AccueilAccueil  RechercherRechercher  MembresMembres  S'enregistrerS'enregistrer  ConnexionConnexion  
Merci de privilégier les nombreux scénarios, pré-liens et membres des familles lors de votre inscription Beau malheur (Gabriel) - Page 2 3189630431
N'hésitez pas à interpréter un membre de la Rose (préliens) Beau malheur (Gabriel) - Page 2 3843455399
N'oubliez pas de voter sur les top-sites pour faire connaitre le forum Beau malheur (Gabriel) - Page 2 3118605328
Le deal à ne pas rater :
Sortie PlayStation 5 Pro : où précommander la console PS5 Pro ?
Voir le deal

Partagez

Beau malheur (Gabriel)

Voir le sujet précédent Voir le sujet suivant Aller en bas
Aller à la page : Précédent  1, 2
AuteurMessage

Mykolas Kalnietis
-- membre qu'on adore --
Mykolas Kalnietis

PERSONNAGE
Beau malheur (Gabriel) - Page 2 Tumblr_o4yc6fdDZg1u7uduwo4_500

Beau malheur (Gabriel) - Page 2 Gh10

Beau malheur (Gabriel) - Page 2 1436716 Beau malheur (Gabriel) - Page 2 Png-clipart-telephone-directory-telephone-number-computer-icons-diary-phone-book-text-number-thumbnail Beau malheur (Gabriel) - Page 2 Png-clipart-purchase-order-computer-icons-purchasing-icon-design-purchase-order-angle-text Beau malheur (Gabriel) - Page 2 1936319
LITTLE TALKS : 246
PSEUDO : Quentin
AVATAR : Justs Sirmais
CREDITS : Me & Astra
ÂGE : 29
QUARTIER : (#002) Lilac Road (Bâtiment 1 - apt 1). Un F3 ennuyeux de simplicité qu'il partage avec son frère.
MÉTIER : Gosse se rêvant jadis pilote de ligne. Une vocation prématurément portée en terre par une perception faussée des couleurs. Compromis trouvé en embrassant la carrière de steward au sein de la compagnie American Airlines.
COEUR : Insaisissable adonis, disposant d’un soupirant transi dans chaque (aéro)port. Toujours en transit, jamais arrivé à bon cœur. Charmer, enlacer, soupirer. Déserter, recommencer. Etre oublié pour ne pas peiner. Etre oublié pour se sentir aimé.
INTERVENTIONS RL : Oui
INFOS RP

Beau malheur (Gabriel) - Page 2 Empty
MessageSujet: Re: Beau malheur (Gabriel) Beau malheur (Gabriel) - Page 2 EmptyMar 27 Aoû - 1:50

Beau malheur
@Gabriel Montero & Mykolas Kalnietis



Le contrôle. Carcan rigoureux et spartiate, s’il en est. Une cangue inhibitrice à travers laquelle le pérégrin fuyard n’a jamais été tenté de s’entraver les poignets et de passer le col. Incorrigible neutrino, qui préfère de loin tourner et s’étourdir sur la grande roue de la liberté. Une liberté parfois creuse, futile et illusoire. Indépendance empoignée et, paradoxalement, trop souvent laissée à l’état de friche inexploitée. Seulement mise à la disposition d’innombrables beuveries, défonces et coucheries dans lesquelles il s’extasie, et qui n’ont – bien évidemment – strictement rien de fructueux et salutaire. Rien de glorieux, de notable. D’impérissable ou qui mérite de passer à la postérité. Gâchis sans nom d’un orviétan aux propriétés addictives qui tait son nom. Car s’il est bien une chose que Mykolas a découvert, et appris à ses dépens, en trois décennies d’errance oiseuse ; c’est indéniablement la dépendance induite par la franchise. La même que celle inhérente au vice, qu’il se plaît à décliner et consommer sous toutes ses formes. En l’absence de contrepoids et de garde-fous, celui qui a un jour apprécié l’escamotage des contraintes, le bris des chaînes et des fers, nourrira un pantagruélique appétit pour ce spécieux sentiment de toute-puissance.

La liberté ; une faiblesse, un pêché mignon. Une assuétude puissante, mais guère nocive. Une de plus à ajouter à la longue liste de celles que compte déjà le pendard. Tox capable de tout, y compris du prie, pour avoir sa dose de liberté. Quitte à en devenir son esclave. Enchaîné tel Ixion et pris dans la révolution perpétuelle de cette roue de la dispense. Au #001 de Lilac Road, le plus hardi, émancipé et averti des locataires, n’est peut-être pas celui que l’on croit. La maîtrise de l’image renvoyée par le guignol à ses semblables, et la possession d’un pré carré sur lequel il pourrait avoir la main mise, l’ont toujours profondément indifféré. Pourtant, ce n’est pas faute d’y avoir été très tôt sensibilisé par des parents très à cheval sur le sérieux, le self-contrôle et l’assiduité. En vain, puisque la tête de mule n’a guère goûté la bride que l’on s’est échiné à lui passer. Trouvant très vite le moyen de ronger les sangles afin de s’en délivrer. Efficace et très probante sur l’aîné, la méthode éducative Kalnietis n’a pas franchement rencontré le même triomphe auprès de son puîné. Enfin, efficace et probante … pour ce que le gamin en sait.

"When yesterday haunts in the name of truth
And when today becomes history
I'm questioning myself
Shall I ask you too ?
Who are you ?"

Après tout, si Rytis a un jour ressenti le besoin de vivre, de s’installer à l’étranger et de mettre un océan de distance entre lui et leurs parents … ce n’est à l’évidence pas neutre, ni anodin. Sans doute aspirait-il à s’extirper de ce pesant corset luthérien. A envoyer valser au loin toutes ces convenances rigides et archaïques, pour s’épanouir comme il l’entend. D’une manière plutôt animée, trépidante et dévergondée, à en juger par l’actuelle déliquescence de son état de santé. A la lumière de ces hypothèses, Myko en viendrait presque à regretter de ne pas avoir passé davantage de temps auprès de son frère, à l’époque de son échappée européenne. Pris dans la frénésie et la fureur de vivre, Mister Perfect – qui ne l’était plus tant – ne devait plus avoir grand-chose à voir avec cet assommant bonnet de nuit, jadis adulé par papa, maman. "Dommage … ta compagnie m’aurait dès lors beaucoup plu, mon frère.". Abrasion silencieuse d’une pensée tachetée de regret. D’un éternel rendez-vous manqué entre deux étrangers qui portent le nom de frère.  

Révélation et illumination qui frappent de compréhension le faciès. La bouche à demi-bée et la tête qui acquisse lentement. "N’en dis pas plus, j’ai saisi. Le lâché prise n’est donc pas spécialement connu pour être votre ingrédient de prédilection … mais vous avez bien d’autres assaisonnements à votre répertoire.". Message astucieusement passé en des termes professionnels familiers, voire rassurants, pour le cuistot. Comme pour lui faire comprendre qu’il n’a nullement à rougir, de ce que d’aucuns pourraient être tentés de considérer comme étant une sorte de frein ou de travers. Sourire et clin d’œil complaisants de la linotte, ayant à cœur de faire sentir qu’elle ne voit ni défaut, ni aucun mal à cela. Juste quelque chose de différent, qu’à défaut de comprendre, il respecte. Ses tracas anesthésiés et sa confiance un tantinet regonflée, Gabe invite son instable camarade de palier à siéger à table. Place aux agapes improvisées. Une master class pour les papilles.

"Heaven heaven
Feels like God himself is under my tongue
Thankful, I found the Lord
While I'm still young
He won't open up his gates for just anyone"

Au cours de laquelle le croquant de la laitue, le fondant – tout relatif selon l’expert – du bœuf et la saveur des épices rayonnent en bouche. Une dépaysante stimulation gustative. De l’évasion à domicile. Millénaires et somptueuses, les pagodes bouddhistes se dessinent un peu plus distinctement dans l’esprit déphasé du steward, à mesure que l’estomac se cale. Puis, vient le moment de dévoiler un peu de ce que le clown dissimule sous son maquillage jovial. D’accord. Juste une infime parcelle de solitude et de langueur. Un peu de tristesse et de vérité. Un peu de naturel. Un peu d’inutile, un peu d’insignifiant, un peu d’inintéressant. Un peu de lui. Brièvement divulgué et très vite refoulé. Aussi pétochard et disert qu’une carpe Koï, le bouffon blond – en mode sauve qui peut et alerte au rouge – prend alors tant bien que mal la tangente. Tel un joyeux fidèle de Dionysos, il se fait fort d’apporter une note alcoolisée et inébriante au festin à assembler. Entretenant les braises d’une discrétion superflue, et ridicule pour faire état de simples magnets, Mykolas confirme en sourdine l’incrédulité, pour le moins justifiée, de son hôte.

Les yeux écarquillés, les sourcils arqués. La tête qui opine, à la manière de ces figurines de chiens en celluloïd. "J’en ramène, parfois … mais elles ont plus des vertus thérapeutiques qu’aromatiques.". Litote et euphémisme taille triple XL exposées sur un ton affreusement banal et prosaïque. Comme s’il cherchait à rendre le vice joli. A peindre aux couleurs de la normalité un délit, censé tombé sous le coup de la justice, afin de le rendre présentable. Presque respectable, décent et insolemment intègre. Enjoliver, arranger, embellir. Poétiser et idéaliser, pour mieux rendre acceptable ce qui est communément admis comme étant discutable. La marque des Kalnietis qui ici s’exprime, non sans un zeste de cynisme. De quoi dissiper les éventuels doutes sur la filiation. Le digne rejeton de papa et maman – ne leur en déplaise.

