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Another brick in the wall - Dheeraj & Nova

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Till Neuschwanstein
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Till Neuschwanstein

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LITTLE TALKS : 877
PSEUDO : Schnappi
AVATAR : Hugh Dancy
CREDITS : Avatar : mrs.chaplin
ALTER-EGO : Billie, Andrea, Søren, Ángel, Beth & Asael
ÂGE : 42
QUARTIER : Lilac Road
MÉTIER : Professeur d'histoire au lycée de Redwood depuis 6 ans, titulaire d'une thèse sur le traitement des homosexuels pendant la Shoah, président de la société historique de Redwood
COEUR : Célibataire
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MessageSujet: Another brick in the wall - Dheeraj & Nova Another brick in the wall - Dheeraj & Nova EmptySam 24 Fév - 17:41

Another brick in the wall
Dheeraj, Till & Nova

Penché au-dessus de son livre de pâtisserie, Till soupire puis tourne une page. Aucune des recettes proposées ne semble correspondre à sa recherche. Étrange, n'est-ce pas, qu'aucune entrée de ce bouquin ne corresponde à gâteau parfait pour soutirer des conseils en matière d’éducation lorsque l’enfant à éduquer est un adolescent de dix-sept ans poli-traumatisé placé chez vous pour une durée indéterminée ? A défaut, reste donc à découvrir ce qui s’en rapprochera le plus. Un tiramisu, peut-être ? Nouveau soupir, nouvelle page tournée. L’organisation de ce café semble bien cavalière à l’enseignant, témoigne surtout de sa quête désespérée pour obtenir une réponse, une piste, n’importe quelle accroche l’aidant un tant soit peu à comprendre ce qui se trame dans l’esprit de Dheeraj. A chaque pas en avant, donnant le sentiment d’enfin commencer à dénouer la situation, il semble à Till que le gamin le force à revenir de nouveau deux pas en arrière, le laissant systématiquement dans l’incompréhension. D’abord la bagarre au lycée, puis la fois où il est rentré ivre d’une soirée passée à l’extérieur, enfin le rendez-vous chaotique chez la psychiatre. Il essaie, Till. Il essaie sincèrement de composer avec les difficultés bien compréhensibles de l’adolescent mais est forcé d’admettre que certaines choses le dépassent, et de loin. Une tarte aux pommes, tiens. Voilà de quoi au moins dire : je n’ai plus aucune idée et appelle à l’aide, venez me chercher.

La tarte au four, le café prêt à couler, la table dressée. Sans grande conviction, Till prend une photo de ses préparations qu’il envoie à Eilin. « J’attends Nova. Si tu veux passer prendre le café avec nous, tu es la bienvenue. » La moindre des choses compte tenu du fait que c’est grâce à son amie qu’il a obtenu le contact de la jeune femme, espérant qu’un regard neuf sur la situation l’aiderait à y voir plus clair à son tour. En la matière, il ne peut pas vraiment se confier à l’assistante sociale qui a accompagné Dheeraj chez lui, sans que le courant ne passe visiblement très bien. Alors avec quelqu’un d’autre, peut-être que… Que quoi, d’ailleurs ? Qu’espère-t-il, ce grand dadais de prof d’histoire qui surveille sa tarte aux pommes d’un regard inquiet ? Lui-même n’en est pas tout à fait sûr. Peut-être aimerait-il simplement entourer Dheeraj d’adultes de confiance, auxquels il pourrait se confier sans craindre que tout soit rapporté à son tuteur ? Le lycée est un terrain miné en cette espèce, et la psy… Bon. Peut-être que la piste de la psychiatre évoluera vers du positif, avec le temps. Au fond, peut-être a-t-il simplement besoin d’avoir quelqu’un à qui parler, lui aussi. Quelqu’un qui comprenne ces situations, qui ait déjà accompagné des familles d’accueil dans ce genre de processus. Quelqu’un qui au-delà de toute la compassion que lui offrent déjà ses amis, aurait éventuellement quelques bons conseils à lui souffler.

