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Lean on me ┆Hailee

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Owen Burrows
-- membre qu'on adore --
Owen Burrows

PERSONNAGE
-- flirting with this disaster became me, it named me as the fool
who only aimed to be.


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LITTLE TALKS : 2791
PSEUDO : Megg'
AVATAR : Oliver Jackson-Cohen
CREDITS : (av) morgenmuffel, (gif) stannyramirez, (sign) anesidora, (icons) nightskeleton, renegade & aylorlayout, (lyrics) Chet Baker, Bruce Springsteen.
ALTER-EGO : oh-Jaja et superNova.
ÂGE : 37
QUARTIER : chez sa soeur au #090 sur Willow Street avec sa fille.
MÉTIER : ancien militaire, pianote pour apaiser l'âme dans l'attente d'un nouveau sens à sa vie.
COEUR : Almost Blue ♪
INTERVENTIONS RL : oui
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MessageSujet: Re: Lean on me ┆Hailee Lean on me ┆Hailee - Page 2 EmptyMar 13 Fév 2024 - 18:27




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@Hailee Burrows



On n’efface pas sept années de relation aussi facilement. Non, bien sûr, il en savait quelque chose. Avait-il entretenu une relation avec l'armée ? Edith était-elle comparable à Arthur ou à Sarah ? Il médita la question, temps pendant lequel l’inquiétude prit le dessus. « C’est pas ce qu’on se dit juste avant que la relation vire toxique ? » Hésitation entre la dérision et l’inquiétude, réelle, de jusqu’où irait Hailee pour sauver sa place, ce qu’il la savait capable d’endurer. Son visage hésitait avec lui. Mais il avait toute confiance en elle, aurait remis sa vie entre ses mains sans hésiter ; ce n’étaient pas des paroles en l’air. Étrange que leur mode de vie, étrange leur dépendance l’un à l’autre, affective, morale, quotidienne. Étrange après tant d’années loin l’un de l’autre, Hailee et sa vie bien rangée, Owen et son chaos : les allers-retours au bout du monde, le faste new-yorkais, le mariage et les passions. Les deuils. Mais ô combien salvatrice. Elle était si reposante, la vie près d’Hailee. Aucun n’en parlait vraiment ni ne le remettait en question, comme un serment entre eux. Aucun ne voulait plus vivre sans l'autre.

Pas sûr que s’en griller un soit la meilleure solution pour faire passer tout ça, mais c’était la sienne. « Ce que tu voudras. » Il ne la forçait pas. Idéalement, elle ne devait pas s’éloigner, pour qu’il garde un œil sur elle après la crise, s’assure qu’elle passait, que les larmes ne coulaient plus ; qu’il n’y ait plus sur son visage que le rouge aux joues et aux yeux caractéristiques d’une peine récente et un sourire, soulagé, repus, la grande inspiration qui venait tout brouiller, recouvrant les traces du chagrin encore visible, signe que ça allait mieux. « Owen ! » La réaction fut immédiate. Il répliqua d’abord avec les sourcils. Quoi ? « Que veux-tu, j’ai le sens du timing. » Il savait choisir son moment, c’était vrai. Ça faisait du bien de la voir s’animer.

Prêt à se rougir un peu plus les globes si elle voulait vraiment le suivre, il la rejoignit sur la terrasse à l’arrière de la maison après avoir attrapé ses affaires. « On peut rien te cacher hein. » Il. Pas franchement une surprise. Plus qu’une impression, elle veillait sur lui, un regard bienveillant même en pleine nuit, même à des kilomètres de la maison. Hailee était bien plus douée que lui pour cacher son trouble, ses larmes. Owen se sentait chanceux, rassuré d’avoir été là ce soir quand le flot l’avait emportée. Il avait pu la retenir, essayait encore de faire barrage. Tout irait bien. « Ça me fait du bien de marcher quand j’arrive pas à dormir. » Elle ne lui demandait pas d’explication, il ne voulait pas l’inquiéter. C’était ça, son affaire. Plus que l’expression, le double sens qui lui échappait prêtait à sourire. S’asseyant sur la chaise d’en face, il regardait le vide, prenant l’air, la brise fouettant son visage. Il aimait avoir froid, ressentir. « Ça vide la tête. » Pas autant que ce qu’il tenait entre les doigts. Il ne regardait pas ce qu’il faisait, le geste machinal. Owen fumait rarement. C’était pour les ombres, quand elles dansaient dans sa tête. Pour ce qui retenait le sommeil, le perturbait quand il venait. O' ne les lui contait pas. Aucun soldat ne parle de la guerre. Tous la ramènent avec eux. Depuis qu'il n’était plus sur le terrain, il avait eu tout le temps d’y penser, de se faire rattraper, tout le temps qu'il lui manquait avant, pris dans l’adrénaline. La digestion était lente, douloureuse. Il y avait certaines choses qu’Hailee ne voyait pas, pas totalement, partiellement aveugle à la souffrance de son frère. Sa solitude, inexplicable quand elle était près de lui tous les jours, quand B' était là. Sa solitude avec lui-même.