"That's my family
Oh, we don't like each other very much
Oh, I'm okay with that
But it breaks my mother's heart"

Rejeton qui va de guingois. Et qui à l’instar de l’idole de jeunesse - dont il partage hélas l’incurable maladie - ne sait comment continuer à avancer sans ces subversives et toxiques béquilles. Elles qui ont très certainement précipité encore un peu plus la disparition du regretté Freddy … mais sans lesquelles il n’aurait peut-être pas pu explorer toute l’étendue de son talent, et tirer la quintessence de son génie. Un mal pour un bien au nom de l’art, du public et de la gloire – qui endort également le mal de vivre. Au prix et au péril de sa vie. Plutôt cher payé, n’est-il pas … . "Ah, ça c’est c’qui s’appelle se faire intelligemment plaisir !". Exclamation vive et enjouée. Approbation franche de la tête, moue favorable au bout des lèvres. Coude rivé sur la table, l’olibrius soutient son menton et fixe la lumière émanant de la hotte au-dessus des plaques à induction. Paupières plissées, il sonde alors les lointaines abysses de sa mémoire. "Qu’est-ce que j’ai fait avec mon premier salaire déjà … ah oui, j’me suis fait percer l’oreille. Tu vois un peu mon sens des priorités et du pratique … .". Scoop d’une futilité crasse, ponctué par un roulement des iris bleus glaciers au plafond et une profonde inspiration désabusée.

Un petit gloussement trouve quand même le moyen de se faire la malle. Mesurant et appréciant, à dix ans de distance, toute l’ampleur de sa connerie. En un temps où il aurait été prêt à traverser le feu pour un seul sourire de George Michael – Dieu ait son âme à lui aussi. Epoque faste placée sous le signe d’une élégance rare … ahem ! La penderie tremble encore du souvenir risible, laissé par cette flopée de perfectos en cuir, de jeans neiges et de boots. Des années de souffrance pour la tignasse cramée à la décolo, plus sèche et cassante qu’un ballot de paille. Un look tout ce qu’il y a des plus avantageux, quand on est un bellâtre chypriote. En revanche, sur une endive balte plus blanche qu’un canard WC sous aspirine … comment vous dire que le rendu est franchement loin d’être aussi flatteur. Une période pop qui, dieu merci, est morte de sa belle mort et a achevé de se consumer sur un lit de cendres. Cendres. Transition toute trouvée pour faire l’impasse sur le dessert, et passer directement à la case clope.

"Tonight, I leave it all behind
I burn it down
The pain, the tears, the ties that bind
I light 'em up
I breathe in, breathe out, breathe in, breathe out
Ashes of my past
I'll smoke 'em like a cigarette."

Causerie dans le cadre de la fenêtre. Entre un grand faiseur et un piètre amuseur. Clair-obscur jeté sur une belle gueule brune et un trublion blond. A travers un rideau de fumée grisâtre. Avec la nuit, les feux de la petite ville et un dernier quartier de lune dans le ciel étoilé, en toile de fond. Esthétique ouatée et confidentielle, qui siérait à ravir pour la prise d’une photo sur le vif. Une scène romanesque, emprunte d’une certaine noblesse, qui tranche et contraste énormément avec la médiocrité des plans énoncés par l’oiseau de retour au nid. Des plans jetés à la volée, servis à chaud, au gré des pensés erratiques. Auxquels la participation, le concours et la présence du filipino apuesto, parviendraient à insuffler un peu d’âme. D’idéal. "Dans ce cas mec, bloque ton dimanche : à nous les Green Mountains ! Tu dois leur manquer depuis deux ans à ces grandes dames.". Accord aussitôt dit, aussitôt scellé. Immanquablement suivi d’une taquinerie ludique. Le filtre orangé porté aux lippes étirées en une risette finaude. Inspiration, augmentation de l’éclat incandescent au bout de l’amas de cendres.

Eclipse soudaine du cordon bleu. Quelques minutes seul dans le cœur du logis. Jusqu’à ce que les lattes tirées sur le mégot lui brûlent les phalanges et les lèvres. Admirables de synchronisation, les hurlements stridents de l’alarme incendie se calquent sur le pincement aigu et douloureux, que lui arrache cette ultime bouffée de nicotine. Retour courroucé du propriétaire des lieux qui manifeste son irritation, à travers le vacarme du détecteur - engloutissant purement et simplement le fond musical en ambiance sonore. "Mon sauveur !". Cri du cœur scandé haut et fort, à la vue du trousseau de clefs dans la dextre du barbu. Les mains reconnaissantes, jointes en prière et qui s’agitent. Paume tendue en supination pour accuser réception de l’objet, sans lequel la soirée n’aurait certainement jamais pris cette tournure, somme toute inattendue. Subito, Gabriel s’empresse d’aller bâillonner la sirène sensible aux émanations de fumée. Une entreprise rendue quelque peu complexe, par le rapport de l’équation hauteur de plafond sur taille du chef de brigade – ou plutôt sous, en l’occurrence.

"Short people are just the same
As you and I
(A fool such as I)
All men are brothers
Until the day they die
(It's a wonderful world)"

"’Ttend, j’vais t’aider.". Sollicitude spontanément offerte au peque, le cadavre de clope promptement écrasé dans le cendrier en pyrex sur le rebord de la fenêtre. Mise à disposition de la douzaine de centimètres supplémentaire, affichée sous la toise par le grand teuteu. Juché sur la pointe des pieds, une main qui prend appui sur le trapèze du marmiton pour consolider l’équilibre. L’aile tendue, l’index qui presse à plusieurs reprises le bouton en dessous du voyant lumineux de l’appareil. En vain. L’agacement grandit sur la trogne de l’olibrius. Une pichenette plus appuyée et musclée parvient toutefois à mettre en veilleuse l’engin de malheur. Sans heurt, ni dommage. Enfin, le silence redescend. Presque, puisque Freddy a enquillé sur Another One Bites the Dust depuis une bonne minute. Quiétude auditive accueillie dans un "Pheeew !" de soulagement par le zouave lituano-letton. La paluche qui d’un revers fait mine d’éponger un front dénué de sueur. "Oh, il y a quelque chose qu’il ne faut pas que j’oublie non plus.". Un nota bene verbal formulé l’index hissé. Les mirettes azurines prises dans la mire de l’aubergiste du Valhalla. Sortie de l’appartement au matricule #2, la porte tirée à sa suite sans qu’elle ne se ferme.

Traversée express du palier. Trois enjambées pour atteindre le pas de la porte affublée du chiffre un. Usage des clefs tant convoitées. Seuil du home sweet home franchi. Fouille du second tiroir de la mini commode, blottie tout contre le meuble à chaussures dans l’entrée. Là où végète tout l’attirail du bricolo du dimanche. Une orgie de boulons, de vis, de clous et de clés Allen de toutes taille, qui cohabitent pèle-mêle. Fatras tourné et retourné, Mykolas finit par sortir un jeu d’ampoules à incandescence. Sur le point de refermer le tiroir, des restes d’herbes aromatiques marocaines et du matos à rouler, accrochent sa rétine au milieu des rustines en caoutchouc. Plaît-il ? Qu’est-ce que ça fout là ? Les joints rangés avec les joints ; quoi de plus logique. Pas certain d’avoir atteint un niveau de confiance et de complicité suffisant pour partager ce genre de chose, le steward hésite et gamberge quelques secondes. Dans l’embarras du doute, il embarque également le fond de kush, qui file tout droit dans sa poche. Retour sur le pas de la porte au nombre paire. Quelques coups de phalanges contre le bois pour annoncer sa réapparition. "Et que la lumière soit !". Commandement aux accents de sacrilège et de blasphème biblique. Une voix grave et sourde de tout-puissant très mal singée. Passage de la tête par l’embrasure de la porte. Les ampoules, encore sous emballage, triomphalement agitées à côté de sa frimousse d’ahuri fini slash imbécile heureux.

"Maybe we'll get it right
We've been running in circles
Chasing our shadows
Trying to find our way back to the light."

_________________
blackbird
Blackbird, blackbird, don't sing to me. Don't sing below my window. Don't nestle here, go find lovers of your own. Fly somewhere else, don't bother me. Don't sing below my window.

Revenir en haut Aller en bas

Gabriel Montero
-- membre qu'on adore --
Gabriel Montero

PERSONNAGE
I wished for a lasting love; the love lasted, but the lover lefted.

