QUARTIER : Willow Street. Il vit au centre-ville, le besoin d’être loin des grands espaces verts le rassure.
MÉTIER : Anthropologue judiciaire, directeur du service d’anthropologie judiciaire de Burlington.
COEUR : Célibataire, Wilson n’a de talents que pour décortiquer des cadavres ou écrire des histoires de fantômes. Disons que côté cœur, il essaye, mais c’est chaotique.
INTERVENTIONS RL : Oui.
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Sujet: Les victoires d'une page ft Darren C. Lun 1 Juil - 17:41
Les victoires d'une page
Wilson Montgomery - Darren Callighan
Je n’arrivais pas à croire qu’il avait accepté. J’avais beau regarder mon téléphone encore et encore, j’avais du mal à réaliser que Darren était d’accord, le sourire aux lèvres, bien évidemment. Oui, son message confirmait bel et bien qu’il était d’accord pour m’accompagner à cette remise de prix. J’avais beau avoir précisé qu’un tapis rouge allait être là, des centaines de photographes et encore plus d’invités, il n’avait pas cherché plus loin qu’une blague douteuse pour accepter. Un jogging et un manteau à capuche, m’avait-il promis comme tenue. Je l’avais vu sous toutes ses formes —et la plus simple était toujours la meilleure— et même comme ça, je savais que son charisme pouvait percer l’objectif des caméras. C’était, en quelque sorte, son super pouvoir. Darren pouvait dire ce qu’il pouvait, un rien lui suffisait pour enchanter le monde. Un simple de ses sourires pouvait changer le mien… Et il l’avait fait. Forcé de constater que depuis notre rencontrer, j’avais changé. Beaucoup. Et aussi étrange que cela pouvait être —pour ne pas dire que, parfois, je me sentais dépassé par mes propres émotions— j’aimais ce que j’étais à ses côtés et devenu. Alors, après ce bref échange de message, je lui donnais les indications. Nous avions donc rendez-vous à New-York, à SoHo. Mon agent allait s’occuper de nos billets d’avion, ainsi que d’inscrire en lettre d’or le nom de Darren Callighan sur mon invitation… Et il n’y avait plus qu’à attendre le jour J, soit quatre semaines d’attente. Bien qu’on avait la chance de se voir plus régulièrement, j’étais particulièrement hâtif d’être à cette soirée… Même si tout un tas de question me tournait dans l’esprit. Comment devais-je le présenter ? Que dire de lui ? Allait-il passer un bon moment ? Comment diable cet homme pouvait me considérer ? J’étais au retour de mes quinze ans alors que j’approchais bien plus des quarante ans.
Une drôle d’ironie qui, certes, me perturbait dans ma vie privée, mais certainement pas dans ma vie professionnelle. Initialement, Darren et moi devions prendre l’avion ensemble. Première classe, petit repas gastronomique, bref la totale pour un week-end New-Yorkais de folie… Mais voilà que j’étais bloqué dans les marécages de Floride, devant un cadavre dont seul moi pouvait percer les secrets. J’étais contrarié —c’était bien la première fois que je l’étais devant mon travail d’anthropologue judiciaire ! — mais j’avais plus d’un tour dans mon sac, et même cette situation, nous l’avions anticipé.
L’idée était simple : mon cavalier devait voler vers New-York le matin même. Là-bas, un taxi viendrait le chercher pour l’amener dans une chambre d’hôtel, non loin du lieu de réception. Là-bas, mon équipe de maquillage, stylisme et coiffure débarquerait dans l’après midi pour s’occuper de sa frimousse d’ange. Au plus tard, de mon côté, je devais m’envoler pour 15h, afin d’arriver aux alentours de 17h, là ou le tapis rouge commençait à 20h. Darren et mon équipe connaissait les risques, et on savait que j’allais faire tout mon possible pour être dans les temps —et plus l’étant haha — Un timing serré, mais qui allait bien se passer. Il n’y avait pas de raison… N’est-ce pas ?
… N’est-ce pas ?
Bon, et merde.
Et ouais, carrément la merde, parce que, aux alentours de 16h15, alors que nous allions quitter les lieux, un second corps venait d’être repêché… Et je ne pouvais pas laisser ça comme ça, pas sans avoir jeté un œil dessus. Puis le second, forcement, ça serait mieux… Pour finalement inspecter ce corps complètement. Et hop, un message envoyé à Darren et mon agent pour leurs annoncé un retard. Je prendrais le prochain vol, je me devais au moins d’inspecter l’ensemble avant de partir. Et le temps de bouger le corps, signer les papiers à la morgue, prendre une douche —non franchement, là quitte à être en retard je ne pouvais pas me permettre de sentir le cadavre mouillé— et arrivé à l’aéroport, il était un peu plus de 17h20. Dix minutes plus tard, j’étais dans mon vol, à m’excuser mille fois auprès de mon invité. Il semblait que j’étais le seul inquiet dans cette histoire, et dans un sens… heureusement. Le timing allait être très serré, et même si en tant que tel, la cérémonie ne commençait qu’à 21h, je ne pouvais me permettre un retard. Pour se faire une idée me vint à l’esprit. Initialement, une limousine devait faire le trajet hôtel/réception. Cette fois, ça allait être différent puisque le chauffeur allait prendre Darren, mon costume, un peigne et direction l’aéroport. Je me changerais dans le véhicule, mais au moins, nous pourrions arriver à temps.
A peine avais-je récupéré ma valise que je fonçais sur le parking, reconnaissant la voiture facilement… Car Darren, dans toute son élégance était déjà là-bas.
—Oh, bon sang, c’est bien la première fois que je suis agacé qu’on retrouve un second cadavre, si tu savais, disais-je m’approchant de lui, le visage enfin détendu. Je suis désolé que ça soit autant la course, mais je te promets, le champagne va être un régal. Enfin, le repas aussi. On va passer une bonne soirée, et peut-être que je vais même gagner un prix, qui sait ! Même si le fait de t’avoir à mes côtés ce soir, c’est un gain qui vaut mille statues en bronze.
Je ne pouvais pas m’empêche de poser ma tête contre la sienne, d’y déposer un baiser sur le front avec une tendresse infinie, avant de balancer ma valise à l’intérieur du véhicule.
