Les secours sont enfin là. Ma soeur va enfin être sauvée. Ça me soulage. Mais si Harper va être prise en charge, ça ne m'empêche de penser à Salvador. Où est-il encore passé celui-là ? Tu sais qu'Harper va paniquer encore plus que toi si elle se rend compte que personne ne sait où il est. Autrefois, j'aurais dit qu'il était capable de s'en sortir seul, de se mettre à l'abris mais après ce qu'il nous a raconté – à Harper et moi - de son séjour à l'hôpital, je ne le vois plus pareil. Alors que je le croyais à vadrouiller dans je ne sais quel pays d'Amérique du Sud, il se trouvais à l'hôpital de Redwood sans que quiconque soit au courant. J'essayais tant bien que mal de le joindre en lui laissant une dizaine de messages de plus en plus inquiet sur le répondeur de son cellulaire. Je ne cessais de lui envoyer des messages pour qu'il me rappelle ou que je sache au moins qu'il était en sécurité.

Les secours étaient là. L'un des médecin s'approchait de ma soeur afin de soigner sa blessure. Inquiet, tu les laissais faire. Puis, Jon te disait qu'elle resterait avec Harper pendant que j'irais chercher mon frère. "D'accord ! Appelle-moi si y'a le moindre souci !" Je me penchais vers ma soeur et lui fit un bisou sur le front. "T'es sage avec les médecins hein ?! Je reviens vite !" A contre coeur, je la laissais partir avec Jon et les secours. Passant ma main dans mes cheveux, je ne savais pas où chercher. Je tentais toujours désesperemment d'appeler mon frère. "Bordel Salva t'es où ? Rappelles !!" Mes messages étaient de plus en plus courts et inquiets.

Harper est entre les bons soins des brancardiers. Je m'en suis assuré personnellement et je lui promet de passer la voir demain à l'hôpital. A vrai dire, je lui promet ainsi de la prendre en charge pendant tout son séjour là-bas. Son amie, Jon, veut à tout prix venir avec elle. Je ne le comprends que trop bien et je glisse quelques mots aux brancardiers pour qu'ils acceptent la présence de la jeune femme. Je les observe partir ensuite vers l'ambulance et ne la lâche du regard que lorsque les portes arrière se ferment. Je me détourne ensuite, attrape mon sac à dos et, sous le bruit des sirènes, observe la place.

Je me passe une main dans les cheveux m'avance. Je m'attarde sur quelques gens qui n'ont pas encore eu de soins de premier secours. Je ne m'y attarde pas car je dois avouer qu'en marchant comme ça je cherche Jenn. Le fait que l'amie de harper me dise espérer qu'elle aille bien m'inquiète fortement. Se pourrait-elle qu'elle soit là ? Qu'elle ait été là, dans la masse lorsque l'homme a commencé à tirer dans le tas ? Je déglutis, mes doigts se crispant sur la hance de mon sac. Je m'immobilise finalement et sort mon portable. Je vosi plusieurs appelle en absence de sa part et me mord sur la lèvre inférieure. Soupirant doucement, je compose son numéro et l'appelle. Une fois. Deux fois. Trois fois. Le fait que je reste sans réponse m'inquiète encore plus. Je me redresse, laisse un regard circulaire glisser sur les gens … et aperçois Anthony.

Mon cœur manque un battement en voyant la manche de sa chemise tachée de sang. D'un pas rapide je m'avance vers lui  « Anthony putain ...» soufflais-je. Sans plus tarder je pose mon sac au sol et pose une main sur son épaule  « ça va ? M'dit pas qu'il t'as aussi touché merde» mon ton est bien plus inquiet que je ne le voudrais réellement. Je ne dois pas laisser mes sentiments personnel empiété ma vie professionnel. Mais c'est immanquable. Il m'est impossible de ne pas m'inquiéter pour ce jeune homme.

Cette journée avait viré au cauchemar et était loin d’être terminée. Mike faisait de son mieux pour garder son calme, après tout il avait été formé pour gérer les situations de crise. Mais jamais encore il n’avait eu affaire à quelque chose dans le genre. Adele faisait également de son mieux pour se reprendre, mais il sentait sa sœur à deux doigts de s’effondrer. Et Elise gisait dans ses bras, oscillant entre quelques sursauts de conscience et le trou noir. Quand la voix de la pâtissière s’éleva entre eux, il tendit l’oreille pour l’entendre s’inquiéter de sa grand-mère, puis il comprit son prénom, sans pour autant saisir ce qu’elle avait voulu dire. Presque au même moment, Adele remarqua l’arrivée de secouristes. Avant qu’il ait pu dire quoique ce soit, sa cadette avait décidé de chercher la grand-mère d’Elise, et de s’assurer que la leur était bien partie. Que pouvait-il répondre à ça ? Il hocha donc simplement la tête. « T’en fait pas pour moi, et je m’occupe d’Elise. » Mais alors qu’elle s’était levée et s’apprêtait à les laisser, il lui attrapa le poignet pour la retenir une seconde encore. « Mais toi, fait attention. Rentre dès que tu les as trouvées et appelle moi à ce moment là. » Il ne tolèrerait aucune discussion sur ce point. Il aurait largement préféré qu’elle quitte immédiatement cet endroit mais elle avait raison, il avait aussi besoin de savoir que Gram’s allait bien, et il ne pouvait pas la chercher lui-même et rester avec Elise.