Ce soir était différent, c’était joyeux. Elle demanda à essayer et il écarquilla grand les yeux. Jamais il n’aurait cru. Pas avec cet aplomb. Le joint n’atteignait pas ses lèvres quand elle le prit, Owen incrédule, riant à sa remarque. Ses dents prenaient l’air elles aussi, sans qu’il ne s’en rende compte. « Je crois pas qu'il y ait un âge. » Et si oui on s’en fout. Il se sentait toujours vieux en compagnie d’Hailee. Lui-même n’avait jamais vraiment fumé avant d’emménager ici. « Vas y dou- » Ce qui devait arriver arriva. Il aurait peut-être dû lui prodiguer quelques conseils, quelques avertissements, mais il trouva cela superflu, la première toux inévitable. Il n’y avait pas trente-six façons d’essayer, qu’essayer. En revanche, il s’assurait qu’elle restait bien en place sur sa chaise et que celle-ci était stable. « Easy tiger ! » Elle se fondait déjà dans l’assise, O' les voyait devenir un tout cotonneux. Il lui reprit son dû des lèvres -fini pour toi, s’employant à la rattraper. Il savait qu’il lui faudrait une ou deux taffes de plus pour la rejoindre. Il n’en était pas loin quand il la vit se pencher et qu'il ne fut pas sûr que ce soit elle qui penche et pas lui. Avait-elle quelque chose de plus honteux à confesser ? Après ce qu’elle lui avait déjà dit, il s’attendait à tout, de la plus grosse révélation de sa vie à la plus innocente des remarques. Ses messes basses se situèrent quelques part entre les deux, davantage une énigme en deux parties. Peter était là. Son cerveau engourdi mit quelques instants à comprendre, relier les deux informations. Peter avait les cheveux roses. Oh. Hailee. Elle se confondit immédiatement en excuses, mains sur la bouche, la bêtise enfantine qu'il cherchait à balayer, le bras trop mou pour virer le sien de son visage du premier coup. « T’es en train de suggérer que j’aille faire mon affaire avec ce Peter ? » À son tour il se penchait vers elle, maintenant toutes dents dehors. Plus qu’équivoque, le rire silencieux, coincé entre deux toux. Incontrôlable. Sur le visage d'Owen, toute trace de tristesse s’en était allée pour la nuit. Faire son affaire, l’expression n’était pas tombée dans l’oreille d’un sourd, curieux de voir si Hailee l’entendrait différemment cette fois. O' ne savait toujours pas où elle voulait en venir exactement en partageant cette information, résolu à ne pas beaucoup l'aider. À quand remontait son dernier sourire -un vrai, spontané, qui étire tout le visage, dévoile les dents, fait rougir les pommettes et laisse des plis sous les yeux ? « Le dernier était blond. » Pour info. Lâchée, envolée dans le silence, dans la nuit qui s’écoulait. Avec elle, la fumée de sa dernière taffe, lente, si lente. Il ne savait plus depuis combien de temps ils étaient assis là. Du bout des doigts, il avança ce qui restait du joint désormais bien entamé vers elle, l’invitation silencieuse avant qu'il n’y ait plus rien. Les yeux de côté, la tête légère, il guettait sa réaction, voir si elle avait compris, s’il avait fait son petit effet. Marty. Devait-il dévoiler plus que sa couleur de cheveux ? Devait-il également parler de sa tentative ratée au groupe de parole ? De ce prénom qui s’affichait parfois sur son portable -trop précieux pour qu’il l’ébruite, quelque chose rien qu’à lui. Parler d'Alana lui semblait plus impudique que sa dernière aventure qu’il évoquait sans gêne, peut-être parce qu’elle lui inspirait une grande réserve.
Owen laissait ses yeux se perdre dans la nuit, persuadé -heureux, que sa petite sœur aillait mieux. Lui se sentait bien. Dans ses poumons, l’envie de rire, encore un peu. Au coin de ses yeux les larmes, gelées par le froid.
 


