Prénom(s) & noms ★ Elizabeth Brennan, mais ses proches l'appellent Beth ou Betty Date & lieu de naissance ★ 6 juin 1994 à Burlington Quartier de résidence ★ MidtownÂge ★ 29 ans Statut social ★ Pas très riche, encore moins depuis le braquage de sa boutique en 2021. Heureusement, Betty est plutôt économe et réussit à administrer ses petits revenus sans se mettre dans l'embarras. La vente de ses créations lui assure quelques bonus ponctuels, qu'elle met précieusement de côté. Situation maritale ★ Célibataire, sans aucune envie de se caser. Orientation sexuelle ★ Hétérosexuelle Métier ou études ★ Couturière, Beth n'a pas terminé son cursus de formation et a quitté l'école juste avant d'être diplômée. Faute de mieux, elle est rentrée dans sa région natale et a trouvé un petit job comme vendeuse dans une boutique à Saint-Albans. Puis elle a finalement racheté la boutique pour une bouchée de pain lorsque sa patronne a décidé de prendre sa retraite, gérant depuis du mieux qu'elle le peut cette affaire qui n'a pas grand chose de florissant. Avatar choisi ★ Sophie Turner Groupe choisi ★ Money on my mind

ANECDOTE 1 ★ Beaucoup de jolis sourires lorsque l’on feuillette les albums de la famille Brennan, puis Betty. Betty qui fait le clown, louche ou tire la langue sur chaque cliché. Désir de sabotage ? Peut-être que gâcher la photo en présentant son pire minois à l’objectif a effectivement quelque chose de satisfaisant. Il n’empêche qu’on la trouve dans ces albums tout aussi souvent que les autres membres de sa famille : un peu à part sans toutefois couper le cordon, ce n’est pas parce qu’elle ne partage pas tout à fait leur dynamique que Beth se considère moins comme appartenant à la tribu Brennan pour autant. ANECDOTE 2 ★ Dessinons la mode. Il faut avoir grandi dans les années 90 pour comprendre à quel point ce jeu, pourtant simplissime, relevait du génie. Par simple effet de décalque, la possibilité de créer des looks à l’infini. Betty a toujours été créative et douée de ses mains. Elle s’est essayée à probablement tous les loisirs créatifs de l’univers dans son enfance, tant pour combler la solitude que par plaisir de se sentir valorisée dans un domaine pour lequel elle est douée. Finalement, ce sont les aiguilles qui ont trouvé sa préférence : broderie, tricot, couture… Elle aime tout ce qui pique. ANECDOTE 3 ★ « Tu as écrit ta lettre ? » La petite fille secoue la tête de droite à gauche : elle n’écrira plus. Encore jeune mais déjà suffisamment intelligente pour comprendre qu’il n’est pas tout à fait normal que ce soit elle qui écrive à sa mère à chacun de ses anniversaires et à chaque Noël plutôt que l’inverse. Allister Brennan est un homme bien, il aimerait que Jolene accepte enfin de renouer le contact avec sa fille. Mais puisque les lettres de l’enfant n’ont jamais reçu la moindre réponse, il ne se sent pas le cœur à insister et n’oblige donc plus Beth à les écrire. ANECDOTE 4 ★ Parfois, Betty se regarde dans le miroir et se dit que c'est parce qu'elle n'est pas jolie que sa mère ne veut pas entendre parler d'elle. Ou pas assez maligne. Ou trop pleurnicharde. Peut-être que si elle parvenait à corriger ses défauts, Jolene reviendrait. ANECDOTE 5 ★ Jamais de café, toujours du thé. Difficile de comprendre pourquoi les gens s’évertuent à boire du jus de chaussette quand il existe mille saveurs différentes de feuilles à infuser. ANECDOTE 6 ★ Après l’avoir dessinée, Betty collectionne la mode : elle découpe avec un soin extrême tout ce qui lui plait dans les magazines, range ses collections dans des classeurs dédiés puis reproduit maladroitement certaines pièces pour habiller ses poupées. A quinze ans, elle demande sa première machine à coudre pour Noël. C’est sa tante qui la lui offre, accompagnée d’un abonnement à un magazine de couture proposant chaque semaine des patrons différents et les explications pour les suivre. C’était avant internet, il fallait envoyer un courrier à la rédaction puis attendre le numéro suivant lorsqu’on ne comprenait pas une indication et voulait une explication. ANECDOTE 7 ★ Britney Spears, Destiny’s Child et les Spice girls. Beth adore le karaoké et il est absolument impossible de lui arracher le micro des mains lorsque la chanson tape dans ce répertoire. La rousse se prend moins au sérieux que ce que l’on pourrait croire, au premier abord. ANECDOTE 8 ★ « C’est tellement cher… » Allister n’est pas enthousiaste. Outre le prix de l’école et celui d’un loyer à New-York, les projets professionnels de sa fille ne l’emballent pas. « Et si on regardait les offres de l’université de Burlington, plutôt ? Il doit bien il y avoir quelque chose qui pourrait te plaire… Pourquoi