tristesse, son frère, tout, tout enfoui ; peut-être que la pluie a fait fondre sa fierté, son super-pouvoir, supernova, comme la sorcière toute verte dans le magicien d’Oz. Elle n’a plus ses pouvoirs et elle se sent vulnérable, une petite enfant fragile, c’est tout ce que t’es face aux paroles rapportées par la blonde. Ce n’est que maladresses, c’est surtout trop tard, l’étoile est piquée, attaquée dans sa superbe -ah, la voilà, la fierté ! Et elle n’en démord pas. « Mes parents. » La phrase un dégoût, elle se dégoûte de le dire, de les appeler ainsi, mais pas le choix, il faut qu’elle comprenne, pauvre Katey qui n’y comprend rien. Maintenant Nova culpabilise. Elle n’aurait pas dû relever, elle devrait s’en foutre après tout ce temps, ils ne devraient plus compter, pourtant ça compte toujours. Toujours, toujours, la même déception. Elle prétendra le contraire, toujours toujours le même mensonge. Katey essaie de se rattraper, quelque part c’est pire, la fait culpabiliser plus encore. Je ne crois pas non. C’est même sûr, il est si tard, Levi ne l’attend plus. Elle le pense, ne le dit pas. C’est pas grave, c’est pas grave, et elle pourrait l’enlacer, au dessus de la table, franchir les quelques mètres qui les séparent, non je ne crois pas mais ça ne fait rien, c’est pas grave, tout est oublié allez viens, l’auberge nous attend ! Mais aucun mot ne sort, aucun geste, Nova est bloquée, regarde Katey avec peine. Le malaise passera tout seul, allez, elle ne te connaît pas, elle aura vite oublié. Je peux venir ? Les mêmes yeux interloqués encore, perplexe, soulagée. L’auberge, Katey n’a pas oublié. Ça picote au coin des lèvres, s'étire en sentant son enthousiasme, même maintenant, même après, que croit-elle qui les attend là-bas ? Nova est curieuse de le savoir. Nova est toujours curieuse. Elle dit « ok » d’un ton plus doux ; après le téléphone, la capitulation douce, encore. Katey sourit, penaude, c’est doux aussi. Après tout ça, c’est elle qui a peur qu’elle se moque ; c’est doux et c’est bête, Nova pourrait en pleurer, comme devant une pub idiote en plein milieu du feuilleton du soir, celle avec la famille parfaite sur une musique triste où les voix tremblent. « J’me moque pas. » Jamais. Elle ne fait pas ça. Elle peuvent se mettre en route maintenant, aller sans crainte. « Petite, je me demandais si ça existait vraiment, les belles maisons qu'on voit dans les magazine ou à la télé, s'il y avait vraiment des gens qui habitaient dedans. » Tu vois c’est pas bête. Elle peut comprendre Nova, si elle n’a jamais collectionné les magazines et les belles photos d’intérieur, elle a souvent fantasmé sur les belles maisons des beaux quartiers et les belles familles qu’elle imaginait vivre dedans, pleine d’envie, de colère aussi. En grandissant, elle a compris qu’avoir une belle maison ne garantissait pas que de belles choses se passaient à l’intérieur. « Je suis contente d’être tombée sur vous aussi. On peut se tutoyer si tu veux, après tout on va partager un parapluie, t’en as trouvé un ? » Mieux vaut ne pas l'oublier, avant d’ouvrir la porte. Ce n'est qu'un mauvais moment à passer, elle va ouvrir et faire entrer le déluge, ça n’a pas l’air si pire d'ici et au pire, elle est prête à courir sous la flotte. Bras dessus bras dessous, elles seront vite au chaud, la perspective suffisamment motivante. « Je connais pas grand chose du coin, en fait. » Autant l’avouer, ça fait un sujet de discussion. « T’as toujours vécu ici toi ? » Elle comprendra peut-être pourquoi Katey aime tellement la région, elle.


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ETOILE NOIRE
y'a que toi qui prends feu ce soir


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