–– Every time that I look in the mirror. All these lines on my face getting clearer. The past is gone. It went by, like dusk to dawn. Isn't that the way. Everybody's got their dues in life to pay. Yeah I know, nobody knows, where it comes and where it goes.
CREDITS : Bambi reyes (avatar) Siren Charms (signature) Alcara (header) Alcara (icônes) Aerosmith - Dream on & Two Of Us - The Beatles (lyrics & quotes)
ALTER-EGO : Le marginal ascète & l'outsider.
ÂGE : 40
QUARTIER : #10 willow street, chez June.
MÉTIER : Titulaire d'un doctorat en sciences de gestion, il exerce en tant qu'expert-comptable au sein de son cabinet. Il est également propriétaire de Catamount's Mechanics, petit atelier de restauration automobile.
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Sujet: Re: Golden Slumbers (Juliam) Sam 8 Juin - 17:21
Appréhension lisible. La perspective ne semble pas la ravir. Il relève pourtant un soupçon de curiosité, affirmée par la question que June vient à lui poser. Intéressante dualité… Elle a envie de savoir, tout en redoutant l’échéance. Liam l'observe avec amusement. June est de loin sa lecture favorite. « Possible… ou des questions à te poser… » souffle-t-il. Sans doute un savant mélange des deux... « Wait and see. » La réponse se veut claire. Liam ne dira rien. Le moment est inopportun, devant l’imminence du départ. Austen devra prendre son mal en patience et lui de même... Malgré tout, Liam reste marqué par son étonnement, soucieux de comprendre. Quand il l’a rencontré, June semblait un roc. Forte personnalité, regard vif, une repartie affûtée qui lui permettait de parer aux coups, tout en ruant dans les brancards. La demoiselle avait pour lui un désintérêt patent qui, somme toute, lui convenait assez. Ils n’avaient pas à s’entendre, juste à partager quelques repas dominicaux. Grande tablée… Exercice difficile pour le gosse unique qu’il était, plus habitué à manger seul qu’entouré des siens. Il revoit l’assiette déposée sur le plan de travail stérile de la cuisine, vieux sol linoléum et mobilier formica, le vrombissement d’un frigo hors d’âge pour toute compagnie. Pas de repas familiaux chez les Hartman, ils auraient convoqué trop de fantômes. Il ne se plaint pas, Liam. Ses grands-parents ont fait de leur mieux. Remettre le couvert en retraite, élever le gamin de leur gamin… Il est reconnaissant. Les aïeux n’étaient pas démonstratifs. Les marques d’attention se cachaient dans les détails. C’est probablement pour cela qu’il est devenu si attentif et observateur. Il était toujours à l’affût. La table des Austen, grande et bruyante, Liam s’y sentait peu à son aise. Conversations animées, débats passionnés, on y parlait sans détour, haussant parfois le ton. Outsider, Liam était désarçonné par tant d’énergie. Il y avait de la vie sous ce toit. Une chaleur qui l’avait séduit. Au sein de cet ensemble, la cadette... June dont le franc-parler a fini par l'attraper. Écoutilles ouvertes, il riait sous cape des remarques qu’elle balançait. D’autant plus amusé, lorsqu’il se retrouvait par hasard dans son collimateur. Liam a commencé à lui prêter attention. Avec le temps, il a compris que ses dehors équanimes taisaient une part de vulnérabilité et, parfois, de fatigue. June est un roc, certes, mais elle cache aussi ses failles. Les quelques plaisanteries partagées en sont la parfaite illustration, trompant son appréhension. Table de trois, pas encore l’envergure des Austen, mais il fait bon y être. Leur table à eux. Leur famille. Il y a du bonheur partout et il veut se resservir. Le regard de June se perd dans le vague, puis ses lèvres se fendent d’un sourire qui devient total. Il oserait presque souffler le mot, s’il n’avait pas peur qu’on lui reprenne... Dans le temps, il se plaisait à peindre du rose sur ses joues. Aujourd’hui, Liam préfère de loin lui arracher des sourires. « Attends… Quoi ? » L’étonnement le gagne à son tour. June file en direction du camion, sans lui laisser le temps de déchiffrer sa remarque. Liam reste droit comme un piquet, l’air ahuri. Il a pourtant l’esprit vif. « Les enfants… » Ses jambes se mettent en marche, accusant un temps de retard. « Ça veut dire que tu en veux d’autres ? » Si le pluriel n’est pas là pour appuyer une généralité. « Ou que tu veux te la jouer baroudeuse ? » Il la regarde. « Parce que je ne serais pas contre. » dit-il, maintenant volontairement l’ambiguïté.
