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MÉTIER : ancien pianiste professionnel reconverti en professeur de piano à l'université de Burlington
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Sujet: 'Cause I'm a lost cause | Jayden Dim 12 Mai - 15:30
'Cause I'm a lost cause
Edwin & Jayden
Un goût désagréable dans la bouche. Edwin le savait avant même de mettre le nez dehors, que cette journée ne pouvait que mal se passer. Il avait bien tenté de résister, assurer qu’il avait du travail, qu’il devait bientôt partir donner un cours particulier à un élève qui habitait à Burlington, Leila s’était montrée intraitable. Sans doute connaissait-elle mieux qu’il ne le savait son emploi du temps, elle avait bien compris que ce n’était là qu’un mensonge de plus pour ne pas avoir à se mêler au monde, à fortiori, ses amis. Leila n’était pas d’accord. Jayden est ton ami aussi, pas vrai ? Il avait grimacé en entendant la question, pas certain du qualificatif. Ils se connaissaient, c’était vrai, mais pas suffisamment pour qu’Edwin soit sincèrement ravi de passer une après-midi entière avec lui. Surtout pas en ce moment, alors qu’il broyait du noir depuis qu’il s’était senti (à nouveau) abandonné par Sloane, qui essayait de faire décoller sa carrière à New-York. Le goût désagréable dans sa bouche se fit plus amer. Intérieurement, il n’en menait pas large, mais feignait l’indifférence. D’autant plus que Leila lui avait assuré qu’elle resterait là du début à la fin, elle ne le laisserait pas seul face à Jayden. Ensemble, ils affronteraient l’adversité. Voilà pourquoi la voiture filait droit dans le centre-ville, Leila n’avait pas voulu qu’ils y aillent à pied, peut-être de peur qu’Edwin prenne la poudre d’escampette à travers une étroite ruelle. Le voyage était rapide, beaucoup trop de l’avis d’Edwin. « Ecoute, j’apprécie les efforts que tu fais pour me sortir de la maison, mais… je ne sais pas ce que je vais bien pouvoir lui raconter, à ton ami » Leila, assise derrière le volant, haussa les épaules. « Tu trouveras bien. Tu trouves toujours, non ? Et puis sinon, Jayden parlera pour vous deux ! » Edwin ne trouva rien à répondre, vaincu. Leila, elle savait que quelque chose ne tournait pas rond. Il n’avait pas réussi à lui dire toute la vérité, à lui parler de Sloane dans tous les détails, mais peut-être était-elle au courant. Si ses frères avaient vendu la mèche, par exemple, puisqu’elle les avait déjà appelés à la rescousse.
Elle s’inquiétait pour lui, ce qu’il ne comprenait pas. Elle ne lui devait rien. Il refusait plus que tout de lire la pitié dans son regard et pourtant, c’était précisément ce qu’il déchiffrait derrière ses prunelles sombres. Elle le dissimulait plus ou moins bien derrière un sourire de façade, essayait de le dérider grâce à son enthousiasme, le traînait à des activités, lui parlait musique et cuisine, mais Edwin n’était pas un homme facile à amadouer. Quand elle se gara devant chez Jayden, un bâtiment composé de quelques appartements, elle releva les yeux vers lui. Edwin la dévisageait comme s’il se rendait dans le couloir de la mort. « Allez, ça passera vite ! Viens » pas le choix. Il inspira profondément et ensemble, ils remontèrent l’allée jusqu’à la bâtisse. Le soutien de Leila lui était précieux, quoiqu’il en dise, mais il aurait préféré qu’elle ne s’en fasse pas autant. Qu’elle le laisse être malheureux dans son coin, car le malheur était un droit inaliénable. Ce fut Leila qui prit les devants en frappant à la porte, Leila qui s’exclama dès qu’elle s’ouvrit « Bonjour ! On a ramené une bouteille de vin, c’est Edwin qui la choisit personnellement » coup d’œil malicieux vers l’intéressé qui ne broncha pas. Elle essayait sûrement de le mettre en avant, lui qui, s’il n’était pas un cuisinier extraordinaire, possédait un goût certain en ce qui concernait le vin. « … Bonjour » marmonna-t-il seulement d’une voix blanche. L’impression d’être un enfant que sa mère traînait contre son gré pour dire bonjour à un voisin qu’il n’avait absolument aucune envie de voir. Au moins, Leila était avec lui, comme elle l’avait assuré. L’après-midi semblerait un peu moins longue.
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Sujet: Re: 'Cause I'm a lost cause | Jayden Dim 19 Mai - 15:38
Depuis mon départ du Drop of Milk, je n’avais conservé que quelques contacts qui dépassaient le simple échange de vœux d’anniversaire. C’était notamment le cas de Leila avec qui je partageais un amour commun : la musique. Si nous n’avions pas été collègues bien longtemps, notre entente avait dépassé les quatre murs du salon de thé et avait donné naissance à une belle amitié. Sans bénéfices. Soyons clairs. J’avais alors fait la connaissance d’Edwin Stanhope, un homme un peu bourru mais qui n’était pas antipathique pour autant. À chacun son caractère après tout, non ? Nous ne nous étions croisés que peu de fois malgré les années et ne partagions aucun lien en particulier. Ce fut donc pour cette raison que je fus très étonné d’apprendre la venue du duo à la maison en ce début d’après-midi. La nouvelle m’étant tombée dessus à l’improviste, je n’eus pas le temps de préparer quoique ce soit de plus époustouflant qu’un marbré. Tout le monde aime ça. Théoriquement. Je gagnais du temps sur le ménage, mon colocataire étant arrangeant sur ce point. D’ailleurs, je regrettais de ne pas pouvoir profiter de cette occasion pour les présenter puisqu’il lui était impossible de poser un jour de congés à la dernière seconde. Logique.
