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Quel est donc ce mirage, cette image sans visage ? - Peter

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Ángel Ortega
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Ángel Ortega

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Quel est donc ce mirage, cette image sans visage ? - Peter 016b
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PSEUDO : Schnappi
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CREDITS : Berenice
ALTER-EGO : Till, Billie, Andrea, Søren, Beth & Asael
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MessageSujet: Quel est donc ce mirage, cette image sans visage ? - Peter Quel est donc ce mirage, cette image sans visage ? - Peter EmptySam 27 Avr - 11:17

Pourquoi miroir réfléchis-tu sans me voir ?
Peter & Ange

Contrairement à ce que prétend le dicton populaire, Ángel trouve que les habitudes se perdent vite. Le chauffeur, l’agitation de la grande ville rompant avec ce silence dès qu’il rentre chez lui, si pesant, parfaitement familier et pourtant tout ce qu’il y a de plus excluant ; En effet, il en a désormais perdu l’habitude. Néanmoins, certains réflexes sont gravés dans le corps comme dans du marbre et c’est avec la même rigidité qu’autrefois qu’il se tient droit à la table du dîner, attendant son père. Ange a beau être arrivé la veille à New-York, il n’a croisé dans leur maison de ville aucun autre visage que ceux des nombreux employés de maison affairés à l’accueillir, eux. L’absence, épouse fidèle du silence. S’il ne se sentait redevable d’une visite de courtoisie, il serait probablement déjà reparti. « Papa. Maître Collins. » Respectueusement, Angie se lève lorsque l’homme entre, accompagné de son plus proche ami et avocat. Petit, sec, le genre de physique qui trahit tout d’un caractère nerveux. Colérique. Le fils sait à quoi s’en tenir et baisse déjà les yeux pour contempler la blancheur de sa serviette. « Comment va Castiel ? » La gorge tout à coup nouée, Ange se force à sourire. « Bien, je crois. » Viendrait-il à l’esprit de son père de demander des nouvelles de son fils ? Ángel a beau porter son nom, sans doute ne possède-t-il pas les qualités requises pour mériter l’attention de son géniteur. Pas les épaules pour faire partie de ce monde, des hommes riches et puissants. Ça lui est tombé dessus par hasard, mauvaise pioche d’un destin visiblement farceur.

Ne pas soupirer, de pas regarder dans le vide, ne se trahir par aucune manifestation d’ennui. Alors que les discussions autour de la table prennent très vite des tours professionnels, Angie a beau se demander ce qu’il fait là, il sait qu’il n’a rien d’autre à faire que de montrer patte blanche et d’attendre que cela passe. Il suffit d’adresser un sourire à la personne qui les sert, de feindre l’intérêt pour la conversation en cours tout en laissant secrètement son esprit divaguer. Simple. Il a fait ça toute sa vie. « Pour ton anniversaire. » Arrivés au café sans qu’il n’ait prononcé la moindre parole, Ange se voit glisser une enveloppe sous sa coupelle. L’esquisse d’un sourire qui voudrait être sincère, ne parvient cependant pas à l’être. « Merci beau… » Un simple chèque, sans carte, sans mot. Ça, ça ne l’étonne pas. Le montant du chèque, en revanche, arrache un vif froncement de sourcils alors qu’il relève un regard plein d’incompréhension sur son père. « J’imagine que tu dois manquer d’argent. » La froideur du ton ne présage rien de bon. « Non ? Ce n’est pas de ça qu’il s’agit ? Explique-moi alors pourquoi tu vends MON NOM à N’IMPORTE QUI comme si TU EN AVAIS BESOIN ? » Un sursaut, les muscles habitués à se raidir au moindre éclat de voix. Il fallait que ça arrive, ne restait qu’à découvrir quand. Quant au pourquoi, Ange est tellement abasourdi qu’il ne parvient même pas à formuler le moindre début de question.

C’est maître Collins qui prend le relais, sur un ton plus calme, et de désespoir Angie accroche son regard à lui en s’efforçant d’ignorer le puits de colère bouillonnant à ses côtés. Les premiers mots, il ne les comprend pas tout à fait. L’importance de préserver l’image de l’entreprise Ortega, de ne pas associer son nom à n’importe quel projet. Le fait qu’il n’est pas anonyme à New-York, qu’il doit anticiper le jour où il reprendra la tête de l’entreprise. De l’empire, plutôt. « Tu n’es PAS un dessinateur. Tu n’es PAS un artiste de rue. Tu n’es PAS un hipster prêt pour une vie de bohème. Tu es Ángel Luis Ortega, BON SANG. MON UNIQUE FILS. Quand en seras-tu conscient ? » Les lèvres s’ouvrent, se ferment, esquissent un sourire crispé puis l’effacent. La première idée va à Castiel, à Marty. Aurait-il parlé de la BD, finalement ? Il avait pourtant promis… Comme une vague brûlure à l’estomac, tout à coup. « Encaisse ce chèque. Sers-toi en pour racheter ton nom à… Qu’est-ce que c’est, déjà ? » Un geste méprisant de la main envers l’avocat qui opine tranquillement, prêt à combler le trou de mémoire. « Peter Black. Pour le label Mystery Records. » Arturo Ortega lève les yeux au ciel avec une impatience criante avant de se pincer l’arête du nez. « Peter Black pour le label Mystery Records… Qu’est-ce que j’ai honte de toi. » Silence. Il sait, Ange, qu’il est une déception constante. Il se contente donc de fixer le fond de sa tasse de café avec un sourire triste ; Inutile de lutter, il n’y a rien à répondre de toute façon.

« Monsieur ? Peter Black est arrivé. » Un sourire contraint répond à la déclaration avant qu’Angie ne soupire, délaissant le vide dans lequel son regard se noyait pour revenir à l’entrée du petit salon où il s’est installé pour recevoir son ami. S’il n’en avait tenu qu’à lui, jamais il n’aurait donné rendez-vous à Peter ici, chez son père. Difficile cependant de s’imaginer parler d’une telle somme d’argent en public. Un nouveau soupir. Le sentiment constant de n’être à sa place nulle part, et ici encore plus qu’ailleurs. « Hey. » Sourire forcé, gestes empreints d’une profonde lassitude alors qu’il se lève pour accueillir Peter. « Je suis content de te voir. » Peter sent-il la mélancolie qui l’étreint en même temps que les bras d’Angie ? Le geste est doux, mais surtout bref. En ces lieux, toute démonstration d’affection un peu trop appuyée pourrait être le motif d’un reproche futur. « Viens, installe-toi, je t’en prie » et de désigner la surabondance des choix possibles dans le salon tandis que le personnel de maison s’active déjà pour disposer sur la table basse thé, café, eaux minérales, jus de fruits. La procédure en standard pour les visites ; Très peu de choses ont réellement de personnalité entre ces murs. « Comment tu vas ? » Qui est-ce, cet homme aux traits tirés et au regard triste qui s’installe doucement face à Peter ? Ce n’est pas Ange, le gestionnaire un peu maladroit d’un établissement bien côté d’un petit coin tranquille du Vermont. Ce n’est pas non plus Angie, ce garçon au sourire tendre qui s’était laissé mener dans la première chambre d’hôtel venue après une soirée dans un bar. On lui aura demandé de se comporter comme Ángel Luis Ortega, l’héritier sérieux d’une fortune colossale et d’un nom prestigieux. Le problème, c’est que même lui n’est pas tout à fait sûr de le connaître, cet homme-là.