Finalement il lâcha sa sœur qui disparu dans la foule en quelques secondes. Il espérait qu’elle retrouverait rapidement Vivian Maloney. Puis il leva son bras et fit de grand signe aux secouristes qui passaient les uns après les autres sans les voir. « Eh, j’ai besoin d’un médecin ! » L’un d’eux les remarqua et vint dans leur direction avec son équipier. Dès qu’ils furent à porté de voix, il se hâta d’expliquer la situation. « Elle s’est cogné la tête en tombant, elle a reprit conscience quelques instants mais était confuse. Et elle a à nouveau perdu connaissance. » Elise fut rapidement examinée, et la décision fut rapidement prise par les secouristes. « Ok, on l’emmène. » En l’espace de cinq minutes, la jeune femme fut placée sur une civière et emmenée en ambulance. Mike fut autorisé à monter avec elle, et le trajet vers l’hôpital de Burlington fut probablement le plus long de toute son existence…

La douleur remontait jusqu'à sa poitrine mais Brody n'en dit pas un mot. A la place, il regarda Salvador emmener Azariah vers un lieu sûr. Le coeur de Manning était brisé en voyant l'état de son futur beau frère, voilà ce que la secte faisait aux gens et c'était peine perdue que de lutter contre la peur qui arrivait. Brody sentait enfin le sang couler et c'était à ce moment là qu'il releva les yeux vers sa soeur et son associée. "Bon, les filles, j'ai un peu trop tiré sur la corde ce coup ci... La science aura raison de mon mental... L'hôpital me semble une bonne alternative!" Il ne pouvait pas s'empêcher de parler comme un livre, même dans les moments intensément délicats. Heureusement pour lui, un secouriste le repéra assis par terre, les joues pâles de la perte de sang, il était sur le point de s'évanouir lorsqu'on l'évacua à son tour avec d'autres blessés vers l'hôpital le plus proche. "Lizzie, Lizzie... J'ai même pas de "baise en ville" pour l'hôpital, comment j'vais faire sans le nécessaire de survie pour une nuit hors de chez soi? Brosse à dent, compris." Même dans les vapes, son cerveau fonctionnait encore mais cela ne dura pas, Brody partit vers d'autres cieux momentanément quelques secondes plus tard

Spoiler:

La panique laissait place au soulagement dès qu'Ulysse aperçut Maïa. Au moins, elle était en bonne forme et la blessure de Robin était entre de bonnes mains. Ulysse avait eu une peur bleue et il n'était pas prêt de retrouver un rythme normal alors que Maïa quittait ses bras lui demandait s'il allait bien. "J'ai rien, j'ai rien. C'est Robin..." Il ne put même pas prononcer la suite, entendant la remarque de son frère. Malgré la situation critique, l'aîné des Myers ne put s'empêcher de lui ébouriffer les cheveux comme vengeance personnelle. "J'm'en rappellerais à l'occasion... Mais c'plus elle qui me larguera que l'inverse à mon avis." Il lança un clin d'oeil en coin à son frère en regardant Maïa. Il était temps qu'on évacue Robin à l'hôpital pour qu'elle subisse de véritables soins. Ulysse regarda Nathan monter dans l'ambulance à côté de sa soeur et juste avant que les portes ne se ferment, Ulysse put s'exprimer sur le sujet. "J'vais rester ici pour aider un peu... Tu m'tiens en courant Nate et j'vous rejoins dès que possible, j'sais que Robin est entre de bonnes mains, c'ce qui compte." Il n'avait peut être pas énormément de savoirs en la matière mais à force de traîner au cabinet, Ulysse savait gérer les situations d'urgence médicale et il pouvait se permettre d'aider Maïa. "Bon, t'as d'la chance... T'as l'droit à un assistant, p'tite abeille... Esclave, s'tu veux... Qui a besoin d'soins?" Il prononça sa question avec un peu plus de force dans l'espoir d'obtenir une réponse. Au fond, Ulysse faisait tout pour ne pas craquer face au traumatisme qu'il venait de vivre, faire comme si rien n'était grave était sa technique... Pas sûr qu'il tienne très longtemps cela dit.