And the sun rises again ┆Robin

{ And the sun rises again }
@Robin Myers

C'est toujours une habitude à reprendre : sortir, se mouvoir, aller où bon lui semble. Être libre. La nuit, sortir regarder les étoiles dans le ciel, sans barreau et sans se tordre le cou ; simplement s’étendre et respirer l’air, la nuit dans les poumons. Le sommeil encore lui manque, c’était plus facile sur le canapé de Danny, l'espace minuscule, réconfortant pourtant. Saul y a passé tout l’hiver. Il n'est rien qu'un chien qu’on a gardé en cage, on vient de lui ouvrir la porte. Chien fou, il se voyait courir, foncer, se ruer vers sa liberté. En vérité il peine à franchir le seuil, il a peur. La prison, il est encore dedans, dans sa tête. Dans ses cauchemars le sommeil l’y ramène, le brouhaha permanent des détenus en acouphènes. Tout va bien ici cependant, Saul est au grand air. Pour la première fois de sa vie il a sa propriété, somme toute modeste, retirée et il se demande parfois à quoi elle lui sert, si personne ne vient l’y saluer. Mais il y a Danny bien sûr, il y aura toujours Danny. Ces derniers jours il repense à de vieilles amitiés, celles qu'il a nouées à son premier passage et que la case prison a avortées. Tu devrais aller voir au ranch. Des fois qu’on veuille le reprendre. Danny et lui en sont arrivés à cette conclusion la dernière fois qu’ils ont partagé une bière, sur sa terrasse face à la rivière. Elle rend sage, la rivière, un peu philosophe, un brin poète. Du moins Saul aime le croire, la légende est belle. Il a laissé traîner, Saul et puis, et puis… Il s’est souvenu d’autres bières qu’il a bues, s’est rappelé avec qui. Elle est maman, maintenant. Il se souvient du choc aussi, à la nouvelle -la rumeur ? Jamais trop fait la différence, mais pour une raison qui lui échappe ça lui fait drôle. Est-ce qu’ils peuvent encore boire des bières, alors ? Est-ce qu’il peut se pointer comme ça ? Il verra bien, la solution à laquelle il est arrivé. Il verra vite, parce que le ranch n’est pas très loin. Rien n’est très loin dans cette ville, à ça aussi, Saul a eu le temps de s’y faire, la première fois. C’était hier. C’était il y a une éternité. Une autre vie, qu’il ne peut retrouver. Alors là aussi, il fera semblant d’y croire.
Le lieu est familier, Saul note quelques changements notables, en silence, les chevaux surtout, ceux qu’il ne (re)connaît pas. Il cherche du regard la jument qu’il avait aidée au poulinage, son poulain également -saurait-il le reconnaître ? C’était peu de temps avant son départ précipité. Elle il la reconnaît, Robin, à sa silhouette dans la carrière juste derrière. Il l’a déjà vue monter. Pas le genre de spectacle qui s'oublie, ni qui s’interrompt. Saul préfère en profiter, se postant discrètement contre la barrière. Elle finira bien par le voir. Ça le fait rire tiens, pas que ça se voit sur son visage effacé, il ne lève même pas une main pour la saluer. De quoi il doit avoir l’air, il avait disparu et voilà qu’il réapparaît. Il n’a pas de bière à lui lancer, rituel d’autrefois, après le service, plus efficace que n’importe quels mots qu’il leur arrivait d’échanger entre deux silences. Ils en disaient long, plus long que tout peut-être. Pas de rituel à reprendre comme si de rien n’était, rien que lui et son demi sourire. Content d’être revenu malgré tout. C’est maintenant qu’il y pense : elle ne sera peut-être pas contente de le revoir. Il verra bien.

