MÉTIER : Photographe professionnel, Urbex et créateur de contenu
COEUR : Célibataire
INTERVENTIONS RL : Oui
INFOS RP
Sujet: Like pain that just keeps on going on | Andrea Lun 12 Fév - 22:21
Like pain that just keeps on going on
Andrea & Darcy
Darcy avait été pris complètement par surprise. Il comprenait à peine ce qui l’avait amené à se tenir là, en plein centre ville de Burlington avait l’impression qu’il ne pourrait plus jamais respirer de nouveau, les jambes coupés, l’esprit à des kilomètres du froid du Vermont, perdu dans la chaleur moite du Mozambique.
Tout avait bien commencé pourtant. Il s’était levé tôt comme à son habitude, même un peu plus tôt à cause d’un cauchemar, et après ses petites affaires du matin, il avait quitté sa chambre à l’auberge pour ses promenades quotidiennes, son appareil photo autour du cou. Ses clichés du Vermont avaient rencontré un certain succès, ce qui l’avait étonné d’ailleurs, et il avait reçu quelques commandes pour des clichés du coin, pour des particuliers et pour quelques magazines, de quoi renflouer un peu son compte en banque qui commençait doucement à se vider. Il s’était d’abord aventuré à Redwood Hills et aux alentours avant de se décider à prendre un bus pour Burlington. La ville était plus grande et il y avait pas mal d’endroits intéressants qu’il n’avait pas encore visité, une occasion parfaite pour lier l’utile à l’agréable. Rien ne laissait supposer de ce qu’il se passa ensuite.
Alors que Darcy marchait sur le trottoir en jetant un oeil sur les clichés qu’il avait déjà pris, il avait bousculé un homme sans faire attention. Une erreur mineure et le photographe était déjà en train de s’excuser sauf qu’il n’était pas tombé sur la bonne personne. L’inconnu s’était sentit insulté et ne s’était pas gêné pour lui faire savoir en venant à sa hauteur, le dominant d’une bonne tête, pour le bousculer à son tour. L’altercation avait attiré quelques personnes qui regardaient la scène, curieux et inquiets, alors que Darcy essayait de diffuser la situation. Et puis, tout avait basculé.
Il y avait eu le bruit d’une petite explosion, d’un coup de feu, sûrement celui d’un vieux pot d’échappement, et il y avait eu les mains sur lui, le souffle sur son visage, les mots jetés à sa figure et Darcy avait basculé. Tout d’un coup, il n’était plus à l’instant présent mais des mois plus tôt, le corps dévasté par le manque de nourriture, le manque d’eau, par la chaleur, par les coups et les humiliations.
Sans vraiment s’en rendre compte, il avait cessé de respirer correctement, il était devenu encore plus pâle qu’il ne l’était et d’un geste désespéré, il tentait de récupérer son téléphone pour appeler à l’aide, n’importe qui. Il l’avait à peine dans les mains qu’il lui échappa, tombant sur l’asphalte alors que Darcy s’effondrait vraiment, sa crise de panique glissant peu à peu vers un état entre la catatonie et la fugue, ses yeux plein de larmes fixés au loin, une litanie de “Arrête de pleurer, arrête de pleurer …” s’échappant de ses lèvres.
Il ne le vit pas mais il était entouré de personnes inquiètes, l’une d’elle ayant récupéré son téléphone pour contacter, non pas une ambulance mais le dernier contact utilisé. Celui d’Andrea.
_________________
solivagant
[so-li-va-gant] • Latin (adj.) someone who wanders or travels the world alone; a solitary adventurer. by Wiise
MÉTIER : Psychiatre, disponible la moitié de la semaine dans son cabinet, l'autre moitié à l'hôpital de Burlington
COEUR : La page que vous avez demandée n'est pas accessible
INTERVENTIONS RL : oui
INFOS RP
Sujet: Re: Like pain that just keeps on going on | Andrea Ven 23 Fév - 16:15
Like pain that just keeps on going on
Andrea & Darcy
Quelques notes gribouillées, puis jouées, puis rayées et gribouillées à nouveau. Andrea n’a rien d’un virtuose mais aime tuer ses rares heures libres face à son piano, les sons raisonnant comme de petites billes contre les meubles sans vie pour rouler au sol et lui revenir. La musique a quelque chose d’apaisant, elle occupe les mains et l’esprit tout en exprimant ce que les mots peinent à formuler. Apaisante, oui, du moins lorsqu’elle s’échappe des touches blanches et noires. Un peu moins lorsqu’elle provient, stridente, de son téléphone professionnel. « Docteur Kershaw. » La lassitude qui serre son propre nom tandis qu’il le prononce, s’attendant à la voix de Darcy à l’autre bout du fil. Une autre voix, cependant. Des propos incohérents, confus, inquiets et inquiétants. Imperturbable, le psychiatre, tandis qu’il hoche simplement de la tête en refermant son piano. « Essayez de ne pas paniquer. Envoyez moi l’adresse exacte, j’arrive. » Et de composer le numéro de l’ambulance pour l’y envoyer dès qu’il reçoit l’adresse, le combiné collé à l’oreille d’une part, la chaussure à moitié enfilée d’autre part, un bras se débattant prestement avec son manteau et l’autre fourrant déjà les clés de sa voiture dans sa poche. De ce qu’il a compris de l’échange avec cette inconnue, la crise doit être importante et nécessite un endroit de repli, sécurisant. En plus de quelques tranquillisants, sans doute, qu’il n’a évidemment pas sous la main en tout instant.
L’attroupement lui indique qu’il est à la bonne adresse dès qu’il s’en approche. L’ambulance est déjà présente, son personnel déjà affairé à la tâche. « C’est mon patient, je le connais. » Et quand même, puisqu’il s’agit d’Andrea en dépit de l’urgence, un « bonjour » soufflé dans l’ombre d’un sourire alors que les ambulanciers le laissent approcher pour découvrir Darcy en position fœtale sur le sol. Une inspiration, juste le temps de se composer un visage serein, avant de s’agenouiller près de lui. « Darcy, c’est le docteur Kershaw. Est-ce que vous entendez ma voix ? » Sans doute pas, d’ailleurs. Il semble loin, Darcy. Ailleurs surtout. Andrea répète donc la même question, calme et patient, de sa voix égale. Jusqu’à obtenir un semblant de réponse allant vers le positif. « Vous êtes à Burlington, Vermont, USA. Tout va bien. Vous avez seulement fait un malaise. » Pas vraiment un mensonge, simplement une façon détournée de désigner ce qui s’apparente de toute évidence à une crise d’angoisse liée à ce qu’il a vécu loin, très loin d’ici et en d’autres temps. Son psychiatre essaie de le ramener à ce temps et ce lieu, réprimant un soupir tout en s’abstenant toujours pour le moment de le toucher de crainte que ce contact ne déclenche quelque chose de plus vif encore. « Est-ce que vous accepteriez que je vous accompagne à l’hôpital pour prendre soin de vous là-bas ? » Il espère pouvoir trouver au moins un anxiolytique dans l’ambulance, en cas de refus.
_________________
They say an end can be a start Feels like I've been buried, yet I'm still alive