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Two ghosts (Søren)

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David Munroe
-- The show must go on --
David Munroe

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FICHE / LIENS / RPS
LITTLE TALKS : 4443
PSEUDO : Red (Audrey)
AVATAR : Taron Egerton
CREDITS : mrs chaplin (ava) + tumblr (gifs)
ALTER-EGO : Mr. Stanhope-Snow-Rose-empire & Tom l'artiste-(not-so)-forever-alone & Rafiki le jeune-vieux-singe & Charlene la jumelle-cat-wright & Griffindor-the-nice-guy & Will-les-mains-en-l'air & Reid-the-war & Marty-McFly-to-the-future
ÂGE : 33
QUARTIER : 66 Willow Street (Midtown)
MÉTIER : Ex-star de la télévision, prof de théâtre de la troupe locale de RH et glandeur à temps plein
COEUR : Every little thing she does is magic ✩
INTERVENTIONS RL : oui
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MessageSujet: Two ghosts (Søren) Two ghosts (Søren) EmptyVen 29 Sep - 19:08


Two ghosts
- Søren & David -

Les cernes sous les yeux s’excusaient facilement; à vrai dire, c’était toute la perception des autres qui changeait lorsque l’on avait avec soi un bébé. August, lui, semblait bien étranger au moindre tracas alors qu’il dormait à poings fermés contre ma poitrine. Dès ses premières semaines de vie, notre fils avait manifesté une nette préférence pour dormir le jour, nous forçant tous les deux, avec Teddy, à réorganiser notre quotidien du mieux que le pouvaient de jeunes parents volontaires, mais encore malhabiles. L’avant-veille au soir, Ellen était venue à la maison nous aider et je l’avais observé avec curiosité donner le bain à August, incapable de me projeter au même âge à patauger dans une baignoire semblable. À vrai dire, c’était surtout ses gestes doux, mais confiants, cette façon qu’elle avait de toujours avoir exactement quoi faire. Teddy endormie, August refusant de le faire, nous avions passé au moins deux heures au salon à discuter. Ellen était prompte à donner des conseils et force était d’admettre que la plupart étaient bons. Comme quoi l’adage qui voulait qu’il valait mieux faire ce que disaient les autres au lieu de ce qu’ils faisaient, n’était pas complètement con. Dans un rare moment d’harmonie, j’aurais pu lui demander, à Ellen. Lui parler de nous, de tout ce qui n’avait pas été ou ce que je n’avais jamais vraiment ressenti à ses côtés. Au lieu de quoi, ma mère avait fait ce qu’elle faisait de mieux : foutre le bordel dans ma tête. Un aveu simple comme bonjour, une supposition comme si elle n’avait aucune importance. J’étais resté estomaqué, coincé sous une colonie entière de questions sans réponses. Je n’avais pas fermé l’oeil cette nuit-là sans qu’August ne soit en cause, bien au contraire. Mon fils m’avait plutôt servi de prétexte pour justifier les cernes de bon matin et ne pas avoir à confier à ma compagne ce qui s’était passé pendant ses précieuses heures de sommeil. Je n’avais rien dit, l’information s’était engluée quelque part dans mes pensées trop désordonnées pour y faire le moindre tri. Il y avait eu une autre nuit d’insomnie, puis un soleil d’automne trop éclatant pour rester à l’intérieur. August et moi étions sorti pour nous aérer l’esprit – le mien surtout.
Sa silhouette se dessinant à l'horizon, de l'autre côté de la rue du minuscule centre-ville n'aurait pas dû me surprendre autant que cela. Le monde, quand son monde était cette ville, était toujours un peu trop petit pour quelque secret que ce soit. « Et si on ramenait des fleurs à maman, bonhomme ? » Il ne disait rien, August, bien sûr, parce qu'il dormait et parce qu'un petit garçon de trois mois et demi ne disait pas souvent grand-chose de très élaboré, mais je m'attachais à ce manque de réaction comme à une approbation de sa part pour foncer vers le fleuriste où venait d'entrer l'avocat. Dans une autre vie, j'aurais pu faire flic ou private. Quoi que je manquais sans doute un peu de self-control pour bien y faire. « Ah bah, vous avez tout faux, c'est pas celles-là, les préférées d'Ellen. » Que je lui lançais, comme ça, intrusif. La propriétaire de la boutique m'adressait un sourire que je peinais à renvoyer, trop occupé à observer son client. Des fleurs, pour qui ? « Vous devez savoir lesquelles. » Oui, non, peut-être ? « Roses rouges. Ou n'importe quelle couleur, en fait. » Je n'avais pas la plus petite idée de quelles étaient les fleurs favorites de ma mère, mais cette suggestion me satisfaisait assez, de par son double sens. C'était ce moment que choisissait mon fils pour se réveiller, l'air tout endormi et confus. Je caressais doucement sa tête et ce commencement de chevelure tirant sur le roux. « Vous avez le temps pour un thé ? » Le Snow Rose café n'était pas bien loin. J'étais le premier surpris de lui avoir lancé cette invitation, d'un ton qui peinait à se décider entre la contrariété et la nervosité. Tout ce qui ne me ressemblait pas.