J’ai fait une tarte, si tu veux prendre un goûter. Ce texto-là est pour Dheeraj, avec peu d’espoir qu’il le lise ou en tienne compte d’une quelconque façon, mais tout de même. Maman oiseau pense toujours à nourrir ses oisillons, y compris lorsqu’ils sont hors du nid. Finalement, c’est pile au moment où le brun sort enfin sa pâtisserie du four que la sonnerie de l’entrée retentit, annonçant non pas la présence de Dheeraj mais sans doute celle de Nova. Il retire rapidement son tablier, se dépêche d’aller ouvrir. « Nova, bonjour. » Un sourire qui se veut chaleureux, ne l’est sans doute pas tant que cela. La fatigue s’est nichée au creux de ses premières rides de quarantenaire ces derniers temps, accentuées par le plus grand souci qu’il s’est pourtant toujours souhaité : être père. S’en approche-t-il seulement, ne serait-ce même qu’un peu ? « Merci d’avoir accepté mon invitation, je sais que c’est un peu… particulier. » Quel mot choisir pour définir le fait d’inviter une inconnue à prendre le café pour recevoir d’elle quelques conseils au sujet d’un enfant placé qu’elle ne connait pas davantage ? De tous les choix possibles, Till espère que stupide ne sera pas celui qui emportera finalement la course. Quelques instants plus tard, le voici à déposer dans un soupir la tarte encore chaude sur la table basse du salon où il a invité Nova à s’installer, s’asseyant d’un air songeur face à elle. « Je ne sais pas trop par où commencer… » avoue-t-il avec douceur tout en effectuant le service. « Comme je te l’ai dit rapidement à l’auberge, j’accueille depuis quelques semaines un ado et c’est… Compliqué.  Enfin je ne sais pas, j’ai du mal à vraiment établir le dialogue avec lui et j’ai l’impression d’être franchement à côté de la plaque dans tout ce que je fais pour l’aider. Café ? » A défaut d’être un excellent tuteur, Till s’efforce au moins d’accueillir sa pauvre convive avec bienséance.

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Nova Collins
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PSEUDO : Megg'
AVATAR : Emma Mackey
CREDITS : Cheekeyfire (av), ethereal, parasiteicons (icons), ex crack in time (sign) & Izïa (lyrics).
ALTER-EGO : les boys Jamie et Owie.
ÂGE : 30
QUARTIER : Waterfall Avenue, une chambre au Woodhaven Inn qu'elle partage avec Poe (le chat).
MÉTIER : ancienne AS, nom de code pour Assistante Sociale. actuellement en 'pleine remise en question', le code pour nervous breakdown.
COEUR : pur (rigole stp)
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MessageSujet: Re: Another brick in the wall - Dheeraj & Nova Another brick in the wall - Dheeraj & Nova EmptyLun 18 Mar - 22:07




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@Till Neuschwanstein & @Dheeraj Paswan
 

Elle a dit oui, Nova. Elle ne saurait expliquer pourquoi. Elle n’a pas su, sur le moment, prise de cours sûrement ; prise au cœur surtout, le métier vissé à l'âme, dans ses chairs. Une vocation. La désillusion ensuite. Le regret, peut-être éternel, d’avoir failli au devoir ;  une fois, rien qu’une fois. La fois de trop. C’est irréparable, pourtant c’est ça, sa quête, une forme de rédemption. C’est ce qu’elle a vu dans les yeux suppliants de Till, c’est ce qu’elle y a lu, peut-être ce qu’elle a voulu y voir. Une occasion de réparer, racheter sa faute, mais rien ne suffirait. Pour ça, il lui faudrait ressusciter les morts, racheter une vie, c’est impossible.
Est-elle à la hauteur, alors ? Sait-elle encore s'y prendre ? Les adolescents, pas sa spécialité, elle l’a dit à Till. Ce qu’elle ne lui a pas dit, c’est que cet âge compliqué l'effraie un peu. Elle se rappelle comment elle était à quinze ans, elle se rappelle du lycée, de la torture dans l’âme et dans la tête, et le corps étranger, étranger à soi. Elle se rappelle de tout, toutes les difficultés du monde. Les autres. Elle est si loin, cette période, et pourtant tellement proche. Ce sera toujours hier. Il lui a fallu rassembler son courage pour quitter l’auberge, décider de se rendre chez Till d'un pas actif, à honorer le rendez-vous. C’était facile d’être confiante par sms, de se rassurer -l’a-t-il trouvée rassurante ? En chemin, elle se demande ce qu’elle est en train de faire. Tu voulais tout arrêter.
C’est quand la porte s’ouvre au premier coup de sonnette, qu'elle se retrouve devant le même homme qu’à l’auberge, le même souci au bord des yeux et la même chaleur dans le sourire qu’elle prend conscience des espoirs qu'il place en elle. Son estomac se serre alors qu’elle s’efforce de lui retourner son amabilité -il ne verra aucune de ses dents. Ses yeux dérivent sur le décor en arrière plan, aperçoivent une tarte sur le four, ou est-ce l’odeur ? À l'intérieur, ça sent comme dans une vraie maison, une où l’on rentre de l’école pour trouver le goûter posé sur la table de la cuisine. Des parfums que Nova n’a jamais connus, qu’elle reconnaît pourtant. Il la salue. « Bonjour. » Elle se décrispe un peu grâce à la douceur ambiante, celle du professeur, au tutoiement aussi -elle n’aura pas à écorcher son nom de famille. Les salutations n’ont rien de formel et il y a bien une tarte. Elle peut se détendre, mais son cœur se pince à la vue de la pâtisserie, à la pensée du temps passé à la préparer pour elle, pour Dheeraj sans doute. Pour que tout se passe bien. Rares sont les familles qu’elles a visitées qui se donnaient ce mal.
Particulier. « De tomber chez la réplique masculine de Bree Van De Kamp ? » Elle sourit, spontanément cette fois, ose un trait d’humour. Pas de il n’y a pas de quoi pour Nova. Pourvu qu’il ait la référence. Elle sait ce qu’il entend par particulier. Cette situation tout entière, elle ici chez un inconnu rencontré à l’auberge -faute à une tenancière trop bavarde, elle ici à devoir donner des conseils sur comment gérer un adolescent qui a connu les foyers et les familles d'accueil sûrement toutes plus problématiques les unes que les autres. Nova connaît le système, ses limites et ses failles ; il l’a usé jusque la moelle, elle aussi, mais de Dheeraj elle ne sait rien.