Habillé d’un simple t-shirt mauve et d’un pantalon clair, je m’assurais d’être présentable lorsque j’entendis frapper à la porte. Comme à son habitude, le Golden retriever m’y devança alors que je manquai de peu de trébucher dans ma hâte. J’entendis alors la voix de ma mère raisonner dans mon crâne avec un « Jayden, le jour où tu auras deux jambes fonctionnelles… », ce à quoi j’aurais rétorqué quelque chose comme : « Pas de ma faute. C’est dans les gènes. » Je tenais bien ma maladresse d’un de mes géniteurs et ne fréquentant que la moitié d’entre eux, la faute ne pouvait que lui revenir ! Drôle de raisonnement je l’accorde, mais ça m’arrangeait. Bref, l’accident frôlé était déjà oublié lorsque j’ouvris avec un grand sourire enthousiaste. Je me retrouvai alors à faire la bise à la demoiselle tout en tenant fermement la bouteille qui m’avait été fourrée dans les mains. Un coup d’œil à l’étiquette de celle-ci me confirma qu’il s’agissait d’un choix excellent.
- Des papilles de qualité ! clamai-je tout en saluant le professeur d’une tape sur l’épaule – ma signature. Entrez, faites comme chez vous !
J'avais renoncé à les voir en couple depuis longtemps. À y repenser, Edwin n’avait jamais mis les pieds dans mon appartement. Vaste et de plain-pied, son unique défaut était de ne pas posséder une seconde chambre. Ce « détail » m’obligeait donc à emménager la buanderie de sorte à la rendre compatible avec un sommeil agréable. Mieux que de vivre à la rue. Du moins, Chase paraissait apprécier. Si le chien quémandait des caresses aux nouveaux arrivants, son attention paraissait se porter particulièrement sur l’inconnu autour de qui il ne cessait de tourner depuis plusieurs secondes déjà.
- Hey, laisse-le respirer un peu ! Viens-là ! lui demandai-je tout en étouffant un rire. Excuse-le, il est très sociable.
À ce degré-là on penchait vers l’euphémisme mais soit. Je le caressai, le récompensant pour m’avoir obéit et leur proposais de s’asseoir sur le canapé pendant que je prenais les commandes (au cas où tous ne souhaitaient pas de l’alcool à cette heure). Une poignée de minutes plus tard, les banalités échangées et les verres ainsi que le gâteau posés sur la table, mes yeux se posèrent brièvement sur le piano à quelques mètres de là. Mon invité aurait peut-être envie d’y jouer plus tard ? Déjà discret à la base, je le trouvais encore plus renfermé aujourd’hui. Avait-il envie d’être ici au moins ? Pas à en croire sa mine de chien battu. Il ne me restait plus qu’à essayer de désamorcer la situation en tant qu’hôte mais la tâche ne s’avérait pas évidente puisque je ne le connaissais que si peu… Mes méninges carburaient tandis que je faisais la liste de ce que je savais de lui.
- Bon appétit ! lançai-je en les servant. Je viens d’installer un panier de basket dans le jardin. Parfait pour éliminer les calories après ça !
Car oui, il n’y avait pas besoin de connaître sa biographie pour réaliser qu’il prenait soin de son apparence. Quoi de mieux donc qu’un peu d’exercice physique après un plaisir sucré pour le dérider ? Ainsi, il ne pourrait pas me reprocher les calories supplémentaires indiquées par la balance. Que la musicienne se joigne à nous pourrait aussi être très drôle. Malheureusement, cette perspective ne se réaliserait pas comme je m’apprêtais à le réaliser bientôt.
- Qu’est-ce que vous avez à raconter vous deux ? D’ailleurs, ça fait un bail qu’on ne s’était pas vu Edwin ! Toujours prof’ à Burlington ?
Il fallait bien commencer quelque part… À en croire les regards en coin que me jetais la jeune femme, elle tenait à ce que j’insiste particulièrement pour le faire participer. Dans quoi me trouvais-je malgré moi ce coup-ci ? Avec une vie pareille, je ne m’ennuyais pas une seule seconde !
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Sujet: Re: 'Cause I'm a lost cause | Jayden Ven 24 Mai - 17:02
'Cause I'm a lost cause
Edwin & Jayden
Dès que la porte s’ouvrit, Edwin se retrouva nez à nez non pas avec Jayden immédiatement comme il s’y attendait, mais avec un chien passablement curieux de savoir qui se présentait ainsi sur son territoire. Edwin aimait les chiens, mais il n’avait guère l’habitude de les fréquenter. Quand il était plus jeune, jamais ses parents n’auraient toléré la présence d’un animal chez eux – trop dangereux, trop salissant, trop encombrant – et plus tard, en grandissant, Edwin avait gardé cette image des chiens. Il préféra se concentrer sur l’échange de politesse avec Jayden, tout en gardant un œil sur le chien. A tous les coups, comme c’était souvent le cas, l’animal le collerait lui tout particulièrement. La bouteille de vin offerte au jeune homme, Edwin et Leila le suivirent à l’intérieur. Leila semblait parfaitement à l’aise, elle connaissait les lieux et était plus proche de Jayden qu’Edwin, qui n’était encore jamais venu. Ainsi, il observait son environnement avec une curiosité discrète, mais sans faire preuve d’un enthousiasme débordant. Ça n’avait jamais été son truc, à Edwin, et plus encore maintenant qu’il se sent comme anesthésié des émotions. « Merci de nous recevoir » dit-il sobrement, sous le regard encourageant de Leila. « Leila a beaucoup insisté » le regard se fit plus sévère, désapprobateur. Les lèvres d’Edwin tressaillirent, comme s’il s’apprêtait à sourire, mais il se contint. Il n’allait pas lui faciliter la tâche, après tout, c’était de sa faute s’il se retrouvait là ! Comme il s’y attendait, le chien décida qu’Edwin était son nouveau meilleur ami temporaire et ne cessa de tourner autour de lui pour quémander des caresses… jusqu’à s’asseoir carrément sur le bout de ses chaussures. Il vit Leila éclater de rire tandis que Jayden s’excusait promptement. « Ce n’est rien » le malaise l’envahissait de plus en plus. Qu’est-ce que tu fiches ici, bon sang ?