Ne rien lui refuser… Son regard croise le sien, une fraction de seconde. La réciproque est vraie. Pensée parfois effrayante… Liam serait prêt à beaucoup de choses pour elle. Il espère seulement qu’elle n’en abusera jamais. June n’est pas de ceux-là. Nonobstant, il réalise parfois combien il a placé entre ses mains, sans rien en soupçonné. L’amour vous laisse nu et vulnérable au regard de l’autre. Elle seule connaît ses fragilités. Toutefois, elle ignore probablement être la plus grande d’entre toutes. Liam l’écoute avec attention, accueillant son ressenti. Sa réponse conte un peu d’elle. Ils s’apprennent tous les jours... Le déroulé est inachevé. Nul besoin de préciser sa pensée, il reprend la phrase interrompue. Lui reviennent d’antiques souvenirs. Quand, lors de ces repas dominicaux, June disparaissait discrètement pour gagner la terrasse parentale et fumer une cigarette à la dérobée. Le giron familial devenait parfois étouffant pour elle. Omniprésence, tant sur le plan privé que professionnel… Pourtant, elle a toujours été là quand il le fallait. Soutien au père, lors du meeting des municipales. Appui de sa mère durant son cancer du sein et, plus tard, lors du Hidden Child Gate de John… Il se demande parfois si le pilier de cette famille, ce n’est pas June. June qui ne s’est jamais tout à fait détournée des siens, en dépit des revers. D’une rivalité sororale qui crève l’écran, mais cache l’admiration d’une cadette. D’un frère en transit perpétuel. Elle est solide, June, et pourtant fragile. Le besoin de solitude, Liam comprend. Introverti qu’il est. « Ça me rappelle quand tu sortais fumer ta cigarette, lors du repas hebdomadaire des Austen. » observe-t-il, signalant implicitement sa connivence. Liam s'invitait tantôt à ses pauses clopes, squattant le carré de pelouse. Secret commun... Il ne lui parlait pas, se contentait de griller la sienne. Silence confortable… À cette époque déjà, sa présence lui était inexplicablement agréable. Détail qui aurait peut-être dû l'interpeller... « Par extension, je sais que quand tu vas sur la terrasse avec ton thé, il faut te laisser tranquille. » révèle-t-il, pince-sans-rire. S'ensuit un sourire conspirateur. Ils vivent ensemble depuis quelques mois seulement, mais Liam a déjà cerné quelques-uns de ses réflexes. Instinct de survie. Lydia et lui ont investi son cocon personnel, et il craint parfois d’avoir chamboulé son univers. Observation stupide… C’est un fait, tout est renversé. Leurs regards se rencontrent et June en profite pour céder un nouveau trait d’humour. « Tu ne demandes pas au plus objectif. » Il pourrait s’en tenir à cette taquinerie, esquivant le fond de sa pensée. Comme à son habitude… Cependant, Liam lui doit peut-être un peu plus. « Tu l’es… » La gêne brûle. Inconfort certain. Il n'est pas à l'aise avec ses sentiments. « Belle… » Révérence du regard. Les yeux trahissent ce que les lèvres taisent. Liam n’a pas toujours les mots, mais il a les regards. Elle n’est pas belle… Elle est un péril ! La conversation prend un ton plus grave, lorsque survient la question de la séparation maternelle. June se ferme. Le sujet est sensible, il le devine. Liam ne veut pas forcer ses confidences, mais émet tout de même une invitation. Derechef, le moment n’est sans doute pas des plus adéquats. Il la sent vulnérable. La charge de ses émotions semble prendre une consistance physique, presque palpable. La première fois qu’il l’a vue désarmée, c’était après ce lointain bal d’Halloween. Venu lui rendre visite, Liam voulait lui restituer un peu de couleurs. Grand aveugle, il ne savait pas ce qu’il engageait. Il l’a appris par elle, l’amour est un sentiment qui peut tout se permettre. Il n’essaie pas de justifier, par-là, l’écart qui a été le sien. Seulement, le cœur s’affranchit de toutes les règles. To fall in love, que l'on dit. Il est tombé, anatomie d'une chute grammaticale et figurée. En cet instant, il lui semble qu’il tombe un peu plus pour elle. Droite sur son siège, mains serrées sur le volant, regard fixe… June est là, dans toute sa force et sa fragilité. Pour elle, il peut bien se dénuder un peu plus, aveux de cette angoisse paternelle… Ses parents, il ne les a pas connus. Plus exactement, le trentenaire n’en conserve aucun souvenir vivace. Ne reste que les faits, des réponses emportées dans l'abîme, dont il n’a désormais que faire. Toutefois, il est des jours où Liam craint de pouvoir leur ressembler. June tempère ses angoisses. Pourtant... Il n’a pas toujours les réponses. Il lui arrive de se sentir parfaitement démuni face à Lydia, qui n'aime rien tant que d'être portée. Parfois, mêmes ses bras n'y suffisent pas. Figure calme, Liam ne laisse rien paraître, mais vacille par en-dedans. « Je n'en ai pas toujours l'impression. » Percent ses insécurités présentes et futures. « Aujourd'hui, je m'en sors peut-être… Mais plus tard ? » Quand elle serait en âge de voir et comprendre certaines choses. « Je ne suis pas la personne la plus communicative. Si je n’arrivais pas à lui montrer… » Liam s’interrompt. Les mots s’étranglent dans sa gorge. Ils avortent au bord de ses lèvres. Il ne veut pas offrir une autre enfance passée à guetter les signaux. June, elle-même, peine à voir l'intérêt qu'il lui porte. La jeune femme manifeste ses propres difficultés. Ses yeux fixent la route avec insistance. Les mots sont durs, culpabilisants. Liam n'en a rien vu, aspiré par ce rythme exigeant, le bébé dérobant leurs jours et leurs nuits. Il déglutit, cherchant la formule adéquate. « Ce n'est pas ce que je vois » Son regard ne la quitte jamais. « Ne crois pas que c’était inné pour ta mère ou pour qui que ce soit. Elle aussi, elle a eu ses hauts et ses bas. Il y a probablement eu des moments où vous lui sortiez par les yeux. » Seulement, ces aspects là, on n'en parle jamais. « Le fait même que tu te remettes en question me dit tout le contraire. Parce que tu t'en soucies. » Il sait bien que ses paroles ne suffiront probablement pas, pourtant... « Elle aime faire entendre sa voix, mais Lydia est un bébé heureux. » Un bébé souriant, prompt à communiquer. « Tu as le droit d'être humaine. » Fatiguée, dépassée, angoissée... « C'est aussi vrai dans l'autre sens. Sans toi, je n'en mènerai pas large. » Tout cela est encore nouveau pour eux. C'est grâce à elle qu'il reste serein. Peu importe ce qu'il y a sur la table, ce qui compte c'est qui il y a autour.