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Peter Black
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MessageSujet: Re: Quel est donc ce mirage, cette image sans visage ? - Peter Quel est donc ce mirage, cette image sans visage ? - Peter EmptyDim 28 Avr - 23:51

Du hall d'entrée avec sol en chêne ciré, il pouvant entendre le problème venir de lui-même jusqu'à ses oreilles. Monsieur Ortega père avait une voix qui portait. Surtout lorsque la colère l'animait. Et il ne pouvait de là où il se trouvait, qu'imaginer dans quel état devait être Ange... Donc le nom. Problème apparemment récurrent chez tous les pères de famille, qu'ils aient leur sol d'entrée en chêne ciré ou en simple carrelage premier prix venant du magasin de déstockage du coin. Bon point pour lui, il était "habillé", et il devrait sans doute en remercier une nouvelle fois Candice pour son look machin-chose ! Mauvais point, il avait toujours ses cheveux roses. Mais il était de toute façon trop tard pour changer cela. Tout ce qu'il pouvait faire en cet instant était de se préparer à affronter le père d'Ange, et sur son terrain au propre comme au figuré. Parce qu'il n'était visiblement pas homme à être impressionné par autre chose que ce qu'il pensait lui comme acceptable. Exit donc l'artiste montant à la carrière internationale qui s'ouvrait à lui. D'ailleurs, il n'était même pas sûr d'y croire lui-même... Mais il y avait une chose à laquelle il était profondément attaché et à laquelle il croyait plus que tout. Il était le fils Black. Et ça, personne ne le lui enlèverait.

Ce fut donc empli de cette résolution qu'il fut introduit dans un salon chic de par son apparente simplicité avec tout de même une toile de Picasso au mur, et ne doutant pas un instant que ce ne soit pas une reproduction. Et si Ange l'accueillit comme un noyé désespéré s'accrochant à une bouée -et Dieu qu'il le comprenait !- il lui accorda juste un "Angel." à peine intéressé avant de tourner un regard bien plus concerné vers Ortega père, tout en adressant un signe de tête poli à l'homme se tenant à ses côtés. "Bonjour Messieurs. Je suis le fils Black, et je vous remercie de me recevoir." Dieu, il était sûr de faire les choses mal mais comment était-on censé se présenter dans la haute société ?! Il pouvait juste faire les choses au mieux, parce qu'il n'était pas question de s'opposer de front à cet homme, cela n'aiderait en rien Ange...

A l'invitation d'Ange, il s'installa d'ailleurs stratégiquement à l'opposé de celui-ci. Autant pour que le regard courroucé d'Ortega Senior ne s'adresse qu'à lui, que surtout pour ne pas donner l'impression d'être là pour soutenir Ange. Ce qui ne pourrait qu'être contreproductif, même s'il devait certainement déchirer le cœur d'Ange à cet instant. D'autant qu'il ne porta pas davantage de considération à son « Comment tu vas ? » alors qu'il reportait aussitôt toute son attention sur le père Ortega. Ange n'avait que peu à voir dans cette discussion, même si celle-ci le concernait directement. "Monsieur Ortega, si je puis me permettre, l'industrie musicale aujourd'hui n'a plus rien à voir avec les débuts bohèmes de Picasso. Il s'agit de gagner de l'argent, et avec un rendement à deux chiffres pour tout lancement de nouveau projet. J'ai en effet, pris sur moi le fait de proposer votre fils pour un petit travail, travail qui a été validé." Chose d'autant plus facile que c'était lui qui avait la main sur toute la partie artistique mais cela, Ortega père n'avait pas besoin de le savoir.

C'est que pour un peu, il se serait cru dans une de ces barbantes réunions où il n'aurait pas été l'artiste mais un membre du staff. Très barbant donc, mais nécessaire. Et d'autant plus face à un homme tel que le père d'Ange. "Après, je comprends tout à fait que vous ayez des projets bien plus importants pour Angel. Mon propre père fait face à la même situation avec moi. En pire... J'ai coloré mes cheveux en rose." Ce qui aurait été une boutade en temps habituel -c'est que de l'eau avait passé sous les ponts depuis son adolescence !- était dit là avec beaucoup de sérieux. Mais comme ses cheveux roses n'avaient pas pu être cachés, il préférait aborder de lui-même le sujet. "Mais mon père..." Et on pouvait sentir à ces trois mots tout l'amour et le respect qu'il avait pour lui, ce qui n'était peut-être pas la meilleure façon d'aborder le problème avec Ortega senior. Mais... Tant pis ! "A toujours relevé la tête face à mes actions. Même à mes cheveux roses... Je suis son unique fils moi aussi, et si lui ne trouve rien à redire à mes actes alors personne n'a rien à y redire. Et... C'est peut-être aussi pour cela que... Je pense quitter New-York pour rentrer. Mon père vieillit, et c'est de mon devoir d'être là pour lui." Et Dieu sait s'il était fier d'être le fils Black parce que jamais son père ne lui avait jamais dit qu'il était sa honte. Pas une fois, et Dieu sait si les cheveux roses avaient été difficiles à accepter !

La suite fut bien plus facile à dire, ce n'était après tout que la suite logique de ce qu'il venait d'annoncer. "Alors si vous souhaitez que je retire votre nom de la création de votre fils, ce sera chose faite. Et il est nul besoin d'argent pour cela. Nous n'avons certes pas votre niveau de vie, ni même de Picasso dans notre salon, mais nous avons les mêmes valeurs, qui ne se marchandent pas." C'est qu'il n'y avait pas besoin d'être issu de la grande bourgeoisie pour donner de la valeur à son nom... Même si une fois fini, il attendait surtout du mépris et de la raillerie dans la réponse d'Ortega père.


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Ángel Ortega
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MessageSujet: Re: Quel est donc ce mirage, cette image sans visage ? - Peter Quel est donc ce mirage, cette image sans visage ? - Peter EmptyLun 29 Avr - 11:52

Pourquoi miroir réfléchis-tu sans me voir ?
Peter & Ange

Pétrifié, Ange, lorsqu’il se rend compte que son père a l’intention d’accompagner ce rendez-vous avec Peter. Pétrifié aussi, alors que son accueil qui se veut aussi chaleureux que possible lui est renvoyé avec la plus extrême des froideurs par son ami. A-t-il tout entendu des reproches de son père ? Se sent-il humilié d’avance par cette entrevue qui aurait pu se passer dans de toutes autres conditions, pour peu que son père accepte qu’Ange s’en charge seul ? En veut-il à Angie d’être si faible, incapable de le défendre ? Ça le tord, Ángel, de voir Peter d’une cordialité si distante. Même son propre prénom, il le déteste en le sentant résonner avec tant d’indifférence dans la bouche d’un homme qu’il appelait hier encore son ami. « Monsieur Black. » Froideur pour froideur, nul besoin de relever les yeux vers son père pour deviner qu’il toise son invité avec mépris. Arturo Ortega n’est pas réputé pour sa tendresse, dans son foyer comme dans ses affaires : arrivé à quinze ans dans le pays de la liberté, c’est en le mordant à la jugulaire qu’il a forcé le rêve américain à s’accomplir pour lui. Son piédestal se juche sur les cadavres de concurrents empilés tout le long du chemin, jusqu’à racheter et développer ce qui deviendra la première compagnie mondiale de transports maritimes et aériens. Import, export, très peu de marchandises ne circulent d’un continent à l’autre sans transiter par son réseau : les commandes de la mondialisation sont dans ses mains, quasi-monopole dont il jouit sans limite.

