–– Every time that I look in the mirror. All these lines on my face getting clearer. The past is gone. It went by, like dusk to dawn. Isn't that the way. Everybody's got their dues in life to pay. Yeah I know, nobody knows, where it comes and where it goes.
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ALTER-EGO : Le marginal ascète & l'outsider.
ÂGE : 40
QUARTIER : #10 willow street, chez June.
MÉTIER : Titulaire d'un doctorat en sciences de gestion, il exerce en tant qu'expert-comptable au sein de son cabinet. Il est également propriétaire de Catamount's Mechanics, petit atelier de restauration automobile.
COEUR : Clair-obscur
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Sujet: Golden Slumbers (Juliam) Mer 24 Jan - 14:56
Un cri perce la nuit, sanglot éraillé de bébé. Soupir qui fend ses lèvres, cependant qu’il revient à plus de conscience. La pièce baigne dans une demi-obscurité que le réveil dilue dans un reflet bleuté. Il roule sur le dos, soulève l’épaisseur des couvertures. Un vent glacé s’engouffre sitôt entre les draps. Les pleurs s’accentuent, tempétueux et rageurs. Quelques pas sur le parquet grinçant, puis il tend une main en direction du couffin. Elle est toute en gesticulations, battant l’air de ses petits bras. Hissée contre lui, elle l’assaille de ses doléances brayardes. Une lueur passagère souligne l’épaule d’une dormeuse, une voiture descendant la rue à pleins phares. Liam considère le réveil déposé sur sa table de nuit. Quatre heures du matin… Ses jambes le portent jusqu’au couloir. Le sol polaire gèle la plante de ses pieds. Ils trouvent refuge dans la chambre du bébé, là où les pleurs ne pourront atteindre la belle endormie. June doit prendre la route au matin. Le repos lui est nécessaire. Plus qu’à lui. Il contient les sanglots, dépose le nourrisson apaisé dans son berceau, mais la tempête réplique au premier contact du matelas. Résigné, il se replie sur la chaise à bascule, puis la berce. Pas de repos pour les braves. Nuit mouvementée, semblable aux précédentes… Elle dort deux ou trois heures, puis réveille toute la maisonnée par ses pleurs insistants. Lydia la petite aube, qu’il l’appelle. On comprendra aisément. Régression des quatre mois, a-t-il entendu. Possible. Toujours est-il qu’elle n’a jamais vraiment fait ses nuits. Ipso facto, lui aussi, il ne les fait plus. Sa dette de sommeil va crescendo. Il dort par à-coups, quand il peut, comme il peut. Les premières semaines, il se levait au beau milieu de la nuit pour vérifier qu’elle respirait encore. C’est un père anxieux. Lydia, elle, est un bébé exigeant. Une terreur qui leur en fait voir de toutes les couleurs. Dans la pénombre, elle le fixe de ses deux billes noires.
Au premier regard, il a compris qu’il était foutu, petit paquet brûlant lové contre lui – si chaud qu’il avait craint qu’elle n’ait de la fièvre. Le coup de foudre, dans son cas, est survenu au premier jour, dans cette chambre d’hôpital. Fulguration viscérale pour une personne qu’il venait à peine de rencontrer, un comble quand il y pense. Après tout, on ne s’attacherait pas au premier venu. Liam apprend à la connaître. Chaque jour un peu plus. Elle lutte contre le sommeil, mais ses paupières se font trop lourdes. Il la voit sombrer. Lydia est têtue, mais lui aussi. Cependant, Morphée n’est pas en reste. À son tour, Liam capitule, flanqué de sa fille. Il se réveille dans un brouillard diffus, fait de gestes machinaux et d’échos familiers. Biberon, couche, café, rangement, lessive… June disparaît entre deux brassées de linges sorties de la machine. Les premiers mois ont été particulièrement éprouvants. La plus belle expérience qu’il ait connue, certes, mais aussi la plus intense et exigeante. La paternité ne peut être que triomphante. N’est-ce pas ? Les doutes, pourtant, sont nombreux. Pensées parasites et corrosives le poursuivent de jour comme de nuit, perpétuelle remise en question de ses aptitudes en tant que parent. Désormais, Liam travaille partiellement à domicile, passant plus rarement par les locaux de son cabinet. Commodité qui lui permet de s’occuper de leur fille. Les tournées de June l’amènent parfois à jouer les pères célibataires. Un quotidien pour lequel il a signé, mais parfois plus rude qu’il ne l’avait imaginé. Cependant, tout doit être beau et rose auprès d’un nouveau-né. Nulle ne veut entendre de contre-vérité. Il ne faut surtout pas briser le mythe.
Mary le dévisage avec amusement, riant de son immobilisme. Il faudrait sans doute qu’il commence par lui confier le bébé. Liam se montre soudain réticent. Elle a élevé trois beaux enfants. Il ne pourrait trouver de personne plus apte à s’occuper de sa fille. Le problème ne vient pas d’un manque de confiance, mais d’un sursaut de culpabilité. C’est la première fois qu’il se sépare d’elle pour une si longue durée. Liam force le mouvement, se penchant en avant pour déposer l’enfant dans les bras de son aïeule. Remerciements et instructions délivrées, il monte au volant de sa voiture, puis les regarde s’enfoncer dans la maison familiale. Parfois, il a le sentiment de disparaître au profit de sa fille, comme s’il ne s’appartenait plus, absent à lui-même. Les gens s’émerveillent autour du bébé. Les parents, eux, sont dépersonnifiés. « Comment tu vas ? » qu’il demande toujours à June. Parce que ça lui paraît important, primordial. Au-delà du bébé, ils ne cessent pas d’exister.
Les locaux sont déserts. Des années qu’il n’a plus mis les pieds à la Austen Transportation. Il en arpente les couloirs, confrontant ses souvenirs. La porte de son ancien bureau est entrouverte. Liam risque un regard. Personne. Il se demande si sa bouteille de Whisky traîne toujours dans le tiroir du bas. Elle aura sans doute fait la joie de son successeur. Une bonne part de son existence professionnelle s’est écrit entre ces murs. Quelque part, il existe peut-être un multivers dans lequel un autre Liam a choisi de conserver son poste. Il serait curieux de connaître son sort. Où en est-il aujourd’hui ? Flotte un sentiment, un rien inédit, qu’il n’identifie pas tout de suite comme de la nostalgie. Lydia a sonné le glas de l’insouciance, la fin de l’inconséquence. Il ne peut plus prendre la vie comme elle vient, céder à l’impulsion du moment. Un petit être dépend de lui. Et parfois, cette liberté lui manque. Pour autant, il ne concevrait pas son existence autrement, sans sa fille.
L’heure tourne. Il s’éloigne des bureaux administratifs pour rejoindre le hangar. L’a-t-il manquée ? Non. Liam l’aperçoit à l’autre bout de l’entrepôt, seule. Pour tout dire, il appréhende sa réaction. Elle pourrait l’envoyer sur les roses. Il aurait l’air fin. Le bébé prend une place telle, qu’ils se contentent le plus souvent de quelques instants volés, arrachés. Le brun a décidé qu’il était temps d’y remédier. Son travail… Une part de son univers qu’il méconnaît. Jusque-là, Hartman n’avait jamais tenté d’incursion dans son jardin secret. Il reste un instant à la regarder, affairée qu’elle est. La grisaille s’est abattue sur la ville avec l’avènement de son corbeau. Une méfiance savamment distillée entre les habitants… Diviser pour mieux régner ? Liam a médité ce jeu parfaitement abject, cherchant à en saisir les enjeux, le but sous-jacent. Il n’entend pas céder à cette paranoïa collective. Il se doit toutefois d’intégrer cette nouvelle pièce à l’échiquier. Comme si la Rose Lunaire ne suffisait pas… June en a-t-elle, des secrets qu’elle ne voudrait pas révéler ? Il lui semble que tout un chacun détient ses non-dit. Elle se déplace d’un point à l’autre, tout à fait inconsciente de sa présence. Lui a-t-il un jour dit qu'il l'admirait ? Pour ce qu'elle est. Pour ce qu'elle incarne. Pour le collectif, un père qui s'occupe de son gosse, c'est admirable. Mais une mère, qui travaille, récoltera bien moins de lauriers. La maternité l'a changée, à la fois physiquement et émotionnellement. Il l'en trouve d'autant plus belle. Le regard révérencieux se fait plus désireux, l'attirance toujours bien réelle. Un instant, cependant, il se voit presque tenté de rebrousser chemin pour la laisser à son monde. Liam s'avance de quelques pas, s'éclaircissant la voix. « Ta note de frais, Austen. » qu'il lance haut et fort, comme un bond dans le passé. Il croise son regard sans qu'un recalibrage ne soit nécessaire. À son sac sur le dos, comprendra-t-elle ses intentions ? Peu probable. Quoi qu'il en soit, il est là, devant elle, tout prêt à la convaincre.