___Beau malheur (Gabriel) - Page 2 Tumblr_inline_pnnlolk5oh1vjg4rh_250

___
LITTLE TALKS : 455
PSEUDO : Rainbow D.Ashe
AVATAR : Darren Criss
CREDITS : (av) samounette
ALTER-EGO : Dorian
ÂGE : 35
QUARTIER : Waterfall Avenue, Bâtiment #1, dans un petit appartement (#2) pratiquement vide...
MÉTIER : Chef cuisinier au Valhalla
COEUR : Célibataire, le cœur pas mal amoché
INTERVENTIONS RL : Oui
INFOS RP

Beau malheur (Gabriel) - Page 2 Empty
MessageSujet: Re: Beau malheur (Gabriel) Beau malheur (Gabriel) - Page 2 EmptyMer 4 Sep - 14:05

C’est d’un regard curieux que le chef accueille le demi-aveu de son invité. Bien sûr, il est surpris que son voisin soit du genre à passer autre chose que des magnets quand il traverse les frontières, mais il l’est surtout que le jeune homme ressente le besoin de préciser ce que Gabriel pensait avoir déjà clairement insinué. “J’espère bien.” Que le steward se sente libre de faire ce qui lui plaira de ce commentaire. Ils ont déjà bien assez à faire avec la bouteille, Gabriel ne va pas exiger plus de son invité. Il lui plaît pourtant d’admettre qu’il n’est pas aussi adorable et gentil qu’il n’y paraît. On le prend souvent à tort pour une petite chose inoffensive, mais Mykolas ne le connaît pas vraiment. Auprès de lui, Gabriel se sent presque le droit d’être qui il veut. Lui-même, surtout, sans avoir à se cacher pour une raison ou une autre, comme il avait à le faire autrefois. Quand sa vérité représentait un risque, dans les quartiers inquiétants de Détroit où il se cachait en plein jour, avec son casque vissé dans les oreilles pour empêcher le reste du monde de froncer des sourcils face à son étonnante passion pour Queen et leur chanteur célèbre pour son ”mode de vie” très loin de ce qui était acceptable par ici. La façon dont Mykolas admet avoir dépensé son premier salaire lui arrache un rire et lui fait lever les yeux sur le visage du jeune homme. “Comment tes parents l’ont pris ?” Il n’ose imaginer la réaction des siens s’il était rentré un jour avec un piercing. “J’ai toujours eu envie de me faire tatouer.” Un autre de ces projets qu’il n’a jamais mené à bien. Quand on se contente de rêver, on commet beaucoup moins d’erreurs. “J’parie que tu faisais fureur dans la cour de l’école avec ton piercing et ta belle gueule.” Ou peut-être pas, allez savoir ce que l’âge ingrat de l’adolescence peut faire à ses victimes.

La page du passé tournée, c’est vers l’avenir que se tournent les deux hommes, un projet improvisé à la seconde pour occuper le week-end à venir. Un jour de repos que Gabriel ne regrettera sûrement pas de ne pas avoir passé à dormir comme il le fait toujours. L’alcool lui réchauffe les veines, embrouille doucement ses pensées. Comment expliquer, sinon, qu’il se souvienne tout à coup de ces clés que Mykolas était venu réclamer en frappant à sa porte. Ou bien qu’il oublie de laisser sa cigarette à la fenêtre, comme s’il n’avait pas déjà eu à se battre plusieurs fois avec l’alarme incendie de son appartement, décidément trop sensible. Il use généralement d’une chaise pour prendre un peu de hauteur et faire taire l’affreuse sonnerie, mais pas ce soir. Non, cette fois, il préfère se tortiller inutilement jusqu’à ce que Myko ne vienne lui porter secours. Tellement plus efficace. La main de Gabe se pose à plat dans le dos de son sauveur, au prétexte de l’aider à garder sa stabilité, pour se donner la fausse impression de servir à quelque chose dans la résolution de ce problème. Qui peut assurer que ce n’est pas le cas ? Le silence retombe, en tout cas - ou presque. Et avant que Gabriel n’ait eu le temps de remercier son bienfaiteur, ce dernier prend la fuite en se rappelant quelque chose à son tour. Comme sa valise reste où elle est dans l’appartement du philippin, celui-ci suppose que le jeune homme reviendra bientôt.

Il retrouve donc sa place sur le rebord de la fenêtre, termine son verre d’une seule traite, puis ferme les yeux un instant alors qu’il repose sa tête contre le mur. Sa solitude ne dure pas longtemps, l’histoire de quelques minutes tout au plus, avant que la voix de son voisin ne lui fasse rouvrir les yeux. “Oh !” Des ampoules. Un cadeau auquel Gabriel ne s’attendait certainement pas. “T’es génial, merci !” Il jette un coup d'œil au plafonnier, puis va à la rencontre de Mykolas pour récupérer les ampoules neuves, qu’il abandonne sur la table basse. “À moins que l’ambiance tamisée ne te pose problème, je crois que je vais attendre demain pour les changer.” Quand il n’aura plus d’alcool dans le sang, plus de compagnie non plus. Qu’il y verra clair, aussi. Histoire que ce geste banal ne tourne pas au désastre. Prendre place dans le canapé lui paraît bien plus sûr. Il s’arme à nouveau de la télécommande et lève les yeux vers son voisin, qu’il invite à prendre place à ses côtés en tapotant le coussin du plat de la main. “À part Queen, qu’est-ce que t’aimes écouter ?”

_________________





I care.
I always care.
That's my problem.

Revenir en haut Aller en bas

Mykolas Kalnietis
-- membre qu'on adore --
Mykolas Kalnietis

PERSONNAGE
Beau malheur (Gabriel) - Page 2 Tumblr_o4yc6fdDZg1u7uduwo4_500

Beau malheur (Gabriel) - Page 2 Gh10

Beau malheur (Gabriel) - Page 2 1436716 Beau malheur (Gabriel) - Page 2 Png-clipart-telephone-directory-telephone-number-computer-icons-diary-phone-book-text-number-thumbnail Beau malheur (Gabriel) - Page 2 Png-clipart-purchase-order-computer-icons-purchasing-icon-design-purchase-order-angle-text Beau malheur (Gabriel) - Page 2 1936319
LITTLE TALKS : 246
PSEUDO : Quentin
AVATAR : Justs Sirmais
CREDITS : Me & Astra
ÂGE : 29
QUARTIER : (#002) Lilac Road (Bâtiment 1 - apt 1). Un F3 ennuyeux de simplicité qu'il partage avec son frère.
MÉTIER : Gosse se rêvant jadis pilote de ligne. Une vocation prématurément portée en terre par une perception faussée des couleurs. Compromis trouvé en embrassant la carrière de steward au sein de la compagnie American Airlines.
COEUR : Insaisissable adonis, disposant d’un soupirant transi dans chaque (aéro)port. Toujours en transit, jamais arrivé à bon cœur. Charmer, enlacer, soupirer. Déserter, recommencer. Etre oublié pour ne pas peiner. Etre oublié pour se sentir aimé.
INTERVENTIONS RL : Oui
INFOS RP

Beau malheur (Gabriel) - Page 2 Empty
MessageSujet: Re: Beau malheur (Gabriel) Beau malheur (Gabriel) - Page 2 EmptyJeu 5 Sep - 15:09

Beau malheur
@Gabriel Montero & Mykolas Kalnietis



Qu’il est bien triste pour un fantaisiste ascendant dilettante, d’avoir à croître dans un environnement où le purisme prévaut sur les valeurs humanistes. Des valeurs tel que l’échange, le partage, la bienveillance ou encore la tolérance. Déjà à l’état de jeune triton, Blondie ne goûtait guère l’étroitesse du bénitier social, dans lequel sa famille aimait à barboter joyeusement, en compagnie de tout un escadron de grenouilles conventionnelles jusqu’à l’os. La curiosité a toujours bruissé sous ses écailles opalines. Nourrissant les envies d’ailleurs et d’envers. Pour s’inventer à contre-courant, prendre le large et aller à rebours des vents. Qu’y aurait-il de si mal à poindre la tête à la surface de cet étang pudibond ? Un étang à la fois rassurant, et effroyablement ennuyeux. Quels dangers menacent près du rebord ? Et si les soi-disant périls au dehors possédaient en définitive la férocité d’épouvantails mal fringués ?

Alors, le petit amphibien s’enhardit et se risque à quitter le giron de son milieu naturel. Il va par monts et par vaux. Explore, furète. Découvre et s’émerveille à chaque carrefour. Au grand dam de Ice Queen, a.k.a maman. Monolithe glacé doté d’une fibre maternelle aussi épaisse qu’un fil d’araignée. Pourtant connue pour son impassibilité marmoréenne, mais dont le sang prit malgré tout brièvement la teinte de l’encre. Ses passions saugrenues, sa personnalité chamarrée et atypique ? Son attrait pour l’androgynie, son "intérêt dévient" pour le travestissement - cultivé afin de leur plaire et de leur faire plaisir en étant la fille que les Kalnietis auraient rêvé avoir ? Ca lui passera, assure papa. Et si jamais ce n’est pas le cas … alors il sera toujours temps de le mater, qu’il croyait l’vieux. Oui mais voilà, un carré reste un carré. Qu’importe l’huile de coude déversée dans des travaux de dégrossissage ou de rabotage ; jamais l’aspérité de ses arêtes ne parviendra à se glisser dans un moulage de forme circulaire.

"I'm a mess, I'm a loser
I'm a hater, I'm a user
I'm a mess for your love, it ain't new
I'm obsessed, I'm embarrassed
I don't trust no one around us"

Non, Myko’ n’est pas foncièrement un rebelle séditieux, s’élevant contre l’ordre établi, ou qui cherche vaille que vaille à faire table rase des usages. Ni un bad boy éruptif qui bande les muscles, aboie et mord. Encore moins un révolutionnaire contestataire, ou un militant idéaliste. Juste un original qui aspire à exister différemment. Sans avoir la prétention du mieux, ni la mésestime du moins bien. Simplement différemment. Un original, vraiment ? D’aucuns préféreront sûrement le qualificatif de marginal. Marginal ? Peut-être. Qu’importe. Qui peut dire exactement ce qu’est devenu ce chenapan espiègle et cabotin … . Ce feu follet malicieux qui riait comme un soleil. Que reste-il de cet effronté, un peu insolent et provocateur sur les bords, qui tirait la langue ? De celui qui a un jour été la coqueluche des filles. Et ipso facto, le chantre des underdogs et des outsiders, brimés par les cadors et les terreurs des bacs à sable - tantôt jaloux, tantôt haineux, tantôt frustrés. Plus grand-chose … ou tellement de choses ?