—Merci encore d’être là pour moi, soupirais-je en me perdant dans ses yeux, comme j’avais toujours l’habitude de le faire.
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Sujet: Re: Les victoires d'une page ft Darren C. Ven 5 Juil - 0:18
Un conte de fée virant au cauchemar organisationnel. Si tout avait été prévu dans les moindres détails, c’était sans compter sur les péripéties rencontrées par Wilson. Le retard s’accumulait et je craignis qu’il soit obligé d’annuler sa venue. Quelle horreur ce serait de me trouver seul à New York, tiré à quatre épingles dans mon costume ombre, à broyer du noir en me défoulant sur de la malbouffe ! Car oui, aujourd’hui n’était pas un jour comme les autres puisque j’avais accepté de l’accompagner à une cérémonie récompensant les écrivains ayant marqué les esprits au cours de cette dernière année. Lorsqu’il me l’avait proposé, j’avais rapidement repoussé les traces d’hésitation en me convaincant que je n’avais rien à perdre. Qu’est-ce que cela changerait ? Je ne comptais pas poser de terme sur notre relation face à la presse même si cette dernière risquait d’y aller à cœur joie. Honnêtement, je m’étais toujours foutu de l’avis d’autrui et ne changerais pas aujourd’hui. En outre, ce ne serait pas la première fois qu’on me soupçonnerait d’être gay ! Bref, si j’étais tendu depuis plusieurs heures maintenant, cela n’avait rien à voir avec les ragots que cette soirée partagée à son bras créerait. Je me rongeai les ongles car je craignais justement de ne pas avoir de membre auquel m’attacher et de devoir rentrer à Redwood comme un imbécile.
Ce ne fut que lorsqu’il me confirma avoir posé son derrière dans l’avion que je soufflai longuement (encore que, ma paranoïa me fit craindre un problème technique qui repousserait l’atterrissage au lendemain) et lui répondis qu’il savait vraiment se faire désirer. Comme prévu, je grimpai à bord de la limousine qui fit un détour quant au trajet initial pour le récupérer en catastrophe. Son costume soigneusement protégé dans un housse était suspendu à côté de moi afin d’assurer un repassage aussi impeccable que possible. Tandis que nous progressions sur la route, je me fis la réflexion que je n’aimais pas ce type d’événement. Trop d’appareils photo pointés dans ma figure, trop de temps passé à choisir la tenue adéquate, à se faire coiffer et maquiller… Sincèrement, j’étais à deux doigts de débarquer tel que je l’avais annoncé à l’anthropologue judiciaire, soit avec un sweat à capuche on ne peut plus banal. J’aurais dû le faire rien que pour le plaisir de l’entendre râler.
Lorsque l’heure de son arrivée sonna enfin, je sortis du véhicule et m’appuyai contre ce dernier tout en croisant les bras. Les lunettes de soleil qui cachaient mon regard clair durcissait mon expression, tout du moins était-ce mon opinion. Je me fourvoyais peut-être. Mes billes passaient d’un visage à un autre à la recherche de celui auprès duquel je m’étais réveillé un nombre de matins incalculable depuis une année. Une tignasse châtain ! Non. Toujours pas lui. Un grand dadais à l’allure un peu gauche et… Encore moins. Sauf s’il avait troqué son charisme contre un sac à dos Tortues Ninja… Je commençais alors à perdre espoir, à me dire qu’une catastrophe s’était bel et bien déroulé. J’avais la main glissée dans mon pantalon, les doigts autour de mon téléphone, lorsque Wilson se démarqua enfin de la foule. Mon expression s’éclaircit instantanément alors qu’un sourire étirait mes lèvres, que j’ôtai la paire et qu’il me noyait sous un flot de paroles précipitées. Le bisou qu’il déposa sur mon front me fit louper un battement de cœur. Dysfonctionnement habituel lors de nos rapprochements. À y réfléchir, je devrais peut-être m’en inquiéter ? « Je t’en prie. » répondis-je simplement. « Mais après m’avoir fait poireauter toute la journée, je pense mériter un vrai baiser. » Mon sourcil gauche se leva, provocateur.
Une fois à l’intérieur, je m’accordai enfin le temps de prendre entièrement part à la conversation. « Même si tu étais un écrivain médiocre – ce que tu n’es pas – tu mériterais amplement ce prix pour tout le mal que tu t’es donné. Combien de tes concurrents peuvent prétendre avoir délaissé des cadavres pour faire mumuse autour de champagne et d’amuse-bouche ce soir ? » Je laissai un rire s’échapper. Depuis que j’avais fait sa connaissance, j’avais appris à ne plus m’étonner de ce type de phrases totalement loufoques qui quittaient ma bouche. « Tu ferais mieux de changer en vitesse si tu veux être prêt à temps. Promis : je ne détournerai pas les yeux. » On ne change pas une équipe qui gagne ! Tout en prononçant ça, je pointai un sac plastique dans lequel se trouvait tout le nécessaire (hors-textile) pour qu’il se fasse une beauté : peigne comme demandé, de quoi parfaire son teint, un déodorant en cas de nécessité après cette course infâme, etc.
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Sujet: Re: Les victoires d'une page ft Darren C. Ven 5 Juil - 16:57
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Wilson Montgomery - Darren Callighan
J’étais enfin dans la Grand Pomme. Non franchement d’une journée vraiment longue, je ne pensais pas y arriver. Il aurait suffi d’un seul contre temps sur le vol, et je pouvais dire adieu à cette soirée ! Je n’étais pas un grand des tapis rouges, si ce n’est pour les galas afin de financer des grands causes… Mais des soirées à récompenses ? Non, sans façon, ce n’était vraiment pas ma tasse de thé. Mais ce soir, bien plus que de gagner une récompense —qui allait sans l’ombre d’un doute booster des ventes déjà excellentes—, j’allais pouvoir vivre ça avec Darren et sa présence m’apaisait tout de suite. A peine avais-je posé mon regard sur son visage que la ridicule angoisse du retard vint à disparaitre. Il était là, et d’une beauté me demandant presque si le kidnapper dans un hôtel ne serait pas un meilleur programme.