Heureusement, Jayden était exactement comme l’avait décrit Leila ; sociable et souriant, particulièrement attentif au bien-être de ses invités. Il les invita à prendre place dans le canapé et Edwin obéit docilement, ravi de s’occuper l’esprit en grignotant quelque chose. « Oh, ça tombe bien, Edwin aime le basket ! » se réjouit Leila. Edwin plissa les yeux. Rien n’était plus faux. Il appréciait de courir et l’escalade, ainsi que le ski en hiver, mais c’était à peu près tout, le basket n’avait jamais récolté ses faveurs. « C’est vraiment délicieux » commenta-t-il pour changer de sujet. Il voulut rajouter quelque chose, mais rien ne lui vint. L’esprit vide, embrumé, et il avait à peine touché à son verre d’alcool pour le moment. Pour traverser ce moment, il lui faudrait au minimum une bouteille. « Oui, j’enseigne toujours. Enfin, plus beaucoup. J’ai décroché il y a quelques mois le poste de responsable du département de musique, alors je suis moins sur le terrain, maintenant » parler de son travail était plus facile que le reste, sans doute que Jayden l’avait bien compris, à moins que Leila ne lui ait conseillé avant d’évoquer ça. Elle était capable de tout. Son regard s’était d’ailleurs posé sur le piano qui trônait dans la pièce, il avait forcément attiré l’attention d’Edwin. Ce point commun était de taille, et c’était probablement pour cette raison qu’Edwin avait finalement accepté de suivre Leila chez Jayden. Lui aussi était un pianiste et ça, c’était important. « Et toi, où en es-tu exactement… ? » reprit-il en se disant qu’avec un peu de chance, Leila prendrait le relais pour faire la discussion et qu’il lui suffirait de hocher la tête à quelques reprises, lancer des vraiment ! et des ah intéressés pour qu’on le laisse tranquille. Mais évidemment, c’était espérer la lune.
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Sujet: Re: 'Cause I'm a lost cause | Jayden Dim 2 Juin - 14:41
J’observais rapidement que la joie d’Edwin à se trouver ici était très relative. Que se passait-il exactement « en coulisses » ? Je dressais rapidement une liste des possibilités tout en servant mes invités, certaines plus idiotes que d’autres. Par exemple, aussi loin que je le sache, l’homme était hétérosexuel. Leila ne pouvait donc pas tenter un rapprochement « discret » entre nous. Il ne me restait alors qu’à essayer de lui donner le sourire en attendant des précisions et, quoi de mieux pour ça qu’un bon gâteau chocolaté ? En cas de besoin, il restait toujours la musique et un peu de sport. Je mentionnais donc le panier de basket installé dans la cour récemment. Malheureusement, ce fait me valut davantage d’enthousiasme de la part de mon amie que de son acolyte à en voir son expression faciale. Ok. Ce serait plus difficile que prévu mais je ne comptais pas me laisser abattre pour si peu. Au pire, il pourrait toujours prendre la fuite, non ? Je tentai une nouvelle approche : son métier. Je le remerciai pour son compliment au sujet du marbré puis écoutai sa réponse attentivement.
- Oh, c’est une excellente nouvelle ! m’exclamai-je avec un grand sourire. Ça doit secouer tes habitudes mais si on t’a accordé un poste pareil c’est que ta hiérarchie t’accorde du crédit. Ils reconnaissent que tu es doué dans ce que tu fais.
Logique, non ? Mais c’était toujours agréable de l’entendre selon moi. Je ne cherchais pas à le complimenter dans le but de m’attirer ses faveurs ni même de le détendre (même si je n’étais pas contre un tel effet secondaire) ! Juste… Je ne faisais que relever les faits. D’ailleurs, je ne l’avais pas suffisamment entendu jouer à mon plus grand regret puisqu’en comparaison je n’étais qu’un amateur. Tout du moins me percevais-je de la sorte. Et ne parlons pas du chant où j’étais tout bonnement catastrophique. Jamais été mon truc. Cela dit, je ne savais pas s’il lui arrivait d’accompagner ses notes via ses cordes vocales.
- Ce taf te plaît ? Tu trouves encore le temps de jouer ?
Puisque j’avais une ouverture, autant en profiter ! En outre, mon intérêt était organique. J’avais toujours été le gars qui s’intéressait à ses interlocuteurs, parfois même un peu trop. Ma curiosité ne connaissait que peu de limites pour être honnête. Je fus ravi de l’entendre rebondir pour me renvoyer la question, signe qu’il n’était pas impossible de l’aider à se décontracter. Je m’apprêtais à répondre lorsque je fus interrompu par une sonnerie de téléphone. Leila s’éclipsa alors pour décrocher, nous laissant tous les deux tandis qu’elle s’était isolée dans le jardin. Je m’empressais alors de reprendre la parole pour ne pas installer de blanc gênant.