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Søren Vestergaard
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MessageSujet: Re: Two ghosts (Søren) Two ghosts (Søren) EmptyVen 29 Sep - 21:05

David & Søren

Two ghosts

KoalaVolant

« Quelques pivoines, je pense. » A force, je commence à connaître les fleurs qui plaisent le plus, ou du moins déplaisent le moins. Les roses sont un classique, indémodable, mais le choix de leur couleur demeure périlleux. J’ai lu quelque part que les jaunes seraient synonymes d’infidélité, et les blanches de respect. Pourquoi pas. Les rouges sont évidemment associées à la passion et les roses à la tendresse. Que c’est charmant, toutes ces interprétations, alors que la réalité se niche sans doute dans davantage de simplicité : le type est un peu fatigué en sortant du boulot et n’y connaît de toute façon rien en fleurs, mais ne veut pas arriver bredouille à son rendez-vous. Il laisse donc le choix de la composition au fleuriste, qui en tant qu’artiste fait bien ce qu’il lui plait. Ce que les magazines féminins écrivent ensuite à ce sujet relève sans doute de la fantaisie, mais au final tout cela m’amuse. Quoi qu’il en soit : les pivoines constituent une base avec laquelle on est à peu près sûr de ne jamais se tromper. « Des gypsophiles aussi. » J’esquisse un début de sourire satisfait tout en observant avec une pointe de fascination le professionnel faire son travail. Ce doit être chouette de bosser dans une fleuristerie. Il fait frais. Les clients sont généralement guillerets, alternant entre les amoureux transits et les mamies désireuses de décorer la table de leur déjeuner du dimanche. Un chouette métier, sans doute. Tout absorbé à mes contemplations, je ne remarque même pas la présence soudaine d’un autre client dans mon dos.

« Vraiment ? » Bien que surpris, je tente de ne rien en laisser paraître et esquisse un plus large sourire tout en me retournant vers David. Que fait-il ici ? Mes yeux vont de son visage à celui qu’il tient tout contre son torse, doux bébé endormi, puis revient au sien. Quelle coïncidence pour que nous ayons tout les deux -trois ?- eu envie d’acheter des fleurs au même moment ? La question, je me la pose évidemment, mais ce qui m’interpelle le plus est surtout la façon dont il mentionne immédiatement sa mère comme s’il savait parfaitement ce qui me lie à Ellen. Le sait-il réellement ? Une question finalement bien plus importante, bien plus brûlante, que celle des fleurs. « Attention, la couleur importe quand on choisit des roses. Elles n’ont pas toutes la même signification, il paraît. » Le sourire se fait plus malicieux et je demeure un instant là, à le regarder sans rien ajouter. Débouler en me parlant d’Ellen, mentionner un bouquet de roses… Quelle réaction espère-t-il ? Me voir froncer les sourcils et réfléchir, m’inquiéter ? Je suis amusé, avant tout. Très sincèrement amusé de son culot, un peu curieux aussi de voir jusqu’où il oserait tester sur moi ce qui relève sans doute du simple soupçon pour lui. La surprise revient cependant assez vite, et cette fois je ne tente pas de la cacher. « Un thé ? » Le sourire s’efface une seconde, le temps d’envisager la proposition qui me semble tout à fait étrange. D’une part, elle n’est pas formulée sur un ton particulièrement engageant. D’autre part, il n’est pas habituel que David et moi passions du temps en tête à tête. Si moi je le connais, je doute que la réciproque soit vraie.

- Est-ce qu’on ajoute une carte, aux fleurs ?
La voix du fleuriste me sort de mon hésitation, y apporte finalement une réponse bien malgré elle.
- Volontiers. Notez « Chère Ted, toutes mes félicitations pour ce superbe enfant et tous mes vœux de bonheur. » Je la signerai.

Petit hochement de tête, encore un sourire et je sors déjà mon portefeuille tout en me tournant vers David. « Avec plaisir, pour le thé. » Ce n’était pas tout à fait la façon dont j’avais prévu de passer les deux heures à venir, mais après tout, pourquoi pas ?

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MessageSujet: Re: Two ghosts (Søren) Two ghosts (Søren) EmptyDim 5 Nov - 4:24

Ce sourire. De quoi donner froid dans le dos, pas vrai ? Sauf qu’il n’y avait rien, rien en apparences qui puisse servir pour appuyer le sentiment, rien, si ce n’était une mauvaise intuition. L’avocat maniait le small talk avec une perfection exaspérante et je me retenais de lever les yeux au plafond au moment de l’entendre se saisir de ma flèche pour la reprendre à son avantage – en quelque sorte. L’air de rien, surtout. « Il paraît. Vous et moi avons beaucoup de temps à perdre pour retenir ce genre d’nformations. » Du temps à perdre pour les avoir grappillés, surtout, dans les magazines ou les sites internet de psycho pop. D’ordinaire, je passais mon temps à sourire, une mimique dont mon fils semblait avoir hérité. La plus grande partie du temps, August était un bébé à l’humeur facile. Peut-être, aussi, qu’il trouvait seulement un drôle d’air à l’avocat (c’était en tout cas agréable de se l’imaginer). « Boisson chaude préparée par infusion de feuilles de théier séchées… » Rétorquais-je, non pas contrarié, mais brûlant d’une sorte d’impatience difficile à décrire. C’était comme si rien ni personne - surtout personne - ne pouvait le déconcerter, et rien ne s’avérait être une meilleure invitation pour ma gouverne de surenchérir. Sauf qu’il me prenait de court à son tour. « T’entends ça, bonhomme ? Rien de moins que superbe… Merci. » Oh, je ne me serais jamais fait prier pour exprimer tout l’amour que j’éprouvais pour mon fils. En revanche, j’avais un peu plus de mal à croire que Vestergaard éprouvait sincèrement l’irrépressible besoin de nous faire parvenir ses félicitations. Mon regard scotché au bouquet, l’incarnation désormais très, très étrange du pot-aux-roses (sans mauvais jeu de mots) nous guettant, je ne relevais les yeux qu’au moment d’entendre l’autre homme accepter mon offre. Puis, le fleuriste, s’enquérir de ce dont j’avais besoin. « Non, rien, on nous a devancés. » Le geste, si altruiste qu’il l’était, ne pouvait qu’évoquer des intentions cachées, comme s’il m’en fallait plus pour lui en prêter de sournoises. « Sauf si vous voulez que j’en fasse préparer à la personne à qui vous destiniez originalement celles-là ? » À mon tour de sourire, poliment, un peu trop. Et le fleuriste, le pauvre probablement confus de ce qui se tramait sous son nez, s’assurait de terminer la préparation de la carte demandée, puis d’accepter le paiement de son client. Pressé, peut-être bien tout compte fait, de nous voir repartir avec nos histoires.
Heureusement, le Drop of Milk ne se trouvait qu’à quelques pas de la boutique. Les quelques minutes de marche pour s’y rendre s’étaient déroulées dans un silence meublé de ces quelques mots adressés, par moi, au bambin gazouillant. Les tables, presque toutes libres à l’exception de celle où se tenait une vieille dame et son cake salé, sa tasse en porcelaine et un magazine. Elle s’y instruisait de la signification de la couleur des fleurs, avec un peu de chance ! La vue du bébé souriant attirait néanmoins son attention et toute la scène accaparait la mienne, alors que j’éprouvais une sorte de fierté à voir August se montrer si sociable du haut de ses quelques mois. La serveuse, elle aussi tout sourire, approchait déjà pour prendre nos commandes. Je jugeais bon de préciser d’avance : « C’est moi qui invite. Après les fleurs… » Pas question de lui donner l’impression qu’on lui en devait une, ou quoi que ce soit d’autre. Je prenais le temps de l’observer quelques secondes pour la première fois depuis plusieurs minutes : ses mimiques, sa façon de s’adresser à la serveuse avec cet air naturellement enjôleur pour quelque chose d’aussi simple que le choix d’une boisson chaude. « Menthe poivrée, pour moi. Merci. » J’avais sorti de nos affaires un de ces jouets de dentition pour enfants sous forme de lama, que le petit s’empressait de mettre dans sa bouche. « Vous avez des enfants ? » Que je lui demandais, cette fois en ne détournant pas le regard. « Pour penser comme ça à féliciter les autres des leurs, qui sait. » Voilà qui était une manière comme une autre de pointer que tant de sollicitude n’avait rien de naturel à mes yeux, mais le ton n’était plus aussi réfractaire que précédemment. Après tout, si je souhaitais des réponses, il valait mieux commencer tout de suite à lui donner envie de les donner.