Sa remarque et ce regard provocateur me firent sourire. C’était du Darren tout craché. Je lui fis un clin d’œil, non sans me mordiller une lèvre sans y prêter attention —et de monter en vitesse dans cette voiture, le temps se battait contre nous. Ce petit jeu entre nous a toujours été unique en son genre, tout du moins, dans ma vie, je n’avais jamais connu cela avant. C’était peut-être pour ça qu’il m’a aussi vite plu et que depuis un an, je ne me lasse pas d’avoir ce brun dans mes bras. Il était imprévisible et pourtant bien plus bienveillant qu’il ne voudrait le faire quoi. C’est peut-être un bad-boy en surface, mais il y a longtemps que j’avais découvert le véritable sucre qu’il était.
A peine la voiture avait-elle démarré que ma veste avait déjà sauté. Dieu heureusement, je remarquais la vitre totalement noire entre le conducteur et nous prouvant bien que, malgré le lieu ou j’étais, j’allais avoir un minimum d’intimité. La remarque de mon cavalier me fit rire aussi. Tout en déboutonnant ma chemise, je lui répondis.
—Raconté ainsi, on a un peu l’impression que je suis le batman des cadavres, et je trouverai ça même plutôt cool.
Et hop, la chemise vint à se poser sur la veste. J’allais m’attaquer à mon t-shirt quand Darren vint à me presser. Le temps manquait, mais ça me faisait rire. Je vis la petite trousse de préparation, et avec un grand sourire, je l’attrapais. L’instant d’après, c’était le t-shirt qui composait cette pile de vêtement. Je vins à me tourner vers Darren, le regard vif. Mains sur ses joues, je vins à déposer un baiser prononcé, puis de reculer assez pour lui murmurer ses mots.
—Celui-ci, c’est parce que tu m’as attendu toute la journée…
Un nouveau baiser, toujours aussi passionnel.
—Celui-ci, c’est parce que tu m’as manqué…
Un autre.
—Celui-là, c’est parce que tu as pensé à me prendre une trousse de toilette, et c’est adorable. Merci.
Et un dernier, qui, là était bien plus fougueux, et il fut difficile d’arrêter le brasier qui nous brûlait. Il était difficile alors de ne pas déshabiller ce bel dont le charisme n’était plus à prouver depuis longtemps.
—Et celui-là, soufflais dans une respiration un peu trop saccadée pour ne pas être suspecte, parce que…
Je t’aime.
Non. Je ne peux pas dire ça.
—Parce que j’en avais envie, concluais-je en reculant pour continuer à me déshabiller, les joues si rouges qu’on pouvait penser que j’avais de la fièvre.
Et enfin, mon pantalon vint finir cette pile de vêtement négligemment posé sur une banquette. Il n’était pas difficile de voir que ces échanges avait eu un effet très physique sur moi, mais c’était Darren, je savais bien que tout ceci n’allait pas le choquer. Pour que cela ne devienne pas un sujet de conversation j’ouvris le costume impeccablement emballé, découvrant ce rouge velvet sublime.
—Et bien, regarde-moi cette couleur, elle est sublime, n’est-ce pas ?
En tout cas, elle l’était, et j’avais très hâte de l’enfiler… Mais d’abord, un coup de déo fut nécessaire !
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Sujet: Re: Les victoires d'une page ft Darren C. Dim 14 Juil - 0:48
« Ça t’irait bien en effet. Mais du coup, qui suis-je ? Le plus sexy des Joker ? » Dans les faits, j’étais plus proche de Robin si les rumeurs les concernant étaient justifiées mais cela serait bien moins badass. Je préférais être l’ennemi le plus culte de la Chauve-Souris que son laquais en collant ! Les baisers dont mon interlocuteur commença à me recouvrir confirmaient ma proposition. Si je ne flattais pas les rétines de tout l’univers, les siennes ne pouvaient se retenir de me dévorer. J’adorais ça. Je sentais ses doigts se glisser dans ma barbe fraîchement taillée tandis que ses lèvres reculaient pour mieux se poser à plusieurs reprises. Elles étaient si douces… Et, pour un mec ayant traîné avec des cadavres toute la journée, son haleine était diablement fraîche ! Chacune de ses poches devaient dissimuler un bonbon à la menthe. J’en étais persuadé depuis notre rencontre. Les paupières closes, je le laissai accomplir son numéro alors que mes mains le saisir par la taille. Lui aussi m’avait manqué. Impossible de prétendre l’inverse ! D’ailleurs, la température ne tarda pas à grimper d’une poignée de degrés malgré que la météo n’ait rien à voir avec ce phénomène ! Je sentis son enthousiasme se propager à travers mon corps, électrisant mes sens. J’en oubliai même où nous nous trouvions et l’impossibilité de perdre davantage de temps. La paume de ma main droite glissa dans une caresse jusqu’à sa cuisse et sûrement aurais-je été plus entreprenant sans un rappel à l’ordre. Je le dévisageai alors, penaud. Toutefois, je fus rapidement distrait par la pause qu’il marqua dans ses propos. C’était… bizarre. Son ajout presque forcé, manquant de naturel. Étais-je parano ou bien avait-il changé d’avis en cours de route ? Pourtant, nous avions promis de ne rien nous cacher. « Continue d’avoir ce type d’envie. En particulier quand tu peux pleinement les assouvir. » Pourquoi faisais-je mine de ne pas avoir remarqué quoique ce soit ? Craignais-je de découvrir l’amplitude des mots ravalés ?
En revanche, ce n’était pas car j’avais opté pour jouer l’aveugle que cela m’empêchait d’apprécier le spectacle dans toute sa splendeur. Ainsi, je le détaillai du regard, de haut en bas. Impossible donc de faire l’impasse sur certaines choses. Depuis notre rencontre à la salle de sport, j’adorais toujours autant avoir la preuve que je lui faisais de l’effet. C’était drôlement flatteur pour l’égo. Je m’enfonçai davantage dans la banquette de la limousine puis arrêtai de le fixer uniquement dans le but d’admirer son costume rouge velvet. Je tendis la main pour toucher le tissu qui se révéla des plus doux au toucher. « Et la qualité est dingue. Il a dû te coûter une fortune ? » Maintenant que je le tenais, je fis mine de lui arracher des doigts. « J’hésite entre le garder pour moi et mon envie de te voir dedans. Tu vas faire des ravages. Personne ne me prêtera attention ! » Vraiment. Les photographes n’auraient d’yeux que pour lui j’en étais persuadé. En comparaison, j’étais terriblement traditionnel avec mon costume noir. Aurais-je dû faire preuve de plus d’extravagance ?