Un requin habitué à sillonner les océans du monde pour en avaler tous les plus petits poissons, voilà donc ce qui accueille Peter ; Le doux Peter, le garçon de la campagne venu à son tour accomplir son rêve dans la grande ville. Sait-il à quoi s’en tenir ? Dans sa grande naïveté, Ange n’aura jamais abordé ce sujet : pourquoi l’aurait-il fait ? Ce n’est pas lui, le requin. Ce n’est pas son entreprise, pas sa fortune, pas son rêve : en dehors de quelques lettres arrangées d’une certaine façon, père et fils n’ont rien de commun. Trop tard pour le prévenir. C’est la gorge nouée qu’il observe Peter s’installer à son opposé, sans protester. Épaules baissées, le regard cherche un point auquel se raccrocher pour s’éviter la contemplation d’une amitié gâchée. « C’est pour discuter de… » Pas le temps de terminer sa phrase que Peter coupe la parole à Arturo, suscitant chez Ange un vif mouvement de recul. Personne ne coupe la parole à son père, jamais. Une si mauvaise idée qu’il ne peut s’empêcher d’écarquiller un peu les yeux en les relevant vers le jeune homme, secouant presque imperceptiblement la tête de droite à gauche. Arrête. Ce n’est pas Castiel DeWitt, face à toi. Arturo Ortega ne possède pas cette souplesse-là, ni ne tolère de contradiction ni n’accorde de deuxième chance. Ce n’est pas Redwood Hills, non plus. Ici les milliardaires ne se lient pas d’amitié avec les petits producteurs du coin.

Déterminé à vider son sac, pourtant. Le tatoueur va jusqu’au bout de sa plaidoirie, sans s’arrêter ni ciller sous le poids d’un regard qu’Ángel devine assassin. Liquéfié, l’homme d’ordinaire déjà si peu sûr de lui ne peut que se souhaiter de disparaître en ces instants qui lui semblent interminables. Peur de la réaction, de l’explosion. « Quitter New-York est probablement une très bonne décision pour vous. » Tranchante, la menace à peine dissimulée sous le ton extraordinairement calme de son père. Trop calme. Elle n’a rien de naturel, cette voix qui répond posément aux critiques comme aux confessions de Peter : Arturo Ortega réfléchit-il déjà au réseau qu’il pourra mettre en branle pour atteindre le label Mystery Records et nuire à l’intrus qui souhaite lui donner des leçons d’honneur ? Une impulsion, tout à coup. L'instinct qui prend le pas sur la peur pour s'interposer tant qu'il en est encore temps. « Peter… La famille Black. La famille Black vit effectivement à Redwood Hills. Ce sont… des… des amis de Castiel, en plus de... c'est la politique des établissements DeWitt de... travailler avec les producteurs locaux et, ehm, la famille de Peter fait partie de ses fournisseurs, de ses fournisseurs les plus proches. Alors... Les Black lui sont très chers. » Malgré la nausée, malgré les mains moites, Ange déploie tout un trésor de diplomatie pour éviter l’escalade. A sa façon, d’une voix si basse qu’elle pourrait se perdre dans le flux des bruits lointains de la ville et tout en gardant son regard résolument fixé sur ses genoux, mais il s’agit bien d’une immunité discrète qu’il offre à Peter par ces quelques mots. Les loups ne se mangent pas entre eux ; Si Arturo n’aurait probablement aucun remord à écraser un pauvre garçon de campagne un peu trop fier de ses origines et beaucoup trop bavard dans son salon, jamais il ne marcherait sur les plates-bandes de son bon, richissime et extrêmement puissant lui aussi, ami Castiel DeWitt.

Un silence, un instant. Peut-être Peter ne voit-il pas tout à fait ce que Castiel vient faire dans cette discussion. Comprend-il tout ce que sa famille devra encore à l’homme d’affaires qui les protège jusqu’à des kilomètres de leur petite ferme ? Arturo Ortega et son avocat, en revanche, le voient immédiatement. « Et les amis de mes amis sont mes amis, bien sûr. » Le mégalodon dévoile sa série de dents blanches en un sourire froid, de ceux que l'on accorde à une proie épargnée sur le fil du rasoir. « Nous allons donc nous entendre, Peter Black ! » La voix cette fois enjouée de son père pousse Ange à réprimer un léger soupir de soulagement. « Je suis d’accord, nous nous rejoignons probablement dans nos valeurs. Vous aimez votre famille, j’aime ma famille. C’est très simple : faisons affaire pour protéger mutuellement ce qui nous tient à cœur. » Un geste impatient de la main, maître Collins s’approche pour déposer un document et un stylo face à Peter. « En signant ceci, vous renoncez définitivement à exploiter tout document, sonore, visuel ou textuel, pouvant être attribué à la production d’un membre de la famille Ortega et reconnaissez la nullité de tout précédent contrat vous assurant ce droit. » Simple, effectivement. Une signature et l’affaire sera conclue. Qu’on dépossède au passage Ange de quelque chose qui lui appartient bien plus qu’à la famille Ortega n’a pas vraiment d’importance. Résigné, sans la moindre volonté de lutter pour lui-même, le brun demeure silencieux. « Quant à l’argent, c’est un cadeau d’ami. Prenez-le, utilisez-le pour faire plaisir à votre père. Pourquoi pas après tout ? C'est toujours agréable, un peu d'argent de poche à investir dans quelques cadeaux. » 15 000 dollars, une poussière dans le désert pour Arturo. Une somme cependant si honteusement importante pour son fils qu'il n'ose même pas tendre le chèque à Peter, paralysé par la sensation nauséabonde d'être en train d'acheter quelqu'un qui était jusqu'alors son ami.


HJ:

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MessageSujet: Re: Quel est donc ce mirage, cette image sans visage ? - Peter Quel est donc ce mirage, cette image sans visage ? - Peter EmptyMar 30 Avr - 3:44

La différence de statut social se faisait bien lourde entre les quelques mètres séparant son fauteuil de celui d'Ortega père. Mais qu'avait-il à craindre ? Il lui apportait sur un plateau d'argent ce qu'il lui demandait. Effacer le nom de son fils de l'œuvre que celui-ci avait créé. Et sans aucune contrepartie, si ce n'est le bien maigre espoir que cela puisse arranger leur relation. Et pour cela, il avait même été jusqu'à ignorer Ange... Et il était tellement désolé, mais il avait vraiment essayé. Sans doute de façon pas assez policée pour ce salon se voulant simple et naturel alors que tout n'était que codes rigides et parfaite hypocrisie. Parce qu'il n'avait fallu -encore une fois- que le simple nom de Castiel DeWitt pour voir aussitôt Ortega senior se faire soudainement plus cordial faux. Avec des simagrées qui ne devaient être habituellement réservées qu'à des gens de son même statut social.   

Bon sang, mais que venait faire Castiel dans cette discussion ?! Tout ceci ne le concernait même pas ! Est-ce qu'il en était vraiment réduit à ça ? Devoir montrer patte blanche en utilisant le nom de Castiel partout où il passerait ? Ce n'était certainement pas ainsi qu'il voyait sa relation avec Castiel, ni avec qui que ce soit d'ailleurs ! "Je suis désolé, mais Castiel a ses amis propres et différents des miens." Redwood était certes un microcosme assez petit au final, mais il y avait de toute évidence des "amitiés" New-Yorkaises qu'il ne possédait pas. Et il ne s'en plaignait pas ! "Ses amis ne sont donc pas forcément mes amis. Et je n'utiliserais certainement pas Castiel pour obtenir les bonnes grâces de qui que ce soit." Et il était désolé pour Ange qui s'était visiblement fait violence pour tenter d'apaiser la situation. Au risque d'ailleurs que cela lui retombe dessus par la suite. Mais il était de toute façon trop tard pour rattraper les choses... "Vous ne m'appréciez pas et je peux très bien faire avec. Il n'y a donc pas besoin que vous déployez avec moi tant de manières. Que je connaisse ou pas Castiel, ça ne change rien à ce que je suis. Peu de chose, face à votre argent et à votre pouvoir." Parce que c'était toujours l'histoire du pot de fer contre le pot de terre. Ortega père userait de son influence pour faire -et gagner- un procès contre la Mystery Records, et lui aurait des problèmes pour avoir utilisé à son compte le travail d'Ange sans son consentement...