"A vrai dire, plutôt bien. J’crois même qu’ils ne s’en sont pas vraiment aperçus tant que j’ai gardé la prothèse. A mon avis, ils étaient d’jà tellement désabusés et affligés par mon cas, qu’ils n’ont pas eu la force de s’indigner. Ils n’étaient plus tellement à une déception près. Alors ça de plus, ça de moins … .". Légère indiscrétion partagée sur les dessous et les dysfonctionnements d’un foyer. Sans embellissement, sans fioriture, sans recours à des faux-fuyants. Une vérité cinglante, aussi brute et dépouillée que le béton armé. Le ton morne, un ricanement qui chuinte dans les narines. Des épaules creusées qui accusent un haussement désinvolte, et bien mal assorti avec le sourire doux-amer griffonné sur ses lèvres. Un mois de besogne estivale en qualité de coursier, claqué dans un piercing … dieu, que l’on est con à seize ans. Sur le baromètre de la contrariété, la modification corporelle de leur fils coûta au couple d’universitaires un déplaisir égal à la taille du diams coincé dans le lobe de son oreille. Minuscule et insignifiant.

"Would you find me ?
Would you find me as I am ?
Would you understand me ?
Would you try the best you can ?"

Rien à voir avec les montées en pression, suscitées par les innombrables convocations dans le bureau des directeurs, au cours de sa rocambolesque scolarité dans les établissements privés les plus respectables et estimés de tout Salem. Bagarres ? Si seulement … . Les principaux intéressés auraient sûrement préférés. Préférés que leur rejeton fasse montre d’un tempérament belliqueux, plutôt que de posséder cette irrépressible manie de customiser – voire sensualiser – les uniformes réglementaires. Entre clone et alien : Mykolas a depuis longtemps choisi son camp. Une coquetterie vestimentaire qui a traversé le temps et qu’il a su – dans une moindre mesure – conserver dans le cadre de son travail. "Et si l’envie devenait réalité, qu’est-ce que tu te ferais graver sur la peau ?". Jouons à l’avenir fiction et à la réalité alternative. Titillé par le désir de se rencarder sur ce que le cuistot aimerait immortaliser sur son écorce. La tête un tantinet inclinée sur le côté, l’interrogation qui scintille dans le regard et les paupières qui battent prestissimo.

Un peu gourds, les doigts déboutonnent la manchette de la chemise immaculée et retroussent le tissu jusqu’à la naissance du biceps. Laissant ainsi apparaître un tatouage aussi rudimentaire que minimaliste au creux du coude. "J’me suis laissé tenter aussi, mais … j’sais pas, j’trouve que je n’ai pas la musculature et le bronzage qu’il faut pour que ça rende bien.". Encouragement habile et très recherché pour inciter le filipino hottie à sauter le pas de ses envies. L’esquisse complice sur les babines, le regard qui passe des yeux havanes de Gabe à l’encre de Chine sur son abattis. Une forme fine et allongée – censée schématiser des ailes – surmonter d’un orbe. Représentation très épurée et primitive de la tête du caducée. Emblème et attribut d’Hermès, dieu des marchands, des voyageurs, des médecins et des voleurs – entre autres. Le petit dernier de la portée olympienne. Menteur, facétieux, créatif. Rusé et ingénieux. Exemple, modèle, idéal. En somme, un maître à penser.

"Faudra que j’le fasse repigmenter un de ces quatre.". Petit pense-bête verbal couché dans le vide. D’un prompt tirage sur l’étoffe, l’encre à la couleur délavée et à l’intensité fatiguée disparaît. Piètre ornement qui puise davantage ses origines dans des raisons utilitaires qu’esthétiques. Seul subterfuge trouvé par la canaille pour tenter de dissimuler les traces de piqûres - tristes stigmates de sa période héroïne. "Belle gueule … vraiment … ?". Filou qui s’arrête et retient avant tout ce qui lui est agréable. L’intonation grand-guignolesque qui se veut pourtant suave, languissante. Attitude qui s’inscrit dans la même veine. Sourcils lubriques qui sautillent, rictus de fripouille au coin de la bouche, lueurs luxurieuses au fond des iris qui frétillent. Pseudo parade salace réalisée, quand bien même sa sale gueule et lui savent qu’il n’y a rien de moins vrai dans les dires avancés par le Sieur Montero. Mais si dans le plus fou des absolus, il advient que cette trogne de demi-lune blafarde sait trouver grâce aux yeux du seigneur de ces lieux …

… non, tu rêves tout debout, mon vieux !

Considérant l’affirmation du marmiton, le steward lève les yeux au plafond pendant quelques secondes. Rapide rétrospective faite sur ses années lycée, il dodeline de la tête et atténue la conviction de son vis-à-vis à l’aide d’une moue mitigée. "Eh bah, tout compte fait, et au risque de t’surprendre … pas tant que ça. En tout cas, pas autant que ce snobinard de Keith Hartwell. Conclusion : Chrysler décapotable l’emporte sur piercing. J’pouvais pas rivaliser.". Récit de la guerre acharnée qui sévit jadis pour briguer le titre de Mister bahut. Enjolivé, condensé et vite expurgé. Mine de cocker battu à l’appui. Une course à la popularité dans laquelle le pitre était en réalité bien loin. A des lieues et même des années lumière du peloton de tête. Lui qui a si souvent été cantonné au rôle du bon pote par ses homologues de la belle engeance. Ou de bonne copine, au plus fort de sa quête d’identité sexuelle et son exploration du genre. Et à l’occasion, le confident auprès de qui elles s’épanchaient sur leurs tribulations sentimentales. A bien y regarder, aujourd’hui n’est pas si différent d’hier dans son rapport et sa relation aux femmes.

"Tu as bien grandi et tu me brusques
Et parfois même, tu te loves dans mes bras
Mais jamais, jamais, jamais plus
Car je le sais, je suis l'homme qu'on n'voit pas"

Les panses se garnissent, les soifs se tarissent. L’hémoglobine hulule, les sens se stimulent. Les minutes nuiteuses peluchent, et sur leur cours filandreux les sujets s’épluchent. Entre les murs, les murmures et sous l’égide de la lune, les brumes de l’inconnu se dispersent autour du barbu. Pas complètement, bien sûr – et dans un certain sens, heureusement. Juste assez pour un peu mieux apprécier, ce que cet homme au parfum du sud abrite sous les plaques d’une armure, coulée dans la mesure et la retenue. Une entreprise qui aurait pu être menée à bien depuis fort longtemps, si l’un comme l’autre s’étaient aventurés à se découvrir, se connaître. A se donner la peine et prendre le temps de vivre. Un peu tard ? Possible … mais tard vaut toujours mieux que jamais. Ce que l’âme voisine laisse entrevoir d’elle semble vraisemblablement plaire au joyeux drille. Suffisamment pour instiguer en lui l’envie de profiter encore un peu de sa compagnie – et qui sait, peut-être l’apprécier davantage. Ultérieurement et par le biais d’une activité ludique. Invitation à la grimpette que l’arpète accepte presque aussitôt. De quoi agréablement surprendre le bougre, qui s’attendait à rencontrer beaucoup plus de réticence. Inutile donc de fourbir plus longtemps les armes de la persuasion qui resteront au fourreau.

Au théâtre du #001 de Lilac Road ce soir, situation initiale banale. Troublée par l’irruption d’un élément perturbateur fâcheux. Duquel découle toute une foultitude de péripéties savoureuses. Et voilà que s’en vient l’élément de résolution, avec la remise du double des clefs égarées. Et maintenant ? Dénouement, situation finale ? Salut des comédiens, tombé de rideau et sortie de scène définitive ? Pas tout à fait. Pas encore. Pas au goût du détecteur de fumée qui ne l’étend pas de cette oreille – et qui a le chic les leur casser, à défaut d’autre chose et pour rester poli. Une bonne action en entraînant une autre, Myko’ se glisse à son tour dans les défroques de l’adjuvant. Venant volontiers prêter main forte et assistance à la vedette qui lui donne la réplique et avec laquelle il partage l’affiche ce soir - sous les yeux d’un public fantomatique. Un prêté pour un rendu et un juste renvoi d’ascenseur. Besogne dont l’échassier s’acquitte en prenant machinalement – et peut-être un peu familièrement – appui sur l’épaule large et solide de son hôte. Hôte qui - sans doute soucieux lui procurer encore plus de stabilité – cale, presque le plus naturellement du monde, une paume tout contre son échine. Surpris par ce contact à la fois prévenant et ferme, la carcasse se raidit et se tend de manière ténue.

"People help the people
Nothing will drag you down
Oh, and if I had a brain, oh, and if I had a brain
I'd be cold as a stone and rich as the fool
That turned all those good hearts away"

Au sortir de la manipulation, l’oiseau migrateur croit bon de gratifier d’un "Merci." ce support, sans lequel ses peines auraient sûrement été plus ardues. Silence propice à l’épilogue. Oui … pour peu que la contemplation du plafond, induite par l’ouvrage achevé, n’ait fait germer les graines d’un rappel dans la tête du saltimbanque. Une brève absence plus tard, le voilà qui réapparaît tout jouasse avec de quoi faire jaillir la lumière – au sens propre, cela va s’en dire. Oboles à incandescences dont le bénéficiaire ne s’attendait visiblement pas. "Oui, c’est c’que dit la rumeur.". Bouffon qui s’amuse du génie que lui prête le héros aux boucles brunes. Torse bombé et risette satisfaite, pour affecter une fierté de paon qui ne risque pas de s’étouffer dans la modestie. "Y a pas de quoi, mon bon M’sieur. C’est compris avec la maintenance du détecteur de fumée.". Prestation décortiquée dans un accent ouvrier et provincial - très mal saisi, capté et interprété. Portés à la tempe, l’index et le majeur décrivent un geste serviable en direction de l’artiste aux talents multiples et cachés. L’esquisse de baladin toujours au beau fixe.

