robin myers

 

Il faut se dire des belles choses, qu'on gardera pour plus tard.

MYERS ROBIN. 28 ANS. 10 MARS 1987, REDWOOD HILLS $$$$. OFFICIER D'ARMEE. CELIBATAIRE, BISEXUELLE. 'CAUSE YOU'RE A LIAR.

time of my life.

Robin, elle est plutôt du genre à ne croire que ce qu’elle voit, elle est un peu trop terre-à-terre pour croire vraiment à cette histoire de Rose Lunaire. Elle ne dit pas qu’elle n’a pas existé, oh non ! Il existe des preuves, Robin le sait, mais elle sait combien les médias sont avides de ce genre de potins/rumeurs et doute d’eux, pour elle, ils ont exagéré la chose. La Rose Lunaire a eu une influence sur la ville, certes, mais sa gravité reste à démontrer… Après tout, Robin n’était pas encore née à ce moment-là, elle n’a pas envie de s’avancer à craindre son retour, mais elle ne s’en fiche pas complètement. Elle comprend mieux que personne ce que c’est, d’être liée à ses camarades, ses frères d’armes. Elle le sait et dans un sens, elle peut comprendre les membres de la Rose Lunaire.

⊰ ANECDOTE 01. Robin, elle est originaire de Redwood Hills, c’est sa vie, son petit coin de paradis. Même si elle a toujours su qu’elle partirait, loin, loin de sa famille et de son passé, parce que Robin ne regarde jamais en arrière. Quelques temps après la fin du lycée, elle s’enrôle dans l’armée et n’a jamais fait d’études, l’université, c’est bon pour les autres, pas pour les éclopés de la vie comme Robin.  ⊰ ANECDOTE 02. Elle n’aime pas dépenser de l’argent et pourtant elle n’en manque pas, elle occupe une place assez importante dans la hiérarchie de l’armée, mais elle n’aime pas vraiment le shopping et préfère garder son argent pour les choses utiles, le loyer, la nourriture, l’alcool et les paquets de clopes. Le pire jour de l’année pour elle, c’est le premier jour des soldes. ⊰ ANECDOTE 03. Elle fume beaucoup, boit comme un trou et jure comme un homme. Robin, c’est quelqu’un qui n’a pas froid aux yeux et elle sait se faire respecter. Néanmoins, à cause de son caractère et de son métier, elle n’a jamais eu de relation stable avec un homme, parce que quelque part, ça lui fait peur. Peur de s'engager alors qu'elle pourrait retourner au combat, peur de souffrir, peur de blesser. ⊰ ANECDOTE 04. Elle s’est toujours mieux entendue avec les hommes qu’avec les femmes et à part Rae, à l’époque où celle-ci était encore en vie, elle avait très peu d’amies, la plupart de ses connaissances venant de l’armée, un milieu quasi exclusivement masculin, et pas des plus fréquentables. Rae, c’était sa meilleure amie, comme son âme-sœur et elle est partie, elle l’a abandonnée, envolée dans les étoiles quand elle était en mission. ⊰ ANECDOTE 05. Il lui arrive de ressasser encore et encore les mêmes souvenirs douloureux, dont l’incident qui a causé son rapatriement forcé aux Etats-Unis et son mois passé dans un hôpital militaire. Sinon, elle détient un revolver chez elle, on est jamais trop prudent. Les horreurs vécues là-bas, sur le champ de la mort, resteront ancrées à jamais. ⊰ ANECDOTE 06. Elle croyait en Dieu (croyait croire) jusqu’à ce qu’elle intègre l’armée et depuis, la foi l’a quittée. Elle n'arrive plus à penser qu'il existe après avoir vécu tout ça, impossible.  ⊰ ANECDOTE 07. C’est une femme résolument moderne, ancrée dans le présent, qui vit au jour le jour. Elle se bat pour ses convictions et n’a jamais baissé les bras, ce qui lui a déjà posé quelques problèmes. ⊰ ANECDOTE 08. Robin, elle est tellement maniaque, à cause de sa formation militaire, ça devient parfois comme une obsession. Elle ne tolère pas le bazar, qu’il soit chez elle ou chez les autres. ⊰ ANECDOTE 09. Robin est une geek en puissance qui passe beaucoup de temps sur les jeux vidéo en réseau. Elle s’est ainsi constituée une petite bande d’amis virtuels qu’elle apprécie beaucoup. ⊰ ANECDOTE 10. Elle ne porte que très rarement de robes, un instrument de torture conçu pour empêcher les femmes de courir, et préfère s’habiller de façon simple mais confortable.

the person you are behind the screen

⊰ prénom et pseudo : caroline, linoa    ⊰ âge : 21 ans ⊰ comment tu as découvert le forum : yo    ⊰ ce que tu en penses :     ⊰ est-ce que tu veux un parrain ? à mon humble avis, ça ira ⊰ crédits : avatar par glass skin ⊰ un dernier mot pour la fin : écrire ici.