Enfin, je lâchai prise tout en soupirant et, désemparé, je repris la parole en le voyant se vêtir. « T’es vraiment obligé ? » Je me penchai vers lui avec un sourire machiavélique sur les lèvres. « Je te mets au défi de ne pas porter de sous-vêtement ce soir. Cap ? » Wilson aimait quand je lui lançais des challenges alors pourquoi refuserait-il celui-ci ? Ce n’était pas comme si ce dernier risquait de virer à la catastrophe ! (Pure ironie.)
Il ne restait qu’une ou deux minutes de trajet lorsque le scientifique put enfin s’asseoir à côté de moi. Mes doigts vinrent rapidement se mêler aux siens alors que je n’en finissais plus de relever tant de beauté. Comment faisait-il pour être si charismatique ? J’en tombais presque à la renverse à chaque fois et, à le voir là tiré à quatre épingles, j’en perdais mes mots. Il me fallut un temps pour regrouper mes neurones restants. « Tu es prêt pour la folie qui nous attend ? Mentalement je veux dire. » J’ignorais encore ce qu’il attendait de moi précisément. Devais-je me comporter comme un simple ami ou lui tenir la main ?
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Sujet: Re: Les victoires d'une page ft Darren C. Mer 17 Juil - 17:00
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Le temps était contre nous, mais je profitais de chaque minute aux côtés de Darren. C’était toujours comme ça, et avec un naturel que je n’avais jamais connu avec qui que ce soit d’autre. Qu’on soit en voyage à New-York, sur une plage paradisiaque ou simplement parti acheter du chocolat, j’avais l’impression de pouvoir braver le monde… Alors me changer devant lui n’avait guère de soucis pour moi. Après tout, ne m’avait-il pas vu dans mon plus simple appareil un nombre incalculable de fois ? J’étais à l’aise. Lui aussi, rendant nos moments un peu plus incroyables à chaque fois.
Bien évidemment que ces baisers m’avaient fait un effet dingue… autant physiquement que mentalement. J’avais réussi à effacer cette journée de la tête, et réussi à me retirer des cadavres mentaux, c’était très fort. C’était probablement le seul à réussir cet exploit. Je sentais son regard sur ce corps nu, et ça n’arrangeait rien. Qu’est-ce qui nous retenait de quitter ce lieu pour se retrouver à deux et vivre une nuit de luxure sans limite ? ah oui, la cérémonie, il était vrai… En tout cas, sa réponse à mes embrassades n’aida guère mes joues. Presque aussi rouges que mon costume !
—Je n’y manquerai pas Don Juan, soufflais-je en sortant le costume.
La beauté du vêtement me laissait sans voix, et c’était le moment parfait pour détourner le regard de ce corps spongieux un peu trop généreux —merci Mère Nature, je suppose. Quoiqu’il en fût, je secouais la tête, en accord avec les dires de mon tendre ami. Oui, le costume était particulièrement doux. Sa question me fit sourire.
—Mmmh, probablement dans les six ou sept mille dollars, je ne sais pas trop, c’est Warren qui se charge de ça. Je sais juste que c’est une pièce Yves St Laurent faite sur mesure par Anthony Vaccarello…
Ajoutez à cela mes Louboutins à presque sept cents dollars, ma montre Omega à huit mille et la chevalière à neuf cent ; la tenue devait dépasser les treize ou quatorze mille dollars. Je sortais peu, autant en profiter un maximum, n’est-ce pas ? En tout cas, après avoir entendu la remarque de Darren, je fronçais les sourcils.
—Moi. Tu as et tu auras toute mon attention, Darren, peu importe les gens autour de nous, répondais-je avec un sérieux montrant que je n’avais pas saisi sa blague.
Une fois qu’il lâchait ma veste, je déposais un simple baiser sur sa barbe, tout en m’activant pour l’habiller, le temps défilait bien vite ! J’étais sur le point de boutonner ma chemise noire quand j’entendis son défi —je n’avais pas encore enfilé de bas. Je me stoppais, regardant à gauche et à droite, un instant me fut nécessaire pour comprendre si mon cavalier était sérieux. Finalement, le silence fit place à un rire.
—Je… J’aurai adoré, mais il y aura des caméras partout, et c’est toute mon équipe qui risque de subir les conséquences de ma… Enfin, si elle venait à se voir, et on sait tous les deux que ça pourrait très vite arriver, à tes côtés ! En revanche…
A mon tour de me pencher sur Darren, avec le même sourire que le sien.
—Tu pourrais toujours me lancer d’autres défis à l’hôtel, mon chou.
Un nouveau baiser sur ses lèvres chaudes, une profonde inspiration pour me contrôler, suivi d’un sourire incontrôlable. Il me faisait bien trop d’effet.
—T’es… Terrible, toi.
Je quittais cette étreinte qui débutait, nous n’avions plus vraiment le temps pour cela. Quelques minutes pour m’habiller complètement, un rapide coup dans les cheveux et ma chevalière à la fin, j’étais prêt.
Pour la fin du trajet, je pouvais enfin respirer aux cotés de Darren. Nos doigts s’entremêlaient, me donnant l’occasion de faire baisser un stress naissant. Je pouvais enfin prendre le temps de l’admirer dans ce costume. Son élégance n’avait rien à envier à personne, ça, c’était un fait ! Le simple fait d’avoir ce compte parvenait à me détendre, respirer avant une tempête médiatique que je ne voulais pas réellement, et ça je le réalisais après l’enchainement de cette journée. Sa question me confirma que cette angoisse, elle devait peut-être se lire sur mon visage. J’avalais avec difficulté ma salive, un sourire légèrement forcé sur un visage bien fatigué. Mon étreinte sur sa main se fit plus forte, avant de finalement répondre.
—C’est bien la seule chose que je déteste dans ce métier… Mais, parfois il faut plonger, donner ce que le public et ma maison d’édition veulent et repartir. Tu sais, les tabloïds ne sont pas toujours très sympas avec moi. Le weirdo, le sataniste, le frère bizarre de King —quoi que ce surnom-là, je l’aime bien… Parfois, ils sont injustes, juste parce que je travaille avec des cadavres. Mais ça va le faire. Tu es là, et ta simple présence me donne la force d’y arriver. C’est pour ça que je voulais que tu sois ici.