_________________

sous le pont du désespoir les misérables et moi ce soir, les nouveaux rois ou les clochards chemins de croix ciel le hasard --

and the sun rises again

Saul & Robin

Elle n’avait pas toujours le temps de monter à cheval. Il y avait toujours beaucoup à faire à côté, probablement trop, dans son bureau qui offrait la vue sur la cour centrale. Ainsi, elle se perdait souvent dans ses pensées en voyant les chevaux passer, ceux qui partaient vers les prés ou la carrière ou qui rentraient aux écuries. Son esprit divaguait quand elle se rappelait qu’elle aussi, elle s’en occupait beaucoup autrefois, elle adorait ça. Et puis elle avait mûri, l’appel d’un meilleur salaire avait eu raison d’elle, beaucoup plus que ces tâches parfois rébarbatives qu’elle n’appréciait guère ; mais elle aimait son travail actuel, parce qu’il lui permettait d’être au contact d’une foule de personnes différentes et, puis, surtout, d’avoir le contrôle. Elle n’était pas seulement une exécutante parmi d’autres, elle était la chef. Pas la chef suprême non plus, elle n’était pas la propriétaire du ranch, mais elle secondait habilement Faith dans la gestion de l’endroit. Et parfois, quand elle avait un peu de temps, elle renouait avec sa grande passion. Quand un cheval avait besoin d’être sorti, entraîné, ou simplement pour le plaisir, parce qu’elle, elle en avaitaussi besoin. Alors, elle quittait son bureau, filait vers l’écurie et préparait le cheval. Exactement ce qu’elle fit ce jour-là, avec la jument alezane qu’elle appréciait beaucoup. Ces moments hors du temps, comme toujours quand elle se retrouvait juchée sur sa monture et qu’elle s’élançait sur la piste. Les sabots qui foulent le sable, la sensation d’être seule au monde, de ne faire qu’un avec l’animal. Elle adorait ça, Robin. D’autant plus qu’à cette heure, tout le monde vaquait à ses occupations et personne ne faisait attention à elle.

Sierra paraissait tout aussi heureuse qu’elle de se dégourdir les jambes. Sa cavalière gardait le regard fixé sur l’horizon, concentrée sur les sensations, sur sa monture, jusqu’à ce que son regard soit attiré par une silhouette adossée à la barrière. Sourcils froncés, elle ralentit l’allure, croyant voir… talonnant Sierra pour se rapprocher légèrement, alors qu’elle était à l’autre bout de la carrière, elle vit. C’était bien lui. Saul. Il avait travaillé là, dans une autre vie. « Tiens, un revenant » qu’elle lança finalement en s’arrêtant à sa hauteur. Juchée sur la jument, elle le toisait d’un œil sombre, rien de plus facile puisqu’elle le dépassait largement, grâce à Sierra. Rancunière comme toujours – elle ne pardonnait pas facilement à ceux qui l’avaient blessée, Robin. Ni à ceux qui avaient disparu du paysage pour réapparaître comme une fleur des années après. Elle essayait de masquer sa surprise, alors que tout en elle hurlait de savoir ce qu’il fabriquait là, mais elle ne lui donnerait pas ce plaisir. « Donc, tu n’es pas mort » pas une question, rien d’autre qu’une affirmation. Elle hésita. Descendre de sa monture ou repartir à l’autre bout de la carrière au galop et chasser cette vision, mais il n’était pas le seul employé à avoir disparu brusquement, ou à poser sa démission et se volatiliser deux jours après. Quand ils embauchaient des saisonniers, ça arrivait parfois. En revanche, un employé qui revient après des années d’absence, ça, c’était une grande première. Alors, entre descendre ou partir au galop, elle choisit la troisième option : elle ne bougea pas, continuant de le dévisager avec patience. Saul. Qu’est-ce qu’il était devenu, après tout ce temps ?

_________________

( C’était une beauté torturée et sereine à la fois, habitée par un brasier intérieur, une beauté attirante et inquiétante, comme seule peut en susciter la proximité du feu et de la glace. )