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Les pleurs du bébé parviennent à ses oreilles. Depuis la naissance de Lydia, June a l’impression de toujours dormir sur une seule oreille. Comme si son cerveau ne pouvait plus trouver entièrement une tranquillité d’esprit. Toujours, une pointe d’inquiétude, même dans les heures les plus sombres de la nuit. Parfois, elle met simplement plus de temps à émerger. Peut-être parce qu’elle espère que Liam se lève en premier ? Parce qu’il est toujours difficile de sortir de sous la couette, cocon de chaleur qui s’évapore en quelques secondes quand elle se lève. June n’est pas une grande dormeuse, pourtant parfois, elle voudrait se boucher les oreilles et retrouver les bras de Morphée. Mais difficile d’ignorer les cris du bébé. Difficile aussi de la laisser réveiller toute la maison. Difficile de la laisser s’égosiller, de rester insensible à ses cris, même si parfois, ils sont surtout irritants. Elle culpabilise souvent de ses pensées. Celles où elle doute de son choix, quand elle se demande si elle est une bonne mère. Peut-être que ce n’est pas fait pour elle. Elle s’en veut encore plus de ne pas être à la hauteur quand elle observe Liam avec sa fille. Il semble faire ça naturellement. Comme s’il était destiné à devenir père. Le rôle est fait pour lui. Elle, en revanche…
Cette nuit, ce n’est pas son tour de se lever. June a repris le travail, depuis quelques semaines désormais. Seulement, elle fait moins de tournées qu’auparavant. Pour passer plus de temps à la maison. Elle n’a jamais passé autant de temps chez elle, elle pense. Il leur fallait trouver un équilibre entre leurs vies professionnelles respectives et leur nouvelle vie de famille. Un chamboulement qu’il connaissait depuis quelques mois, mais qui s’était précipité ces dernières semaines. Les trois chats de June avaient vu s’installer Liam, poser ses cartons, pendre ses chemises dans le dressing. Puis, il y a eu l’arrivée de Lydia. Petit être bruyant qui accapare l’attention des humains. Les félins étaient presque devenus invisibles, trouvant refuge dans des endroits bien cachés. Ils étaient prompts à venir chercher un peu d’attention quand June se retrouvait sur la terrasse, pour une pause dans la fraîcheur de l’hiver, une tasse de thé fumant en mains. Elle savourait alors le calme de son petit jardin qu’elle n’avait jamais vraiment investi. Parfois, lui venait l’envie de se griller une cigarette, mais elle se retenait, surtout après avoir arrêté pendant neuf mois !
Le réveil sonne. June ouvre à demi les yeux, sort un bras de sous la couette pour éteindre l’engin qui la sort du sommeil. Elle sent la différence de température, et les poils de son bras se dressent. Vite fait, elle ramène son bras dans la chaleur du lit, espérant pouvoir dormir encore un instant. A peine quelques minutes de plus. Elle se retourne et s’aperçoit que la place à côté d’elle est vide. Pendant des années, June a dormi seule. Elle s’est vite habituée à la présence de Liam à ses côtés, à son étreinte pour s’endormir, aux draps empreints de son odeur. Sûrement est-il avec Lydia. Elle se lève à son tour, non sans un souffle. Elle enfile un gilet et découvre l’homme dans le fauteuil à bascule, installé dans la chambre de leur fille. Ce n’est pas la première fois que l’un ou l’autre s’endort ainsi. Lydia n’est pas un bébé facile et June s’est même demandé s’il n’y avait pas un truc qui clochait avec le matelas de son lit ! Souvent, quand ils tentent de l’y déposer, elle se remet à crier ! Au début, June prenait un instant pour s’émerveiller de la scène. Désormais, elle s’avance sans hésitation pour récupérer délicatement le bambin des bras de son père. Elle sursaute au changement de porteur, mais continue de dormir, encore pour quelques minutes certainement. La mère a appris à se débrouiller avec une seule main, et à faire le moins de bruit possible. Elle tente de faire sa part, June, avant de partir pour une livraison qui durera entre deux et trois jours. Elle culpabilise de laisser Liam s’occuper seul de Lydia, mais aussi de la tenue de la maison. Il peut la rassurer tant qu’il veut, à chaque fois, c’est pareil. Elle n’imagine plus prendre la route pour traverser le pays, parcourir les routes pendant des jours, voire des semaines. Si June ne trouve pas entière satisfaction dans son rôle de mère, elle ne peut abandonner sa fille trop longtemps. Elle a réussi à la toucher en plein cœur, malgré les pleurs. Mais Lily ne fait pas que chouiner et June de sourire quand elle l’observe apprendre à connaître le monde qui l’entoure.
Elle arrive même à être en retard au boulot, insistant pour lui donner son biberon avant de partir. Un baiser sur les lèvres de Liam avant de disparaître de la maison. Elle retrouve l’entreprise familiale, une part de sa vie qu’elle a été contente de retrouver après son accouchement. Un sourire se dessine sur les lèvres de la brune tandis qu’elle salue ses collègues. Elle prend quelques minutes pour discuter avec eux avant de récupérer les instructions pour son voyage. Elle retrouve ensuite son camion pour les dernières vérifications avant de prendre la route. Concentrée, elle sursaute quand une voix s'élève non loin d’elle. Elle se retourne pour vérifier que ses oreilles ne l’ont pas trompées. Liam se tient là, devant elle. Elle fronce les sourcils, se demandant ce qu’il fait là. « T’as un peu de retard ! » qu’elle lui lance, alors que l’homme la ramène dans le passé, à une conversation lointaine. Elle s’avance vers lui. « Qu’est-ce que tu fais là ? Où est Lydia ? » Elle remarque alors le sac qu’il porte sur son épaule, cependant, elle reste dans l'incompréhension.
(c) mars.
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Sujet: Re: Golden Slumbers (Juliam) Mar 20 Fév - 12:57
Il était là où il ne devait pas être. Le programme initial le voulait en charge de sa fille pour les prochains jours. L’enfant venait d’être confiée aux bons soins de Mary, placée dans la confidence d’une idée incertaine. La quinquagénaire avait paru enthousiasmée par ses projets. Liam s’avérait bien moins confiant quant à ses chances de succès. Tiraillé, il l’était à tous égards, répugnant de laisser à d’autres la garde de sa fille. Liam peinait à déléguer, archétype du père loup. Une sourde culpabilité le tourmentait, comme si confier son enfant remettait en question sa qualité de parent. Il n’y avait pas une once de jugement dans le regard de Mary. Il était son propre ennemi. Cette paternité l’avait mené à une plus haute exigence de soi. S’il n’y a pas de formule parfaite, à qui peut être père, le spectre parental rognait sur lui. La naissance de Lydia avait tout ravivé, comprenant moins qu’hier les choix de son père et de sa mère. Il détestait qu’un tel pouvoir leur soit octroyé, qu’une telle influence puisse sur lui exister. Ils étaient là, comme la montagne qu’il s’échinait à gravir, sans parvenir jamais à la dépasser. Combien de temps encore persisteraient-ils à le hanter ? Quand cesserait-il de se comparer ?