La voiture s’arrêta, et on pouvait entendre le chauffeur sortir, faire quelques pas jusqu’à ouvrir la portière.
—Et puis, avec de la chance, je pourrais te présenter à Stephen ! soufflais-je dans un rire. C’est un bon gars, bien qu’un peu vieux.
La sortie du véhicule ne se fit pas directement sur le tapis. Pour sortir du véhicule, je lâchais sa main, non sans un pincement au cœur. Nous devions faire le tour par une entrée dites d’artiste, soigneusement cachée à l’abris des paparazzis, journalistes et fans, et là… Il fallait faire la queue pour avancer chacun notre tour sur le tapis —qui, cette année était vraiment rouge. Il y avait beaucoup d’invités, et l’attente semblait importante. Profitant d’être dans une foule, je cherchais du bout des doigts cette main qui m’avait manqué comme si je ne l’avais pas serré depuis des années. Le monde nous entourant, bien qu’ayant l’effet protecteur, m’angoissait quelque peu. C’était peut-être la première fois que je me montrais aussi vulnérable face à Darren.
—Est-ce que ça te dérange si je te prends la main… ?
La question sonnait bête, comme si j’étais redevenu un adolescent de quinze ans… Mais c’était maintenant ou jamais de lui demander avant que des centaines de photographes figent cet instant.
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Sujet: Re: Les victoires d'une page ft Darren C. Jeu 18 Juil - 10:47
Pourquoi étais-je encore surpris d’entendre la valeur d’un costume si élégant ? N’en portais-je pas un moi-même dont le prix ne devait pas être si éloigné ? L’avantage d’avoir un styliste qui s’occupait de la location de costumes faisait que je me souciais rarement de ce que j’avais sur le dos. Bien sûr, j’en connaissais la marque pour ne pas me trouver idiot en cas de nécessité mais souvent cela s’arrêtait là. Nous étions nous-mêmes les publicités ambulantes pour Yves St Laurent et autres créateurs. Sur ce, je hochai la tête puis cédai l’habit à mon interlocuteur dont le temps était compté pour l’enfiler (le fait que nous nous trouvâmes dans un véhicule en mouvement n’aidait pas la manœuvre). J’étais sûr d’une chose : il ferait sensation sur le tapis rouge, qu’il sorte récompensé ou non de l’événement. Ma remarque sur ce point ne parut pas le percuter correctement même si sa réponse se prouva flatteuse à mon égard. « T’es adorable. Ce que je veux dire c’est que les photographes n’auront d’yeux que pour toi tellement tu es beau. » Cela étant dit, il l’aurait été même enveloppé dans une doudoune avec des skis aux pieds ! Je ne pus me retenir d’imaginer la scène. Au moins, Wilson aurait fait une entrée des plus remarquées dans la catégorie loufoque ! Peut-être pour le prochain Met Gala ? Cette pensée ne fut pas s’en m’en inspirer une nouvelle. Une sorte de défi davantage destiné à amuser la galerie qu’à être réellement relevé (question d’hygiène, de prévention d’accident, etc.) mais que je me devais de partager pour le provoquer. J’adorais ça depuis notre rencontre. D’ailleurs, je m’étais déjà excusé d’y avoir été trop fort ce jour-là au cours d’une discussion totalement lambda. Pourquoi m’avait-il inspiré tant de malice dès notre premier regard ? Peut-être car je l’avais surpris entrain de me dévorer des yeux sans la moindre gêne. Cet instant avait comme défini le futur de notre relation.
Forcément, mon challenge fut décliné comme je m’y attendais au fond. C’était bien trop risqué. La promesse d’une compensation me fit lever un sourcil amusé tandis que ses lèvres retrouvèrent les miennes brièvement. Il ne perdait pas une occasion de m’attiser lui aussi. Nous étions loin de scientifique ultra nerveux des premiers rendez-vous. J’adorais lorsqu’il prenait les choses en main de la sorte même si je ressentais toujours autant de plaisir à le déboussoler à l’occasion. « Je suis terrible et pourtant tu restes avec moi. Ça laisse fortement supposer que ça ne te déplaît pas tant que ça. » conclus-je avec une pointe d’amusement marquée dans la voix. Je le regardai terminer de se préparer sans le déconcentrer davantage puis le serrai contre moi dès qu’il put enfin souffler sur la banquette. Je le sentais nerveux – à raison ! – et l’étreinte de ses doigts contre les miens se faisait plus forte que d’ordinaire. Ses paroles me firent ressentir comme un pincement au cœur. Inutile d’être encore au collège ou au lycée pour être « bullied ». En revanche, savoir que ma présence l’aidait à passer outre son appréhension me décocha un léger sourire. « C’est tout moi ça. L’homme dévoué par nature ! » Je pouffai. Difficile d’y croire quand on ne me connaissait que d’un premier abord ! « Les médias sont souvent stupides, écrits par des idiots jaloux qui se nourrissent de polémiques et d’intimidations. On les emmerde. Ce soir, tu es là car tu as accompli quelque chose dont tu peux – non, dont tu dois – être fier et qui mérite d’être récompensé. Et puis, cerise sur le gâteau, t’es splendide. S’ils trouvent encore quelque chose à dire et bien sache que moi, je suis en totale admiration de ce que tu es et de qui tu es. Encore une fois, et complète ma phrase car je veux te l’entendre dire : On les… » Cette fois, ce fut à moi de l’embrasser mais cela se fit avec une douceur renversante. « Oh et aucun problème pour Stephen ! J’aurais dû emmener mon exemplaire de Carrie… » Je ris puis nous sortîmes enfin de la limousine.
Cela faisait quelques mois que je n’avais pas participé à un tel événement et… ça ne m’avait pas manqué. Nous étions là, occupés à poireauter en attendant que notre tour pour défiler sur le tapis rouge arrive. Je ressentais des vagues de mal-être me percuter, toutes venant d’un Wilson angoissé. Là, à mon plus grand étonnement – allez savoir pourquoi – je sentis sa main saisir la mienne à nouveau. Je lui jetai un coup d’œil puis répondis : « Non. Papa et maman seront ravis. » Je ris, cette ironie m’amusant grandement (l’emploi d’un vocabulaire si familier que je n’utilisais jamais pour eux accentuait le tout). « Tu crois que j’aurais dû choisir un costume coloré moi aussi ? » Débat parfait pour tenter de le distraire pendant les quelques instants précédents notre première apparition publique en tant que duo.