Parce que tout le laïus de l'homme de loi allait dans ce sens. S'ils voulaient l'impressionner, on pouvait dire que c'était réussi parce qu'il n'avait aucune envie de se trouver dans un procès où il avait toutes les chances de perdre. Il n'avait pas les moyens pour ça. Et pourtant, il repoussa comme on le lui avait présenté, document, stylo et chèque. "Il n'en reste pas moins que mon père me renierait sur le champ si je devais vendre son honneur pour quelques cadeaux." Le mot n'était à lui seul pas assez grand pour contenir tout le mépris qu'il y mettait. Et que le montant soit de 15, 15 000 ou 150 000 dollars n'y changeait rien. "Et il aurait bien raison... Je vous avais proposé gratuitement d'accéder à votre demande, en comprenant -presque- vos raisons. Mais surtout, Ange ne semblait pas s'y opposer sans doute dans l'espoir de vous satisfaire..." Mais est-ce qu'on pouvait seulement satisfaire un tel homme ? Peut-être lorsqu'on s'appelait Castiel DeWitt, apparemment. Pour tous les autres, le commun des mortels, ça semblait juste être une cause perdue d'avance. "Mais votre suffisance vous aura fait louper le coche. Tout comme vous passez à côté de votre fils... Ce n'est pas grave, mon père l'accueillera à bras ouverts et il sait lui, ce qu'est la fierté d'avoir un fils qui se fait un nom par la seule force de son talent. Et non par votre argent." Comment avait-il seulement pu croire qu'il pouvait parler avec cet homme ?!

Il n'en avait de toute façon plus aucune envie et ne souhaitait qu'une chose. Partir au plus vite d'ici en embarquant Ange avec lui ! "Mais vous avez cependant raison sur une chose, New-York n'est pas faite pour moi. Et ce n'est guère étonnant qu'il y ait tant de New-Yorkais qui fuient cette ville..." Ou ses habitants. Ce n'était explicitement pas dit mais il n'y avait aucunement besoin de prononcer les mots, son regard parlant pour lui. "Allons-y, Ange." Parce qu'il n'était pas question de laisser Ange seul face à son père, pas après tout ça. Le risque était bien trop grand pour que son père s'en prenne à lui en représailles, et ça il n'en était juste pas question.


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Ángel Ortega
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MessageSujet: Re: Quel est donc ce mirage, cette image sans visage ? - Peter Quel est donc ce mirage, cette image sans visage ? - Peter EmptyJeu 2 Mai - 9:46

Pourquoi miroir réfléchis-tu sans me voir ?
Peter & Ange

Pourquoi Ángel ne s’oppose-t-il pas plus fermement à son père ? Pourquoi n’ose-t-il pas, du haut de ses trente-cinq ans, l’envoyer sur les roses et faire sa vie comme lui l’entend ? Pourquoi n’a-t-il pas cet instinct d’indépendance ? L’amour. On aura beau retourner la question dans tous les sens, comme l’ont fait à maintes reprises la plupart de ses amis, la réponse demeure toujours aussi simple : Ange aime son père. D’un amour contraint, fragile, plus souvent source de chagrin que de joie, mais il l’aime malgré tout. C’est son père. Fils unique, orphelin de sa mère, il ne lui reste plus que cette figure paternelle comme point de repère stable dans l’océan de sa solitude. C’est un cœur tendre, Angie. Que son père ne soit pas la personne la plus douce à son égard ne change rien à l’affection que lui ressent, enfouie sous la peur et la crainte de toujours décevoir. Peut-être qu’un jour, Arturo l’acceptera comme il est. Ou peut-être que lui, sera enfin à la hauteur. Qui sait ? Dans le doute, le fils ne se sent pas près à couper les ponts, ne désire pas couper les ponts. Relation froide et distante dont il se satisfait, à défaut de mieux. Cependant, cela ne l’empêche pas de connaître par cœur les défauts de son père et de soupirer en fermant les yeux un instant, les protestations de Peter lui arrachant le dernier espoir de sortie pacifique de cette situation inutilement conflictuelle. Pourquoi, Peter ? Pourquoi s’acharner ainsi ? Il voudrait lui dire d’arrêter, de se taire, de laisser glisser. C’est ce qu’il fait, lui, depuis toujours : le dos rond en attendant que l’orage ne passe de lui-même. Or, Peter ne semble pas comprendre la stratégie silencieuse. Ou plutôt, ne semble pas l’accepter.

Qu’importe, au fond. Le nom de Castiel DeWitt le protège, qu’il le veuille ou non. Même s’il sent son père se renfrogner au fur et à mesure des mots de son ami, Angie craint désormais beaucoup moins les possibles représailles. L’affaire est-elle si grave qu’elle mériterait qu’Arturo prenne le risque de se brouiller avec son vieil ami DeWitt ? Non, clairement pas. Il a beau ne pas faire tout à fait partie de ce monde, Ange n’en connaît pas moins les codes. Impuissant, il se contente donc de fixer le vide en espérant que Peter finisse malgré tout par signer le contrat et mettre fin à cette discussion épouvantable. Du coin de l’œil, il aperçoit maître Collins tendre le chèque à sa place. Un autre soupir. L’impression d’un énorme gâchis, la sensation d’écœurement. En entendant son prénom, l’ombre d’un sourire triste. Lui, s’opposer à son père ? Lui qui est incapable de rappeler un serveur qui se serait trompé sur sa commande pour lui signaler son erreur, s’opposer au colérique Arturo Ortega ? Au-delà des considérations affectives qui le lient à l’homme, il faudra bien reconnaître qu’Ange n’a tout simplement pas l’étoffe d’une personne qui s’oppose à quoi ou qui que ce soit. Trop timide, trop embarrassé de sa propre existence. Trop lâche, sans doute. Incapable de dire « non », y compris lorsque ça lui coûte terriblement.

« Ah ? Tu as prévu de te faire adopter par une famille de campagne ? » Sarcastique, alors qu’il se tourne de nouveau vers son fils qui demeure silencieux et résigné. Peter s’exprime avec toutes les bonnes intentions du monde, mais ne comprend visiblement pas qu’il met Ange dans une position encore plus compliquée qu’elle ne l’est actuellement. Il n’y a pas de conflit d’honneur. Il n’y a pas de choix à faire. Ange est le fils d’Arturo Ortega, pour tout ce que cela signifie de bon comme de terrible. « Pete… » souffle-t-il doucement, plutôt que de répondre à son père. Que ne donnerait-il pas, en cet instant, pour apaiser la situation ? Les conflits lui nouent l’estomac, lui donnent la sensation physique de nausée. Le dos rond, implorent ses yeux. Fais le dos rond. Mais Peter ne fera pas le dos rond, c’est désormais acté et signé, à défaut du contrat qui se retrouve définitivement repoussé. En le voyant se lever, Angie se dit que c’est terminé : il a perdu l’amitié de Peter, ne pourra plus jamais rattraper cet énorme malentendu qui aurait pu être géré d’une manière bien différente. Peter l’appelle, pourtant. Ange. Beaucoup moins de distance, tout à coup. Comme s’il avait oublié la façon plus que froide dont il l’avait salué quelques instants plus tôt. Suivre Peter, rester avec son père ? Angie esquisse un nouveau sourire triste. Il n’y a pas de choix à faire, pas de conflit d’honneur. Jamais il ne pourrait totalement rompre avec sa famille, même lorsqu’il avait fini par renoncer à ses comptes bancaires pour aller vendre des BD dans une petite librairie, il continuait à rendre visite à son père. Cœur trop tendre, qui accepte sans doute trop facilement de se laisser piétiner.