June lui faisait face. Sa surprise était saillante. Liam la gratifia d’un demi-sourire, sachant toutefois qu’il était pressant de clarifier la situation. Sa présence ne pouvait que l’interroger, et il ne souhaitait aucunement l’inquiéter. Déjà, elle questionnait l’absence du bébé qui aurait dû se trouver à ses côtés. « Je l’ai confiée à ta mère. » qu’il souffla, peu sûr de lui. June s’était rapprochée, et l’inconfort le gagnait face à l’imprévisible de sa réaction. Il notait l’intention portée à son sac, sans qu’aucun commentaire ne soit formulé à son sujet. « Elle va bien. » ajouta-t-il, pour garantie. À l’heure actuelle, Lydia observait probablement sa sieste matinale. D’ordinaire, Liam aurait profité de cet intermède pour avancer la mission en cours, conformément au cahier des charges. Il se trouvait pourtant ici, remisant au second plan le travail qui attendait. Procrastiner ne lui ressemblait guère… La grossesse de June avait rebattu ses cartes. Curieux… Sa carrière avait toujours tenu une place prépondérante. Travailleur consciencieux, Liam ne comptait jamais ses heures. Incidemment, dans le silence et la discrétion, il était devenu cet autre. Le père. Le compagnon. Aujourd’hui, il lui importait plus d’être ici que là-bas, entre les lignes de comptes, établissant la parfaite stratégie de financement au bénéfice de quelques entreprises.
Que faisait-il là ? « Je me promène. » La réponse tombait à contretemps. Liam affectait espièglerie et légèreté, mais cachait dans ses revers une solide appréhension. Il accordait un regard à l’imposant poids lourd, qui jouxtait June. Liam s’était interrogé, en catimini. Un jour, Lydia rejoindrait-elle les rangs de l’entreprise familiale, à l’instar de sa mère et de sa tante ? Une question, un rien prématurée, qui tendait surtout à l’amuser. Il s’inquiétait déjà de son avenir, Liam. Elle apprenait seulement à se retourner, il avait encore du temps devant lui. Mais… Si auprès de June, les secondes battaient en son cœur plus lentement que d’autres. Avec Lydia, le temps semblait glisser comme une pluie fine entre ses doigts. Elle évoluait vite. Trop vite.... Pourtant, ça ne lui ressemblait pas de s’émouvoir d’un body devenu trop petit. Liam ne voulait rien rater, de sa première escapade à quatre pattes au mot initial … Si Lydia parvenait à se retourner en son absence, il en serait vert, mais tellement fier. Auparavant, les bébés lui étaient indifférents. Ils représentaient pour lui des corps bruyants, remuants. Le sien avait tout changé. Sa fille l’avait rendu à la sentimentalité. Tout cela ne durerait pas, il le savait. L’éphémère de ces premiers mois le saisissait, et il s’efforçait de graver chaque instant. Un jour, il regretterait d’avoir retrouvé l’usage de ses bras. Elle qui les occupait à temps plein, véritable bébé ventouse. Le regard se détachait du camion, détaillant les traits de son visage. June. S’il s’inquiétait pour quelques jours manqués, alors que pouvait-elle éprouver lors de ses tournées ? Liam se tracassait aussi pour elle, et ça, ce n’était pas nouveau. Parlant d’elles et lui, songeant d’elles à lui, il pensait nous. Le sérieux affluait sur son visage, toujours plein d’interrogations silencieuses. « J’aimerais venir avec toi. » dit-il, indiquant le camion d’un mouvement de tête. « Si tu le permets. »
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Elle est surprise, June, de voir Liam en face d’elle, ici. Combien de temps cela fait-il qu’il n’a pas mis les pieds à la Austen Transportation ? Mais ce n’est pas ça qui lui vient à l’esprit, là tout de suite. Dans ses bras, aucun bébé. Elle connaît Liam, elle sait le père qu’il est. Elle l’a souvent observé, le regardant devenir ce nouvel homme. Un père, dont lui-même avait été privé. June se demandait alors ce qu’il pouvait ressentir, Liam. Comment appréhende-t-il ce nouveau statut ? Elle avait grandi dans une famille aimante. Un père, une mère, une sœur et un frère. Un foyer aimant, malgré les querelles. Elle se sentait alors démunie, incompétente pour évoquer le sujet avec le brun. Elle préfère donc taire tout cela, et continuer leur quotidien aux rythmes des biberons, des repas et des lessives. Quand la jeune femme partait sur la route, tout cela incombait à Liam, comme s’il était un père célibataire. Pour ces quelques jours de livraison, il devait rester à la maison, s’occuper des tâches ménagères, et surtout, prendre soin de leur fille. Elle ne partait plus aussi longtemps qu’avant. Elle appréciait de partir, mais était toujours pressée de rentrer. Une pointe d’inquiétude naît en elle, même si elle a toute confiance en Liam. Son instinct maternel se réveille. Elle avait laissé sa progéniture aux bons soins de l’homme, mais voilà que l’homme se tenait devant elle, sans sa progéniture. Il ne faut que quelques mots pour lui enlever cette inquiétude. S’il y avait bien une autre personne à qui elle peut confier sa fille, les yeux fermés, c’est bien sa propre mère. Mary Austen avait élevé trois enfants, tout en gérant sa maison et en soutenant son mari. Elle est d’autant plus soulagée que Liam lui assure qu’elle va bien. Un point éclairci, mais le brun ne répond pas à toutes ses questions. Que faisait-il là ? Les indices sont sous ses yeux, se dévoilant petit à petit, mais June n’imagine pas ce qu’il manigance. Je me promène. Elle arque un sourcil, percevant son côté espiègle. Elle avait appris, avec le temps, que ses taquineries cachaient souvent quelque chose. Elle se demande ce qu’il n’ose pas lui dire, elle qui a bien plus l’habitude d’être franche et directe. Elle perçoit son regard vers le véhicule derrière elle, tente de deviner ses pensées avant qu’il ne reporte son attention sur elle. Fini le temps où il pouvait la faire rougir d’un seul regard, pourtant, elle se sent toujours aussi troublée quand il la regarde, lui qui semble distinguer avec clarté la véritable June. Alors, elle existe réellement. Il voit la femme qu’elle est et l’accepte ainsi. Perçoit-il la mère qu’elle est ? Celle qu’elle tente de devenir ? Aujourd’hui, face à lui, se présente June la camionneuse. Bien plus bourrue qu’à la maison, elle garde aussi une part de féminité, dans ce monde très masculin, malgré qu’elle ne prenne plus le temps de se maquiller le matin… Elle reste un instant abasourdi alors que Liam lui révèle enfin ce qu’il fait là. « Tu veux venir avec moi ? » répète-t-elle. « Pourquoi ? » Charlie avait aussi eu cette envie de venir avec elle. Pour s’échapper de la maison familiale, pour passer du temps avec elle et pouvoir se plaindre de leur père. June avait adoré ces moments-là, comme s’ils partaient en road trip à travers le pays. Elle n’imaginait pas Liam vouloir partager ça avec elle. Peut-être parce qu’il avait fait partie de ces gens de l’administration. Plus à l’aise derrière un bureau qu'à conduire un camion et à faire de la manutention. Elle secoue la tête avec un sourire. « Si tu veux ! Pourquoi pas après tout ? Au moins, là, tu auras de la place pour tes jambes… » lance-t-elle, malicieuse, même si elle commence à sentir un brin d’appréhension. Son travail est une partie d’elle qu’elle ne partage pas avec grand-monde. Elle n’embarque pas souvent des voyageurs avec elle. Un peu perturbée par cette péripétie, elle se reprend. « Je viens de finir les dernières vérifications, tu peux monter à bord. »
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Sujet: Re: Golden Slumbers (Juliam) Mar 26 Mar - 13:24
Il transitait rarement par le hangar, Liam. Sa présence n’y était pas requise en ce qu’il comptait parmi les modestes gratte-papier de l’entreprise. Le plus clair de son temps, il le passait dans les locaux administratifs. Il lui semblait alors qu’il en serait toujours ainsi, lui, vissé à la chaise grinçante de son bureau. L’horrifique plafond suspendu, le chuintement du sol vinylique, le store vénitien au blanc passé, le claquement des tiroirs métalliques, le grésillement suspect du vieil écran IBM… Champ lexical de sa vie passée. Sensations et odeurs lui reviennent, goutte-à-goutte, dans ce décor qui a vu ses premières années en tant que comptable et qui, selon toute vraisemblance, aurait dû l’accompagner jusqu’à son départ en retraite. Son chemin paraissait tout tracé. Marié à la directrice-adjointe, il était entré dans l’entreprise de sa belle-famille. Parce qu’il en allait ainsi, lorsque vous épousiez une fille Austen. Liam croyait au caractère immuable de cette petite vie tranquille, prototype de l’employé de bureau, appelé à évoluer au sein d’une seule et même entreprise. Il avait un job pérenne, une place au chaud. Cheveux poivre et sel, cervicales détruites, myopie installée, il fêterait son pot de départ, avant de s’enterrer dans sa maison de banlieue… Certes. Il en aurait probablement été ainsi. S’il n’avait été question d’une camionneuse.