Spoiler:

Robin, elle est morte une fois.
Elle est tombée comme ça, sans prévenir, elle vivait et l’instant d’après, elle mourait. Elle ne s’en est pas rendue compte tout de suite, il lui a fallu du temps pour le reconnaître, pour avouer que quelque chose en elle s’était brisé sur l’autel d’une immuable guerre. Avant cet événement, elle se considérait comme une jeune femme privilégiée, malgré une vie familiale compliquée, elle n’avait pas connu de drame, elle vivait bien. Robin, c’est l’histoire d’une vie bancale, une vie banale. Le matin du 10 mars 1987, ses parents pensaient avoir un petit garçon mais Lani accoucha d’une petite fille qu’ils prénommèrent Robin, comme si elle était un garçon. Robin, une enfant bagarreuse qui rentrait souvent couverte de bleus mais chut ! Elle se mettait en colère si on lui reprochait quoi que ce soit. Un caractère fort comme son père, disait sa mère en plaisantant à moitié, un caractère qui la fit connaître dans son école comme le petit démon à visage d’ange, car qui aurait pu penser un instant que cette fillette maigrichonne soit en réalité de toutes les bagarres, de toutes les bêtises ? Méfions-nous de l’eau qui dort riait son père et Robin prenait la mouche, elle ne comprenait pas cette expression, ne voulait pas être comparée à de l’eau, alors son père l’étreignait en lui soufflant je t’aime, mon petit oiseau du ciel.

Robin, elle aime les garçons et les filles, les belles personnes (elle ne se complique pas la vie) mais elle est un peu en guerre avec tout le monde, en guerre avec sa famille qui ne la comprend pas, en guerre avec elle-même, en guerre avec les pays dans lesquels elle se rend, le cœur parfois trop serré, parce que Robin est une militaire, un officier même. Elle s’est engagée des années plus tôt, parce qu’elle ne se voyait pas faire de longues études ou quoi que ce soit d’autre, elle voulait servir son pays. L’entraînement l’usa jusqu’à la corde mais elle tint bon, parce qu’elle était forte, peut-être plus forte que certains des hommes qui la regardaient en douce, elle, la fille chétive, la fille un peu bizarre qui s’entêtait à garder la tête haute. Difficile d’accepter les ordres sans protester pour cette jeune femme franche, difficile de tout encaisser mais Robin n’était pas une Meyers pour rien ! Alors oui, elle encaissait, la jolie, la fougueuse Robin souffrait en silence et jusqu’alors, elle eut de la chance, elle s’en sortit toujours sans dommages – ou presque. Jusqu’à ce moment fatidique où elle rentra à la base, le souffle court, la boule au ventre, en prononçant ces quelques mots aujourd’hui, j’ai tué un gosse. Son premier mort. C’était la guerre oui, mais Robin ignorait ce que ça faisait, d’ôter la vie d’un autre être humain, de tuer et elle eut peur de devenir folle, peur de perdre toute humanité. Les choses basculèrent à l’âge de vingt-sept ans, presque vingt-huit. Robin s’était habituée à vivre à l’étranger, loin des siens, seule dans un monde d’hommes, elle savait comment s’y prendre. Dites-leur. Bordel ! Que quelqu’un leur dise qu’ici bas, on crève comme des rats. Elle l’avait voulu, bien sûr. Elle était partie à l’armée le cœur gonflé d’espoir, avec ses frères d’armes, ses camarades. Elle s’était entraînée dur et n’avait jamais perdu de vue son but ultime, mais pourtant, être sur le terrain l’avait anéanti, elle ne s’attendait peut-être pas à autant de violence. Une gosse privilégiée, vraiment. Au nom de la patrie, se répétait-elle pour tenir le coup. Elle avait beau se le répéter, ça ne changeait rien. Puis elle fut blessée au combat – pas grièvement, non, sa vie n’était pas menacée. Mais son âme morfla drôlement. Et elle en eut la conviction en revenant dans le monde des vivants, ici, au Vermont.
Là-bas, sur le champ de l'horreur, elle était morte une fois.

Mai 2015. Après plusieurs mois dans un hôpital militaire pour se remettre de ses blessures, Robin est de retour à Redwood Hills. Son corps ici, son esprit là-bas. Elle sourit, elle est heureuse d’être de retour, auprès des siens. Mais ils ne comprennent pas. Eux, ils parlent fêtes, alcool, espoir. Robin ne leur en veut pas, elle était pareil à l’époque. Mais aujourd’hui, elle n’y arrive plus. Elle n’est plus un des leurs, elle n’appartient plus à ce monde, comme un fantôme qui errerait sans savoir où aller. Puis, il n’y a pas que ça. Il y a sa famille, qu’elle aime/déteste, un fardeau parfois, une famille qu’elle ne comprend plus. Il y a la mort de Rae que Robin ne pardonne pas, à personne, surtout pas à Ulysse. Rae était sa meilleure amie et elle a perdu la vie d’une leucémie, quand Robin était en mission et elle culpabilise tellement de ne pas avoir été là, présente. Avec le temps, la vie reprendra le dessus, elle en a la certitude. Les années passeront et elle n’y pensera plus, les morts et la peine ne seront bientôt plus qu’un lointain souvenir, loin, très loin. Peut-être. Elle préférait se contenter d’aller et venir et de survivre dans cet univers, à défaut de vivre. De ne pas se prendre la tête, non, jamais, de ne pas avoir le moindre regret, pourtant, elle se ment à elle-même. Parfois, elle s’arrête de courir, d’un seul coup, elle s’immobilise pour regarder autour d’elle. Elle observe cette vie, cette vie qui lui échappe peu à peu, sur laquelle elle n’a plus de contrôle car personne, jamais, n’a la maîtrise du temps qui passe. Les regrets l’assaillent. Et elle se remet à courir.