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MessageSujet: Re: Two ghosts (Søren) Two ghosts (Søren) EmptyVen 10 Nov - 23:34

David & Søren

Two ghosts

KoalaVolant

L’approche de David est surprenante, mais pas nécessairement subtile, ou en tout cas pas assez pour susciter une plus grande réaction qu’un simple d’amusement attendri – un peu comme voir un enfant contrarié tenter de donner de petits coups de pieds inoffensifs à un adulte qui les maîtrise sans peine. David est-il un enfant contrarié ? Je l’ignore, il ne me semble en outre n’avoir rien fait pour mériter ses coups de pieds inoffensifs. Rien dont il puisse distinctement avoir connaissance en tout cas, et ce que l’on ne sait pas ne peut après tout pas nous faire de mal. « Ce que signifie la couleur d’une rose, quelle est la seule bonne manière de couper un camembert au lait cru, comment choisir une nouvelle paire de chaussures en cuir… Qui sait quelle connaissance parfaitement inutile pourrait nous sauver en situation d’urgence ? C’est du vécu pour le camembert au lait cru, d’ailleurs. » Loin d’être froissé par le sous-entendu, j’affiche au contraire mon éternel sourire amusé tout en observant David. Bavardage facile qui me vient tout aussi naturellement qu’à l’habitude tandis que j’attends avec tranquillité de constater jusqu’à quel point il osera pousser son culot. Néanmoins, sa proposition ne manque pas d’ébranler cette tranquillité et même si sa précision sur la nature du thé m’arrache un bref sourire, ce dernier se fait tout à coup moins assuré. Pourquoi Diable David aurait-il envie de m’inviter à boire un thé ? L’intervention du fleuriste me laisse au moins la possibilité d’y réfléchir et finalement de retomber sur mes pattes - comme toujours, d’une façon ou d’une autre : on n’apprend pas au vieux singe à faire la grimace.

« J’imagine que vous avez bien d’autres choses plus urgentes à faire. » Taquin, David. Un trait que j’apprécie particulièrement, sans doute parce que nous le partageons. Quelques billets offerts contre le superbe bouquet que je récupère avec délicatesse, satisfait de mes choix même si je ne les destinais effectivement pas à Ted. Tant pis pour mon autre affaire, donc. J’accepte le thé et me promets silencieusement de décommander mon rendez-vous initial, bien que répugnant généralement à ce genre de procédés. La force des choses, écrirai-je peut-être un peu plus tard. Un drôle de hasard. Nous en discuterons autour d’un délicieux verre de vin. Voilà à quoi je songe tandis que nous sortons de la fleuristerie et qui fera sans doute l’affaire, rapide SMS rédigé d’une main sans trop prêter attention à la direction que je suis aveuglement en observant David du coin de l’œil. C’est envoyé. Lorsque je relève la tête, j’ai la désagréable surprise de nous trouver devant le Drop of Milk et esquisse un sourire d’autant plus large qu’il est cette fois parfaitement feint. Personne ou presque, je constate avec une pointe de satisfaction tout en emboîtant le pas à l’homme qui semble plus familier des lieux que je ne le suis. « Comme vous voudrez. » J’aurais pu lui offrir un thé en plus des fleurs, mais inutile de batailler avec lui sur les moindres détails de notre rendez-vous improbable. Les petits coups de pied inoffensifs ne sont pas très loin, je le sens bien. « Merci. D’ailleurs, la carte. » Je cherche un stylo dans la poche intérieure de ma veste, signe rapidement mon prénom puis referme le petit carton avant de déposer le bouquet sur la table voisine, libre, afin de ne pas envahir la nôtre. Le regard intéressé du petit garçon suit la forme colorée, et le mien se fait plus tendre à cette vision.