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Hailee Burrows
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MessageSujet: Re: Lean on me ┆Hailee Lean on me ┆Hailee - Page 2 EmptySam 30 Mar 2024 - 10:56

Lean on me ┆Hailee - Page 2 Tumblr_phfq1epgsb1s0v7b0o6_400 Lean on me ┆Hailee - Page 2 37384bd2af4dc4d14180b65e488a1598014f9bb9
lean on me
OWEN ⅋ HAILEE


I tried to scream, but my head was underwater […]


Owen était là pour Hailee, et Hailee était là pour Owen. En toutes circonstances. Et elle était heureuse qu’il lui propose de se joindre à lui pour une activité qu’il semblait préféré d’habitude faire seul. S’embrumer l’esprit. Calmer la tempête intérieure.
Elle le regardait remplir ses poumons et observait scrupuleusement l’opération. Malgré l’apaisement qu’elle lisait sur son visage, le naturel moqueur ( rarement en berne, lui) revenait au galop. Bien sûr, elle affichait une mine outrée. Bien sûr, elle feignait l’indignation. Ses gloussements trahissaient son relâchement. Elle était rassurée. La tempête, du moins la sienne, était bien passée. Heureusement que ça ne lui arrivait pas souvent car elle n’était pas sûre de pouvoir encaisser ces troubles émotionnels de façon régulière. C’est bien pour cela que l’historienne menait une vie tranquille, paisible. Pour son frère, c’était différent. Tout avait été différent.
Il ne la regardait plus alors elle en profitait pour poser un doux regard, doux mais soucieux lorsqu’il argumente. Ca vide la tête. Oui, je sais, qu’elle aurait voulu répondre. Mais en réalité, elle ne savait pas. Personne ne pouvait savoir à moins de l’avoir vécu, d’y être allé, d’en avoir été. La guerre. L’armée. Elle se rappelle le jour où il lui a annoncé. Ce mélange audacieux de fierté et de peur qu’elle avait ressenti. Mon frère va servir le pays. Son frère, soldat de la nation, allait prêter sa vie pour l’honneur de l’État, avec tout ce que ça impliquait derrière. Tout le monde les célèbre, les encourage, les acclame lorsqu’ils partent d’abord puis lorsqu’ils reviennent, sans vraiment mesurer ce qui les attend mais surtout sans mesurer l’ampleur des dégâts. Les gens se doutent, supposent, à juste titre, qu’on en revient pas indemne. Qu’on revient changé. C’est dire l’euphémisme de la chose. Hailee avait lu suffisamment de livres pour s’y préparer, et surtout n’avait jamais compté sur l’État en ce qui concerne le retour d’Owen au pays. C’était une des choses qui faisait qu’elle avait perdu foi en tous ces politiques. Personne ne voulait prendre en charge les traumatisés de guerre, c’était bien la dernière priorité de tous ces bureaucrates.
Elle ne dit rien, pourtant, par pudeur et par respect. Elle savait bien : on ne parle pas de la guerre. Elle se contentait d’apporter soutien émotionnel et matériel, tout ce qu’elle pouvait en fait, pourvu que ça suffise. Pourvu que cela suffise pour l’alléger au moins un peu.

Si elle pouvait partager quelque chose de plus avec lui, c’était le bon soir. Il fallait qu’elle surfe sur cette douce vague de l’insouciance et qu’elle en profite. S’il faut, tout rentrerait dans l’ordre demain et elle redeviendrait cette Hailee sans prise de risque, bien dans les clous. Chose qu’elle espérait, tout de même. Les changements drastiques et radicaux, très peu pour elle. L’étonnement sur le visage quant à sa requête valait toute la quiétude du monde à ce moment même. Elle, 32 ans, tirer sur un joint ! Owen lui tendit l’objet de convoitise et elle prit naïvement une grande inspiration du bout des lèvres… Grossière erreur. L’air était bloqué dans ses poumons, sa gorge piquait et son souffle était comme coupé. La toux arriva comme le messie alors que l’air circulait de nouveau, et elle sentit finalement tout son corps se mettre à flotter délicieusement dans la chaise de jardin. Légèreté. Pourtant, elle était bien renfoncée au fond du siège comme si tout le poids du monde l’y avait forcée. Quelle étrange sensation que celle du lâcher prise… Comme son corps, son esprit était relâché de la même manière, indépendant, libre, en… roue libre ? Voilà qu’elle parlait de Peter, maintenant. Et d’une façon ! « Oh lala... » qu’elle se morfondait, désormais, tout en éclatant d’un rire aussi sourd que celui de son frère contre qui elle se balançait lentement. Tête contre tête, elle tentait tant bien que mal de reprendre son souffle. « C’est horrible ton truc» et pourtant, un grand sourire surplombait son visage. Ramenant lentement son corps dans le fond de la chaise de jardin, elle jetait un coup d’œil au voisinage. Pourvu qu’ils n’ait pas dérangé tout le monde, à cette heure. Par précaution, et la lenteur de son geste rendait la scène comique à souhait, elle ramena son index sur ses lèvres pour tenter de ramener le calme sur la terrasse. Owen fut beaucoup plus efficace dans cette entreprise, et une lueur surprise vint illuminer les yeux fatigués de l’historienne. « Le dernier était blond ? » répéta t-elle lentement, mélange entre la question et la déclaration. « Tu as rencontré quelqu’un ? » Car pour elle, il ne pouvait y avoir d’entre deux. Les relations sans lendemain, ce n’était pas prohibé dans sa tête, elle savait que ça pouvait exister du moins, juste certainement pas de l’ordre du réflexe. Elle reprit des mains le joint pour reprendre une minuscule bouffée, histoire de ne pas être impolie car Owen lui tendait. Aussi, elle voulait faire durer ce moment coûte que coûte. Tout était si beau. Précieux. « Tu as envie de me raconter ? » Aller, raconte moi! Elle aurait voulu lui demander aussi simplement, mais ça n’était pas comme ça qu’elle aimait procéder avec son grand frère. Elle lui laissait le choix, toujours en laissant la porte grande ouverte. Son visage manifestait tout de même l’intérêt croissant qu’elle éprouvait (de façon ostentatoire), sûrement causé par cet état second qu’elle ne soupçonnait pas être aussi traître.





[...] And you say ‘As long as I am here, no one can hurt you’.



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MessageSujet: Re: Lean on me ┆Hailee Lean on me ┆Hailee - Page 2 EmptyVen 26 Avr 2024 - 1:41




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@Hailee Burrows


L’entité indissociable qu’étaient Owen et Hailee ; banal, pour un frère et une sœur, mais leur survie dépendait l’un de l’autre. C’était vrai hier, ça l'était aujourd’hui. Vital, pour O'. Une partie de son âme était restée là-bas, chaque jour il la rapatriait un peu plus, petit bout par petit bout, éclats ramassés sur les champs de bataille. Ici et maintenant, ici et maintenant. Hailee y contribuait. Il se constituait une routine, nouvelle, familière ; se rappeler où il se trouvait, dans le réveil brutal, le sommeil arraché et la sueur poisseuse, n’était plus un effort. Home. Il était à la maison. Pourtant, bien des moments encore il se sentait fragile, lui le géant au corps tremblant avait besoin de raser les murs, se recroqueviller. C’aurait été ridicule, le contraste affolant pour un grand type comme lui. Fort. La contorsion impossible. Tout se gardait à l'intérieur, tout germait là et ce soir, sous la lune, à la fraîcheur de la nuit douce, il expulsait quelques rires ; l’arc-en-ciel après les larmes sur le visage de sa sœur. Il se vidait la tête. Que pensait-elle de son explication, de son activité ? Elle ne le dit pas. Elle n’osait peut-être pas, ou il n'y avait rien à dire. Owen appréciait ses silences. Ils n’étaient pas angoissants, ils étaient familiers, sage même quand elle ne disait rien. Il sentait son regard, sa douceur, aurait senti son amour dans le plus profond des silences, sans jamais, jamais, atteindre le désespoir.

