Appuyé contre le cadre de sa fenêtre, il jette un dernier regard sur la rue. Une brume nocturne aux volutes lisses voile partiellement la lune. Quelques soulards remontent l’avenue, sautillant joyeusement sous le ciel étoilé. Une sonnerie retentit dans l’intimité de son appartement, programmée par ses soins. L'heure du crime… D’un air presque théâtral, Adam se penche à demi pour ramasser son sac. Une obscurité semi-totale tapisse les murs de son logis, le verre de la fenêtre reflétant la pâle lueur d’un réverbère. Il est temps de filer.  McAllister quitte son poste d’observation et avance à l’aveuglette. Dans quelle mésaventure est-il encore sur le point de s’embarquer ? Au-dehors, la nuit est affublée de lueurs incongrues. Il progresse sous l’alignement des réverbères. Les boutiques ont depuis longtemps baissé le rideau. Subsistent quelques enseignes lumineuses. La ville n’est pas grande, aussi faut-il se contenter d’un unique restaurant et quelques autres établissements. Voilà qui laisse peu de choix aux valentins du jour. Adam n’en a cure. La Saint-Valentin n’est pas une fête pour lui. D’une manière générale, il exècre toute célébration purement commerciale. La dimension romantique ne fait qu’ajouter à son dédain. Peiné, il l’est pour son acolyte qui aura peut-être renoncé à son rendez-vous du jour, pour l’accompagner dans cette folle excursion. Bien sûr, Adam ne pouvait passer à côté de la nouvelle attraction locale, les énigmes du corbeau…. Désormais, il surveille chaque nouvelle publication de cette figure des plus troubles. Au-delà de résoudre les énigmes, il ne s’était encore jamais rendu sur place. Parce qu’il y a quelque chose de profondément odieux dans cette quête aux vérités. Jouer de l’intimité des gens n’est rien de moins qu’une violation.  Il ne sait que penser de ceux qui se jettent dans la traque. Il ne sait que penser de lui-même. Accepter de se prêter au jeu, suivre les directives de cet individu, n’est-ce pas se faire complice et lui donner le pouvoir ? Pourquoi cherchent-ils tous et que feront-ils des secrets trouvés ? Des questions qu’il ne cesse de se poser. L’heure est venue pour lui de s’y frotter plus personnellement. La sixième énigme menait à la mairie. Il en détaille la façade de briques, posté sur le trottoir voisin. Nul besoin de clef pour entrer. Une connaissance a laissé pour lui une fenêtre entrouverte, profitant de son poste d’employé de mairie. À présent, Adam n’attend plus que Dahlia. Tout de noir vêtu, il se glisse dans l’ombre et marche jusqu’à se trouver au dos du bâtiment. Entendant des pas, le brun se dissimule au moyen d’un conteneur à poubelles. Il retient son souffle. Le cœur bat à tout rompre, tandis que les pas s’arrêtent. Adam devine une paire de tennis blanches, glissant un œil sous la benne à ordure. Dahlia ?

Si les énigmes ont souvent été appréciées par des personnes assez intelligentes pour les déchiffrer, il y a quelque chose dans ce passe temps que Dahlia avait souvent trouvé agaçant. Probablement car elle n'avait jamais été assez douée pour trouver la réponse. Certaines, si elles n'étaient pas trop complexes, étaient assez faciles pour la princesse. Mais d'autres, étaient à leur tour bien trop vagues pour que Dahlia puisse avoir la réponse. C'est probablement pour cela qu'elle avait toujours préféré l'écriture bien que ses phrases soient souvent des métaphores ou de la poésie tournée vers l'âme du lecteur. Adam lui, est probablement plus doué qu'elle. Et il était évident que leur équipe s'était intéressée aux énigmes du corbeau. Dahlia avait d'abord supposé que cela pouvait avoir un lien avec la Rose mais n'en n'étant pas certaine, elle avait souhaité en découvrir davantage sur ces énigmes. Adam aussi et c'était pour cela qu'en cette soirée, les deux amis avaient décidé de se rejoindre en face de la mairie. Discrète et silencieuse, Dahlia avait prit sa veste en cuir puis avait rejoint Adam. Sur le point de lui envoyer un message, la princesse regardait autour d'elle. Le silence et le calme étant appréciable alors qu'elle prit son carnet pour dessiner quelques esquisses sous la lumière de la lune avec un fin sourire. Quelques traits au crayon et elle rangeait le reste dans son sac. Adam n'était pas encore là? "Adam?" demandait elle dans un murmure, tout en essayant de voir son visage quelque part. Avançant de quelques pas, Dahlia sursautait en découvrant Adam juste derrière la benne et posait une main sur son coeur. "Adam !" dit elle un peu plus fort tout en soupirant. "J'ai l'impression que c'est une habitude." ajoutait Dahlia en souriant malgré tout en coins. Ce n'était pas nouveau de voir Adam apparaitre aux côtés de Dahlia qui ne l'avait pas remarqué."Tu es là depuis longtemps?" demandait elle en penchant légèrement la tête alors qu'elle ébouriffait les cheveux bouclés de son ami pour l'amuser. "Bon, est ce que tu voulais entrer tout de suite? Ou est ce qu'on fait le tour d'abord?" Dahlia suppose que la réponse à leur énigme pourrait se trouver à l'intérieur de la mairie. Enfin, seulement s'ils réussissaient à être assez logiques. Ouvrant son sac, Dahlia prenait son carnet pour y écrire quelques notes puis reposait son regard éclairé par la lune, lui donnant cet air mystique. "On y va?"