« Un thé vert, s’il vous plaît » dis-je lorsque la serveuse, tout à fait charmante, s’inquiète de notre commande. Puis mon regard revient au petit garçon, prend le temps de détailler ses traits avec un ravissement ni dissimulé, ni joué. Le petit lama mâchouillé avec tant de détermination m’arrache un nouveau rire avant que je ne relève les yeux vers le père dont j’ignore toujours les intentions. « Je donne beaucoup d’argent à un foyer pour orphelins au Nicaragua, j’imagine qu’on pourrait dire que je suis comme un père pour cette centaine d’enfants. » L’anecdote n’est pas mensongère, simplement pas entièrement honnête. Elle me permet surtout d’éluder, au moins provisoirement, la question qui ne manque pas de me mettre légèrement mal à l’aise pour différentes raisons. « Il n’y a guère de meilleure raison de féliciter un couple que pour une naissance, en même temps. » Le mariage ? Une escroquerie. L’achat d’une maison ? Pure formalité. Un enfant, en revanche… « N’est-ce pas, Auggie, que les bébés c’est ce qu’il y a de plus chouette ? » Petite caresse tendre sur la joue aussi joufflue qu'humide de bave de l'enfant. Ellen m’a soufflé le prénom de son petit-fils, et tout naturellement je me le suis approprié en un surnom tout aussi empreint d’affection que l’est mon geste. La question de David ne m’est néanmoins pas sortie de la tête, et c’est en adoptant de nouveau une attitude un peu plus sérieuse que je me décide enfin à y répondre. « J’ai grandi avec beaucoup de petits frères et de petites sœurs, d’où ma tendance à facilement m’émerveiller devant les enfants. Mais je ne suis pas père, non. » D’un air tranquille, je m’appuie dans le fond de mon siège tout en observant David. « C’est pour me parler d’enfants que vous m’avez invité à boire un thé ? » Le ton se fait poli bien qu’il ne cache pas grand-chose de la pointe de sarcasme qui se niche au fond de ma gorge. Drôle d’entrée en matière pour faire connaissance, mais au fond peut-être nous connaissons-nous déjà bien assez pour savoir qu’elle est sans doute aussi la plus pertinente.

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MessageSujet: Re: Two ghosts (Søren) Two ghosts (Søren) EmptyDim 10 Déc - 22:07

D’autres choses plus urgentes à faire, peut-être, mais le temps d’aller boire un thé tout de même. Même prise et lancée dans l’univers, l’invitation même acceptée, un doute subsistait dans mon esprit. Certaines choses étaient mieux là où elles restaient enterrées, ne dérangeant la quiétude de personne. Ellen, cette chère Ellen, aurait pu faire comme la plupart des gens et mourir avec ses vilains secrets. Au lieu de quoi, elle m’avait annoncé la chose, la possibilité l’air de rien. Une information impossible à oublier et un coup du hasard plus tard, nous étions à cette minuscule table du Drop of Milk dans une atmosphère des plus étranges. Les formules de politesse qu’il continuait d’employer à mon égard me donnaient envie de grimacer, ce que je ne pouvais m’empêcher complètement de faire au moment de recevoir la fameuse carte signée. « Merci. » Oui, encore. Je me sentais obligé de le dire, de lui être reconnaissant pour une sollicitude qui n’avait rien de naturel ni d’un sens ni de l’autre. « Il se peut que je perde la carte avant de rentrer, n’en soyez pas vexé. » Que j’ajoutais en un murmure, pourtant bien audible, en gardant le regard bien rivé sur lui. Oh, cela n’avait rien à voir avec le fait que je n’appréciais pas qu’un autre homme envoie des fleurs à ma compagne. Cette situation était simplement trop étrange pour s’en satisfaire sans broncher. August paraissait, quant à lui, fasciné. Oh, pauvre coeur innocent, ignorant encore la complexité de tout et rien. Je caressais les cheveux du bambin, alors que son attention se reportait sur mon visage et sa toute petite main, agrippant bien fermement le col de mon pull. J’échangeais sa prise sur le tissu pour un jouet à mâcher, tâchant néanmoins d’en revenir au passage de la serveuse. Nos commandes passées, la conversation se devait plus que jamais d’être meublée, et là où les mots n’avaient jamais posé problème pour moi, je me trouvais néanmoins plus hésitant. Sur la réserve.
La réponse de l’avocat me tirait un rire, plus ou moins heureux. Le genre de rire qui oscillait entre la surprise et l’amusant, non sans une pointe d’agacement. « Je vois, un homme qui donne sans compter. » Il n’y avait rien de mal à cela, bien au contraire. J’avais simplement du mal à lire chez Søren la moindre sincérité. Tout semblait parfaitement calculé, beaucoup, beaucoup trop lisse. D’ailleurs, l’homme se permettait un peu trop de familiarité, de quoi me laisser muet. « Auggie » ne se montrait pas dérangé, fort heureusement. Mon fils était l’un de ces bébés de très belle humeur, qui ne causait pas de grandes misères à ses parents. Une véritable bénédiction, en somme, même si je ne le pensais pas pour les mêmes raisons qu’évoquait l’avocat. « Non, pas vraiment. » Répondais-je enfin. Il avait raison, bien qu’il n’ait rien dit de tel, j’avais déjà suffisamment tourné autour du pot. Sans savoir pourquoi, cette image de la vaste fratrie qu’il venait d’évoquer me restait en mémoire, comme si je pouvais l’imaginer, la projeter. « Il parait que vous avez déjà fricoté avec Ellen. » Je lui refusais autre chose que ce mot, « fricoter ». Comme si ça n’avait pas d’importance. « Ma mère. » Au cas où ce n’était pas clair. « C’est elle qui me l’a dit. Il y a, genre, cinq minutes. Entre deux couches à changer. » La contrariété dans ma voix était bien palpable, après tout, qui avait envie d’entendre une telle chose ? Surtout de cette façon ? « Du grand Ellen. Classique du classique. » Après tout, ne m’avait-elle pas aussi un jour appris l’existence d’un demi-frère issu d’une relation ayant précédé celle qu’elle avait eue avec mon père ? Mon père… Cette figure abstraite. « Le timing de tout ça est… intéressant. On va dire. Je suis curieux de savoir ce que vous en pensez, vous qui vous… émerveillez si facilement devant les enfants. » Ellen s’était-elle ne serait-ce que donner la peine de lui faire la courtoisie d’une telle annonce, à lui aussi ? Au présent ou au passé, à n’importe quel moment avant celui-ci. Ma mâchoire se crispait un peu. J’avais détourné les yeux, occupé à ramasser le jouet qu’August avait laissé tomber sur la table, et à le nettoyer avant de le lui redonner. Au moment de relever les yeux à nouveau vers Søren, il semblait tout de même que ce regard, le mien, avait perdu en hostilité. J’étais simplement largué et c’était, bien évidemment, ce moment que choisissait la serveuse pleine d’entrain pour revenir avec nos tasses bien chaudes. Je la remerciais d’un simple signe de la tête et d’un sourire faux, laissant le soin à mon interlocuteur de se montrer le plus cordial des deux si cela lui tenait à cœur.

