Jusqu'ici, Aspen avait trouvé ça globalement cool de vivre seule et de faire ce qu'elle voulait quand elle le voulait.  Elle avait eu un coup de main de Gwenn et Archie pour la peinture et d'autres amis étaient venus à différentes étapes pour l'aider avec un meuble ou le jour du déménagement.  Elle était sans aucun doute une fille très bien entourée, sauf qu'aujourd'hui, personne ne lui répondait.  Personne à part quelqu'un qu'elle essayait d'éviter depuis des semaines.  A la confirmation qu'elle allait devoir prendre sur elle et braver sa peur, Penny laissa échapper un gémissement de crainte.  Lorsqu'elle conclut elle aussi qu'elle n'avait pas d'autre choix que d'y aller, elle lui demanda de rester en ligne.  Cela lui donnait vaguement l'impression de ne pas être toute seule à affronter cette épreuve de la vie.*

Leo n'est pas stupide et il s'est bien rendu compte que, malgré la situation stressante, Aspen n'était pas la même avec lui.  Il ne se fait pas des films, ce qu'elle lui confirme et l'avocat souhaite connaitre les raisons de cette distance.  Franchement, était-ce le moment?  Elle était en train de mettre le pied sur la première marche qui menait à la cave et elle avait les pétoches, pas envie de faire une grande discussion, une fois n'est pas coutume.  Tout cela avait un rapport avec Betty, évidemment.  "Ouais, tu sais, avec toutes tes conquêtes."  Et les 125 rebondissements de leur love story, bien qu'à présent cela semble se passer plutôt bien.  Sauf qu'à présent, Aspen était prudente, aussi prudente que lorsqu'elle posait un pied sur la marche inférieure, ses jambes lui donnant l'impression d'être sur le point de flancher à chaque pas.  "Evidemment, elle est amoureuse!"  Cela semblait tellement évident.  "C'est moi qui ai dû la ramasser en petits morceaux quand ça n'allait pas et je n'ai juste pas envie que ça se reproduise.  C'est ma meilleure amie, je dois la protéger, c'est tout."  Il n'y a pas plus logique, non?
Elle soupira de désolation face à la situation. "Je fais quoi devant le tableau?"  Il le lui avait dit, mais elle avait oublié.  Autant le savoir avant d'être devant parce que comme ça elle pourrait agir très vite et remonter en courant! Puis on n'était pas à l'abri qu'il finisse par raccrocher non plus...

 

La conversation devient désagréable, Leo qui a la confirmation qu’elle lui en voulait pour quelque chose, ne s’imaginait pas que c’était en lien avec une relation qui ne la regardait pas vraiment en fin de compte. Jugé pour ce qu’il lui avait fait - Leo qui demande plus d’informations. Surpris, lâche un léger rire un peu outré quand elle mentionne toutes ses conquêtes. La petite qui le slut-shame en toute tranquillité. Au risque de te choquer : elle était pas vierge Betty quand je l’ai rencontrée. Et il rit encore, parce que back off madame deux minutes, profite de l’occasion pour lui rappeler que si Betty et lui s’étaient promis de laisser le passé derrière eux, il est surpris d’apprendre que ce n’est pas le cas de sa meilleure amie. Leo n’a jamais eu envie de jouer avec la rouquine, ni lui faire du mal. Un sourire débilos de mec amoureux, quand elle lui rappelle l’évidence, rien qu’il ne sache pas, en effet. Je t’assure que c’est pas incompatible avec le fait de savoir prendre des décisions comme une grande. Pas lobotomisée du cerveau aux dernières nouvelles. Aspen qui parle d’avoir dû la ramasser en petits morceaux, et ne pas souhaiter que ça se reproduise. Du coup c’est quoi ta stratégie de protection ? Me faire la gueule ? Il essaie de comprendre la logique là derrière. Pas moins déçu de sa manière d’agir, on mettra ça sur le compte de son jeune âge, il soupire. Même s’il est piqué dans son ego, l’avocat décide de s’adoucir. Toujours pas de comptes à lui rendre mais pour ce que ça vaut, finit par souffler : C’était pas mon intention de lui faire du mal. Leo qui grimace, parce qu’il est mal à l’aise avec cet exercice sans s'adresser à la principale intéressée, mais puisqu’il fallait rassurer la protectrice, ajoute : Je l’aime aussi. Depuis le temps que tu me connais tu devrais savoir à quel point je sais être loyal. Devrait aussi se réjouir pour lui, mais ça c’est autre chose, s'imagine que ce n'est clairement pas pour demain, une bouffe à trois. Ni à deux d'ailleurs. Lever le levier. Qu’il répond à sa question au sujet du tableau.