Le hangar, territoire des routiers… Dans l’air, un parfum d’huile moteur et de pneus à la gomme encore chaude… Des odeurs qui lui parlent. Ça lui rappelle son atelier, les heures passées à trifouiller sous le capot des voitures, mains recouvertes de graisse. Il s’en détache une part de familiarité qui le rassérène. Alors, Liam ne se sent pas tout à fait étranger au décor qui l’entoure. Gamin, il aimait déjà ces senteurs dites mécaniques. Il n’a jamais su d’où venait ce penchant. Certains souvenirs se portent en soi, à l’instar d’un parfum qui vous colle à la peau. Du regard, il survole le vaste entrepôt et s’attarde sur l’armature métallique du toit. June, il l’imagine, devait hanter les locaux de l’entreprise, lorsqu’elle était enfant – fille du patron. Son regard juvénile devine un vaste terrain de jeu, aux mille recoins dans lesquels se cacher. Lui vient l’envie de questionner son enfance, les souvenirs qui la lient à ce lieu. Il réfrène l’élan, confronte plutôt sa réaction. Requête formulée, l’escogriffe ne peut plus reculer. La camionneuse, il la connaît un peu. Elle a été sa collègue durant quelques années. Ces années où il y avait pour lui deux June. La belle-sœur. Celle qu’il apercevait en bout de table, lors des repas dominicaux. Puis, la camionneuse… La brute de décoffrage dont il traitait les notes de frais. Deux revers d’une même médaille. June s’étonne de sa requête. Il faut dire qu’il n’a jamais évoqué l’idée, en sa présence. L’envie ne date pourtant pas d’hier, curiosité latente. Il fait des mystères, Liam. Sans doute aurait-il pu préparer le terrain, manifester son envie de l’accompagner sur une tournée. N’avait-il pas pour souhait de la surprendre ? « Ça a l’air de t’étonner. » observe-t-il, regard en coin. Après tout, il a toujours aimé rouler. Son plaisir, prendre le volant vers une destination inconnue, pour le vertige de la conduite… Il pousse parfois sur la pédale de l’accélérateur. D’aucuns parleraient d’escapisme momentané, quand il mobilise toute sa concentration pour éviter la sortie de piste. Sous de telles vitesses, l’erreur ne pardonne pas. Conduire lui permet, au contraire, de se recentrer sur lui. Liam ne cherche aucunement à fuir le réel. De toute façon, l’escogriffe a considérablement réduit sa vitesse depuis la naissance de Lydia. Il ne peut plus se permettre de folie. June le tuerait une seconde fois, s’il revenait entre quatre planches. Pour autant, ce n’est pas l’attrait de la route qui l’a conduit ici. June le dévisage, dans l’expectative. « Curiosité… » qu’il souffle, laconique. Il s’approche de quelques pas, espérant dans un même temps trouver une réponse adéquate. « J’aimerais voir ton coin de monde... » Certes, Liam sait bien des choses sur la camionneuse, sans avoir pour autant expérimenté l’envers de son décor. Il veut le voir de ses yeux, le vivre l’espace de quelques jours. Cette part d’elle, il souhaite la connaître, comme toutes les autres facettes qui la composent. Il la veut dans sa globalité, dans toutes ses infimes nuances.
La camionneuse est bourrue, il le sait. Il a fallu s’imposer dans ce milieu d’hommes. Il connaît cette gent masculine qui parle trop, prend toute la place. Lui, il est de l’autre versant, de l’espèce des grands silencieux, trop pensants. Taiseux pudique, lui tirer les vers du nez sera l’éternel défi. Il scrute cette matinée vermontoise, mouillée de pluie. L’épaisseur du brouillard lui rappelle le smog new-yorkais, tel qu’il obstrue l’horizon, suivant un mouvement qui dissimule une forme pour en révéler une autre. Dans l’humidité ambiante, Liam songe un instant à Lydia, espérant que son aïeule la couvrira chaudement. C’est nouveau pour lui, ses pensées vagabondes qui le transportent, l’éparpillent, puis le rassemblent. Dans tout cela, Liam oublie peut-être l’essentiel. Il hésite, lèvres entrouvertes. On ne se refait pas. Ce silence, il l’observe souvent pour armure. Un silence méditatif qui en dit peut-être plus que les mots qui succèdent. Lorsque s’inscrit l’émotion, dans ce court laps de temps où transparaît dans le regard une part de l’âme. Te retrouver. C’est aussi simple et compliqué que cela. Il ne sait pas, Liam, qu’il la regarde comme il ne regarde personne d’autre. Comme un noyé heureux regarderait la mer. Il n’en soufflera pas plus, c’est trop à dire. Il aime feutré, il aime discret, il aime en acte et il est là, devant elle. Ses pas le rapprochent, jusqu’à se trouver face à elle, la dominant de cette hauteur qu’elle incrimine. « Tu insinues que je suis encombrant ? » qu’il grince, sur un ton mêlant fausse indignation et menaces affectées. Liam a cette carrure imposante qui ne passe pas la plupart des portes et des voitures. Peut-être qu'il initie un jeu du chat et de la souris... Si près, son parfum envahit ses sens. Emprunte olfactive, qu’il pense tout à coup, comme une réponse à sa précédente réflexion. Ces odeurs qui se gravent en nous, se lie à une association d’idées. Lydia et l’apaisement qu’elle trouve, blottie contre un textile porteur de leur odeur… Cela l’a frappé, depuis qu’il vit chez elle, comme le parfum de June imprègne petit à petit toutes ses affaires à lui. Et ça ne le dérange pas. Ça ne le dérange pas du tout... Liam perçoit une pointe de nervosité sur ce visage qu’il a cartographié. « Ce n’est que moi. » souffle-t-il, réalisant assez tôt l’aberrance du propos. Si June débarquait sur son lieu de travail pour le regarder bûcher, il serait bien évidemment nerveux. Plus que pour tout autre personne... L’échalas s’écarte pour rejoindre la portière côté passager. L’aval a été donné, il peut embarquer. Les quelques marches ne sont qu’une formalité. La cabine diffère de l’habitacle de sa Mustang, plus spacieuse. Liam ne s’était jamais aventuré dans l’antre d’un camionneur, un comble après des années passées à servir une entreprise de transport routier. Il découvre la configuration du monstre. Ses jambes s’intègrent sans difficulté, conformément à la prédiction de June. Liam boucle sa ceinture, puis détaille le tableau de bord. L’appréhension le gagne lui aussi, espérant ne pas s’imposer comme une gêne. Le brouillard tend à se dissiper, vers une belle embellie. Il pose son regard sur June, à son arrivée. « Je ne suis pas là pour te gêner, alors n'hésite pas à m'exploiter. » En d'autres termes, il lui offre ses bras. Pas qu'elle en ait besoin pour manœuvrer ses palettes. June se suffit à elle-même. Toutefois, il peut bien jouer les larbins. « Où est-ce que tu dois aller ? » demande-t-il, curieux de connaître leur première destination.