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MessageSujet: Re: Two ghosts (Søren) Two ghosts (Søren) EmptyVen 22 Déc - 16:09

David & Søren

Two ghosts

KoalaVolant

Le culot de David m’arrache un rire franc, sincèrement amusé tandis que je range avec précaution mon stylo dans la poche intérieure de ma veste. « J’entends, je ne me vexerai pas. » Il n’est probablement pas tout à fait confortable de rentrer à la maison avec un bouquet signé de la main d’un autre, et même si ce n’est peut-être la raison qui poussera cette carte à se perdre avant d’atteindre Ted, je ne m’en formaliserais pas. Au fond, il m’est bien égal que David accepte cette offrande ou la transmette en mon nom à sa chère et tendre : les fleurs faneront peut-être dans la benne la plus proche du café, et ce sera tant pis. D’autres fleurs, heureusement, se meurent moins aisément et d’autres choses sont de toute façon plus importantes. Comme ce tendre Auggie qui de son innocence pure imbibe l’intégralité de son col de bave collante, m’arrachant un nouveau sourire. Les enfants, ces petites merveilles qui feront donc apparemment l’objet de notre discussion sans que je ne puisse distinctement savoir s’il s’agit d’une bonne ou d’une mauvaise chose. Comme les fleurs d’ici quelques dizaines de minutes, mon sourire se fane légèrement, perd de sa sincérité pour se contenter d’afficher une factice façade de tranquillité. Il n’y a aucune raison pour que David m’interroge au sujet d’une potentielle paternité, ou au contraire il y a toutes les raisons pour qu’il le fasse. Impression désagréable d’être tout à coup la dernière personne au courant d’une nouvelle qu’elle devrait pourtant parfaitement connaître, depuis le temps.

« Il parait que vous avez déjà fricoté avec Ellen. » Un léger haussement de sourcils réagit à la formulation, désagréable elle aussi. Elle me pique presque en réalité, minimisant une histoire pourtant bien plus longue que toute la durée de vie de mon interlocuteur. Une histoire qui aura compté, compte encore, bien davantage que David ne peut sans doute se l’imaginer. « Au cas où un doute subsisterait. » Sarcasme à peine voilé, encore une fois, alors que le sourire faux tente de dissimuler la pointe d’irritation qui me gratte la gorge. J’ai sincèrement aimé peu de femmes dans ma vie, et Ellen les détrône toutes. Parler d’elle n’a donc rien d’aisé, encore moins en ces termes. Des mots qu’elle aurait elle-même employés ? David le prétend mais je penche légèrement la tête sur le côté, l’observant sans ciller tout en haussant encore un sourcil. J’en doute, en réalité. Que la délicieuse Ellen ait révélé cette information sur nous dans un cadre qui ne s’y prêtait pas n’aurait rien de surprenant, qu’elle définisse néanmoins notre relation comme de simples polissonneries de jeunes adultes trop fougueux… Mais peut-être l’a-t-elle fait, après tout. Ellen n’est pas le genre de femme que l’on comprend aisément, y compris après toutes ces années passées à ses côtés et entre ses draps. Pourquoi, en premier lieu, a-t-elle évoqué notre relation auprès de David ? La contrariété du jeune homme titille la mienne tandis que le sentiment d’inconfort se fait de plus en plus présent, presque pressant désormais. Il faudrait gagner du temps, pouvoir réfléchir à une réponse qui satisfasse suffisamment les velléités sans toutefois trop en dire – par souci de discrétion. Malheureusement, Ellen n’a visiblement eu que faire de ces basses considérations.


Un jouet tombe, David se détourne, la serveuse arrive avec nos thés. Bref répit pour composer une réplique satisfaisante qui ne me vient pourtant pas, sans doute parce qu’elle n’existe pas. Il est perdu, me dis-je. Il veut simplement comprendre. Et moi donc. « Que devrais-je en penser ? » Retourner une question à une question, piètre moyen de détourner l’attention qui ne me sortira sans doute pas de ce pétrin mais m’autorise néanmoins de poser correctement ma voix, à défaut de poser correctement mes mots. Les doigts viennent chercher un sachet de sucre, le déchirent avec délicatesse tandis que l’esprit s’active. « J’ai aimé Ellen, mais elle en a choisi un autre et est partie. Vous connaissez déjà cette histoire, n’est-ce pas ? » Le seul détail étant qu’elle était revenue avec un bébé et que comme David l’a souligné, la chronologie de ces évènements ne manque pas d’interpeller. Mais que pourrais-je lui répondre ? « Nous étions jeunes. » Et depuis, le temps a passé et nous avons tous poursuivi nos vies. Le calcul que David a sans doute effectué pendant ces cinq minutes dédiées à changer une couche en compagnie de sa mère, je l’ai reformulé des dizaines et des dizaines de fois pendant les trente deux années écoulées. Or, la réponse que David attend, Ellen ne me l’a jamais donnée non plus. « Comment le sujet est-il venu sur le tapis ? » Une autre question, qui cette fois ne cherche pas à grappiller quelques secondes de réflexion. Pourquoi Ellen a-t-elle songé à moi tout en changeant son petit-fils ? La réponse, peut-être que je la connais depuis le début, comme une évidence que l’on refuse de s’avouer entièrement parce qu’au fond, un doute subsiste en dépit de toutes les preuves. Une seule personne sait, une seule pourrait répondre avec certitude. Malheureusement, ce n’est pas cette personne-là que David a choisi de confronter aujourd’hui.