- Moi j’enchaîne pas mal les formations. L’année dernière j’ai passé plusieurs semaines à Paris et depuis je suis vraiment motivé à m’améliorer. Bon, ce n’est pas avec ça que je vais me vendre mais…, dis-je en riant tout pointant le gâteau qui, même si objectivement bon, restait en somme banal. Et ça doit fonctionner car on m’a proposé de donner mon avis pour les desserts et d’apporter des suggestions. Je m’éclate.
Vraiment. J’étais totalement épanoui depuis mon arrivée au Point et ce sentiment ne faisait que de se décupler. J’aimais mon travail, mes collègues, l’endroit… Que demander de plus ? Même ma paie était devenue généreuse ! J’allais ajouter quelque chose lorsque l’ancienne employée du Drop refit son apparition dans la pièce, catastrophée.
- Je suis vraiment désolée, je dois filer ! Je vous expliquerai tout plus tard, dit-elle avec empressement avant de se tourner vers le brun. Je passe te chercher dans une ou deux heures max. Ne vous entretuez pas !
Un sourire légèrement amusé et elle était partit, refermant la porte derrière elle. Nul doute qu’Edwin devait la maudire intérieurement. Nous étions donc coincés dans un face-à-face impossible à négocier. De mon côté, je me demandais ce qui avait bien pu se produire pour qu’elle nous lâche de façon si précipitée. Je lâchai alors avec une certaine nervosité :
- Tu crois qu’on devrait s’inquiéter ?
Il était le mieux placé pour savoir si des drames étaient susceptibles de se dérouler comme un proche malade ou autre. À moins que ce ne fut « que » le travail ?
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Sujet: Re: 'Cause I'm a lost cause | Jayden Mer 12 Juin - 19:12
'Cause I'm a lost cause
Edwin & Jayden
Edwin devait bien le reconnaître, Jayden était un homme sympathique, serviable. Il semblait sincère dans sa démarche d’accueillir ses invités, et même s’il avait certainement reçu des directives de la part de Leila, il n’en demeurait pas moins cordial. Edwin, en revanche, avait peur que les sujets de conversation s’estompent trop rapidement. « J’imagine, oui » doué pour ce qu’il faisait. Cela, il n’en doutait pas. S’il avait le piano comme boussole, il n’oubliait pas tout le reste, et n’oubliait pas non plus que pour continuer de briller, il devait aussi en passer par-là – grimper les échelons, s’éloigner un peu du piano pour mieux y revenir. « J’ai toujours beaucoup aimé la gestion, organiser les choses… donc oui, même si ça m’enlève des heures d’enseignement, je garde malgré tout un pied dans le domaine. Ça me permet de rencontrer d’autres personnes, d’élargir mes horizons » il n’était plus seulement Edwin Stanhope, le professeur émérite de l’université, il en devenait l’un des responsables et l’idée lui plaisait beaucoup. Il en avait besoin, Edwin. Il commençait vaguement à se dérider, il aimait parler de son boulot, quand soudain, Leila n’eut d’autre choix que de s’éclipser à cause d’une sonnerie de téléphone. Edwin grimaça, lui lança un regard implorant, mais elle avait déjà disparu. Voilà qu’ils se retrouvaient tous les deux. Jayden s’empressa de rouvrir la bouche et il lui en fut reconnaissant, il n’avait pas envie de poser de questions. « Tu n’as pas eu envie de rester à Paris ? » demanda-t-il avec curiosité en essayant de s’engouffrer dans la brèche. Il réalisa que sa question pouvait porter à confusion, comme si Edwin l’incitait à s’éloigner de Redwood, mais trop tard. Lui-même était souvent allé en Europe, c’était un sujet qu’il connaissait.
« Bien… tant mieux, si ça te plaît » nouvelle grimace, l’impression d’être complètement à côté de la plaque. Que dire de plus ? L’envie d’être ailleurs, toujours. Leila revenait en coup de vent, annonçant qu’elle devait partir, sans leur fournir la moindre explication. Il ouvrit la bouche, mais aucun son n’en sortit. Il n’avait pas eu le temps de bondir de son siège que déjà, la jeune femme s’était volatilisée. Silence, à nouveau. Il maudit Leila par la pensée, mais c’était trop tard… il était bel et bien coincé ici, avec ce type qu’il connaissait à peine en face. « Aucune idée » il réalisait que même s’il habitait avec Leila, il la connaissait finalement assez mal. Tous deux menaient une vie assez secrète, chacun avait ses petites habitudes que l’autre ne connaissait pas. « C’est peut-être sa fille qui est malade » cela arrivait parfois, elle devait la récupérer en urgence, mais ça ne prenait pas tant de temps. Non, Edwin n’en savait rien, et ce n’était d’ailleurs pas sa principale préoccupation pour le moment. « Donc… » sa bouche s’assécha. C’est une catastrophe. « Tu trouves le temps de faire de la musique ? » il en revenait à ça, la musique. Edwin avait besoin de se raccrocher à ce qu’il connaissait, de peur que Jayden ne s’aventure sur un terrain glissant, qu’il ne lui pose des questions qui le mettraient encore plus mal à l’aise – par exemple, sur sa relation avec Leila, certes purement platonique mais qui pouvait questionner. Ou sur d’autres sujets, comme ses traits tirés, ou la tristesse qui étincelait dans son regard bleuté. Il ignorait ce que Jayden savait ou non, ce que Leila avait pu lui raconter – rien, sans doute, puisqu’elle-même ne savait pas grand-chose – mais il ne voulait pas courir de risque. La musique, donc, était un choix plus sûr.
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Sujet: Re: 'Cause I'm a lost cause | Jayden Lun 17 Juin - 16:19
À mon plus grand soulagement, je parvins à délier la langue de mon interlocuteur lorsqu’il fut question de ses nouvelles fonctions. Je n’avais pas souvenir d’avoir autant galéré à mettre quelqu’un à l’aise au cours des dernières années mais qui refuserait un petit challenge ? J’espérais au moins que ses réactions renvoyaient davantage à son caractère qu’à une haine viscérale à mon égard. Pourquoi me détesterait-il ? Qu’aurais-je pu faire de mal les rares fois où nos chemins s’étaient croisés ? À moins que cela soit purement physique. Non. C’était ridicule. Il était peu sociable, point final (ce qui pouvait sembler paradoxal pour un type passant un nombre d’heures incalculables en compagnie d’étudiants). En attendant, son enthousiasme quant à sa carrière était contagieux au point que je ne pouvais plus me départir de mon sourire.
- Je suis tellement heureux pour toi ! C’est une occasion supplémentaire de faire tes preuves et grimper les échelons est toujours… gratifiant, concédai-je. Tu te verrais directeur d’un établissement ou c’est là ton but ultime ?
Je parlais toujours de façon si dramatique ! Ses plans pouvaient changer à l’avenir. Voire même se redirigerait-il dans une tout autre branche un jour. Il en avait parfaitement le droit. Et si l’appel de la scène devenait si fort d’ici quelques années qu’il renoncerait à la stabilité pour vivre sur les routes ? J’en doutais au fond mais je ne possédais pas le don de lire l’avenir.
- Tu as déjà rencontré des grands noms de la musique ?
Bien que mon amour pour cet art eût grandement été mis de côté depuis une année ou deux, l’intérêt que j’y prêtai était toujours puissant dès que je m’y replongeai. Tout en attendant sa réponse, je me préparais déjà psychologiquement à être jaloux d’Edwin. Puis, ce fut à mon tour de devoir me pencher sur mes aventures. Parisiennes en l’occurrence. Je réfléchis un instant, me replongeant dans l’état d’esprit dans lequel je me trouvais lorsque je foulais encore les rues voisines à la Tour Eiffel.
- J’y ai songé. Un peu. Mais ma vie est ici pour l’instant. Je ne suis pas prêt à quitter mes proches, avouai-je en repensant au sentiment de manque j’avais ressenti là-bas. Après, si tout le monde accepte de me suivre alors pourquoi pas ?
Je ris, conscient que ça n’arriverait jamais malheureusement. Une existence sans ma mère, Peter, Aspen, Eliot… C’était tout simplement impensable.
- Si j’étais en couple ce serait peut-être différent. Partir à deux est plus simple que se barrer seul.
Logique, non ? Puis le brun et moi furent abandonnés tandis que Leila prenait ses jambes à son coup. Une urgence dont la nature ne nous fut pas partagée. La théorie du professeur me fit froid dans le dos au point que je priai intérieurement pour que rien de grave ne soit arrivé. Avoir un enfant malade était si terrifiant… Tout du moins l’imaginais-je. Je me promis de lui envoyer un message si nous n’avions pas rapidement des nouvelles de sa part. Quant à Edwin, l’homme faisait de son mieux pour meubler la conversation en rebondissant sur notre point commun le plus évident : la musique. Je grimaçai.
- Pas suffisamment. J’ai peur de perdre le coup si je continue à négliger ça mais… c’est compliqué, expliquai-je en résumant le manque de temps libre. Et toi, tu bosses sur un morceau en ce moment ? Je serai super content de l’entendre si c’est le cas.
Quoi de mieux qu’un tel coup de pouce pour l’aider à se sentir à son aise ?
- Bon, je n’ai clairement pas ton niveau mais si ça te tente d’essayer de me l’apprendre… Un peu de nouveauté dans mon répertoire ne serait pas du luxe. Mais tu n’es pas obligé hein !
Oui, je tentai de le rassurer afin de lui éviter une crise de panique. Peut-être préférait-il profiter de son temps libre pour éviter d’enseigner ? Ce serait compréhensible. Toutefois, ce n’était pas comme si je pouvais lui proposer d’aller jouer au basket vu sa réaction on ne peut plus explicite là-dessus précédemment. Nous pouvions sortir prendre l’air sinon, dans le jardin ou même en-dehors. Ce n’était pas les beaux endroits qui manquaient à Redwood Hills !
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Sujet: Re: 'Cause I'm a lost cause | Jayden Mar 9 Juil - 18:40
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« Tout le monde n’a pas envie de grimper les échelons… heureusement, je suppose » ça laissait plus de place aux ambitieux, aux gens comme Edwin qui n’aspiraient qu’à cela. Longtemps, il avait été tiraillé, car la perspective de moins enseigner la musique ne lui plaisait guère. Et puis, il s’était finalement rendu compte que ça ne changerait pas grand-chose, finalement ; il vivait pour la musique et cette dernière était tout autour de lui. Même quand il ne jouait pas, même quand ses doigts ne pianotaient pas sur les touches, la musique existait. Il avait accepté. « C’est possible, à terme. Je ne suis pas pressé, et peut-être pas à l’université, mais… être à la tête d’une école de musique, par exemple, ça me plairait » il ne pouvait s’empêcher de se projeter, naturellement, mais tout dépendait des opportunités professionnelles, peu nombreuses dans ce coin des Etats-Unis – et partir pour le moment était exclus. Son cœur se serra. New-York. Il aurait pu y aller, lui aussi. Il aurait retrouvé Sloane. Ils auraient continué. Avec des si, on changerait le monde. Son regard se voila, il parut absent, à mille lieues de là. Il n’entendit pas immédiatement la question de Jayden et sursauta en réalisant l’endroit dans lequel il se trouvait. Chez Jayden. « … oui, j’imagine. Tout dépend ce que tu entends par grands noms, mais j’ai beaucoup voyagé pour les représentations, donc… » Et les grands noms de la musique n’étaient pas les mêmes que ceux d’ailleurs, donc Edwin doutait être d’une précision extrême. Il avait perdu de sa superbe, encore troublé par le visage toujours bien trop présent de la jolie brune dans son esprit.
Il préféra changer de sujet, reporter son attention sur Jayden. Le faire parler, lui, plutôt que de devoir se montrer trop vulnérable ou ressasser encore et encore les mêmes pensées moroses. « Je comprends ça, l’envie de ne pas abandonner certaines personnes… ça ne doit pas être un choix facile » il grimaça. Tout le ramenait éternellement à sa propre situation. Il repensait à ses frères et à Leila et sa fille. Les abandonner, eux, il avait dû mal à le concevoir – ce serait un déchirement. Il se mordit la lèvre, essayant tant bien que mal de masquer son trouble. Plus mal que bien. Néanmoins, la réponse suivante de Jayden finit de l’achever. En couple. Il tressaillit. « Je ne suis pas sûr, au contraire » dit-il du bout des lèvres. « Quand on est en couple, ça fait plus d’attaches. Il faut que l’autre soit libre, aussi. Et s’entendre sur une destination commune » sa voix trembla légèrement. Son cœur tambourinait plus vite. Lui, il n’avait pas réussi. A plusieurs reprises, il avait échoué. « Je ne suis pas sûr que ce sur quoi je travaille te plaise beaucoup » une manière probablement détournée pour dire que Jayden n’avait peut-être pas le niveau requis… mais dans le fond, il n’en savait rien. Jayden était peut-être le pianiste émérite que Leila lui avait vendu. « Tu connais Chopin ? » s’enquit-il finalement. Un pianiste certes classique, mais qui avait la préférence d’Edwin. « Je peux au moins essayer de jouer quelque chose » il n’était pas sûr d’être en état de lui enseigner quoi que ce soit, alors qu’il sentait le malaise grandir depuis qu’il était arrivé et même avant, mais si s’installer au piano permettait au temps de passer plus vite d’ici le retour de Leila, il ne disait pas non.
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Sujet: Re: 'Cause I'm a lost cause | Jayden Lun 15 Juil - 16:19
Discuter de ses plans d’avenir était intéressant. Je l’imaginais totalement à la tête d’une école spécialisée dans la musique bien que nous ne nous connaissions pas des masses. Si je ne pouvais juger son autorité ni de sa capacité à enseigner, le brun possédait le charisme nécessaire qui imposait le respect d’entrée de jeu. De plus, le talent était là, ancré en lui. Ainsi, il était le candidat idéal pour un tel poste selon moi. Mais il fallait laisser du temps… au temps. Fièrement promus récemment, brûler les étapes sur un coup de tête ne garantissait pas de bons résultats (encore fallait-il déjà qu’une opportunité se présente en lui dans tous les cas). J’acquiesçais en signe d’encouragement, d’écoute. Il ne paraissait jamais plus à l’aise que lorsqu’il s’arrêter sur le pan professionnel de sa vie. Le dérider relevait du défi et le voir s’engager dans la discussion de la sorte me permettait de souffler temporairement. En revanche, il fut moins inspiré par les « grands noms » dont il avait croisé le chemin. Je n’insistai pas. Peut-être y reviendrions-nous naturellement. J’optai pour un nouvel angle afin de rebondir sur ces nouvelles informations, aussi minces furent-elles.
- Oh, vraiment ? Tu as beaucoup de chance. J’ai le sentiment que je ne vivrai jamais suffisamment longtemps pour satisfaire ma soif de voyage, confiai-je sur le ton de la confession. Si tu devais choisir l’une de tes destinations précédentes, laquelle me conseillerais-tu ?
Je mourrai d’envie de repartir loin de Redwood Hills. Pas que le bled paumé m’ennuyait mais découvrir le monde me faisait vibrer. La semaine express en Irlande aux côtés de Benny avait été formidable et je ne pouvais qu’en réclamer davantage. Est-ce qu’un jour je partirais en compagnie d’Edwin ? Les chances étaient minces, pour ne pas dire inexistantes. Dommage car j’étais sûr qu’avec notre passion commune nous aurions pu constituer un excellent duo, visitant chaque lieu et culture où la musique occupait une place importante. Or, si je ressentais des pulsions d’explorateur, plier bagages pour de bon ne faisait pas partie de mes projets. J’avais encore tant à faire ici, au Point, et je ne me sentais pas prêt à abandonner tous mes proches. Deux mois de distance s’étaient déjà révélés douloureux alors toute une vie…
- Oui, bien sûr. Mais si le couple est d’accord, ressent ce même désir alors… Aucun d’eux n’est seul. Ils peuvent se serrer les coudes et atténuer le manque de par leur présence. S’isoler, seul, dans un endroit inconnu c’est… une torture, assurai-je en repensant à mes premiers jours à Paris. Je ne prétends pas que ce doit être facile car une personne ne peut en valoir dix mais c’est important d’être toujours entouré. À mon sens, du moins.
Je n’étais pas la Voix ultime de la Raison. Libre à chacun d’avoir une vision des choses différente à la mienne. Très vite, nous en vînmes aux derniers morceaux joués par le professeur. Chopin, hein ? Fancy.
- Je connais. Je n’irai pas jusqu’à prétendre en jouer merveilleusement bien par contre. Malheureusement : je ne suis pas un virtuose comme toi.
Je fronçai le nez. Au mieux, j’étais bon. Je ne m’étais juste pas spécialisé dans le classique pur et dur. J’adorais jouer des morceaux plus modernes, des reprises ou non, titres de bandes originales, etc. Toutefois, délaisser l’instrument depuis pas mal de temps ne m’avait en rien aidé à entretenir mes acquis. Plus poussiéreux, tu meurs. D’une main tendue vers le piano, je lui adressai le plus beau de mes sourires.
- Si tu le souhaites, mon piano est à toi. Enfin… Tant que tu restes ici. J’y tiens !
Qui plus est, j’étais sûr qu’Edwin n’avait pas besoin de ce dernier. Sûrement en possédait-il un de classe encore supérieure ! Je me pris alors à rêver à celui en sa possession. Quel était son fabricant ? Sa finition ? Sa couleur ? Le blanc était splendide mais si salissant…
CREDITS : oolympia (av) old money (sign) five or four (gif sign)
ALTER-EGO : Judson la girafe, Robin l'ex-militaire, Grace l'avocate, Danny le poète torturé, Eilin la fantasque et Levi le bb
ÂGE : 38
QUARTIER : Waterfall Avenue
MÉTIER : ancien pianiste professionnel reconverti en professeur de piano à l'université de Burlington
COEUR : brisé, encore
INTERVENTIONS RL : Oui
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Sujet: Re: 'Cause I'm a lost cause | Jayden Mar 23 Juil - 15:24
'Cause I'm a lost cause
Edwin & Jayden
Discuter avec Jayden n’était pas si horrible qu’Edwin l’avait imaginé. Il s’attendait à un moment de torture et finalement, le jeune homme était d’agréable compagnie, d’autant plus qu’il s’intéressait à ce que son invité avait à dire, il faisait la conversation d’une manière qui convenait à Edwin ; il répondait à ses questions sans trop réfléchir, éludant certains sujets qui lui demandaient de se replonger avec trop de précision dans ses souvenirs, brumeux, flous ces temps-ci, et répondit « J’ai passé d’excellents moments en Europe, je dois le reconnaître. Je n’avais pas toujours le temps, mais je me suis arrangé pour visiter le plus possible les villes où je donnais mes concerts. L’Italie m’a particulièrement séduit, mais mon avis n’est pas très objectif, j’y étais déjà allé dans le cadre de mes vacances et j’ai toujours eu une certaine affection pour ce pays » pas seulement pour la cuisine italienne dont il était un grand adepte, naturellement. Mais pour tout le reste. La culture, le dépaysement, les paysages, n’importe, il adorait voyager, particulièrement en Europe. « Et quand j’allais au Japon, on me réservait toujours un excellent accueil, ma musique semblait appréciée là-bas » poursuivit-il en se replongeant avec une certaine mélancolie dans ses souvenirs. Cette fébrilité, cette vie intense, ne jamais dormir dans le même hôtel le soir, ne jamais avoir le temps de se poser pour réfléchir, prendre du recul, parce que l’effervescence de la musique l’emportait. Il avait l’impression que c’était une autre vie, que ce n’était pas vraiment lui.
« C’est vrai, on peut se soutenir, atténuer le manque… » sa gorge s’assécha et il ne réussit à terminer sa phrase. Cette fois, il ne pouvait masquer le trouble. Atténuer le manque. Mais comment faire quand ce manque provenait justement de la personne aimée ? Comment surmonter la perte, l’idée qu’elle recommence sa vie ailleurs, une existence dans laquelle il n’avait plus sa place ? Comment accepter que l’histoire ne s’écrirait plus à deux, mais chacun de leur côté ? « Bref » reprit-il en se redressant un peu. Jayden eut le tact de rediriger la conversation sur la musique et il lui en fut reconnaissance, même si le mal était fait. Le visage de Sloane s’imposait encore à lui, rien de difficile en réalité, puisqu’il y pensait sans cesse. Elle était là sans l’être. « Je n’ai aucun mérité, je m’exerce au piano depuis toujours. Alors… c’est de l’entraînement, beaucoup, beaucoup d’entraînement » et du talent, indéniablement. Edwin était un pianiste talentueux, ses premiers professeurs avaient affirmé à ses parents qu’il irait loin, voilà pourquoi ils l’avaient encouragé dans cette voie. Mais aujourd’hui, il n’avait pas envie de se congratuler. Il était trop las, trop pensif pour se jeter des fleurs. Quel en aurait été l’intérêt ? Devant Jayden, il estimait ne rien avoir à prouver. « Je suis un pianiste assez classique, je dois le reconnaître » admit-il dans un haussement d’épaules. Il s’essayait à tous les morceaux, il appréciait découvrir des partitions beaucoup plus modernes, mais il en revenait toujours aux fondamentaux. Edwin était de la vieille école, à n’en pas douter. Ainsi, comme Jayden l’incitait, il obéit et se plaça derrière le piano. Une fois assis, le regard parcourant les touches, il sourit. Comme en territoire connu. Dans une bulle qui ne pouvait éclater. Lui et le piano et rien d’autre, pas même Jayden qui le regardait. Il choisit un morceau qu’il pouvait jouer de mémoire, qu’il connaissait sur le bout des doigts à force de s’être exercé dessus, des jours, des semaines, une éternité, une seconde. Il se concentra en fermant les yeux. Et il commença à jouer.
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Sujet: Re: 'Cause I'm a lost cause | Jayden Jeu 1 Aoû - 12:03
Je sentais que, au fil de la discussion, mon interlocuteur commençait à se livrer davantage. Il n’était pas simple de trouver les bons sujets mais, lorsque je mettais le doigt dessus, ses paroles se révélaient bien plus nombreuses et inspirées. Très agréable. Peut-être ne tirerait-il pas un bilan aussi désastreux de son passage ici comme je l’avais craint lors des premières minutes difficiles… Je buvais ses paroles à la mention de l’Europe puis du Japon. De sacrées destinations ! Je n’avais jamais réalisé que sa réputation était autant de renommée mondiale ! J’étais sur le cul et… envieux ? En particulier pour avoir eu la chance de découvrir tant de cultures différentes. L’expérience avait dû être extraordinaire. Je n’étais donc pas surpris qu’il en chérisse autant le souvenir. Éternel curieux que j’étais, je ne pus retenir une question qui me brûlait les lèvres bien que plusieurs réponses potentielles me vinssent à l’esprit.
- Si tu aimais autant tout ça, qu’est-ce qui t’as poussé à tout arrêter ?
Avait-il été la victime d’un burn-out ? Passer sa vie sur la route était éreintant, sans compter que cela compliquait énormément les choses dans le cas où il souhaitait fonder une famille un jour. Puis, je réalisai trop tard que je m’aventurais peut-être sur un chemin trop personnel. J’étais un professionnel de la maladresse et, s’il y en avait encore besoin, il s’agissait-là d’une preuve supplémentaire. En guise de rebond, je m’empressai d’ajouter :
- Tu as l’air d’avoir une vie palpitante. Vraiment. T’es sacrément chanceux mais, à la fois, tu n’en mérites pas moins.
Du peu que je l’avais entendu jouer, l’univers entier pouvait s’incliner devant lui que ce serait justifié ! Je ne cherchais pas à flatter son égo. Comme toujours, je formulais mes pensées positives à voix haute, sans filtre. Là où je manquai de peu de m’écraser fut lorsque nous parlâmes du manque ressenti lors de l’éloignement de nos proches. Vraisemblablement, j’avais visé un peu trop juste pour son bien et son mal-être devint palpable. Le roi de la gaffe. Encore. Pourquoi n’avais-je pas choisi ce talent maudit en guise de carrière ? Je décidai rapidement de ramener le sujet à la musique. Là, je serai en sécurité de toutes gaffes (théoriquement). Un instant plus tard, je l’invitai à prendre place au piano si le cœur lui en disait. Je fus ravi de le voir s’exécuter. Quoi de mieux pour un artiste comme lui qu’un peu de pratique pour retrouver la pêche ? Je m’assis à ses côtés puis laissai mon regard alterner entre son visage et ses doigts caressant les touches avec une passion non-feinte. Les notes qui envahirent la pièce étaient divines. Je ressentais son travail, son amour pour cet art. Ses traits se faisaient plus sereins, détendus. Toute trace de hantise était bannie. Il ne vivait plus que pour son morceau. Cette expérience à ses côtés était terriblement inspirante.
Lorsque le titre s’acheva, je ne sus comment réagir. Applaudir aurait été trop brusque et aurait paru inapproprié. Je ne souhaitais pas l’extraire de sa bulle de façon aussi « brutale ». Quelques mots devraient donc faire l’affaire.
- Wo ! C’était renversant. Je n’avais aucun doute là-dessus mais je suis encore plus convaincu que tu es né pour ça, lui confiai-je chaleureusement. Dommage que tu n’aies pas été mon professeur.
J’avais appris en autodidacte uniquement, même si j’avais bénéficié des conseils d’Eliot notamment. Je me mordis la lèvre. Oserai-je ? Après tout je ne risquais rien si ce n’est l’humiliation absolue ! Conscient de cette possibilité, j’ajoutai :
- J’ai bien envie de te jouer quelque chose mais ne sois pas trop sévère avec moi, ok ? Comme je disais, je ne me suis pas exercé depuis un moment…
Et je n’avais jamais atteint son niveau.
- Le morceau qui me vient est assez court. Il a été composé par Craig Armstrong pour Loin de la foule déchaînée. Je l’apprécie beaucoup.
Nous échangeâmes nos places puis, après une profonde respiration, je me jetai à l’eau au risque de me cogner au fond du bassin (LIEN). Par miracle, j’évitai les boulettes et m’en tirai plutôt pas mal en prenant en compte les mois s’étant écoulés depuis ma dernière interprétation. Je ne doutais pas une seconde qu’entre les doigts d’Edwin le tout aurait été élevé mais j’appréciais ces minutes de partage entre nous, aussi risqué était-ce pour ma « réputation ». N’était-ce pas là ce qui nous liait le plus l’un à l’autre ? Lorsque je m’interrompis, je lui jetai un coup d’œil, intimidé.
- Sur une échelle d’échec de 1 à 10, pourquoi 15 ?
Je ris, m’appuyant très brièvement contre son épaule.