Lorsqu’il se lève à son tour, la mort dans l’âme, c’est pour récupérer le contrat que Peter a ignoré. Un regard vers son père, un accord tacite. Il s’en occupe. Quel autre choix a-t-il, réellement ? « Bon retour à Redwood Hills, monsieur Black. » Un dernier sourire froid, alors que les deux jeunes hommes quittent la pièce. Ange n’attend pas longtemps pour attraper son ami par le bras, l’attirer dans un autre salon. A croire qu’il n’y a que ça, dans cette maison beaucoup trop grande pour deux personnes. Le cœur au bord des lèvres, alors qu’il referme la porte derrière eux. Impossible de regarder Peter dans les yeux, il se contente donc d’un nouveau soupir tout en accrochant son regard à ses chaussures. « Il faut que tu signes » lâche-t-il enfin, d’une voix qui semble appartenir à quelqu’un d’autre, inanimée de la moindre émotion. D’un geste, le contrat précieusement conservé est déposé sur le rebord de la cheminée contre lequel Ange se tient. « Ne… Ne prends pas l’argent, si tu n’en veux pas. Je… Je suis désolé, je ne savais pas… Je ne sais même pas comment il l’a découvert, mais ça ne change rien : il faut que tu signes, il ne te lâchera pas tant que… » Un autre soupir. Les dents qui mordent l’intérieur des joues, pour ne pas craquer. « Ça n’a même aucune importance, si tu veux continuer à utiliser ce design sans me créditer. Fais-le. Je te l’offre. Peu importe. Il n’ira pas vérifier, il se fiche de savoir ce que je fais, ce que tu fais. Tout ce qu’il veut, c’est que son nom n’apparaisse pas dans ton projet. Signe. Je t’assure que ça ne vaut pas le coup de se battre pour si peu. » Que vaut réellement ce dessin ? Rien. Ange l’a fait de bon cœur, avec application et plaisir, mais il ne vaut rien et personne n’ira chercher sa provenance. « Je suis vraiment désolé. » Encore. Il l’est sincèrement. Toute cette discussion aurait pu se passer si différemment.

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MessageSujet: Re: Quel est donc ce mirage, cette image sans visage ? - Peter Quel est donc ce mirage, cette image sans visage ? - Peter EmptyVen 3 Mai - 3:27

C'était ça, les "amis" de Castiel ? Ce mépris permanent, à chaque mot prononcé ? Et pire encore, pour son propre fils qui pourtant se pliait en quatre pour satisfaire les désirs de son père... C'était horrible, il n'y avait pas d'autres mots. Il pouvait faire avec beaucoup de choses, même avec le sentiment de supériorité qui aurait tout à fait pu se comprendre dans un tel salon. Mais le mépris... Juste parce qu'on avait de l'argent... Il y avait en effet de quoi se sentir écrasé par toute la laideur de ce monde concentrée en une personne. De toute évidence, ce n'était pas son monde et il faisait tache d'huile. Et ce n'était pas tant la réaction d'Ortega père que surtout celle d'Ange qui lui serrait la gorge. Ou plutôt, et c'était pire encore, sa non-réaction. Qu'étonnamment, il comprenait. Parce que lui aussi plaçait sa famille au-dessus de tout le reste.

Ce ne fut donc pas pour sa "famille de campagne" qu'il réagit, n'ayant nullement besoin de l'approbation de qui que ce soit pour en mesurer sa valeur. Et cela, quoi que pouvait en penser Ortega père ! Mais la question, et tout le mépris qui allait avec, était avant tout adressée à Ange... Qui encaissait, une nouvelle fois. A ce rythme, il allait finir par développer un ulcère à l'estomac ! "Non, parce qu'il vous aime trop pour vous faire cela. Et ce n'est pas votre nom qu'il aime mais juste vous, son père. Au point de tout accepter pour vous rendre fier." Et s'il aurait voulu y mettre du sarcasme qu'il n'y serait pas arrivé tant c'était en vérité triste à mourir...

La suite ne fut donc pas une grande surprise même s'il ne s'attendait pas à trouver un deuxième salon -guère différent du premier même si plus petit- dans la maison. Mais surtout, il n'attendit pas la fin du laïus d'Ange pour lui prendre le contrat des mains et le signer. Mais après y avoir rajouté quelques mots qui, il n'en doutais pas, ne ferait que se pavaner davantage son père. Mais après tout, il les avait écris pour cela. En vous présentant mes plus sincères excuses, Monsieur Ortega. Peter Black. Est-ce que celui-ci y croirait ? Il en doutait. Mais l'important n'était pas dans le fait qu'Ortega père y croit ou non, mais plutôt dans le fait qu'Ange ait pu lui soutirer de telles excuses... Ou du moins que son père puisse le penser. Peut-être que cela redorerais un tout petit peu le blason d'Ange auprès de son père ? Il voulait le croire en tout cas.

Et alors qu'il tendait le document annoté et signé à Ange, il lui fit à son tour une demande. "C'est fait... Et pour les fleurs, je ne les utiliserai pas. Pas sans ton nom dessus. Et puis... Je pense arrêter tout ça. Comme ton père l'a dit, je sors de ma campagne et de toute évidence, je fais tache d'huile ici. C'est pas mon monde tout ça..." D'où le fait que ça l'avait toujours attiré mais il le regrettait maintenant. Cette rencontre avait été finalement très riche en enseignements, ce qui n'était pas une si mauvaise chose... Et il préférai ne pas imaginer ce que le père d'Ange aurait à en dire ! Certainement énormément de choses, et avec un mépris crevant tous les plafonds...

Restait le plus difficile à faire et il s'en voulait déjà de devoir le faire. Mais ça lui semblait réellement important, assez en tout cas pour secouer un peu plus Ange... Il en ferma douloureusement les yeux avant de soupirer pour finalement regarder Ange en face, tout en se désolant de ce qu'il s'apprêtait à faire. "Mais je te demanderais à mon tour une chose, Ange... S'il te plait, n'utilise plus Castiel, même si ça doit être face à ton père. Castiel n'est pas un outil qu'on peut utiliser comme bon nous semble, et je me fiche de savoir que ça se passe comme cela ici. Quand quelque chose n'est pas juste, on n'est pas obligé de le reproduire." Il était sûr que sa réprimande allait perturber Ange et il espérait -sans trop y croire- que la document dûment signé amoindrirait l'impact de ses paroles. "Tiens, appelle ton père et dis-lui que c'est signé et que j'ai même présenté des excuses écrites. Il devrait en être... Content." Il allait dire en être fier mais il avait préféré changé d'adjectif au dernier moment. Ca lui semblait plus crédible que de parler de fierté, chose dont il doutait que le père Ortega puisse avoir un jour pour son fils.

Ce qui était cependant impossible à dire à Ange, ça le détruirait. Il préféra d'ailleurs s'éloigner de la cheminée où se trouvait Ange pour aller s'asseoir dans un des canapés, juste pour mettre de la distance entre lui et le téléphone. Bien que la voix de son père portait assez pour qu'il parvienne à l'entendre de là où il se trouvait ! Mais au moins Ange pourrait avoir l'impression d'une certaine intimité avec lui à l'autre bout de la pièce, et c'était bien tout ce qui importait. D'une certaine façon, et au même titre que son père, il avait lui aussi fait vivre l'Enfer à Ange... Et il en était sincèrement désolé.