pas du droit ? » L’intervention de sa tante sera une nouvelle fois nécessaire pour faire comprendre au père célibataire que sa fille nourrit des projets différents du reste de sa famille. L’inscription dans l’école de ses rêves ira de pair avec la promesse de trouver un petit job pour payer ses frais courants et de rentrer sans faute à chaque période de vacances. ANECDOTE 9 ★ Dior, Chanel, Vuitton. Quelle surprise de découvrir que dans les grandes villes, des gens portent réellement les créations que Betty découpe de ses magazines avec tant d’application depuis tant d’années. Véritable fascination pour la haute couture, elle choisit toutes les options du cursus lui permettant d’approcher les méthodes des ateliers les plus exigeants. Rigoureuse, Beth devient progressivement une excellente technicienne et décroche des stages dans des maisons de couture de plus en plus renommées au fil des années de sa formation. ANECDOTE 10 ★ « Ah donc parce que je fais du ballet, je devrais obligatoirement être gay ? Ça va les clichés ? » L’indignation jouée de Jason arrache un rire à Beth. Il y a un module sur le travail de costumière dans son école, et elle a trouvé un stage sur Broadway pour assister les couturières à l’approche de la saison. « Arrête de bouger, je vais finir par te piquer. » Le teint diaphane se teinte légèrement de rose. La rousse n’a pas vraiment l’habitude qu’on l’invite à sortir avec tant d’insistance. Elle a bien eu quelques copains à Redwood, mais rien depuis qu’elle vit à New-York : trop concentrée sur ses études et trop débordée pour trouver le temps de quoi que ce soit. « Tu m’as déjà piqué, Betty ! C’est bien ce que j’essaie de te dire depuis une heure ! Donc, tu viens boire un verre avec moi samedi ? » ANECDOTE 11 ★ Allister fait les cents pas devant le restaurant tout en hurlant. De là où elle est installée, toute la famille Brennan réunie pour fêter l’anniversaire de Betty peut le voir. A l’occasion, certaines bribes de conversation traversent le vitrage peu épais de l’établissement. « Ça fait vingt-et-un an que tu es en dépression post partum, Jolene ! De qui est-ce que tu te fous ?! » Le regard de Beth quitte son père tandis qu’elle esquisse ce sourire sans joie qu’on lui voit souvent au visage. Une façade qui verrouille les uns après les autres chaque canal lacrymal pour éviter le moindre débordement. « Au moins pour cet anniversaire-là, Jolene ! Au moins celui-là ! » Il peut s’époumoner, Allister, rien ne changera pour autant. Comme à chaque fois, le cercle Brennan se resserre autour de Beth qui n’en a aucun autre. « Bon, alors, ça, c’est notre cadeau… Ouvre-le vite avant que ton père ne le voie ! » Sans doute est-ce simplement pour détourner l’attention que le joli paquet estampillé Manolo Blahnik est sorti avant même le repas, mais peu importe. La diversion fonctionne. Qui a besoin de l’amour d’une mère quand les émotions peuvent simplement être étouffées sous les claquements de talons d’une superbe paire d’escarpins ? ANECDOTE 12 ★ D’aussi jolis modèles – de chaussures, sacs ou vêtements-, Beth en possède peu : cadeaux des grandes occasions ou fruits de longs mois d’économie, la jeune femme n’est pas riche et sa collection ne s’agrandit donc que progressivement. Elle prend méticuleusement soin de chacune de ses pièces et guette régulièrement les sites de ventes privées à la recherche de la moindre bonne affaire. Et s’il faut réduire la fréquence des courses alimentaires pour accélérer un peu l’acquisition d’un joli manteau, cela en vaut la peine. Après tout, tout le monde a besoin d’un joli manteau. ANECDOTE 13 ★ Froncements de sourcils, les doigts demeurent en suspens. Un pas en arrière, les yeux cherchent l’erreur. Pourquoi cette robe tombe-t-elle si mal ? Avant dernière année d’études, les stages de Betty s’approchent désormais un peu plus de la haute couture et elle doit justement exécuter une robe de créateur qui défilera ce week-end. Or, quelque chose cloche. « Tu as perdu du poids ? » La rousse récupère son calepin pour vérifier les mesures effectuées trois semaines auparavant. C’est bien le temps qu’il lui a fallu pour coudre toutes ces perles à la main, il y en a très exactement quatre cent soixante-deux et puisqu’elles recouvrent entièrement le bustier, elle n’aurait pas pu retarder davantage la prise des mesures de la fille qui défilera. « Pas du tout. » Beth relève les yeux vers le mannequin. La fille a le teint si gris qu’on peinerait à croire qu’elle a un jour mangé dans sa vie. Par acquis de conscience, Betty ressort son maître à couture et reprend les mesures du corps filiforme : aucune ne correspond. Elle aurait pu se tromper sur une