"Non, aucun. Au contraire, c’est encore comme ça que j’suis le plus à mon avantage". Enième boutade débitée en parodiant la pose d’une gravure de mode au rabais. Comme pour achever de convaincre Gabriel, qu’il n’est absolument pas foutu de prendre quoi que ce soit au sérieux, et qu’il est bien difficile d’entretenir une conversation digne de ce nom avec lui. Comme pour se saborder et lui faire passer l’envie de le fréquenter ? Allez savoir … . Blague à part, l’amuseur public le pense. Toutes ces années de débauche se payent cash. Flétrissant les charmes qui désarment et coûtent des larmes. Le mal est passé, les ravages sont depuis longtemps faits. Belle gueule d’autrefois. Désormais bien consciente qu’elle est bigrement plus attrayante dans la pénombre d’un éclairage à la bougie, que dans la lumière crue du jour. Pas encore complètement rebuté, la seule vraie et unique belle gueule dans cette pièce l’invite à prendre place sur le canapé, en désignant la place vacante. Docile et obéissant, l’hurluberlu s’exécute.

"Blue hour, two-hour drive upstate
Sunflower, willpower
Maybe all it's really gonna take is
A little more time with you"

Légèrement avachi et affalé, une question pas piquée des hannetons lui est alors posée. Une bouffée d’air aspirée à la paille, la caboche qui part à la renverse et s’incruste dans le dossier. Pantomime livrée dans le but de souligner l’excellente pertinence de l’interrogation. "D’jà, certainement pas les chanteurs de variétés russes, baltes et scandinaves avec lesquels j’ai été biberonné. Rahalala, p’tain … j’crois bien que j’n’ai jamais rien entendu d’aussi affligeant. Ca te foutrait les Télétubbies en dépression et pousserait les Bisounours au suicide. C’est dire !". Critique lapidaire, sans concession, ni demie-mesure. Formulée en tirant sur le col de sa chemise, afin de simuler une mort par pendaison. Non, le mariole n’a jamais vraiment raffolé des complaintes élégiaques, des voix languissantes et des airs mélancoliques, très prisés dans la culture musicale slave. Ce qu’il affectionne lui, c’est … il réfléchit. Pendant un instant. Un instant sans doute anormalement long. Seulement, quand on est persuadé que la musique est le reflet l’âme ; cette colle revêt dès lors une importance capitale.

Comment ? Comment se présenter à ce féru de peinture sous son meilleur jour ? Comment lui brosser un portrait de sa personne qui soit un minimum digne d’intérêt, sans tomber dans le piège de l’imposture ? Myko’ se résout finalement à se jeter à l’eau. A jouer carte sur table. En commençant par une évidence qui crève les yeux et tombe sous le sens. "Etant resté un grand adolescent attardé, j’te dirais Blink-182, Green Day, Sum 41, Linkin Park, Simple Plan. Euh … Avril Lavigne et Machine Gun Kelly, également.". Enfant des 90’S qui énumère spontanément des noms symptomatiques de sa génération, et du passage au nouveau millénaire. Une touche de Rock, une once de Pop, un zeste de Punk. Un peu de ce gamin qu’il a un jour été. Qu’il redevient parfois. A moins qu’il n’ait jamais cessé de l’être. Lui qui continue de privilégier le skateboard pour les courts trajets. Dévalant les trottoirs et zigzagant entre le passants. Les écouteurs nichés dans les oreilles, la casquette vissée sur la tête et une sucette au Fentanyl fourrée dans le bec. Ce qui amène, et permet d’introduire par là même, une autre facette de sa personnalité.

"Lets have some fun
And get around
Lets do the f**ked up dance tonight
Lets go and scream, lets go and shout
So, babe you wanna have some fun"

"Tout ce qui est Eurodance, Electro et musica de discoteca, aussi.". Car le clown a aussi l’âme triste, grise. Et qu’il ne sait comment apaiser la peine et le mal être, autrement qu’en s’abîmant dans le vice des lieux de festivités. De Barcelone, à Tokyo en passant par Acapulco. Un temps d’arrêt, une hésitation. Faut-il ou ne faut-il pas aller plus loin ? Parler de ce qui l’éloigne de la conception archaïque et néandertalienne de l’homme viril, dont on lui a tant rebattu les oreilles dans sa jeunesse. L’audace et le courage volent à son secours. Oui, il peut. "Sans oublier les divas. Madonna, Britney Spears, Beyoncé, Mariah Carey, Whitney Houston, Alicia Keys, Lady Gaga et j’en passe.". Touche finale apportée au tableau musical. Le sourire maigre, les joues rosies. Le regard qui fuit le visage à quelques centimètres de lui, et se prend d’affection pour la table basse faite de bric et de broc. Conscient cependant de se trouver dans un lieu sûr. En compagnie d’un homme qui vibre à une fréquence peu ou proue similaire à la sienne. Confiant quant au fait qu’il n’y aura ni brimade, ni raillerie. Tout disposé à montrer un peu de ses vraies couleurs – si chères à Cindy. Un exercice qui lui fait prendre la pleine mesure de la dichotomie de son être. Ainsi est-il peut-être à la fois homme et femme. Mais il est surtout et avant tout humain.

"J’imagine que tu dois sûrement te lever tôt et qu’une longue journée t’attend demain, alors je ne vais pas te r’tenir plus longtemps, mais … .". Des paroles sensées et lucides – pour une fois. Annonciatrices d’un clap de fin. Un peu tard, l’ostrogoth réalise que la remise de ses clefs est peut-être une manière polie et détournée invoquée par son sauveur, pour lui indiquer qu’il est grand temps de vaquer et de débarrasser le plancher. Mais quoi, alors ? Pause, incertitude. Gesticulations nerveuses sur le canapé. Le petit sachet de kif marocain finalement sorti de sa poche au prix de quelques contorsions. Corrompu au corps rompu vautré sur le sofa. La tête indolente qui se tourne lentement vers le bien nommé Gabriel. La dextre qui agite la pochette en plastique, à l’intérieur de laquelle un pilon roulé végète sur un lit asséché et ne demande qu’à se consumer. "… Si jamais tu veux donner un p’tit coup de pouce à Morphée. Moins conventionnel qu’une verveine ou une camomille, mais tout aussi efficace.". Tentation toxique, qui prendrait presque l’aspect d’une gourmandise sucrée ou d’une confiserie candide, dans la bouche de la crapule. Tout sourire et allègre. Lui qui ne voit là qu’un jeu. Un de plus, dans lequel il convie le maestro des fourneaux. Un jeu destructeur, et dont l’on ne ressort jamais vainqueur.

"Am I a part of the cure
Or am I part of the disease ?"

_________________
blackbird
Blackbird, blackbird, don't sing to me. Don't sing below my window. Don't nestle here, go find lovers of your own. Fly somewhere else, don't bother me. Don't sing below my window.

Revenir en haut Aller en bas

Gabriel Montero
-- membre qu'on adore --
Gabriel Montero

PERSONNAGE
I wished for a lasting love; the love lasted, but the lover lefted.

___Beau malheur (Gabriel) - Page 2 Tumblr_inline_pnnlolk5oh1vjg4rh_250

___
LITTLE TALKS : 455
PSEUDO : Rainbow D.Ashe
AVATAR : Darren Criss
CREDITS : (av) samounette
ALTER-EGO : Dorian
ÂGE : 35
QUARTIER : Waterfall Avenue, Bâtiment #1, dans un petit appartement (#2) pratiquement vide...
MÉTIER : Chef cuisinier au Valhalla
COEUR : Célibataire, le cœur pas mal amoché
INTERVENTIONS RL : Oui
INFOS RP

Beau malheur (Gabriel) - Page 2 Empty
MessageSujet: Re: Beau malheur (Gabriel) Beau malheur (Gabriel) - Page 2 EmptyDim 8 Sep - 18:51

Le sourire amusé s’efface au rythme auquel Mykolas peint le triste tableau de ses rapports avec ses parents. Ce petit incident vieux de presque quinze ans n’est probablement rien de plus qu’une anecdote aujourd’hui, l’image qu’il renvoie n’en reste pas moins déplaisante. Gabriel ne détourne pas le regard, préfére adresser un sourire encourageant au jeune homme. “Je crois que les parents déçoivent aussi souvent leurs enfants que l’inverse.” Il adore les siens, vraiment. Ça ne les rend pas parfaits pour autant. Si ce n’est qu’il ne s’est jamais trouvé une jolie épouse avec qui faire toute une ribambelle d’enfants, Gabriel les a pourtant rarement déçus. Ce n’est pas l’envie qui manquait. Comme tout le monde, comme toutes les personnes qu’il fréquentait à l’adolescence, en tout cas, il a été pris de l’envie de se rebeller. Pas de se détacher du lot, mais au contraire de se fondre dans la masse. Pire qu’un piercing, qu’on peut retirer et oublier, lui rêvait d’une marque indélébile injectée sous sa peau, à l’image des types qui faisaient la loi dans son quartier. “Hmm… j’ai eu pas mal d’idées au fil des ans. Une boussole sur la poitrine. Des chaînes aux poignets. Peu importe, de toute façon, j’aurais jamais le cran.” La réaction de ses parents ne comptent plus dans cette décision, qu’il refuse de prendre pour une toute autre raison. “J’suis pas du genre à m’engager pour la vie, tu vois ? Avec un tatouage, y a pas vraiment le choix.” Ce serait dommage de regretter sa décision dans quelques années. Il n’est pas tellement surpris que Mykolas se soit laissé tenté, en revanche. Pris d’un rare élan d’audace, du bout des doigts, Gabriel retrace la vague forme du caducée. “Ça rend mieux que tu ne le prétends.” Sa main retombe sur la table, et il secoue la tête comme pour en chasser quelque chose. Sans doute l’esprit téméraire qui vient de prendre brièvement le contrôle de son corps.