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MessageSujet: Re: Quel est donc ce mirage, cette image sans visage ? - Peter Quel est donc ce mirage, cette image sans visage ? - Peter EmptyMar 7 Mai - 14:39

Pourquoi miroir réfléchis-tu sans me voir ?
Peter & Ange

Navré. Sincèrement et pleinement désolé de cette situation, Ange n’ose même plus vraiment regarder Peter à ce stade, tout aussi déstabilisé par l’attitude de son ami à son égard que par la dispute avec son père. Était-ce nécessaire d’en venir à se parler de cette façon ?  Naïf et optimiste, le brun avait pensé qu’il serait possible de régler ce malentendu d’une manière bien plus apaisée. Tant pis, après tout, pour le crédit de son travail : habitué à renoncer à ce qu’il aime le plus, ce n’aurait pas été la première fois qu’il se serait rangé aux désirs de son père. Du coin de l’œil, il observe le tatoueur signer le contrat et réprime un soupir de soulagement. C’est réglé, alors. Arturo ne demande rien de plus qu’à préserver son nom et Ange ne demande rien de plus qu’à éviter tout conflit, peu importe leur nature. Reste toujours à comprendre pourquoi Peter est aussi froid à son encontre, et présenter de bien nombreuses excuses, encore. Lui en veut-il, à lui, de cette situation ? L’accueil n’a pas été très agréable et Angie a beau s’en vouloir à mort, il faudra bien reconnaître qu’il n’y est pas vraiment pour quoi que ce soit. Craintif, dans l’attente de reproches, il récupère le document que Peter lui tend tout en déglutissant péniblement. Une grimace aux mots de son (ancien ?) ami, un geste pour secouer la tête à la négative. « Mon père n’y connaît rien… Il… Ce qu’il dit n’a aucune importance. » Quel lien entre l’entreprise Ortega et l’industrie musicale ? Aucun. Aucun, d’ailleurs, avec la moindre d’industrie artistique quelle qu’elle soit : outre l’influence que lui procure sa richesse, son père n’a réellement aucune prise sur ce monde ni aucun avis pertinent à formuler. Et ça le navre, Ange, que Peter le prenne à cœur au point de vouloir tout arrêter. « Tu as du talent… » ose-t-il formuler à voix basse, dans un sourire triste. N’abandonne pas. Il voudrait dire plus, ne trouve pas les mots. Son cœur se serre à mesure qu’il sent la rupture approcher, inévitable.

Les reproches que Peter formule enfin ne sont définitivement pas ceux auxquels Angie s’attendait. Qu’il n’ait pas défendu son ami avec suffisamment de fermeté, il aurait pu l’entendre. Qu’il n’ait pas pris les dispositions nécessaires pour mener cette conversation sans la présence de son père, aussi. Qu’il ait utilisé le nom de Castiel DeWitt, en revanche… Confus, le brun ose un instant relever les yeux dans un froncement de sourcils, puis les détourne aussitôt. Ce n’est pas juste, lui dit Peter, et c’est exactement ce qu’Ange ressent à ce moment : ce que son ami lui reproche n’est pas juste. Parce qu’au fond il n’a pas été question d’abuser de Castiel DeWitt, à aucun moment, mais seulement d’éviter l’escalade de ce malentendu et le point de non-retour. Aurait-il été préférable de laisser son père faire de cette histoire insignifiante une vendetta personnelle, de le laisser détruire la carrière de Peter, de le laisser se déchirer avec son ami Castiel ? Car Castiel et Arturo sont bel et bien amis, eux aussi, et Ange n’a pas menti en rappelant les liens qui unissent l’homme d’affaires aux Black. Sans parler du fait que sa propre place au sein de la DeWitt ne tient qu’au fil de cette amitié aussi, et qu’en somme absolument personne n’aurait eu à gagner quoi que ce soit à ce qu’il garde le silence. « C’est vrai, tu as raison. Je n’aurais pas dû faire ça, je suis désolé. » A contre-cœur cette fois, de nouvelles excuses. Tout au fond, il n’est pas d’accord avec Peter mais ne l’avouera pas, évidemment, de peur de le contrarier encore davantage. Comme face à son père, comme face à son patron, comme face au monde entier… Angie s’écrase. Que pourrait-il dire ? Il n’a pas la force d’argumenter, pas le courage de s’opposer dans cette situation non plus. Et le sentiment que de toute façon, quoi qu’il fasse, ce sera toujours lui qui aura tort au bout du compte.

« Je… » Toujours aussi désarçonné par le ton de Peter, par la manière dont il lui donne des ordres, par la froideur avec laquelle il le traite. Par ce qu’il ressent de plus en plus comme la fin d’une amitié et la déchirure qui va avec. C’est un cœur fragile, Ange, du genre de ceux qui se brisent dès lors qu’on les manipule avec trop peu de précautions. Peter l’aurait-il oublié ? Ou bien est-il simplement trop blessé pour en tenir compte, à cet instant précis ? Une blessure donc partagée et la certitude chez Ange de ne pas avoir les épaules pour traverser une seconde tempête. De ne pas avoir envie de s’infliger cette seconde tempête, se sentant définitivement pris entre deux feux aussi injustes l’un que l’autre. « Je vais aller lui donner directement. » Ses yeux se posent sur le contrat qu’il tient toujours pour s’éviter de devoir affronter le regard de Peter. Pas le genre de garçon à s’entêter lorsqu’on le repousse, voire tout à fait le genre à prendre ses jambes à son cou dès qu’on le secoue un peu trop fort. Il se sent mal, Ange. Il voudrait être à peu près n'importe où ailleurs que dans cette pièce, cette maison ou cette ville en cet instant. « Je pense qu’il voudra encore qu’on en parle, alors… Je… Tu peux rester aussi longtemps que tu veux, bien sûr, mais je… » Préfèrerais que tu partes. Et ça le déchire, réellement, d’avoir à ce point envie de prendre la fuite devant une personne qu’il apprécie mais qui lui fait tant de mal en cet instant. « Je… Je suis vraiment désolé. Ce serait mieux qu’on en reparle plus tard. » Principalement parce que sa voix tremble déjà et qu’il risque de fondre en larmes à tout instant si cette discussion se poursuit. Personne n’a envie de voir une scène aussi pathétique, lui-même n’a pas envie de la montrer. N’a envie de rien, sans doute, si ce n’est peut-être de disparaître tant la sensation d’être une déception constante pour tout le monde le broie de l'intérieur.

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MessageSujet: Re: Quel est donc ce mirage, cette image sans visage ? - Peter Quel est donc ce mirage, cette image sans visage ? - Peter EmptyMer 8 Mai - 6:40

Ce n'était pas vrai. Enfin que le père Ortega ne puisse rien connaitre au monde artistique -et cela malgré le Picasso accroché au mur de son salon- il voulait bien le croire ! Mais que ce qu'il disait ne puisse avoir la moindre importance... Lorsqu'il déclarait à son fils que celui-ci était sa honte... Bien sûr que ça avait de l'importance. Aux yeux d'Ange en tout cas. Et sans doute aux yeux de son père qui pensait ce qu'il déclamait, et avec tant de vigueur que ça s'entendait dans toute la maison.

