La matinée est déjà bien entamée lorsque Dorian passe les portes du poste de police de Redwood Hills, armé de deux gobelets de café tout juste achetés au comptoir du Snow Rose. Tout à son travail, il vient de passer deux jours entiers enfermé dans son bureau sans voir la lumière du jour ou un quelconque être humain. Les mauvaises habitudes sont difficiles à perdre. Il s’efforce pourtant de s’améliorer un peu, en répondant chaque fois que son téléphone sonne, peu importe ce sur quoi il est en train de travailler, en ne passant jamais plus de deux jours sans donner signe de vie… Cette visite surprise s’inscrit dans la même volonté de faire mieux. Il n’a pas vu Will depuis deux jours et il compte bien y remédier dès maintenant, même si le sergent ne peut lui offrir que quelques minutes de son temps. Même si, malgré ses fréquentes visites, le poste de police reste un endroit qu’il n’apprécie guère. Principalement parce qu’il sait bien que les occupants des lieux ne sont pas tellement ravis de le voir traîner dans le coin non plus. Au moins, ils sont tous à peu près d’accord sur un point : moins ils ont de contact, mieux tout le monde se porte. En général. Il n’a souvent rien de plus à faire que d’adresser un signe de tête à l’officier présent à l’accueil avant qu’on le laisse rejoindre le bureau du sergent. Une petite habitude à laquelle il avait pris goût, mais qu’il ne savoure pleinement qu’au moment où on la lui arrache. Il n’a pas fait plus de quelques pas jusqu’à sa destination quand quelqu’un vient lui barrer la route. S’il lâche un soupir assez peu discret, Dorian s’efforce néanmoins d’afficher un sourire. “Hannah !” salut-il, sans prendre trop la peine de cacher le plaisir qu’il prend à agacer la jeune femme d’entrée de jeu. Elle n’avait qu’à pas se mettre sur son chemin, après tout. Qu’elle ne l’apprécie pas, très bien, mais si elle croit pouvoir l’empêcher de voir William, elle se trompe. Il n’a pas besoin qu’elle approuve leur relation pour en profiter comme il se doit. “Comment allez-vous ? C’est toujours un plaisir de vous voir, mais pour être honnête, je suis là pour William.”

Il est un peu choqué qu’elle s’imagine réellement qu’elle peut l’empêcher de voir son frère simplement en venant lui barrer la route. C’est bien mignon qu’elle veuille le protéger et tout ça, mais Dorian n’est pas le Diable non plus. “Je peux vous offrir mon café, si vous le voulez. Pour me faire pardonner de ne pas venir vous rendre visite plus souvent.” Il lui tend l’un des deux gobelets, sans jamais perdre de son sourire. “Noir, sans sucre. C’est bon pour vous ?” Il est réellement prêt à renoncer à ce café dont il a pourtant désespérément besoin, si elle veut bien le laisser tranquille en échange. Il n’a plus que quelques mètres à parcourir pour se trouver enfin en sécurité dans le bureau de Will, tous les sacrifices sont bons pour mener ce projet à bien.

Il n’a hélas pas le temps de lui indiquer qu’il connaît le chemin et n’aura donc pas besoin qu’elle l’accompagne, son attention soudainement attirée par une conversation plutôt animée à l’accueil. Les sourcils de Dorian se froncent dès qu’il voit l’autre visiteur aux prises avec un officier. Si la tenue tout à fait ridicule ne suffisait pas à tous les aiguiller sur son identité, ce n’est pas bien difficile de le reconnaître pour l’écrivain qui a eu l’occasion de le croiser souvent lors de ses visites à Castiel. La présence de l’ancien employé dans ce poste de police le met suffisamment mal à l’aise pour qu’il en oublie un instant la raison de sa propre visite et la présence d’Hannah devant lui. Au lieu de se préoccuper d’elle, il continue d’écouter ce qui se dit entre les deux autres hommes en essayant tant bien que mal de comprendre ce qui se passe. Et se fait la promesse d’appeler Castiel dès qu’il sera sorti d’ici.