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MessageSujet: Re: Two ghosts (Søren) Two ghosts (Søren) EmptySam 16 Mar - 3:37

Les limites sont testées un peu trop gentiment, c’est vrai, mais il n’empêche qu’il aurait pu se vexer et qu’il n’en fait rien. Søren Vestergaard, maitre Søren Vestergaard, tolérait mes piques sans broncher, à tel point que je me demandais ce qu’il y avait pour lui dans tout ça. Un semblant de normalité au salon de thé, ça aurait pu tenir la route s’il ne s’était pas agi de parfaits inconnus qui n’avaient a priori rien à se dire de plus que merci, bonsoir. C’était comme cette contrariété qui ne me lâchait plus; imprévisible. Si bien que je décidais de mettre les pieds dans les plats une bonne fois pour toute en oubliant les détours qui auraient pu nous perdre encore longtemps à ce rythme. Le seul point en commun entre nous était Ellen, toujours Ellen, grande incomprise responsable de tous les revirements de mon existence. L’agacement, donc, en trouvait un autre et c’était ce qu’il y avait de vraiment surprenant. Søren avait toléré toutes mes provocations, jusqu’ici, et il se butait néanmoins sur celle-là, qui n’en était pas volontairement une. Je pinçais les lèvres une seconde à mon tour, avant de lui fournir davantage d’explications sur le contexte entourant cette révélation. L’atmosphère, elle, avait complètement changé et mon interlocuteur était devenu avare de mots tandis que je tâchais de combler le silence en lui renvoyant la balle plus clairement. Qu’en pensait-il, de tout cela ? J’ignorais si je cherchais son approbation, quant à cette vilaine farce dans laquelle nous étions tous les deux appelés à jouer un rôle de premier plan, ou si j’espérais l’entendre rejeter la supposition d’un revers de la main. L’un et l’autre et ni l’un ni l’autre, décidément. Le temps s’étirait un peu plus, alors que l’envie de renoncer à ce tête-à-tête me traversait l’esprit au moment même où August réclamait son jouet avec plus d’insistance.
L’histoire qu’avait retenue l’avocat m’était familière, oui. Je ne pouvais retenir le geste, celui du regard qui se relevait à vitesse grand V, malgré moi. Ainsi donc, il avait aimer Ellen. Des mots que l’on ne surprenait jamais dans la bouche de ma mère, sauf peut-être lorsqu’elle parlait de son petit-fils désormais. Des mots que je ne me rappelais pas l’avoir entendue prononcer lorsqu’il était question de mon père… L’autre, celui qu’on m’avait présenté dans le narratif qui avait tenu la route jusqu’ici. Des mots qu’elle n’avait pas bien souvent prononcés à mon égard, non plus, en tout cas sûrement pas de façon directe. « Qu’est-ce que cela change vraiment ? » M’entendais-je opposer. Jeunes, peut-être, oui. Il ne serait pas faux de dire que j’étais jeune, moi aussi, en ce moment même, que Teddy l’était lorsqu’elle avait eu sa fille. Søren avait des questions, lui aussi, et malgré l’empressement à en poser d’autres qui me rongeait déjà, je faisais l’effort d’offrir réponse à celle qu’il venait de formuler tout haut. « J’ai mentionné mon père. » Et il semblait bien que l’histoire se passait de détails, n’est-ce pas ? « J’ai suggéré que, peut-être, ça lui ferait plaisir d’avoir des nouvelles, même s’il n’en a jamais demandé. » La Tamise, depuis cet immeuble de la City de Londres... Le souvenir ne s’était jamais vraiment estompé. « C’est là qu’elle a parlé de toi… Elle a dit qu’elle n’avait jamais su avec certitude, comme si ça ne comptait pas. Ou comme si elle pouvait choisir ce qui l’arrangeait. » Ce n’était pas la première fois qu’Ellen Hawkins arrangeait la vérité. Cette femme semblait parfois évoluer dans un univers parallèle avec ses codes inventés au fur et à mesure… « Tu l’aimais… Vous étiez ensemble ? » Cela ne changeait pas grand-chose à la situation, mais Søren semblait bien capable de me donner plus d’informations pertinentes que ne le ferait jamais ma propre mère. « Il s’est passé quelque chose entre vous pour qu’elle… » J’hésitais une seconde. « Pour qu’elle s’en aille comme ça ? » J’avais longtemps eu toute une panoplie de suppositions à ce sujet et je n’avais pas particulièrement envie d’évoquer celles-ci avec lui. Nous naviguions déjà dans des eaux suffisamment troubles pour ne pas ajouter la Rose lunaire à tout cela. « Je me pose toutes ces questions pour lui, surtout… » Cela aurait été bien plus simple de ne pas me poser de questions moi-même, de ne jamais m'être posé de questions. Le tout aurait été aussi simple que c'était faux, mais Søren n'avait pas besoin de le savoir. Il y avait lui à présent, Auggie, qui avait apparemment décidé que Søren était quelqu’un dont il fallait rechercher la compagnie, à en croire comment il tendait ses petits bras dans sa direction. « Votre veste. Ou plutôt, le bouton de votre veste le fascine. » À tel point qu’il se plaignait, mon fils, bien déterminé à obtenir ce qu’il voulait à présent bien plus que le jouet que je venais de lui remettre entre les mains.