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June Austen
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Golden slumbers fill your eyes Smiles await you when you rise (@the beatles)
Avait-elle déjà vu Liam dans ce hangar ? L’image la surprend, en tout cas. Dans ses souvenirs, elle le voyait à son bureau, installé à une chaise derrière un écran d’ordinateur, des tas de feuilles à côté de lui. Elle n’avait jamais questionné la nature exacte de son travail. Tout ce qu’elle sait, c’est que ça comporte des chiffres ! Comptable… pas le métier le plus fascinant, ni le plus excitant du monde. Pourtant, Liam semble se plaire dans ce domaine. Il en faut, dira-t-on. De son côté, June est plus à l’aise ici, au milieu des camions, derrière un volant que dans un bureau. La Austen Transportation, elle la connaît par cœur. Chaque recoin du hangar, du garage ou des bureaux. Combien de fois a-t-elle accompagné son père au travail quand elle était enfant ? Elle a couru dans les couloirs de l’administration. Elle a bu un certain nombre de chocolat chaud de la machine à café, offert par des employés. Elle a joué à cache-cache avec son frère entre les camions. Elle y a passé toute sa vie. L’entreprise familiale est une partie d’elle. Dans un sens, elle a partagé ça avec Liam. Chaque jour, ils sont venus pour y travailler, gagner leur croûte. Il n’est pas un inconnu dans ces lieux. Intégré dans la famille, puis dans l’entreprise, comme si les deux ne pouvaient être dissociables. Il est vrai que les repas du dimanche, chez les Austen, étaient souvent animés de discussions en rapport avec les affaires. Serena et leur père pouvaient en parler pendant des heures. Au moins, ça avait l’avantage que les deux frangines ne se crêpent le chignon ! June se souvient de cette jalousie qui l’envahissait, de voir son aînée si proche, si complice avec leur père… Aujourd’hui, les choses sont bien différentes. Désormais, chacun occupe une place différente. Sauf June. Toujours là, dans ce hangar, prête à prendre son service. Elle s’étonne de l’initiative de Liam. Il ne lui avait jamais fait part de cette envie de l’accompagner. « Oui. Un peu. Tu ne m’en a jamais parlé… » Elle hausse les épaules. Elle ne voit pas bien pourquoi il souhaite venir avec elle. Comme comptable, pas le métier le plus passionnant du monde, chauffeur de camions. Elle a quand même l’avantage de voyager à travers le pays, mais à part ça… Il ne s’agit que de conduire. Curiosité. Son coin de monde. « Tu veux parler de mes quelques mètres carrés ? » qu’elle lui demande, amusée, désignant du pouce le camion derrière elle. La cabine de son camion n’est pas bien grande. Confortable, mais l’espace est réduit. June y passait un certain nombre de nuits, quand elle partait pour de longs trajets. De temps à autre, elle dormait dans une chambre de môtel. Mais bien souvent, sa couchette était bien plus propre que les lits de ces établissements ! Retrouver tout cela avait été compliqué pour elle, après son congé parental. Devoir laisser sa fille derrière elle, même si aux bons soins de son père. Le déchirement, comme si elle laissait une partie d’elle à Redwood Hills. Et puis, le sentiment de culpabilité. Parce qu’elle avait aussi un peu hâte de se retrouver sur la route, seule, délivrée du quotidien et des pleurs de sa fille. Elle se retrouve alors dans un rôle qu’elle sait tenir. La camionneuse bourrue. Mais c’est à double tranchant. Là, dans la cabine de son camion, seule avec elle-même, elle a le temps de penser, de ruminer les erreurs qu’elle commet en tant que mère. Rôle qu’elle a du mal à appréhender. La présence de Liam change la donne, aujourd’hui. Peut-être chassera-t-il ses pensées ? Peut-être pourrait-elle profiter de ce temps passé à deux pour évoquer ce qui la tracasse ? Pour l’instant, elle reste suspendue à ses lèvres. Ses silences, elle les connaît. Elle a appris à s’y faire, à ne pas le brusquer. Dans ce mutisme, se cache des secrets qu’elle ne sait pas décoder, mais rien ne sert de forcer la serrure. Elle ne bouge pas d’un millimètre tandis qu’il se rapproche d’elle. Le silence fait place à la taquinerie. Terrain où June est bien plus à l’aise. « Disons que tu as besoin de plus de place que les autres. » lui répond-elle, sur un ton malicieux. Elle doit lever le menton pour continuer de le regarder dans les yeux. Carrure impressionnante devenue son abri. Dans ses bras, elle trouve réconfort et apaisement, son petit gabarit enveloppé de ses bras. Un instant, elle ne souhaite que se blottir contre lui, en oublier la livraison qui l’attend, les responsabilités qui l’enserrent. Il semble percevoir la nervosité qui l’envahit tout à coup. Ce n’est que lui. Justement. Un faible sourire se dessine sur son visage, pour tenter de le rassurer. Elle prend sur elle, invitant Liam à monter à bord. Un dernier tour du camion, pour souffler et tenter de faire disparaître cette nervosité, et elle rejoint le brun dans la cabine. Encore plus étrange de le voir là. Son regard se pose sur les jambes de l’homme. Un haussement de sourcil et un regard entendu. Tu vois, j’avais raison. Elle se recentre ensuite sur elle, sur son installation alors qu’elle démarre le camion. Elle aime entendre le bruit du moteur qui s’enclenche, bien plus sonore que celui d’une voiture. Elle ne peut s’empêcher de vérifier, à chaque fois qu’elle prend place derrière le volant, l’avancement de son siège, s’il est à la bonne hauteur, si les rétroviseurs sont bien réglés… Des petites manies, surtout quand on sait que peu d’autres personnes utilisent son camion. Elle tourne la tête vers Liam, un grand sourire aux lèvres. « Ce n’est pas tombé dans l’oreille d’une sourde, ça ! » Même si elle n’avait pas réellement besoin d’un assistant pour l’aider… Il est temps de se mettre en route. « On doit d’abord s’arrêter à Burlington pour décharger une cargaison et en récupérer une autre. Celle-là, il faut l’emmener jusqu’à Pittsburgh… » June avait mémorisé les étapes. Elle n’a pas besoin de savoir par où passer. Elle connaît le chemin, ce n’était pas son premier voyage. « On a quelques heures de voyage. » Deux jours de service, à peu près. Elle tente maintenant de faire comme si tout était normal, jetant de temps en temps des regards en direction de Liam. « Premières impressions ? »
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QUARTIER : #10 willow street, chez June.
MÉTIER : Titulaire d'un doctorat en sciences de gestion, il exerce en tant qu'expert-comptable au sein de son cabinet. Il est également propriétaire de Catamount's Mechanics, petit atelier de restauration automobile.