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Ses sourcils se froncent un peu plus. Des questions à te poser… Liam n’en dira pas plus, remettant à plus tard cette discussion. June ne dit pas son dernier mot pour autant. « Tu attends le huis-clos de la cabine ? Quand je ne pourrais pas m’échapper pour m’interroger ? » Elle dit ça avec amusement. Des craintes, elle en a quelques-unes, June. La plupart sont infondées, mais les faire taire est difficile. Ces petites voix perverses qui la rabaissent. Jusqu’à présent, la brune les balayait d’un revers de la main. Elles pouvaient parler, elle les ignorait, traçant son chemin. Et puis, Liam est arrivé, ébranlant son assurance, renforçant ses doutes. La peur de le perdre l’a fait réfléchir avant de parler, avant d’agir. Pourtant, n’est-il pas tombé amoureux de cette fille rentre dedans ? La maternité l’a adoucit, aussi. Il lui faut se montrer plus patiente avec son bébé. Elle tente aussi de surveiller son langage. Ne pas dire de grossièretés devant Lydia. Elle change, June. Parfois, elle repense à l'époque où elle était célibataire, où elle passait le plus clair de son temps sur la route quand elle n’était pas chez ses parents pour se plaindre de Serena. Elle est bien loin cette fille qui n’hésitait pas à envoyer chier les gens quand ils l’emmerdaient, qui disait ce qu’elle pensait sans trop réfléchir. Elle s’efface d’autant plus devant Liam, devenant cette femme hésitante, presque timide. Pourtant, elle sait qu’elle peut tout lui dire. Il l’a déjà entendue jurer… Mais quand il l’observe de son regard perçant, quand il se montre aussi énigmatique, et surtout, quand il la touche… June sent son cœur battre la chamade, sa bouche devenir sèche. Les mots ont du mal à franchir ses lèvres, coincés dans sa gorge. Il la perturbe, de plus d’une façon. Alors, bien souvent, elle use de l’humour pour reprendre consistance. Quand il ne fait pas naître un large sourire sur son visage. Leur famille. Cela lui convient. Elle aime entendre ça, et ça lui donne des idées. Elle se permet de voir plus loin, plus grand, d’imaginer un avenir. June tente une remarque, tout en se retournant vers son camion. Son rire résonne dans le hangar, contente d’avoir pris le brun au dépourvu. Mais lui aussi sait jouer, et il maintient délibérément l'ambiguïté dans ses propos. Une seconde, elle reste silencieuse, l’observant et surtout, réfléchissant à sa réponse. « J’espère juste que les trois chats s’en accommoderont… » Coup d’œil malicieux, laissant planer l’ambiguïté.
Il la connaît. Bien plus que ce qu’elle s’imagine. Elle s’en rend compte, June. Parce que Liam est observateur. Il semble noter les petits détails, ceux qui font ce qu’elle est. Comme ne pas partager sa pizza. Incapable de couper le cordon avec sa famille, June a tout de même besoin de ces moments à elle. Loin de l’agitation des repas du dimanche, quand elle se planquait pour aller fumer une cigarette. S’éloigner, mais ne jamais partir trop loin, et toujours revenir. Du pays, elle en a vu. Certains endroits lui plaisaient bien, et elle se laissait à s’imaginer vivre une vie ailleurs. Mais toujours, il y avait une raison pour ne pas franchir le pas, car elle sait, au fond, que sa famille lui manquerait trop. Ses parents, et même sa sœur. Mais parfois, c’est trop. Trop de prises de tête, trop de conflits. Besoin de prendre l’air, besoin d’un moment de calme. Dans cette nouvelle vie de famille, c’est pareil. Parfois, elle a besoin de s’extraire. A sa grande surprise, June n’a pas repris la cigarette, mais elle a trouvé une autre excuse pour sortir prendre l’air. Sa maison, son espace à elle, envahit par un escogriffe et sa progéniture. Pour son plus grand bonheur. Ils ont appris à vivre ensemble. Apprennent encore à s’accorder au quotidien. La jeune femme craignait cette cohabitation, au début. Parfois, reste des points de crispation, mais elle prend sur elle, y trouvant bien plus son bonheur qu’elle n’aurait cru. Et même s’il la voit désormais à toutes les heures du jour et de la nuit, Liam réussit encore à la faire rougir. Elle a cherché le compliment, elle l’a eu, mais l’entendre dans la bouche du brun… ça lui fait toujours quelque chose. Si, avant, elle tentait de se cacher, là, elle lui lance un petit regard en coin, dévoilant son petit sourire conquis et ses joues rosies. Dans cette cabine, en tête-à-tête, comme avant quand ils n’étaient que tous les deux. Mais désormais, ils sont trois et Lydia n’est jamais très loin dans leurs préoccupations. Jeunes parents, ils semblent l’un et l’autre désarmés face à ce petit être qui remet tout en question. Autant elle que lui, emplis de