girls just wanna have fun (robin&june)

Girls just wanna have fun

June se regarde dans le miroir, pas vraiment convaincue. La robe est jolie. Ouais, elle est vraiment jolie. Mais est-ce qu’elle lui allait bien ? La brune avait accouché il y a trois mois. Elle avait à peine perdu le poids qu’elle avait pris pendant la grossesse. Elle n’a donc pas retrouvé le corps qu’elle avait avant… Peut-être qu’elle ne le retrouverait jamais. Elle devait certainement se faire une raison. Elle croise le regard de Liam, adossé au chambranle de la porte de la chambre. « Me regardes pas comme ça. » qu’elle lui lance. Il ne dit rien, mais elle voit bien son petit sourire. Elle sait son avis sur la question. Cette robe lui allait très bien. Et puis, il ne s’agit que d’une soirée entre filles. Elle n’a pas besoin de se mettre sur son trente-et-un. Pourtant, June y met un point d’honneur. Parce que cela fait un petit moment qu’elle n’est pas sortie. Pas depuis qu’elle a appris sa grossesse, et encore moins depuis que sa fille est née. Pas l’envie, pas la motivation. Mais quand elle a reçu le message de Robin, June n’a pas pu décliner. Parce que Robin est une bonne amie, qu’elle a aussi eu un bébé il n’y a pas si longtemps, et que les deux femmes vont pouvoir se plaindre allègrement de leur nouvelle vie de mère. Et ça, ça va lui faire du bien ! Elle peut parler à Liam, bien sûr, mais ce n’est pas pareil. Parce que l’homme semble s’épanouir pleinement dans son rôle de père. June, de son côté, est moins à l’aise.

Elle n’a pas changé de tenue. Elle a gardé la robe. Le regard de Liam a suffi pour la convaincre. La flemme aussi de se changer une nouvelle fois. Pour mettre quoi d’autre, de toute façon ? Un peu de mascara, en évitant de se crever un œil, et une touche de gloss sur les lèvres, histoire d’aller jusqu’au bout. Ouais, elle a même sorti des talons ! Il y a quelque chose d’assez satisfaisant, de se préparer comme ça, après des semaines à n’enfiler que des tenues confortables. Elle ne peut s’empêcher de prendre Lydia dans ses bras, sentir l’odeur du bébé, avant de la caler dans ceux de son père. Elle se sent un peu coupable de sortir et de laisser Liam se débrouiller avec Lydia. Mais il semble qu’il a compris qu’elle a besoin de prendre l’air, de sortir pour penser à autre chose. Un baiser sur les lèvres du brun, et June est partie. Direction le Garnet pour une Ladies Night. La chaleur du bar l’enveloppe quand elle pousse la porte. A l’intérieur, beaucoup de femmes - plus que d’habitude - et quelques hommes. Du regard, elle balaye la salle à la recherche de son amie. Un petit sourire se dessine sur son visage quand elle l’aperçoit et c’est pleine d’entrain qu’elle la rejoint. « Salut ! Maman… » Elle rit en se défaisant de son manteau et en s’installant face à Robin. « Comment va ? »

@Robin Myers & June Austen

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June & Robin

Une soirée dans un bar, Robin en avait bien besoin. Elle ne se rappelait plus la dernière fois qu’elle était sortie au Garnet, elle n’en avait tout simplement plus le temps, mais ce n’était pas l’envie qui lui manquait. Elle se rappelait ces années avant que tout n’arrive, avant la naissance de Leo et même avant, bien avant. Elle se rappelait qu’elle était assurément une autre Robin, bien différente de celle qu’elle était devenue aujourd’hui – et elle n’était pas sûre que cette idée lui plaisait vraiment. Ainsi, quand elle avait entendu parler de cette soirée spéciale au bar de la ville, elle n’avait pas hésité longtemps avant d’envoyer un message à June. Elles s’étaient un peu perdues de vue ces derniers temps, chacune ayant un emploi du temps très chargé, mais Robin avait pensé à elle spontanément, en se disant qu’elle ne pourrait pas refuser. Parce qu’elle aussi était devenue maman récemment, quelques mois après Robin. Et si elle espérait qu’elles ne parleraient pas couches toute la soirée, au moins pourraient-elles se comprendre. Tout ce que Robin souhaitait, c’était oublier. Avec un bon cocktail de préférence. Ainsi, profitant de la présence d’Elijah pour garder le bébé, elle s’était apprêtée avec soin, comme elle ne l’avait pas fait depuis longtemps. Une sorte de renaissance à ses yeux. Un pantalon élégant, un chemisier chic, voilà qui ferait bien l’affaire – rares étaient les moments où Robin enfilait une robe. Comme elle disait, elle avait ses phases, et ce jour-là, elle n’en avait aucune envie. Mais elle avait quand même fait un effort vestimentaire, ce n’était pas rien quand on connaissait Robin.