@Hannah Brennan

Une matinée placée sous le signe de la paperasserie, à devoir remplir des rapports en tout genre pour que les affaires qui y sont liées poursuivent leurs cours de la meilleure des façons possibles. Jetant un coup d'œil à la pile sur son bureau qui ne semble pas vouloir se réduire, l’officier Brennan sait qu’elle risque d’en avoir encore pour le début d'après-midi et bien plus encore avec cet accident de la route qui a eu lieu à l'orée de la ville. La jeune femme soupire doucement, ce n’est clairement pas sa partie préféré dans son boulot de policière, mais ça n’en reste pas moins aussi incontournable qu’important. Heureusement pour la rousse, certains rapports sont plus faciles à boucler que d’autres. En tout cas, elle a bien mérité une petite pause, s’étirant comme un chat la jeune femme se redresse ensuite dans le but de rejoindre la salle de pause, cependant, un individu indésirable vient de faire son apparition. Dorian Brooks ! Si en général, on le laisse circuler parce qu’il se contente de visiter William, aujourd’hui est tout autre, son frère et les autres sergents sont absents, alors hors de question de le laisser aller à sa guise comme s’il était chez mamie. La demoiselle vient donc lui barrer la route, ce qui fait soupirer l’écrivain, non, ils ne sont toujours pas devenus les meilleurs amis du monde.

— Officier Brennan, qu’elle rectifie en croisant les bras sur sa poitrine.

Hannah roule doucement des yeux quand il précise, après lui avoir demandé de façon hypocrite comment elle va, qu’il vient voir William. Vraiment ?! Ce n’est pas comme si c’était devenu une habitude.

— Voilà qui est étonnant, répond la rousse en feignant la surprise.

La jeune femme le laisse ensuite un peu parler tout seul, il ne faudrait pas qu’elle gâche trop de salive pour cet énergumène. Quand l’homme semble avoir terminé de jouer à l’idiot, la fliquette peut enfin lui répondre.

— William n’est pas là, pas besoin de l'attendre, il est sur le terrain et ça va prendre du temps, donc vos deux cafés et vous, vous pouvez....

Elle ne termine pas sa phrase, car comme l’écrivain, l’attention de Hannah est soudainement accaparée par une conversation pour le moins animée entre l’officier de l’accueil et un homme qu’elle reconnaît comme faisant partie de la garde rapprochée de Castiel DeWitt. En voilà une vraie surprise. L’homme étant de plus en plus fébrile et insistant pour voir quelqu’un, la jeune Brennan s’approche de l’accueil, elle va prendre cet homme en charge, c’est une événement beaucoup trop étrange pour qu’elle lui tourne le dos. Elle fait donc signe à son collègue qu’elle va s’en occuper et quoi de mieux que le bureau de son aîné pour gérer cette peut-être future affaire, William ne devrait pas lui en vouloir d’emprunter son bureau. En compagnie de Mr costard cravate, Hannah rejoint donc le bureau du sergent Brennan sans se douter que l'individu indésirable compte bien s’imposer un peu plus longtemps.

@Dorian Brooks  

Sans grande surprise, Hannah Brennan n’a toujours pas succombé à son charme. Dorian refuse néanmoins de laisser s’envoler son sourire, de la laisser l’atteindre. Il sait qu’il n’est pas parfait, mais il faudra bien qu’elle arrive à l’accepter un jour ou l’autre, car il n’a aucune intention de disparaître. Et puisqu’elle semble si récalcitrante à l’idée de simplement le laisser passer, peut-être que le moment est venu de lui dire exactement ces mots. Il inspire, ouvre la bouche, mais avant que le moindre son n’en sorte, son attention est attirée ailleurs. S’il peine à retrouver son nom, impossible de ne pas reconnaître le visage du nouveau venu. Vaguement, Dorian entend que Will est absent, mais n’a pas vraiment l’occasion d’en être déçu. Il écoute davantage le semblant de conversation qui a lieu à côté que ce que lui dit Hannah. Et il tente de rationaliser : bien sûr, le fait qu’un employé de Castiel demande à parler à un sergent de police ne signifie pas nécessairement qu’il y a un problème. Il pourrait être là pour des raisons personnelles. Un étrange malaise pousse pourtant Dorian à vouloir en avoir le cœur net. Il sait que quelques bruits de couloir rendent la situation difficile au cabaret ces temps-ci. Que toutes sortes de rumeurs, plus ou moins fondées, suivent Castiel partout où il va. Et si l’homme d’affaire ne lui a jamais semblé très inquiet de ce qu’on raconte dans son dos, c’est différent quand la personne qui colporte les rumeurs a réellement accès à des informations gênantes. Castiel lui sera reconnaissant s’il lui apprend quelque chose que même Garensen ne sait pas encore. Ou peut-être que Dorian cherche simplement une excuse pour justifier qu’il compte bien assouvir sa curiosité quoi qu’il en coûte.