doutes sur ce nouveau rôle à jouer. Ils n’ont pas les mêmes bases, mais rien n’y fait. La crainte de mal faire, de se tromper, de ne pas être à la hauteur. Les confidences du brun lui révèlent cette insécurité qu’elle n’a pas décelée, fixée sur les siennes. Liam qui semble gérer en toutes circonstances, mais en-deçà… Elle tente de le rassurer. Elle n’a pas de doute, June. Il est un bon père. Elle le voit, elle le sent. Une conviction qui ne suffit pas. « Tu apprendras. A être plus communicatif. Et puis, tu l’es plus que tu ne le penses… » Elle se souvient de certaines de ses paroles. Quand il veut, il peut être assez… percutant, Liam, mais face à lui, June à la tête dure. Il y a juste à espérer que Lydia ne tienne pas trop de sa mère de ce côté-là. La brune en profite pour parler de ses doutes, à elle. Son impression de ne pas être à la hauteur. Emportés par le quotidien, aucun d’eux n’a pris la peine d’évoquer tout ça. Ils sont tous les deux dans le même bateau, et pourtant, ils ne communiquent pas. Ils ne parlent pas de leurs difficultés, de leurs doutes, pensant à tort que tout va bien pour l’autre. Elle l’écoute. Il se montre compréhensif et ne la blâme aucunement. Ça la rassure, bien sûr, mais est-ce suffisant ? Têtue qu’elle peut être… « On devrait prendre le pli d’en parler. Et pas juste moi ! » qu’elle lui dit, tournant sa tête vers lui. « Tous les deux. Exorciser tous nos doutes, toutes nos questions et… être là l’un pour l’autre, pour Lydia. T’apprendras à communiquer, comme ça ! » Elle sourit, malicieuse. Il a raison Liam, ils doivent se dire les choses. Ça lui fait du bien, à June, de pouvoir se confier. Elle n’a pas vidé entièrement son sac mais déjà, c’est un premier pas. A cet instant, elle aurait aimé se rapprocher de lui, qu’il la prenne dans ses bras et qu’elle le serre contre lui. Elle tend alors sa main vers lui, à défaut de pouvoir faire plus.
(c) mars.
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impossible
I could drown myself in someone like you I could dive so deep I never come out I thought it was impossible But you make it possible
Liam Hartman
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Sujet: Re: Golden Slumbers (Juliam) Mar 2 Juil - 1:48
June n’entend pas lâcher le morceau, aussi têtu qu’il peut l’être à ses heures. L’égaiement va crescendo. La routière formule une hypothèse, sitôt étudiée. Liam penche la tête en arrière, sourcils froncés. « Non. » souffle-t-il. « Bonne tactique, mais j’ai autre chose en tête. » Espace confiné, la cabine ôterait toute échappatoire. Cependant, la conversation prendrait des airs d’interrogatoire. Il la considère avec prudence, méditant ses prochaines paroles. Son entêtement paie. À s’accrocher, June parvient à lui soutirer quelques détails supplétifs. Liam courbe l’échine en sorte de se trouver à hauteur de regard. « Je te veux entre quatre yeux, sans que la route ne me fasse concurrence. » L’escogriffe réserve cette discussion pour plus tard. « Une fois tous ces kilomètres avalés, ce soir. » Le rendez-vous est pris. Son sérieux se traduit dans l’insistance de son regard. La proximité est telle que le parfum de June l’enveloppe de pied et en cap. Liam s’y brûle un peu les ailes. Son souffle se mêle au sien et il serait prompt à négliger date, heure et lieu. Dans son giron, le temps a toujours su se faire oublier. Leurs regards s’enchevêtrent, duel silencieux. « Cela dit, je note que tu me vois comme un persécuteur, prêt à te prendre en traître. » plaisante-t-il dans un souffle. Sa voix est distraite. Le voisinage capiteux de June le désordonne, embrouillamini plénier. Raclement de gorge, Liam regagne ses hauteurs. Dans ses revers, il se demande ce que ses plaisanteries cachent de mystères. Il la connaît du sombre au clair. Le plus souvent, son attitude parle pour elle, mais certaines réponses sont invisibles à l’œil nu. La conversation reste badine. Il s’y joue pourtant bien plus qu’il n’y paraît. Famille. Le sourire s’accentue. Liam brouille les frontières, volontairement équivoque. Le rire de June se répercute sous la voûte du hangar. La jeune femme y va de sa réponse amphibologique. L’escogriffe appuie un regard, sourcil arqué. La tête oscille de bâbord à tribord, doigts pressés contre l’arête de son nez. Un rire contenu vient secouer ses épaules. Reste qu’aucun n’a vraiment répondu. Liam entend tout de même riposter. La réponse est libre de toute interprétation. Il en tirera donc ses propres conclusions. « Dans la mesure où tu n’as pas ressenti le besoin de trancher, j’en déduis que tu es partante pour les deux options. » Ses lèvres se plissent légèrement, sourire effronté.
