ALTER-EGO : l'historienne asociale (hailee) et l'ambitieux golden retriever (esther)
ÂGE : 36
QUARTIER : Dans une toooooute petite maison de Willow Street
MÉTIER : Avocate fraîchement débarquée au cabinet Shelby et associés.
COEUR : do you still think love is a laserquest?
INTERVENTIONS RL : oui
INFOS RP
Sujet: [#003] The worst is all the lovely weather -- Soso² Lun 28 Oct - 0:15
the worst is all the lovely weather SØSO²
Assise jambes croisées sur le bureau de son oncle, Sophia soupire. Elle pose le dossier qu’elle a dans les mains près d’elle, bien près pour qu’il ne puisse pas quitter ses yeux. Elle se remet debout, défroisse son pantalon wide leg bleu foncé frénétiquement, et finit par s’appuyer contre le bureau tête rivée sur l’ensemble de documents en question. Elle s’humecte les lèvres avant de marmonner un « c’est pas possible » les dents serrés. Nouveau soupire. Elle avait découvert la pochette à cet endroit même, deux jours auparavant, entre deux plantes à arroser. La mission lui avait été confiée par son cher uncle parti faire on-ne-sait-quoi à Cuba. En réalité, on-se-doutait-bien de ce qu’il était parti faire. Bref, le dossier. Tombée dessus par hasard, elle n’avait pu s’empêcher de regarder à l’intérieur. Elle avait eu cette sorte de sixième sens, sûrement alimenté par des semaines de suspicion que quelque chose ne tournait pas rond chez Søren ces derniers temps. Il était fort pour dissimuler, passer sous silence les souffrances, mais là… Dossier ouvert, il lui avait fallu presque une heure et demi pour lire l’intégralité de ce qu’il contenait. Adénocarcinome gastrique, cellules cancéreuses, pronostic vital engagé… Elle avait passé les trois heures d’après à écumer les sites web, de wikipédia à des pdf de thèses de médecin ayant travaillé sur la maladie dont souffrait son oncle. Fatiguée par la lumière des écrans, rongée par l’angoisse, gangrenée par la colère. Pourquoi ne lui avait-il rien dit ? à elle ? Elle avait soigneusement ramené le dossier chez elle, avait (essayé de) manger, dormi près de lui, et la façon dont il était un peu froissé pouvait en témoigner. La nuit n’avait pas porté conseil et le temps n’avait pas calmé sa tempête interne. Elle avait végété toute la journée suivante dans son canapé, sonnée par la nouvelle. Colère. Si Søren mourrait, elle se retrouverait seule. En bonne avocate, elle avait préparé tout un plaidoyer dans les notes de son téléphone, écrit des pavés dans les brouillons de leur conversation sms pour préparer le procès Rose vs Vestergaard. Rien n’avait été envoyé. Tristesse. Si Søren mourrait, elle perdait sa seule famille. La seule qui l’avait jamais soutenue. Qui avait cru en elle. A son lever, l’oreiller était humide et ses yeux tous enflés. Elle avait imaginé mille scénarios pendant leur retrouvailles, avait passé la matinée à ranger la maison de son oncle, arranger certaines pièces pour ne pas songer à l’inévitable malaise qui les attendait à son retour. Elle avait rangé. Un bon signe que rien n’allait plus dans ce monde. Leur monde.
Et si elle s’assoit sur cette chaise ? Assez solennel ? Elle s’affale sur le fauteuil en cuir près du bureau, le dossier de nouveau dans ses mains. Les rayons du soleil irradient la pièce d’ordinaire plutôt sombre. Ca l’insupporte cette façon dont la météo n’a même pas la décence de s’accorder à la gravité du moment. Le rouquine fulmine. Déjà parce qu’elle n’arrive pas à trouver une posture adéquate à la hauteur du drame de la situation. Aussi parce qu’elle suspecte qu’il ne lui aurait jamais rien dit. A elle. Elle entend la porte s’ouvrir et elle sent son cœur qui tente violemment de s’échapper de sa poitrine. « Ma colombe, ma colombe » bougonne t-elle, croyant l’avoir entendu ou anticipant peut-être, son esprit brouillé par toutes les émotions : angoisse, colère, incompréhension. Elle l’entend arriver à son bureau. La rouquine se relève avec fracas en voyant passer la tête du danois par la porte. Pas prévu, mais sa vue se brouille immédiatement, et sa cornée se retrouve rapidement inondée, prête à déborder. Ni une ni deux, Sophia se jette dans les bras de son oncle, dossier toujours dans les mains qui doit sans doute trahir les raisons de son état. Contre lui, aucun mot n’arrive à sortir. Tous ses scénarios d’accusation se retrouvent alors obsolètes, toute la rage ayant laissé place au chagrin.