Le seul obstacle sur sa route, toujours le même : Hannah. Elle ne lui dit même pas au revoir avant de le planter là pour prendre en charge elle-même le nouveau venu. Dorian décide de ne pas s’en offusquer simplement parce qu’il a vraiment besoin de s’entendre avec elle, là tout de suite. Il réfléchit encore à la meilleure façon d’aborder ce problème quand la rouquine entraîne l’autre homme dans le bureau de son frère. Parfait. Dorian ouvre la porte - sans frapper - quelques secondes après qu’ils soient entrés. “Oh, désolé.” lance-t-il en croisant le regard d’Hannah. “Je sais qu’il n’est pas là,” poursuit-il sans laisser le temps à la jeune femme de le renvoyer d’où il vient. Il s’approche du bureau de William sans oublier de bien refermer la porte derrière lui et s’empare d’un stylo qu’il montre à Hannah. “Je veux seulement lui laisser un petit mot. Pour qu’il sache que je suis passé.” Il lui envoie l’un de ses sourires éblouissants, puis se penche sur le bureau pour griffonner quelques mots sur un post-it qu’il fait semblant de ne pas trouver tout de suite. Il a beau prendre tout son temps, Hannah semble déterminée à l’agacer. Ou plutôt, à attendre qu’il s’en aille avant d’entrer dans le vif du sujet, ce qui est certainement une preuve de quelqu’un qui fait bien son travail, mais n’arrange vraiment pas Dorian.

Comme il ne peut pas rester là toute la journée à écrire une lettre de trois pages à Will, Dorian retient un soupir agacé et se décide enfin à faire mine de rejoindre la porte. Sa main est posée sur la poignée quand il se tourne de nouveau vers la jeune femme. “Hmm, Han… Officier Brennan ?” lance-t-il d’un ton faussement hésitant. “Je peux vous parler une seconde ?” Il l’attend bien sagement, mais ne perd pas une seconde de plus dès qu’elle arrive à sa hauteur. “Je connais très bien Castiel DeWitt, vous savez.” dit-il à voix basse. “En fait, j’enquête sur lui depuis plusieurs mois maintenant. Et, je ne dis pas ça pour me vanter, mais je crois que j’ai plutôt bien réussi à le convaincre que nous sommes amis. De très bons amis, à vrai dire. Il me confie beaucoup de choses. Vous le savez déjà peut-être, mais cet homme travaillait pour lui jusqu’à récemment… Je crois que si vous me permettiez d’assister à cette entrevue, je pourrais vous être très utile pour démêler le vrai du faux. Je sais que la police doit suivre quelques règles pour obtenir des preuves, ce qui n’est pas mon cas.” Il lui lance un regard appuyé, de quoi lui donner l’occasion d’imaginer tout ce qu’elle veut.  Il a accès à Castiel, à sa maison, à son bureau - et même à son jet privé - et elle semble croire qu’il n’a pas énormément de scrupules alors, si quelqu’un ici pourrait avoir obtenu des informations compromettantes sans se soucier que ce soit admissible au tribunal ou non, c’est bien lui.