Installée au salon, la tarte bientôt sous le nez, elle regarde Till prendre place face à elle. Par où commencer ? La petite voix maligne dans sa tête lui souffle par le début, elle la fait taire. « Parle-moi déjà de toi. » Comment tu te sens ? Pas très bien, soucieux, elle l'a déjà compris. C'est aussi pour ça qu'elle est là Nova, pas seulement pour Dheeraj. Elle tient à connaitre Till. Elle maintient sa posture, écoute ses premiers mots, acquiesce d'un signe de tête en le regardant verser le café. Il ne lui manque que le tablier, l'image mentale s'impose à elle, la fait sourire un peu plus. « C'est normal d'être à côté de la plaque, c'est même à ça qu'on reconnait les parents d'ados. » Qu'il se rassure alors ? Se détende un peu, peut-être. Nova ne juge pas, elle n'est pas mère, ne le sera probablement jamais et encore moins d'un adolescent. Elle aurait pu, dans une autre vie, prendre soin de Levi. Elle ne l'a pas fait. Elle comprend néanmoins que c'est ce à quoi aspire Till : être une figure paternelle. « Qu'est-ce que tu as fait récemment ? » Pour l’aider. Elle aimerait lui dire que ça fait toute la différence. Il veut l'aider, pas juste nourrir et loger. Mais Nova reste prudente, méfiante par nature. Elle y va doucement, rebondissant sur ses paroles pour lui faciliter la tâche et doucement amener la conversation vers Dheeraj. « Est-ce que tu en sais un peu plus sur son passé ? » Depuis la dernière fois. La seule où ils se sont parlés, en fin de compte, devant la porte de sa chambre.


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Till Neuschwanstein
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MessageSujet: Re: Another brick in the wall - Dheeraj & Nova Another brick in the wall - Dheeraj & Nova EmptySam 23 Mar - 9:55

Another brick in the wall
Dheeraj, Till & Nova

Il ne s’en rend pas compte, mais la maison de Till a déjà tout d’un foyer. Elle est habitée par une présence bien plus que par des individus, par ce soin porté à chaque chose ; Cette attention. Du journal du jour oublié sur la table de la cuisine au petit mot rédigé à l’intention de Dheeraj sur le frigo en passant par la tarte dans le four, tout y est. Ces détails qui font de murs sans vie un espace réconfortant, il ne les voit pas. Croit toujours qu’il lui manque quelque chose : le partenaire, le certificat d’adoption, l’ajout de quelques brosses à dent dans le verre du lavabo ou de noms sur la boîte aux lettres. Il ne manque rien, pourtant. Tout est là, entier et franc, tellement sincère dans chacune de ses nuances. « Touché » sourit-il sans difficulté, le masque de fatigue s’estompant pour accueillir dignement son invitée. Sent-elle à quel point cet inconnu compte désespérément sur elle, tout à coup ? C’est peut-être un peu écrasant tant cela saute au visage. « Ne me manque que l’amour des armes à feu, je crois. » Son côté papa-poule/père-au-foyer/parfait-homme-d’intérieur, Till l’assume et en plaisante volontiers. Voire, l’aime réellement. Il n’a jamais rien souhaité plus ardemment que de pouvoir consacrer son temps à des choses aussi simples que préparer des goûters pour le retour de l’école – rêves qui en dépit de leur apparent manque d’ambition se révèlent dans les faits quasi inaccessibles.

Il n’empêche que le goûter du jour est effectivement prêt, par pour un écolier qui s’empresserait de jeter son cartable dans un coin avant d’aller se vautrer dans le canapé, mais bien pour Nova qui s’installe droite et attentive dans ce salon inconnu. Dans d’autres circonstances, Till se serait sans doute abstenu d’une telle invitation, aurait au moins fait en sorte qu’une troisième personne soit présente pour rompre tant la glace que la possible inquiétude de se retrouver seule avec un homme chez lui. Attentif à ce genre de réflexions qu’il comprend parfaitement, espérant néanmoins que son amitié avec Eillin sera un gage suffisant de sa complète inoffensivité. « Moi, ça va… A peu près. » Un froncement de sourcils césure la déclaration alors que le mensonge semble tout à coup occuper un fauteuil entier à côté d’eux. Est-ce qu’il va réellement bien ? Sans doute pas. Devrait-il donc avouer qu’il va mal ? Ce serait une exagération. C’est surtout l’impression d’être perdu qui domine, désagréable. A côté de la plaque, sans aucun doute, mais parent d’ado ? Son regard se relève pour découvrir un sourire auquel il répond spontanément, s’efforçant de faire taire la protestation qui voulait poindre. Pas parent non, seulement l’ombre d’un tuteur rivalisant d'incompétence pour comprendre les réactions de son recueilli. Il faudra faire avec, peut-être qu’une tasse de café aidera à avaler la pilule.

