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Sad birds still fly┆Alana

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Owen Burrows
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Owen Burrows

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LITTLE TALKS : 2760
PSEUDO : Megg'
AVATAR : Oliver Jackson-Cohen
CREDITS : wiisemary (av), stannyramirez (gif), anesidora (sign), raindrops, renegade, lune (icons), Chet Baker, Bruce Springsteen (lyrics).
ALTER-EGO : oh-Jaja et superNova.
ÂGE : 37
QUARTIER : chez sa soeur au #090 sur Willow Street avec sa fille.
MÉTIER : ancien militaire, pianote pour apaiser l'âme dans l'attente d'un nouveau sens à sa vie.
COEUR : Almost Blue ♪
INTERVENTIONS RL : oui
INFOS RP

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MessageSujet: Sad birds still fly┆Alana Sad birds still fly┆Alana EmptyMar 17 Oct - 19:37



 
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@Alana Sandoval Sad birds still fly┆Alana 1f337
 

Je fais bien de ne plus sortir de ma chambre. Déjà, les yeux sur l’écran de son potable, c’était trop tard. En lui, la volonté de l’en faire sortir. Ces quelques mots suffirent pour que naisse l’idée dans un coin de sa tête. Il fallait quelques messages de plus pour la concrétiser, ou pour essayer de s’en dissuader. Il aurait détesté, lui, que quelqu’un veuille le sortir de ses murs, que quelqu’un s’en mêle, les jours où il ne quittait pas son lit. Hailee ne l’avait jamais forcé, ne l’avait jamais intimé à aller prendre l’air. Et s’il sortait de son lit, de nombreux matins encore ce n’était que par égard pour elle et Birdie. Pour ne pas leur faire de la peine, ne pas les inquiéter.
Dans ces nuits longues qui arrivaient encore, celles qui débordaient sur le jour, son image lui était apparue. Alana. Une inconnue à qui il avait tendu la main, presque par hasard. Une inconnue qu’il croyait connaître. Une inconnue pourtant. Avec le recul, il comprenait mieux. Elle lui avait fait l’effet d’une vieille âme, Alana ; peut-être s’étaient-il reconnus, comme de la même espèce. Owen avait échangé ses réseaux contre les siens, dans l’espoir de Dieu sait quoi. D’un sens à la vie peut-être. Lui semblait que les vieilles âmes ne se contentaient pas de se reconnaître, elles se portaient secours. La sienne s’accrochait. Aux quelques messages éparpillés qu’il recevait et envoyait depuis, comme sur un champ de bataille, à l’exception que toutes les fois il souriait.
Beaucoup de sms s’étaient perdus quelque part dans les trois heures du matin, écrits pour mieux être effacés. Beaucoup de s.o.s retenus dans la nuit par peur de la déranger, de perturber son sommeil. Certaines nuits, il se demandait si elle le trouvait où s’ils fixaient le même plafond. Certaines nuits, il se demandait si elle s’en sortait, elle, si elle avait quelqu’un, n’importe qui pour la maintenir à flot. Une raison, n’importe laquelle, de se lever quand il faisait jour. Je fais bien de ne pas sortir de ma chambre. D’instinct, à travers ces quelques mots, il voulait être cette raison, une raison toute bête.

Un café, ce serait un café. Le rendez-vous était pris. Owen avait quinze minutes devant lui, dix pour retourner les placards de la cuisine à la recherche d’un machin tupperware pour protéger la merveille gustative qu'il avait mise de côté pour elle. Celle qui ne l’avait pas encore tué, contrairement aux amabilités inépuisables des paroissiens. À Faye aussi il avait repensé, à elle et à John. Même les John et les Faye de cette terre trouvaient une place dans son esprit.

Posté devant le Snow Rose, il lui sembla que tous les sourires étaient à leur place, sur le visage des clients qu’il apercevait à l’intérieur, sur le sien en voyant Alana arriver. Cette fois, il ne se sentait pas comme celui qui rigole à des funérailles. Il aurait pu faire écho aux paroles de la jeune femme des mois plus tôt, lui dire qu'il était ravi de la revoir. Il le pouvait encore. Sa parole, il ne l'avait pas mise en doute, il ne s’était pas non plus demandé si elle avait été ravie seulement parce que tout autour d'eux avait été l'opposé du ravissement. Non, pour une fois il s’était accroché au positif, à cette rencontre improbable dans ce contexte chaotique ; il y avait quelqu'un de l'autre côté. Il souriait en la saluant aujourd’hui comme il avait souri en la quittant la dernière fois. « Deux minutes et vingt-sept secondes d’avance ! » Pas d’écho, alors, rien que sa bêtise, téléphone en main. Owen n’avait pas poussé la plaisanterie jusqu’à pré-composer le numéro d’urgence. Il se passait des conventions sociales et autres règles de politesse. Pas de bonjour timide, pas de Comment ça va ? inutile. Le sentiment qu’il pouvait se le permettre -même si l’inverse ne l’aurait pas dérangé, que cela valait mieux. « Tu veux checker mon pouls ? » Entre eux, son sourire idiot et le fameux gâteau empaqueté à la hâte. Et son verdict qu’O' attendait avant de pousser la porte du café : avait-il l’air de bien se porter ?


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Alana Sandoval
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PSEUDO : mellon collie (leina)
AVATAR : taylor lashae.
CREDITS : bambi eyes (avatar) the writing mobster (gifs) the cure (citation)
ALTER-EGO : ted & katey.
ÂGE : 35
QUARTIER : waterfall avenue, à l'auberge de la ville.
MÉTIER : ancienne militaire, à la recherche d'une nouvelle voie.
COEUR : mieux seule.
INTERVENTIONS RL : oui.
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MessageSujet: Re: Sad birds still fly┆Alana Sad birds still fly┆Alana EmptyDim 29 Oct - 17:36


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Elle a menti. Elle ne s’est pas penchée pour regarder sous le lit mais elle a regardé intensément l’armoire. Rien n’a vibré dans l’air ; ça a duré de longues secondes, une minute même, peut-être plus encore, comment savoir ? Cela fait si longtemps que le plus grand des monstres, celui qu’elle nomme « le rien », qui n’a pas de visage et pas d’origine claire, habite sa chambre et sa poitrine. Elle le trouve bien pratique, parfois ; quand ses parents demandent ce qui ne va pas, au téléphone, elle leur répond « c’est rien » en ayant le sentiment amer de s’être montrée honnête. Mais le plus souvent il l’étouffe.
Les silences mensongers, les demies vérités et les tromperies complètes ne lui font même plus peur. Tout est si blanc, à l’intérieur, qu’est-ce qui est mal, qu’est-ce qui est bien dans ce décor stérile ? Elle a dit à Owen qu’elle a vérifié que cette pauvre Faye ne se trouve pas sous son lit, elle a tapoté cette réponse, avec une légèreté qui tiendrait presque de la futilité fâcheuse, avant d’ajouter : dans l’armoire, peut-être ? Et elle pense que ces petites lignes de texte sont innocentes, puis se demande si ça l’est tant que ça, et pour finir elle se pose des questions idiotes, dans le genre de : où se trouve la paroisse, est-ce qu’Owen porte le même manteau que lors de leur rencontre, est-ce qu’elle pourrait dire à quelqu’un qu’ils sont amis, si elle parlait de lui ? Elle colle en général ce terme générique sur toutes ses rencontres virtuelles, bien qu’elle ait parfaitement conscience de la frontière qui sépare les bavardages sur les réseaux sociaux de l’amitié solide, si belle et survendue. C’est plus simple pour évoquer tel mot envoyé par un tel ou une telle… Seulement Owen… eh bien, elle n’aime pas ce nom mais c’est un frère d’armes, et elle le voit comme un frère de la nuit aussi, même si elle ne l’avouerait pas, par pudeur, par peur de trop en faire. Mais vous savez, cette nuit-là. Si sombre et pleine du rien.

Rompant l’activité presque nulle qu’aurait enregistré un électrocardiogramme branché sur sa poitrine, le palpitant a un sursaut soudain. La notification a secoué le téléphone, qui a fait vibrer l’air. Le message nouvellement arrivé est une invitation. Sortir, tout de suite. Se mouvoir. Retrouver la conscience de posséder un corps, et puis cette perspective de parler autrement que par petites bulles colorées. Alana ne tarde pas à se lever du lit sur lequel elle se trouvait assise, elle tourne le dos à l’armoire suspectée quelques instants plus tôt et file à la salle de bain. Le problème se présente au moment de partir, impossible de remettre la main sur son portable. Qu’elle arrive quinze ou dix-sept minutes après avoir accepté la proposition d’Owen n’a sans doute pas la moindre importance mais quelque chose lui souffle le contraire, lui fait presser le pas une fois dehors, jusqu’à arriver au Snow Rose. Il est déjà devant, il lui annonce qu’elle est même en avance de deux minutes et quelques, et elle, sa grande carrière de comédienne entamée quand elle rédigeait des messages calibrés de manière à faire croire qu’elle est drôle, de bonne humeur, qu’elle est sympa cette fille, elle continue le jeu et porte une main à son cœur en faisant mine d’être soulagée et un peu essoufflée. « C’était pas gagné. » Elle aurait voulu trouver meilleure répartie. Faire mouche. Être drôle. Sympa. Mais lorsqu’elle Owen lui tient la porte du café, elle se dit tout d’un coup que les vérités nues ne lui font pas plus peur que les mensonges, et à quoi bon prétendre ? Le souvenir d’une détresse mal masquée bien présente lors de ce fameux groupe de parole est encore vif dans son esprit. Elle pense à autre chose, regarde Owen plutôt que le choix de tables qui s’offre à eux dans la salle. « Mmm, tu me parais vivant, ça me suffit. » Il faudrait s’entendre sur une définition de ce qu’est « être vivant », bien sûr, pour parler d’autres choses que du simple fait de respirer et de marcher, de s’installer pour commander du café. Mais ces choses-là ne peuvent pas venir aussi abruptement entre eux, à travers une question à la fois trop directe et désolante de banalité, alors comment ça va ? Non, ça serait gênant, et à la place Alana opte pour un autre genre de lieu commun, bien qu’elle en pense chaque mot : « Merci d’avoir volé une merveille gustative pour moi, d’ailleurs. Et de m’avoir forcée à prendre la lumière du jour. » Sans s’en rendre compte, elle se balance un peu sur sa chaise. Et puis elle songe qu’elle a l’air d’une enfant qu’on fait sortir.


@Owen Burrows


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MessageSujet: Re: Sad birds still fly┆Alana Sad birds still fly┆Alana EmptyLun 13 Nov - 2:40



 
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@Alana Sandoval Sad birds still fly┆Alana 1f337
   

Owen avait revu le visage de Faye avant même de la recroiser par surprise. Il pensait les oublier, elle et John, oublier jusque leurs noms. Il pensait tout oublier de cette soirée, du désastre, tout sauf elle. Alana. L’autre ombre, l’amie de la nuit, lumière au bout de l’écran. Il aurait dû s’y attendre pourtant, à trop s'en faire, tout le temps, tout en dedans. Même le pire connard de l’univers, il s’en serait soucié pour peu qu’il l’ait rencontré. Combien de nuits privées de sommeil, de retours sur les terres du bout du monde, les lignes ennemies ; combien à repenser au sort d’inconnus croisés, perdus. Combien encore à ressasser les rencontres, revoir les visages ; les paroles qui reviennent, tournent et tournent et torturent dans la hantise de la nuit. Il ne connaissait le noir complet, les ombres dansaient avec lui. Peut-être n’était-il pas taillé pour l’armée. Peut-être était-ce une erreur de jeunesse. Avec le temps, les visages se confondaient, devenaient des auras, formant une seule et même entité. Mais les paroles, les voix, l’expression dans les regards ne disparaissaient pas. Owen se souvenait de chacune d'elles.

Jamais ressenti les choses gentiment, O’. Toujours été trop. Intense, différent, inapproprié. Il était tout ou rien et il s’était perdu dans le gris. Voyant Alana arriver, un peu de couleur revint sur son visage et dans le terne de son existence. Un semblant de normalité, de vie. Il redevenait ce type qui souriait, parlait facilement, la dernière touche d’humour envoyée en majuscules -il savait désormais combien de conneries il était capable de débiter en deux minutes chrono et combien il aimait ça. Il sortait boire des cafés, comme tout le monde. Comme tous ces gens de l’autre côté de la vitre qui allaient bien -parce que les autres allaient toujours bien. « 'Parait que le café est bon pour le cœur. »* Pour son cardio, oui. Nul. Vraiment nul. Pas de quoi tant exhiber ses dents. Mais devant Alana, c’était facile. L’on pouvait croire qu’ils allaient bien, eux aussi ; oui, c’était facile, avec ses sourires, sa légèreté, sa main sur le coeur et son air (pas assez) essoufflé, ses phrases anodines -presque des plaisanteries qu’ils se seraient échangées pour la millième fois. Mais c’était presque une première. Presque. Ils s’étaient déjà vus, avaient déjà observé les autres, en dehors. En dehors d’eux-mêmes. Ils avaient été seuls ensemble, le contexte tellement trouble qu’aujourd’hui était une première. Vivant. « Ouf ! » Le verdict se fit attendre. Assez pour qu’il ait poussé la porte, ne sentant même pas son geste. Elle verrouillait ses yeux sur lui, il faisait d’elle un miroir, portant la main à sa poitrine. Lui n’était pas essoufflé, juste soulagé, l’émotion qu’il voulait transmettre. Qui jouait le mieux ? Un bien grand mot, vivant. Puisqu'il en avait l’air, aux moins à ses yeux, il devait encore l’être. Ouais, c’était plus que suffisant.

À l’intérieur, il scanna rapidement la salle pour ne pas se mettre dos à la porte, habitude ramenée d’ailleurs, imprimée dans sa chair. Quelqu’un de vivant ne ferait pas ça. Quelqu’un de vivant se soucierait de la lumière, de la vue sur les passants, de la proximité des toilettes même. Tout ça, le militaire n’y pensait plus. Tirant sa chaise, il prit conscience du gâteau qu’il tenait, comme s’il venait de réapparaître, quand elle le remercia d’y avoir pensé. Non, de l’avoir volé. Volé, forcée. De tels mots, leurs sens, dits par ses lèvres lui plaisaient. Il fit glisser le butin sur la table jusqu’à elle, la tête basse, jouant sur la peur qu'un.e employé.e les prenne sur le fait. Ça ne devait pas trop se faire, manger quelque chose qui ne provenait pas de la carte. Un autre méfait à ajouter à son palmarès. « Techniquement, j’étais en droit de me servir, même si j’ai attendu qu’elle me tourne le dos pour le faire. » Courageux mais pas téméraire. Il s’en amusait comme un gosse. « Pour la lumière j'aurais pu faire mieux. » Le sourire et l'humour maigres. Comme s’il y pouvait quelque chose. Il jeta un bref coup d’œil sur la rue, le beau temps timide après que soit tombée la pluie. Alana se balançait sur sa chaise. Birdie fait ça aussi. Elle semblait si légère, il se sentait lourd. D’un point de vue extérieur, il devait paraitre tranquille, sans agitation, les mains posées sur la table. Tranquille, son esprit ne l’était jamais. Forcée. La silhouette d’une serveuse passa trop rapidement. Aucun doute qu’elle l'était, vivante, elle. Bien que pris de court, il se lança le premier. « Le plus long et sucré de vos latte pour moi, s’il vous plaît. » Pas même regardé les noms, ni rien. Pas de quoi se démonter. Forcée. Ça tournait dans sa tête. « Merci à toi, d’avoir accepté. J’allais devenir dingue à tourner en rond. » Il reprenait le fil comme s'il n'avait pas été coupé. Ainsi, il tournait en rond, l’activité principale de ses journées. Il l’admettait, prêt à admettre n’importe quoi sans la moindre gêne. À elle. Sur le dossier contre lequel il se renfonçait pendait son manteau. Le même. C'était idiot, mais il avait eu peur qu'elle peine à le reconnaitre sans. Son long manteau beige aux poches qui avalaient ses mains jusqu’aux avant-bras. Quand il le portait, les épaules rentrées et le cou légèrement vouté, l'habit lui prêtait la silhouette d’un homme constamment saisi par le froid. La pluie avait remplacé la neige, mais l’hiver n’avait-il jamais cessé ?


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MessageSujet: Re: Sad birds still fly┆Alana Sad birds still fly┆Alana EmptyLun 5 Fév - 14:42


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Le cœur, le bout des doigts, les veines. Alana songe aux parties de son corps que le café pourrait électriser. Après avoir pressé le pas dans les rues froides pour parvenir à temps au rendez-vous elle a la sensation que l’énergie mobilisée afin d’aller plus vite retombe, la laissant vide à l’intérieur. Sans soutien pour naviguer à travers la conversation qui s’ébauche : que disent les gens quand ils se croisent, bonjour, ça va, eh quoi de nouveau dans ta vie c’est sympa de te voir ? Elle voudrait feindre une légèreté qu’elle sait n’avoir pas ressenti depuis longtemps ; à bâtir un empire d’apparences les mensonges finiront pas prendre corps, ils peindront sa figure, beau maquillage réjoui, et elle ne se sentira plus jamais coupable en déclarant « je vais très bien ». Pourquoi donc ? C’est la pure vérité, il n’y a aucune raison pour qu’elle aille mal, et pourtant il lui est impossible de sourire à en avoir les dents toutes découvertes, la météo n’est pas clémente, elles ont froid les petites.
À l’intérieur, la peau de son visage se réchauffe peu à peu, et pourtant sa colonne vertébrale est secouée d’un frisson quand elle prend place sur le siège installé face à Owen, c’est lui qui a choisi la table, elle s’est laissée guider, et maintenant est-ce qu’elle est supposée dire les premières paroles, comme une contrepartie ? Le problème, c’est qu’elle ignore quel sujet aborder, et elle esquisse plusieurs idées d’amorces, toutes plus bêtes les unes que les autres. Quel équilibre trouver entre la banalité navrante source de déception et la question qui pourrait être perçue comme intrusive, trop personnelle ? Par message, elle peut prendre le temps de soupeser ses mots, et supprimer toute ligne semblant trop maladroite avant de l’envoyer. Reformuler à l’infini. Combien, combien de temps trouveront-ils encore des choses à dire sur les gâteaux de Faye, peut-être empoisonnés, certainement délicieux ? Face à l’incertitude, elle aime encore mieux s’engager sur cette voie, elle a la teinte des souvenirs, quelque chose où une complicité naissante fait oublier le massacre passé. « J’apprécie la prise de risque. » Coup d’œil à droite, coup d’œil à gauche. Penchée sur la table, elle semble vérifier que le chemin est libre, personne ne les surveille. Après l’armée, les services secrets voudront peut-être bien d’elle – à moins que son grand jeu d’actrice ne soit plus approprié sur une scène. « Promis, je ferai disparaître toutes les preuves. » Mais une table du Snow Rose n’est pas le bon endroit pour déguster un gâteau fait maison, même si on n’en laisse pas la moindre miette. Cela l’est d’autant moins qu’une employée débarque à peine sa phrase finie pour prendre leur commande. « Pour moi le… plus noir de vos cafés, s’il vous plaît » énonce à son tour Alana, prise de court, en se faisant la réflexion qu’elle n’aurait pas imaginé Owen boire des latte, mais est-ce que le sucre n’adoucit pas les jours ?

Au cœur, des impressions ténues qu’elle ne pourrait que résumer avec difficulté. Au bout des doigts la tasse, d’une matière frêle et douce, un peu froide, un peu chaude vers le bas, où le liquide la berce. Et dans les veines un ruisseau de café amer et sombre. Perfusion invisible censée la rattacher à ce monde-ci, le monde en vie, le monde présent. Bois, nourris-toi, parle et remue par-dessus le marché. Alana sait qu’il y a du monde autour, elle a conscience des bruits et des mouvements mais c’est comme si son cerveau refusait de prendre en compte autant d’informations. Il diminue les volumes et atténue les contours. Elle baigne dans une soupe floue d’instant comme elle serait prisonnière d’un rêve, et tout ce qu’elle a pris c’est deux gorgées de café noir. Émerger, émerger. Elle trébuche en pensée sur les paroles suivantes d’Owen, avale sa salive de travers et toussote, ça ne dure qu’une seconde et c’est comme si elle revenait à la surface, pour contempler le paysage tout autour d’eux. Ce n’est pas très beau, ce n’est pas très calme, c’est un peu abîmé et ayant sur les lèvres le goût des écorchures, elle s’égare à avouer sans l’avoir trop prémédité, de façon très directe : « Moi aussi. » Mais le réflexe nouveau, et pourtant déjà vieux, revient, il faut qu’elle se raccroche à un soupçon d’humour, comme un nuage de lait pour rendre le café moins triste. « Vraiment, les murs, juste la couleur des murs de ma chambre commençait à me rendre folle. En plus j’ai acheté tellement de tubes de peinture ces derniers temps que ça devenait tentant de refaire la déco. Mais pas sûr que la propriétaire apprécierait mon art. » La dérision, c’est un peu cabossé comme arme. Renfoncée dans son siège, regard à gauche, regard à droite, elle ne checke pas une hypothétique surveillance, elle contemple. La lumière électrique semble creuser les ombres sur les visages. « Je crois que je commence à vraiment détester cette saison », elle commente, elle croit qu’elle marche dans un jardin d’hiver, jardin de nuit, Owen est avec elle et ensemble ils discutent de la végétation gelée, fragilisée, quand finira l’hiver ? Et ça ne lui fait plus peur, d’avancer dans ce paysage-miroir de ce qu’elle a – de ce qu’ils ont ? – à l’intérieur.


@Owen Burrows


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MessageSujet: Re: Sad birds still fly┆Alana Sad birds still fly┆Alana EmptyVen 16 Fév - 13:27



 
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@Alana Sandoval Sad birds still fly┆Alana 1f337
   

Le risque. De quoi l’interroger sur ce qu’il risquait à se trouver là, exposé, à ce qu’elle risquait, elle, par sa faute. Instigateur de ce petit numéro auquel il la regardait se plier. Elle jouait à merveille. Quelque chose dans son regard spectateur n’en revenait pas, le souffle aux lèvres. Quelque chose d’enfantin en la voyant se pencher sur la table ; regard à gauche, regard à droite, tapis. Ça devait ressembler à ça, les enfants qui jouaient aux agents secrets, dans les romans et dans les films. À la plus fidèle des partenaires de jeu et bien sûr la meilleure agent, la jeune recrue lançait : « Je te fais confiance. » le plus assuré possible. Dans la voix, l’honneur mais aussi le poids du danger, imminent. Owen parla tout bas, aussi bas qu’il pouvait se plier à cette table. La pâtisserie disparut du champ de vision, restait deux adultes et une table vide. Entre eux, tout ce qu’ils n’osaient pas encore dire, tous les mots qu’ils devaient choisir de prononcer ou bien garder pour eux.
Il fallait aussi choisir quoi boire, quel café. Le plus long pour lui, le besoin de réconfort, qu’il dure et réchauffe plus longtemps, de plus de surface à laquelle accrocher ses doigts. Comme ils s’accrochaient, tous les deux, au bout des bras les serres. Même, Alana paraissait légère, presque évaporée, les yeux absorbés partout et ailleurs, un nulle part qu’Owen ne voyait pas. Entre ses mains fines, le café le plus noir -la vie n’était-elle pas suffisamment amère ? Il s’attendait à la voir disparaître, aspirée dans la petite tasse ou sous ses paupières. Un court instant, il la crut endormie. Partie. S’il détournait les yeux pour boire une gorgée, il craignait de trouver la chaise vide en les relevant. Alana n’aurait jamais été là. Elle l’aurait projeté dans un rêve dont elle se serait réveillée et il serait resté là.

Elle aussi. La sensation du réveil. Survint la réflexion que c’était un petit miracle qu’être ici, dans ce café, à cette table ; à tourner en rond, devenir dingues. Il y avait pensé en venant et avant de la rejoindre, tapant ses messages : Ils auraient pu se quitter sur le trottoir enneigé, simplement en rester là, retourner à leur déprime, à leur lit, leurs nuits qui étaient des journées. Il aurait pu ne jamais la revoir et le déplorer. De cette expérience franchement triste, elle aurait pu vouloir tout oublier. Les premiers messages tombés sur l’écran, était né un peut-être ; alors Owen avait cessé de se torturer l’esprit en pensant à ce qu’il aurait pu -dû mieux faire.
C’était idiot quand il y pensait, tout ce temps écoulé et ces messages, quand ils vivaient à quelques rues, à porté de l’autre. Toutes les nuits ou les matins trop tôt qu’il passait à marcher sans sommeil, courir, errer sans but, à s’ennuyer dehors pour ne pas étouffer dedans, s’ennuyer dedans pour ne pas s’exposer dehors ; s’évader de sa propre tête, seul, quand il aurait peut-être pu retendre la main pour s’enfuir. Il faisait souvent rien et le faisait souvent seul. Ils auraient pu, quelques fois, ne rien faire ensemble.
Comment faisait-elle tiens, quel était son truc pour tromper l’ennui, la solitude, le vide, qu’importe ce que c’était, se tromper soi-même ? Devant elle, alors qu’elle lui parlait de sa chambre couleur qui rend folle, déjà un début de réponse, déjà un écho à sa propre solitude ; les doigts qui sauvent, sur la toile comme sur les touches. L’envie soudaine de se faire, non pas discret comme un agent secret, mais tout petit comme une souris, plus petit qu’il ne pourrait jamais l’être, pour se glisser voir de quelle couleur pouvaient bien être ces murs qu’il imaginait gris ou jaune pâle -la couleur n’était pas le problème, il le savait, se figurer à quoi ressemblait une journée enfermée dans une petite chambre à peindre, peindre et peindre encore, jusqu’à épuiser les tubes. La sensation était-elle pareille à l’épuisement des phalanges sur le piano ? « Tu as peint ? » Bien sûr, de toutes les questions qui traversaient son esprit, il posait celle-ci, enthousiaste. Curieux de son art, O’, impressionné rien que par le terme. La peinture, une discipline à laquelle il ne connaissait rien, que les mystères entourant Alana et son art, cette jeune femme qui ne quittait pas sa chambre. « Tu crois que j’apprécierais, moi ? » Absurde de lui demander ce que lui seul pouvait juger, il en avait parfaitement conscience. Espiègle, le novice en la matière. Est-ce que je peux voir, moi ? C’était ça, la véritable envie. Tant pis pour la propriétaire de l’auberge. Mais il y avait quelque chose d’intime à dévoiler une oeuvre au regard d’autrui, non ? Peut-être une vision romantique de l’Art -il ignorait en avoir une, qui l’empêchait de s’emballer.

L’hiver revenait toujours.
Jamais il ne cessait.
Etait-ce là qu’elle se perdait, dans l’hiver ? soudain grave. Owen prenait conscience de sa franchise, du contraste avec l’humour, réalisait l’habitude qu’elle avait d’osciller entre la dérision légère et la mélancolie sans phare, incertaine de quel visage exposer. « Celle-là seulement ? » L'humour. Pas sûr que dans sa balade elle attendait une réponse ; il tenait à en apporter une, même minable, tendre la main. Ce n’était pas tellement drôle, le fond sûrement trop vrai pour l’être alors qu’il se demandait quelle saison était la pire. L’automne, l’hiver, tout se confondait. Après la désolation et le gel, arriverait le printemps où tout pousserait sans eux. Où seraient-ils en décembre, en janvier, en février, et quand les beaux jours reviendraient, que le soleil et les gens heureux leur renverraient avec plus d’éclat leur solitude ? Se retrouveraient-ils encore pour boire des cafés ? Owen l’observait quand elle regardait ailleurs, convaincu que les réponses étaient là, pas dehors ni sous les néons. Seulement quand elle risqua de remettre les yeux sur lui, il tourna les siens vers la fenêtre, le même paysage, partout, tout le temps. « J’ai bougé tous les meubles dans la mienne... de chambre. » Imbécile. Il se sentit obligé de préciser tant ça sortait de nulle part ou tout comme. Il répondait à une question qu’Alana n’avait pas posée et y répondait avec un train de retard, interrompant peut-être quelque chose, un rien qu’il aurait fallu laisser être. « Je voulais installer un clavier pour répéter et puis j'ai laissé tomber l'idée. » Pourtant pas le moins doué en matière de dérision, O', sa phrase tombait à plat. Comme son idée. Il se fit l’effet de n’être rien d’autre que pathétique. Pas grave.
Dire que cette période le pianiste aurait dû l’éviter, qu'à cette heure-ci il aurait déjà écumé quelques scènes. Mais alors il n’aurait pas su qu’Alana prenait son café noir, que la couleur des murs de sa chambre la rendait folle. Il n’aurait pas su qu’elle détestait la saison. Il n'aurait pas avancé avec elle dans le jardin d'hiver.


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MessageSujet: Re: Sad birds still fly┆Alana Sad birds still fly┆Alana EmptySam 23 Mar - 22:27


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Pacte noué, les yeux se ferment rien qu’un instant, pour signer l’engagement sans prononcer un mot de plus, on risque moins d’être repéré si on ne fait pas de bruit. Dans le fond de son ventre, Alana sent que les curseurs du jeu ont été poussé au degré maximum, que dire après tout ça ? La mission des agents est de boire leur café sans révéler qu’ils ont dissimulé une pâtisserie non produite par l’établissement, quand elle y réfléchit elle pense que l’affaire n’est pas si importante que cela. Ce qui l’était, en vérité, c’était ce minuscule éclat, étincelle fugitive et pourtant, il faut le dire, bienfaisante : le message annonçant qu’Owen avait subtilisé une pâtisserie de Faye pour elle lui a fait l’effet d’un briquet allumé près du cœur, ça lui a fait plaisir, pour parler simplement. Il a pensé à elle, rien ne l’y obligeait ; une photo envoyée pour le clin d’œil aurait pu même suffire mais ils se retrouvent là, à une table du Snow Rose dans l’après-midi gris. C’est ça qui compte. Sans s’expliquer vraiment les raisons pour lesquelles leur discussion ne s’est pas arrêtée passé le seuil de la paroisse, ce fameux jour, et sans chercher par ailleurs à le faire, Alana apprécie. Ça fait l’effet d’un sachet de sucre, pour adoucir ce café noir qu’elle n’a pas encore bu.
Il y a les murs, son horizon. Les quatre murs de sa chambre pour lesquels elle éprouve tant de haine tout d’un coup qu’il lui semble difficile de faire sortir ces mots entre ses dents serrées ; elle n’avait pas réalisé qu’elle se sentait à ce point prisonnière avant de mettre de nouveau le nez dehors. Oppressée, oui : mais elle fixait ses tubes et ses pinceaux, s’absorbaient dans ses feuilles barbouillées de couleurs, malgré l’envie de temps à autre qu’elle confesse à Owen, d’envoyer de grandes giclées de peinture sur les parois de sa cellule. « Mon art », l’expression sonne pédante, Alana l’a sortie de façon ironique, pensant changer rapidement de sujet, rire sur l’enfermement peut-être, sans aborder plus que cela ses réalisations. Mais Owen la surprend une fois encore, et il y a comme, elle ne sait pas, un réel intérêt qui transpire dans sa façon sans fioritures de lui poser cette question. C’est si direct qu’elle ne réfléchit pas une demie seconde à sa réponse. « Du violet, beaucoup. Toutes les teintes de violet, du bleu aussi de temps en temps, et puis parfois du rouge. Très vif. » Elle ne fait pas de portraits, de paysages ou bien de natures mortes – ce qu’elle fait, c’est chercher la couleur qui se rapproche le plus de comment elle se sent, au moment où elle s’assied devant la toile. Elle ne croit pas qu’elle est originale, elle ne croit pas non plus qu’elle possède un quelconque talent ni que ses formes violettes puissent plaire mais Owen, Owen a cette manière de lui parler qui lui donne l’impression qu’elle pourrait être, en quelque sorte, comprise. Ou du moins acceptée. « Tu peux venir voir si tu veux. » Invitation lancée, malgré tout elle n’aimerait pas qu’il croit qu’elle donne trop d’importance à ses bêtises peinturlurées, alors elle n’ose pas en faire plus. Et pourtant, elle choisit ce moment pour entamer sa tasse, comme s’il fallait qu’elle se tienne prête à quitter le café.
Ne plus marcher seule dans l’hiver. Elle sait qu’elle ne l’est pas, enfin, que ç’a été son choix de l’être (ses proches lui laissent tant de messages auxquels elle ne répond que des semaines plus tard, quand ils menacent de la signaler disparue). Mais elle ne pensait pas pouvoir emmener qui que ce soit avec elle sur ce sentier gelé ; dans un virage, près des rosiers fanés, Owen est apparu, peut-être parviendront-ils jusqu’aux parterres d’été ensemble, peut-être, sa rêverie sur l’hiver ne semble pas le convaincre que ce soit la seule saison à craindre. « J’ai encore de l’espoir » dit-elle du bout des lèvres, elle se demande s’il les a détestées les unes après les autres, les saisons écoulées depuis… depuis ? Le retour. Plus calme malgré sa peau abîmée par l’hiver, Alana le regarde se perdre dans la contemplation du paysage, maigre vision de rue à travers la fenêtre. Ça semble mort. Mais elle a de l’espoir. « Pas toi ? » Il lui raconte les meubles remués dans sa chambre, il n’en ajoute pas plus mais elle s’imagine une scène de grand déménagement la nuit, dans cette agitation nerveuse des insomnies. Le bazar qui s’étale dans les lueurs de l’aube. Quelle scène, quelle scène ; et puis Owen explique le motif de l’initiative et alors sa vision se précise : elle visualise un vide, un vide immense contre un des murs, en face du lit peut-être ? À la place du clavier fantôme. Elle dit : « Pourquoi ? » comme s’il devait y avoir une raison à cela, comme si elle ignorait les mouvements capricieux du courage, ça s’élève, ça retombe, ça ressemble à une vague. Ce vide imaginaire, elle le trouve triste. « Il y a un piano à disposition, à l’auberge où je loge. Je n’y ai pas touché non plus. » Elle hausse un peu les épaules. « Parfois ça fait du bien de changer d’espace. » Elle n’est pas celle qui trouve des solutions, elle ne l’est plus. Pourtant elle tend cette perche, refait cette allusion, s’en veut un peu, elle n’a pas envie d’avoir l’air de forcer : mais l’échange paraîtrait équitable, du violet contre des notes. Dans sa tasse, elle contemple le rond léger du dépôt de café.


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MessageSujet: Re: Sad birds still fly┆Alana Sad birds still fly┆Alana EmptyLun 1 Avr - 4:32



 
{ hier encore je voulais changer de peau
j'entends plus mes cris j'entends plus que leur écho }

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Elle fermait parfois les yeux, quelques instants. Owen se demandait si c’était une habitude, s’évadait-elle souvent ? Il imaginait le temps se distendre sous ses paupières, alors que ses mains restaient sur la tasse. Leur point d’ancrage. Fallait-il qu’ils se brûlent les phalanges pour se rappeler qu'ils étaient là, se souvenir de parler, sourire de temps en temps ? Dans la même posture, ses doigts s’accrochaient à son café et ses yeux se raccrochaient à elle, quand elle ne regardait pas. Qu’elle ne s’évapore pas Dehors le ciel était terne, Owen n’avait jamais vu que l’hiver depuis qu’il était ici. Se retrouver face à Alana lui faisait l’effet d’une pause dans la tempête du cœur. Une accalmie. Le gris, le gel, les paysages mornes et les champs délabrés, il ne s’en plaignait pas. Quelque chose naissait à l’intérieur. Le café était chaud et il ne faisait plus si froid.
Pas non plus quand la pièce se para de violet, de bleu, un dégradé qu’il visualisait sans clore les paupières, comme le rideau tombant sur la scène, le filtre de la caméra. Voilà ce qui lu vint : un film et sa photographie ; le violet, le bleu, foncé, électrique sur les plans montrant Alana. Le film entier puis l'écran rouge. « Très vif. » Soudain. Violent à l’image. Le blond jouait les perroquets, répéter l’aidait à visualiser, donner un sens. Il paraphrasait, pourtant c'était là, évident. Il ne savait le dire, que la regarder un peu plus, le regard venant d’en bas, le mouvement de caméra incertain. La métaphore de cet éclat rouge vif devait être quelque part sur son visage. Owen pensait à une giclée de sang, devait rester des éclaboussures. Il ne les voyait pas, tout était noyé dans le violet, mais commençait à comprendre : Tout ce qu’il voyait d’elle jusque là, c'était les néons violets et le bleu profond de la mélancolie. S’il devait transposer quelques notes, la mélodie serait lente mais intranquille. Nostalgique. Toutes ses compétences en la matière artistique s’arrêtaient là : associer le violet aux sentiments troubles, mélancoliques, comme le mouvement des vagues, les profondeurs abyssales en-dessous. Insondables. Aucun mot ne lui venait pour s'exprimer, que ceux d’Alana pour visualiser, que ses yeux grands ouverts qui réfléchissaient aux couleurs, aux nuances et à leurs significations tout en l'observant elle, la toile.
Puis l’invitation, la surprise de ne pas s’être montré trop curieux, déplacé, pareille à cette fois-là, quand le café où ils se trouvaient aujourd'hui s'était avéré fermé. « J’aimerais beaucoup. » Il pouvait regarder sa tasse maintenant, un sourire peint sur les lèvres. Était-ce de la timidité, Owen ? Il était peint en orange, doux, celui des fins de journées qui se réchauffent. Le niveau de son latté ne baissait pas beaucoup, et celui de son café noir ? Il n’osait vérifier, regardait ailleurs, vers dehors, s'y perdant plus longtemps. Toujours pas grand chose à voir, mais l’horizon déjà plus réjouissant. Au bout de la rue, là-bas, se tenait l’auberge, à l'intérieur la chambre d’Alana sur laquelle il pouvait mettre une couleur et où il y avait tant de mystères à percer. Il apercevait le halo violet d’ici.  

Elle avait espoir. Un léger électrochoc, l’espoir, entendre qu’elle en avait encore. Lui n’aurait pas associé le violet à la couleur de l’espoir. Drôle, il était habitué à ce qu’on en ait pour lui, sa sœur surtout, mais n’en avait pas pour lui-même. Pas toi ? Il se trouvait bien embêté. Lui qui ne se gênait pas pour dire ce qu’il pensait, qui ne craignait pas les vérités, il aurait pu lui dire que les saisons il les détestait toutes. Mais il aurait menti, car pour détester, fallait-il encore ressentir quelque chose. Sur sa palette, aucune couleur vive depuis longtemps. Comme Alana, il avait épuisé les tubes. « Je te redirai ça au printemps. » Au printemps l’espoir ? Le renouveau et les promesses ? C’était le contraire même d’avoir espoir que d’attendre le futur pour le dire ; rien compris, O', c’était le but. Il ne voulait pas lui dire non. De l’espoir, il y en avait dans sa question, quelque chose qu’il trouvait innocent et qu’il ne voulait pas briser. Trop tard peut-être, malgré ce qu’il déblatérait sur sa propre chambre et son piano fantôme, et cette scène pathétique à laquelle il ne donnait même pas de fin.
Pourquoi, oui, pourquoi toute cette agitation, pourquoi ce vide ? « Je sais pas... Je le sentais pas. » Je sais pas. Minable. Peut-être valait-il mieux s'en contenter, à vouloir lui répondre il s’égarait. « Ça sonnait faux. » Ses mots tout faits faisaient-ils sens ? Ça sonnait faux depuis toujours, jouer dans son coin, à l’abri de lui, son révérend et père. Une époque révolue. « J’avais l’habitude de jouer en famille, avec le père de ma fille surtout… » Impossible d’aller beaucoup plus loin, chaque fois qu’il s’approchait d’Arthur, pourtant cette fois ça ne faisait pas tant mal. Avait-il déjà parlé de Birdie ? Owen partait du principe que oui, parce qu'il parlait souvent d’elle. Ce dont il ne parlait pas, c’était d’Hailee qui était prête à déménager la maison tout entière pour lui faire plaisir. Il ne voulait pas. L’idée de rejouer au salon, ce n’aurait pas été comme avant ; ou il aurait découvert que ça pouvait l’être, ce qui le paralysait. Alana, elle, ne touchait pas au piano mis à sa disposition. « Pourquoi ? » Le plaisir, pur, de lui retourner sa colle, avant d'ajouter : « Je savais pas que t’en jouais. » pour lui laisser une porte de sortie. Il commençait à comprendre la mécanique.
Dans l’auberge où se trouvait la chambre bleue-violette, il ajoutait un piano, un peu vétuste, un vieux piano droit en bois pour coller au cliché auberge rustique de village, contre un mur blanc. Déjà, il valait tous les Steinway. Tout de même, le pianiste découvrait à peine qu’elle jouait aussi et elle ne jouait déjà plus. Ça le rendait triste. « Ça me semble être un bon deal. » L’invitation qu’Alana renouvelait, ce qu’elle lui proposait, c'était l’assurance de traverser la rue, voir les couleurs dont elle lui avait parlé ; de changer d’espace comme elle disait. « Je te suis ? » L’interrogative pour ne pas la brusquer. Il pouvait attendre. Dans l’air, les promesses ne s’envolaient pas. C'était sans compter ses doigts qui s'agitèrent contre la tasse, la mélodie silencieuse. Les traîtres. O' remarqua que la tasse en face était vide, ce qui n'était pas le cas de la sienne. Trop pressé. Autant assumer. Le geste ample, il termina son café d’une traite. Le fond de la tasse claqua contre la table. Il était prêt à se lever, à partir, traverser avec elle dans l’hiver aride, franchir la ruine du dehors et se laisser guider. Son long manteau d’hiver le protégeait du froid. Les mains au fond des poches, elles n’attendaient jamais pour s'y terrer. Sur ses épaules, l'habit pesait moins lourd. Owen se tenait droit.


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MessageSujet: Re: Sad birds still fly┆Alana Sad birds still fly┆Alana EmptyDim 28 Avr - 21:42


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Attendre que la saison se meure ; la pellicule de gel finira bien par fondre, au même moment les jours s’allongeront peu à peu, c’est le cycle de l’an, la vie est pleine de paradoxes, d’étrangetés de ce type. Attendre que la saison se meure avec l’espoir de reverdir. L’espoir, le mot paraît aussi bizarre qu’un papillon qui serait venu voler sous la lampe électrique, si près de l’air d’hiver. Pourtant, c’est peut-être l’effet des syllabes, il semble à Alana qu’il allume des lueurs dans les prunelles d’Owen : minuscules, toutes petites. Deux étoiles éperdues au fond de l’univers, c’est parce qu’on capte leur signal qu’on sait qu’elles vivent encore, tout là-bas. « C’est loin. » D’un battement de paupière, Alana pousse l’espoir jusqu’au bout de ses cils comme pour le rejeter : ils lui ont dit au revoir, rendez-vous au printemps. Faudrait pas trop s’en demander quand même, la fatigue de l’hiver les tiraille bien assez, pour apprécier la vie on attendra que le soleil revienne. On verra.
Owen ne décrit pas sa chambre, pas plus qu’elle ne l’a fait, pourtant elle imagine, des volets clos, un parquet sombre, des meubles de la même teinte poussés au centre, en diagonale, n’importe comment, de sorte qu’il n’y a plus de place pour circuler, il ne reste qu’un vide contre l’un des murs qui paraît incongru, pratiquement dérangeant : le fantôme d’un clavier hante cet espace qui devait être le sien. Elle avale sa salive, sa bouche lui paraît sèche. C’est si facile d’imaginer, et tellement dur de trouver quoi répondre, alors que les secondes s’écoulent déjà depuis qu’Owen a ravivé son véritable fantôme. Le deuil lui semble si grave et délicat qu’elle n’ose même plus effleurer de la pulpe de ses doigts la anse blanche de sa tasse. Elle ne sait pas, elle ne sait pas quoi dire. Il ne lui avais jamais parlé de tout cela en face ; elle a connu l’existence de sa fille par le biais d’instagram, c’est tout. Et comme c’est arrivé au simple détour d’une phrase, elle finit par se décider à rebondir sur un seul élément de cette phrase. « Ta fille, elle joue aussi ? » À son tour, il l’interroge sur ses raisons de rester loin des touches, c’est là qu’elle se rend compte que les identifier n’est pas plus simple que tout le reste. Elle hausse les épaules, un peu ; à ce niveau de légèreté ça ressemble peut-être à de la discrétion ou un manque d’assurance. « Ça fait longtemps. » Elle s’en veut, un peu toujours, d’avoir mentionné ça, elle ne voudrait pas donner l’impression de ramener tout à elle. C’était seulement dans l’optique de partager, de partager, voilà, dans la continuité de ce deal qui se scelle : tasses asséchées, goût du café sur le palais. Owen propose de s’en aller avant qu’elle réalise qu’ils sont prêts à le faire. Elle acquiesce, le front plissé comme s’il fallait qu’elle retrouve le chemin, que ça lui demandait un effort conséquent de se rappeler la route jusqu’à l’auberge. En vérité, ça n’est pas loin, ils le savent tous les deux : il lui a fallu dix minutes pour venir, pas davantage. Ces dix minutes pourraient s’enfuir dans la vapeur des souffles mais Alana, sans réfléchir, serre les poings dans ses poches pour les garder au chaud et reprend la parole. « Mon père est musicien. Il aimait bien qu’on passe du temps ensemble, nous apprendre ça, mais j’étais bête étant ado, j’ai dû me trouver plein d’excuses parce que j’avais envie de faire d’autres choses. Je sais même plus quoi. » L’histoire lui paraît pitoyable dans l’après-midi grise. C’est comme ça qu’elle se sent : triste et minable. Lèvres serrées pour éviter qu’elles gercent, elle presse le pas jusqu’à l’ultime ligne droite, ne se donne pas la peine de regarder à droite à gauche avant de traverser la dernière route. L’auberge est face à eux ; Alana pousse la porte. La chaleur intérieure et l’aspect familier de ce décor la tirent de sa torpeur. Sa figure s’adoucit, elle déplie un index en tendant le menton, pour désigner la direction : « Le piano est par là. » Elle ne veut pas forcer, elle ne veut pas qu’Owen se sente gêné, ait le vertige en voyant l’instrument. Elle préfère les mener à l’escalier avec le plus de naturel possible, comme d’un accord commun. « Tu te rappelles d’un morceau que tu aimais jouer, quand tu commençais ? » Devant la porte de sa chambre, elle a comme un pincement au cœur. Il faut qu’elle s’interdise de respirer pendant une bonne seconde pour trouver le courage de la pousser. Ça lui fait drôle, c’est tout : elle ne reçoit jamais personne dans ce « chez elle » qui ne devait être que provisoire. La porte dévoile son univers. Elle s’aperçoit que c’est bizarre que les murs blancs l’obsèdent autant, parce que la chambre est loin d’être vide – encore moins depuis qu’elle s’est remise à la peinture. « Il y a un peu de bazar » dit-elle. La remarque sonne comme une excuse. Des feuilles séchées depuis des jours traînent sur les meubles et sur le sol : sa mer violette menace de pourlécher leurs pieds. Elle fond en teintes de bleus de façon plus ou moins subtile et, çà et là, Owen peut voir des silhouettes rouges sombres ou criardes, elle lui avait promis. « C’est juste du barbouillage » jette tout d’un coup Alana. Si elle osait, elle leur cracherait dessus, toutes ces taches de couleur format rectangulaire, miroirs, reflets d’elle-même soudainement dérangeant, lorsqu’il s’agit de les montrer à d’autres yeux.


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