Alize a vraiment honte sur le coup, tellement qu’elle se met à légérement bafouiller de s’être montré si maladroite. Mais fort heureusement pas de façon assez intense pour que ça en devienne incompréhensible. Toujours est-il que l’homme qu’elle vient de bousculer n’a pas reçu de champagne sur ses vêtements, ou pire encore, sur son matériel de photographie qui doit sans aucun doute coûter un bras. Elle en sait quelque chose, la brunette n’est peut-être qu’une amatrice d’un point de vue photographique, mais il faut souvent investir pour avoir du matos de qualité. Bref, l’homme ne semble pas lui en tenir rigueur, il en vient même à sourire, charmant sourire au demeurant. Cependant et alors qu’elle déblatère, l’inconnu semble un peu nerveux et ne cesse de regarder un peu partout autour de lui. Ou alors, est-il simplement excité d’être ici ? Peut-être bien un mélange des deux.  

— Oui, je fais partie des artistes qui vont se produire sur scène ce soir, répond-elle timidement.

Enfin, l'artiste est un bien grand mot et la jeune vendeuse ne parle bien évidemment que pour elle. Aussitôt s’est-elle rabrouée, qu’elle pourrait presque entendre Cha’ la sermonner. Au moins, cela l’aide à se reprendre, ce n’est pas la première fois qu’elle monte sur scène, tout va très bien se passer.  Perdue dans ses pensées, Alize ne voit même pas que le brun l’écoute à moitié et fixe plutôt une silhouette qui se trouve dans son dos. La brunette ne revient sur terre que lorsque l’inconnu reprend la parole, intéressé par son histoire de dédicace.

— Oui bien sûr, je vais simplement chanter votre chanson, j'espère que la personne se reconnaîtra en tout cas.

Un sourire, puis il lui donne le titre de la chanson qu’il souhaite dédicacer à la personne de son choix, jouer à la guitare ça devrait vraiment le faire. Puis sans qu’elle comprenne comment, la jeune femme se retrouve avec l’objectif de la caméra braqué sur elle.

— Oh bien sûr, je ne suis pas une grande poseuse, mais je vais faire de mon mieux.

Un sourire encore et une pose un peu crispée et la voilà immortalisée. Du coin de l’oeil, elle voit la femme gérant la scéne lui faire des signes, il est temps d’y aller.

— Merci pour la photo, je dois vous abandonner désolé. Si on se recroise, j'espère que vous me direz si la dédicace a eu l’effet escompté.

Saluant le brun, Alize rejoint rapidement la scène, apparemment, le groupe suivant a un problème d’intoxication alimentaire, elle doit prendre le relais, les autres ne sont pas encore là. Bon, quand il faut y aller, il faut y aller. S’emparant de sa guitare, le stress lui grignotant l’estomac, la brunette monte sur la scène et commence à chanter avec la dédicace du photographe.

Chanson:

@Oliver Hale

Spoiler:

Puisqu’il faut bien commencer quelque part, que la musicienne est déjà là, Oliver lui propose ses services à son tour. Il fait même l’effort d’oublier un instant le reste du monde pour ne se concentrer que sur elle. Coupe de champagne abandonnée auprès du reste de ses affaires, il recule un peu pour un meilleur cadrage, tente même de la rassurer. “Pas besoin de poser, soyez juste vous-même.” Elle s’essaye tout de même à la pose, arrachant un sourire au photographe qui capture l’instant. Dès qu’il a quelques clichés en magasin, il éloigne l’appareil de son visage et relève le nez. “C’est parfait.” promet-il à la chanteuse qui tente déjà de lui fausser compagnie. Non pas qu’il lui en tienne rigueur, lui aussi est pressé de s’attarder auprès d’un autre convive, rien de personnel. “Merci à vous !  Qui sait, vous pourriez bien me filer un sacré coup de pouce ce soir. Amusez-vous bien.” Il n’est pas très sûr de quel effet il souhaite obtenir avec cette chanson et ne préfère pas s’attarder à y réfléchir. Dès que la jolie brune lui tourne le dos, il disparaît à son tour, déterminé à découvrir s’il a officiellement perdu la tête ou si le hasard fait bien les choses. À vrai dire, il connaît la réponse bien avant d’arriver à la hauteur de sa cible, mais choisit de prétendre le contraire jusqu’à la dernière seconde.