« Ce que j’ai fait… » Une inspiration songeuse alors que l’enseignant se laisse aller dans le fond de son fauteuil, serrant sa propre tasse comme s’il pensait y trouver la réponse à cette évaluation surprise. Pas qu’il n’ait pas révisé, pourtant. Till est l’élève studieux par excellence, cherche donc ses mots pour répondre correctement à l’interrogation. « Rien de trop particulier, en fait. Je l’ai accueilli comme j’accueille tous les enfants qui arrivent chez moi, sans trop me poser de questions. J’aurais probablement dû, dès le départ les choses ont été un peu… Chaotiques. » Le chewing-gum toujours enfoncé dans la serrure de la chambre de l’adolescent pourra en témoigner. Bien que difficile à comprendre, l’attitude de Dheeraj a au moins la vertu d’être assez égale dans son refus de baisser les armes depuis le jour 1. « Et après, ça n’a été qu’un enchaînement de situations conflictuelles. Bagarres au lycée, début de suivi catastrophique chez la psy… Retour complètement bourré de soirée clandestine… » Il hausse les épaules tout en secouant un peu la tête avant de boire une gorgée de son café et de se réavancer pour poser la tasse sur la table. Ça manque de sucre, de lait. Till n’a pas le goût aux choses amères aujourd’hui, ses paroles suffisent déjà à en inonder ses papilles. « A part tenter de discuter, je n’ai pas fait grand-chose. Je ne sais pas quoi faire d’autre, surtout » confie-t-il enfin avec la crainte que Nova interprète l’aveu comme une marque de désintérêt. Affirmer qu’il ne réfléchit à rien d’autre qu’à des manières d’améliorer ses relations avec Dheeraj ces dernières semaines serait pourtant la réalité la plus parfaite. « Non. Il parle parfois de l’Inde mais jamais de son parcours, de sa famille ou de ce qui l’a amené ici. » La tasse noyée dans des exhausteurs de goût retrouve sa place entre des mains anxieuses qui la serrent un peu trop fort. « Il parle aussi de ce qu’il a vécu dans d’autres familles d’accueil… » Le ton est plus bas que précédemment, plus lourd de sous-entendu aussi alors que le brun reporte son regard sur la jeune femme. Elle connaît le système, doit forcément comprendre ce qui se niche dans le silence de ses mots. Des abus et maltraitances, combien en a-t-elle constaté dans sa carrière, Nova ?

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MessageSujet: Re: Another brick in the wall - Dheeraj & Nova Another brick in the wall - Dheeraj & Nova EmptySam 20 Avr - 3:05




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Il ne faut pas longtemps à Nova pour comprendre où elle met les pieds. Un pied suffit pour sentir la chaleur du foyer dans lequel elle pénètre. Une microseconde pour sentir toute la différence que ça fait, avec ce qu’elle n’a jamais eu, elle. Ça laisse des traces. Et toutes ces familles -elle utiliserait le terme avec réserve, réprimerait son dégoût- chez qui elle est entrée et chez qui elle a su, immédiatement, où elle a senti, le malaise palpable jusque dans ses tripes. Il imprégnait les murs, jusqu’au tablier parfois parfaitement repassé de mères tirées à quatre épingles. Peut-être même que Till les jalouserait, ces femmes et leur apparence impeccable, aux pleurs sans larme. Mais ce n’était que ça, des apparences. Une tromperie, mauvaise copie d’un portrait d’une Amérique parfaite au générique d’une vieille sitcom. Le desperate husband material ne lui fait pas cet effet-là, plutôt tout l’inverse. Si sa méfiance naturelle est toujours présente, quelque part dans un coin, entre le cœur et l’estomac, Nova se détend. Voilà qu’elle blague. Touché. Voilà qu’elle sourit. Il a la référence, mais que Nova se rassure, il ne collectionne pas les armes à feu. « C’est plutôt rassurant. » Comme si elle craignait pour sa vie. Ce qu’elle craint, c'est l'espoir qu'il place en elle. Ça aussi, ce sont des choses qui se sentent. Elle l'épellerait le désespoir, sans jugement aucun. Mais le désespoir pousse à faire des folies, des erreurs aussi. En es-tu une, Nova ? Toute cette vie, sa carrière, tout ça, n’est-ce pas qu’une monumentale erreur ? D'elle, Till ignore tout. Des choses qui ne méritent pas une part de tarte maison. Des choses qu’elle se doit de taire.