Leurs aventures paraissent toujours devoir s’écrire sous le grand œil lunaire. S’il est vrai qu’Adam affectionne les paysages nocturnes, il apprécie tout autant la clarté du jour et n’aurait pas rechigné à explorer dans des conditions plus favorables. Leur course à travers bois a gravé quelques impérissables souvenirs. Adam craint une itération, la visite incongrue d’un tiers venu compromettre leur mission. Il conserve de cette soirée un souvenir doux-amer, pour sa prospection avortée. La destination du jour ne laisse d’autres choix. Il leur serait tout bonnement impossible de fouiller la mairie en plein jour. Elle serait fourmillante de vie, encombrée d’employés et de visiteurs. Seule la nuit peut leur offrir la discrétion requise. Adam mesure les enjeux, les risques. Entrée par effraction… Quels ennuis risquent-ils ? Il n’a pas exactement envie de finir sa nuit au poste. Ce ne serait pourtant pas une première. Le casier judiciaire n’est pas tout à fait vierge. Livré à soi, le gamin a parfois commis quelques bêtises dont il est aujourd’hui peu fier. Intérieurement, il énumère les différents chefs d’accusation que l’on pourrait retenir contre eux pour une infraction de cet acabit. L’ex-flicard saurait peut-être jouer de ses vieux contacts, mais Adam n’oserait jamais lui demander une telle chose. Il ne pourrait pas même affronter son regard de Bambi, trop honteux pour ce faire. Dès lors, il n’y a pas trente-six solutions. Ils ne doivent pas se faire attraper… Facile à dire. Pratique et théorie s’alignent rarement. Il espère que le jeu en vaut la chandelle, qu’une trouvaille de taille les attend par-delà ces murs. Dans un même temps, il redoute ladite trouvaille. La mairie ne lui dit rien qui vaille, pour ce qu’elle pourrait impliquer un secret de poids. Et si cela concernait une personne influente ? Il y a songé, Adam… La pensée le travaille plus qu’il ne serait prêt à l’admettre, même s’il n’irait pas jusqu’à parier sur la mairesse. Non... Pas Grace Fordham… Grace Fordham ?  Il réfléchit à l’excès. La réponse tombera bien assez tôt. Présentement, le brun stagne près d’une benne à ordures. On aura vu plus glamour pour un date qui n’en est pas un. Dahlia se fait attendre, et Adam passe le temps en fondant quelques hypothèses. Il a toujours eu l’inspiration inflammable. Les pas feutrés le mettent en alerte. Il retient sa respiration, façon film d’espionnage. Un ange passe, puis deux. Son rythme cardiaque bat des records. Il survole rapidement son environnement à la recherche d’une arme improvisée. Sait-on jamais… Mouais… Il n’a rien sous la main.  Le vingtenaire semble un brin fébrile… Une voix rompt le silence, familière. Dahlia. Adam cède un soupir de soulagement, mais n’a guère le temps de répondre. La blonde surgit déjà face à lui, dans un mémorable sursaut. Main sur le cœur, la jeune femme lui adresse un sourire, aussi rassurée qu’il peut l’être.  « Il faudrait peut-être qu’on arrive ensemble, la prochaine fois. » suggère-t-il, l’air de rien. Ils s’éviteraient au moins quelques frayeurs. « Non. Une dizaine de minutes. » Il hasarde une estimation, sans grande conviction. Adam a perdu la notion du temps, tapi dans l’obscurité. Dahlia ébouriffe ses boucles brunes, questionnant son plan d’attaque. Le geste lui paraît étrangement intime. Par la force des choses, une forme de proximité s’est instaurée entre eux. Une intimité qu’il avait jusque-là négligée. Tout un soudain, voilà qu’elle lui saute aux yeux, le poussant à s’écarter, un rien gêné. « On devrait aller droit au but, sans perdre de temps. Je préfère entrer directement, tant qu’on le peut. » Adam passe sitôt à l’action, poussant l’imposant conteneur à poubelles contre le mur de briques. Parallèlement, Dahlia procède à quelques prises de notes. Ce soir, la nuit use d’une palette van goghienne. Le ciel lui rappelle les nuits étoilées de l’artiste. Il s’y attarde un instant, avant de poser son regard sur Dahlia. « Oui. » D’un mouvement fluide, il lui indique la fenêtre entrouverte, située au-dessus de la benne à ordures. « Je vais grimper sur cette poubelle pour l’atteindre. Après quoi, je t’aiderai. » Le brun allie aussitôt le geste à la parole, escaladant le conteneur. La terre lui semble déjà moins basse, alors qu’il guide ses mains contre la brique, jusqu’à effleurer l’appui de la fenêtre. Bénéficiant d’une prise solide, il se hisse à hauteur du cadre, puis passe une jambe après l’autre. Il roule au sol, sans grâce, accueilli par l’obscurité d’un couloir. La lumière des réverbères fend partiellement les ténèbres. L’examen est bref. Adam se penche déjà à la fenêtre, tendant ses bras. « À ton tour. »

Alors que Dahlia observe Adam grimper avec facilité pour pouvoir entrer à travers la fenêtre, un sourire amusé vient se poser sur ses lèvres. Adam était doué et pas seulement grâce à sa façon d'utiliser sa caméra ou son art. Il était doué dans de nombreux domaines et Dahlia était heureuse de l'avoir en tant qu'ami. Evidemment, dernièrement, son myocarde semblait lui souffler qu'il était probablement plus que cela. Mais Dahlia savait, ou du moins supposait qu'Adam n'était pas intéressé. Néanmoins, leurs regards qui se croisaient plus longuement que  quelques secondes ou encore les rires échangés, avaient quelque chose de différent. Ses iris observent alors Adam, mettant son carnet dans son sac alors qu'elle attendait d'entendre sa voix. Une moue sur son visage, Dahlia soupire tout en se demandant si elle devait accompagner Adam. Elle n'a pas besoin de lui dire qu'en toute logique, Dahlia ne grimpe pas de la sorte. Mais elle sait aussi qu'ils sont ici concernant les énigmes du corbeau alors évidemment. Ne dit rien et attrape simplement les bras d'Adam pour grimper à son tour en quelques secondes. Délicate et agile, Dahlia réussit à sauter à travers la fenêtre avant de se redresser. "Merci." dit elle ensuite en regardant Adam, lui offrant un sourire. Regardant autour d'elle, Dahlia commence à avancer comme elle en a si bien l'habitude. Adam est toujours à ses côtés mais il lui faut souvent vérifier où elle se trouve car Dahlia est rapide, surtout lorsqu'ils souhaitent tous les deux obtenir une réponse à une énigme. "Est ce que tu sais ce qu'on pourrait trouver ici?" demande t-elle dans un souffle. Les énigmes du corbeau avaient supposé la mairie mais Dahlia se demandait de qui il s'agissait. Ou bien s'agissait t-il de quelqu'un d'autre? Qui ne travaillait pas à la mairie? "Tu penses qu'il s'agit de la maire?" ajoutait elle en passant une main dans ses cheveux alors qu'elle commençait à marcher à travers les couloirs, la lumière de la nuit passant à travers les vitres. "Où est ce qu'on doit commencer à chercher?" Dahlia ouvrait une porte, entrant dans un premier bureau. Marchant dans la pièce tout en cherchant quelque chose d'intéressant, elle savait tout autant qu'Adam était plus doué pour les énigmes. Peut être savait il déjà où chercher. "Qu'est ce que tu en penses?" son regard se posant sur les différents objets sur le bureau ou certains documents autour d'eux, Dahlia fronçait délicatement les sourcils.

La nuit dégringole à pleins bords. Ses yeux s’accommodent à l’obscurité. Son esprit, lui, ne cesse de cogiter. Sur le mur voisin, un filet de lumière dessine des obliques. Adam reprend son souffle, et cherche à organiser ses pensées. Il se sent désarticulé et observe, dans la pénombre, les différentes portes qui s’offrent à lui, comme autant de possibilités. Durant des heures, seul, il a médité, conjecturé, pesé. L’énigme se répétait comme une ritournelle, une chanson dont on ne peut se défaire. Elle lui reste en tête, lancinante, envahissante. Adam respire la nuit, puis fournit quelques pas hésitants, à la suite de son acolyte. « Un secret. » qu’il souffle, avançant une évidence. Ce n’est surement pas la réponse que Dahlia attend, mais il ne trouve rien de mieux à répondre. Voilà ce qui a été promis. Un secret. Adam a toujours eu un penchant pour l’ironie. Malgré tout, il n’entend pas se rendre désagréable ce soir. Au demeurant, Dalhia évoquait probablement un moyen, et non une fin. Un moyen de parvenir à la conclusion de cette énigme. Par quelles étapes devront-ils transiter ? Aux confins de la gestion, il se tapit. Le dernier ver lui revient, comme si son cerveau cherchait à lui faire passer un message. Une main gagne sa nuque, doigts drapés contre ses muscles noués. Manque le poids de sa caméra. Adam l’a laissée chez lui, songeant que son téléphone suffirait amplement. Il n’a pas à cœur de filmer cette excursion. D’autre part, il sera plus utile à Dahlia en usant de toute sa matière grise. « J’y ai pensé, oui. » admet-il. Grace Fordham, le visage de Redwood Hills… N’avait-il pas voté pour elle en 2020 ? Redessinons l’avenir… Le slogan de campagne émerge de sa mémoire. Que pourrait-elle cacher, Madame la Maire ? « C’est possible qu’il s’agisse d’elle, mais je n’espère pas. Parce que je ne sais vraiment pas ce qu’on ferait, dans un tel cas… » Et puis, tout dépendrait du secret, de sa gravité. Elle incarne l’idéal américain, Grace Fordham, la mère de famille droite dans ses bottes. Il serait presque déçu de voir son image entachée. Dans le fond, ça ne le surprendrait pas. Plus rien ne le surprend à Redwood Hills. Inévitablement, le brun s’est remémoré l’affaire d’Emrys Heathcliff, et la démission du précédent maire, Camden