QUARTIER : Willow Street. Il vit au centre-ville, le besoin d’être loin des grands espaces verts le rassure.
MÉTIER : Anthropologue judiciaire, directeur du service d’anthropologie judiciaire de Burlington.
COEUR : Célibataire, Wilson n’a de talents que pour décortiquer des cadavres ou écrire des histoires de fantômes. Disons que côté cœur, il essaye, mais c’est chaotique.
INTERVENTIONS RL : Oui.
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Sujet: Re: Les victoires d'une page ft Darren C. Mer 7 Aoû - 16:30
Les victoires d'une page
Wilson Montgomery - Darren Callighan
Je n’avais pas une grande aisance dans des lieux aussi bondés, encore plus part une branche de la société à laquelle, certes, je faisais part, mais dont l’hypocrisie était reine. Rien n’était mieux que la science —et encore là aussi les Hommes trouvent toujours un moyen d’avoir des problèmes d’égo et de richesse— même si je prenais un plaisir incontestable à écrire. Pourquoi avais-je déjà commencé à taper sur cette vieille machine ? Une question qui n’était pas aussi facile qu’on ne pouvait y penser. Là où mes œuvres apportent bien des choses à mes lecteurs et lectrices, je savais que de mon côté, ce n’était qu’un passetemps. Un moyen « facile » d’extériorisé toutes atrocités que je pouvais voir dans ma vie là où même l’intérêt de la science ne parvenait plus à masquer des ténèbres qui puaient.
J’étais nerveux, et je l’aurai été bien plus profondément si mon cavalier n’était pas présent —ou n’était tout simplement Darren, il fallait l’admettre. Le simple trajet que nous avions fait en voiture avait réussi à me décrocher tant de sourire malgré le stress bouillonnant. A ce stade, il ne s’en rendait pas compte, mais on pouvait facilement parler de supe pouvoir… Darren, le super-héros. Gorgus Profondus serait probablement son nom. En tout cas, cette pensée me fit sourire, une fois de plus. Et peut-être ne s’en rendait-il pas compte, mais pouvoir glisser ma main dans la sienne eut l’effet désiré. Je me sentais un peu plus serein, pouvant me concentrer sur notre conversation, la beauté de ses yeux ou la richesse de son héritage génétique irlandais.
—Papa, Maman ? Ils sont aussi écrivains et ils viennent, c’est ça… ? Oh, oh, non, tu rigolais. C’était une blague, admettais-je en comprenant après coup son expression faciale.
J’allais lui poser une nouvelle question, mais une première vint de sa propre bouche. Une nouvelle fois, elle me décrocha un sourire.
—Je suis certain que des couleurs te vont bien. Mais le noir, c’est une valeur sure. C’est élégant, délicat et distingué. Bref, tu es parfait ainsi.
Je serrai sa main un peu plus dans la mienne, trahissant une nouvelle nervosité quand je vis que nous étions les prochains à passer. Pas le temps de dire un mot de plus, la coordinatrice nous appela pour nous guider. C’était simple : trois « espace » de photographie. Je devais passer en deuxième. Une fois au second, c’était au tour de Darren d’y aller pour ses photos en solo. Une fois sur le troisième spot, mon cavalier pouvait se joindre à moi pour des photos en duo. N’était « qu’un » invité, il n’avait pas à subir le second espace solo. Je l’enviais presque. Chaque prise de photo allait durer une minute, soit trois au total me concernant, deux pour mon ami. Après quoi, un autre coordinateur nous guidera vers notre table pour le diner. Par chance, ma demande de table en duo fut acceptée, ce qui était assez rare pour être souligné.
Un dernier regard vers Darren, une profonde inspiration et je devais jouer le jeu pendant deux minutes en solo. Je savais qu’une fois que mon dingus de compagnon serait à mes côtés, ça irait mieux. Mais deux minutes sans rien dire, rien faire, c’est long… non ?
En piste. Il m’était difficile de lâcher sa main, et j’attendais le tout dernier moment pour le faire. Après quoi, les flashs et les cris des photographes s’enchaînèrent. Sourire probablement figé mais peu importe. Je vis Darren s’avancer, signe que je devais aller sur le second espace. Encore ses satanés flashs. Mais Darren subissait ça aussi, et quelque part, je savais qu’il me soutenait. Bien sûr, il y avait plus traumatisant comme activité, mais ça n’en restait pas moins inconfortable pour le fou de laboratoire que j’étais.
Enfin, le troisième espace de photo. Darren arrivait, et pour une fois, je sentais mon visage se détendre sincèrement. Il venait presque comme ce sauveur, bordel ! Magnifique au passage, mais ça, je l’avais déjà bien souligné. J’avais terriblement envie de lui prendre la main. Mais était-il consentant à cela ? L’ignorant —est-ce que ça précédente réponse tenait-il toujours devant tous ses appareils photos ? — je préférais me contenter de lui sourire, posant ma main autour de sa taille, cherchant avec amour son regard. Ô Darren, si seulement tu savais.