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Sujet: Re: Golden Slumbers (Juliam) Ven 19 Avr - 19:01
Il penche la tête de côté, puis acquiesce en silence. June ne semble pas saisir l’intérêt qui le porte. Sa curiosité doit paraître soudaine. Une curiosité sincère, laquelle n’en demeure pas moins secondaire, prétexte au réel motif de sa venue. Liam sonde son regard. La conclusion s’impose au bon sens. Lui vient, à l’unisson, la réponse à sa question initiale. Observations concomitantes d’une disposition qu’il se connaît bien. L’escogriffe la détaille plus attentivement, parachevant sa lecture. « C’est surprenant que je puisse m’intéresser à toi ? » souffle-t-il, sourcil haussé, sourire joueur. Son boulot, June l’aime. Un job qui pourrait paraître ordinaire… Il avait tout de même été surpris d’apprendre que Serena avait une petite sœur qui travaillait comme chauffeur de poids lourds, au sein de l’entreprise familiale. Liam trouvait cela intrigant, car peu commun. Une femme dans un milieu que l’on associerait plus volontiers aux hommes. Singulière, June l’était à tous égards. L’expérience promet l’insolite. Avant tout, il veut comprendre ce qu’elle aime tant dans ce travail si intrinsèquement lié à sa personne. Un rien lui paraît exotique, comptable qu’il est. L’escogriffe ne voyage pas beaucoup, assis derrière son bureau. Il est souvent le premier à pointer le rasoir de sa profession, comme une excuse adressée à ses interlocuteurs. Liam œuvre sans passion, mais avec un consciencieux millimétré. Il a gardé un esprit échiquéen, une capacité d’observation et d’analyse, qui font de lui un parfait gestionnaire. Son regard vient une nouvelle fois se poser sur l’imposant poids lourd, tandis que June pointe l’étroitesse de son univers. « Pourtant, il y a pas mal de place à l’arrière. » commente-t-il, indiquant le container. « Tu aménages un peu et ça te fait un joli bungalow. » Un sourire mutin fleurit sur ses lèvres. Il est plus commode de plaisanter, bouclier au poing. June connaît ses défenses. Il ne peut s’empêcher d’avancer à mots couverts. Liam, le sibyllin… Il espérait peut-être que sa démarche parlerait pour lui, qu’elle lirait entre les lignes. Au lieu de quoi, il l’enveloppe d’un silence cryptique. Ce n’est pas naturel, chez lui. Ça ne le sera sans doute jamais. Par moments, il craint de réitérer auprès de sa fille, de compter au nombre de ces pères taciturnes... Il redoute qu’elle puisse ne pas trouver en lui la chaleur nécessaire. Qu’il lui soit, un jour, permis de douter de l’amour qu’il lui porte. Liam ne trouve pas de mots assez forts. C'est tellement. Elle est sa première pensée au matin, et la dernière au soir. Inquiétudes, doutes, remise en question. Un sourire joue sur ses lèvres, face à la répartie de June. C’est presque ironique. Qu’un gamin, habitué à se faire si petit, soit devenu ce géant de six pieds quatre pouces, bâti comme une maison de briques… Sa carrure offrira un joli point de vue à leur fille, juchée sur ses épaules, dominant le vaste monde. Il se dit parfois que son calme et sa patience sont là pour apaiser ses tempêtes. Qu’il a appris le piano pour la bercer de ses notes. Il n’y a pas de prédestination, ça ne l’empêche pas d’en rire. Toutefois, son propre silence le pèse. Liam se conjugue au présent, soutenant le regard de June. Il fait bon, auprès d’elle. À l’instar d’un printemps neuf, frappé d’un soleil qui vous réchauffe la peau. Quelque chose, en elle, l’a toujours apaisé. Inexplicablement. Liam la regarde nûment et se demande, ex abrupto, qui des deux a craqué l’allumette. June, son infraction à la raison. Il songe, finalement, que le problème vient peut-être de là. Il n’a pas les mots… C’est trop grand ou trop fort. Ça le dépasse, du haut de ses six pieds quatre pouces. Néanmoins, il peut bien l’aider un peu, traduire une part du message. Ainsi, l’escogriffe compose un sourire en coin, lueur malicieuse dans le regard. « Je veux juste passer du temps avec toi, Austen. » qu’il glisse. La voilà, sa raison première. June force un sourire pour tranquilliser son esprit, exhalant une certaine nervosité. Liam n’insiste pas. Il comprend. Sa présence a pour elle quelque chose d’angoissant. Ce n’est pas tout à fait un cadeau, qu’il lui fait. Son attention se reporte sur le camion. Il rompt les amarres, lui restituant son espace.
Installé en cabine, il capte son regard. Ses jambes s’insèrent parfaitement, et June jubile. Liam ravale la réplique qui lui vient, pas assez subtile à son goût. La routière s’installe à son poste de conduite, et il n’entend pas la déconcentrer. L’escogriffe s’attache plutôt au paysage extérieur, pour ne pas l’oppresser de son regard. Un sourire de connivence court sur ses lèvres. Elle se passera aisément de ses bras, mais il propose tout de même. Pittsburgh… La Pennsylvanie. Liam obtient un ordre d’idées. Son esprit trace un vague itinéraire. « Première halte dans une trentaine de minutes, alors… » déduit-il, d’après cette distance familière qui sépare Burlington et Redwood Hills. Quelques heures de voyage les attendent, lui apprend June. Liam hoche du chef, puis se laisser aller contre l’appui-tête. Les vitres se couvrent d’une buée opaque. De fines gouttes de condensation perlent en transparence. Une vague de somnolence le frappe. Il a peu dormi, d’un sommeil aqueux, entrecoupé de songes brumeux. La fatigue le traque souvent au petit matin. Liam sort victorieux de cette chasse à l’homme, forçant son attention sur la route. Les arbres prennent des airs de sentinelles, accablés par le froid hivernal. Les regards de June le perforent, il les sent sur lui. Sa présence doit encore la perturber. Il l’entend aussi penser, remuer des considérations inaccessibles. Pas besoin de la voir pour le savoir. Il la connaît au-delà des sens primaires. Sa voix le prend pourtant au dépourvu. Il en tressaute presque. Ses iris osent enfin se poser sur elle. Une fois de plus, il choisit de tricher. « Je dirais que j’ai des doutes sur les personnes que tu embarques avec toi. » Trait de dérision, par lequel il insinue ne pas être recommandable. L’air rieur se dissipe. Derechef, son regard glisse sur la route. « C’est agréable. » dit-il dans un souffle, réponse à sa question. Il aime rouler. Le camion de June offre une perspective différente, une hauteur plus conséquente. En outre, sa conduite est confortable.« Toi, en revanche, j’ai l’impression de te perturber. » Il lance un regard en coin, puis cède un silence. « J’essaie… de ne pas regarder mon téléphone. » Pour s'épargner la tentation... Demander des nouvelles à Mary, qui a bien d’autres chats à fouetter. Il culpabilise encore de la laisser. Lydia. Première séparation oblige, il se sent comme un père indigne. « Ça ne doit pas être évident, pour toi, de te séparer d’elle pour tes tournées... »
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Surprenant qu’il s’intéresse à elle ? Parfois, June se demande si tout cela est bien vrai. Si ce n’est pas un rêve. Oui, elle trouve ça surprenant. Depuis le début, en fait. Parce qu’il était marié à Serena. Serena qui est bien plus belle, bien plus intelligente, bien plus raffinée… bien plus qu’elle. Pourquoi se détourner d’une femme comme elle ? Pour une femme comme June ? Elle ne se trouve pas vilaine, ni bête, mais bien différente de son aînée. Elle peut se montrer plus frontale, plus impulsive que sa demi-sœur, avec un langage parfois plus cru aussi. Elle ressemble plus à un garçon manqué, au volant de son camion ou à boire des bières avec ses collègues. Pour June, Serena est l’incarnation de la féminité, toujours bien habillée et maquillée. Sentiment d’infériorité par rapport à son aînée qui se traduit au quotidien par une rivalité acérée. Alors, forcément, parfois elle se demande ce qui peut bien intéresser Liam chez elle… En tout cas, il est là, plantée devant elle, prêt à prendre la route à ses côtés pour découvrir cette partie de sa vie. Elle hausse les épaules, encore une fois. « Peut-être que je commence à être blasée par mon boulot… » Son ton est légèrement amusé. June aime son travail. Malgré tout. Malgré la distance que ça met entre elle et Lydia, entre elle et Liam. Malgré qu’elle côtoie régulièrement sa demi-soeur et son regard meurtri et meurtrier… Oui, il y a eu un moment où June a pensé changer de travail. Trouver un boulot qui la ferait rentrer tous les soirs et qui l’éloignerait de Serena. Mais l’idée s’est à peine concrétisée dans son esprit. Elle ne sait pas quoi faire d’autre. Elle avait aussi envisagé de changer d’entreprise. Des boîtes de transport, il y en a d’autres dans le coin. Mais là aussi, l’idée n’avait pas fait long chemin. Son travail, prendre la route, ça reste un moment d’évasion pour elle. Ça lui permet de couper avec son quotidien, même si c’est dur de laisser sa fille derrière elle. June a besoin de ces instants à elle. Elle sourit. « C’est vrai ! Je ne t’aurais jamais imaginé comme un baroudeur, vivant dans un camion. » Elle penche la tête sur le côté, détaillant Liam, tentant de l’imaginer sur les routes, vivant au jour le jour. Une vie roots… Le suivrait-elle s’il décidait d’emprunter cette vie ? Elle le suivrait n’importe où. Liam et ses silences qu’elle tente toujours de décrypter. Elle se fait tout autant mutique, espérant délier la langue du brun. Pas la peine de tenter de lui tirer les vers du nez. A ses côtés, June devient plus patiente. Un sourire illumine son visage quand il reprend la parole, gommant un instant la nervosité sous-jacente de la brune. « Allons-y alors. » souffle-t-elle, d’une petite voix ravie. Elle aurait peut-être préféré une escapade en amoureux, un week-end quelque part, juste tous les deux. Malgré le contexte professionnel, June apprécie l’intention, le cœur gonflé de bonheur.
