Jillian préfère être rationnelle. Elle doutait qu’un meurtrier se promenait en pleine journée dans la forêt. Elle n’a pas grandi en cambrousse mais est certaine que ce genre d’activités arrivaient fréquemment dans le coin. Après tout, elle même avait déjà utilisé un flingue dans un stand de tir, et il était possible qu’il s’agisse tout simplement de quelqu’un qui s’amusait à tirer dans le vide. Son explication tenait débout, en tout cas, Jillian arrivait à se convaincre toute seule, reste à voir si c’était le cas de son amie Reagan. Apeurée, elle se tenait toujours prêt d’elle. Sa main se resserre dans la sienne. Un coup de feu, un feu d’artifice, allez savoir, les bruits se ressemblaient tellement. Reagan lui donna finalement raison. La métisse lui sourit. Ça devait forcément être ça. Hey, je traîne pas avec des paysans non plus, j’ai vu ça dans un film. Se justifiait-elle en haussant les épaules. Peut-être n’aurait-elle pas du dire un truc pareil, maintenant son explication semblait moins crédible. Reagan reprit la parole pour lui suggérer de pas se diriger vers le coup de feu. Niveau instinct de survie, on ne pouvait pas faire mieux et pour le coup, Jillian n’allait pas la contredire. Fair enough, j’ai pas envie d’être confondue avec une canette aujourd’hui. Son regard se posa tout autour d’elle, la musicienne se remit à marcher. On a qu’à passer par là. Suggérait-elle, en pointant un autre chemin. Qu’est ce qu’elles foutaient là, sérieusement ? Encore une brillante idée. Jillian sorti son téléphone de sa poche, alors qu’elle continuait de marcher. Ouais, j’le sens bien par là-bas, c’est serial killer free. Dit-elle alors qu’au même moment, son pied trébucha contre une branche, dans un cri perçant, suivi d’un “putain”, la jeune femme atterri de tout son long dans un buisson rempli de ronces. Ses yeux s’étaient fermés, n’osant pas les rouvrir tandis qu’elle sentait des coupures craqueler sa peau, bien qu’elle n’osa pas constater les dégâts. La douleur, c’est psychologique.

Danny avait l’habitude des séjours en forêt, mais cette fois, il n’aurait su dire s’il était vraiment serein. L’attaque des guêpes, il l’acceptait, cela pouvait arriver. C’était rare, certes, mais un phénomène naturel, si bien qu’il n’en était pas vraiment inquiet. Mais le reste, le coup de feu entendu, par exemple... Danny se méfiait toujours un peu plus de ce qui arrivait de la main de l’homme. Les autres avaient aussi entendu le coup de feu, qui ne devait pas provenir du camp mais plutôt de quelque part dans la forêt. Danny s’occupa de la piqûre de Kat, puis ils convinrent d’aller voir ce qui se passait. Dans le fond, le seul homme de l’équipe partageait l’opinion de June, était-ce bien raisonnable d’aller voir ? « On ne sait même pas vraiment d’où ça vient et la forêt est vaste, ça m’étonnerait qu’on tombe sur celui qui a tiré » il sourit, comme pour tenter de rassurer June. Et tandis qu’ils marchaient, il poussa une exclamation de stupeur. Il venait de remarquer une bouteille d’eau qui traînait au sol, ouverte, même si l’eau ne s’était pas complètement vidée et une barre de céréales entamée. Danny se pencha au-dessus et fronça les sourcils. « Ça m’a l’air assez récent. Soit quelqu’un est passé par-là entre temps, soit la bouteille appartient au type qui a disparu » c’était une possibilité, après tout, même si Danny ignorait où ils se trouvaient exactement, Emrys Heathcliff venait peut-être courir ici. Ils s’étaient éloignés du camp, cela étonnait Danny que l’homme vienne si loin, mais après tout, il ne connaissait pas ses habitudes. « J’sais pas ce qui s’est passé, mais je commence à trouver tout ça louche » en réalité, il trouvait ça louche depuis bien longtemps, mais il ne s’était pas vraiment posé de questions jusque-là. Maintenant, il s’interrogeait. « On ferait peut-être bien de récupérer ça et de le mettre dans un sac, au cas où... ce soit une preuve » suggéra-t-il, hésitant. Il n’était même pas sûr que cela en soit une, mais tout indice était bon à prendre !      