Heathcliff. Ce ne serait pas la première fois qu’un maire se retrouverait impliqué dans quelques étranges affaires. « Enfin, je ne veux pas mettre la charrue avant les bœufs. À ce stade, ça pourrait être n’importe qui. Un employé de mairie ou que sais-je… » Adam se munit de sa lampe de poche, apportant une meilleure source de lumière. Par où commencer ? Bonne question. « Le bureau du maire ? » hasarde-t-il, plus par plaisanterie qu’autre chose. Ça lui semblerait presque trop évident, mais Adam serait curieux de fouiner dans les dossiers de Madame Fordham. Aux confins de la gestion… Aux confins… Voilà qui lui évoque quelque chose d’enfoui ou d’ancien. Des archives ? Il braque l’œil de sa lampe sur un ensemble d'étagères, traversant un espace de travail. « Je proposerais bien de chercher dans les archives… Mais peut-être que mon intuition est fausse. » Il ne se fait pas vraiment confiance, Adam. Dans ce labyrinthe fait de couloirs et de salle diverses, autant chercher une aiguille dans une botte de foin. Il scanne son environnement, s'attache aux détails, sans qu'aucun élément ne lui saute aux yeux. Un soupire fend ses lèvres. Il n'ose pas toucher aux objets qui les entourent, de peur de déplacer quelque chose et de troubler l'ordre établi, laissant une trace de leur passage. De toute évidence, il n'y a rien dans ce bureau. « Tu en as des secrets, toi ? » qu'il jette par-dessus son épaule, contournant une étagère pleine de classeurs. Elle ne répondrait pas à l'affirmative, il s'en doute. Le principe d'un secret, c'est de le garder pour soi. Toutefois, Adam est suffisamment franc et direct pour oser afficher ses questionnements. Parce qu'il se l'est demandé, McAllister, pour elle comme pour d'autres. Des secrets, il n'en a pas pour Dahlia. Enfin si, d'une certaine façon...

Ses iris observant les alentours, Dahlia vient se tourner vers Adam tout en fronçant légèrement les sourcils. Avec les énigmes du corbeau, il était logique qu'il s'agissait de personnes importantes de la ville. Mais qui était ce fameux corbeau? Et dans quel but? S'ils étaient ici, c'était pour cette énigme. La maire? Si Adam y avait pensé, avait il supposé une réponse à l'énigme? Quant à sa réponse, la princesse penchait légèrement la tête. "Parce que tu ne voudrais pas utiliser ce que tu sais sur la maire? Je veux dire, imagine si c'est une hypocrite et qui n'est pas aussi agréable que cela? Tu souhaiterais que les gens de la ville continuent à penser le contraire?" demandait elle délicatement. Dahlia ne savait pas non plus, ce qu'ils étaient supposés faire. Néanmoins, ils ne connaissaient pas encore la réponse à cette énigme. Peut être n'était ce pas aussi intéressant que cela. "Oui, bien sûr. Ou peut être quelque chose concernant la Rose?" dit elle ensuite en souriant d'un air plus malicieux. Ils avaient déjà pu trouver certaines choses sur la Rose mais si l'énigme du corbeau pouvait les aider, cela serait efficace. Avançant à ses côtés, Dahlia rit finement tout en haussant les épaules. "On peut commencer par ça et ensuite voir le reste." et puis, ils auraient peut être le temps d'autres choses intéressantes. Ses iris continuant de s'habituer à l'obscurité aux alentours, Dahlia soupire et passe une main dans ses cheveux. Continuant à marcher entre les bureaux, la question d'Adam la fait tourner la tête vers lui. La réponse est logique. Tout le monde a des secrets. Et bien que tout le monde vient à dire que non, Dahlia sait que ce n'est pas le cas. Elle l'observe alors un instant puis sourit délicatement. De son côté, elle en a. Mais plutôt car elle suppose qu'Adam ne trouverait pas cela intéressant. "Oui, j'en ai." qu'elle dit simplement tout en ajoutant ensuite. "Je pense que tout le monde en a. C'est un peu logique, tu ne penses pas?" demande Dahlia, venant à ses côtés pour relever la tête vers l'étagère pleine de classeurs. "Tout le monde dit qu'il n'en n'ont pas. Toi aussi, tu en as. Je suppose." Dahlia hausse les épaules. Adam doit avoir des secrets, comme la maire ou comme le reste de la population. "Mais.. Si tu as besoin de quelqu'un, tu sais que je suis là n'est ce pas?" comme Adam est là pour elle, Dahlia souhaite l'être pour lui. S'ils sont amis et une équipe incroyable, la princesse sent que son myocarde se réchauffe à ses côtés. Et bien qu'elle imagine pouvoir lui faire comprendre cela, elle sait aussi que c'est plus compliqué. Néanmoins, elle ajoute. "Adam, tu sais que tu n'es pas juste mon caméraman, n'est ce pas? Je veux dire que tu es incroyable et que je t'apprécie énormément." dit elle en souriant plus doucement. Car elle sait aussi que la présence d'Adam est apaisante et qu'elle lui est devenue nécessaire.

Les propos de Dahlia le poussent à la réflexion.  Adam demeure interdit, regard braqué dans le vide. Il inspire par la bouche, ordonnant ses idées. « Ouais, mais qu’est-ce qui nous dit que le secret est vrai ? Sur quoi repose la véracité de ces allégations ? On ne sait rien de ce corbeau. Il y a probablement des choses vraies, dans tout ce qu’il raconte. Mais tu ne t’es pas dit qu’il pouvait aussi mentir, balancer de faux secrets ? » Le principe de sa démarche l’invite à la prudence. Il n’a aucunement confiance en cet individu, de toute évidence mal attentionné, et compte bien vérifier la moindre de ses affirmations. Nul ne devrait se fier à lui, croire aveuglément à la véracité des secrets qu’il se plaît à disséminer. Son jeu repose sur un chantage abject, voué à semer le doute et la méfiance. Adam, lui, n’entend pas devenir une pièce de son échiquier personnel. « Révéler publiquement une info sans preuve tangible, c’est de la diffamation. » Sa voix se veut calme et posée. Adam cherche uniquement à lui exposer son point de vue. « Ce que je veux dire, c’est qu’il faudra vérifier les faits... Bien peser le pour et le contre, avant de faire quoi que ce soit… » Un secret peut être lourd de conséquences. Toutes les vérités ne sont pas bonnes à entendre. « Si on découvre quelque chose, ce qu’on décidera d’en faire – ou non – aura des conséquences. Pas seulement pour la personne impliquée… C’est vrai pour la mairesse ou n’importe qui d’autre. Je n’ai pas envie de traîner quelqu’un dans la boue, sur la base de simples accusations. » Le brun poursuit son expertise, fouinant çà et là. Il s’agenouille légèrement, passant le faisceau de sa lampe sur toutes les surfaces possibles. Devrait-il également fouiller les corbeilles à papiers ? C’est absurde. La remarque de Dalhia lui reste en tête. Quelque chose le frappe, la façon dont cette quête les conduit insidieusement à envisager les pires scénarios possibles, imaginant les squelettes qu’ils pourraient sortir du placard de Madame la Maire. Un constat qui lui paraît malsain. L’indécision le mine. Il ne sait où donner de la tête. Leurs investigations ne mènent à rien de concret. Ce bureau paraît on ne peut plus banal. Il hausse les épaules à la suggestion de Dahlia. Quoi qu’il en soit, à rien ne sert de s’attarder entre ces murs dépouillés. Tout le monde a des secrets, il s’en doute. Des secrets d’une ampleur variable… Des secrets dont certains n’ont peut-être pas même conscience. Le silence de sa mère, quant à l’identité de son père biologique, restera le grand mystère de son existence. Elle qui a toujours prétendu n’en garder aucun souvenir. Adam ne l’a jamais cru, sachant quelle menteuse pathologique elle sait être.

Un sourire en coin gagne ses lèvres, cependant que Dahlia confirme détenir ses propres non-dit. Il se demande bien de quelle nature. « Quoi ? Tu as volé un parfum chez Sephora quand tu avais douze ans, et tu n’as jamais osé le raconter ? » taquine-t-il, lueur malicieuse. Son passé n’appartient qu’à elle. Seule lui importe celle qu’elle est aujourd’hui. Dahlia, il la voit comme une force de la nature, une aventureuse téméraire, une figure intègre. En définitive, il la connaît peu, mais sait ce qu’elle dégage. Depuis l’œilleton de sa caméra, il est souvent frappé par cette lumière qu’elle reflète, attire, qui semble sans cesse suivre sa trajectoire. Comme si elle était son catalyseur. « Ça dépend de ce que l’on appelle un secret. Par exemple, est-ce que l’omission en est un ? » Taire un détail de son existence… Il s’est toujours posée la question, rejoignant l’éternel débat du mensonge par omission. Si d’autres personnes ont connaissance de cet aspect de son existence, alors est-ce vraiment un secret ? Dans le cas présent, probablement… Adam arque un sourcil, Dalhia offrant son aide… S’il venait à en ressentir le besoin. A-t-il suscité chez elle un sentiment d’inquiétude ? « Je vais bien. » qu’il souffle dans un vague haussement d’épaules, ne trouvant rien de mieux à dire. Chose inhabituelle que d'avoir quelqu’un qui se soucie de lui. Il ne sait pas vraiment ce qu’il doit en penser. Des amitiés, il en compte quelques-unes. Un cercle restreint, distendu… Des amitiés de surface… Le genre de potes qui se défilent par tous les moyens possibles, quand il appelle au secours. Alors, il ne demande jamais. C’est bien, ça rend débrouillard... Une brève seconde, il confronte son regard et doute. Faire de beaux discours est à la portée du premier venu. Joindre le geste à la parole est une autre paire de manches. Serait-elle vraiment là pour lui, s’il lui arrivait quelque chose… Quelque chose de moche ? Le fait est que même s’il le voulait, il n’arriverait pas à la croire. Sa mère lui aura au moins ouvert les yeux sur ce point. Il n’attend rien. Il n’espère rien. De personne... Ses prochaines paroles devraient le flatter, mais portent à l’aigu la basse continue de sa soudaine lassitude. Les mots se heurtent à un mur, sans parvenir à l’atteindre. « Ouais… » Il force un sourire, sans y parvenir vraiment. Dans la bouche, un goût de terre. En dépit d'une sincérité évidente, tout sonne creux, faux, à ses oreilles. Il est persuadé, Adam, que ça n'existe pas. L'inconditionnel. Les manifestations d'affection sont pour lui des condoléances. « Il n'y a rien dans ce bureau. » L’observation justifie son départ en trombe, gagnant le couloir pour explorer d’autres espaces. Adam hâte le pas, sans veiller à l’attendre. Il descend une première volée de marches, puis une seconde. Le niveau inférieur se noie dans les ténèbres. Il s’avance sur quelques mètres, puis manque trébucher sur un vieux carton rempli de dossiers froissés. L’air est lourd, excessivement frais. Ça pue le renfermé. Il a l’impression d’évoluer dans un labyrinthe souterrain.  Sneezy prend possession de son corps, alors qu’il éternue tant et plus. Niveau discrétion, on repassera. L’obscurité se fait plus pénétrante. Il n’aime pas ce monde obscur. Passant outre, le vingtenaire promène sa lampe sur les murs défraichis. La signalétique attire alors son attention. Archives… La porte offre une certaine résistance. Il donne de l’épaule et parvient à l’ouvrir. Sa main tâtonne à l’aveuglette, en quête d’un interrupteur. Le décor paraît peu engageant sous le faisceau de sa lampe torche. Un air humide lui frôle les joues. « Dahlia ! » lance-t-il, lui signalant sa position. Ses doigts se pressent enfin contre un boîtier mural, et la lueur intermittente d’une ampoule hors d’âge éclaire soudain la salle d’archivage. La lumière l’éblouit momentanément, blanche, pure. Le flash coloré persiste quelques secondes encore, puis il est à même de découvrir son nouvel environnement.  Une succession d’armoires entoilées occupent les murs, laissant peu d’espace vital. La salle est peu souvent visitée. Il le devine à l’épaisseur de la poussière. Le brun rebrousse légèrement chemin, s'arrêtant au bas de l'escalier. « J'ai trouvé les archives. » rugit-il, non sans appréhension, conscient du malaise qu'il aura probablement jeté entre eux.

Dahlia avait hoché la tête en entendant Adam. Qui était ce corbeau? Peut être était ce la Rose. Dahlia ne savait pas. Mais c'était aussi pour cela qu'Adam et elle souhaitaient connaitre cette énigme. "Oui, bien sûr." dit elle en souriant, son regard se posant sur les bureaux autour d'elle. Elle observe ensuite Adam puis vient se pencher pour voir les feuilles sur le bureau. Rien de très intéressant. Haussant un sourcil d'un air amusé en entendant Adam, elle secoue la tête puis rit. Elle supposait que son myocarde était plus complexe. Puis, elle hausse les épaules. Sait bien qu'Adam tait certaines choses. "Je suppose." dit elle finalement, ne sachant réellement. Elle même taisait ce que son myocarde lui soufflait lorsqu'elle était aux côtés d'Adam. N'a jamais été douée mais Dahlia sait que lorsque leurs regardent se rencontrent, tout est plus chaleureux. "Tu vas bien?" demande t-elle, lui faisant comprendre qu'elle ne le croit pas. Probablement parce qu'elle sait, qu'elle le connait. Qu'ils font équipe et parce qu'il est quelqu'un d'incroyable. Peut être qu'Adam ne pense pas la même chose. Peut être qu'elle n'est qu'une collègue. Que celle qui vient à être à ses côtés. Soupirant longuement, Dahlia regarde ailleurs un instant. Ne sait pas réellement si Adam va bien. Peut être ne dit il cela simplement parce qu'il ne l'apprécie pas assez pour lui expliquer. Mais alors, pourquoi semble il la regarder aussi longtemps qu'elle lorsque leurs iris se rencontrent? Probablement rien. Puis, il s'éloigne et Dahlia fronce légèrement les sourcils. "Adam." dit elle en le regardant aller un peu plus loin. Elle regarde à nouveau autour d'elle puis sur les bureaux. Avance simplement, agacée. Puis, lorsqu'elle entend la voix d'Adam, Dahlia tourne la tête. Vient à le voir tout en fronçant légèrement les sourcils avec cette lumière. Reste silencieuse tandis, ses yeux sur Adam. Ne sait pas pourquoi mais elle vient à dire. "Tu m'agaces, Adam." peut être que le myocarde comprend un peu mieux. Peut être était ce aussi pour cela que Dahlia est agacée. Car elle ne sait pas si Adam comprend, s'il l'aperçoit. S'il la voit plus que le monde les entourant. N'en sait rien, Dahlia. Avançant sous la lumière dans la pièce, Dahlia ne sait pas réellement si elle est utile. Ou si cette histoire de corbeau est intéressante. A cet instant, de nombreuses émotions se bousculent dans le palpitant et Dahlia sait qu'Adam ne s'y intéresse pas.
Soupirant, ses iris se posent sur les nombreuses archives autour d'eux. Peut être qu'Adam serait plus utile seul. Ils ne savent pas réellement ce qu'ils cherchent. Reste silencieuse tandis qu'elle commence à chercher à travers les différentes archives. Que cherchent ils d'après l'énigme du corbeau? Les énigmes, elle n'y est pas douée. "Qu'est ce que tu penses qu'on devrait chercher? Et où?" demande t-elle ensuite, ses yeux observant à nouveau la pièce. Adam est plus doué qu'elle aux énigmes. Tourne la tête vers Adam, leurs regards e croisent et Dahlia regarde ailleurs. Car le myocarde est complexe. Vient à chercher sur une étagère, montant sur une boite pour mieux voir. Sur la pointe des pieds, Dahlia cherche quelque chose qui serait assez intéressant pour Adam.

Adam l’attend au pied de l’escalier. L'éclairage déborde sur le couloir, enduisant les murs d'une vague nitescence. Dahlia ne tarde pas à apparaître, guidée par cette nouvelle source de lumière. Son regard croise le sien. Brille une lueur un rien assassine, qui ne lui raconte rien de bon. Il l’a plantée au milieu d’un bureau, sans réelle explication. Il va sans dire, Ashford n’a pas goûté. La demoiselle se fend d’ailleurs d’une remarque acerbe, balle perdue. Les mots piquent, plus qu’il ne le voudrait. De même qu’un coton imbibé d’alcool à 90, que l’on appliquerait sur une vilaine coupure. Il accuse le coup et grimace, détournant vivement le regard. À l'heure présente, il se sent comme un gamin rabroué par sa maîtresse d’école. Une sensation passablement désagréable. Son estomac se tord. La bile lui monte aux lèvres. Il renchérit de la seule manière possible. « Je compatis. Moi-même, j’ai parfois du mal à me supporter. » Avec aigreur et sarcasme. Qu’on se le dise, ça n’apaisera pas la situation. Adam ne connaît pas d’autre réponse. Sous les roses, se cachent toujours des épines. C’est une veille d’orage. L’atmosphère se charge d’une électricité menaçante. Une rencontre loin du ton apaisé qu’il leur connaît. Adam s’écarte en silence, passablement irrité. Mouvement d’humeur, il déplace une vieille chaise rouillée, sans grand ménagement. Elle vient choquer le mur dans un heurt grossier. Le vingtenire choisit le côté opposé. Chacun son territoire. Il l’entend fouiller, remuer des piles de vieux dossiers. Le silence prend racine, d’une lourdeur accablante. Ses mains s’activent à leur tour, retournant le contenu de quelques cartons. Ça sent la poussière séculaire, des vieilles choses oubliées. Elle lui pique les yeux et lui gratte la gorge. Un simple mouvement déchaîne des tourbillons de fines particules. Il réprime son envie de jurer. Une ombre plane sur lui, un vilain nuage. Plus le temps passe et plus son humeur semble s’assombrir. Il repense aux insinuations de Dahlia, et s’irrite davantage. Il va bien. Il va même très bien ! Que cherche-t-elle à dire ? Qu’il est un menteur ? Le problème vient peut-être de lui. Il semble interpréter et déformer chaque parole, pour y déceler une attaque personnelle. Ce soir, Adam voit tout en noir, sans connaître la raison de cette soudaine pesanteur.  Dahlia le tire de ses sombres pensées, questionnant la marche à suivre. Que chercher ? Où chercher ? Lui vient l’acrimonieuse envie de l’envoyer paître. « Réfléchis par toi-même ! » qu’il s’apprête à lui lancer, honteusement cruel. Son mouvement s’interrompt. Il réalise la gratuité de son comportement. Ça ne lui ressemble pas… Un frisson glacé lui traverse l’échine, douché sur place. « Je ne sais pas… Un indice, un message. Quelque chose qui détonne. » hasarde-t-il, l’esprit ailleurs. Il se retourne brièvement et croise son regard. Sitôt, Dahlia rompt le contact visuel. Il la voit grimper sur une boîte, sans doute pour gagner plus de hauteur. « Ne te casse pas la figure. » qu’il suggère, avant de remettre le nez dans ses vieilles caisses de dossiers. L’armoire ne contient rien de bien intéressant, des archives concernant la ville, vieux permis de construire ou travaux de réfection. Il s’agenouille pour fouiller le dernier niveau. Déplaçant une boîte, il aperçoit une feuille de papier coincée dans le renfoncement de l’armoire. Adam a beau tirer, elle refuse de capituler. « Je crois que quelque chose est coincé, derrière ce meuble. » dit-il, se redressant d’un bond. Adam reste là, à dévisager l’imposante armoire métallique qui lui fait face. « Il faudrait… » que tu m’aides à la pousser… Des mots sans suite. Il est venu pour ça, cette chasse aux secrets. Sur l’instant, elle lui paraît pourtant secondaire, sinon anecdotique. Le silence laisse l’espace nu, et il se sent soudain diantrement vide.  « Si tu as quelque chose à dire, vide ton sac. » lance-t-il, confrontant son regard désormais fuyant. S’il est sur la défensive, le comportement de Dahlia est tout aussi étrange. Autant crever l’abcès.

"Comme si ça pouvait t'intéresser." avait répliqué la voix plus froide de la princesse à la demande d'Adam, posée sur ce carton qui n'était pas très résistant. Elle aussi, est elle peut être plus glaciale qu'elle ne l'aurait souhaité. Elle dont la délicatesse est toujours présente aux côtés d'Adam. Dont le sourire est certain. Mais Dahlia sait bien que son palpitant s'accélère bien plus que nécessaire lorsque ses iris viennent à rencontrer celles d'Adam. Idiotie que de penser qu'il peut comprendre. Distant, loin d'être intéressé. Orage qui gronde dans le creux de ce myocarde que Dahlia ne pensait plus ressentir. Vient à pousser et à chercher dans des boîtes, des papiers ou des documents. Ce qu'elle peut trouver qui leur serait utile. Mais pour l'instant rien. Adam ne comprend pas. Ne l'entend pas. Et puis, peut être qu'Adam ne voit en elle que celle avec qui il travaille sur leur art. Une simple connaissance. Dahlia vient à supposer que s'il avait la moindre importance à ses yeux, peut être lui aurait il déjà parlé comme lui avait été présent pour elle. Myocarde qui se serre. Fronce les sourcils dans un soupire avant d'entendre la voix d'Adam derrière elle. Ne s'agace pas de cette façon, Dahlia, mais à cet instant l'émotion est plus complexe. "Je n'ai rien à te dire." dit elle simplement sur le même ton que tout à l'heure alors qu'elle descend de sa boîte pour la pousser un peu plus loin et prendre à nouveau de la hauteur. Quelques secondes passent avant que Dahlia ne finisse par se tourner vers Adam pour rencontrer son regard. "Et si j'avais quelque chose à te dire, je te dirais que tu m'agaces Adam. Toi et tes grands airs. Toi et ta façon si distante. Toi et ta façon si arrogante de penser que tout est si simple. Si j'avais quelque chose à te dire, je te dirais probablement que cela fait un certain temps que nous travaillons ensemble et à part connaitre certaines choses que tu apprécies, je ne connais rien de plus. Que j'ai cette impression de t'agacer tout autant lorsque je te parle de ma propre personne car tu ne viens jamais à me parler." Dahlia retourne à ses cartons, les sourcils froncés et l'air plus sérieux. Les émotions sont complexes pour la princesse et Adam l'est tout autant. Ne sait pas s'il la comprend. Alors, elle se retourne vers lui une seconde fois et ajoute. "Qu'est ce que tu veux que je fasse, Adam? Qu'est ce que je supposée faire pour que tu comprennes que je suis ton amie?" demande t-elle en le fixant. L'ironie est présente dans ce palpitant et la princesse rit de la même façon tandis que son regard se pose sur le plafond. "Enfin, non. Je ne pense que pas être ton amie. Du moins, je ne pense pas que tu me considères comme tel."

Dahlia sait que si elle vient à exprimer à Adam ce qu'elle ressent, peut être la trouvera d'autant plus agaçante. Mais aussi douce et délicate soit elle, elle est aussi sincère et aventurière. Probablement la raison pour laquelle ils font une aussi bonne équipe. "Parce que je le vois dans tes yeux. Tu penses que je ne suis pas sincère avec toi quand je te dis que je suis là pour toi, que si tu as besoin de quelque chose ou de quelqu'un, que je serais présente. Que je l'ai toujours été jusqu'à maintenant mais que dans ton monde, ce n'est pas le cas. Alors tu prends tes distances." Dahlia soupire en passant une main dans ses cheveux clairs, le palpitant s'accélère alors que son regard rencontre celui d'Adam. "Je ne sais pas ce que je suis supposée faire pour que tu comprennes que je ne vais pas te laisser tomber, Adam. Ou te faire comprendre que je suis là pour toi. Peut être que tu trouves que cela n'a pas d'importance. Que je ne suis que la voix de notre chaine. Et que j'ai beau te le répéter, ça ne sert à rien. Parce que tu ne m'entends pas. Tu n'entends pas la moitié de ce que j'essaie de te dire, Adam ! Et au final, c'est moi l'idiote pour avoir pensé que les choses que je ressens, ne serait ce que la moitié, tu pouvais les ressentir aussi. Et c'est stupide. Parce que je ne comprends pas. Je ne suis pas douée pour ça. Mais tout ce que je souhaitais, c'était te comprendre toi. Parce que quand je te dis que tu n'es pas juste mon caméraman, c'est le cas. Tu es un ami à qui je tiens énormément. Pour qui je-.." Dahlia secoue la tête. Le palpitant s'accélère encore. Mais si les émotions sont agréables, la pensée lui demande de ne pas être aussi aventurière. Ne comprend pas, Dahlia. Alors elle sent ses paumes trembler, ses iris observant les alentours. "Tu sais quoi? Laisse tomber." ajoute t-elle. C'est plus simple. Adam ne l'entendra pas, comme à leur habitude. Dans son agitation, pour descendre, Dahlia finit par perdre l'équilibre et dans un cri, tombe à la renverse dans un tas de cartons. La poussière dans la pièce fait apparaitre un silence. Puis la princesse se redresse lentement en s'appuyant sur l'étagère à ses côtés. Néanmoins, Dahlia ne dit rien. Adam a l'habitude de la voir tomber, avoir des égratignures. Etre maladroite. De la poussière sur son visage et une douleur certaine dans le creux de sa cheville, Dahlia vient à ses côtés pour observer ce que celui ci a pu trouver. Comme si ce myocarde si délicat n'était plus présent. C'est plus simple, Dahlia. Et la douleur est tout aussi présente. "Derrière ce meuble?" demande t-elle, les émotions qu'elle écarte comme si rien n'avait d'importance. Parce qu'elle ressemble à Adam. Parce que la tendresse qu'elle ressent pour lui est nouvelle. Ou a peut être été présente depuis un temps. Mais qu'elle ne souhaite comprendre. Mais lorsque leurs regards viennent à se rencontrer, il serait impossible de ne pas voir ces astres et ces étoiles qui expriment bien plus que de simples mots, rencontrer les iris d'Adam.