feat oscar & freya

Incapable de plaider sa cause sur une question pourtant simple, Oscar Kidd, fidèle à lui-même, ne s’aide en rien. Toujours à esquiver, à prétendre que rien n'a d'importance. Qu'est-ce que ça doit être agréable de tout ignorer, de ne jamais se soucier des conséquences, de faire simplement ce qu’on veut sans y réfléchir à deux fois. Freya donnerait cher pour ressentir ça, pour s’autoriser à se défaire de ses propres chaînes mentales. Mais évidemment, Freya est tout sauf Oscar. Et à défaut de pouvoir le rejoindre dans cette indifférence sereine, ou d’attirer une quelconque sympathie de sa part, elle fait mention des deux autres victimes : Tom et Sebastian. Ce sont eux qui ont payé le prix pour lui. Toujours dans l’extrême, Freya, incapable de se tempérer, n’hésite pas à le traiter de criminel, à exagérer les faits pour donner du poids à ses frustrations. « Bah, je veux dire… » souffle-t-elle, toujours exaspérée, en lui lançant un regard lourd de sous-entendus, comme pour souligner l’évidence de la situation. « T’as quand même créé un compte avec une autre identité, Oscar. Tu peux pas sérieusement me faire croire que c’était pas planifié. » Même s’il avait peut-être improvisé sur le coup, elle sait pertinemment qu’il savait exactement ce qu’il faisait. C’était calculé, à sa façon. Il avait parfaitement conscience des conséquences de ses actes, et il a choisi de les ignorer. Encore une fois. « Si c’était pas moi, ça aurait été quelqu’un d’autre. » Parce qu’elle le sait bien, elle n’est pas la seule qu’Oscar Kidd aime embêter. Non, il semble prendre un malin plaisir à jouer avec tout le monde, à tester leurs limites. Mais elle, Freya, refuse d’être une simple victime de ses petites manipulations. Elle refuse de lui accorder ce pouvoir. Elle ne comprend tout simplement pas en quoi c’est drôle, ni ce qui l’a poussé à mener sa connerie aussi loin. Que tu flippes de pas être à la hauteur ? Ses mots frappent comme une flèche bien placée. Freya sent sa mâchoire se contracter instinctivement, un mélange de colère et de gêne montant en elle. Elle le foudroie du regard, mais cette réaction ne fait que révéler ce qu’elle aurait voulu cacher : il a touché un point sensible.

N'empêche que tu me détestais plus tant que ça quand tu savais pas qui j'étais. Il sait toujours où appuyé pour la déstabiliser. Quoi que... il dit vrai. Elle aimait bien - voir même beaucoup - le Tom qu’il avait incarné, mais bon. Elle préfère casser sa remarque en rétorquant, tout en croisant les bras sur sous sa poitrine. : « Ouais, mais maintenant que je sais que c’était des conneries, ça brise un peu le rêve. » Parce qu’il est inconcevable pour elle de croire que Oscar ait été sincère une fois, durant leur échange. La sincérité d’Oscar est une denrée rare, presque inexistante, et elle refuse obstinément de lui accorder ne serait-ce qu’un instant de vérité. Surtout que la vie qu’il avait inventée semblait bien loin de la sienne, une façade parfaitement orchestrée pour masquer ses véritables intentions. « Et si t’as tant envie que je te déteste un peu moins, y a des moyens beaucoup plus simples, tu sais ? » continue-t-elle, sa voix devenant plus douce mais toujours chargée de reproches. J'me suis dit que ça pourrait être marrant. Voilà. Eh oui, voilà. Elle doute que ce ne soit la seule raison, mais il est difficile de savoir avec lui. Elle laisse échapper un soupir, les épaules s’affaissant légèrement sous le poids de ses mots. « Je sais pas, tu vas me le demander poliment ? » rétorque-t-elle, sa voix légèrement teintée de sarcasme, toujours les bras croisés avec une posture défensive. Elle finit par lui tendre la main vers lui pour l’aider à se relever - ce que son bras frêle tente de faire avec une légère difficulté. Une fois qu'il est enfin debout, elle relâche sa main, tout en jetant un rapide coup d'œil à son visage, une grimace instinctive s’emparant de ses traits lorsqu’elle aperçoit de nouveaux la blessure sur son visage. « On devrait nettoyer ça avant que ça s’infecte. » Et oui, vous avez bien entendu, elle se propose. Pourquoi ? Elle ne sait pas vraiment, peut-être parce qu’elle trouve qu’il fait encore pitié, malgré tout. C’était probablement mérité, mais bon, elle ne lui souhaite pas non plus du mal. Du moins, pas réellement. Peut-être, au fond, qu’elle ne peut s’empêcher de vouloir voir une part d'humanité chez lui, même si elle doute parfois de son existence. « Il m’arrive d’être gentille, t’as vu ? » ajoute-t-elle, avec un sourire en coin, ses mots moitié sincères, moitié pour alléger la tension qui les entoure.