MÉTIER : Investisseur et associé de multiples entreprises
COEUR : Divorcé depuis 2019
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Sujet: Re: Les victoires d'une page ft Darren C. Ven 9 Aoû - 0:12
Je pouffai, le surprenant à réaliser que mes paroles étaient à recevoir au second degré. Difficile de lui reprocher cette latence vu la nervosité qu’il dégageait en vagues tempétueuses. Ma main dans la sienne semblait l’apaiser un instant alors que j’ajoutai quelques paroles supplémentaires afin de clarifier mes paroles. « C’est ça. Juste que ça les rendrait fou de me voir comme ça avec un homme. À proximité des photographes en plus. T’imagine le scandale ? » Une fois de plus, je ne conservai pas mon sérieux. Si ce n’était pas la preuve que je me foutais totalement de leur avis vieux-jeu… Comme depuis bien longtemps : je vivais pour moi-même. Non plus pour satisfaire leur image de famille bourgeoise exemplaire. Je finis par le distraire avec un commentaire sur ma tenue qui me valut un énième compliment, puis nous dûmes nous séparer. Je le laissai prendre de l’avance, étant l’invité et non le +1 (ça, c’était mon rôle) puis me posai face aux objectifs avec une mine sérieuse. Il fallait bien entretenir mon côté bad boy si populaire dans les médias ! Les mains dans les poches, je regardai à droite, puis à gauche, sans pour autant négliger le centre. Les flashs étaient aveuglants pour mes yeux clairs mais j’y étais désormais habitué. Je jetai un coup d’œil à Wilson dans l’espoir de croiser son regard mais ce fut un échec. La mâchoire carrée, j’attendis que cette minute désagréable s’achève puis je pus enfin rejoindre la star du jour. Là, dès que je sentis sa main se frayer un chemin jusqu’à ma taille, j’oubliai de conserver mon expression bourrue. Un large sourire barra mon visage tandis que je perçus son buste s’abaisser lourdement et un souffle retenu depuis longtemps quitter ses poumons. À mes côtés, il allait mieux.
Dans un élan de tendresse, je posai ma main sur son avant-bras puis vins déposer un baiser sur sa joue droite. Là, je ne pensais plus à ma vieille habitude de faire tourner mes géniteurs en bourrique. Les photographes eux-mêmes avaient disparu. Je m’en fichai. J’avais uniquement envie de le remercier de m’accorder la chance d’être sa source de réconfort. Je ris discrètement en fixant ses yeux sombres puis repassai en mode « mannequin » comme j’avais si bien appris à le faire. Bien sûr, je ne pus retenir une vanne que seul mon ami put entendre : « Je suis le seul que ça inspire toutes ces photos ? ». L’allusion était claire. J’avais honte de chercher les clichés de la soirée où ses joues seraient rouges suite à cette déclaration. Preuve que le défi du tapis rouge pouvait ne pas être une torture absolue tant que l’on était bien accompagné. Puis, enfin, nous retrouvâmes la tranquillité en étant guidé dans une salle intérieure. Là, beaucoup de personnalités (principalement des auteurs forcément) se tenaient assis autour des tables disposées élégamment ou se déplaçaient afin de se saluer entre elles. Je me penchai vers Wilson puis chuchotai. « Tu connais quelqu’un là-dedans ? » Moi, j’étais paumé. « En tous les cas, t’as été formidable dehors. Très sérieux. Très… concentré. J’avais beau essayer de capter tes billes de merlan frit : pas moyen ! Quel homme ! » Je le charriais, oui, mais cela ne signifiait pas que je ne le pensais pas. J’étais admiratif de sa bonne tenue et de son charisme. Pour quelqu’un dont la profession principale était de traîner avec des cadavres, il savait très bien manipuler son audience pour s’imposer devant les rapaces de la presse.
Enfin, le coordinateur s’arrêta face à une table, nous invitant à nous y asseoir. Je le remerciai puis ne me fis pas prier pour m’exécuter. La journée avait été longue et angoissante. J’étais ravi que le dénouement soit aussi positif. Maintenant, il ne manquait plus que le prix à ramener à la maison. Je croisais les doigts pour le savant fou. « Tu te sens comment ? Pas trop le trac ? » lui demandai-je tout en l’invitant à trinquer à l’aide de nos coupes de champagne.
QUARTIER : Willow Street. Il vit au centre-ville, le besoin d’être loin des grands espaces verts le rassure.
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Sujet: Re: Les victoires d'une page ft Darren C. Dim 1 Sep - 22:06
Les victoires d'une page
Wilson Montgomery - Darren Callighan
Prendre ses photos pouvait être particulièrement pénible… Ah non, en temps normal, si j’étais seul, ça l’était toujours. Fort heureusement pour moi, Darren était présent. Peut-être que son second degré m’échappait trois fois sur quatre mais il avait le mérite —et tout mon amour ! — de tenter de me faire rire. De m’apporter un peu de légèreté dans un moment où j’avais l’impression d’avoir à nouveau quinze ans. Je n’étais pas à l’aise, étant clairement un homme de l’ombre, dans mon laboratoire de scientifique plutôt qu’une star de tapis rouge. J’étais crispée, et nul doute que cela devait se voir jusqu’à que Darren puisse s’afficher à mes côtés. Dès le premier contact entre nous —à savoir cette main sur mon avant-bras— je sentis une forte pression disparaitre. Mon sourire, plus naturel. Puis, indissociable une fois qu’il déposa ce baiser sur ma joue. Aucune idée de si ces dernières se voyaient plus rougies après, car pourtant je sentais bel et bien la température monter. Ses petits n’arrangeaient rien, et ça me fit rire ! Darren ne loupait jamais une occasion de dire des choses coquines, ça marchait toujours avec moi. Je lui rendis ce baiser —avec une furtivité plus maladroite, il était vrai — avant de saluer machinalement les photographes.
L’instant d’après, nous pouvions enfin souffler. Sur le chemin avec le coordinateur, Darren me posa une question, suivit d’un compliment qui m’arrachai un sourire. J’attrapais son bras pour m’y tenir, non sans le regarder comme j’en avais l’habitude depuis peu : avec la sensation d’être à ma place quand j’étais à ses côtés.
—Eh bien, il y a mon équipe d’édition quelque part dans la salle. Normalement, nous aurions dû être ensemble autour d’une table, mais je voulais faire un caprice et rester avec toi. Puis, il y a King que je connais. Casey McQuiston aussi, un/une auteurice de talent. Ce sont bien les seules romances que je lis sans avoir envie de mourir de gêne. Je pourrais te les présenter, si tu veux ! Puis, me concernant, t’as été bien meilleur que moi. Tu n’as jamais pensé à faire du mannequin ? t’as le corps parfait pour, je dis ça… Je ne dis rien.
Un nouveau rire puis nous étions enfin à notre table. Pas loin de la scène, mais toute de même relativement sur le côté pour avoir une certaine intimité. Tout ce que j’avais voulu pour passer une vraie bonne soirée. Mon cavalier voulait trinquer, je suivis son invitation.
—Mieux, beaucoup mieux. Là, on va surtout avoir du blabla, des vidéos projetées, encore du blabla, des prix et… un super bon dîner. Le plus compliqué pour moi a été fait et… Merci à toi de me soutenir dans tout ça.