donnée, mais pas sur toutes. « Mama, qu’est-ce que c’est que ce chiffon ? » Pas le temps de réfléchir à une solution que le créateur a déjà attrapé un bout de la robe, la considérant avec un dégoût non dissimulé. « Ho-rrible. Tout est trop grand ! Qu’est-ce que t’as foutu ? » Elle aimerait dire que ce n’est pas sa faute si son mannequin s’est affamé avant le défilé au point de perdre quatre centimètres de tour de poitrine, mais elle n’en a pas le temps. L’homme tape dans ses mains, appelle l’attention de tout l’atelier. « Les filles, les filles ! On m’écoute s’il vous plaît ! Bon, je pensais qu’on vous le disait à l’école, mais : c’est pas parce que vous vous êtes grosses que vous devez aussi grossir les mannequins, okay ? Il faut prendre les mesures JUSTES, de toute façon vous récupérerez pas les robes après donc aucun intérêt à rajouter des centimètres là où il y en a pas ! Et toi mon cœur, tu es gentille mais tu ne postules plus pour venir en stage chez moi, hein ? Allez, file. » Bien que Beth ait passé environ 76h de travail dessus, la robe ne défilera pas. ANECDOTE 14 ★ Peut-être que le budget alimentaire peut encore être réduit pour acheter ce magnifique sac à main. Après tout, tout le monde a besoin d’un joli sac à main. ANECDOTE 15 ★ « Il va falloir que tu souries plus, tu sais. C’est la base du job. » Sourire est la base du job pour vendre des cafés Starbucks ? Parfois, Betty pense aux podcasts qu’elle écoute tous les soirs en faisant ses devoirs de couture et comprend pourquoi certaines personnes tournent soudainement la carte et assassinent leur patron à coup de bouteille de 3L de sirop saveur noisette. « Sans déconner, même pour servir des new-yorkais tu fais beaucoup trop la gueule. » Peut-être qu’elle utilisera la bouteille de caramel liquide, plutôt. Son choix n’est pas encore tout à fait arrêté. ANECDOTE 16 ★ Pendant les vacances, Beth respecte sa promesse et rentre toujours chez son père. Elle s’accorde peu de réelles pauses et occupe généralement son temps libre à bosser, encore. Quand elle a de la chance, il y a des jobs à pourvoir dans les petits cafés ou restaurants de Burlington. Quand elle en a moins, elle va frapper aux portes des fermes agricoles pour planter ou ramasser des fruits, parfois récolter le sirop d’érable. C’est physique et difficile, mais Betty est une fille courageuse qui a toujours 492 références de vêtements qu’elle aimerait s’offrir ou se coudre quelque part dans la tête. ANECDOTE 17 ★ Les premiers jours, Betty sent le regard du chef d’atelier sur elle mais ne dit rien. Elle se persuade qu'il est normal qu’il la fixe de cette façon, après tout elle est encore stagiaire et donc susceptible de faire des erreurs. Et puis elle adore la ligne artistique de cet atelier et espère très sincèrement faire bonne impression pour décrocher un contrat une fois son diplôme en poche. Les jours passent cependant, se transformant en semaines qui deviennent de plus en plus angoissantes. Les regards, les mots, très vite rejoints par des gestes. Tout le monde le voit dans l’atelier, personne ne dit rien. Les petites couturières dans son genre représentent le dernier maillon de la chaîne alimentaire de cette industrie. Et Beth aimerait tellement, tellement être embauchée dans cette maison. ANECDOTE 18 ★ Pourquoi perdre son temps à acheter de la nourriture si tout doit de toute façon finir dans les toilettes. Tout l’écœure, en et en premier son reflet dans le miroir. ANECDOTE 19 ★ « Je peux vendre, j’ai déjà travaillé dans le service. » Pâle et fatiguée, Betty implore presque silencieusement Suzanne de lui donner le job. Elle a quitté New-York deux mois plus tôt sans expliquer quoi que ce soit à qui que ce soit, son père lui en veut terriblement d’avoir renoncé si près du but et il faut absolument qu’elle trouve une source de revenus pour pouvoir partir de chez lui le plus vite possible. « Oui, pour vendre des cafés. » Suzanne hausse un sourcil. Beth voudrait lui sauter à la gorge, là tout de suite. Jusqu’à preuve du contraire, cette boutique n’est pas une succursale de Dior sur la Cinquième. « Je peux le faire, vous ne regretterez pas de m’avoir embauchée. » Il aurait été plus simple d’avouer la vérité à sa famille. Betty préfère néanmoins leur éviter un combat perdu d’avance : il n’y aura ni preuves ni témoins, pas pour une aussi grosse entreprise face à une aussi petite couturière. Justice impuissante, autant lui éviter de se faire du souci pour rien. ANECDOTE 20 ★ Ce n’est pas le plus pratique quand on vit à Redwood Hills, mais plutôt mourir que de revendre des Jimmy Choo. Le regard des autres n’existe pas, Betty s’habille pour se faire plaisir à elle-même.