“Noam ?” Il lève une main dans l’intention de la poser sur le bras de l’homme, mais elle retombe dans le vide presque aussitôt. S'il ne conserve aucune rancœur, il reste visiblement échaudé par sa dernière tentative d'établir un contact physique. Le souvenir douloureux ne s’attarde pas, néanmoins, vite chassé par la vision qui s’offre à lui quand l’homme lui fait face. Tant pis pour la subtilité, il n’arrive pas à se retenir de le regarder de haut en bas et “appréciatrice” ne rend pas justice à la lueur qui passe dans ses yeux. Il ne reste plus grand-chose dans son crâne, rien de plus évolué qu’un… “Wow…” qu’il aurait vraiment préféré ne pas laisser échapper à voix haute, d’ailleurs. “T’es…” Les mots ne lui manquent pas, malgré le silence qui prend place, mais son cerveau semble enfin prêt à coopérer et consent à fermer sa bouche avant que ça ne devienne gênant. S’il n’est pas déjà trop tard pour ça. S’efforçant de garder la face malgré tout, Oliver étire un large sourire et va de l’avant aussi naturellement que possible. “Salut.” Pas très naturellement, donc. Il fait de son mieux, cela dit, et il mérite au moins un point pour l’effort, non ? D’autant qu’il ne sait toujours pas vraiment où ils en sont tous les deux, tant il se donne de mal pour prétendre que tout va bien depuis l’histoire du refuge. “Ça va ? Je pensais pas te voir à une soirée de ce genre ! T’es venu avec quelqu’un ?” Son regard file nerveusement autour d’eux, au cas où quelqu’un aurait l’audace de débarquer à cet instant précis, mais aucun désagrément en vue pour l’instant. À moins qu’on ne puisse considérer le fait que la musicienne qu’il vient tout juste de quitter ne choisisse ce moment pour se lancer avec la chanson demandée comme un désagrément. Il ne s’attendait pas à ce que ce soit aussi rapide.


(@Alize L. St James, @Noam O'Hara)

Spoiler:

Juliet portait sa plus belle robe. Une tenue de gala qu’elle n’avait pas l’habitude de porter, mais elle se montrait tout à fait à l’aise. A vrai dire, cette robe lui allait parfaitement et cela lui donnait une dose en plus de confiance en elle. Et ça, malgré qu’elle soit au bras d’un inconnu. Enfin, elle connaissait au moins son nom. Edwin Stanhope. Rencontré à peine quelques jours plus tôt. Elle fut tout à fait surprise qu’il lui propose d’être sa cavalière à ce gala de bienfaisance. Après une courte hésitation, elle avait accepté. Au moins, elle avait un cavalier, qui plus est, pas si moche que ça. C’était aussi une bonne occasion d’apprendre à connaître le brun, après tout. Au bras du frère de l’organisateur, Juliet fit son entrée. « En effet, il y a du monde. C’est une bonne chose pour la fondation ! » Plus il y avait de monde, mieux c’était, surtout pour les dons. Si Juliet ne pouvait pas forcément faire un don très généreux, elle apporterait sa pierre à l’édifice. Elle guettait la foule, à la recherche d’une tête connue. Le fait que chacun porte un masque n’aidait pas. Elle crut un instant reconnaître la silhouette de son jumeau mais son regard se reporta sur Edwin et sur son frère, Archie. L’organisateur venait ainsi leur souhaiter la bienvenue. Le sourire de Juliet se fit plus étincelant en saluant l’homme. « Bonsoir ! Si ce n’est pas du succès, je ne sais pas ce que c’est ! » plaisanta-t-elle. A croire que toute la ville avait décidé de se retrouver ce soir au lac Champlain. « On va commencer doucement avec un verre de vin blanc ! Mais je garde la proposition de la danse pour plus tard. » répondit-elle à Edwin avec un clin d’œil. Il gagnait un point à l’inviter à danser, elle qui adorait ça ! Mais elle n’était pas pressée d’enflammer la piste. Autant profiter du buffet et du bar à cocktails. « J’imagine que ça vous fait plaisir qu’il y ait autant de monde. » lança-t-elle en direction d’Archibald. « J’espère que les dons seront au rendez-vous ! » Puisque c’était de ça qu’il s’agissait, au fond.

@Edwin Stanhope @Archibald Stanhope

Spoiler:

June observait pendant un instant le lac Champlain dans la lueur de la soirée. Comparé à l’océan, le lac semblait toujours plus ou moins calme. Ça avait l’avantage d’apaiser la brune. Pas qu’elle soit stressée, mais ce n’était pas vraiment son environnement. Elle préférait la solitude de son camion à la foule parfois bruyante. Si elle avait vraiment voulu, elle aurait pu rester chez elle, mais elle ne savait pas dire non à son père. Il lui avait demandé d’être présente pour le gala de bienfaisance. L’entreprise familiale allait faire un don à l’association et il était donc important que la famille Austen soit là pour la représentation. « Arrête de tripoter ce nœud papillon, il t’a rien fait ! » lança-t-elle d’un air amusé à son frère qui se tenait à côté d’elle. Si elle devait être là, lui aussi. Elle l’avait embarqué avec elle, qu’il le veuille ou non. Au moins pouvait-elle admirer son frère dans un costard ! De son côté, elle avait opté pour une robe noire, simple mais efficace, sur les bons conseils de sa mère. « Je dirais bien qu'on pourrait aller boire un verre pour commencer. Qu'est-ce que t'en penses ? » Il fallait bien commencer par quelque chose et pas question de se lancer sur la piste de danse. June promenait son regard sur la foule, même si elle essayait de ne pas chercher un certain comptable sous un masque.

@Charlie Austen