Droite. Professionnelle -souviens-toi, souviens-toi. Le défi c'est ne pas se sentir trop à son aise dans le canapé confortable, avec le goûter qui embaume la pièce. Comment ôter le malaise chez la personne en face, celle qui accueille, qui sert et qui sourit, celle qui a eu suffisamment de courage pour demander de l’aide à une inconnue, quand elle-même fait tous les efforts du monde pour dissimuler sa gêne ? Le truc de l’assistante sociale, c’était plutôt de l’installer, le malaise, pas de le cacher. déstabiliser, pour voir, derrière les masques, gratter la surface, racler la salissure. À peu près. Sûrement un euphémisme, le professeur est poli. Nova n’insiste pas. Ses lèvres closes la trahissent, elle comprend. La trahison est douce. Elle non plus ne va pas très bien. Elle aussi est un peu perdue. Le professeur est poli, il est également modeste, Nova le remarque. Le terme parent n’est pas choisi au hasard. Certains s’enorgueillissent, d’autre s’inquiètent.

Elle écoute, attend, mains atour de la tasse. Ce qu’il a fait, lui, Till. Parce qu'il a bien fait quelque chose ; les gens qui prennent la peine de laisser des mots sur le frigo font quelque chose. Comme avec les enfants quand ils récitent leur leçon, elle évite de le regarder, c'est moins impressionnant. « Tu en as accueilli beaucoup ? » Spontanément, elle a senti l’étincelle dans ses yeux, et puis : « Désolée, je suis curieuse. » Un peu trop parfois, jamais pour rien. « C’est souvent chaotique, les premières fois. » Le sous-entendu que pourrait avoir sa phrase la fait sourire. Si jamais le café et la tarte n’ont pas détendu l’atmosphère… Évidemment, elle voudrait savoir comment, ce que signifie chaotique pour un homme comme lui -impeccable, mais elle ne force pas le récit, pas maintenant que les mots s’enchaînent, que le fil se délie, bout par bout. « Hm. » Hm, plus fort qu’elle, comme un cri du cœur, et le sourire derrière, sans doute trop tendre pour les situations qu’il énumère. Nova ne voit pas forcément les choses comme ça. « On dirait que t’as eu l’échantillon complet des grands classiques de conneries adolescentes. » Bagarre, beuveries, avec découchage peut-être. « Il sèche les cours ? » Ne manque que ça pour un strike. Elle en mettrait sa main au feu, autrement c'est sûrement la prochaine catastrophe qui l’attend. Ses lèvres se crispent sans le vouloir. Till est démuni. Nova inspire, lâche sa tasse à son tour pour se concentrer sur le positif, ouais, pas une mince affaire, mais elle, elle ne voit que ça. « C’est le mieux à faire, tu sais. » Non, il ne doit pas savoir. « Garder son calme, discuter, chercher à comprendre, c’est difficile et beaucoup n’y arrivent pas, ou n'essaient même pas. » Ne jurant que par l’autorité. Pas Till. He cares. Et ça, ça fait toute la différence. « Je te dirais de persévérer. » Sûrement pas le super conseil miracle auquel il s’attendait, désolée. « Regarde cette psy, il a quand même accepté de la voir, ce n’est pas pour rien. » Encourageant. Elle aimerait qu’il arrive à cette conclusion. Qu’il la croit. « Et cette bagarre, est-ce que vous avez pu en parler ? » Ce n’est pas si loin, le lycée, pour Nova. Bordel ce que ça a pu être compliqué parfois. Bien sûr c’est pire en arrivant en cours d’année. « C’est difficile de faire autre chose que des généralités sans savoir. » Veut-il quand même qu’elle s’y risque ? Une part de tarte l’aidera peut-être à réfléchir. Ça se bouscule dans sa tête, sur ce que Dheeraj a pu vivre, ou subir… Les dernières paroles de son tuteur lui coupent l’appétit. Oui, elle y a pensé. Elle y pense toujours. « Rien de tout ce que tu pourras dire ne me choquera… » C’est son métier. Sa cruauté. Nova ne s’y est jamais faite ; ne pas s’impliquer émotionnellement, foutaises, pourtant elle s’est blindée, comme les autres. Il fallait qu'elle survive. « …Mais je préférerais en parler avec lui. » Les secondes ont été longues, trop peut-être. Peu de chance que ça arrive, ou alors la jeune femme est défaitiste. « S’il t’en as parlé, c’est qu’il est en confiance. Je ne vois pas pourquoi il ne te parlerait pas de sa famille aussi, à un moment donné. Ça prend du temps, pour refaire confiance quand… -ouais, il sait. ...Y’a qu’avec le temps et en voyant que tu es toujours là pour lui, que tu t’en soucies qu’il comprendra que tu es différent et qu’il peut baisser sa garde. » Nova, elle, relève doucement les yeux de la tasse de Till à son visage. « Je n’ai pas de solution miracle ni de manuel préconçu à te fournir, je suis désolée. » Oh elle l’est.