Une touche de rose colore ses joues. June affiche un sourire charmé. Ce n’est pas un compliment, mais une vérité. Liam devrait le souligner. Il lui semble qu’elle pourrait se méprendre et n’y voir qu’une louange dispensée à seules fins de flatter. La conquise ne sait ce qu’elle infuse en lui, par ce sourire qui l’envahit. Il la regarde encore – après. L’œil décortique les menus changements survenus au fil de l’eau. Maquillage absent, faute de temps. Il remarque les cernes violacés des nuits écourtées, les ridules de la trentaine, le pli soucieux qu’a creusé le bébé. Les rides jugales, celles qui témoignent des sourires d’une existence. Parce que la vie marque les visages, s’il devait laisser sa trace, il voudrait qu’elle repose ici, en forme de sourire. En vieillissant, il est des mots que l’on comprend mieux, qui trouvent toute leur résonance. À l’heure présente, Liam saisit le sens de cette phrase survolée voilà longtemps. Il disait peut-être vrai, l’auteur… L’amour est le mouvement par lequel il la ramène doucement à elle-même.* Celle qu’elle est. Celle qu’elle oublie ou ne discerne pas. Son rôle consiste en cela,, la révéler, lui donner de ses nouvelles. Fatiguée, dépouillée de ses artifices, June est belle. Au-dedans. Au-dehors. L’expression affleure des couches subjacentes de sa mémoire. Voir la vie en rose. Il n’a jamais su d’où l’image tirait son origine, mais sur l’instant, il lui semble que ce rose provient des joues de June. Il vient doucement réchauffer le ciel hivernal. Bien sûr, Lydia s’immisce dans la conversation, comme elle s’est invitée dans leurs vies. Le nourrisson vole la plupart de ses pensées. Sur l’instant, il se demande... Dort-elle ? A-t-elle pris le biberon de 11 heures ? Des questions désormais quotidiennes, réalité parentale… Elles feraient rouler les yeux des trentenaires fièrement célibataires. Il est devenu ceux qu'il chambrait cordialement. Cette vie à trois, Liam l’appréhendait. Il s’est installé à pas feutrés, bagages timidement posés. Quelques effets personnels disséminés, brosses à dents jumelées, vêtements suspendus, puis le bébé est arrivé. Le plus beau jour de sa vie était une nuit, celle où elle s’est présentée. Osmose du premier regard, contact peau à peau, menotte qui sert par automatisme, petite et fragile… Un sentiment à telle enseigne qu’il craint de ne pas être à la hauteur. Absence, vide. L’avenir se moleste de souvenirs qui le jettent à bas. Mais June le relève, par ses certitudes et ses mots tressés. S’il était un romantique, il dirait qu’elle était de toutes ces absences. Celle qui lui manquait.
Communicatif… « Tu veux dire par-là que tu es un peu dure d’oreille ? » qu’il taquine gentiment. Liam a parfois le sentiment que ses mots frôlent ses écoutilles, mais refusent d’y entrer. Il se souvient d’une phrase bleu lagon, échappée des lèvres de June. « J’ai eu peur que… tu te rendes compte que moi, je n’en valais pas la peine. » Est-ce cela ? Le pense-t-elle encore ? Une faille, des doutes, qui se répètent en tant que mère. June lui fait part de ses insécurités et Liam tente de la rassurer. Il le sait, plus que des mots, la conforter demandera temps et écoute. Peut-être qu’elle est là, sa guerre personnelle. De ces combats que l’on garde en soi, par peur du qu’en-dira-t-on. Brèches invisibles qui se creusent au fond des ventres et vous livrent à la complexité des émotions humaines. Liam retrouve la netteté de son regard, June se tournant vers lui. Parler. C’est pour cela qu’il est là, sur cette route, avec elle. 50/50. Il n’y coupera pas. Si elle se confie, alors lui aussi. Souvent, il parvient à esquiver. Il préfère prêter une oreille attentive. Écouter est un dérivatif. Les maux de l’autre prennent pour un temps le pas sur ses propres problèmes, repoussant les pensées parasites. A fortiori, il se croit toujours à même de gérer seul. Liam reste ce gosse pudique et furieusement indépendant. Quand il s’agit de June, il baisse la garde. Elle a se pouvoir sur lui. Cette dernière en sait tant, qu’elle le tient déjà à bout portant. « Merci pour la balle perdue… » qu’il feint de grincer, faussement indigné. Ils se cherchent, se taquinent. Gosses intérieurs qui jouent et se donnent la réplique. June veut livrer bataille, exorciser doutes et questionnements. Une lueur d’amusement brille dans son regard. « Tu m’apprends déjà. » Il revient de loin, Liam. June le change, jour après jour. « Je suis d’accord. » Pour tout cela. Sur cette embarcation commune, ils tiennent la barre à deux. Elle n’a pas à demander. Il est là. Il est toujours là pour ce nous. Le paysage poursuit sa bobine, route rectiligne, asphalte couturé de raccords. June lui tend une main. Il l’aperçoit dans sa périphérie. Sa tête se tourne à demi. Il ne dit mot, se contente d’accrocher sa griffe à la sienne, pressant légèrement sa paume, puis entremêlant leurs doigts. C'est plus qu'une poignée de mains. Elle produit sur l’instant l’émotion d’une étreinte, d’un baiser. Sa prise se resserre. C’est beaucoup et pas assez... Il y a des gens que l'on rencontre et d'autres que l'on reconnaît. June, pour lui, appartient à la seconde catégorie, effraction à sa réalité. Elle l'a emporté sans préméditation. Dans les regards, entre les mots, dans les silences, ils se touchaient sans se frôler. Affranchis, qu'ils ont toujours été, des règles physiques. « Alors... Toi. Tu en as des questions ? » Sa voix, il ne la reconnaît pas tout à fait, légèrement chavirée.