Une fois dans la cabine, June s’installe, comme à son habitude. Elle tente de faire abstraction de la présence de Liam, juste un instant. Il la rend nerveuse. Parce qu’il la voit dans un contexte tout à fait différent de d’habitude. Il ne risque pas de découvrir une nouvelle femme, mais cet endroit, la cabine de son camion, elle ne la partage pas avec grand monde. Elle avait bien emmené son petit frère avec elle, pour quelques voyages, mais très peu d’autres personnes. « Tu as l’option GPS en plus des bras ? » qu’elle lui demande, amusée. L’humour pour se détendre, pour chasser la nervosité. « La preuve en est. » qu’elle réplique, posant à nouveau son regard sur lui avant de fixer de nouveau la route. Route qu’elle connaît par cœur pour l’avoir empruntée à de très nombreuses reprises, par tous les temps. Elle en sait chaque virage, chaque intersection, chaque difficulté. Presque pourrait-elle la sillonner les yeux fermés. « Contrairement à ce que tu penses, » commence-t-elle, taquine, « je n’ai pas l’habitude d’embarquer des gens avec moi. C’est bizarre d’avoir quelqu’un à côté de moi, qui me regarde. » Elle finira par s’en accommoder. Elle tourne la tête vers lui, pour voir l’expression de son visage. Liam expérimente la séparation. Laisser sa fille aux bons soins de sa belle-mère. « On s’habitue… » souffle-t-elle, pour rassurer Liam. Pour se convaincre elle-même. C’est faux. A chaque fois, c’est un déchirement. Chaque fois, elle espère une excuse pour rester auprès de Lydia. Mais il y a aussi cette petite délivrance. Cette satisfaction de ne plus avoir à s’occuper d’elle pour quelques heures, de ne plus avoir à supporter ses pleurs. Satisfaction enrobée de culpabilité. Mauvaise mère. Ses doigts serrent un peu plus le volant. Menteuse. « Enfin, non. On s’habitue pas. L’impression de laisser une partie de soi derrière toi. » Elle se mord la lèvre inférieure. Ce n’est pas le meilleur moment pour lancer ce genre de conversation. Elle se tait. « Elle est entre de bonnes mains avec ma mère. Tu pourras toujours l’appeler quand on sera à Burlington, histoire de savoir si tout va bien. Parce qu’une fois qu’on sera repartis, je ne fais pas demi-tour ! » Sauf en cas d’urgence, bien sûr.
(c) mars.
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Sujet: Re: Golden Slumbers (Juliam) Lun 20 Mai - 19:13
L’apparente légèreté déguise le sérieux de sa requête. L’explication qui vient ne le satisfait pas tout à fait. Liam hausse un sourcil, soupesant les mots choisis. De prime abord, June ne répond pas à sa question, à tout le moins, très en fragments. Entre eux, les réponses sont rarement linéaires. Il lui faut parfois creuser, relier les indices qu’elle sème sur son chemin, énigme éternelle. Tout à coup, le voilà pourtant qui comprend par voie détournée. Sans répondre, June répond. Ce n’est pas la première fois que se manifeste, chez elle, une forme de questionnement, de complexe. Dans cette remarque badine quant à son travail, June en dit plus qu’il n’y paraît. Liam incline légèrement la tête, chassant une mèche rebelle. « Pourquoi ? » voudrait-il dire. « Pourquoi ça te surprend ? » La question lui vient au bord des lèvres, mais… Ce n’est ni l’heure ni le lieu. Il songe, avec toute sa gravité et sa profondeur de regard, que la faute lui incombe peut-être. Au moins en partie… Précisément parce qu’il dit peu, quand il ressent fort. Son sentiment ne se partage jamais au-delà de quelques mots contenus. Liam ne flatte pas, mais taquine. Comme un compromis. « Je suis fier de toi. » À la réflexion, il ne lui a jamais dit. Faute d’une occasion ou parce qu’il considère la chose évidente. Pourtant, ce n’est peut-être pas assez. Le sourire cabotin s’estompe docilement, son pouce venant retracer la courbe de sa mâchoire. « Toi et moi, il va falloir qu’on cause. » dit-il plus doucement, plus sérieusement, résistant à l’envie d’apposer un baiser sur ses lèvres. Ils se trouvent sur son lieu de travail. Liam ne veut pas l’indisposer par quelque effusion publique. Le sujet n’est pas clos. L’escogriffe entend dissiper tout doute, dans cet esprit diantrement têtu. Par un moyen ou un autre… Un sourire franc révèle son amusement. « Il y a deux minutes encore, moi non plus. » June le détaille, un bref instant. Sa pensée court en des lieux inconnus. Il se demande alors ce qui peut bien traverser son esprit. « Mais ce ne serait pas un mode de vie très stable, pour Lydia. » observe-t-il. Parfaite illustration de leur nouvelle réalité. Ce petit être qui se place désormais au cœur de toutes les décisions. Ils ne sont plus seuls. C’est encore étrange, par moments. Ça le surprend au détour d’une phrase. Il s’entend parler et lui vient comme l’impression de vivre un songe. C’est à croire qu’il n’a pas encore tout à fait réalisé. Il a une fille... « Enfin... Pas idéal pour une famille. » Voilà, il l’a dit. Le mot a glissé de ses lèvres pleines. Pour la première fois, il en teste la texture, la sonorité. Famille. Une curieuse sensation l’enserre. Il reste confus, pris entre des eaux contraires. Exit la charge du mot. Il lui semble neuf, dégagé de cette pesanteur autrefois coutumière. Sourire qui reparaît, presque enfantin. Oui… Décidément… Liam sourit beaucoup, ces temps-ci.