Personne d’autre que son voisin ne le force à lever les yeux au ciel, néanmoins. “Oh, je t’en prie, fais pas comme si t’en avais pas parfaitement conscience !” Qu’est-ce qu’il en sait, au fond ? Mykolas pourrait bien être le genre à manquer d’assurance, lui aussi. Il possède pourtant cette nonchalance que Gabriel ne peut s’empêcher d’associer à ceux qui savent qu’ils n’ont à rougir de rien. Et certainement pas de leur belle gueule. Le démenti lui arrache un rire, l’histoire semble crédible. La voiture, Saint Graal des lycéens dans tout le pays, offre à la fois indépendance et intimité bien trop souvent refusée par les parents. Gabriel a eu droit à son premier baiser dans une voiture, alors on ne l’entendra pas jeter la pierre à celles et ceux qui auront préféré la décapotable au piercing. Il garde néanmoins un si mauvais souvenir de cet événement qu’il voudrait pouvoir réécrire l’histoire et forcer son homologue du passé à chercher plutôt l’affection d’un gentil garçon à l’oreille percée. Dans une autre vie, peut-être.

Dans celle-ci, la soirée s’écoule tranquillement. Du dîner jusqu’à l’offrande des ampoules, en passant par le désastreux épisode de l’alarme incendie, Mykolas parvient à s’intégrer sans mal à la petite existence simple du chef cuisinier. Ce n’est pas la première fois qu’ils se parlent, bien sûr, mais c’est bien la première fois que ça semble aussi naturel à Gabe. L’alcool n’y est sans doute pas pour rien. Qu’importe les raisons, tant que chacun passe un bon moment. Et le moins qu’on puisse dire, c’est que Gabriel s’amuse. Son voisin, qui fait une plaisanterie de tout, remet le couvert quand il s’agit de ses goûts musicaux. “Maintenant que tu m’as dit ça, j’ai désespérément envie d’écouter un chanteur de variétés russe… Mais je peux attendre que tu sois un peu plus ivre, si tu préfères. Plus de chance de pas t’en souvenir demain !” La véritable réponse, quant à elle, colle plutôt bien à l’image que Myko renvoie. En partie, du moins. Les tatouages, les piercings, la musique Punk, tout ça, ça va ensemble, pas vrai ? “MGK, quelle horreur !” se moque Gabriel, sans grande méchanceté cependant. Lui aussi écoute probablement des choses qui feraient trembler d’effroi quelqu’un d’autre. Du reste, leurs goûts sont plutôt semblables. Pas difficile quand ceux du philipin sont relativement larges. Il écoute tout ou presque, du moment qu’il y a un bruit de fond pour remplir le silence de sa vie solitaire. Un sourire plus large lui échappe aux derniers exemples cités par son voisin. “Je suis dingue d’Alicia Keys ! Et de Britney, évidemment, mais qui ne l’est pas ?” Il ne lui vient pas à l’esprit qu’il y aurait la moindre raison d’en rougir. Ce serait le cas s’il cédait à la tentation de mettre un album d’Alicia Keys en fond sonore, ce qui le pousserait inévitablement à pousser la chansonnette. Le chant n’est hélas pas au nombre de ses talents. Alors pour leur bien à tous les deux, il s’affaire plutôt quelques instants à chercher une playlist qui lui parle sur Spotify, s’arrêtant sur la première qu’il trouve et dont le titre (Electro Chill) lui semble coller à l’ambiance de cette étrange soirée improvisée.

Mykolas, lui, n’est peut-être pas de cet avis. Gabe vient seulement de se réinstaller confortablement dans le canapé quand le jeune homme esquisse une tentative de prendre la fuite. Ou pas ? Entre l’invitation à déguerpir et celle à s’attarder un peu plus longtemps au prétexte de partager un autre vice, le cœur du steward semble balancer. “Je me lève jamais tôt, sauf si tu considères que le début de l’après-midi, c’est tôt ?” Il n’est même pas rare qu’il soit encore dehors à l’heure qu’il est, à transpirer sur la piste de danse d’un club ou dans le lit d’un inconnu. Il n’a aucunement l’intention de garder Mykolas en otage, cependant, alors il fait de son mieux pour lui laisser une porte de sortie s’il veut réellement s’enfuir. “Si tu veux aller dormir, y a pas de problème. Si tu veux rester, qu’on savoure cette petite chose tous les deux et qu’on profite encore un peu de la fête, ça me va très bien aussi.” Du menton, il pointe le sachet que le jeune homme agite sous ses yeux en même temps qu’il formule son invitation. “Si tu restes, faudra qu’on retourne à la fenêtre ou qu’on assassine l’alarme incendie, par contre.” ajoute-t-il, un nouveau rire dans sa voix. C’est un peu sanglant, mais très proche de ce qu’il ressent à l’égard de cet objet censé assurer sa sécurité.    


pour vous, très cher:

_________________





I care.
I always care.
That's my problem.

Revenir en haut Aller en bas

Mykolas Kalnietis
-- membre qu'on adore --
Mykolas Kalnietis

PERSONNAGE
Beau malheur (Gabriel) - Page 2 Tumblr_o4yc6fdDZg1u7uduwo4_500

Beau malheur (Gabriel) - Page 2 Gh10

Beau malheur (Gabriel) - Page 2 1436716 Beau malheur (Gabriel) - Page 2 Png-clipart-telephone-directory-telephone-number-computer-icons-diary-phone-book-text-number-thumbnail Beau malheur (Gabriel) - Page 2 Png-clipart-purchase-order-computer-icons-purchasing-icon-design-purchase-order-angle-text Beau malheur (Gabriel) - Page 2 1936319
LITTLE TALKS : 246
PSEUDO : Quentin
AVATAR : Justs Sirmais
CREDITS : Me & Astra
ÂGE : 29
QUARTIER : (#002) Lilac Road (Bâtiment 1 - apt 1). Un F3 ennuyeux de simplicité qu'il partage avec son frère.
MÉTIER : Gosse se rêvant jadis pilote de ligne. Une vocation prématurément portée en terre par une perception faussée des couleurs. Compromis trouvé en embrassant la carrière de steward au sein de la compagnie American Airlines.
COEUR : Insaisissable adonis, disposant d’un soupirant transi dans chaque (aéro)port. Toujours en transit, jamais arrivé à bon cœur. Charmer, enlacer, soupirer. Déserter, recommencer. Etre oublié pour ne pas peiner. Etre oublié pour se sentir aimé.
INTERVENTIONS RL : Oui
INFOS RP

Beau malheur (Gabriel) - Page 2 Empty
MessageSujet: Re: Beau malheur (Gabriel) Beau malheur (Gabriel) - Page 2 EmptyMer 11 Sep - 21:23

Beau malheur
@Gabriel Montero & Mykolas Kalnietis


La déception. Oh, voilà bien longtemps que l’erreur de la nature a dépassé ce stade dans l’estime de ses géniteurs. Depuis le jour où son pénis et lui firent mentir l’interprétation – pourtant formelle - de la sacro-sainte échographie du second trimestre. Autant dire une paye. Imaginez un peu l’homélie fleurie, que reçut le gynécologue-obstétricien ayant suivi la grossesse de Madame, devant cette surprise des plus inattendues. Malheureusement, le facétieux miracle de la vie n’est pas pourvu d’un service après-vente. Impossible de porter réclamation pour une malfaçon ou un vice de fabrication caché. A la différence de la General Motors ; c’est ni repris, ni échangé. Vous l’avez, vous vous le gardez. Passé leur bordée d’injures sur l’incompétence des médecins américains, et forts d’une déception braillarde de trois kilos sept qu’ils ne pouvaient décemment pas baptiser Larisa, ses vieux s’enlisèrent dans leur désappointement et furent incapables de faire contre mauvaise fortune bon cœur. Affichant toute la frustration d’enfants capricieux et totalement inaptes à trouver une vague satisfaction, lorsque les choses ne concordent pas avec leurs désirs.

En témoigne les dix jours qui s’écoulèrent, avant que ses parents daignent lui trouver un prénom. L’État Civil leur ayant probablement refusé "Truc" et "Machin", ce fut donc Mykolas en désespoir de cause. La suite … eh bien, la suite tient en vingt-neuf années de désamour. Vingt-neuf années d’une longue et lente dégringolade, depuis les fosses de la déception jusqu’aux abysses de l’amertume, dans les cœurs parentaux. Aujourd’hui, les époux Kalnietis ne savent témoigner à leur fils, qu’un mépris qu’il juge pire que la haine : l’indifférence. L’indifférence, ou l’art glacial et paisible de nier jusqu’à l’existence même d’un individu. Pourtant, le mal-aimé ne leur garde aucune rancune. Ce n’est pas de leur faute. Ils n’ont jamais eu la grille de lecture qui leur permettrait de le comprendre. Ils ne possèdent pas ce logiciel comportemental expansif, qui favorise les manifestations de ce qu’il estime être de l’affection et de la tendresse. Ils ont essayés néanmoins. De tisser un lien émotionnel avec ce que les mites avaient déjà commencé à ronger.

Effort louable.