*cf Terre des Hommes, A. de Saint-Exupéry
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Golden slumbers fill your eyes Smiles await you when you rise (@the beatles)
June est têtue, bornée. Elle insiste, tente de glaner des détails supplémentaires de la part de Liam. Elle n’aime pas beaucoup les mystères, les énigmes. June préfère la franchise, la vérité toute nue même si cela doit faire mal. Elle en a pourtant joué, pendant un certain temps. Une énigme à elle toute seule ! Dissimulant ses pensées, ses sentiments. Aujourd’hui encore, la brune fait preuve d’un manque de franchise envers l’homme en face d’elle. C’est peut-être pour ça qu’elle se sent mal, au fond d’elle. A ne pas exprimer ce qui la tracasse, les maux finissent par la ronger de l’intérieur. L’impression aussi de le trahir un peu. Mais la peur de le perdre est bien trop grande. Cette peur de ne pas être à la hauteur qui prend une forme nouvelle. En concurrence avec sa sœur depuis son enfance, désormais, elle doute de ne pas être une aussi bonne mère que la sienne. Bien sûr qu’elle aimerait lui dire tout ça. Elle aimerait pouvoir. Cette surprise, Liam ici, Liam qui souhaite passer un moment avec elle, en tête-à-tête. Peut-être est-ce l’occasion. Encore faut-il qu’elle prenne son courage à deux mains. L’homme, lui, semble bien parti pour lui faire passer un “interrogatoire”. Mais il laisse planer le suspense, l’attente jusqu’au soir venu. Quand ils seront vraiment en tête-à-tête. Excitation et appréhension s’entremêlent. Elle a hâte d’y être, de lever le voile sur ce mystère, tout en craignant ce qu’il veut lui dire, ou lui demander. Sa proximité physique lui ferait presque oublier le sérieux de son regard. Ils plaisantent, se taquinent, se cherchent. Entre deux paroles sérieuses, l’humour comme rempart. Elle laisse entrevoir un sourire coupable. « Pas tout à fait, mais c’est ce que j’aurais pu faire, moi. » Elle semble donc plus mesquine, plus traîtresse que lui. Dans l'ambiguïté de leur échange, reste un mot gravé, sans équivoque. Famille. A eux trois seulement ? Ou à plus ? Dans une maison ? Ou sur les routes ? June laisse les portes ouvertes, prête à envisager toutes les possibilités. Depuis quelques années maintenant, elle décide sa vie seule. Dorénavant, elle veut prendre les décisions avec lui, pour lui, et pour sa fille. « Peut-être bien… » Elle lui rend son sourire effronté. « Et toi ? Tu n’as pas tranché non plus ! »
Dure d’oreille ? Le regard de June quitte un instant la route devant elle pour lancer un regard faussement étonné à Liam. « Je ne vois pas ce que tu veux dire par là… » Elle joue l’innocente, un instant. Mais elle ne dupe personne, encore moins Liam. Il lui avait déjà fait remarquer. Tu n’as toujours pas compris. Les mots, elle les entend, mais elle a dû mal à les intégrer. Ils ont du mal à percer la carapace qu’elle s’est construite au fil des années, derrière laquelle elle a caché ses doutes, ses blessures. Réfugiée derrière, les paroles rassurantes de Liam sont comme un écho. De moins en moins lointain, certes, mais qui n’arrive pas encore tout à fait jusqu’à elle. Peut-être que la solution, la clé, c’est la communication. Qu’elle parle de ce qui la ronge, qu’elle écoute ses doutes, qu’ils se rassurent l’un l’autre. Ils vont devoir faire des efforts. Tous les deux. Le pacte ne se conclut pas tout à fait par une poignée de mains. Sans un regard, elle tend le bras vers lui, en quête d’un contact. Sans surprise, elle sent la main de Liam se glisser dans la sienne, ses doigts s’entremêler aux siens. Leurs paumes se pressent l’une contre l’autre. Ce n’est pas tout à fait une étreinte, mais ça s’en rapproche grandement. Elle sent comme un poids s’envoler, la boule de son estomac s’alléger. Cet échange la rassure déjà, même si elle n’oublie pas qu’ils ont un autre rendez-vous un peu plus tard. Mais pour l’instant, il lui laisse la main. « Tu es prêt pour un interrogatoire musclé ? Sans aucun échappatoire ? » qu’elle lance, amusée, tout en serrant un peu plus sa main. Elle réfléchit un instant, son pouce caressant distraitement le dos de sa main. Elle hésite entre une question légère, ou une plus sérieuse. Leur échange, un peu plus tôt dans le hangar de la Austen Transportation, lui en donne une. « Tu voudrais d’autres enfants ? » Cette fois, pas d’ambiguïté. June attend une réponse franche. Elle est elle-même prête à lui répondre.
La route défile, les kilomètres s’égrènent, les minutes sont passées plus vite que d’habitude. Les arbres et les champs font petit à petit place à des bâtiments. Voilà qu’ils arrivent à leur premier arrêt. En périphérie de Burlington, un premier entrepôt où décharger quelques caisses. Bientôt, le camion s’immobilise, le moteur se tait pour laisser place un calme inhabituel dans l’habitacle. June se détache et se tourne vers Liam, un petit sourire aux lèvres. « Prêt à jouer les manutentionnaires ? »
(c) mars.
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impossible
I could drown myself in someone like you I could dive so deep I never come out I thought it was impossible But you make it possible
Liam Hartman
-- membre qu'on adore --
PERSONNAGE
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–– Every time that I look in the mirror. All these lines on my face getting clearer. The past is gone. It went by, like dusk to dawn. Isn't that the way. Everybody's got their dues in life to pay. Yeah I know, nobody knows, where it comes and where it goes.
CREDITS : Bambi reyes (avatar) Siren Charms (signature) Alcara (header) Alcara (icônes) Aerosmith - Dream on & Two Of Us - The Beatles (lyrics & quotes)
ALTER-EGO : Le marginal ascète & l'outsider.
ÂGE : 40
QUARTIER : #10 willow street, chez June.
MÉTIER : Titulaire d'un doctorat en sciences de gestion, il exerce en tant qu'expert-comptable au sein de son cabinet. Il est également propriétaire de Catamount's Mechanics, petit atelier de restauration automobile.
COEUR : Clair-obscur
INTERVENTIONS RL : Oui
INFOS RP
Sujet: Re: Golden Slumbers (Juliam) Sam 28 Sep - 16:29
« Je sais. » qu’il répond tout de go, dans un souffle. « Et ça ne me fait pas peur. » Sans surprise pour lui. Il l’a suffisamment éprouvée, au fil des années, pour reconnaître la vraisemblance d’un tel mouvement sur le plateau. June serait parfaitement capable de sournoiserie. Dès lors, doit-il se méfier de l’imminence d’un huis clos ? Ne lui a-t-il pas soufflé quelque idée ? Ses lèvres se plissent subtilement. Les secondes s’égratignent dans l’élasticité d’un temps fragile. Liam la dévisage, regard fermé. Rien qui ne puisse trahir la teneur de sa réflexion. Quelque chose vient à le frapper, réalisation brusque, évidence contournée qui sourd à ses pensées. Elle l’éclaire soudain d’un jour étrange, dont il se souviendra longtemps. La nature procède toujours par degré de transition. Il expire, change d’appui, reportant son poids sur sa jambe gauche. Un sourire entendu s’inscrit sur son visage. Le fait est qu’il n’est pas en reste. « Je n’ai pas dit que j’allais la jouer réglo. » S’il guette son moment, Liam, c’est qu’il a son idée bien en tête. Telle qu’il l’a ébauchée, June pourra difficilement s’y dérober. Manœuvrier, lorsqu’il s’agit de parvenir à ses fins. « En amour comme à la guerre, tous les coups sont permis. » Un monde de possibles… Conversation tout en virtualité. Chacun y mêle sa propre ambiguïté. Indémontable, June maintient son cap. Liam devra se contenter du caractère plurivoque de son discours. « C’est vrai. » admet-il. « Qui sait ? »
À d’autres. Il appuie sur elle un regard intensifié. Liam ne s’y trompe pas. Elle pourrait berner n’importe qui, mais certainement pas lui. Son visage se détourne, sourire ancré. La joue trouve appui contre la vitre glacée et l’intuition le poursuit de ses assiduités. Liam sombre dans ses pensées, absent de soi, marin d’une traversée cryptique. Il trouvera par ses propres voies. S’il ne sait pas déjà… Il essaie, Liam, dans la mesure de ses capacités. Sa présence ici pourrait en témoigner. Malgré tout, ce n’est pas encore assez. Il s’engage donc à communiquer. Gageure… Talon d’Achille. De cette enfance dont il a tiré le défaut. Cette enfance dont il guérit a posteriori. Et alors que leurs mains se rejoignent, en ce juste milieu, il se sent moins confiant, plus hésitant. Il sait qu’elle le connaît plus que tout autre, et c’est probablement ce qui l’effraie le plus. Alors, pour devancer ses peurs, il l’invite de lui-même à l’interroger. « Try me. » dit-il. Sursaut d’angoisse que le contact de sa paume vient sitôt apaiser. Paradoxal… Elle est à la fois la cause et la cure. La question ne tarde pas. Sa main s’agite faiblement, surprise certaine. June revient sur un sujet précédemment effleuré. Les enfants… Qu’en pense-t-il, Liam ? « Bien joué, Austen. » Il lui reconnaît le brio du coup. Si chacun a pu esquiver, l’escogriffe se doit désormais de fournir une réponse sincère. L’heure n’est plus au jeu. C’est donc avec sérieux qu’il entreprend d’étancher sa curiosité. « Oui. J’en voudrais d’autres. Je crois… » Il ne cherche pas à s’en cacher, n’éprouve aucune sorte de gêne à l’évoquer. C’est un fait parmi d’autres, qu’il aurait volontiers partagé sans le ton taquin qui rehaussait tantôt leur échange. « Je me dis, par moments, que j’aimerais que Lydia ait un frère ou une sœur avec lequel grandir… Qui serait aussi là, plus tard… » Après eux… Il ne sait exactement comment développer le fond de sa pensée. « Peut-être parce que, moi-même, j’en aurais voulu. Je ne sais pas. » Son front se creuse, sourire amer de sa lèvre moqueuse. Il se rit de lui, de son propre absurde. L’ironie pique, car rejaillit sur lui l’élancement de l’enfant. L’envie éprouvée à l’égard de ces fratries qui passaient parfois sous son regard juvénile. Solitude du rejeton unique qu’il touche encore de près. June a connu autre chose, issue d’une famille fournie, teintée de quelques conflits. Mais… S’il le fallait, éparpillés qu’ils sont, elle pourrait saisir son téléphone. Ils décrocheraient probablement. Lui n’a pas d’appartenance, mais un vide sonore, sans tonalité possible. Si elle n’était pas là, il n’aurait personne. Nulle famille vers laquelle se tourner. Il a toujours été son propre ancrage. « Avec tout ce que Lydia a apporté. J’aime parfois l’idée... » Parce qu’il aime être père, en dépit des incertitudes qui le minent. Il a répondu. Poitrine lourde d’un trop plein qui déborde de souvenirs et de sensations. Il a soudain l’envie de changer d’air. Impossible d’ouvrir la fenêtre, le vent encombrerait la cabine d’un sifflement persistant. qui les plongerait au sein d’une tourmente fictive. Liam s’accroche aux montagnes éminentes qu’il voit venir à travers les vitres. Il inspire et s’habille d’équanimité, en sorte de ne pas interpeller. Doit-il retourner la question ou formuler ses propres interrogations ? Une, entre toutes, le taraude depuis quelque temps. Exorciser ? « Tu veux… » Il suspend sa phrase, avalant l’air sec d’une brève gorgée. Il ne peut poser une question à laquelle il ne saurait lui-même répondre. Une question qui l’effraie d’une telle façon. Alors, Liam se raccroche aux branches, embrasse la facilité… « Tu veux d’autres enfants ? Toi. » poursuivant la thématique abordée.
Se dessine l’une de ces zones périphériques sans grand charme, essentiellement constituée d’entrepôts et de complexes industriels standardisés. C’est impersonnel et désert, ponctué de quelques rares ouvriers sur le retour. Ils arrivent à leur première étape. June manœuvre le monstre et Liam se réajuste sur son siège, jetant un prompt regard dans le rétroviseur. Elle l’impressionne June, par la dextérité et l’assurance de ses gestes. Il la regarde œuvrer, du coin de l’œil. Le camion fait halte, contact coupé. June lui adresse un regard, cependant qu’il déboucle sa ceinture. Prêt ? « J’attends tes ordres. » répond-t-il, sourire lutin. Entrouvrant la portière, l’escogriffe retrouve la terre ferme, accueilli par la brise.
[...]
Le soleil poursuit sa trajectoire, jusqu’à atteindre les dernières limites du jour. L’obscurité tempère bientôt ses ultimes manifestations. Le ciel se pare d’un bleu nocturne, ravivé par l’éclairage citadin. Une ville inconnue de sa personne, mais par laquelle June a sûrement souvent transité. L’enseigne criarde lui pique la rétine, néon d’un obscur Diner. La chaleur de l’habitacle lui manque déjà, piétinant l’asphalte humide d’un parking périurbain. Passage par la réception, les clefs ne sont qu’une formalité. Les muscles se délassent, engourdis par la route. Escaliers avalés, porte déverrouillée, Liam découvre le décor d’une nuit. Motel premier prix, somme toute assez propre… Quand bien même, il ne risquerait pas un passage au luminol. Le confort est relatif. Il s’en satisfera, garçon simple qu’il demeure. Son sac rejoint un porte-valise aux lanières amincies par de trop nombreux fardeaux. Il laisse June vaquer, faisant mine de tester le vieil écran accroché au mur, plus poussiéreux que les sentiers estivaux des montagnes vertes. Le téléviseur ne l’intéresse aucunement, c’est un fait. Liam guette. Il suggère d’appeler Mary avant d’atteindre une heure trop tardive. Lydia, bien sûr, se porte comme un charme. Coup de fil achevé, angoisses parentales apaisées, Liam profite de l’ouverture qui lui est donnée. La proximité requise au partage du téléphone scelle un plan d’attaque. Il se penche à demi, esquisse d’un baiser. Ses lèvres, cependant, ne rejoindront jamais les siennes. Ses mains épousent plutôt le galbe de sa taille, soulevant le poids plume qu’elle est pour lui. June est déposée sur le sommet d’une commode, contre laquelle Liam vient s’appuyer. « Retour de flamme, je t’avais avertie. » qu’il souffle. Pas de bébé, de route ou de quelconque distraction… Son regard se rive au sien, se penchant à juste hauteur. « J’ai des questions pour toi. » Pouce sur l’ovale de son visage, Liam la défie. L’attraction, entre eux, a toujours été bien réelle. Une proximité, une chimie, dont il compte tirer profit. En amour comme à la guerre, tous les coups sont permis…
MADE BY @ICE AND FIRE.
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- - you and I have memories longer than the road that stretches out ahead. two of us wearing raincoats standing solo in the sun. you and me chasing paper getting nowhere on our way back home. we're on our way home. we're going home