ALTER-EGO : Tillou, Billie, Andy, Ángel, Betty, Asael & Kat
ÂGE : 56
QUARTIER : Midtown
MÉTIER : Avocat fiscaliste au cabinet Shelby et co-propriétaire du Valhalla
COEUR : Qui bat pour une nouvelle femme chaque soir
INTERVENTIONS RL : oui
INFOS RP
Sujet: Re: [#003] The worst is all the lovely weather -- Soso² Mar 29 Oct - 12:07
TW : mort, maladie
The worst is all the loverly weather
SosoJunior & SosoSénior
Profonde inspiration devant la porte, le regard qui dévie une seconde sur la maison d’à côté. En d’autres circonstances, nul doute que Søren se serait d’abord rendu chez son voisin et ami, chez Leo, sa valise sous le bras et un large sourire aux lèvres. Regarde comme j’ai bronzé, love ! Or, les interactions décontractées et tendres semblent désormais loin entre les deux hommes, assez tout du moins pour définitivement faire ravaler au plus âgé ses désirs de petit coucou imprévu. Et puis de toute façon, Søren perçoit de la vie depuis les fenêtres ouvertes de sa propre maison en cette belle journée ensoleillée. L’entrée, le salon, le bureau : son imagination reconstitue le trajet effectué par Sophia au sein de son propre domicile, sans guère y lire la moindre incohérence particulière. Chez lui comme chez elle, l’avocat qui pense n’avoir rien à cacher – ou tout du moins rien qui ne puisse être deviné en parcourant simplement les couloirs de sa demeure. La possibilité d’un oubli entre deux plantes, il n’y songe évidemment pas ; Comment pourrait-il deviner cette absence dont il ne gardera aucun souvenir, où on lira peut-être un raté volontaire de celui qui se sent écrasé par ses propres secrets ? Il ne le peut pas, et s’il appréhende effectivement de croiser sa colombe en rentrant de Cuba, c’est surtout parce qu’il sait qu’il looks like shit.
De Cuba, il aura certes vu quelques bars dansants, quelques ruelles animées et une plage – mais surtout la salle de bain de sa suite dans laquelle il aura passé de nombreuses heures à suer, frissonner, vomir, manquer de s’évanouir, revenir grâce à des douches glacées, suer de nouveau. Malade. Sur le moment, probable qu’Eli ait cru à l’excuse des fruits de mer, intoxication alimentaire qui ne passe pas, c’est dommage, vraiment, il est désolé mais il n’a rien contre l’idée de prêter sa carte bleue pour que la jeune femme puisse tout de même s’amuser sans lui. Or, Eli était restée. L’avait bordé, lui avait tenu compagnie, avait changé les linges humides placés sur son front et apporté autant de verres d’eau que son estomac passoire avait pu en boire. Etait-ce donc ça, ce qu’il était devenu ? Un vieux riche malade qui s’enfuit avec une jolie fille beaucoup trop jeune pour lui, genre d’aide soignante intéressée par l’échange de bon procédés ? C’est une façon de voir les choses, évidemment pas celle de l’homme sentimental qui glisse sa clé dans la serrure en se composant un visage faussement joyeux, anticipant un échange qui n’aura pas lieu. Je suis rentré ! Dans un état encore plus alarmant que celui avec lequel il était parti. Plus l’énergie, plus la force, son corps affaibli à lâché prise ; C’est la première fois, ce ne sera pas la dernière. De manière très consciente, Søren a compris que ce voyage serait l’avant dernier, et les moments passés avec Eli ont donc une toute autre tonalité. C’était tendre, et important pour lui, même si elle ne s’en est probablement pas rendue compte.
« Ma colombe ? C’est moi. » Qui d’autre, dans sa propre maison, pile à l'heure annoncée de son retour ? Touché que Sophia ait pris la peine d'être présente pour l'accueillir, surpris qu’elle ne soit pas déjà là, derrière la porte, à guetter dans un large sourire le retour de vacances pendant lesquelles elle aura eu la gentillesse de bien vouloir venir arroser les plantes et relever le courrier. Le masque soigneusement composé laisse entrevoir le début d’un froncement de sourcils, que Søren ravale néanmoins. Surinterprétation de celui qui se sait coupable de quelque chose même en l’absence de preuves, songe-t-il tout en déposant sa valise d’un air las et en retirant sa veste pour la pendre. Les muscles en coton, il aurait envie de se laisser tomber dans son canapé pour s’y endormir d’un sommeil opaque, prend néanmoins sur lui pour effectuer le trajet à sens inverse dans l’espoir de tomber sur Sophia au bout du chemin : entrée, salon, bureau. Nouvelle surprise, lorsqu’il entrevoit la silhouette familière qui se précipite sur lui, se jette dans ses bras ; L’étreinte trop marquée par une certaine forme d’urgence pour seulement relever d’un retour attendu de vacances. « Qu’est-ce… ? » La question meurt dans sa gorge alors qu’il baisse les yeux sur la jeune femme qui se presse contre lui, par automatisme ses bras se ferment sur elle et sous ses doigts le carton du dossier crisse. Il a compris. Elle sait.
« Sophia… Je suis désolé. » Impossible de se cacher derrière son éternel air détendu cette fois, Søren est bien obligé de se confronter à la réalité des sentiments que son pull éponge : il lui a fait mal, sans le vouloir – pas que cela change quoi que ce soit. Et où aura-t-elle trouvé ce dossier ? L’espace d’une seconde, la pensée que Damian ait pu le lui donner pousse l’avocat à serrer les dents et il retire avec toute la douceur du monde le fichier carton des mains de la rouquine. « Tu n’aurais pas dû voir ça. » Et pourquoi ? D’ordinaire, sans doute qu’on tient pour normal de se confier à ses proches sur les difficultés qu’on traverse -maladie, divorce, chômage, peu importe. Mais pas lui. Søren, c’est l’homme qui va toujours bien, qui contrôle toujours tout, qui ne prend jamais rien trop au sérieux. Voilà, il est là, le sérieux : dans les larmes de cette jeune femme qu’il aime avec toute la tendresse d'un oncle adoptif et qu’il n’a pas su protéger de ses propres difficultés.
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•• amaaranth
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