{ And the sun rises again }
@Robin Myers

Un fantôme. Un revenant. C’est donc à ça que Saul ressemble. Tiens, pour lui aussi c'est une révélation. Ça lui va bien, à Saul. Il se fait discret, il fait son job, repart quand il a fini. Il ne s'attarde pas. Ne décroche pas plus de trois mots dans le processus. Que peut-il lui dire, à Robin ? Saul n’y a pas réfléchi, comme d’habitude il agit sur le tas ; on verra bien, la solution à tout. Et si elle le tue et l’enterre quelque part, il s’en accommodera. Il y a pire endroit pour mourir, Saul entendra les chevaux lancés au galop, leurs fers battant la terre de sa tombe. Ils recouvriront les cris qu'il entend encore dans le silence. C'est ce qu'il est venu chercher en revenant à Redwood, une minute de silence dans le chaos du monde. C'est un spectacle, les chevaux, et Robin qui le surplombe ; elle le prend de haut, littéralement. Aïe, il croit bien que son regard noir va le tuer d’une seconde à l’autre. Au moins, elle le reconnaît. Le vagabond a toujours vu le verre à moitié plein. Il ne détourne pas le regard, il reste stoïque, les coudes sur la barrière. Brave, pas fou. « Pas encore. » Pour toute réponse. Pas mort à priori, puisqu’il est là. Ça viendra bien un jour. Ne l'a-t-il pas été, mort, quelques temps au moins, le revenant, pour pouvoir revenir à la vie ? Il doute. Ses mains sont tangibles, l’appui sur les panneaux de bois rêches aussi. Il s’interroge : est-ce comme ça qu’elle en est arrivée à ce constat ? En voyant qu’il ne passe pas au travers ? Comme pour prouver qu’il est bien vivant, son bras droit s’avance vers la jument. Le contact lui a manqué, Saul le réalise en sentant son souffle s’abattre sur sa paume quand il caresse son museau. Il sourit. Robin est toujours là, elle est toujours perchée ; Saul doit lever la tête vers le soleil, la main sur le front pour ne pas se faire éblouir. C'est davantage pour mieux la voir, ici le soleil est doux. Robin, elle, n’a pas l’air de s’adoucir. Merde. S’il ne peut calmer son regard, il affrontera la tempête de ses yeux sombres. C’est ce que fait Saul, affronter les choses. C’est ce que la prison lui a appris. Mais la cavalière ne sait même pas qu’il a fui, ou elle ne sait pas pourquoi, ni vers où ni pour qui. Leur position statique, le silence commence à durer. Saul oublie régulièrement être seul à s'y faire. Le temps passe et comme Robin ne parle pas plus, comme elle ne demande rien, c’est ce qui lui fait comprendre qu’il devrait dire quelque chose. Quelque chose d’à peu près pertinent, certainement, avant qu’elle s’impatiente. Toujours un train de retard Saul, un train de retard sur la vie. « T’as pas franchement changé. » Aussi vrai qu’il n’est pas mort. C'est ce qu’il remarque, ouais, il a eu le temps de voir. Il aurait cru, pourtant. La maternité qu’il n’aborde pas, il croyait que c’était le genre de choses qui change une personne physiquement, s'en était fait toute une montagne, un truc dingue, comme une marque de la vie, une aura, quelque chose, comme il voyait sa mère ou celle de Danny ; les seules mères qu’il connaisse, érigées au rang de saintes. Le genre de changement qui, au-delà de changer la vie, laisse quelques rides, de nuits sans sommeil et d’inquiétude. Robin n’a jamais paru aussi sûre d’elle. « Tu bois toujours des bières ? » Qu’a-t-il à perdre ? Il ne sait pas lui-même si c’est une invitation qu'il lance, à quoi il se risque. Elle doit avoir cent fois mieux à faire désormais. Saul pose quand même la question. Il aurait pu lui demander si elle comptait descendre de sa monture, un jour, mais il connait déjà la réponse.

_________________

sous le pont du désespoir les misérables et moi ce soir, les nouveaux rois ou les clochards chemins de croix ciel le hasard --