Au bar, elle réalisa que June n’était pas encore arrivée. Robin détestait être en retard, elle avait besoin que tout soit cadré, clair, autant dans sa tête que dans la vie, si bien qu’elle était arrivée un peu plus tôt. Elle se sentait bien, dans cette ambiance chaleureuse et enfiévrée. Une salle déjà bien remplie, essentiellement composée de femmes puisque c’était le thème de la soirée, mais les hommes n’étaient pas interdits. Elle trouva une petite table coincée entre la fenêtre et une plante aux feuilles imposantes et se glissa sur la chaise, jetant un coup d’œil à la ronde pour observer les lieux. Elle se souvint à quel point elle adorait cet endroit. Toutes ces soirées, car Robin n’était pas la dernière des fêtardes. Ces murs possédaient tant de souvenirs… la voix de June la fit légèrement sursauter, alors qu’elle se perdait dans ses réminiscences. « Hey ! » elle la dévisagea avec un large sourire avant de lui répondre, d’un ton faussement menaçant « Ne m’appelle pas comme ça, sinon je mets les voiles avant même que tu n’aies le temps de t’asseoir » une maman, voilà ce qu’elle était devenue. En quelques mois. Si peu de temps. Elle frissonna en repensant à tout ce que cela impliquait, mais elle n’était pas venue pour ça ; ce soir, elle comptait bien s’amuser, elle l’avait promis.

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( Au commencement, nous sommes des enfants imaginant des fantômes qui nous effraient. Peu à peu, au cours de nos longues vies, nous devenons nous-mêmes ces fantômes, hantant les paysages perdus de notre enfance. )

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Cela fait un moment que June n’a pas mis les pieds au Garnet. Elle qui était une habituée des lieux, pourtant. Ouais, elle venait souvent, boire un verre avec ses collègues de travail, après une livraison, ou encore, faire une soirée avec des amies. Elle connaît le barman, les serveuses et même les habitués. Seulement ce soir, elle a l’impression d’être une étrangère entre ces murs. Déjà, parce que ce n’est pas la même ambiance que d’habitude. Pas celle qu’elle connaît. Le décor est le même, mais l’atmosphère est plus féminine. Et puis, elle ne se souvient même pas de la dernière fois où elle est entrée au Garnet. Peut-elle être toujours considérée comme une cliente fidèle ? Elle avait un peu mis de côté cette partie de sa vie. D’abord, il y avait eu les regards en coin, les murmures sur son passage quand elle avait officialisé son couple avec Liam, ex-mari de sa propre demi-sœur. Et puis, c’en était suivi cette grossesse. Les ragots allaient bon train ! June s’en fichait, mais elle avait préféré les éviter. Elle avait choisi de se blottir dans un cocon auprès de Liam et des personnes qui acceptaient la situation telle qu’elle est.

Malgré la culpabilité de laisser son nouveau-né avec son père, June a bien l’intention de s’amuser ce soir. De décompresser. Et elle ne peut rêver de meilleure acolyte que Robin pour ça ! Son amie qu’elle a un peu perdue de vue, trop prise par ses propres problèmes et par le temps qui passe souvent trop vite. Mais c’est comme si elles ne s’étaient jamais quittées. Elle apprécie ça, avec Robin. Elles pouvaient passer des mois sans se parler, et se retrouver comme si de rien n’était ! « Maman est grincheuse à ce que je vois… » Même pas peur du regard assassin qu’elle va lui lancer. Quoique… « Ok ok j’arrête ! » réplique-t-elle, en levant les mains en signe de reddition, avant même que Robin est esquissé le geste de se lever. « Je vois qu’on s’est toutes les deux mises sur notre 31 ! » Peut-être comme une manière de sortir de ce rôle de mère qui leur colle à la peau désormais. « T’as déjà commandé ? » demande-t-elle, en faisant signe à une serveuse qui passe là. Elle ne perd pas de temps, June. Il ne leur manque plus qu’un verre d’alcool chacune devant elles pour que la soirée commence !

@Robin Myers & June Austen

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June & Robin

L’impression de débarquer dans un territoire à la fois inconnu et étrangement familier. Voilà l’effet que lui provoquait le Garnet, alors qu’elle passait en revue les différentes têtes pour en repérer des familières. Elle avait mûri, Robin, du moins le croyait-elle. Elle avait des responsabilités, maintenant (elle en avait déjà avant, mais c’était différent). Elle attendit la venue de June qui, heureusement, ne tarda pas et devant sa réflexion, elle secoua la tête en protestant « Maman est toujours grincheuse, le manque de sommeil peut transformer un être humain en un monstre aigri et empli de rage » elle finit par sourire, signe qu’elle n’avait pas encore tout à fait achevé la transformation. « Si t’as un secret pour ça, je te laisse me le donner » rajouta-t-elle en soupirant. Elle croyait être rôdée, après tout ! Elle avait fait l’armée, Robin. Elle était habituée aux courtes nuits, aux réveils nocturnes forcés, elle avait l’impression d’avoir tout subi, mais c’était encore autre chose que de vivre avec un bébé. Finalement, c’était au ranch que sa vie était la plus tranquille. « J’ai essayé, en tout cas » du menton, elle désigna ses vêtements beaucoup plus chics qu’en temps normal. Elle en avait ressenti le besoin, dans l'espoir de mettre sa vie sur pause ce soir-là. June de son côté resplendissait, du moins, c'était son impression.

« Non, je t’attendais. Je ne suis pas arrivée depuis très longtemps » quand la serveuse s’arrêta à leur hauteur pour récupérer leurs commandes, Robin opta directement pour un cocktail à base de rhum et attendit que son amie choisisse à son tour. Elles étaient venues pour se changer les idées, se détendre et faire un break, pas pour se prendre la tête d’une quelconque manière. Sitôt la serveuse repartie, elle se retourna vers June avec un sourire qui détendit ses traits fatigués. « Tu as l’air encore en vie » elle se promit de ne pas s’attarder là-dessus, pas question de parler de couches et de biberons toute la soirée, mais elle supposait qu’elles devaient en passer par-là, au moins pour expédier le sujet. Ensuite, place aux choses sérieuses ! « Je n’étais pas venue ici depuis une éternité, mais je suis contente de voir que ça n’a pas vraiment changé » certaines choses et certains lieux demeuraient immuables, gravés dans le temps, à l’image du Garnet, un lieu ancestral. « Enfin… nous, on a changé, évidemment, mais pour le reste... » elle haussa les épaules devant ce constat. Pas trop le choix que de l’admettre, Robin s’évertuait à essayer de rester la même personne qu’avant, mais plus les années passaient, plus elle réalisait combien c’était difficile.

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June sourit. Robin est donc en train de se transformer en monstre aigri et empli de rage. Elle est pas la seule. Elle pense à ce petit quelque chose qui va la faire vriller en une seconde. Elle est à fleur de peau, tout ça parce qu’un petit être vous empêche de dormir. Elle a l’habitude des nuits courtes, pourtant, June. Elle ne dort que d’une oreille quand elle est dans son camion. Même quand elle dort dans un motel. Rien ne vaut sa maison, son lit. Désormais, même chez elle, elle ne dort que d’une oreille. A l’affût de sa fille, de sa respiration, mais aussi de Liam. Va-t-il se lever alors que Lydia hurle à pleins poumons ? Elle ne sait jamais si c’est son tour ou le sien… « Laisse papa aux commandes… » qu’elle lui glisse, avec un sourire malicieux. Elle est sûre, June, ça doit arriver que Liam prenne son tour, se lève à sa place pour prendre soin de leur fille. En même temps, il s’en sort mieux qu’elle… Alors, entendre Robin râler, ça lui fait du bien, à June. Au moins, elle se rend compte qu’elle n’est pas la seule avec une sale humeur. Elles ont quand même fait un effort, les deux mamans, elles se sont mises sur leur 31 ! « T’es superbe ! » June a besoin de compliments, alors elle ne se gêne pas d’en faire un à son amie, imaginant qu’elle est peut-être dans le même état d’esprit. Enfin, ça fait toujours plaisir un compliment !