Notamment en tentant de l’éveiller et de le sensibiliser à des domaines dont ils raffolent. Jusqu’à ce qu’ils baissent les bras et cèdent au renoncement, devant l’éparpillement de leur rejeton et sa difficulté à s’intéresser durablement à quelque chose. Peut-être que c’est de sa faute à lui, après tout …? Peut-être qu’il aurait pu faire un effort, un pas dans leur direction. Et puis, sans être un nid à emmerdes ou un aimant à problèmes qui leur a donné des cheveux blancs avant l’âge, "le p’tit" reconnaît volontiers qu’il n’était pas – et n’est toujours pas – spécialement un cadeau. Normal que papa, maman ne cachent plus leur aridité affective … et le plus fou, c’est que le mousse à la dérive continue malgré tout, d’aimer ces deux icebergs austères. Oui … il espère et attend toujours un mot, un geste de leur part. Quelque chose de dérisoire qui lui prouverait qu’il compte un minimum pour eux. Même s’il n’a rien du fils idéal, et encore moins de la fille escomptée. "P’t’être bien … en tout cas ce qui est sûr, c’est que certains sont très doués pour les bousiller.". Expression d’une pensée acide lâchée entre ses dents serrées, le sourire acrimonieux aux lèvres.

Une goulée du tord-boyaux oriental lapée pour laver le fiel croupissant dans sa bouche, et l’empêcher de se déverser en des mots qu’il serait amené à regretter aussitôt dit. La brûlure du liquide glissant le long de l’œsophage, lui arrache une grimace de gargouille toujours aussi marquée. Qu’est-ce qui sépare un homme structuré d’une coquille vide ? En cet l’instant T ; une table. Bien sûr … bien sûr que el Señor Montero a des idées. Des idées qu’il laisse mariner, infuser et mijoter tout doucement. Pour qu’elles s’étoffent, soient à point et deviennent in fine aussi pertinentes qu’abouties. Lui aussi sait être attentif aux doléances de ses envies. Seulement, et à la différence de son convive qui commence à sérieusement se taper l’incruste, Gabriel n’est pas assujetti à son instinct. Plutôt que de le suivre aveuglement et tête baissée, il réfléchit, cogite, analyse. Il est l’architecte. Jamais il n’aurait bêtement suivi un phénomène de mode. Encore moins dans le but futile de ressembler à un chanteur sur qui il fanboyait, fantasmait et dont il rêvait d’être enceinte – car le délire s’est tout de même étendu jusqu’à ce niveau ahurissant de stupidité.

Jeune et con.

Ce qu’il fait et entreprend est empreint d’un sens profond, porteur d’une signification personnelle bien particulière. Tandis que son évaporé de voisin se contente de combler vainement un vide, une béance et un néant existentiel à grand renfort de vétilles artificielles et oiseuses. Rien d’étonnant donc à ce que les tatouages du cordon-bleu, fussent-ils à l’état théorique et hypothétique, soient emplis de justesse. "Donner un nord au cœur et libérer les poignets des fers … ça n'manque pas de noblesse. Ca t’ressemble, ça t’irait bien.". Opinion personnelle proférée d’une voix qui s’affaisse progressivement. A la manière d’un secret dont le destinataire serait également le seul et unique gardien. Le sourire vaporeux, presque démuni. L’encre indélébile synonyme d’engagement ad vitam æternam ? A l’évidence. N’étant pas spécialement non plus du genre à verser dans le serment, la girouette s’en tient à un haussement mollasson des épaules. La localisation et le minimalisme de ce cache-misère à l’envers de son coude, font qu’il a parfois tendance a en oublier l’existence.

Fébrile, ses orbes azurs suivent le ballet décrit par les doigts prestes de son hôte, le long des pourtours noirâtres. Le souffle suspend son cours au bout des lèvres entrouvertes, les frissons s’hérissent sur la carne ivoirine. Déconfite, la mécanique du myocarde s’enraye, dès lors que les cuticules coupés à ras buttent sur les minuscules bosses, attestant du passage répété des seringues. Aux cents coups, Mykolas précipite la fin de ces lambines caresses en tirant sur la manche de sa chemise. Avant-bras recouvert, il dodeline de la tête d’un air dubitatif et baragouine un "Hmm." lourd de perplexité. Pas vraiment convaincu, ni de l’avis du gourmet. Divergence des points de vue qui se creuse et s’accentue avec ce qui suit. L’idée et l’image que le chico filipino se fait du zouave ailé, lui donne l’impression de se contempler dans un miroir déformant. Déformant et flatteur. C’est peu dire que le Bocuse du Valhalla est loin du compte. Il ne le voit pas du tout tel qu’il est réellement.

Et il ne rate rien.

Conclusion : cette cuirasse d’aisance débonnaire, de bonhomie nonchalante et de jovialité simplette, fait admirablement bien son office. Dissimulant tout ce qui blesse, tout ce qui casse. Tout ce qui écorche, tout ce qui cabosse. "T’sais, les roux sont très loin d’avoir la cote. Surtout lors de l’adolescence. Parce que oui, fallait bien que ça finisse par se savoir un jour ou l’autre … j’suis une fausse blonde.". Scoop et révélation capillaire dévoilée dans un ton mélo-dramatique et shakespearien. Le tranchant de la main porté en visière sur le front, la tête brusquement baissée et détournée pour parfaire son numéro de la diva honteuse descendue de son piédestal. Car oui, au risque d’en décevoir une énième fois plus d’un, ces nuances californiennes sont aussi naturelles et authentiques, que les double airbags siliconés de Kim Kardashian. Seule sa pilosité faciale trahit les origines de sa tignasse, chaque fois qu’elle perce les pores de sa peau. Une couleur improbable que, coquetterie oblige, ce métrosexuel qui s’ignore a très vite souhaité rectifier.

C’était … indescriptible. Ni écureuil, ni blé. Pas vraiment blond vénitien, non plus. Un teinte bâtarde, perdue dans un entre-deux et qui n’arrivait pas à se décider. La cruauté humaine ne connaissant pas de limite, le steward n’a hélas pas fait exception, ni dérogé à la règle. Lui aussi a pâti des siècles de réputation calomnieuse, désastreuse et parfaitement infondée, que se traînent les gingers depuis des temps immémoriaux. Grâce vous sera donc faite de la ribambelle de sobriquets très imagés qui abondèrent naguère. Pas spécialement élogieux, parfois même franchement blessants. Non, Blondie n’a pas toujours été ce gai luron malicieux. Il en a fallu du temps avant que la fureur de vivre, le je-m’en-foutisme et le Hakuna Matata, fleurissent sur le limon de la résilience. Tout comme il fallut une savante dose de résilience et des nerfs en tungstène, pour dompter les envies de meurtre suscitées par les polyphonies slaves qui sévissaient "à la maison".

"Oh non, crois-moi, tu n’en as pas envie.".

"Si tu tiens vraiment à perdre quelques points d’audition … .". Alors grand bien t’en fasse. Assentiment aux allures d’avertissement octroyé d’une voix cossarde. Réfléchis bien avant de faire un vœu, car il pourrait se réaliser. Les fessiers décollent du canapé et le retour flemmard à la verticale se fait. Quelques mouvements circulaires de la nuque et des épaules. Histoire de se chauffer et se mettre en condition. Un bon Oleg Gazmanov devrait faire l’affaire. Du kitsch, du gnangnan, de la tarte et du cucul comme on n’en fait plus. Dans un sens, tant mieux, car cela serait un crime et un attentat au bon goût. Pupilles hissées vers le plafonnier ayant rendu l’âme, Kalnietis se remémore les paroles de cette chanson. Chanson qui, barricadé dans sa chambre, la tête enfouie sous l’oreiller et grinçant des dents comme une hyène, trouvait encore le moyen de lui percer les tympans. Rôdé et plus ou moins au point, il opine du bonnet, se racle la gorge pour s’éclaircir la voix et se frappe la poitrine à l’aide du poing. "Я наверное не зря в этот раз ходил в моря. Наменял я там подарков, ждет их вся моя родня. Скоро наши молодцы все швартовые концы. Намотают на кнехты и причалят корабли. Oooohhouuuu, yeaaaheeey … .". Incorporation d’un freestyle façon R&B, digne d’une biquette chevrotante. Les paupières closes, une paume sur l’oreille, la tête prise de spasmes et de légères secousses. Merci, ce sera tou…

"REFRAIN ! Ты морячка, я моряк, ты рыбачка, я рыбак. Ты на суше, я на море, мы не встретимся никак. Ты морячка, я моряк, ты рыбачка, я рыбак. Ты на суше, я на море, мы не встретимся никак.". Apothéose du supplice sonore. Juché sur la pointe des pieds et le cou tendu, afin d’aller chercher une note résolument trop haute pour ses capacités vocales. Le buste finit par s’effondrer. A bout de souffle, la casserole se brise en un râle ressemblant à s’y méprendre à celui accompagnant la petite mort. Une pseudo petite mort engendrée par une chose que l’on exècre … faut le faire ! Dieu merci, le récital est terminé – et avec lui s’achève par là même un grand moment de ridicule solitaire. "J’t’avais prévenu.". Remarque formulée encore passablement hors d’haleine, la charpente qui s’écroule et retombe lourdement sur le sofa. Bonjour le choc des cultures avec les mélodies punk-pop, compilées dans son mp3 jadis. Exception faite de Machine Gun Kelly. Découvert sur le tard, à une époque où le freluquet avait depuis longtemps quitté le nid et empoigné son indépendance à bras le corps. Figure contemporaine de la pop slash rock slash punk, dont le cuistot ne semble à l’évidence pas vraiment friand.

"Cela ne fait rien …
Dieu, dans sa grande miséricorde,
te pardonnera aussi ce blasphème.".

"Oh ! Retire ça immédiatement, ou la moitié des habitants de son Texas natal vont te tomber sur l’râble comme la misère sur le monde !". Fallacieuse sommation outrée, clamée haut et fort. Les yeux écarquillés, l’index brandi et la bouche scandalisée ouverte à s’en décrocher la mâchoire. Très vite suivi d’un éclat de rire folâtre. Pas de quoi se vexer, se braquer ou prendre la mouche pour si peu. Mykolas sait pertinemment que ses appétences musicales s’éloignent drastiquement de la grande chanson à texte. Et qu’il lui préfère de loin, les sonorités commerciales qui manquent bien souvent d’idéal. De poésie et d’âme. Des morceaux que des musicologues avertis, qualifieraient probablement de daube. Et quoi ? Why so serious ? Les goûts et les couleurs ; ça ne se contrôle pas. En outre, ne faut-il pas de tout pour faire un monde exhaustif et cosmopolite ? Consensus se crée, entre les deux sensibilités assises sur le canapé, autour des actuelles icônes féminines de la chanson.

"Au hasard … sa cohorte de détracteurs ? Qu’au passage elle emmerde comme il faut. Et du reste, elle a bien raison.". Une philosophie prisée par l’asperge balte, qui s’empare de son verre posé sur la table-basse. Levé à la façon d’un toast et terminé cul-sec. A ta santé Britney Bitch ! Toi qui sais comment vivre. Quoi de mieux que de rendre grâce à la Princesse de la Pop, pour clôturer une soirée en si agréable et charmante compagnie ? Même si l’aube qui guette au loin ne constitue pas une contraire. "Non, en effet. ‘Fin, tout dépend du point d’vue et du fuseau horaire, j’imagine.". Observation débitée dans une esquisse filoute. Ainsi donc n’y a-t-il pas de couvre-feu. De quoi attiser la tentation de jouer les prolongations. De continuer à profiter et abuser de ce bellâtre ces petits plaisirs qui font la vie plus douce. Comme s’il n’y avait pas école demain. Comme si on pouvait faire une pyjama party. Comme si les parents étaient partis en week-end, laissant leurs ados seuls à la maison, la clef du mini-bar sur la serrure.

" ‘Kay, on s’la met à l’envers".

"Dans c’cas, amène ton boule, hombre ! Et r’tournons au fumoir.". Décision aux accents forts beaufs – comme il sait si bien l’être. La paume qui claque et s’abat sur le haut de la cuisse de l’ami Gabe. Geste supposé insuffler stimulation et motivation. Prenant appui sur le quadriceps, les phalanges resserrent leur prise et accompagnent les relevailles de sa carcasse. Un cuisinier bonne pâte – et c’est peu dire. Arrangeant, accommodant, pas contrariant pour un sou. Le portrait parfait du signe de la Balance. Bien que sa personnalité cadre assez mal avec un signe d’air. Retour dans l’encadrement de la fenêtre. Sachet ouvert, bédo pioché et calé entre les lèvres. Mèche embrasée, succions sur le filtre pour parachever la combustion du papier et de l’herbe séchée. Calumet de la défonce passé. Puis réceptionné. Une taffe pour tamiser l’environnement et enfermer la tête dans un bocal. A toi. A moi. Deux taffes, le corps s’allège, se délasse. Comme emmitouflé dans de la ouate ou de la batiste.

La flamme du briquet ravive à l’occasion les braises agonisantes. Trois taffes, le minois et la plastique gaillarde de Gabriel ondoient à travers le rideau de fumée blafarde. Une nouvelle bouffée inhalée, mais cette fois, plutôt que d’expectorer la fumée, le débauché joint les mains contre sa bouche et son nez. Visiblement prompt à réaliser une soufflette. Les yeux rougis et explosés blottis tout contre les iris noisette de son vis-à-vis. Lui laissant la possibilité d’approcher, s’il le désire, son visage des auriculaires à l’autre extrémité. Un sourire canaille se mêle à l’éructation des derniers volutes et arabesques toxiques. Le regard qui s’écrase au sol, le coin du sourcil furtivement gratté. "A tout seigneur, tout honneur ; j’te laisse terminer.". Elan de générosité sifflé. Retour debout, offrande de ce qui reste du spliff au cuisinier. Les dernières bribes de lucidité qui lui intiment l’ordre de sonner pour de bon la fin de ce moment. Conscient que ce n’est qu’une question de temps - et qu’il ne faudrait pas grand-chose - avant que les vertus abêtissantes et euphorisantes du kush, fassent tomber les dernières inhibitions.

"Parce que tu vaux et mérites mieux que ça".

Déjà, les idées paillardes se dévergondent sous son crâne. Mieux vaut prendre congé avant que ce canapé ne devienne le théâtre de gaudrioles libidineuses. Une baise que l’un comme l’autre seraient amenés à regretter sitôt redescendus. Rien de tel pour inoculer la gêne dans les rapports au quotidien par la suite. Ce qui n’est vraiment pas commode – et plutôt inconfortable – lorsque l’on est voisins. "Merci encore pour les clefs. Et pour tout le reste. C’était sympa. Sympa et succulent.". Politesse criante de sincérité, servie dans une simplicité – presque vivifiante - qu’on ne lui connaît guère. Pas de mimiques, pas d’emphase. Rien. Juste un léger sourire, tout en modestie lui aussi. Veste récupérée sur le dossier de la chaise et enfilée. Un instant, Myko hésite à ajouter un "Faudra que l’on r’mette ça un de ces jours.". Au lieu de quoi, il se ravise et garde ces quelques mots entre ses lippes pincées. Fausse bonne idée. Sa compagnie n’aurait strictement rien de positif à apporter au barbu un brin ténébreux.

C’est un poison, un cancer qui détruit tout ce qu’il touche. Que peut-il faire d’autre, si ce n’est le tirer vers le bas ? Qu’est-ce qu’un marginal doublé d’un paumé pourrait bien avoir à faire avec un homme parfaitement d’aplomb et bien inséré dans la société ? "Garde la bouteille. Ca n’vaut pas du Grand Marnier mais … qui sait, ça pourrait p’t’être te servir en cuisine. Ou pour des desserts, si tu donnes aussi dans la pâtisserie.". Largesse accordée, un petit coup de menton porté en direction du litron de Sra Sor sur la table. Geste aimable – quoi qu’un peu à côté de la plaque. Avec combien de recettes un alcool de riz subtilement fruité peut-il bien s’accommoder ? Deux, trois tout au plus. "Puis au pire, ça t’permettra de bien te marrer d’vant la tête que feront tes potes quand tu leur en proposeras et qu’ils en boiront.". Alternative ricaneuse et gouailleuse. Déjà plus vraisemblable et plausible.

Retour auprès de l’étoile culinaire. Un check, une traction sur le bras pour que les torses s’entrechoquent. Quelques tapes toniques entre les omoplates, le temps d’une accolade. La classique entre hommes, virile et avec contact réduit. "On s’dit donc à dimanche. De bonne heure et de bonne humeur !". Rendez-vous donné, le verbe guilleret, un petit clin d’œil mi-enjôleur, mi-cajoleur. Manque de chance, l’éthanol et le THC ne sont pas parvenus à effacer de son esprit décalqué, le plan échafaudé de concert un peu plus tôt. Qu’on se le dise, quand l’Icare balte a quelque chose dans la tête ; il devient pire qu’un chien enragé. Demi-tour, valise empoignée. Halte marquée dans l’entrée. La tête tournée, une ultime œillade au marmiton jetée par dessus l’épaule. Un sourire famélique, un dernier au revoir sobre de la main. Discrets, feutrés, presque timides et embarrassés. Comme ceux dont il se fendit, quand il vint troubler la quiétude du chef. Sortie de l’appartement, transhumance express dans le couloir. Entrée dans le logement matriculé #01. Porte refermée, les vertèbres qui aussitôt viennent se fracasser contre le bois. Les jambes qui démissionnent, l’attraction terrestre qui fait son œuvre. Glissade jusqu’au sol. Membranes cutanées fermées, la tête qui bascule à la renverse et l’occiput qui s’achoppe contre la porte. Le cœur qui soudain recouvre de la facilité à pulser. Un long soupir qui tourbillonne et résonne. Pas certain d’être bien sûr de ce qui vient de se passer au cours de cette soirée lunaire. Pas certain de savoir ce que cela veut dire. Pas certain de savoir trop quoi en penser. Et toujours, cette question lancinante et latente qui cogne et tabasse dans les nœuds de son cerveau.

"Qu’est-ce que j’ai bien pu foutre de mon matos d’escalade ?"


H.J:

_________________
blackbird
Blackbird, blackbird, don't sing to me. Don't sing below my window. Don't nestle here, go find lovers of your own. Fly somewhere else, don't bother me. Don't sing below my window.

Revenir en haut Aller en bas

Contenu sponsorisé
-- --

PERSONNAGE
INFOS RP

Beau malheur (Gabriel) - Page 2 Empty
MessageSujet: Re: Beau malheur (Gabriel) Beau malheur (Gabriel) - Page 2 Empty

Revenir en haut Aller en bas

Beau malheur (Gabriel)

Voir le sujet précédent Voir le sujet suivant Revenir en haut
Page 2 sur 2Aller à la page : Précédent  1, 2

Permission de ce forum:Vous ne pouvez pas répondre aux sujets dans ce forum
REDWOOD HILLS :: 
you're entering redwood hills
 :: Waterfall Avenue :: lilac road
-
Sauter vers: