« Et lui ? Il est pas mal non ? Qu’es ce que tu en pense ? » Demanda Katty en collant son smartphone sous le nez de sa jumelle pour lui montrer la photo d’un homme.  Phoebe soupira et posa a peine les yeux dessus.  « Pas mon genre. » Qu’elle lâcha passablement avant de regarder a nouveau son reflet dans la glace pour se concentrer sur ce qu’elle faisait. Elle savait faire, mais pour tresser sa chevelure blonde elle avait toujours eu besoin de se concentrer et surtout regarder attentivement ce qu’elle faisait. « Tu fais aucun effort tu l’as a peine regarder. Evidement c’est ton genre d’homme, il ressemble a Henry ! » L’ancienne cascadeuse se stoppa en entendant ce prénom et sans lâcher ses cheveux en court de tressage tourna la tête pour regarder sa sœur. « Justement. » Qu’elle lâcha un peu froidement. Katty savait qu’Henry était un peu le tabou, mais elle essayait tout de même de faire sortir Phoebe de cette carapace qu’elle avait forger et dans laquelle elle se réfugier quand il s’agissait de parler d’Henry ou de Lydia avec plus de profondeur.  Elle semblait enclin a en parler, mais juste en surface. Personne n’avait jamais de détails réellement, ou ne savait vraiment ce qu’elle ressentait vis-à-vis de cela. Ce qu’elle ressentait vraiment. Car pour répondre, Phoebe haussait toujours les épaules et disait que ca allait. Mais Katty savait parfaitement que c’était un mensonge. Alors si elle avait tout d’abord ménager un peu sa sœur, maintenant elle essayait de la secouer un peu. Et de lui faire aussi rencontrer des hommes. Des hommes autres que ses « potes ». Mais ce n’était pas une mince affaire. « Et puis lâche moi un peu avec ca Katty j’ai pas le temps de regarder les mecs avec toi. On est plus des ados » Qu’elle soupira en reprenant son tressage presque terminer. « Hé tu va pas me reprocher d’essaye de te faire avoir une vie sentimental. » Phoebe attacha enfin sa tresse et regarda sa sœur. « Commence par t’occuper de la tienne de vie sentimental comme tu dis, et ensuite on reparlera de la mienne. » Elle se regarda une dernière fois et se décala. « Aller, je vais finir par être en retard a trop trainer. A toute a l’heure » Dit elle avant de poser un bisous sur la joue de sa sœur et sortir de la salle de bain. « Tu fais pas d’effort » Que lui lança Katty en la suivant. « Je sais et j’m’en fiche » Qu’elle lâcha en enfilant ses basquette pour courir. « Mais tu vas où encore ? » Que lui demanda sa sœur en soupirant. « Faire courir Alejandro. Enfin…Essayer de faire courir Alejandro et crois moi. » Elle se releva et sourit amuser a sa sœur « Y’a du travail. Aller bye » Elle entendit a peine sa sœur râler un peu et sortie de l’appartement.

Elle rejoint rapidement la ferme des Alvarez, a pied évidement, ça l’échauffer. Elle savait qu’il faudrait qu’elle soit prête pour l’homme. Il était bien réfractaire a faire du sport, mais c’était pour son bien et Phoebe était là pour essayer un tant soit peu de le motiver.  Voila un moment qu’elle connaissait Alejandro maintenant, et quelques temps qu’elle essayait de sa la jouer un peu coach sportif pour l’aider a s’entretenir.  Après tout c’était un ordre du médecin, ca, c’était la mère d’Alejandro qui lui avait souffler. Une femme parfaitement charmante.  Le sport c’était un peu son domaine, elle apprécier Alejandro alors si elle pouvait aider, elle le faisait sans hésiter. Et puis ça occupé la blonde et lui éviter de ruminer et se remettre a broyer du noir.   Sans parler que ca la tenait active, et c’était pour le mieux pour l’hyperactive qu’elle était.  Elle toqua une fois devant la porte. Elle était pile a l’heure convenue, donc elle savait qu’elle était attendue. Normalement. A moins qu’il est décider de fuir faire autre chose en prétextent avoir oublier qu’ils avaient convenue de courir aujourd’hui. Elle attendit patiemment et sourit quand elle le vit. « Salut, t’es prêt ? » Qu’elle lança d’un ton joyeux. Parce qu’elle, ca la dérangeait pas vraiment de courir au contraire ca la défouler. Et puis elle savait que si elle était joyeuse ca encouragerait sans doute plus Alejandro a s’y mettre que si elle faisait la gueule.  « Promis on court pas longtemps ! » Qu’elle lui sourit encore pour le rassurer.

Les rayons du soleil commençaient à peine à percer à travers les rideaux de la chambre d’Alejandro. Depuis toujours, il avait pris l’habitude de se lever tôt. Quand il était étudiant, il commençait à réviser avant le début des cours. Quand il travaillait, il utilisait ces moments plus calmes pour répondre à ses mails, pour peaufiner ses réunions… Un bosseur qu’il était, Alejandro. Il avait mis tout ça de côté, mais il continuait à se lever aux aurores. Il avait appris à apprécier le calme matinal, avant que ses enfants ne se lèvent, que la maison se remplisse d’agitation. Il s’assoit sur la terrasse, une tasse de café à la main, observant la nature qui s’éveillait devant lui. Un coup d’œil à sa montre. Il avait encore le temps. Sa motivation n’était pas au maximum. Il sait que c’est une recommandation du médecin. Il se doit de faire attention à sa santé, à son cœur. Il était inenvisageable qu’il lui arrive quelque chose, pas maintenant qu’il avait amené toute sa famille ici. Pas maintenant que sa mère était malade et qu’elle avait besoin de lui. Il fallait faire du sport ? Il allait faire du sport. Il emmenait déjà sa mère danser régulièrement. Des danses latines. Ainsi, elle sortait aussi de la ferme. Elle voyait du monde. En plus de ça, Alejandro s’était mis à courir. Il fallait être honnête, il n’aimait pas beaucoup ça. Mais il fallait aussi être honnête sur le fait qu’il pouvait se payer un abonnement à la salle de sport, ça ne le motiverait pas plus à y aller. Pour courir, il n’avait besoin que de baskets. Il pouvait se décider à n’importe quel moment. Plutôt le matin. Quand tout le monde était encore endormi. Il revenait sans que personne ne le voit et prenait une douche, ni vu ni connu.

Pour se motiver, Alejandro pouvait compter sur des amis, et notamment sur Phoebe. Il n’était pas le plus ravi de la voir débarquer chez lui avec ses baskets au pied, mais elle savait comment s’y prendre avec lui. Il l’avait rencontré quelques temps après avoir emménagé à Redwood Hills. Une jeune femme qui n’avait pas vécu que des choses faciles. Al’ s’était attaché à elle. Dès le début, il avait eu envie de l’aider, envie de la faire sourire et de lui remonter le moral. Maintenant, elle utilise son sourire et un ton joyeux pour l’inciter à aller courir. Il lui ouvre la porte, l’air sérieux et désabusé. Il fait mine de tirer la tronche, parce qu’il est quand même content de la voir. « Salut. Je suis prêt. Puisqu’il le faut. » Il est prêt, Al’. Cette fois-ci en tout cas. Ouais, il s’est déjà trouvé des excuses pour ne pas aller courir. Mais pas aujourd’hui. Il ferme la porte derrière lui. « Promis ? » Qu’il lui demande, s’arrêtant pour la regarder droit dans les yeux. Comme un gamin. Il exagère un peu. C’est pas si terrible que ça. A un moment, il va bien finir par s’y faire, non ? « Vamos ! Plus vite on aura commencé, plus vite on aura fini ! » Il descend les quelques marches devant la maison en petite foulée, puis continue sur le chemin jusqu’à la route, Pheebs à ses côtés. A peine sont-ils partis qu’il lui demande avec humour : « C’est quand qu’on arrive ? »

   

Elle était contente d’aider Alejandro. Il l’avait aider quand elle traverser une sale période, alors maintenant c’était son tour a elle de l’aider. Et elle le faisait toujours avec le sourire. Toujours dans la joie et la bonne humeur. Parce que Phoebe c’était aussi un peu ca, une boule de joie et de bonne humeur, avec un grand sourire, le tout monter sur pile a haut voltage.  Et parce que faire du sport dans la bonne humeur, c’est toujours plus agréable pour les gens qui n’aime pas cela, comme Alejandro, ca aide a rendre cela plus agréable. Elle retint un rire quand il lâcha un « puisqu’il le faut ». Oui, il le fallait, parce que c’était un ordre du médecin.  Et puis courir, ce n’était pas si terrible. Ca avait beaucoup aider Phoebe, ca l’aider souvent a s’évader un peu, car même si elle pouvait le faire en groupe, elle sortait régulièrement courir seule, pour se vider la tête. Et puis elle savait qu’elle pouvait aller a la salle de sport aussi, mais elle n’était jamais seule là bas, toujours quelqu’un pour venir lui tenir compagnie. Alors, courir était sa façon de s’évader régulièrement. Peut être qu’un jour, Alejandro y prendrait goût et finirait par le faire de lui-même, sans avoir besoin de Phoebe pour le motiver. Elle hocha la tête en souriant, presque amusé de l’air soudain enfantin de l’homme face a elle. « Oui, promis juré ! » Elle rit un peu a sa seconde phrase. « C’est une façon de voir les choses effectivement »  Il était vrai que cela se finirait plus vite pour lui s’il s’y mettait vite. Ils se mirent donc en route, d’abord en marchant pour echauffer un peu Alejandro. Phoebe l’était déjà elle. Elle s’arrêta et explosa de rire quand il lui demanda s’ils étaient bientôt arriver.  « Mais quel gamin j’te jure ! » Dit elle en le poussant doucement et amicalement, toujours en riant.  Elle était contente qu’il le prenne comme cela dans le fond. Cela aurait était désagréable pour tout le monde s’il avait fait la tête tout le long.

Ils marchèrent cependant encore un peu, elle avait un petit parcourt en tête. Un terrain plat et agréable a pratiquer. Elle avait envie d’essayer de donner a Alejandro le gout de la course a pied, ou au moins de lui faire voir cela un peu moins comme une corvée.  Peut être qu’un jour, a terme, il finirait par y aller seul parfois. Elle ne se faisait pas d’illusion, ce n’était certainement pas demain la veille, mais elle avait espoir que ca arrive un beau jour.  « Comment ca va a la maison ? » Qu’elle demanda alors qu’elle marchait tranquillement a coté de lui. « Ta maman ca va ? Et les enfants ils sont pas trop ingérable ? » Dit elle en souriant un peu amusée. Elle ne pouvait qu’imaginer comme cela pouvait parfois être ingérable d’avoir autant d’enfant qu’Alejandro. Pour le coup, il avait tout son respect pour gérer presque seul autant d’enfants. Et pour en avoir fait autant aussi.  Enfin venant d’elle, ce n’était pas étonnant vue qu’avant d’avoir sa fille, elle ne voulait pas d’enfant.  Alors elle avait toujours une sorte d’admiration pour les parents de famille nombreuse.  Elle demandait tout cela, pas uniquement pour meubler le silence. Elle s’y intéressait vraiment. Surtout a la mère de l’hispanique. Elle apprécier cette femme, elle la trouvait adorable et c’était une battante, on voyait très bien les efforts qu’elle faisait malgré la maladie qui la rongeait petit a petit. Elle osait imaginer comme cela devait être dur pour Alejandro qui semblait très proche de sa mère. Elle n’avait pas vraiment envie d’être un jour a sa place. Elle était bien heureuse qu’elle, ses parents soient en bonne santé.  Très vite, ils arrivèrent au « départ » de la boucle imaginer par Phoebe pour aujourd’hui. Elle s’arrêta et sourit amusé a l’homme. « T’es prêt ? On peut y aller ? Ou tu as encore des truc a me dire, des réclamations peut être ? » Elle souriait.

Oui, il n’était pas l’acolyte le plus motivé pour aller courir, mais il savait que cela faisait sourire, voire rire Phoebe. Elle ne le prenait pas au sérieux, lui non plus ne se prenait pas au sérieux, et ça avait tendance à détendre l’atmosphère. La voir de bonne humeur lui faisait du bien. Ça le motivait aussi. Courir seul avait ses avantages. Ça lui arrivait de temps en temps, pour ne pas perdre le rythme et parce qu’il ne pouvait pas toujours compter sur quelqu’un pour le motiver. Il avait de la volonté, Alejandro. Il en a toujours eu. Une des clés de sa réussite. Il n’aime pas courir, mais il trouvait toujours la force d’y aller. Il préférait tout de même partager ça avec quelqu’un. C’était plus sympa, plus agréable. Et c’était une autre façon de passer du temps avec certains de ses amis. Phoebe s’était portée volontaire pour le faire bouger, et elle se montrait une coach redoutable ! Elle savait comme s’y prendre avec lui. Elle y allait doucement, sans trop forcer. Elle faisait en sorte de rendre le moment le plus agréable possible pour l’homme. Il voyait bien qu’elle prenait du plaisir à la course à pieds, et il espérait qu’à un moment, ça finirait par arriver pour lui aussi !

En attendant, il prend son courage à deux mains et suit la blonde jusqu’à la route. Il ne peut s’empêcher de plaisanter, Alejandro. Pendant longtemps, il s’est montré très sérieux, mais désormais, il prend tout avec légèreté, même les conseils du médecin. Enfin, il les applique quand même ! Il rit à son tour. « Plutôt un vieux avec les genoux qui craque ! » Il exagère, quand même. Il n’est pas si âgé, Álvarez. Mais toutes les excuses sont bonnes pour plaisanter ! Ils continuent de marcher tandis que Phoebe vient aux nouvelles. Elle lui demande comment va sa mère, parce qu’elle a déjà eu plusieurs fois l’occasion de passer du temps avec Margaret. La famille Álvarez a toujours accueilli à bras ouvert les gens. La porte toujours ouverte aux inconnus. Margaret est toujours prête à rajouter un couvert à leur table, à rajouter une chaise pour quelqu’un qui débarquerait à l’improviste. Alors, forcément, les amis d’Alejandro sont tous familiers avec sa famille, que ce soit sa mère ou ses enfants. Tous familiers aussi avec la maladie de Margaret, même si cette dernière se montre très discrète sur le sujet. Enfin, surtout devant les enfants. « Elle va bien, je te remercie. J’ai toujours du mal à savoir si ses troubles stagnent ou si elle devient de plus en plus douée pour les cacher… » Alejandro savait qu’il pouvait se confier à Phoebe. Il avait confiance en elle. « Ils sont carrément ingérables, les monstres ! Il est temps que l’école recommence ! » Il est toujours prompt à se plaindre de ses gosses, Alejandro ! Mais il les adore, il les aime de tout son cœur. Sauf quand il lui prenne la tête. Ce qui arrivait assez souvent. Quand c’était pas un, c’était l’autre. En même temps, il en avait quatre, et un neveu à charge… Forcément, les moments où il était tranquille étaient rares. « Et toi ? Comment ça va ? »

Ils arrivèrent au départ. Il était temps de s’y mettre. « Ouais, on peut y aller. Tu diras à mes gosses que je les aime, si jamais je m’en sors pas ! » Petite blague avant qu’il ne commence à cracher ses poumons. Phoebe était une des rares privilégiées à le voir comme ça…

   

Un sourire sur les lèvres, elle pose les yeux sur l’homme qu’elle va accompagner pour courir. Un petit vieux avec les genoux qui craque, rien que ca. Pas du tout de l’exagération.  « T’es pas si vieux ! » Qu’elle dit sans rien perdre de son sourire. En fait, elle ne le perdrait pas tant qu’ils ne se mettrait pas a courir. « Et, moi aussi des fois mes genoux craque et pourtant j’suis nettement plus jeune que toi ! » Dit elle avec un clin d’œil amusé et complice. Evidement elle le taquinait, même s’il y avait un fond de vérité la dedans. Elle s’était souvent blesser a cause de son ancien travail. Non pas parce qu’elle était mauvaise, loin de là, mais elle n’avait jamais eu peur de prendre des risques. Et puis les accidents arrivait bien plus souvent qu’on ne pouvait le penser sur un plateau de cinéma.  Elle n’était pas certaine qu’il savait tout cela, mais c’était vrai, parfois ses articulation lui faisait mal a elle aussi. Elle faisait juste ce qu’il fallait pour que cela arrive le moins souvent possible. Elle demanda ensuite des nouvelles de toute la petite -façon de parler- famille Alvarez.  Elle n’avait pas rencontrer tous les enfants, du moins pas qu’elle se souvienne, mais elle avait souvent parler a la mère d’Alejandro et avait toujours apprécier ce moment. Evidement, parfois c’était moins facile de parler avec elle  que d’autre, mais cela était simplement du a sa maladie.  Elle l’écouta parler et haussa un peu les épaules. Déjà, il n’avait pas a la remercier, c’était tout ce qu’il y avait de plus normal de demander des nouvelles de cette femmes tout ce qu’il y avait de plus adorable. Elle l’avait en tout cas toujours était avec Phoebe.  « Peut être que c’est un peu les deux ? » Dit elle en réfléchissant. En fait, elle ne pouvait pas vraiment savoir, elle ne passait clairement pas assez de temps avec Margaret et puis elle ne la connaissait pas suffisamment, elle n’avait pas vue les début de sa maladie. Mais elle essayait de réconforter Alejandro. Même si peut être qu’elle ne s’y prenait pas vraiment bien. « Son médecin en dit quoi ? » Elle se dit que cette femme était surement suivi par des médecins compétent. Alejandro avait largement quoi payer les meilleurs spécialiste du coin pour qu’ils s’occupe de sa mère et elle ne doutait pas un instant qu’il faisait tout pour les bon soin de sa mère.  Puis il se mit a parler de ses enfants et elles rit un peu. « Ah ouais, ca j’peux bien le croire ! Mais t’as hâte des réunions parents prof, des bulletins scolaires, des devoirs, des convocation par la direction ? »  Elle doutait qu’il est très envie de tout cela. Elle a l’inverse elle le voulait bien, mais ca c’était parce qu’elle n’avait plus la garde de sa fille depuis un moment.  « Bon après sur tout ca, j’peux pas t’aider, t’es parent depuis plus longtemps que moi » Dit elle en souriant. Elle n’avait rien perdu de sa bonne humeur pour autant. Et sans doute meilleur père que je ne suis mère mais passons. Qu’elle pensa.  « Il a quel âge déjà ton neveux ? » C’était le plus jeune, et si elle se souvenait bien, il était dans la tranche d’âge de sa fille. Ils seraient surement dans la même école. Si toutefois les Coleman n’avait pas changer Lydia d’établissement pour la mettre dans le privé ou un quelconque endroit pour riche.  Elle haussa les épaules a sa question. « Moi ca va. La routine. » Dit elle simplement. Pas besoin de s’étendre sur le sujet, elle ne vivait rien de palpitant depuis l’année dernière et ce n’était sans doute pas prêt de s’arrêter.

Enfin arriver au « départ » de la boucle imaginer par la blonde, elle lui demanda s’il avait une dernière réclamation et explosa de rire quand il lui demanda de dire aux enfants qu’il les aimaient si jamais il y rester. Toujours plus. « Mais quel dramaqueen ! » Dit elle en lui mettant une tape amical dans le dos avant de se mettre a courir. Un rythme léger et tranquille. Elle respirait bien et régulièrement. Elle se calquer sur le rythme d’Alejandro pour ne pas le semer et le faire abandonner. Ce n’était pas le but. Quand ils furent a la moitié elle lui sourit. « Aller, t’as fait le plus dur, on est bientôt a la fin ! » Dit elle pour l’encourager. « Après j’te paye un thé ou un café ! » Dit elle encore dans le but de l’encourager.

Cela faisait maintenant trois ans que le diagnostic était tombé. Trois ans qu’ils vivaient avec la maladie. Trois ans qu’Alejandro observait sa mère à la recherche des troubles, du moindre indice qui indiquerait que la maladie gagnait du terrain. Margaret semblait plutôt dans l’optique de continuer à vivre comme si de rien n’était. Il n’y avait pas de guérison possible. Elle profitait de chaque instant. Al’ se demandait parfois si elle n’était pas dans le déni, mais il n’osait pas en parler de trop. Elle continuait de lui dire que ça allait. Et il voulait la croire. C’est difficile pour lui de voir sa mère diminuée, de se dire qu’à un moment, elle ne le reconnaîtra plus, qu’elle ne reconnaîtra plus ses petits-enfants. Il hausse les épaules à la question de Phoebe. « Peut-être… » Il espérait que la maladie stagnait. L’évolution des troubles est aléatoire, mais ils progressent inévitablement. « Mamá n’est pas fan du docteur… » glisse-t-il avec un petit sourire. Margaret n’aime pas beaucoup aller chez le médecin. Son fils l’y traîne presque, même s’il pense qu’elle le suit pour lui faire plaisir, quand même. Et Alejandro ne se gêne pas pour lui trouver les meilleurs spécialistes dans le domaine. Il cherche aussi un essai clinique qui pourrait convenir à sa mère. Mais celle-ci rechigne bien souvent à accepter ses propositions. « Elle a des examens régulièrement, et ça va. Mais je l’ai surprise deux trois fois dans une pièce de la maison, un peu perdue… Elle dit qu’elle pense à autre chose et que ce n’est rien… » Elle ne veut certainement pas alerter son fils non plus… Heureusement pour Margaret, l’attention d’Alejandro est aussi accaparée par ses enfants et son neveu. Il s’arrête net quand Phoebe lui parle des réunions parents-profs, des bulletins, des convocations chez le directeur… « On n’a jamais la paix avec ces mômes… » Il parle sans réfléchir, Al’. Il jette un coup d’œil à la blonde. « Perdóname… » Il sait que Phoebe a une fille. Il sait aussi qu’elle n’en a plus la garde. Et il continue pourtant à faire des bourdes. « Ça fait peut-être plus longtemps que je suis père, mais ça fait pas si longtemps que je me préoccupe réellement de tout ça… » Encore une fois, il jette un coup d’œil à Phoebe, avec l’impression qu’il dit que des choses de travers. Lui dire qu’il n’a jamais été vraiment présent pour ses enfants avant, alors qu’il en avait l’occasion, alors qu’elle, elle est privée de tout ça. « Il a cinq ans. » Diego est encore petit, et pas trop adepte des conneries comme ses cousins. C’est un petit garçon différent et Alejandro s’inquiète - aussi - pour lui, de grandir sans sa mère et sans connaître son père. Rien qu’avec sa vie de famille, Al’ pourrait monopoliser la conversation pendant des heures. Mais Phoebe n’a pas grand chose à lui raconter, de son côté.

De toute façon, c’est le moment de s’y mettre. De courir. Il joue l’offensé quand Phoebe le traite de dramaqueen. Bon, peut-être qu’il l’est un peu là. Il rit avant de s’y mettre. Au début, ça va, et puis il commence à sentir ses muscles qui tirent, sa respiration qui se fait difficile. Mais il tient bon, Álavarez. Le parcours reste quand même assez facile. A la moitié du parcours, il se sent quand même un peu mieux, un peu plus à l’aise, mais il doit quand même être dans un sale état ! « Ce sera le minimum pour te faire pardonner cette torture ! » Le souffle court, il se dit qu’il vaut mieux qu’il évite de trop parler en courant.

Ce qui ne l’étonnait pas, c’était que la mère d’Alejandro n’aimait pas le docteur. Qui aimerait ce genre de personne quand on a une maladie incurable ? Et puis elle peut comprendre, Phoebe non plus n’aime pas trop l’idée d’aller voir un docteur, en général quand elle est malade elle reste terrer dans son lit… Pas une bonne façon de faire mais elle est tête de mule la blonde et n’aime pas admettre quand elle n’est pas bien.  Elle pose ses grand yeux bleu sur le brun a coté d’elle et souri amuser. « C’est parce que tu lui en a pas trouver un charmant ! » Dit elle en riant.  L’humour pour détendre l’atmosphère, même quand le sujet est assez grave. Surtout quand c’est le cas. Pour montrer que même si c’est inquiétant, c’est possible d’en rire un peu tout de même. Voir le bon coté des choses. Y’en a-t-il vraiment ? Non, sans doute pas, mais ca ne mange pas de pain d’essayer quand même.  Elle l’écoute lui dire qu’il retrouve souvent sa maman perdu dans une pièce sans capacité de se souvenir de ce qu’elle était venue faire dans cette dite pièce.  Elle pouvait évidement comprendre l’inquiétude qu’il avait, d’autant plus quand sa mère essayait de faire comme si de rien était, pour le rassurer sans doute. Elle se mit a réfléchir. « Es ce que…Tu veux que j’t’aide un peu avec elle ? J’peux l’amener promener de temps en temps quand tu es occupé… Ou quelque chose comme cela ? » Dit elle presque timidement. Si elle pouvait aider, et puis elle avait quand même du temps a tuer.  Et peut être que ca stimulerait un peu les méninge de la femme. Sans parler que cela ferait plaisir a Phoebe de se rendre utile.  Et puis le sujet vint sur les enfants.  Un sujet qui pouvait parfois mettre un coup dans le cœur de Phoebe, mais elle l’aborder d’elle-même. Parce qu’elle voulait montrer a son ami qu’elle se préoccuper de lui tout de même, et puis cela lui faisait avoir une famille par procuration un peu. Elle sourit un peu, puis fini même par rire  quand il dit qu’on avait jamais la paix avec des enfants. « Et non ! Faites des gosses qu’ils dissent ! » Dit elle en riant un peu. Elle fronça les sourcils quand il s’excusa en espagnol.  « De quoi tu t’excuse ? » Qu’elle demanda, même si elle avait une petite idée sur la question. Es ce que tout le monde qui était au courant de sa situation familiale devait s’interdire de parler de ses enfants ? Non, ce n’était clairement pas ce que Phoebe voulait.  Elle sourit en coin a la réflexion de l’homme. « N’empêche que je pense que t’es un bon père. Tes petits on l’air de vraiment t’aimer en tout cas. » Elle haussa les épaules « T’sais moi j’en voulait pas d’enfant a la base. Le mariage, les enfants tout ça, c’était plutôt le truc de ma sœur. Et pourtant c’est moi qui me suis mariée et eu un enfant. Moi j’voulais juste faire des cabrioles et prendre des risques. » Dit elle en riant la fin de sa phrase. Prendre des risque, c’était ce que sa sœur et ses parents disaient quand elle était cascadeuse.  Elle lui demanda l’âge de son neveu, le petit dernier et l’observa un instant. « C’est quoi cette air inquiet ? Il sont encore gentil a cet âge-là  non ? » Elle n’était pas aller plus loin que cinq ans, sa fille allait sur ses six ans quand elle en avait perdu la garde.  Mais elle voyait bien l’air inquiet du latino a ses côtés. Es ce que le petit avait un problème de santé lui aussi ? Elle ne le souhaiter ni a l’enfant -surtout pas a l’enfant- ni a Alejandro il avait déjà tellement a gérer.


Ils s’étaient mis a courir, et elle était contente de le voir trouver un rythme régulier. Rythme qu’elle suivait sans grand effort, mais c’était uniquement car elle avait l’habitude de courir elle, elle était très sportive. Pas Alejandro. Et elle ne le jugeait pas, elle était patiente avec lui, elle l’encourageait et faisait a son rythme. Elle rit un peu a sa réflexion sur le fait qu’elle le torturer et qu’une boisson chaude serait la moindre des choses pour se faire pardonner. Il savait pourtant que c’était pour son bien. Et elle se dit qu’il finirait peut être par y prendre gout, ou du moins trouver cela moins terrible au fil du temps qui passe.  La fin de la boucle arriva sans doute plus vite qu’il ne le pensait, elle se mit a ralentir avant de se mettre a simplement marcher. « C’est bon ! » Elle lui sourit « Tu vois, t’es pas mourut » Qu’elle ne put s’empêcher de lancer en ayant envie de rajouter un « l’âne » en référence a Shrek et puis aussi très envie de rire. « Tu veux aller boire ton café où ? » Qu’elle demanda en continuant a marcher.

Il lance un regard en coin à Phoebe. Un médecin charmant ? Pas sûr que sa mère y soit réceptive. L’homme resterait un médecin à ses yeux. Un professionnel qui n’avait pas les réponses, pas de solution, pas de traitement à sa maladie. Margaret se montrait réfractaire à consulter, mais Alejandro ne perd pas espoir de trouver un praticien compétent et avec qui sa mère se sentirait assez en confiance pour se laisser suivre. « J’y penserais à la prochaine rencontre ! » répond-il, amusé. Alejandro est plutôt du genre à rire de tout, à ne rien prendre au sérieux, mis à part la maladie de sa mère. L’inquiétude transparaît dans ses paroles. Au quotidien, il arrive à faire abstraction de la maladie, à se comporter avec sa mère comme si de rien n’était, mais il y avait toujours quelques moments où Alzheimer se rappelait à eux. Margaret avait beau dire que ce n’était rien, Al’ s’inquiétait. Il ne le montrait pas trop à sa mère, parce qu’elle le réprimanderait certainement, mais il se confiait volontiers à ses amis, dont Phoebe. Phoebe qui lui propose alors de l’aider avec Mamá. « Je te préviens, elle a l’air d’un gentil bout de femme comme ça, mais elle a un sacré caractère ! » Margaret est une vraie Mamá, accueillante et chaleureuse, toujours aux petits soins pour les siens, mais avec du tempérament. Les choses doivent aller dans son sens, comme elle l’entend. « Elle n’aime pas trop qu’on la couve, qu’on la traite comme une malade… C’est pour ça aussi que ce n’est pas simple de s’occuper d’elle… » Alejandro aime beaucoup sa mère, mais parfois, elle se montre bornée, ce qui a le don d’énerver son fils. Entre sa mère et ses enfants, Al’ a de quoi s’occuper. La maison des Álvarez ressemble parfois à un vrai capharnaüm. Il y a toujours de l’agitation chez eux. Faites des gosses, ouais. Alejandro en avait peut-être fait un peu trop, qu’il se dit parfois. Mais il les adore, tous, même quand ils sont insupportables. Ce qu’ils sont souvent. Quand c’est pas l’un, c’est l’autre. Al’ a souvent tendance à se plaindre de ses gosses, ce qu’il ne devrait peut-être pas faire devant Phoebe, alors il s’excuse. Il se sent bête quand la jeune femme lui demande pourquoi. « Par rapport à ta fille… Je ne voudrais pas… Tu sais… Je me plains de mes gosses alors que… Mierda… » Il s’embourbe, Alejandro. Il est du genre sûr de lui, à l’aise en toutes circonstances, mais parfois, l’enfant et adolescent timide et maladroit qu’il était refait surface. Il sourit quand elle lui dit qu’elle pense qu’il est un bon père. Alejandro prend très à cœur son rôle, même si ça n’a pas toujours été le cas. Pourtant, contrairement à Phoebe, Al’ a toujours voulu des enfants. Il avait travaillé dur pour ses études, puis dans sa vie professionnelle, dans l’optique d’avoir une grande famille et de la mettre à l’abri du besoin. Il avait atteint son objectif, les Álvarez ne sont pas dans le besoin, loin de là, mais au prix d’une vie de famille qu’il découvrait maintenant. Il rit à la réflexion de Phoebe. « Oui ils sont encore gentils, à cet âge-là. Ce n’est pas le problème… Diego est un ange, mais il est… différent… » Al’ n’aime pas dire ça comme ça, comme s’il y avait un moule normal dans lequel les enfants devaient entrer. Mais il a peur que c’est comme ça que les autres voient les choses. Les autres enfants, les autres adultes. « Il n’est pas comme les autres petits garçons, et comme il est plutôt réservé, je me demande toujours s’il va bien… Il est entouré de beaucoup d’amour, mais il grandit tout de même sans sa mère ni son père… » Diego est un peu la mascotte de la famille. Tout le monde est aux petits soins avec lui, que ce soit ses cousins, sa grand-mère, son oncle et le meilleur ami d’Al’. Seulement, l’homme s’inquiète que les circonstances de la mort d’Isabella, et le fait qu’il ne connaisse pas l’identité de son père, aient des conséquences sur son développement. Alors il veille, essayant de compenser au maximum ce vide laissé.

Cela faisait quelque temps maintenant que le médecin lui avait conseillé de se mettre à la course à pied. Il s’y était mis il y a un moment déjà, mais sans grande motivation. Alors forcément, quand il fallait vraiment courir, c’était dur pour lui. La fin de la boucle arriva plus vite qu’il ne l’avait imaginé. Il se force à continuer de marcher, ne pas s’arrêter pour ne pas s’écrouler. « Je me retiens de cracher mes poumons… » Il plaisante, bien sûr. Il sent que sa respiration est difficile, mais rien d’insurmontable. Par contre, il ne devait pas être beau à voir… « J’ai encore un peu de dignité, alors si ça ne te dérange pas, on pourrait aller chez moi boire ce café ? T’inquiète, je retiens que tu m’en dois un ! »

Elle avait essayer l’humour, évidement elle comprenait que ca ne marche pas forcement.  On pouvait rire de tout, mais pas avec tout le monde et pas n’importe où. Et là, elle avait tenter et ca ne faisait pas tellement rire. « Désolée, ce n’était pas drole. » Dit elle simplement.  Elle reconnaissait son erreur et espérait que ca n’ai pas blesser Alejandro. Elle s’en voudrait si c’était le cas.  Ensuite, elle avait proposer de l’aider avec sa maman. Après tout, elle aimait bien cette femme, même si elle ne la connaissait pas tant que cela. Et si ca pouvait enlever un poids sur les épaules du brun, elle le faisait bien volontiers.  Son sourire s’élargie un peu a la remarque d’Alejandro sur sa mère. « Oh, ca me fait même pas peur ! » Elle rit un peu « Parait que moi aussi j’ai un sale caractère des fois ! » Elle secoua doucement la tête. « Je ne la traiterait a aucun moment comme une malade. Mais plutôt comme une amie. » Dit elle en souriant toujours gentiment a Alejandro. Ca ne devait pas être confortable pour cette femme d’être traiter comme une malade. On lui renvoyait sans cesse ce qui n’allait pas chez elle. Mais pas Phoebe, jamais, elle la traiterait comme une femme normal, et elle prendrait comme ca vient les inconvénient de la maladie de cette femme.  « On ira faire des truc de filles, du shopping, une manucure, on ira chez le coiffeur, ou même se faire masser ! » Elle rit un peu en regardant Alejandro « j’paris que t’avais oublier que j’était une fille ! » Elle rit. C’était une blague évidement. Enfin, même si parfois ca pouvait être surprenant de voir Phoebe très féminine, ou faire des « truc de fille ».  Surtout quand on la connaissait comme Alejandro via le sport.  Et puis le sujet dériva, dans la famille d’Alejandro il n’y avait pas qu’une mère, il y avait aussi pas mal d’enfant. Et Phoeb’ aimait l’entendre parler de sa marmaille. Elle fut surprise de ses excuse et encore plus de ses explications sur les dites excuses. Elle secoua doucement la tête et posa une main amical sur l’épaule du latino. « Hey, t’en fais pas pour ca. C’est pas parce que mon ex est un connard qui cherche juste a m’emmerder et que sa garce de mère en a profité pour récupérer ma fille, que tu ne peut pas parler de tes enfants. Tu as parfaitement le droit de te plaindre. J’comprend que c’est pas toujours génial d’être parents. Et puis… » Elle lui sourit toujours. « Tu sais si le sujet me gêner, je ne t’aurais pas demander. » Elle haussa les épaules et relâcha l’épaule de son ami en espérant qu’il se sentait moins mal a l’aise maintenant.  Elle l’écouta parler de son neveu et pourquoi il s’inquiéter pour lui. Ce jeune garçon qui visiblement n’était pas comme les autres enfants de son âge. Elle était maman elle aussi, elle comprenait parfaitement l’inquiétude de cet homme qui semblait aimer cet enfant comme son fils, même s’il n’était que son neveu.  « Il a pas ses parents biologique, mais il t’as toi. » Dit elle en souriant toujours. Elle allait lui dire ce qu’elle pensait de tout cela, essayer de le rassurer.  « Il a surement besoin de s’adapter a tout cela… Je suis sur qu’il va bien. » Oui, elle essayait vraiment de le rassurer.


Ils avaient bien courut, elle était plutôt fière de lui. Il avait fait l’effort jusqu’au bout et il avait tenue le coup. Elle rit un peu a sa remarque. « t’as raison c’est plus utile dans ton corps ! » Dit elle en riant toujours. « On est tous comme ca, ca m’arrivait souvent aussi avant, quand j’ai commencer le sport. » Quand elle était enfant. Parce qu’elle avait tellement d’énergie qu’elle avait était très tôt inscrite a un tas d’activité pour la canaliser.   « Aller on va chez toi ! » Dit elle en souriant. Evidement qu’elle lui en payerait un, un autre jour.  Ils se mirent donc en route pour rentrer chez Alejandro, heureusement qu’ils n’étaient pas loin.  « On va pas déranger ta petite famille j’espère. » Elle ne voulait pas s’imposer quand même.  Même si c’était le propriétaire des lieux qui avait lancer l’invitation, les habitants de la maison n’avait peut être pas envie de la voir, alors qu’il était tôt. Elle le suivit donc jusqu’à chez lui.

« Non, c’est moi… je suis toujours un peu plus sérieux quand il s’agit de ma mère et de… sa maladie. Je crois que c’est ça aussi qui l’énerve. Que je n’en plaisante pas comme si c’était un sujet normal, banal. Il n’y a rien à faire et elle voudrait juste qu’on l’accepte. Les gosses arrivent mieux à faire abstraction. Je pense que c’est plus facile pour eux de mettre ça de côté, pour se protéger. Moi, j’y arrive pas. Pas tout le temps en tout cas. C’est plus fort que moi… » Plusieurs personnes avaient déjà pointé ça chez lui, et avaient tenté de lui faire comprendre qu’il valait mieux, parfois, oublier qu’elle était malade. Il ne pouvait pas penser à Alzheimer à chaque fois qu’elle cherchait ses lunettes ! Ça arrive, de ne plus se rappeler, ça ne veut pas forcément dire qu’elle a complètement perdu la tête. Mais voilà, il s’agit de sa mère. La femme la plus importante à ses yeux. Il avait déjà perdu son père et sa petite sœur. Du coup, la proposition de Phoebe, de passer du temps avec Margaret, était la bienvenue. Alejandro est convaincu par les paroles de la blonde, et se dit que ça ne pourrait que faire du bien à sa mère. « Elle s’occupera d’elle comme ça, et pas de ses petits-enfants, ou de son fils ! » Margaret est une vraie matriarche chez les Álvarez. Elle passe beaucoup de temps à prendre soin des autres, même si elle a son coin à elle dans la maison. Son jardin, dont elle prend énormément soin. Sortir du 182 Farming Area lui fera le plus grand bien ! « N’importe quoi ! » Il se défend d’avoir oublié que Phoebe est une fille. « Disons que, parfois, ça ne saute pas aux yeux, quand même ! » Il ponctue sa phrase d’un petit rire. Il n’oublie pas que Pheeb’s est une fille, mais parfois, il en oublie qu’elle est une mère. Et ça donne alors des moments gênants, pour lui, comme maintenant. Il s’excuse, de se plaindre de ses enfants, redevient alors un homme maladroit mais la blonde le rassure. Al’ sourit et hoche la tête, sans rien ajouter de plus. Il ne préfère pas au risque de dire une autre bêtise ! Alejandro pourrait parfaitement parler de ses inquiétudes pour chacun de ses enfants. A différents degrés, le père de famille s’inquiète pour ses gosses. Mais celui pour lequel il se fait le plus de souci n’est pas son fils. Diego, le fils de sa sœur. Une sœur qui s’est suicidée deux ans plus tôt, et un père inconnu. Il a son oncle. « Mouais… mais ce n’est pas pareil… » Phoebe tente de le rassurer. Il lui lance un regard reconnaissant avant de hausser les épaules. « Tu as raison. On verra de toute façon. » Diego est entouré par beaucoup d’amour et Al’ sera prêt à tout faire pour que le gosse aille bien.

Après cette séance de course à pied, Alejandro se sent rincé ! Il a mal aux jambes, se sent dégoulinant de sueur et surtout, il sent ses poumons le brûler à chaque respiration. Hors de question d’aller boire un café en ville comme ça ! Surtout, ils étaient plus près de chez lui. A peine quelques minutes de marche, et l’homme pourrait s’affaler dans un fauteuil. « J’espère qu’on les réveillera, ouais ! » Diego et Margaret, certainement qu’ils seront plus ou moins levés. Les autres… « Une bombe nucléaire pourrait exploser en ville, ils dormiraient toujours à poings fermés. Gustavo est en plein travail pour inverser son rythme de sommeil, quant à Miguel et Emilio… Des adolescents, donc ils vont dormir jusqu’à au moins midi ! » Alejandro ne s’inquiète pas trop de déranger sa famille. Et puis, ils ne lui demandent pas toujours son avis pour ramener du monde à la maison…