and the sun rises again

Saul & Robin

Elle se souvenait de Saul. Un employé discret, un homme peu bavard qui semblait avoir eu une vie chaotique, un peu comme Robin. Ils ne se confiaient guère, mais ça ne les empêchait pas d’échanger, parfois. De se retrouver le soir après une journée au ranch pour partager une bière. Robin appréciait ces moments de calme. Et puis, Saul était parti, probablement pour tracer sa propre route ailleurs. C’était ce qu’elle avait pensé sur le coup, parce que Redwood avait peu à offrir quand on ne venait pas d’ici. Si on n’avait pas déjà une famille, des amis, une raison légitime de rester, pourquoi s’enterrer dans ce trou perdu ? Robin aurait pu partir maintes fois, suivre l’exemple de ses deux frères qui avaient mis les voiles pour faire leur vie ailleurs, elle n’avait jamais pu s’y résoudre. Elle avait des raisons de rester, davantage qu’avant. Elle regarda Saul tendre la main vers la jument, un geste ordinaire qui rappela tant de souvenirs à la jeune femme. Il appréciait les chevaux certainement autant qu’elle, il était un passionné, doublé d’un électron libre qu’on ne connaissait jamais véritablement. Sûrement plus qu’elle. Ses lèvres s’étirèrent en un sourire amusé alors qu’elle répliqua « Toi non plus » était-ce un compliment ? Depuis la dernière fois, elle se sentait différente. Peut-être parce qu’elle avait donné naissance à un fils, qu’il était devenu le centre de son monde alors même qu’elle n’avait jamais envisagé l’idée d’être mère. « Je me fonds dans le paysage » poursuivit-elle en jetant un coup d’œil à la ronde, désignant les toits du ranch que l’on apercevait non loin de là. « Les choses ne changent pas beaucoup, ici. Le temps à Redwood ne doit pas s’écouler de la même manière qu’ailleurs » sans doute le problème de la campagne, quand on y songeait. En ville, la vie était trépidante, un rythme effréné où l’on courait toujours, où l’on ne s’arrêtait jamais pour regarder autour de soi, puisqu’il y avait tant à voir devant.

Sa question lui arracha un nouveau sourire. « Tu veux dire, avec toi ? » à peine un sarcasme dans le cœur de sa voix. Tu bois toujours des bières ? C’était bien ce qu’ils faisaient, avant. Après une seconde de réflexion, Robin sauta à bas de sa monture et se retrouva face à Saul. Cette fois, c’était lui qui la dépassait, mais elle ne se laissa pas démonter et planta son regard dans le sien. « Je n’ai pas changé, tu l’as dis » elle se détourna ensuite, passa les rênes par-dessus l’encolure de la jument et se dirigea vers la sortie de la carrière. « Le temps de ramener Sierra à l’écurie… tu veux venir ? » elle lui laissait le choix. Attendre ici ou l’accompagner là-bas, là où il avait ses habitudes passées. Elle l’observait toujours, un regard lourd de sous-entendus, le regard de la femme vexée qui ne comptait rien en laisser paraître. « Et peut-être que comme ça, tu pourras me dire où est-ce que tu as disparu, tout ce temps ? » ils avaient bossé ensemble, mais Robin savait qu’il ne lui devait rien. Du moins, la Robin rationnelle et indifférente le savait – l’autre, la Robin enflammée, rancunière, rêvait de l’engueuler copieusement, parce que c’était ce qu’elle savait faire de mieux. Engueuler les gens, pour qu’ils finissent par la haïr. Tout en entraînant la jument vers l’écurie, elle se retourna une dernière fois pour le dévisager de haut en bas. « Enfin, si je mérite une explication, évidemment » cette fois, le sarcasme était bel et bien là, et elle ne cherchait plus à le dissimuler.

_________________

( C’était une beauté torturée et sereine à la fois, habitée par un brasier intérieur, une beauté attirante et inquiétante, comme seule peut en susciter la proximité du feu et de la glace. )

{ And the sun rises again }
@Robin Myers

Elle trouve qu’il n’a pas changé. Saul le prend exactement pour ce dont ça a l’air : la vérité. Pas le genre à retourner ses phrases simplement pour ça, ne comprend même pas que ça se fasse, alors si Robin dit qu’il n’a pas franchement changé, c’est forcément qu’elle le pense. Saul ne sait pas quoi en penser, justement. Un maigre sourire semble avoir décidé pour lui, mais les yeux sont un peu interloqués. La prison, ça change un homme. L’enfermement laisse des traces. Du moins, il aurait cru. Doit-il se réjouir, alors ? Toujours ce bon vieux Saul. L’ironie de ce qui vient après, le paysage, celle-là il la saisit. C’est la première réflexion qu’il s’est faite en revenant dans le coin : rien n’a vraiment changé, et ça a été l’idée la plus réconfortante de toute sa chienne de vie. Ça, et la perspective de retrouver Danny. « Au moins on n'est pas déçu. » Toujours aussi pragmatique, ça c'est sûr. Optimiste, même. Pas besoin de grand chose de plus que ce qu’il y a déjà, ici à Redwood, et dans sa vie. Saul aime le paysage. Il aime assez la façon qu’a Robin de s’y fondre, perchée sur sa monture. La vue est agréable. Lui passent par la tête quelques réflexions sur le temps qui s’écoule en prison. Comme toujours il ne dit rien, elle n’a rien demandé.