@June Austen @Kat Miller @Louise Howell 

Jillian n’a pas toujours la science infuse mais elle est le genre de personnes persuadée que si elle disait certaines choses avec conviction, ça ne pouvait qu’être convaincant. Elle essayait de rassurer Reagan, qui s’était presque pisser dessus après avoir entendu un coup de feu. Ça pourrait être n’importe quoi. Un psychopathe, un redneck, un pétard... Jillian espérait qu’elles n’auront pas l’occasion de découvrir la vérité aujourd’hui. A ce stade, Jillian ne savait pas trop ce qu’elles faisaient dans la forêt mais la jeune femme était trop bornée pour faire marche arrière. Elle est vraiment étonnée de voir que sa colocataire soit toujours là, pour tout dire.  Mais voilà qu’en faisant la maline, à défaut de tomber dans le ravin, la jeune femme trébuche dans un buisson rempli de ronces. La douleur vive lui griffe le visage, les mains. Elle balance un juron. Ça y est, elle allait mourir, comme ça. Quelle mort inutile, elle avait imaginé quelque chose de plus dramatique. Lorsqu’elle rouvrit les yeux, elle ne vit pourtant pas de lumière au bout du tunnel. Juste la tête de Reagan qui se foutait de sa gueule, quelle pétasse. J’ai failli mourir, toi ça te fait marrer, très bien. Souffle la jeune femme, en arquant un sourcil. Elle n’ose toujours pas bouger. Lorsque la blonde lui tendit la main, elle hésita à la tirer à son tour dans le buisson mais changea finalement d’avis pour se laisser aider. En se faisant, Jillian senti une épine lui rentrer dans la paume et lâcha un autre cri. Putain, la vache, ça pique! Dit-elle, à nouveau sur ses deux pieds, en jetant un regard à ses mains, en retirant les petites saloperies qui se trouvaient sur sa peau. Son regard se reposa sur son amie. Quelle idée pourrie n’empêche, pourquoi tu m’as fait venir déjà ? MAUVAISE FOI, bonjour. Elle arbora un rictus amusé, avant de sortir un énième joint de son sac, pour l’inspiration. Elle tira une grosse taffe, puis ferma les yeux quelques secondes, avant de finalement se retourner à nouveau vers Reagan. Anyway, en parlant de mauvaise herbe, en t’attendant, j’ai vu de loin, le frère de mon ex, tu t’souviens? Celui de Burlington. Je sais plus si je t’ai raconté, mais je me suis envoyé en l’air avec, et tout ça pour dire, mon processus de pensée, c’est que ça me fait déjà chier de le croiser, je sais pas comment tu fais, avec ton drama de fratrie, alors qu’ils vivent tous dans ce même trou perdu. Honnêtement, à sa place, elle aurait déménagé, vu le merdier.

Finalement l’équipée n’était pas prête à se diriger vers le coup de feu. Louise ne savait pas trop quoi en penser… Elle n’avait même pas pensé au tireur mais plutôt à une probable victime qui aurait besoin de son aide. Et si c’était un accident ? Si la personne s’était tirée dans le pied ? Ou que quelqu’un avait voulu mettre fin à ses jours ? Peut-être que les minutes seraient précieuses. Cependant, Danny avait raison sur le fait qu’il serait impossible de localiser le coup de feu. Surtout après leur course dans la forêt. Les douleurs des piqures s’atténuaient doucement. Heureusement qu’elle n’était pas allergique. Il lui tardait de rentrer chez elle, panser ses blessures et s’étendre sur son lit. « Oui, c’est définitivement curieux… On n’abandonne pas la moitié de sa collation comme ça… C’est comme si la personne s’était volatilisée. Je dois avoir ce qu’il faut dans mon sac. » Elle sortit un petit sac en papier de son sac et se pencha sur les indices comme Danny le suggérait. Un frisson la parcourut tandis qu’elle levait les yeux vers les environs avec l’impression d’être observée. Bien sûr, il n’y avait personne. Mais il y avait quelque chose d’anormal dans cette forêt. Elle aurait dû entendre les autres équipes crier le nom du disparu et pourtant, seul un silence assourdissant se faisait entendre. Même les oiseaux semblaient avoir cessé leur chant depuis le coup de feu. Elle reboucha la bouteille et ramassa les objets à l’aide d’un mouchoir. Elle ne s’y connaissait pas trop en police scientifique, elle ne savait même pas si la police devrait intervenir dans cette affaire mais elle imaginait qu’ils pourraient au moins vérifier les empreintes. « Bon, je sais pas si ça fera l’affaire mais... J'ai pas mieux. Il faudrait peut-être marquer cet endroit d’une façon ou d’une autre pour qu’on puisse le localiser sur une carte plus tard. Je ne sais pas vous mais je suis perdue... » Elle qui connaissait pourtant bien cette forêt se sentait désorientée.

@June Austen @Kat Miller @Danny Oakes