@Hannah Brennan
je te laisse lancer le premier dé si tu acceptes ma très généreuse proposition

Si au départ la rouquine s’imaginait que la présence de Dorian risquait d’assombrir sa si belle journée placée sous le signe de la paperasserie, l’homme est pourtant vite oublié en voyant un proche collaborateur de DeWitt. Autant dire que sa présence pique la curiosité de la demoiselle et qu'au-delà de son devoir de policière, elle se demande bien ce qui peut l’amener au poste. Laissant donc Dorian et sa propension à l’énerver en plan, l’officier Brennan prend le costard cravate en charge, qui semble un peu soulagé que quelqu’un prenne son cas au sérieux, et tous les deux rejoignent le bureau de William. A peine assis, la jeune femme n’a même pas le temps de lui proposer quelque chose à boire, histoire de mettre l’homme un peu plus à l’aise, que l’écrivain débarque dans le bureau sans même frapper à la porte. Hannah ne sait pas trop comment ça fonctionne avec son aîné, mais la moindre serait qu’il frappe à la porte, c’est un poste de police bon sang pas la fichue bibliothèque municipale. La rouquine se contente de lui jeter un regard acide en le laissant faire son petit numéro, elle n’est pas dupe, après tout Dorian n’est-il pas également un proche de Castiel DeWitt ? L’arrivée de cet homme au commissariat n’aura donc pas échappé à l’écrivain et il est clair que son intrusion dans ce bureau n’est pas anodine.

— Un sms fera tout aussi bien l’affaire, dit-elle en espérant que ça le fera partir plus vite.

Mais non, il tient à laisser un mot sur un post-it, sûrement une déformation professionnelle, en tant qu'écrivain il ne peut s’empêcher de griffonner dès qu’il en a l’occasion. En tout cas, la rouquine tient bon et patiente jusqu’au moment où Dorian semble comprendre qu’elle ne va pas lâcher l’affaire si facilement et que sa présence dans ce bureau n’est pas la bienvenue. Hannah doit même se retenir de ne pas sourire en l’entendant lâcher un soupir agacé, non vraiment, ce n’est pas demain la veille que l’écrivain et l’officier s’entendrons comme larrons en foire. Elle le suit du regard jusqu’à ce qu’il atteigne la porte pooooossssse la main sur la poignée et…. se retourne pour lui demander s’il peut lui parler. Cette fois, c’est elle qui lâche un soupire agacé, la rouquine s’excuse auprès de costard cravate et rejoint Dorian qui ne perd pas une minute à lui dérouler ce qui ressemble presque à plaidoyer pour avoir la possibilité de rester. Hannah plisse doucement les yeux en observant l’écrivain, évidemment qu’elle sait qu’il connaît très bien Castiel DeWitt en revanche pour le reste… Elle se demande bien pourquoi il enquête sur lui et elle se questionne sur cette pseudo amitié avec l’homme d’affaire, il affirme l’avoir convaincu d’une amitié avec lui, mais comment savoir si c’est du lard ou du cochon. La jeune femme ne fait pas confiance en l’écrivain et ce n’est pas parce qu’il fréquente William que ça va changer en un claquement de doigt, cependant, elle sait qu’il a raison sur un point un point elle veut bien lui laisser le bénéfie du doute.

— Très bien, le vrai du faux et uniquement le vrai du faux, je peux tenter de vous inclure dans le dossier comme consultant...

Même si ça risque d’être compliqué vu que Mr Brooks n’est pas vraiment dans les petits papiers de la police de Redwood Hills.

— Mais je vous préviens Mr Brooks, reprend la rousse en le pointant du doigt. Si vous dépassez les bornes, vous quittez ce bureau illico presto.

Hannah fait ensuite signe à Dorian de prendre place dans le bureau, l'interrogatoire peut donc commencer.

— Pourriez vous me donner votre nom, pour la déclaration ?