Ce qu’il ne saisit pas, c’est la colère -la rancoeur ? qui semble l’avoir piquée, ou plutôt le motif. Saul n’est pas le genre d’homme à se donner de l’importance, encore moins à croire qu’il en a. Pour sa mère oui, pour Danny peut-être ? Et même eux ils se sont quittés, ont fui presque sans un mot, à peine écrit ; pour un frère, oui. La famille, c’est important. Mais qui d’autre ? Longtemps, partout, Saul allait seul. Et dans ce laps de temps, ici même, il a échangé quelques bières, quelques mots aussi, de plus posés, de plus profonds, de plus nombreux que d’habitude. Avec Robin. « J’vois personne d’autre. » Le genre de provocation qui lui échappe. Qui d’autre ? Il n’y a que lui ici. Il n’est pas venu pour ça, boire des bières, mais ça ne lui déplairait pas. Pas bien le temps de se faire à la différence de taille de Robin les pieds sur le sol. Peut-être parce que l’assurance est la même. Elle est très près, aussi. Une seconde, Saul craint de s’en prendre une, à voir ses yeux noirs foncer sur lui. Elle n’a pas changé, elle le lui rappelle. « Ça veut dire oui ? » Ou est-ce qu’il n’aurait pas dû le dire ? Elle ne doit pas être très fâchée après lui pour l’inviter à le suivre. Partisan des actes plus que des mots, Saul se contente de ça : la suivre, observé du coin de l’œil. Essayer de se focaliser sur Sierra n’est pas une mince affaire avec le regard de Robin sur lui. Peut-être que la jument saurait, elle, lui dire ce qu’il a fait de mal ? Est-ce qu’il a simplement disparu, Saul ? Est-ce que c’est simplement ça ? Il oublie, parfois, que la prison n’est pas la seule chose dont il n’a pas à être fier. Il ne l’est pas, n’a pas honte non plus. C’est arrivé, c’est tout. Il fait avec. Il ne sait pas ce qu'elle s'imagine, tout ce temps, mais il n'a pas disparu bien loin, pas vu grand chose non plus. Sa main est sur la croupe de l’animal, tout en marchant devant les boxes qui lui sont familiers. Pour se donner une contenance sûrement. « Y’a pas grand chose à dire, j’étais en prison. » Et c’est étrange, dire ça ici, mais puisqu’elle veut savoir. Il sait ce qu’elle veut, et oui, elle mérite une explication, il imagine. Il ne voit pas de raison de ne pas lui en donner, seulement rien ne vient après ça, qu’un malaise de plus en plus palpable pendant que Sierra retrouve son box. Saul les trouve minuscules, les boxes, bien plus qu’avant. Il n’avait pas réalisé. Et il ne sait toujours pas quelles explications lui donner de plus que celle-ci, Saul, ne les a pas trouvées pour lui-même. Pour ça, il faudrait plus qu’une bière. « J'ai tué personne. » Qu'elle se rassure. Il attend là sans faire un pas de plus ni demi-tour, comme il attend son verdict ou bien que la nuit tombe. A-t-il changé finalement, Saul l'ex-taulard ? Et qu’est-ce que ça peut faire, après tout ? C’est Robin. De mémoire, elle en a vu d'autres.

_________________

sous le pont du désespoir les misérables et moi ce soir, les nouveaux rois ou les clochards chemins de croix ciel le hasard --

Contenu sponsorisé -- -- PERSONNAGE INFOS RP

» Robin | Who are we mistaken ?
» (#142) I'm bleeding out ♦ Robin
» Robin | In your head they're still fightin'
» houston, we have a problem \ robin

And the sun rises again ┆Robin

And the sun rises again ┆Robin

Sujets similaires

Sujets similaires