À quoi ressemblerait demain ? Allait-elle tout oublier, quand il poserait sur elle son sourire équivoque ? Naaaan. Impossible. Il souriait déjà à l’idée, l’événement gravé dans sa mémoire. Son premier joint, à trente-deux ans. Qui y aurait cru ? Une première fois de plus à inscrire au compteur. Première prière. Première punition. Premier jour au lycée. Premier départ. Premier joint. La liste lui donnait le tournis, plus que les étoiles dans le ciel. Il se pencha davantage, basculant sur sa chaise. C’était beau. C’était partout pareil, le ciel, la nuit, les étoiles ; ce soir elles trouvaient grâce à ses yeux. Il ne ressentait pas l’ampleur du vide, qu’un trop plein du cœur, débordant, et les rires et les larmes n’en finissaient pas de pleuvoir. Oh lala… lala Flottement dans l’air. Une drôle de sensation lui porta au cœur, que sa main vint retenir, tant il riait. Non, il se marrait, la surprise totale. Même sous substance et dans sa légèreté, la conscience, enfouie, de ne plus savoir ce que faisait un éclat de rire. Il sentait son cœur s’affoler. Horrible, son truc. Bien sûr pour O' c’était merveilleux. Il se délectait des effets sur sa (plus) toute sage petite sœur. « De rien. » Pouffé entre deux taffes, leurs épaules se touchaient dans leur balancier. Qu’aucun des deux ne tombe à la renverse relevait du miracle. Oh what now? Que faisait-elle ? Essayait-elle de le faire taire ? O' plissa les yeux, zoomant sur son index -et louchant- jusqu'à ce que son nez le touche. Silence.

Il s’égara le premier, mettant fin à la contemplation de tout et rien, du temps qui passe, de la présence de l’autre et de l’insouciance éphémère. Blond. Ça la surprit. Il la regardait de nouveau, ne voulant pas perdre une miette de sa réaction. « Comme les blés. » Annonça-t-il fièrement, tout en sachant que ce n’était pas réellement sa couleur de cheveux qu’elle remettait en cause, mais plutôt son existence, à ce quelqu’un qu’il avait rencontré. Devant son enthousiasme, Owen redescendit de quelques pas sur terre. Déchirure dans les ailes. Derrière sa question, il voyait l’espoir qu’il lui fallait briser, comme il se brisait le cœur. « C'est mieux ouais, avant de coucher avec. » Il ne se trouvait plus si malin et pourtant… La dérision était son langage, son armure. Les vapeurs anesthésiaient le peu de filtre qu’il aurait eu sobre en parlant de ça à Hailee. Sa prévenance le fit sourire. « Je sais pas de quoi j’ai envie. » De rien. Tout le cœur du problème, s’il y en avait un. Ça ne le dérangeait pas, la solitude, longue agonie sans la mort au bout. L’espoir de trouver quelqu’un dans le tunnel, marcher à ses côtés dans ce que le monde avait de lumineux et de plus sombre, étouffé. Se sauver tous les deux. Merde, il dérivait. Sa réponse tombait à côté, en même temps elle n’aurait pu tomber plus juste. Dernière aspiration. La peur, avec cette histoire, de n’avoir initié qu’une gigantesque déception chez sa sœur. C’était une bonne chose de lui refiler la dernière taffe et d'amorcer sa descente. De nouveau, il regardait ailleurs. Pour ne pas voir la confusion sur le visage d’Hailee peut-être ; ou autre chose, peut-être. Vers là-haut, les réminiscences de weed dans les poumons, il s'en foutait, de ce qu'il racontait, de lui, mais toujours pas d'Hailee, à peine conscient qu’il continuait à parler. « Il m’a vu jouer, à la chorale. » Il racontait finalement. La suite, il ne la partageait pas seulement par égard pour sa pudeur. « Ça a jamais été mon truc de… -il osa un regard, aussitôt alerté par l’intérêt qu’il trouva dans les yeux en face- tu vois. » Oh elle semblait drôlement voir. « Les aventures sans lendemain. » À qui le disait-il ! De quoi rire, franchement. Elle l’avait connu dans toute sa fougue, lui qui s’était marié après six mois de relation. Comment ? Comment Hailee ? Où était cet Owen ? Qui était-il maintenant ? Elle n’aurait pas eu les réponses. Owen avait l’air de les demander au ciel. « Ça vide la tête. » Encore ça. Marty l’avait fait taire. Embrasse-moi. Malgré toute l’assurance dont il pouvait faire preuve, il était intimement et sentimentalement faible. Il ne sautait plus dans une relation comme on saute dans un gouffre, sans parachute, le cœur battant, car la chute avait été violente. Tout était annihilé. « Désolé. » Il ne l'était pas. Il avait plutôt l'air d'être tout le contraire de désolé, simplement il prenait conscience qu'il lui parlait en énigmes, oubliant la gravité derrière. D'être pathétique. Et alors ? Ça l'amusait encore. Cette nuit, ça l'amusait beaucoup et le visage d'Hailee valait tout l'or du monde.


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