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MessageSujet: Re: Another brick in the wall - Dheeraj & Nova Another brick in the wall - Dheeraj & Nova EmptyJeu 16 Mai - 22:42

Another Brick in the Wall
Tout pour ne pas être à la maison. C'est ce que j'ai toujours fait, depuis que j'ai foutu les pieds dans ce foutu pays. Il y avait quelque chose de vraiment différent, pourtant, chez Till. Ce quelque chose qui devrait être rassurant, mais qui au final ne l'était pas du tout. Oh, ça ne venait pas de lui. Il n'avait pas cet air faussement mielleux ou bizarre qui rendent tous les manipulateurs détestables, et surtout reconnaissables, quand on en a croisé suffisamment pour détecter leurs manières bien cachées derrière les faux-semblants. Non, lui n'était pas comme ça. Ce n'était pas de sa faute. C'était de la mienne.

J'avais peur, oui. Mais pas de lui. Je n'avais plus peur de lui, du moins. Pas que j'ai montré quelconque signe, enfin je crois, allant en ce sens... mais alors pourquoi continuer de fuir la maison, alors ?

Je ne sais pas. L'habitude ? Sans doute. Mais ce serait me mentir à moi-même. Alors la peur, hein ? Oui. Si j'étais honnête avec moi même, oui. Mais la peur de quoi, si ce n'est pas de lui ? L'inconnu, encore et toujours.

"They paint the world full of shadows and then tell their children to stay close to the light. Their light. Their reason, their judgements... because in the darkness there be dragons."

Est-ce que Till serait de cette forme de gens malfaisants que je ne savais pas encore reconnaître, parce que j'avais jusque là eu la chance de ne pas les rencontrer ? Non, je ne le pense certainement pas. Mais qui ce serait, alors, le dragon, dans ce cas ? Moi ? Peut-être. Pourquoi pas. Mais je ne crois pas. Le dragon, c'est l'attachement. C'est aimer... et tout perdre à nouveau. Me retrouver encore gamin, seul et paumé... et renvoyé à l'autre bout du monde. Monde qu'il ne connaît pas. Et si je ne reconnaissais pas mon propre pays si j'y étais renvoyé à nouveau ?

Quoi qu'il en soit, je me vide la tête, ne pense à rien (enfin, ce que j'essaie, en tout cas), claquant le ballon sur le sol du bitume à peine découvert de neige, la musique dans les oreilles, et les yeux fixés vers le panier. Y'a personne. Tant mieux.

Le Bluetooth résonne dans les oreilles, coupant un si bon son au milieu d'un si bon refrain, alors que j'allais mettre un si bon panier. Un peu agacé, je ne m'arrête pas pour autant. Il n'y a qu'une seule personne qui pouvait m'envoyer un message, et c'était Till. Personne d'autre ayant mon numéro ne m'enverrait de message, de toute façon. Alors je continue à jouer, jusqu'à ce que le froid vienne me paralyser malgré mes mouvements, le vent entraver ceux de mon ballon, et la batterie des écouteurs râler dans mes oreilles pour me dire qu'elle est faible. Je finis donc par me résigner, renfiler ma veste, attraper mon sac et rentrer à la maison.

À la maison. J'aimerais bien pouvoir sincèrement le dire, le ressentir... Mais la maison, ça fait bien longtemps que je ne sais plus ce que c'est. Les odeurs de cuisine, la vieille radio qui grésille et mon père qui chantonne, m'accueillant d'un sourire alors que je me sers avant d'aller m'affaler dans le canapé... des fois, je me dis que c'était pas moi. C'était un vieux rêve, que j'ai fait une nuit, il y a longtemps...

La chaleur me prend au corps alors que je passe le pas de la porte. Je balance un "I'm home!" en même temps que mes baskets, qui finissent leur course en roulant mollement et en vrac contre les chaussures bien rangées et alignées de Till. De la même manière, mon sac finit au pied de l'escalier dans un bruit étouffé, et ma veste prête à dégouliner telle une goutte d'eau oubliée au bord de la carafe alors que je viens à peine de la pendre à la patère.

C'est là que je remarque que, premièrement, même si ça manque d'épices, ça sent quand même la cuisine, et deuxièmement, Till a de la visite. Mais qu'importe la visite, tant qu'il y a de la tarte aux pommes ! Je m'approche donc en faisant un signe de la main avec un vague "Hey!" en guise de salutation avant de m'emparer nonchalamment d'une part que j'engouffre rapidement. La bouche encore pleine, je ne manque pour autant pas de complimenter le pâtissier.