Robin n’a pas encore commandé, elle l’attendait. Alors, quand la serveuse s’approche, son amie commande un cocktail. Elle décide de prendre la même chose. Elle est plus adepte des pintes de bière, mais surtout pour faire comme les collègues. Ce soir, aucun d’eux n’est présent dans la salle. Elle avait jeté un rapide coup d’œil en arrivant, elle balaye l’endroit une nouvelle fois alors que la serveuse s’éloigne. Son attention se porte de nouveau sur son amie. « Mouais… J’ai l’impression d’être plus proche d’une morte-vivante qu’autre chose… » Elle n’a pas forcément envie de se plaindre, June, mais autant profiter de pouvoir partager ça avec quelqu’un qui sait de quoi elle parle. « T’as l’droit de dire que j’ai une sale gueule. » Malgré le maquillage et la robe. Elle se sent un peu plus fraîche dans cette tenue. En même temps, chez elle, elle a plutôt l’habitude de traîner en pyjama… « Comment ça se passe pour toi ? Avec ton fils ? » Leo a cinq mois de plus que Lydia, se souvient June. Elle a eu l’occasion de le voir, avant qu'elle accouche. Peut-être pourraient-elles organiser une rencontre entre les deux bambins… « Pareil. A croire qu’on a grandi ! » réplique-t-elle, en riant. June est majeure depuis quelques années maintenant, avec des responsabilités. Elle a un travail, un emprunt, une maison… Elle a passé une nouvelle étape en ayant un enfant. Et en laissant Liam s’installer chez elle. Elle a donc l’impression d’être plus… adulte ! « J’imagine que le Garnet sera toujours pareil, même quand on aura quatre-vingt ans ! » Elle a l’impression de l’avoir toujours connu dans le même état. Toujours dans son jus. C’est sûrement ça qui fait le charme de l’endroit. Et qui en fait un lieu incontournable de Redwood Hills. « Tu crois qu’on est si différente que ça ? » Elles ont acquis un nouveau statut, certes, mais elles étaient toujours les mêmes, non ? A vrai dire, June n’a pas vraiment osé réfléchir à ça, pour l’instant…

@Robin Myers & June Austen

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June & Robin

Robin avait la chance de pouvoir compter sur son entourage, elle n’était pas seule pour s’occuper et élever son fils, mais elle n’était pas complètement sereine pour autant. Sans doute parce qu’elle avait toujours eu l’habitude de ne compter que sur elle-même et ce, en toute circonstance – elle avait appris l’indépendance, Robin, et cette indépendance associée à un petit côté maniaque et control-freak, elle préférait en faire beaucoup toute seule, quitte à se tuer à la tâche. Voilà probablement la différence entre June et elle. « J’en prends note » répondit-elle avec un pâle sourire, quand la brune lui fit remarquer de laisser le père prendre les commandes. Pas sûre d’y arriver, mais elle apprenait à lâcher du lest au fur et à mesure. « Merci » le compliment lui va droit au cœur, elle n’a pas souvent le temps ces derniers temps de prendre soin d’elle et, d’ailleurs, ça n’a jamais été trop son truc. Mais un compliment reste un compliment et Robin l’acceptait avec plaisir, s’accrochant à l’idée qu’il était sincère. « ‘paraît que c’est branché d’avoir l’air d’une morte-vivante, ça a des avantages » lesquels ? Robin se le demandait, mais il fallait bien dire quelque chose. « T’as une sale gueule » et puis, avant que June ne puisse s’offusquer, elle rajouta d’un ton espiègle « Non, j’plaisante, évidemment. Je suis la moins bien placée pour commenter l’apparence d’une autre femme » ce que Robin ne se privait pas de faire quand elle était de mauvaise humeur ou simplement pour s’amuser, parce qu’elle pouvait se révéler assez sarcastique quand elle le voulait – mais pas en ce qui concernait ses amies, question de principe.

« J’crois que ça se passe pas trop mal. Lui aussi, il est toujours en vie, et il a l’air de se développer à peu près correctement, alors… évidemment, je ne suis pas le genre de mère qui essaie d’être parfaite, je sais que c’est perdu d’avance. En ce moment, il pleure beaucoup, c’est usant » elle espérait que ça ne soit qu’une passade, qu’il se calmerait en grandissant, parce que Robin avait beaucoup de mal à supporter les pleurs, davantage que la fatigue ou tout autre inconvénient de la maternité. Elle appréciait le calme et le silence, et quand ce dernier se trouvait troublé par son fils braillard, ça lui donnait souvent des envies de meurtre – pas de son fils, naturellement, mais de toute autre personne qui se trouverait à proximité, pour son plus grand malheur. « Ou qu’on vieillit, j’sais pas ce qui est le mieux » dit-elle, songeuse. « Sauf s’il change de propriétaire et que les murs soient repeints dans une couleur criarde, ou alors qu’il se transforme juste en bar du coin sans aucune ambiance, tout juste bon pour accueillir les poivrots locaux » elle manqua de se demander si ce n’était finalement pas déjà le cas ? Mais non, le Garnet était beaucoup, beaucoup plus que ça. C’était une institution, et tant qu’il avait des habitants pour le soutenir, son âme perdurerait. La serveuse revint avec leurs commandes et Robin manqua de se jeter sur son cocktail avant de se souvenir de l’existence de June. Elle leva donc son verre qui s’entrechoqua contre le sien dans un son cristallin. « Non. On n’a pas changé, on est toujours les mêmes. La preuve, on squatte toujours cet endroit » décréta-t-elle d’un ton qui manquait affreusement de conviction. « Et même si on avait changé, je ne suis pas sûre que ce soit si problématique que ça » ce faisant, elle balaya la salle du regard et commenta « Mmh, ça manque affreusement de mecs à regarder » ce qui était assez logique, puisque c’était une soirée spécialement prévue pour les femmes… mais Robin n’était pas à un paradoxe près.

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Robin n’a pas l’air convaincue par le conseil de June, de laisser Monsieur gérer les pleurs de bébé. Elle pouvait avouer, ça lui arrive de temps en temps de laisser Liam gérer. Bien sûr, elle est là s’il a besoin, mais il est bien plus à l’aise avec Lydia. Il est bien plus rapide pour la calmer. Sans doute que leur fille ressent son calme, sa patience, là où June est bien plus crispée, plus tendue. Et plus le bébé pleure, moins elle se sent à son aise. Mais le tableau n’est pas tout noir pour autant. Il y a aussi ces moments suspendus où June s’émerveille de sa petite fille. Seulement, elle est bien plus prompt à souligner ses difficultés… Un petit sourire se dessine sur le visage de June, tandis qu’elle fait un compliment à son amie. Un compliment sincère. Elle a toujours trouvé Robin très jolie, même si elle l’a déjà vu avec une gueule de déterrée après une soirée trop arrosée… « Des avantages ? Va falloir me dire lesquels… J’ai l’impression de rien capter de ce qui se passe autour de moi les trois-quarts du temps ! » Comme si elle était en pilote automatique, à s’acquitter des tâches quotidiennes comme un robot. Dans un coin de sa tête, il y a toujours cette liste de choses à faire. Le linge, le biberon, la vaisselle… Souvent, elle pense à sa mère, June, se demandant comment elle avait fait avec trois gosses ! Elle ne se souvient pas de sa mère avec une “sale gueule”. Elle ne s’offusque même pas, June. Un peu parce qu’elle a poussé Robin à le lui faire remarquer. Beaucoup parce qu’elle pense qu’elle a une sale tête. Enfin, peut-être pas ce soir, quand même ! Mais la plupart du temps… Mais bien souvent, elle en a rien à foutre, June. « Pourquoi ? Parce que c’est toi qui a une sale gueule ? » Un grand sourire se dessine sur ses lèvres. Retour à l’envoyeur !

June demande ensuite à Robin comment ça se passe avec son fils. C’est quand même un sujet central dans leur vie, désormais. Comment va le gosse ? Elle l’a fait rire. Il est toujours en vie. Elle se rend compte que son amie voit les choses plus clairement qu’elle. June a encore cette envie illusoire d’être une mère parfaite, à l’image de la sienne. Mary Austen, son modèle, est une mère parfaite, et June se sent bien loin d’être à la hauteur… Alors forcément, ça lui met le moral dans les chaussettes. Elle tente pourtant de se raisonner, de se dire qu’elle ne peut pas se comparer à sa mère, mais rien n’y fait. Son cerveau continue de la rabaisser. « Et bientôt, il se mettra à marcher, et tu devras ramasser tout ce qui traîne. Et viendra le moment où il se mettra à parler et là… » Elle charrie son amie. Elle a pensé à tout ça, June. A tout ce qui l’attendait dans les années à venir. « C’est que le début… » Heureusement, elle imagine aussi les bons moments à venir ! Les premiers mots, les premiers pas, et tout ce qui s'ensuit. « Je préfère dire que je grandis ! » Elle n’a pas de mal à accepter son âge, mais quand même. « Parle pas de malheur… » Un instant, elle tente d’imaginer l’endroit avec une toute autre ambiance, mais elle n’y arrive pas. Elle a toujours connu le Garnet tel qu’il est là, et elle doute vraiment que ça change un jour. Elle a certainement besoin de se raccrocher à une constante, alors que sa vie vient de changer du tout au tout. Leurs cocktails arrivent et les deux femmes trinquent, à rien en particulier. June but une gorgée. Cela fait bien longtemps qu’elle n’a pas bu une goutte d’alcool… « T’as raison, on est comme le bon vin, on s’améliore avec l’âge ! » June essaye de s’auto-convaincre, autant qu’elle essaie de convaincre Robin. « J’avoue… Tu crois qu’ils se sont regroupés où, ceux qui sont là d’habitude ? » Elle imagine des hommes, perdus, errant sans but dans les rues de la ville, tels des zombies à qui on aurait enlevé leur raison de vivre…

@Robin Myers & June Austen

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June & Robin

« Mmh… en cas d’invasion de zombies, si on a déjà l’apparence des morts-vivants, peut-être qu’ils nous prendront pour deux des leurs et qu’ils nous laisseront tranquilles ? » suggéra Robin avec une moue peu convaincue, tandis qu’elle réfléchissait aux avantages qu’il y avait à leur ressembler. Pour le moment, elle ne voyait que ça. Elle approuva devant la remarque de June et répliqua « Ça, j’en suis sûre ! » elle avait une sale tête, on pouvait bien plaisanter cent ans dessus ou mettre toutes les couches de maquillage du monde, c’était la vérité ; son regard peinait à s’illuminer, elle avait des cernes et les traits tirés. Poussant un long soupir, elle rajouta « Bon sang, je suis sûre que c’est pire que quand j’étais encore à l’armée. Je dors encore moins et je suis davantage crevée… je regretterais presque cette époque » elle avait tourné le dos à sa carrière militaire depuis un sacré paquet d’années et en réalité, elle n’avait plus l’envie d’y remettre les pieds. Plus depuis qu’elle avait réussi à rebondir, retrouver un véritable sens à sa vie. « Chaque chose en son temps ! Je préfère ne pas me projeter sur tout le reste, je vis au jour le jour. Sans parler de l’école… je l’savais déjà, mais le coût moyen pour élever un enfant est effarant » déjà avec un enfant, en faisant quelques calculs, elle réalisait que son porte-monnaie allait en prendre un sacré coup. Elle n’arrivait pas à comprendre comment les familles avec plusieurs charmantes têtes blondes faisaient. C’était inconcevable pour elle.

Elle but une longue gorgée de son verre qui venait d’arriver, savourant la fraîcheur de la boisson tout en regrettant quand même l’absence de beaux spécimens mâles à dévisager. C’était le but de la soirée, mais quand même. « Excellente question. Peut-être qu’ils sont en train de se transformer en zombies, les mêmes que tout à l’heure, et qu’ils attendent le meilleur moment pour déferler sur le bar ? » elle éclata de rire à cette image et jeta un coup d’œil en biais vers la porte principale, comme si elle s’attendait à voir la horde enragée surgir de nulle part. Mais non, si les portes s’ouvrirent, ce fut uniquement pour laisser passer trois femmes beaucoup plus jeunes qui riaient à gorge déployée. Robin les dévisagea quelques secondes, se demandant si elle avait l’air aussi imbécile quand elle avait leur âge, puis elle reporta son attention sur June. « J’imagine qu’ils ont trouvé un autre bar dans lequel planter leurs racines, ou alors, ils ont réalisé combien le monde était riche d’autres activités que juste picoler… ce qui est, reconnaissons-le, la meilleure activité au monde » elle leva à nouveau son verre bien haut pour confirmer ses propos. « Comment ça se passe, à ton boulot ? Tu n’as toujours pas étripé un membre de ta famille ? » Robin avait toujours admiré cette entreprise familiale. Elle, elle n’aurait jamais pu travailler avec un autre Myers, il y aurait eu meurtre bien avant.

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Elle réfléchit à l’argument avancé par Robin qui a l’air peu convaincue. « Mouais… C’est déjà ça ! » Elle hausse les épaules. Qu’ils viennent, les zombies. Pas sûr qu’ils soient rassasiés de son cerveau ! Ses neurones fonctionnent en mode automatique. Comme Robin, elle se sent épuisée, vidée de son énergie qui semble aspirée par sa fille. Et pourtant, elle ne peut s’empêcher de poser des yeux pleins d’amour sur le fruit de ses entrailles. « Presque… » glisse-t-elle avec un petit sourire à son amie. June avait repris le travail depuis peu. D’un côté, c’était agréable de s’extirper du quotidien, mais d’un autre… Elle a du mal à laisser sa fille derrière elle, même si elle est entre de bonnes mains. Celles de son père, Liam, ou de sa grand-mère. Elle a peur de louper des trucs, peur qu’il arrive quelque chose et qu’elle ne soit pas là. Quant à Robin, elle l’imagine mal vouloir retourner dans une zone de guerre plutôt que de rester auprès de son fils. Enfin, bientôt leurs salons respectifs se changeraient en champ de bataille ! Déjà, on pouvait noter que le bébé envahissait petit à petit l’espace… « M’en parle pas… On a encore un peu de temps pour mettre de l’argent de côté. » Et elle n’allait pas évoquer les études supérieures, si Lydia voulait aller à l’université… June compte sur Liam, l’expert comptable pour établir un business plan.

Elle rit, June. « Ce serait le meilleur moyen de vérifier ton hypothèse ! » Elle suit le regard de Robin, vers la porte d’entrée. Pas d’hommes à l’horizon, juste trois femmes profitant de leur jeunesse. Il n’était pas si loin, le temps où June et Robin étaient ces filles-là. Un instant, elle sent une pointe de mélancolie en elle, mais la brune ne regrette en rien sa vie d’aujourd’hui. Elle lève son verre, imitant son amie, avant de boire une gorgée de son verre. Un petit rire s’échappe d’entre ses lèvres. « Non, pas de tripes à l’air à l’heure actuelle. » Elle souffle, June, pensant à sa famille. Comme toujours. « J’ai l’impression qu’on est tous devenus plus ou moins résilients, acceptant tout ce qui nous arrive et l’acceptant plus ou moins. » De nouveau, elle porte son verre à ses lèvres. « Quant au boulot, j’ai repris la routine, même si je fais des voyages moins longs pour ne pas partir trop longtemps de la maison. » Peut-être que quand Lydia sera plus grande, elle pourra envisager de partir plus loin. Elle s’imaginait même emmener sa fille avec elle ! Comme June, quand elle était gosse et qu’elle montait dans les camions. « Et toi ? Comment c’est de ton côté ? Comment ça se passe au ranch ? Et comment va ta sœur ? »

@Robin Myers & June Austen

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