Quant à lui, qu'il ait du talent... Est-ce que ça avait la moindre importance ? Pas aux yeux d'Ortega père en tout cas ! "Toi aussi, tu en as... Ton travail avait été validé, et par des professionnels ayant l'habitude de jeter les projets à la poubelle comme des kleenex..." Mais est-ce que le talent comptait vraiment dans un monde fait de noms, de relations et surtout, d'espèces sonnantes et trébuchantes ? Ange était appelé à reprendre l'empire de son père, empire qui avait sans nul doute été le rêve de son paternel... Quant au sien, il était sommé de l'oublier. Et sans doute qu'il aurait pu lui aussi être dans la même situation qu'Ange si les circonstances avaient été différentes. Etre fils unique impliquait des responsabilités que d'autres n'avaient pas. "Mais quelle importance ça a ? Tu es le fils Ortega et moi, celui d'un petit fermier débarqué de la campagne profonde. Le reste ne compte pas vraiment. Visiblement." Constat bien amer mais néanmoins très réel.

Ca avait été un monumental échec. Ortega aurait pu l'avoir giflé qu'il ne se serait pas senti plus mal... Mais comment aurait-il pu en être autrement après l'avoir entendu dire qu'il avait honte de son fils ? Et il avait beau tourner et retourner la discussion -si on pouvait appeler cela une discussion !- dans sa tête, il ne voyait pas comment il aurait pu en être autrement. C'est qu'il n'était pas Castiel DeWitt lui. Quant à être l'ami de l'ami, c'était un changement trop radical après avoir été traîné plus bas que terre... Mais c'était Ange qui en payait les pots cassés. Un monumental échec donc. Et ce n'était pas sa pauvre tentative pour l'aider à redorer son blason auprès de son père -au mieux, il y avait toutes les chances que celui-ci considère comme normal qu'Ange lui ramène cette signature- qui allait y changer quoi que ce soit. On ne pouvait donc pas dire que c'était la joie et la bonne humeur mais ce fut pire encore lorsqu'il se rendit compte qu'il avait quelque peu perdu le fil de la discussion, et qu'Ange parlait de rejoindre son père ?!

Il eut un tel sursaut qu'il aurait presque pu croire qu'on venait de l'électrocuter. Il le regarda un peu ahuri, se demandant clairement ce qui se passait, avant d'acquiescer. Que pouvait-il faire d'autre ? Ange... Le renvoyait ? Ca en avait tout l'air en tout cas. Se relevant d'un bond du fauteuil sur lequel il s'était assis -sans la moindre permission d'ailleurs !- tout en se cognant dans la table basse, il se trouva saisi par la voix chevrotante d'Ange. "Ok... Ok. Je vais y aller. Je... Je voulais pas tout ça. J'ai juste... Ton père hurlait et il disait des horreurs alors je me suis dit que si... Si je prenais la même attitude que lui envers toi, je serais mieux vu ? Mais j'ai complètement foiré." Comme à chaque fois. Mais bon, à part Castiel, il ne savait pas qui pouvait trouver grâce aux yeux d'Ortega senior... Pas lui en tout cas. "Mais je comprends que tu t'accroches à lui, je ferais pareil s'il s'agissait de mon père. Alors je comprends et... Je t'en veux pas. Je ferais pareil, je t'assure." Enfin, il se serait certainement plié en quinze, oui. Avant de finir par exploser sous la contrainte. Mais Ange n'était pas lui et il n'explosait pas lui.

Il n'oubliait cependant pas qu'Ange lui avait prié de quitter les lieux, il se déplaça donc vers la porte -non sans une nouvelle fois taper contre la table, comme si les pièces ici n'étaient pas assez grandes !- avant de s'arrêter à sa hauteur. "Je suis désolé... Vraiment désolé." Parce qu'il l'était, et aussi parce que tout ça était un beau gâchis. A commencer par le père d'Ange qui ne voyait en son fils qu'un outil bien pratique à utiliser comme bon lui semblait... Se sentant soudainement bien maladroit -ou du moins davantage qu'à son habitude- et plutôt réticent à l'idée de laisser Ange seul au bord des larmes, il s'approcha de lui pour le prendre dans ses bras dans une accolade d'une grande douceur. Avant de lui glisser à mi-voix, comme lorsqu'on partageait un secret. "Tu n'es pas une honte, Ange... Et tes fleurs, je vais en faire quelque chose de tellement incontournable que ton père ne pourra pas passer à côté." Il ne savait pas encore comment, mais il allait bien trouver l'inspiration dans un bar quelconque devant un verre ou peut-être deux. Il avait bien besoin de lâcher prise pour une fois.


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MessageSujet: Re: Quel est donc ce mirage, cette image sans visage ? - Peter Quel est donc ce mirage, cette image sans visage ? - Peter EmptyMer 8 Mai - 23:21

Pourquoi miroir réfléchis-tu sans me voir ?
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Difficile de définir ce que ça lui fait, à Ange, de savoir que son travail a pu plaire à des yeux experts. En dépit de sa passion évidente, jamais il n’a tenté de vendre ses dessins ou de les faire reconnaître d’une quelconque façon. A quoi bon ? Son père refuserait de le laisser partir dans cette voie, cela est suffisamment clair et sans appel. L’époque où Angie avait fini par lâcher prise pour aller vendre des BD dans une petite librairie insignifiante de New-York avait déjà été un affront énorme, alors imaginer plus… Le principal concerné, en tout cas, ne l’envisage pas. Crainte de décevoir encore, appréhension des disputes à venir. Pas le courage d’affronter tout cela, lui qui n’aspire sincèrement qu’au calme. Un job dans un bureau sans la moindre responsabilité lui suffirait amplement. Et s’il a bien le job et le bureau, force est de constater que ni le calme ni l’absence de responsabilité ne lui auront été offert par les Dieux. « C’est… C’est faux. Ça compte. Tu… Peter, ce n’est pas pour rien que le label t’a proposé un contrat. Ce que dit mon père n’a vraiment aucune, aucune importance. » Comment le lui faire comprendre ? Dépassé -et de loin- par les évènements, Ange ne trouve plus les mots pour apaiser la situation. Sans doute ne les a-t-il jamais trouvés d’ailleurs, maladroit dans chacune de ses tentatives, systématiquement à côté de ce qu’on attend de lui.

Qu’attend Peter de lui, désormais ? Qu’il appelle son père, qu’il vienne s’asseoir, qu’il encaisse de nouveaux reproches ? En dépit de toute sa bonne volonté, Ange ne se sent pas capable de suivre ce rythme imposé. Il était déjà fatigué en arrivant à New-York, n’a trouvé dans son propre foyer que silence, mépris et froideur. Qu’elle vienne désormais de son ami termine de l’enterrer, même s’il l’a sans doute mérité, même s’il ne protestera jamais. A peine ose-t-il du bout des lèvres proposer de différer la discussion difficile qui se profile, qu’il n’a aucune envie d’avoir. A quoi bon ? Il a bien compris que Peter lui en veut, qu’il l’a déçu lui aussi. Nul besoin de dessin cette fois. « Je… Okay ? » Le tapis obstinément fixé devient un peu flou, légèrement vague. Déboussolé par l’explication du tatoueur et blessé, Ange sent comme le sel menace de se répandre sur ses joues. A vrai dire, il ne pense pas avoir besoin que quiconque le traite comme son père : une seule source d’angoisses sur pattes n’est-elle pas suffisante ? Il ne posera cependant pas de question, se contentant d’acquiescer tout en souriant nerveusement. Okay, Peter dit qu’il voulait simplement être bien vu en te traitant comme un étranger, c’est cohérent. Ça l’est, non ? En tout cas, ça ne mérite sans doute pas de se mettre dans un tel état. Ange est malheureusement un homme trop sensible pour son propre bien. « Okay » répète-t-il en acquiesçant toujours, ses lèvres semblant incapables de se mouvoir pour former la moindre parole cohérence. C’est okay. Probablement. Si Peter dit qu’il ne lui en veut pas, c’est qu’il ne lui en veut pas, n’est-ce pas ? Drôle de saut entre chaud et froid puis froid et chaud qui laisse Angie perdu, tentant péniblement de se raccrocher à la moindre bouée. On ne se contente pas de secouer pas les types comme Ange : on les secoue, puis on les regarde s’effondrer.

Il essaie, pourtant. De ne pas pleurer, de ne pas répéter mécaniquement les mêmes mots pour combler le silence à défaut de réellement savoir quoi dire. On lui a suffisamment répété de relever le menton, de respirer, de prendre sur lui. D’être un homme. Il essaie, donc. De relever le menton, de respirer, de prendre sur lui. Voir Peter trébucher contre tous les meubles comme s’il était à son tour sonné par la dynamique de leurs échanges lui arrache cependant une grimace et le pousse à détourner de nouveau le regard, honteux. « Moi aussi. » Désolé, tellement désolé pour toute cette entrevue qui aura été une catastrophe de bout en bout. Désolé, désormais, de presque mettre Peter à la porte simplement parce qu’il ne se sent pas capable de l’affronter plus longtemps. Même s’il ne l’a pas fait exprès, il a blessé Ange qui n’est pas du genre à s’en relever si facilement, à balayer l’évènement d’un simple revers de main. Cela passera, cela passe toujours. Reste que sur le moment, les larmes ne sont toujours pas très loin voire menacent d’autant plus de déborder de ses yeux lorsqu’il sent les bras de Peter se refermer autour de lui. Surprise, la respiration qui s’arrête une seconde. Avant l’expiration et ses propres bras qui s’accrochent à leur tour à l’autre homme comme on s’accrocherait à une bouée de sauvetage. Un besoin désespéré de réconfort.

« D’a-d’accord. » Son père hurlerait, s’il le voyait. Outre le câlin, outre les yeux larmoyants, les réponses monosyllabiques empreintes de panique ont le don de le faire sortir de ses gonds. Et même si ce n’est pas dans les bras de son père qu’Angie cherche en cet instant à reprendre pieds, force est de constater que le réflexe pavlovien fonctionne tout de même. « Elles sont à toi, prends en soin. » A peine mieux, tandis qu’il renifle un peu puis se recule. A contre cœur. Il ne préfère en tout cas pas revenir sur la première partie de sa phrase, se retrouvant une nouvelle fois en désaccord avec son interlocuteur sans oser le lui dire. « Je te raccompagne. » Un murmure, un soupir. Il se mord la lèvre, se recule, sort. Que dire de plus ? Rien ne lui vient alors qu’il se dirige vers la porte, l’impression de mettre Peter dehors de plus en plus cuisante. « Est-ce que… Quand je rentrerai, est-ce que tu veux encore entendre parler de moi ? Ou… Je… Si tu préfères qu’on… Je comprendrais. » A croire que le comportement contradictoire de Peter le laisse toujours incertain et inquiet, que l’accolade échangée avant de quitter le salon n’ait pas suffi à le convaincre du malentendu. Est-ce réellement la fin de leur amitié ? Il ne ment pas en affirmant qu’il le comprendrait, ne le désire cependant pas.


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to be lost sometimes.

•• amaaranth
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Peter Black
-- membre qu'on adore --
Peter Black

PERSONNAGE
LITTLE TALKS : 1083
AVATAR : Tyler Joseph
CREDITS : Pinterest
ÂGE : 38
QUARTIER : Farming Area
MÉTIER : Tatoueur au Black'Art à Burlington, vient de signer un contrat avec un Label à New-York
COEUR : Se déclare fièrement célibataire mais navigue entre amitiés particulières et coups de cœur impossibles
INTERVENTIONS RL : Oui
INFOS RP

Quel est donc ce mirage, cette image sans visage ? - Peter Empty
MessageSujet: Re: Quel est donc ce mirage, cette image sans visage ? - Peter Quel est donc ce mirage, cette image sans visage ? - Peter EmptyHier à 22:35

Comment en était-il arrivé à un tel désastre en si peu de temps ? En fait, il savait où les choses avaient dérapées. Au "Qu’est-ce que j’ai honte de toi." Parce qu'il aurait pu passer par-dessus le "Pourquoi tu vends MON NOM à N’IMPORTE QUI" ou même la tentative d'achat par le chèque offert mais ça, ça le renvoyait à des craintes profondément enfouies... Et à ses propres incertitudes quant à être le fils idéal, qu'il n'était de toute façon pas. Est-ce que son jumeau l'aurait été lui ? Peut-être... Sans doute ! Donc il ne mentait pas lorsqu'il disait comprendre Ange, mais ça n'aidait pas à redresser l'horreur de la situation. C'est que pour un peu -il manquait les reproches qui fusaient mais ce silence monosyllabique n'était guère plus enviable- il se serait cru face à Eliot. Chose qu'il n'aurait pourtant jamais voulu revivre... Et encore moins avec Ange !

Il avait donc blessé Ange. Et sans doute d'une façon plus importante encore que son père tant celui-ci devait être habitué à ce genre de traitement. Parce qu'il ne s'était pas révolté, ni même paru un tant soit peu choqué, il avait juste accepté. Du Ange tout craché... Le pire étant certainement de l'entendre acquiescer à tout ce qu'il disait, certainement de la même façon qu'il le faisait avec son père. Pourtant au milieu de tous ces silences de mort, il y avait un sursaut de vie. Et ça concernait sa musique... Et ça le toucha en plein cœur parce que quel musicien n'aurait pas voulu ça ? Et il lui aurait bien proposé de venir boire un verre avec lui -ils en avaient bien besoin tous les deux- mais il se faisait mettre à la porte. Mettre à la porte par Ange, il fallait le faire tout de même ! "...Je vais y réfléchir." Et c'était tout ce qu'il pouvait promettre. En fait, il y réfléchissait déjà depuis un moment et il allait devoir prendre une décision, et si possible la bonne ! Mais ça, lui et les bonnes décisions, ça faisait généralement deux. Il n'était même pas sûr que son câlin ait été le bienvenue... Mais une chose était sûre, il se retrouvait bel et bien à la porte.

Avec une demande qui le surpris tout autant qu'elle le soulagea d'un poids énorme. Et ce fut avec un sourire -même si quelque peu teinté d'amertume- qu'il lui répondit. "Bien sûr que tu es le bienvenu. Toujours, et quoi qu'il se passe. Tu n'es responsable de rien, Ange. Après tout, on ne demande pas aux poissons de monter aux arbres... C'est pas de moi mais d'Einstein, il parait. Mais toi, t'es pas fait pour voler haut mais pour nager dans ton élément. Ton père se trompe." Et Ange se trompait à se plier aux exigences de son père. Mais ce n'était sans doute pas le moment de le dire. Même s'il le comprenait, c'était son père après tout. Et que n'aurait-il pas fait lui pour obtenir le regard bienveillant de son propre père sur lui ? "J'adorerais te revoir... Si bien sûr ton père ne te l'interdit pas." C'est que celui-ci avait sans nul doute le moyen de surveiller son fils, même à distance. Quant à aller boire un verre ensemble, il ne le proposa pas. Si Ange le mettait à la porte ce n'était pas pour venir épancher cette désastreuse discussion avec lui autour d'un verre, quand bien même ils en auraient bien eu besoin tous les deux... Ce fut donc sur un "On se voit plus tard alors..." qu'il se détourna, préférant ne pas connaitre la réaction d'Ange à cet au revoir trop plein de certitude factice. Parce qu'en vérité, il ne savait pas si Ortega père l'accepterait ou pas. Et il n'était clairement pas assez important pour qu'Ange se dresse face à son père pour lui.


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