Plus ça va, plus Hannah se demande si ce type à vraiment quelque chose de sérieux contre DeWitt, ce n’est peut-être pas la police qu’il aurait dû consulter, mais un avocat pour aller aux prud'hommes. Il semble, en effet, plus prompt à cracher sur le dos de son ancien employeur qu’à fournir de vraies informations sur… En vérité, ils n’en savent foutrement rien, puisque l’inconnu ne leur a même pas donné la moindre explication, outre le fait qu’il semble à deux doigts de se pisser dessus au sujet de possibles représailles. L’officier Brennan prend des notes, mais rien de franchement concret pour aller voler dans les plumes de l’homme d’affaires. Se calant contre le dossier du siège de son frère, vachement plus confortable que les chaises merdiques des officiers, la rousse croise les bras, ses sourcils se fronçant davantage.

— Je suis plutôt d’accord avec Mr. Brooks…

Même si ça lui écorche toujours la tronche de dire ça.

— Pour l’heure, il me semble que vous avez plus un litige entre salarié et employeur, jamais résolu, reprend Hannah. De fait, je ne suis pas bien sûr de ce que nous pouvons faire pour vous Mr.

La jeune femme se redresse ensuite, jetant un regard perçant à l’homme assis face au bureau de son ainé, ayant de plus en plus le sentiment qu’il est en train de leur faire perdre plus de temps qu’autre chose. Hannah marque une pause de quelques minutes, se massant doucement le menton.

— Vos impressions, des réunions soi-disant importantes, des lettres sur son agenda et votre certitude qu’il mijote quelque chose. C’est bien mignon sur le papier, mais dans la pratique vous vous doutez bien qu’il va nous falloir un peu plus que ça !

L’officier jette un bref coup d'œil à Dorian avant de reprendre place derrière son bureau, reprenant son stylo pour poursuivre sa prise de note.

— Avez-vous été témoin d’une situation qui a confirmé vos doutes ?

@Dorian Brooks