- Hmm, trop bonne Chacha!

Chacha. C'est sorti tout seul, et je me sens coupable. Pourquoi je me sentirais coupable ? Ça veut juste dire "tonton", c'est même assez cool. Chez moi, on appelle tous les mecs plus âgés "uncle", et j'avoue que je n'avais pas très envie d'affubler Till de ce nom. Je me sens un peu plus proche de lui qu'un random uncle. Mais jusque là, je ne me voyais franchement pas non plus l'appeler Chacha...

"But it isn’t true. We can prove that it isn’t true. In the dark, there is discovery, there is possibility, there is freedom in the dark when someone has illuminated it. And who has been so close as we are right now?"


Flint Speech - Black Sails - S4 E10
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Till Neuschwanstein
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MÉTIER : Professeur d'histoire au lycée de Redwood depuis 6 ans, titulaire d'une thèse sur le traitement des homosexuels pendant la Shoah, président de la société historique de Redwood
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MessageSujet: Re: Another brick in the wall - Dheeraj & Nova Another brick in the wall - Dheeraj & Nova EmptyHier à 1:29

Another brick in the wall
Dheeraj, Till & Nova

Très difficile d’être à ce point dans le flou lorsqu’on est habitué à être celui qui sait ; Le professeur aux milles réponses, l’historien aux mille ressources. Till fait partie de ces gens rarement confrontés à leurs impossibilités, au contraire doués de toutes les capacités pour se sortir des situations inconfortables. Diplomatie, patience, culture. Des tonnes de qualités comme autant de clés utilisées en vain pour ouvrir une porte sans serrure ni poignée. Il aimerait tant trouver l’entrée, pourtant. Lever le voile, se faufiler dans l’entrebâillement, être la petite souris capable de voir des chemins que personne d’autre ne voit. Raté. A défaut, ne lui reste plus qu’à appeler à l’aide du mieux qu’il le peut, ne sachant tout à fait dans quelle direction aller mais s’efforçant de ne négliger aucun début de piste. Nova a-t-elle conscience qu’elle compte parmi ces pistes aux yeux de l’enseignant qui l’accueille avec une tarte et du café comme pour l’amadouer, la convaincre de lui livrer tous ses secrets ? Elle est là, droite et souriante sur son canapé, visiblement prête à aider et Till ne peut s’empêcher de croire que cette fois, c’est la bonne : qui de mieux placé qu’une assistante sociale pour lui expliquer comment accueillir un jeune désœuvré, après tout ? Les doigts serrés autour de sa tasse, il réfléchit tout en laissant son regard se perdre dans le vide d’une bibliothèque. « Ne sois pas désolée, il faut juste que je compte… » Le regard revient à elle, les lèvres s’étendent en l’ombre d’un sourire crispé. Première fois ? Légère moue. Si seulement il avait au moins cette excuse-là. « Dheeraj est le cinquième enfant que j’accueille, c’est… Bon. Ce n’est que le deuxième adolescent, ceci dit. » Un effort pour se trouver une excuse ? Pas impossible. Courageusement, il déroule malgré tout le reste du récit, tâchant de reprendre les éléments dans l’ordre.

L’échantillon complet. La formulation lui arrache un sourire en même temps qu’un léger signe de tête, acquiescement discret de celui qui a effectivement l’habitude de se retrouver confronté à ces conneries, mais encore jamais sous son propre toit. « Un peu, pas tant que ça. Ce n’est pas si facile j’imagine, vu que je travaille au lycée. » Léger haussement d’épaules, sourire presque un peu navré. C’est terrible d’être à ce point intrusif sans le vouloir, mais malheureusement les choix de lycée dans le coin demeurent assez limités. A moins d’envoyer Dheeraj à Burlington, ce qui n’aurait sans doute qu’été un élément supplémentaire de complications multiples. « Il n’est pas dans mes classes, ceci dit » qu’il ajoute rapidement avec un geste de la main, comme pour dire promis, ce n’est pas fait exprès. Pas exactement le genre à essayer d’asseoir un contrôle permanent et rigoureux, bien davantage qu’avec des sanctions et une surveillance de tous les instants, c’est bien par cent discussions que Till tente de poser un cadre. Soulagé, même s’il se sent impuissant, qu’une experte lui confirme avoir opté pour la meilleure méthode. « Hm. » Il hoche doucement de la tête, buvant ses paroles. Tapote-moi encore un peu l’épaule, s’il te plaît, Nova. Une inspiration, un autre hochement de tête. « Persévérer, d’accord. » Le mot s’installe dans son esprit, dépose ses valises dans un coin et met les pieds sur la table. Mince. Il faudra bien avouer que Till espérait un peu plus que cela malgré tout. « Oui, c’est vrai. Tu as raison. » Tout point positif est bon à souligner, n’est-ce pas ? Oui, bien sûr. Évidemment. Il le sait bien, le prof : ne commence-t-il pas toujours par pointer les aspects réussis lorsqu’il rédige ses appréciations de copies, surtout chez les plus catastrophiques ? En l’occurrence, c’est lui la copie catastrophique et Nova l’enseignante qui essaie de ménager sa sensibilité.