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MessageSujet: Re: Two ghosts (Søren) Two ghosts (Søren) EmptyDim 31 Mar - 0:07

David & Søren

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David a-t-il connaissance de l’évènement qui déclenche la guerre de Troie ? C’est stupide mais la question me traverse l’esprit tout à coup, alors que je l’observe pincer des lèvres en mimétisme aux miennes, vexées. Homère écrit que c’est pour se disputer l’amour d’Hélène qu’hommes et dieux s’affrontent et s’entretuent ; Se pourrait-il que le vieux sage ait anticipé que des milliers d’années plus tard, la prophétie attachée à ce prénom continue de multiplier les conflits ? Bien sûr, il ne s’agit pas de se disputer l’amour d’Ellen – je serais d’ailleurs bien incapable d’affirmer l’existence d’une telle entité. Se disputer à cause d’Ellen, en revanche… A cause des secrets d’Ellen et de leurs conséquences assises face à moi, la bouche pleine de questions auxquelles je ne suis tout à fait sûr ni d’avoir les réponses, ni d’avoir envie de les donner. « On prend parfois des décisions bien étranges, quand on est jeune. » La maxime que j’invente me laisse moi-même songeur quelques instants. De quelles décisions suis-je en train de parler ? Pas des miennes, cela est sûr : le départ d’Ellen a été en tous points hors de ma portée, contre ma volonté, déchirant. Ne restent donc que ses décisions à elle que David s’entendra sans doute avec moi à qualifier tout du moins d’étranges, voire d’incompréhensibles au regard de certains sujets. « Heureusement, on pardonne avec le temps. » J’esquisse un sourire tranquille comme pour contrebalancer toute la contrariété éprouvée et exprimée depuis que la conversation s’est engagée sur sa mère. Lui pardonnera-t-il, lui, d’être une femme si difficile à comprendre ? En creux de mes propres paroles, peut-être sera-t-il capable de lire un encouragement.

La faculté d’Ellen à remuer des couteaux dans des plaies à peine cicatrisées rend néanmoins le pardon difficile, j’en ai bien conscience. Au-delà de ses secrets, c’est bien sa manie de toujours les révéler aux pires moments et de la plus mauvaise des façons qui me laisse perplexe encore aujourd’hui. Désir de nuire ? Amour du chaos ? Cette facette de sa personnalité demeure à mes yeux impénétrable, désagréable également, il faut bien le reconnaître. Tout part du père, donc. De cet autre homme dont je n’ai jamais rien voulu savoir, dont j’ai malgré tout toujours su : désir de nuire, amour du chaos ? Ellen, dans toute la splendeur de ses ambiguïtés permanentes. L’espace d’un instant, j’éprouve une vague compassion pour mon interlocuteur qui n’est au fond qu’un gamin père d’un autre gamin, cherchant la racine de l’arbre que sa propre mère aura coupé. Se doute-t-il que moi, j’en demande régulièrement, de ses nouvelles ? Quelques indices ci-et-là, pour celui qui voudra bien les voir : que je connaisse sans la moindre hésitation les prénoms de sa femme et de son enfant ne sont, après tout, que des révélateurs de ce lien qui n’existe que parce qu’il n’est pas impossible qu’il n’existe pas. « Je vois. » Et de hocher doucement la tête, esquissant un sourire qui se rapproche d’une excuse davantage que d’un soutien. Que pourrais-je lui répondre ? Qu’Ellen affirme ne jamais avoir su diffère déjà de la seule version que je connaisse de sa bouche. « Il n’est pas impossible qu’elle dise la vérité. Qu’elle n’ait jamais su. » Même si, à l’instant où je prononce ces paroles, je n’y crois déjà plus. Pourquoi faire mine de la défendre, dans ce cas ? L’amour est une chose bien mystérieuse, poussant parfois à détruire jusqu’à des cités grecques entières.

Ensemble. Le mot m’arrache un rire bref, sans qu’il soit aisé de choisir entre y entendre de l’amusement ou simplement de la surprise. « C’est un très grand mot » je lâche tout en secouant la tête, me disant que David ne connaît définitivement que mal sa mère. « J’aurais voulu. » A quel point les choses auraient-elles pu être différentes, si Ellen avait pris le temps et la peine de m’écouter ? Le rire passe bien vite, et finalement je doute qu’il ait été joyeux ne serait-ce qu’un instant. Même le sourire qui persiste à sa suite se drape d’un air lointain tandis que mes yeux plongent dans mon thé, pensine de fortune à la recherche de quelques souvenirs qui remontent désormais à des décennies. Pourquoi est-elle partie, exactement ? Que s'est-il passé entre nous ? Rien, ou tout - au choix. Mon silence s’étire, la seule réponse qui me vient ne vaut pas la peine d’être formulée à voix haute et n’aidera pas David à y voir plus clair. Lorsque mon regard se relève, il se pose aussitôt sur Auggie. « Quelle différence est-ce que cela ferait, pour lui comme pour toi ? » Aucune, sous-entend le ton de ma question. Le plaisir d'en avoir le cœur net, éventuellement, mais ensuite ? Il serait de toute manière bien trop tard pour prétendre rattraper quoi que ce soit, même en supposant que le soupçon que nous partageons ne se résume pas qu'à cela. « Quoi qu'il en soit, j'imagine que même un père qui ne prend guère de nouvelles sera heureux de se savoir grand-père. Tu devrais lui écrire. » Pas que cela me regarde réellement, au fond, ni me fasse particulièrement plaisir. Puisqu'il s'agit néanmoins du point de départ à toute cette confusion, autant y revenir : son père, cet autre homme, la version qu'a choisi Ellen que cela nous plaise ou non. Car quoi qu'en dise David, il s'agit bien de cela : d'un choix entre deux vérités qui se valent peut-être tant l'une que l'autre et sur lequel ni lui ni moi n'avons la moindre prise. La bouille gémissante et remuante en face de moi semble pourtant d’un avis différent, tendant les bras vers ma veste comme une pie tendrait son bec vers quelque chose de brillant. « Veux-tu que je le prenne un instant ? Il serait injuste que je ne satisfasse pas sa curiosité, à lui aussi. » Remarque taquine, qui se veut légère alors que je tends déjà les mains en sa direction. Elle ne l’est pourtant pas tant que cela, au fond – pas davantage que ne l'est le reste de cette conversation.