"C'est pas ce que j'ai dit!"  Rectifie Aspen en se mordant la lèvre, tout en continuant sa descente infernale, essayant de se repérer à l'aide du faisceau lumineux de la fonction lampe torche de son téléphone portable.  "J'sais pas."  Elle, elle avait souvent pris de mauvais choix en voulant suivre son coeur, alors au final peut-être que Betty faisait une grosse erreur.  En tout cas, hors de question pour elle de la ramasser dans le même état que par le passé à cause de Leo .  C'est d'ailleurs ce qu'elle lui dit.  "Bah écoute j'ai vraiment cru qu'en tant qu'ami, MON ami, tu te serais mieux comporté avec elle dès le début.  Je t'avoue que ça m'a blessée parce que s'il fallait faire un choix entre vous deux..."  Inutile de terminer sa phrase.  Elle choisirait Betty, même si... Il aurait donc pris la peine de perdre son amitié avec Aspen pour satisfaire un besoin de séduire.  Ca l'avait blessée, oui. "Peut-être."  Concède-t-elle.  "C'est ce que je pensais, que t'étais bien mieux que les autres, c'est pour ça que j'étais à fond pour que vous vous rapprochiez..."  Reconnait-elle, ayant à présent du mal à le croire sur parole.  Il n'en pouvait rien du tout, il subissait pour ses propres déconvenues et l'état dans lequel Aspen avait trouvé Betty.  

"Lever le levier."  Souffla-t-elle, presque rassurée, avant de s'avancer encore plus profondément, arrivant à la dernière marche.  Selon la photo qu'elle avait étudiée avant de descendre. "Le voilà."  Le panneau en tout cas.  Son sourire s'effaça rapidement.  "Leo, y a que ça des leviers."  En effet, il y a une multitude de fusibles, mais elle ne remarque pas le disjoncteur général, un peu à l'écart des autres.  Pour elle, tout se ressemble.

 

Commence à perdre le fil, quand il entend la jeune femme qui lui en voulait. Tu sais pas quoi ? Il hausse un sourcil, à défaut de hausser le ton, s'impatiente du discours de celle qui ne validait visiblement pas la tournure qu'avait prise leur relation. A ce stade, se demande si l'avis d'Aspen avait réellement un poids. Si elle est déçue, c'est également le cas de l'avocat qui trouve qu'elle le juge sévèrement. Pas vraiment l'impression d'avoir une amie au téléphone. Leo écoute Aspen lui parler de SON ressenti sur quelque chose qui ne la regarde pas. Okay, il peut comprendre l'agacement, mais maintenant que tout allait bien entre eux, pourquoi lui en voulait-elle à ce point ? Un soupir. Nouveau haussement de sourcil quand il est question de faire un choix. Pas très loyale à sa famille, Aspen, on réalisera. Pas vraiment surpris non plus. Hein ? Mais pourquoi faire un choix entre nous deux? Leo hausse les épaules. Contrairement à elle, Leo ne lui aurait certainement jamais tourné le dos sans chercher à comprendre. De ce qu'il comprend, elle a l'air plus fâchée qu'il ait osé prendre le risque de se brouiller avec Princesse Aspen, en faisant du mal à Betty qu'autre chose. Tu fais genre que tu t'inquiètes pour elle, mais tu ramènes tout à toi, t'es pas le centre du monde. Continue de faire ce que tu sais mieux faire : te regarder le nombril au lieu de me casser la tête. Leo qui admet ne pas avoir voulu sciemment faire du mal à Betty, ni à Aspen pour ce que ça vaut, bien qu'il ne le précise pas. Surtout, ajoute qu'il l'aime. Pas vraiment convaincue. Peut-être. Qu'elle lui balance, en ajoutant qu'elle pensait qu'il était mieux que les autres. Qu'est-ce qu'elle raconte encore. Ne dit plus rien finalement. Envie plus pressante de raccrocher, et la laisser galérer avec sa panne de courant. Le plus gros. De toute façon, tu dois relever tous ceux qui sont en bas. Normalement il devrait y en avoir qu'un. Soupir. Tu peux te dépêcher stp ? Aie, aie, aie.