@Dorian Brooks  

C’est un pari risqué que fait Dorian en proposant son aide à Hannah. Tout repose sur la très piètre opinion qu’elle semble se faire de lui. Et d’une certaine manière, il accepte de lui donner raison, quand il prétend jouer le rôle du bon pote auprès de Castiel dans le seul but de lui arracher quelques informations compromettantes. Comme s’il n’était rien de plus que ce type dépourvu de scrupules et de conscience qu’elle s’imagine, prêt à toutes sortes de manipulations cruelles pour parvenir à ses fins. Il doit se concentrer pour retenir une grimace de dégoût de déformer ses traits, ou un sourire victorieux quand l’officier accepte son aide. C’est un peu vexant, honnêtement, qu’elle tombe dans le panneau si facilement. Et il meurt d’envie de lui demander si c’est ce qu’elle croit qu’il fait avec Will aussi, le manipuler, se servir de lui… ça expliquerait bien des choses. Il a néanmoins le bon sens de retenir la moindre parole venimeuse de lui échapper, préférant adresser un hochement de tête à la jeune femme. “Je serai sage comme une image.” promet-il du ton le plus neutre qu’il puisse conjurer. Pas sûr que la tension s’efface pleinement de sa voix, mais il ne peut faire beaucoup mieux dans ces circonstances.

Nouveau hochement de tête approbateur, tandis que Dorian s’installe comme il y est invité. Il n’a rien pour prendre des notes et devine sans avoir besoin de le demander que sa charmante belle-sœur ne l’autorisera pas à enregistrer l’entretien sur son smartphone, alors il se concentre plutôt sur la conversation, dans l’espoir de ne surtout rien oublier. L’homme ne tarde pas à lui faire froncer les sourcils en refusant de donner son nom par peur de subir de quelconques représailles. “Si ce que vous avez à dire est vrai, il n’y a aucune raison que Monsieur DeWitt s’en prenne à vous. Il pourra difficilement envoyer sa horde d’avocats à vos trousses sans une bonne raison.” Une dose saine de méfiance ne peut pas faire de mal quand on veut s’attaquer à quelqu’un comme Castiel, mais les sous-entendus de cet homme sont bien loin du Castiel que Dorian connaît. Il n’a même pas essayé de se débarrasser d’Eli quand elle lui volait dans les plumes, et Dieu sait qu’elle a su se montrer particulièrement agaçante. “Enfin, bien sûr, c’est votre droit de rester anonyme.” tempère-t-il avant de croiser le regard d’Hannah, un peu inquiet qu’elle envisage déjà de le jeter dehors. Il lui adresse un signe de tête aussi discret que possible, au risque qu’elle ne le remarque même pas, dans l’espoir de lui faire comprendre qu’elle a toutes les raisons de se méfier des dires de cet homme.

Bien sûr, le fait que le témoin refuse de donner son nom n’arrange pas vraiment Dorian. Comment peut-il se faire une bonne idée de la situation s’il ne sait même pas à qui il s’adresse ? Il peut seulement espérer que Castiel saura de quel employé il s’agit avec ou sans son identité exacte. Le connaissant, ce ne sera probablement pas un problème. “Excusez-moi, je vous en prie, continuez.” lance-t-il en étirant un large sourire, dans l’espoir certainement vain de calmer une éventuelle colère de la part d’Hannah. Il a promis de rester sage, il doit bien pouvoir s’y tenir quelques minutes, pas vrai ?

@Hannah Brennan

“ Je serai sage comme une image. ” Elle l'espère bien pour lui, sinon elle le dégage de ce bureau vite fait bien fait et avec de l’élan s’il vous plaît. Hannah lui fait une sacrée fleur en acceptant qu’il reste, alors que techniquement, l’écrivain n’a juste strictement rien à faire là durant cette déposition. D’ailleurs, la jeune femme réfléchie à la meilleure façon de justifier justement que Dorian Brooks soit présent sur cette potentielle affaire… Peut-être en le faisant passer pour un consultant, après tout, il est un “proche” de DeWitt et pourra sûrement démêler le vrai du faux dans cette histoire, du moins, elle croise les doigts pour que l’écrivain ne la lui mette pas à l’envers. Après un dernier coup d'œil à l’homme, elle l’invite à prendre place dans le bureau afin que l’entretien démarre, l’autre paraît assez fébrile, autant ne pas traîner. Rapidement, elle demande donc à l'inconnu de décliner son identité, ce qu’il refuse prétextant que Castiel DeWitt risque de lui passer dessus le cas échéant. Autant dire que cela fait un peu tiquer la jeune femme et Dorian aussi au vu de ce qu’il répond.

— Qui plus est, nous sommes là pour vous venir en aide et si vos informations s'avèrent utiles et que vous craignez des représailles, je connais un très bon cabinet d’avocats qui pourra vous aider. Mais tout ceci est pour l’heure prématurée.

Encore une fois, tout va dépendre des informations et de leurs véracités évidemment, c’est bien beau et facile de dire ceci ou cela sur quelqu’un, encore faut-il que tout ce qu’il va raconter soit vrai. Si elle ne porte pas spécialement Dorian dans son cœur, elle n’a en revanche ni sympathie, ni inimitié au sujet du riche homme d’affaires, elle ne le connaît pas assez pour avoir un avis bien tranché. Elle finit par croiser le regard de l’écrivain, si en effet pour l’heure elle reste sur la réserve, elle n’apprécie en revanche pas qu’il donne l’impression que c’est lui qui dirige l’entretien, c’est elle la flic ici. Alors même s’il s’excuse, Hannah fronce légèrement les sourcils pour tenter de lui faire comprendre qu’il ne prend pas trop ses aises, il est toléré ici même et rien de plus.  

— Comme l’a si bien spécifié M. Brooks c’est votre droit de vouloir garder votre anonymat, mais gardez en tête qu’il sera plus aisé pour nous de vous protéger si nécessaire en connaissant votre identité.

L’officier Brennan prend rapidement quelques notes avant de poursuivre.

— Quel est votre lien avec M. DeWitt ?

@Dorian Brooks  

Si Dorian possède quelques talents, celui d’amadouer Hannah n’en fait définitivement pas partie. Il est pourtant déterminé à tenir parole et à s’assurer ainsi de pouvoir rester dans ce bureau le plus longtemps possible, seulement… Il faut bien reconnaître qu’il n’a rien d’un observateur impartial. A moins qu’ils ne découvrent quelque chose de vraiment terrible et avéré, sa loyauté va à Castiel. Il doit seulement s’assurer que l’officier Brennan n’en sache rien. Elle semble le croire, pour l’instant, et l’homme venu dénoncer son ancien patron ne paraît pas le reconnaître ou le soupçonner de quoi que ce soit non plus. En revanche, Dorian s’interroge de plus en plus sur ses intentions, à l’entendre parler de son ancien employeur comme s’il s’agissait d’un parrain de la mafia, prêt à toutes les bassesses pour écarter ses ennemis. Au point que l’écrivain ne tient pas plus de quelques instants avant de mettre son grain de sel, soulignant subtilement que les craintes de l’inconnu sont totalement inutiles. Il ne récolte rien de plus qu’un regard noir de la part de Hannah en retour. Pas d’identité, rien. Peut-être un peu plus de méfiance envers ce type sorti de nulle part. Et la certitude qu’il préfère travailler en solo. Au moins, quand la police n’est pas dans les parages, ses sources sont habituellement moins timides.

Quoi que ce type ne soit pas exactement timide. Il n’hésite pas à se lâcher quand Hannah lui demande quel lien il a avec Castiel. Dorian doit se mordre la lèvre pour se retenir de lui faire remarquer que la police n’est pas là pour gérer ses désaccords avec un employeur. Tout le monde se fiche de savoir si Castiel est un bon patron ou pas, on veut savoir ce qu’il a à se reprocher, pas vrai ? “Navré que Monsieur DeWitt n’ait jamais su reconnaître votre travail à sa juste valeur, vraiment, mais…” Il voudrait vraiment se taire, mais c’est impossible. Est-ce qu’il est en train de perdre son temps à cause d’un secrétaire vexé d’avoir été viré ? Si cet homme ne leur donne pas de vraies informations rapidement, la bonne humeur de Dorian risque de s’évaporer complètement. “... Il me semble que vous avez bien plus à lui reprocher que son orgueil. Vous disiez avoir des informations sur lui, peut-être que vous pourriez commencer par nous dire pourquoi vous avez des doutes à son sujet ?” Ou n’importe quoi qui soit digne d’intérêt, vraiment.

@Hannah Brennan