Je levais mon verre pour faire tinter le crystal contre le sien.
—Je n’ai pas peur de gagner ou de perdre. Si c’était une remise de prix scientifiques, oui là, je pense clairement que j’aurai une certaine pression mais là… Si je gagne, c’est bien, si je ne gagne pas, ce n’est pas grave. En soit, je pars du principe que t’avoir en face de moi, ce soir, nos photos ensembles… Bah ça vaut tous les prix littéraires.
Je buvais une gorgée de champagne avant de conclure.
—Je me sens déjà victorieux, si tu préfères. Mais dans tout ça… Toi, comment tu vas ? Pas trop ennuyeux de me suivre, dans mon ombre d’un auteur qui va peut-être gagner un prix prestigieux ?
Petit clin d’œil pour le charrier, mais dans le fond, je voulais réellement savoir comment il allait. Tout autour de nous, les gens continuaient de s’installer. La cérémonie n’allait pas commencer tout de suite, c’est pourquoi rapidement, des serveurs vint nous apporter des amuses-bouches, ainsi que du champagne au besoin. En attendant que la salle ne se remplisse, nous vivions notre conversation dans une petite bulle que j’apprécie tout particulièrement.
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Sujet: Re: Les victoires d'une page ft Darren C. Ven 27 Sep - 15:36
La séance photo achevée, nous nous rendîmes dans la salle principale où nous fûmes dirigés vers notre table. Nous étions encore en chemin lorsque j’interrogeai Wilson sur les invités. En tant que cavalier de celui-ci, je me devais de me montrer intéressé. Et je l’étais. Je m’étais déjà demandé s’il s’agissait d’une sorte de test de sa part. S’il attendait de moi un comportement spécifique, que ce soit via mes paroles ou mes gestes. Après tout, n’était-il pas un scientifique ? Il devait apprécier les expériences. Toutefois, je n’étais pas tel un chimpanzé que l’on glissait parmi un attroupement de baleines ou allez savoir quelle autre espèce. Je connaissais ces cérémonies guindées et occasionnellement embarrassantes. Mais, plus important encore, je savais, sans avoir besoin de creuser bien longtemps, que ses intentions envers moi ne seraient jamais mauvaises. Il était organiquement heureux de me prêter son bras ce soir. Et je l’étais tout autant qu’il m’offre cette opportunité. Il s’agissait de notre première sortie publique officielle, en couple ou non. Bref, je tendis l’oreille pour prêter attention à sa réponse. Ce n’était pas simple de ne pas se laisser distraire par les discussions environnantes, la musique de fond, les bruits de chaises qu’on tirait et ainsi de suite. En revanche, je n’avais pas besoin de feindre le moindre intérêt. Lui aussi était réel.
« Je vais finir par penser que tu as honte de moi ! » répliquai-je en affichant une moue attristée après qu’il m’eut confié m’avoir éloigné de son équipe d’édition. Évidemment que ce n’était pas son intention et que je jouais de sa crédulité – bien que celle-ci diminuait à mon contact à force – en prétendant penser le contraire ! La vérité était simplement qu’il voulait se dissiper le moins possible maintenant que j’étais à ses côtés pour les prochaines heures. Adorable. « C’est d’accord. Je ne suis pas certain de trouver quoi leur dire mais je te fais confiance pour occuper mon temps de parole. » Oui, j’avais des points forts mais la culture littéraire n’en était pas une, hélas, même si je connaissais des classiques comme Carrie en ce qui concernait Stephen King. « Je serais là, à côté, à mobiliser tout le charisme dont je suis capable. Une véritable gueule d’ange. » À défaut d’avoir l’intelligence nécessaire pour dialoguer avec des auteurs… Au moins, cela était en accord parfait avec le point soulevé par l’anthropologue judiciaire et mes prédispositions à être mannequin ! Je fronçai les sourcils. « On se connaît depuis une éternité et tu ne m’as toujours pas Googlé ? Vous me décevez monsieur Montgomery. » Comment ça cela sous-entendait que je l’avais fait de mon côté ? Et puis, j’étais sûr d’avoir mentionné mes séances photos. Non ? Allez savoir. Nous avions abordé tant de sujets ! Je me penchai vers lui et lui glissai à l’oreille : « Je te conseille de le faire. En désactivant ton filtre de censure. » Voilà qui occuperait son esprit même lors de son discours s’il remportait le prix (ce dont je ne doutais pas) !
Une fois assis, nous trinquâmes et discutâmes des issues possibles à cette soirée. Ne pas recevoir le prix ne le tracassait pas des masses, du moins en apparence. Et je ne doutais pas une seconde que c’était bel et bien le cas. La phrase qui clôtura le tout, en revanche… Elle était si pure, si douce. Mais une part de moi me fit encore questionner la nature de notre relation, de ses sentiments. N’était-ce pas très romantique pour deux amis qui se laissaient porter par le flow sans se poser d’étiquette ? Peut-être. Mais le moment n’était pas idéal pour s’y attarder. « Alors tu m’en vois ravi car je n’aurais pas manqué ça pour le moins du monde. Et puis… Rassure-toi. Si tu gagnes, on fêtera ça jusqu’au bout de la nuit. Si tu perds – ce qui réveillerait l’insurgé en moi – je te consolerai en bonne et due forme. » Mes lippes s’étirèrent tandis que j’y portai ma coupe de champagne. Belle promesse, non ?
Puis il fut question de moi. Je haussai les épaules, presque indifférent. Même sa douce provocation qui me fit sourire n’éveilla pas une once de jalousie en moi. « La forme. Je n’ai jamais été fan de ce type d’événement mais je ne suis pas concerné donc je ne ressens pas la moindre pression. Je passe un bon moment. » Si ce n’est pour ce maudit nœud de papillon. « Tu crois que je peux le défaire où nous serons filmés ? » Qu’est-ce que je détestais les tenues guindées ! Détrompez-vous, Wilson était on ne peut plus séduisant dans le sien mais, en ce qui me concernait, je votais toujours pour des tenues décontractées. À peine eussé-je le temps d’achever ma phrase que je pointai discrètement du menton un individu derrière son épaule. « Tu vas avoir de la visite. » le prévins-je.