there is a house built out of stone wooden floors, walls and window sills tables and chairs worn by all of the dust this is a place where I don't feel alone this is a place where I feel at home | @Dana Wolff // the cinematic orchestra (to built a home)

Mila se tient devant cette maison qui semble vide. En attente de nouveaux occupants. Le panneau d’affichage qui indique la mise en vente du bien se balance faiblement au gré du vent. La brune détaille la façade typique du Vermont, le petit porche où les anciens propriétaires ont laissé un pot de fleur qui semble vide. Elle remarque que les abords de la maison ont été entretenus, quelques plantes reviennent à la vie avec le printemps qui prend ses quartiers, presque l’été à leur porte. Elle n’a pas encore osé monter les quelques marches qui mènent à la porte d’entrée. Elle tourne sur elle-même pour observer désormais le quartier. L’endroit semble calme bien qu’en centre-ville (si elle peut appeler le centre de Redwood Hills ainsi). Il ne lui a fallu que quelques minutes à pied pour venir de l’auberge où elle a posé ses valises, dans l’attente de trouver un endroit où véritablement s’installer.

Un instant, Mila se demande si elle pourrait vivre ici. Depuis la mort de Matthew, sa vie ne semble plus avoir de sens. Le retrouver, vivre avec lui, avoir des projets à ses côtés, c’était un bonheur qu’elle n’avait imaginé. Jamais elle n’avait pensé qu’une relation, que cette relation, pourrait la combler autant. Le perdre fut donc - est donc - une épreuve. Une épreuve qu’elle ne sait pas comment surmonter. Elle s’est plongée dans le travail, remplissant ses pensées de dossiers et d’affaires en tout genre. Ça n’a pas marché. Elle a voyagé, partie jusqu’en Italie pour se vider la tête. Matthew est toujours là. Dans un coin de sa tête, ravivant sa douleur à chaque seconde. Rester à New-York n’était pas une option, pour la brune. Trop de souvenirs, trop de réminiscences de cette vie de couple brisée. Où aller alors ? Elle a décidé de se rapprocher de sa famille. Son regard s’accroche à une femme qui fait son jogging de l’autre côté du trottoir. Mila est bien loin de sa vie à New-York. Bien loin de son appartement dans la Grosse Pomme. Elle regarde de nouveau la maison qui se dresse derrière elle.

Un petit sourire se dessine sur ses lèvres tandis qu’une jeune femme s’approche d’elle. Elle reconnaît Dana, l’agente immobilière. « Bonjour Dana. Comment vas-tu ? » Elle regarde de nouveau la maison. « Je suis arrivée un peu en avance, pour voir un peu le quartier. Lilac Road, c’est ça ? » Nouvellement arrivée en ville, Mila se familiarise petit à petit avec l’endroit.

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Mila se souvient de la recherche de son appartement à New-York. Dès sa première rencontre avec l’agent immobilier, elle lui avait listé un certain nombre de critères à respecter. Le logement ne devait pas se trouver trop loin de son travail, ni de Central Park, et donc proche des commodités. Elle voulait un appartement assez grand, lumineux, avec des voisins pas trop bruyants. Des critères très simples à respecter. La Hargreaves cherchait avant tout un endroit pour se reposer entre deux journées de travail et pouvoir organiser quelques dîners si l’occasion se présentait. La première visite avait été fructueuse. Les points demandés avaient été respectés ! Mais sans véritable coup de cœur de la part de Mila. Matthew lui avait d’ailleurs bien fait remarquer, quand il s’était installé chez elle, qu’elle n’avait absolument pas investi son appartement. Elle n’y avait apporté aucune touche de décoration personnelle… Après tout, elle passait plus de temps au bureau que chez elle. Il avait fait du remue-ménage en changeant de place aux meubles et en ajoutant quelques tableaux, ainsi que ses cartons.

Aujourd’hui, Mila n’est plus tout à fait dans la même optique. Si elle n’a pas de préférence pour l’emplacement exact de la cuisine, elle a tout de même quelques critères. Toujours de la luminosité et du calme. Un petit jardin, dans le cas où elle se découvrirait la main verte, un bureau pour faire du télétravail, et surtout, une pièce qui pourrait lui servir d’atelier, elle qui souhaite laisser parler son côté créatif. Rien de bien compliqué, seulement Mila peut être un brin exigeante et, cette fois-ci, elle ne veut pas faire un choix à la légère.

Heureusement, elle allait pouvoir s’appuyer sur l’expertise de son frère, agent immobilier, mais surtout de son associée, Dana. Celle-ci se montre enthousiaste dès son arrivée devant la maison à visiter. « Je vais bien, merci. » Si elle ne se montre pas aussi emballée que l’agente, elle se sent quand même un peu pressée de débuter la visite. La première impression de la maison est plutôt bonne. « J’imagine que tout le monde vit plus ou moins pas loin les uns des autres, à Redwood Hills. » Son regard suit la direction montrée par Dana. Elle s’en doutait, dans une petite ville comme celle-ci, mais cela la frappe encore plus. « Ça n’a pas grand-chose à voir avec New-York, en effet ! » Mais dans les deux villes, il y a des avantages et des inconvénients. Mila ne pouvant continuer sa vie dans la Grosse Pomme, elle tente sa chance à Redwood. Elle n’est pas surprise que Dana soit au courant de sa vie sur la côte est. Après tout, elle travaille avec Eliot ! Il a dû laisser échapper quelques informations à son sujet. « Le quartier m’a l’air calme, oui, et pas loin des commerces. Je suis venue à pied de l’auberge. » Un bon point. Mais elle se demande si elle peut se montrer trop exigeante, notamment par rapport aux biens sur le marché. « Il y a beaucoup de maisons à vendre dans le coin ? » Elle sait qu’à certains endroits, l’immobilier est assez tendu.