Topic Commun

Le fameux monsieur ayant chipé le toast des mains de Satine passa à côté d’elle. La jeune femme lui tourna le dos, protégeant ses crevettes. Non, ça ne sera pas lui qui les gobera ! Elle lui jeta un regard noir pour le faire fuir. Le pauvre, si elle avait des pistolets à la place des yeux, il serait exécuté. Satine lui tourna le dos et posa son assiette de crevettes sur une table haute et ronde.  Elle prit le temps de les manger sans demander son reste, mais son ventre se serrait. Toujours affamée, elle jeta un œil au buffet, mais se découragea assez vite. Le monde l’avait envahi pour une énième fournée. Les gens ressemblaient aux zombies, il ne manquerait plus que les bruits et ça serait parfait. Elle roula des yeux et soupira consternée par la situation. Elle aurait dû manger et ne pas sauter les repas.

La jeune femme sortit son téléphone et se promenait sur les réseaux sociaux. Rien d’anormal, juste des personnes de son entourage qui se plaignait sur Facebook, Instagram, Snapchat. Certaines arboraient même leurs ongles tout beaux, tout propres, sorti tout droit de chez la manucure. Elle renifla d’un air dédaigneux. Ce n’était pas son genre d’aller chez la manucure. Une fois la vaisselle faîtes, les faux ongles étaient cassés et le vernis partirait plus vite qu’un mari. Elle secoua la tête, exaspérée par le manque d’intelligence des gens. Un message téléphonique apparut subitement, c’était Brandon, son beau-frère avocat.

« Salut la boxeuse ! Tu es à l’inauguration du ciné ? Je peux te déposer Pietro ? J’ai un dîner d’affaire super important et Mia bosse. Pietro veut aller au ciné. »

La boxeuse, ça en disait long sur la personnalité de Satine… Elle répondit rapidement d’un « Salut, oui j’y suis. Dépose-le, je suis près du buffet. » Il la remerciait et lui souhaiter une bonne soirée, qu’elle s’empressait de lui rendre la pareille.

À l’instant même où elle rangea son téléphone dans son sac, la table bougea légèrement. Elle tourna la tête et vit du champagne renversé et coulait dans sa direction. Elle recula légèrement, entendant les excuses provenant d’une voix masculine.

Mais quel est le con qui ne sait pas boire en public ?! pensa-t-elle, levant la tête en sa direction.

Le regard noisette de la brune se figea aussitôt. Elle n’arrivait pas à croire qu’il était là, en face d’elle. C’est un rêve ou la réalité ? Discrètement, elle se pinça un peu fort la main. Ah non, effectivement, elle était bien réveillée. Elle déglutit, hochant la tête. Un petit sourire poli se dessina sur ses lippes féminines. Il risque d’être déçu… Elle n’était plus du tout celle qu’il avait connu. Elle clignait des yeux.
- En effet, répondit-elle la gorge soudainement sèche. ça fait un moment…Tu…Vas bien ?
Tu vas bien ? Banal, pathétique. Ma chère, tu peux sortir de sa vie comme une lettre à la poste ! Elle se racla la gorge.
- Ça fait longtemps que tu es revenu dans le coin ?
Et pour combien de temps ? avait-elle envie de lui demander, mais elle se retenait. Il va finir par croire qu'il subit un interrogatoire de son ex.  
Ça pour une surprise, c'est une surprise... C'est l'année des exs, dis donc...

Résumé:

Le chemin pour parvenir jusqu’à Aspen lui paraît faire plusieurs kilomètres. Il lui est de plus en plus difficile de marcher. Elle traîne sa jambe sûrement blessée derrière elle mais ça n’empêche pas un beau sourire de fleurir sur son visage, en particulier quand elle croise tout à fait par hasard le regard de @Ian Carter, auquel elle adresse de surcroit un petit signe de la main. Elle se promet d’aller le féliciter de vive voix tout de suite après, pour le moment elle voudrait saluer Aspen. Cette dernière ne fait pas un bond de deux mètres quand elle tente de la surprendre, mais elle a l’air contente de la voir, et cela lui réchauffe le cœur. « Mais oui ! Et toi ? » Elle se laisse aller à son étreinte, une vague chaude de bonheur lui noie le cœur en même temps qu’elle se sent au supplice, son mollet ou sa cheville, elle n’arrive pas très bien à localiser la douleur, lui fait atrocement mal. Elles sont interrompues par l’arrivée d’un jeune garçon et d’un homme que Katey connaît bien, enfin, de vue surtout, puisqu’il s’agit du compagnon de Grace. Elle se tourne, tout sourire vers lui pour lui souhaiter le bonsoir, mais à ce moment-là, à côté d’elle, Aspen a une réaction très étrange alors elle tourne plutôt la tête vers elle avant de demander, toute innocente : « Vous vous connaissez ? » Rien d’étonnant à cela, Redwood est une petite ville et sait que son amie est investie dans de nombreux projets.
Grace les rejoint et Katey se réjouit sincèrement de voir que l’inauguration est un succès et de croiser toutes ces personnes qui lui sont chères. « Je ne pouvais pas rater ça ! C’est tellement excitant, vous ne trouvez pas ? » On dirait une enfant le matin de Noël. Mais son emballement ne suffit pas à la rendre aveugle, et elle remarque qu’Aspen a été un peu mise à l’écart, Grace lui tournant légèrement le dos. Son premier réflexe est de vouloir réparer cela. « Grace, Aspen, vous vous connaissez aussi ? » demande-t-elle donc avec les meilleures intentions du monde. Si elle se doutait, la pauvre.  

@Aspen Vaughn @Jamie Whelan @Grace Fordham

Une véritable renaissance. Rien ne pouvait me réjouir davantage que de voir le vieux cinéma, que j’avais toujours particulièrement affectionné, retrouver ses lettres de noblesse. Il n’y avait pas un endroit au monde où l’on se sentait mieux que dans une salle sombre, je l’avais toujours pensé. Et même s’il fallait pour être de la partie se coltiner le documentaire touristique - qu’on me prouve le contraire - qui avait été produit sur la ville pour redorer son nom sous l’ombre de la Rose lunaire, j’étais le premier ravi d’assister à cette première, surtout en la compagnie de ma complice de toujours. « Milady. » Lui avais-je adressé en retrouvant Wanda à l’entrée et une courbette plus tard, nous nous étions retrouvés au beau milieu de toutes ces personnes venues célébrer le 7e art. Ou tout simplement curieuse de la nouveauté. « Qui aurait cru que les Redwoodiens rêvaient tous de gloire ? » Ricanais-je, alors que nous entendions certains groupes réunis dans le hall d’entrée évoquer leur présence dans le documentaire. Pourvu qu’ils n’aient pas été coupés au montage ! Songeais-je avec amusement. Il y aurait sûrement plusieurs déceptions ce soir. Tout cela nourrissait quand même ma curiosité à moi aussi, parce que nous ignorions quel angle avait été retenu pour présenter ces « green mountains » comme le chantonnait le titre. Touristique, ouais, c’était bien l’impression qui se dégageait de l’ensemble de l'œuvre. Dans l’attente de l’heure de la représentation, ma complice et moi nous étions retrouvés dans les arcades où se trouvait cette énorme machine à pince donnant visiblement du fil à retordre aux joueurs qui nous précédaient. « Le truc, c’est de bien regarder les autres jouer avant de se lancer. » Je fanfaronnais un peu, surtout que Wanda avait toujours été l’un de mes meilleurs publics. Lointain à présent était ce souvenir d’un acteur, un peu plus âgé que moi, qui m’avait enseigné le b.a.-ba de ce genre de jeu dans les fêtes foraines de mes années new-yorkaises. J’observais alors le comportement de la pince : nombre de secondes de jeu une fois la pièce insérée, taille de celle-ci, taille des peluches. « En général, les machines sont réglées pour que la pince ait sa force maximale une fois sur dix ou un truc comme ça. » En cela, l’observation était la clef. Par chance, le joueur devant nous s’obstinait à y aller de plusieurs tours, ce qui me permettait de parfaire la stratégie. « Okay, maintenant, regarde le pro. Je sais, le pro manque d’humilité, mais il a des années de pratique. » J’attrapais alors la manette et me concentrais doublement, car il n’était pas question de ne pas extraire cette peluche promise à ma fée.

Y a-t-il déjà eu plus intéressant et grandiose que l'inauguration d'un cinéma à Redwood Hills ? Bien sûr qu'il y a eu les... Non, vaut mieux pas en parler... C'est irrespectueux, et c'était pas "grandiose". Elle ira se confesser pour avoir eu cette mauvaise réflexion. Pas le temps d'y accorder plus d'importance... parce qu'elle doit se préparer et que Mattias semble impatient à en juger de l'intensité des petits coups (presque inaudibles à cause de la musique) qu'il met sur la porte de sa chambre. Met-elle trop de temps à se saper, ou est-ce simplement qu'il est ultra excité d'y aller ? Que c'est mignon de le voir comme ça... On se croirait presque face à un môme ! "J'arrive, j'ai dit !"

Une bouffée de parfum et un coup de brosse plus tard, voilà qu'elle sort de sa chambre. Elle ne porte rien d'extravangant : elle adore le cinéma, mais... faut pas abuser non plus, elle préserve ses plus belles robes pour le bal du lycée, ou son mariage avec le beau gosse du lycée dans quelques années. Si elle fait les choses bien et qu'il se montre pas plus con qu'il l'est vraiment.

Les portes coulissantes du nouveau cinéma du Stowe Cinema s'ouvrent. "J'vais aller chercher un truc au buffet moi, j'reviens... Tu fais pas de bêtises, hein ?" dit-elle, sourire en coin, à son parrain avant de disparaitre derrière une poignée d'inconnus en train de trinquer à cet évènement. Le buffet est bien fourni, elle se sert autant que possible pour ne pas avoir à y revenir avant quelques minutes. Les aller-retours, c'est chiant à faire. La bouche pleine de cochonneries, elle réapparait quelques minutes plus tard dans le dos de son parrain...  "C'est avec elle qu'tu passes ton temps à parler sur ton téléphone, parrain ?" les interrompt Vanina en s'approchant du duo, portant sa main remplie de toasts à ses lèvres pour en ingérer un autre. Elle est jolie, c'est forcément elle qui le fait sourire à chaque texto... Non ?

Dans un coin du hall, une tignasse blonde. La maire. Est-ce que @Melody Fordham est dans le coin ? Forcément... C'est la fille de la mairesse. Ou peut-être qu'elle a d'autres chats à fouetter.

@Matthias Anderson et @Satine Moore

La soirée avait à peine commencé que déjà, elle prenait un tournant inattendu. Ah, si seulement Grace avait su qu’elle se trouverait face à Aspen, ce soir-là ! Enfin, elle serait quand même venue, bien sûr. Pas question de rater l’inauguration du cinéma, elle qui aimait tant visionner des films. Et puis, elle était la maire, elle devait apparaître à ce genre d’événements… exactement comme cette fille, influenceuse de son état. Heureusement, puisque Grace était douée pour donner le change, elle feignit de ne pas voir Aspen pour se consacrer à Jamie et Marlon, et puis Katey qui se retrouvait embarquée malgré elle dans cette histoire, sans savoir dans quoi elle mettait les pieds. Elle aussi, peut-être que si elle avait su, elle serait restée coucher, ce soir-là. Elle tournait le dos à Aspen, désireuse d’entraîner son compagnon et son fils un peu plus loin, le temps que les portes de la salle s’ouvrent enfin pour qu’ils s’installent, mais c’était sans compter la douce Katey, souhaitant probablement que personne ne soit mis de côté. La jeune employée de mairie demanda aux deux femmes si elles se connaissaient et Grace consentit enfin, de mauvaise grâce mais sans se départir de son sourire angélique, à se tourner vers celle qu’elle essayait tant bien que mal d’oublier. « Oh… » sa gorge s’assécha. Que dire, que faire ? « Qui ne connaît pas Aspen, après tout ? Sa célébrité n’est plus à prouver » répondit-elle finalement du bout des lèvres, d’un ton affable mais pas trop. Bon, voilà qui était à peu près convaincant, du moins, elle l’espérait. Pas question de faire un scandale ce soir, sa réputation était en jeu, et celle de la jeune femme également, probablement. « Néanmoins… nous n’avions jamais eu la possibilité de nous croiser pour de vrai, malgré tout ce que j’ai entendu sur vous… C’est un plaisir, vraiment » elle darda un regard perçant sur la jeune et jolie influenceuse, sans pouvoir s’empêcher de la dévisager de haut en bas – en s’arrêtant sur sa doudoune qui attirait forcément l’œil. Avec un peu de chance, le malaise grandissant ne durerait pas, dès qu’Aspen se serait éloignée, et personne ne remarquerait cet échange et, surtout, cette étrange tension qui flottait soudain dans l’air. Elle adressa un regard entendu à l’adresse de Jamie, curieuse de voir comment il réagirait, ce qu’il dirait. Un plaisir, vraiment.  

@Jamie Whelan @Katey Swanson @Aspen Vaughn  

Marlon est stoppé dans son élan quand Jamie le rattrape, sûrement pris par surprise de s’être fait griller la priorité au flipper. Ce dont il ne doit pas se rendre compte, alors qu’il acquiesce à la question de la blonde -oui, il voulait jouer- c’est que son père est encore plus gêné que lui. C’est étrange, d’ailleurs, la façon qu’ont les joues de la jeune femme de devenir toute rouges, tout d’un coup.

« Bonsoir. » Dit-il à l’intention des deux jeunes femmes, le regard plutôt fuyant. Il bafouille moins, mais il est tout aussi mal à l'aise. Même qu’il n’aurait pas plus chaud s’il portait une doudoune semblable à celle d’Aspen. Il se sent étouffer tout d’un coup. Se raclant la gorge pour retrouver un peu de contenance, il se tourne vers l’autre jeune femme -Katey, il croit se rappeler, au nombre de fois où Grace lui a parlé d’elle-. S’ils se connaissent ? Sa question bien qu'innocente ne l’aide pas vraiment. « On s’est croisé. » Très vague, il en a conscience, mais c’est tout ce qu’il peut répondre sans se perdre en explications rocambolesques qui ne feraient qu’accroitre la gêne déjà palpable entre Penny et lui. Gardant le sourire bien qu’un peu crispé, il ne sait non plus s’il doit être rassuré de voir Grace débarquer à ce moment-là. D’habitude, il le serait, rien que pour l’habilité sociale de l’avocate, mais là… Il ne s’attendait pas à la retrouver si vite, pensant qu’elle serait prise ailleurs, ou pas encore arrivée, retenue quelque part. Sa poigne se resserre un peu plus sur l’épaule de Marlon qui regarde la scène en total spectateur, agitant gaiement la main vers Grace. Il ne voit que du feu à son grand sourire de façade. Jamie, lui, se pince mentalement pour ne pas la regarder de manière trop équivoque, alors qu'il passe son bras libre autour de sa taille. Une qui dirait, j'ai rien pu faire ou au secours, rien n’est moins sûr. « Tout se passe bien ? » Ici, dans la salle, au buffet, pour l’évènement auquel elle a contribué. Pas ici, ici. Ici, rien ne va plus, il ne doit y avoir que la pauvre Katey qui ne s’en rend pas compte. Au moins, son enthousiasme fait plaisir à voir et Jamie respire quelques secondes en acquiesçant. Oui, c’est excitant, le cinéma. « Tu peux aller jouer. » Il libère son fils avec ces quelques mots, tant pis s’il perd son bouclier ou une raison de s’éclipser avec lui. Il reste planté là, à regarder Grace ignorer Aspen et à se mordre les lèvres un peu plus fort quand l’employée de Mairie met son plan à mal. Un plaisir, vraiment. C’est pour ça que Grace s'est hissée au poste de Maire quand lui a quitté les forces de l’ordre. Et c’est elle, finalement, qui lui adresse le regard, celui qui veut tout dire. Son bras l'enserre un peu plus. Réponse tout aussi silencieuse.

Il cherche quoi dire, quoi faire, comment s’éclipser poliment, quand une voix inconnue intervient. Une nouvelle blonde. Jamie en fait immédiatement sa sauveuse. « Enchanté. » Qu’il répète, tendant une main vers elle après qu’elle ait salué Grace. « Jamie Whelan. Un ancien de la maison. » Pas la première info qu’il lâcherait d’ordinaire, capitaine ou pas capitaine, c’est la première chose qu’il a trouvé pour rebondir, détourner la conversation surtout. « Vous prenez vos marques ? » Il n’imagine pas ses anciens collègues lui simplifier la tache. Il a connu ça. Une part de lui est curieux de connaitre son profil, espérant qu'elle soit venue pour le documentaire, ou plutôt son sujet, pas que serrer des mains.

Spoiler: