Installés l'un contre l'autre avec la couverture de Nate autour d'eux, elle se sentait bien, au chaud et protégée. Nate avait ce pouvoir étrange sur elle, toujours. Toujours, même après tout ce qui s'était passé. Ils parlèrent de ses dessins et elle hocha la tête. "Oui, bien sûr." A la maison… ça sonnait bien. Ça sonnait même plus que bien, mais elle n'ajouta rien, elle sourit juste contre lui. Parce qu'ils étaient là, à la base, pour regarder les étoiles, elle en parla tout en partageant une anecdote, la seule fois où elle avait pu observer les étoiles dans cette mégalopole. Elle haussa les épaules à sa question. "Parfois un peu. Ce qui me manque le plus… je dirais que c'est le service de livraison de repas." Elle rit avec lui quand il évoqua le froid et elle hocha la tête. "J'avoue qu'il fait bien froid." Parce qu'ils étaient tous les deux caché sous la couverture, elle se serra un peu plus contre lui en souriant et décida de le gêner un peu. Elle se rappelait parfaitement qu'elle avait réussi en évoquant des dessins de lui, nu. C'était la seule fois qu'elle avait réussi à le mettre légèrement mal à l'aise… pourquoi ne pas en profiter pour recommencer ? Elle remit donc le sujet des dessins sur le tapis en lui disant qu'elle lui montrerait les portraits faits de lui… ceux qu'elle avait fait de lui, nu. Elle se redressa un peu pour l'observer quand il lâcha un genre de rire nerveux et lui sourit. "Peut-être bien…" Elle s'accrocha à lui pour poser un baiser léger sur ses lèvres. "Mais promis, ils sont en sécurité et pas dans un carnet que j'emmène partout avec moi… trop de risques de le perdre." En avait-elle fait ? Il le saurait peut-être un jour. À vrai dire, elle en avait effectivement fait un… peu après lui en avoir parlé, juste pour pouvoir lui prouver un jour qu'elle l'avait fait. Ce n'était pas son point fort les nus, mais elle en avait eu fait en cours de dessin, il lui avait d'ailleurs fallut plusieurs séances pour pouvoir vraiment observer la demoiselle en question et puis l'homme également. Même si c'était des modèles et qu'ils avaient l'habitude d''être scruté. "Je l'encadrerais pour que tu puisses le garder…" Elle rit. "Il manque plus que je te vois rougir…" Elle se serra contre lui, amusée et heureuse.

Cet événement, ces étoiles, c’était surtout une façon pour Nate de la retrouver. Il n’était pas particulièrement adepte d’astronomie, n’y connaissait rien à vrai dire et ne trouvait aucun réconfort à passer du temps en extérieur ainsi. Mais pour Casey, c’était différent. Et l’avoir contre lui suffisait à rendre cet instant remarquable. Elle lui montrerait ses dessins, une fois à la maison. Il n’avait même pas fait attention à cette façon de lui parler, comme si elle faisait déjà partie du foyer. C’était tout comme, vu le temps qu’elle y passait. New York lui manquait, un peu, parfois. C’était normal, en tout cas d’après Nate. Il échappa un léger rire lorsqu’elle évoqua ce qui faisait plus défaut à Redwood Hills à côté : le manque de livraison de repas. « Ah bon ? Je vois pas du tout pourquoi tu dis ça... » Il avait ce sourire et ce regard rieurs. Elle ne savait pas cuisiner, lui non plus. Ils faisaient bien la paire. Mais ce ne serait sans doute pas la discussion de la soirée puisque la jeune femme relança une vieille promesse. Des dessins de lui qu’il ne voudrait sans nul doute pas voir dans n’importe quelles mains. Son rire trahit une légère gêne, si bien qu’elle s’empressa de l’observer. Dans l’espoir peut-être de voir ses joues se colorer ? Mais il lui en faudrait bien plus. Bien plus que ces dessins, même au pluriel. Enfin, aurait-il le même discours avec les preuves en main ? C’était soudainement moins certain. « J’espère bien que tu les emmènes pas partout ! » Imaginez qu’elle en perde un à l’université. Un cauchemar. « Tu voudras que je le mette sur mon bureau à l’université ? » Ironique, bien entendu. Entre la gêne et le narcissisme d’avoir un tel dessin sur son propre bureau… non merci. Même si le narcissisme n’avait jamais dérangé le professeur. La jeune femme se serra contre lui, dans l’espoir de le voir rougir. « Ma pauvre, tu vas être déçue. Tu me verras jamais rougir... » Qu’il dit ça, en chuchotant à son oreille avant de poser ses lèvre sur sa joue. Il était aussi convaincu qu’elle ne parviendrait jamais à instiller assez de gêne chez lui pour en voir les marques sur son visage. Ce serait même elle qui en rougirait.

June avait réussi à trouver de la compagnie à cette soirée. En venant ici, elle pensait passer la soirée avec son petit frère, ou alors peut être quelques connaissances, mais au lieu de ça, elle avait engagé la conversation avec une inconnue. La jeune femme lui semblait pour l’instant sympathique et June passait un agréable moment. Elle était venue observer les étoiles en y connaissant pas grand-chose mais elle n’était pas la seule apparemment ! « Je pensais trouver mon frère pour passer la soirée avec lui, mais je n’ai pas l’impression qu’il soit dans le coin... » June jeta un coup d’oeil alentours pour vérifier ses dires. Elle reconnut quelques connaissances, crut apercevoir sa demi-sœur mais aucune trace de Charlie. Mais bon, ce n’était pas bien grave, June avait trouvé Ted ! Elle trinqua à cette rencontre et continua la conversation avec un petit rire. « On n’a jamais du se croiser ! Je vis ici depuis toujours mais, à vrai dire, je ne suis pas souvent en ville. Je me déplace souvent pour mon travail. » En effet, en tant que chauffeur routier, June était plus souvent dans son camion que chez elle. Et puis, elle s’était plonger encore plus dans son travail pour oublier sa solitude quand elle se retrouvait dans sa maison. « Ca fait longtemps que vous vivez à Redwood Hills ? » June supposait que Ted vivait ici, puisqu’elle lui avait demandé si elles ne s’étaient jamais croisées. « Ca vous dirait qu’on trouve un coin où s’asseoir ? » Maintenant qu’elles avaient toutes deux leur chocolat chaud en main, elles pouvaient peut être continuer leur conversation mieux installée.

Sous les étoiles et la clarté suave de la lune, le Danois laissa son esprit vagabonder. Ce dernier marchait dans les éléments, sous un ciel opalin, bravant le vent, puis la pluie. Forte impression que toute sa vie, il n'avait fait que du sur place. Du moins, jusqu'à ce qu'il croise la route de sa moitié. Moitié qui n'était pas avec lui en ce moment-même. Sans trop savoir pourquoi cela lui mina le moral, alors qu'il n'y avait en soi aucune raison. Il était heureux, aucune ombre pour entacher le tableau. Légère déprime qui abîmait ses pensées donc, tandis qu'il se retrouvait seul au milieu de cette foule d'inconnu(e)s. Il essaya de balayer mentalement ces parasites négatives et se concentra sur son observation, tout en dégustant son vin chaud. Quelqu'un manqua de trébucher contre la chaise dans laquelle il était assis. Par réflexe, Alarik se redressa légèrement – décollant son dos du dossier - au cas-où il devrait réceptionner cette même personne, afin de lui éviter de terminer par terre. Quelques gouttes d'un liquide chaud tombèrent sur sa couverture, ce qui eut tôt fait de provoquer un nuage d'excuses. « Non, non, ça va ! Plus d'peur que d'mal ! », lâcha-t-il en souriant dans la pénombre, avant de réaliser qu'il connaissait la jeune femme lui faisant face. Un visage qu'il fut heureux de retrouver. « Bonsoir Alexis ! Quelle surprise ! » Il hocha la tête, signe que tout allait bien. « Ne t'en fais pas, la couverture a tout absorbé ! Je n'savais pas que tu avais une passion pour les étoiles... enfin j'veux dire autres qu'celles en sucre ! » Il indiqua la chaise à côté de la sienne, afin que la jeune femme puisse s'asseoir si elle le souhaitait. « On a une chance inouïe, le ciel est vraiment dégagé c'soir ! », dit-il au moment où un homme leva les bras au ciel, avant de prendre la parole, telle une machine bien huilée. Le texte semblait avoir été répété de nombreuses fois. « Un peu théâtral non ? », demanda le Danois à Alexis, en essayant de ne pas pouffer de rire.

Spoiler:

Elene et toute la smala Baldini débarqua alors qu’un homme, sûrement l’organisateur de la soirée, entamait un petit discours. Pile poil dans les temps, pensa-t-elle. Cela n’aurait pas été bien dérangeant s’ils n’avaient pas assisté au discours de présentation, mais elle se disait qu’ils étaient davantage impliqués à cet événement et donc à la vie de Redwood Hills, par le simple fait d’avoir écouté l’organisateur comme tout le reste des personnes présentes. Elle avait dû tanner ses frères et sœurs pour qu’ils viennent, et davantage encore ses parents, mais la famille était presque au complet ce soir-là. Elle comprenait qu’ils soient réticents à prendre part aux activités de la ville, toujours en raison de cette même peur de s’attacher et donc de ne plus vouloir partir, mais il ne fallait pas se voiler la face : si Dom était sorti de l’hôpital il était encore bien mal en point, il se déplaçait en fauteuil roulant ce qui n’avait évidemment rien de pratique dans un champ, et Emma était toujours dans le coma à l’hôpital de Burlington. Il semblait, de plus en plus, que le Cirque Baldini ferait sa ‘pause’ non pas aux États-Unis, mais seulement dans le Vermont. Ce n’était pas pour déplaire à Elene qui, même si l’envie de voyager la démangeait, était heureuse de pouvoir rester auprès de Danny un peu plus longtemps. Elle lui avait d’ailleurs envoyé un message pour lui dire qu’elle serait à cette soirée d’observation des étoiles et qu’elle espérait qu’il la rejoindrait, elle et sa famille. Quoiqu’il en soit, la situation actuelle de la troupe faisait qu’ils devraient tous passer encore un moment à Redwood Hills, c’était évident, et il fallait autant profiter du temps qu’ils étaient là et de ce que leur proposait la ville. Il n’y avait que le père Baldini qui n’était pas venu, prétextant qu’il regarderait les étoiles depuis le campement. Elene lui avait glissé que s’il changeait d’avis, il pouvait toujours venir plus tard : la colline où était organisé l’événement n’était qu’à une dizaine de minutes du campement.
« On s’installe là ? C’est bien, non ? »
Comme ce carré d’herbe n’était pas mieux ni pire qu’un autre, les Baldini s’y assirent. Puisque Agneza et Boris, le couple de Croates qui faisait presque partie de la famille désormais, s’étaient joints à eux, ils étaient tout juste le nombre pour former une équipe de football.
En grimpant la colline, Elene avait remarqué avec amusement qu’elle reconnaissait quelques têtes. Wanda, June, Jamie même. Sa mère aurait paniqué de voir qu’elle connaissait déjà tant de monde. D’un autre côté, cela faisait désormais cinq mois qu’ils étaient installés à Redwood Hills, alors est-ce que ce n’est pas plutôt le contraire qui aurait été étonnant ?

Elle se sentait toujours extrêmement bien en compagnie de cet homme, heureuse, en sécurité. C'était fou, mais c'était comme ça. Alors là, collée à lui sur un matelas sur une colline, elle sentait le froid malgré toutes ses couches, mais c'était pas encore trop désagréable. Bien sûr qu'elle acceptait de lui montrer ses dessins et rentrer à la maison pour les lui montrer ça lui convenait. Certes, ce n'était pas vraiment la maison pour Casey, c'était chez Nate… enfin en grande partie en tout cas. Elle se sentait chez elle quand elle était chez lui, mais elle ne s'autorisait pas à y penser. C'était trop tôt, c'était trop tout à vrai dire. Quand elle lui avoue que de New-York, seuls les très nombreux services de livraison lui manquaient, il se moqua gentiment d'elle. Elle lui sourit en levant les yeux au ciel, bien sûr qu'il voyait très bien. Elle n'était pas dupe, pas pour ça. Pour d'autres choses, elle pouvait l'être mais elle commençait à bien connaître son homme. Et puisque ils avaient commencé à parler des dessins, elle lui fit une autre promesse… lui montrer des dessins de lui, nus comme au jour de sa naissance… elle lut tout de suite la légère gêne dans sa voix et sur son visage. Elle rit quand il fut rassuré qu'elle ne les emmène pas partout. Et sa réaction au fait de le lui faire encadrer la fit sourire. "Ca ferait bon effet sur ton bureau. Je suis assez d'accord." Elle lui tira la langue et se blottit un peu plus contre lui. La seule chose qui lui restait à voir un jour, c'était qu'il rougisse. Mais elle était consciente qu'il n'y avait presque aucune chance que cela arrive. Par contre, elle se mit à rougir quand il embrassa sa joue. Elle se tourna pour poser ses lèvres sur les siennes un instant. Elle se redressa un peu quand un gars se mit à parler, mais il était un peu loin pour qu'elle comprenne tout et puis elle s'en fichait. Elle aimait regarder les étoiles, mais aujourd'hui, c'était surtout histoire d'être en compagnie de Nate. Serrant un peu plus la couverture autour d'eux, elle lui sourit. "J'adore les étoiles, mais faut avouer qu'on aurait été devant la cheminée avec une boisson chaude aussi…" Elle se mit à rire. "Mais c'est gentil de m'avoir accompagné." C'était le premier événement auquel elle participait depuis la prise d'otage quelques mois auparavant… elle n'avait pas envie de l'avouer en mot, alors elle le remerciait tout simplement.

Il n’y avait qu’elle pour instiller tant d’impatience chez lui. L’impatience de la retrouver à un événement qui ne l’intéressait pour rien au monde, sauf pour la présence d’une certaine femme qui le faisait sourire autant que brûler. Oh et cette expression qu’elle avait quand elle pensait pouvoir le faire rougir avec ses dessins. Si adorable, si ingénue. C’était du Casey, la parfaite Casey qui le faisait fondre à chaque fois. Mais il était tout de même troublé par la révélation, par peur que ce dessin tombe en de mauvaises mains principalement. Il profita tout de même du moment pour plaisanter et proposer de l’afficher dans son bureau, à l’université. Casey semblait d’accord, mais semblait uniquement puisqu’elle lui tira la langue comme une enfant pour le remercier de son ironie. Cela lui décrocha un nouveau rire amusé puis il la défia de le faire rougir un jour, tout en déposant un baiser furtif sur sa joue qui colora évidemment ses joues. Sourire. Et voilà. Puis elle l’embrassa dans ce froid mais cela ne dura pas puisqu’un homme prit la parole. A vrai dire, Nate n’y prêta aucune attention. Il n’était pas là pour les étoiles et serait bien incapable de repérer une constellation malgré des indications. Non, il préféra rapprocher Casey de lui encore plus pour profiter de sa chaleur. Attendri mais aussi frigorifié. Mais ça, il ne lui dirait certainement pas. « Même plus que bien.. On fera ça après. » Et c’était le seul semblant d’aveu qu’elle aurait sur la fraîcheur de la soirée, alors qu’il rit légèrement avec elle. C’était gentil de l’avoir accompagnée. Comme s’il pouvait lui dire non. « J’allais pas laisser passer l’occasion de t’avoir contre moi en public sans que tu te sentes gênée... » Ou que lui se sente gêné, il ne fallait pas l’oublier. Il lui sourit, espiègle. Encore plus avec ce qu’il allait lui dire. « Et je compte bien être remercié plus tard. » Qu’il lui lâcha innocemment. Il savait parfaitement qu’elle deviendrait écarlate à cette requête, ce qui ne lui donnerait que plus envie de la retrouver plus tard au coin du feu.