« On en a parlé, oui. A la décharge de Dheeraj, le gosse d’en face est vraiment… » Un petit con, une purge, un boulet. Un peu d’éthique, Till. « Difficile. » Quelle pudeur. « Ça part d’un conflit que j’ai eu avec cet élève l’année dernière, par je ne sais quel moyen il a appris que Dheeraj habitait chez moi et… Ils se sont disputés. C’est encore à cause de moi, en fait. » Sauf qu’il a un peu trop honte pour rentrer dans les détails de cette histoire, maintenant qu’ils se les remémore avec précision. Nova a beau faire preuve de toute la douceur du monde, le brun n’oublie pas qu’il se trouve en face d’une assistante sociale : et si son bilan revenait finalement à dire qu’il faut que Dheeraj change de foyer, que Till n’est pas la personne la plus à même de l’accueillir ? L’ombre d’une douleur qui passe dans le regard, comme la confirmation – non confirmée, pourtant – de quelque chose qu’il sent confusément mais fuit. « C’est mieux que vous en parliez ensemble, effectivement. » Parce que malgré tout, il se rend bien compte qu’il édulcore involontairement les parties du récit à son déshonneur, là où Dheeraj serait bien sûr plus honnête. Plus lucide, probablement. C’est presque triste qu’elle essaie malgré tout de lui remonter le moral, aura-t-il toujours le droit à tant de chaleur de sa part une fois qu’elle en saura davantage ? « Il n’y a aucune raison d’être désolée, c’est moi qui le suis en fait. Je ne sais pas si je me noie dans un verre d’eau ou veux trop forcer les choses, il faut du temps, tu as raison. » Encore, il le répète. Parce qu’il lui semble bien que Nova l’ait, cette raison qui lui manque désespérément et l’empêche de voir plus clair dans ce qui ressemble en tous points à un sac de nœuds. Le bras sur l’accoudoir, une main fatiguée qui se frotte le front. Quel enfer, pour celui qui sait toujours, de ne pas savoir.

« Ça fait longtemps que tu fais ça, Nova ? » Très loin d’un quelconque besoin de vérifier la légitimité de son interlocutrice, simplement l’envie d’une courte pause tout à coup. Parler d’elle plutôt que de lui, plutôt que de Dheeraj. Contempler un autre parcours, suivre une autre ligne. Peut-être de quoi s’inspirer, comme disent les jeunes. Puis le bruit d’une clé dans la serrure, du remue-ménage devenu habituel depuis que l’adolescent s’est installé. « Ah, c’est… Hey ! Je suis au salon. » De Nova au couloir de l’entrée, le regard du professeur se déplace en même temps que le volume de sa voix s’intensifie. Au cas où il y aurait un doute, et même si la maison n’est finalement pas si grande que cela. Un petit sourire à l’adresse de son interlocutrice, de quoi combler l’embarras des quelques secondes d’attente avant que le grand spaghetti trop cuit, morphologie si typique de son âge, n’entre enfin dans la pièce. « Ça va ? Tu jouais encore au basket à cette heure ? » Pas qu’il soit si tard pourtant, mais le soleil d'hiver a tendance à vite se cacher. « Tu dois être gelé » note-t-il encore dans une moue pleine de tendresse et de mélancolie, expression si difficile d’une affection qui peine à trouver son point d’encrage. Tout occupé à l’observer se servir, retenant sa protestation – les miettes sur le tapis ! –  il en oublie un instant le fil de la conversation précédente. Le mécontentement lié au tapis s’efface au profit de l’impression d’avoir pu faire plaisir, ne serait-ce qu’un peu, avec cette tarte réussie. Chacha ? A peine le temps de s’interroger qu’il remarque sa propre impolitesse, tout à coup. « Je te présente Nova, une amie d’Eilin. Tu sais, à l’auberge ? » Parce qu’il le traîne de temps en temps dehors, malgré tout. Tente de l’intégrer dans son cercle, dans sa vie. Ce n’est pas un secret que Dheeraj vive chez lui et maintenant qu’il faudrait faire le lien avec cette nouvelle personne, Till ne sait plus vraiment par quel angle prendre le problème. « Elle… En fait c’est pour faire ta connaissance, qu’elle est venue. Peut-être que vous voudriez discuter un peu ? » Maladroit, probablement, mais l’enseignant dénoue déjà ses jambes pour préparer sa sortie de la pièce.


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Und mein Herz schlägt weiter, auch wenn es fürchterlich brennt, wenn alles hier zerfällt. Doch nichts tut für immer weh und die Welt dreht sich weiter.

•• amaaranth
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