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MessageSujet: Re: Two ghosts (Søren) Two ghosts (Søren) EmptyDim 28 Avr - 4:45

Perplexe, je ne pouvais que l’être face à cette étrange posture dans laquelle se mettait l’autre homme, sorte de guide spirituel tâchant de propager son expérience or something. À sa défense, il n’avait rien demandé et sûrement pas à se faire passer en interrogatoire aujourd’hui. L’animosité que j’avais à son égard n’était, tout compte fait, pas vraiment dirigée contre sa personne et je le savais très bien. Pas seulement quand on est jeune, avais-je envie de rétorquer, à tel point que ça me brûlait les lèvres. J’y résistais néanmoins, acquiesçant dans une bien étrange résilience qu’on ne me connaissait pas. Peut-être avait-il besoin d’une chance, toute petite, celle de pouvoir s’expliquer, alors que d’autres, en trente ans, avaient toujours refusé de le faire. Il fallait lui donner ça, à Søren… Il ne se cachait pas derrière une langue de bois. « Je sais pas si je suis d’accord. » Cette idée faisait pourtant écho à une discussion que nous avions eu, Teddy et moi. Comment as-tu fait pour lui pardonner ? m’avait-elle demandé à propos de ma mère. « Je dirais qu’on fait avec. » Ce n’était pas demain la veille du dénouement de tous ces inextricables noeuds qu’il y avait dans notre relation mère-fils. L’avocat accueillait d’ailleurs mes explications avec un calme déconcertant – il faisait avec. L’incapacité à mettre le doigt sur les sentiments qui l’animaient vraiment me rendait anxieux, une grande première. « Parfois, ne pas savoir est un choix. » Impossible de nier qu’il y aurait eu bien des moyens de renverser la vapeur à ce niveau. Qu’il y en avait encore. Rien que l’idée qu’Ellen ait pu me transmettre cette si singulière faculté de ne pas avancer, de rester coincé dans un entre-deux éternellement, m’horripilait. Et pourtant.
Des questions, j’en avais. Je n’avais pas eu besoin de les préparer, pas même d’y penser. Est-ce que ça avait été sérieux entre lui et Ellen ? Le principal intéressé semblait en douter, de quoi me faire grimacer. À vrai dire, il n’y avait aucune bonne réponse, rien qui ne m’aurait vraiment satisfait. La question que me renvoyait Søren n’avait pas l’effet de m’apaiser. « Ça, c’est moi qui en décide. » J’étais étrangement conscient de l’audace de mon ton, laquelle était parfaitement inutile d’ailleurs. Je ne faisais pas exprès pour vibrer de cette envie de le repousser; pourtant, j’étais celui qui était aller le chercher pour que nous ayons cette conversation. Son autre supposition me laissait muet, quelques secondes. Il ne valait pas la peine de lui demander s’il avait connu mon « père », puisqu’il était évident qu’il ne connaissait pas le même homme que moi – un fantôme. « Je ne sais même pas où écrire, où appeler. » C’était plus fort que moi, il y avait eu ce tremblement dans la voix, une cassure vieille de plus d’une décennie, elle aussi. « Un jour, on est partis. On est restés quelque temps à Londres, mais je ne le voyais plus déjà. » Cet autre homme avait, lui aussi, été éjecté de nos vies sans que je ne sache exactement pourquoi. Il m’était arrivé de penser que ça avait été son choix, à lui. Puis, de me dire qu’il n’y avait que ma mère pour faire preuve d’une telle indifférence. À présent, j’évitais son regard sans m’en rendre compte. Jusqu’à ce qu’August me force à considérer la proposition de l’homme. « Euh, ok. » Il ne me venait pas à l’esprit une raison valable de refuser, après tout, le bambin semblait le réclamer. Tant bien que mal, je posais délicatement mon fils dans les bras de cet inconnu, incapable de ne pas l’observer plus attentivement au passage. Son visage, la forme de sa mâchoire, ses yeux. Était-ce les miens ? Je me reculais d’un pas en observant la scène, étrangement facile, aucune plainte de la part d’Auggie. « Vous voudriez pas le savoir ? » Même un père qui ne prend pas de nouvelles, c’était ses mots. Alors qu’en était-il d’un probable père qui s’ignorait jusqu’à aujourd’hui. J’avais beau me demander ce que cela changerait, si c’était le cas, et ne pas trouver de réponse satisfaisante, le doute continuait de nourrir un vide qui avait toujours existé. « Entre un père qui ne prend pas de nouvelles parce que ça lui est égal et un autre qui n’en prend pas parce qu’il ne sait pas… » Le choix était facile, non ? Mine de rien. « Vous connaissez quelqu’un qui en a fait partie, vous ? » Le fil de ma pensée reprenait les mêmes indices de toujours, les mêmes questions sans réponse. « La Rose. » Je l’avais dit tout bas, comme chacun des habitants de cette ville avait l’habitude de le faire lorsqu’il était question de le dire tout haut en un lieu public. « C’est tout ce que je sais, ils sont partis à cause de la Rose. Il avait des ennuis avec elle, apparemment. » Une histoire à laquelle je n’avais jamais vraiment cru. Il était trop facile d’accuser celui qui n’était plus là pour se défendre, et surtout, il fallait se demander pourquoi être revenue dans cette même ville quelques dix années plus tard dans ce cas.

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