Premiers kilomètres avalés, il s’enfonce dans son siège. Le paysage défile sous yeux alourdis par la paternité, fatigue transitoire. Un décor verdoyant, alternant prairies vallonnées et sapinières, court à perte de vue. Taquineries qui fusent de la bouche de June, l’amenant à hausser un sourcil. Il appuie sur elle un regard amusé. Lui vient l’envie de jouer, pour renverser la vapeur. « Attention au retour de flamme, Austen. » dit-il, regard lourd de sous-entendus. Cherche-moi et tu me trouveras… À bon entendeur. Il porte son attention sur la route et retombe en lui-même. Pensées vagabondes vont et viennent. Il regarde, d’un œil distrait, les champs blanchis par le givre nocturne. Sa tête glisse contre la vitre. C’est hypnotique, ce paysage qui déroule sa bobine, comme un film interminable. Il songe aux propos de June, amusé. Routière, elle connaît bien plus d’itinéraires que lui. Lui serait-il même possible de s’égarer ? Pas sur ces routes… Il est rare pour elle d’accueillir des passagers. Liam comprend d’autant mieux. Il se pose comme l’exception qui confirme la règle. « Je n’étais pas sûr que tu accepterais de me prendre avec toi. » avoue-t-il. Métier solitaire. Des journées passées sur les routes, sans autre présence que la sienne, June doit aimer cela. « Tu ne te sens pas seule, parfois ? » demande-t-il, sincèrement curieux. « Ceci dit. Ce n’est pas toi que je regarde, mais le paysage. » taquine-t-il. Venant contredire cette allégation, Liam attarde sur elle son regard. Lui aussi, ça le défrise quelque peu, loin de son petit bureau de centre-ville. Manque le nœud coulant, la cravate. Il n’est plus là où il était, quelques mois en arrière. Quotidien chamboulé, plus encore aujourd’hui. Pourtant, il ne ment pas. C’est agréable. Rien n’est statique. Vitesse qui floute les formes, à l’instar d’une photographie tremblée. Le camion trouve un rythme de croisière, et l’escogriffe se perd dans ces reflets mouvants, ces contours vagues. Effet bulle, qu’il éprouve toujours sur les routes. Toutefois, il pense à Lydia, sa nouvelle collègue en couche-culotte. Liam commet ce jour une infidélité. Laisser sa fille est plus ardu qu’il ne l’avait imaginé. June tente de le rassurer. On s’habitue… Phrase suspensive. Il la regarde pour de bon, cette fois. Sa prise se resserre sur le volant… Liam devine son malaise. Déjà, June révise sa copie. Non. On ne s’habitue pas. Il reste silencieux. « Ça ira. » Liam ne compte pas appeler. Il ne veut pas étouffer Mary ou revenir sur sa décision. Lydia ira bien. Jeune père, il doit apprendre à composer. Il ne sera pas toujours là. Télétravailler, s’occuper du bébé, c’est lui qui l’a souhaité. Ils auraient pu trouver quelqu’un, mais Liam voulait ce temps avec elle. Jamais June n’a évoqué, devant lui, les difficultés qu’elle éprouvait à se séparer d’elle. Liam le soupçonnait par-devers soi, avec la retenue des questions que l’on n’ose poser. Elle l’a portée pendant neuf mois… « Quand tu ressens ce genre de choses… J’aimerais que tu m’en parles. » dit-il. Ne le garde pas pour toi. Parents, amants... Avant même tout cela, ils étaient confidents. Avec elle, il a toujours pu parler sans détour. Le silence s’installe. L'escogriffe fond dans la ronde de ses pensées, regard lointain. L’amour, dit-on, vient combler un manque. Lui pense plutôt le contraire. C’est l’amour qui crée un manque. Il l’a tout d’abord expérimenté avec June et maintenant, avec Lydia. Il ne pourrait se sentir complet sans l’une et l’autre. Après un instant d'hésitation, il rompt le silence. « Depuis Lydia, je pense parfois à mes parents. » confit-il. « J'essaie de me mettre à leur place, de comprendre... » Haussement d'épaules. « Plus ça va, moins j'y arrive. Et je crois que ça commence à m'être égal. » Parce que le bonheur dépend du juste dosage des oublis, et qu'il ne veut plus s’emprisonner dans le passé. « Mais... Par moments, je me demande si j'arriverai à être le père dont Lydia aura besoin. Si, moi, je serai à la hauteur. » Il détourne le regard, ramenant ses iris sur ce paysage mouvant. Une confidence pour une autre ? Liam lui tient la porte ouverte, si le désir lui venait de se livrer à lui.
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June Austen
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Golden slumbers fill your eyes Smiles await you when you rise (@the beatles)
Si Liam peut se montrer énigmatique, June n’est pas en reste. Elle ne répond pas tout à fait à l’interrogation du brun, détournant le sujet pour ne pas creuser un peu plus sa surprise. Elle se souvient d’une chambre d’hôtel, au mois de décembre. L’atmosphère lourde, de par la chaleur mais aussi de son aveu. Le bruit des vagues qui parvenait à ses oreilles, l’odeur de la mer qui emplissait ses narines. Tu n’as toujours pas compris. Il semble qu’elle reste hermétique à ses mots, à ses gestes. Pourtant il est là, devant elle, prêt à passer ce moment en sa compagnie. Enfermé dans la cabine de son camion pendant des heures, juste avec elle. Une partie de son esprit continue de ne pas y croire. Elle se demande parfois comment Liam se comportait avec Serena, quand il a fallu la séduire, quand ils ont commencé à être en couple, quand ils se sont mariés. June n’y avait jamais prêté attention, n’ayant que peu d’intérêt pour son aînée, et encore moins pour sa vie sentimentale. Elle aurait dû être plus attentive, plus observatrice. Est-il différent avec elle ? Leur histoire peut-elle être de ces contes de fées ? Pourtant pas fleur bleue, June, une petite partie d’elle y croit, de façon un peu honteuse. Elle ne bouge pas tandis que la main de Liam s’approche de son visage, son pouce caressant sa mâchoire. Ses paroles titillent sa curiosité, mais réveille aussi une appréhension. Qu’a-t-il donc à lui dire ? Elle qui pensait le sujet clos… Liam n’a donc pas dit son dernier mot, remettant à plus tard la discussion. « Tu as des révélations à me faire ? » Les sourcils froncés, elle tente tout de même de lui soutirer des informations. Elle en oublie presque qu’elle se trouve sur son lieu de travail, qu’elle a une livraison à assurer. D’autant plus quand il réfrène son côté baroudeur, pensant à Lydia. Pensant à... Elle reste silencieuse, le regard qui se perd tout à coup. Elle déglutit. Une famille. Sa famille. Leur famille. Oui, elle en fait partie. Elle, lui, leur fille. Tout s’était enchaîné si vite qu’elle n’avait jamais osé penser en ces termes. Mais ils sont désormais une entité à part entière. Un tout. Elle et Liam, unis à jamais par cet enfant conçu ensemble. Par leur fille, Lydia. Un instant, elle en aurait presque le tournis. Et puis, elle se rend compte qu’elle sourit. Timidement d’abord, puis il s’agrandit qu’elle voit le visage du brun. Cette fois-ci, elle ne retient pas sa joie. Dans cette conversation somme toute banale, la peur s’est envolée, laissant place au bonheur. « Les enfants s’adaptent vite. » Portée par une pulsion, un élan téméraire, elle lance cette phrase mi-amusée mi-sérieuse, tout en s’avançant vers son camion. Comme un test, une façon de tâter le terrain.
A l’intérieur de la cabine, le ton est à la plaisanterie. Façon de chasser sa nervosité, pour June. Elle a besoin de se mettre à l’aise, et la meilleure façon est de taquiner Liam. Elle rit, absolument pas contre l’idée de ce retour de flammes. Des passagers, elle n’en a que rarement. A part son frère, il lui est arrivé de prendre quelques auto-stoppeuses. June se montre prudente, sur la route. Elle reste une femme, seule derrière son volant. Mais avec Liam, elle ne risque rien, même si elle laisse échapper des signes de nervosité. « Je ne peux rien te refuser… » souffle-t-elle. Elle n’aurait jamais pu le laisser sur le bord de la route. Ne s’est-il pas déjà précipité pour venir la chercher elle-même ? Souvenirs trop lointains. « Parfois, si. Mais souvent, j’aime bien. Ça me permet de réfléchir, de me retrouver juste avec moi-même. Pour faire le point. Et puis, il y a eu des moments où ça me donnait l’impression de m’évader, de m’extirper de… » Elle ne finit pas sa phrase. Il sait de quoi elle parle. Elle ne fait pas seulement allusion aux chamboulements dans sa vie depuis lui. Il y a eu aussi bien avant lui. On pourrait presque dire que les Austen vivent les uns sur les autres. Ils vivent dans la même - petite - ville, tous liés par l'entreprise familiale, d’une façon ou d’une autre, et ils ne se privent pas de se retrouver le dimanche… June a trouvé dans son métier cette excuse d’évasion dont elle a besoin, avec l’argument de toujours revenir à la maison. Elle pointe son regard vers lui, découvrant qu’il la regarde elle, plutôt que le paysage. « Je suis plus jolie que le paysage pourtant… » glisse-t-elle, un sourire en coin. Humour. Le silence revient bien vite, la concentration de June sur la route aussi. Jusqu’à ce qu’ils parlent de cette séparation. Laisser son enfant derrière soi. Un déchirement pour June. Elle se souvient avoir pleuré, ici même, assise à cette place, sauf que le véhicule n’avait même pas quitté l’entrepôt. Elle se sent coupable, à chaque fois, de laisser sa fille à la maison alors qu’elle va travailler. Pourtant, il faut bien. Et puis, elle a aussi de plus en plus cette culpabilité de vouloir sortir de chez elle, de ne plus être happée par les obligations quotidiennes. De tout ça, June n’en dit rien. A personne. Des tas de fois, elle a essayé d’en parler à Liam, mais elle s’est toujours ravisée. Là, dans l’intimité de la cabine du camion, encore une fois, elle n’ose pas. L’homme tente de l’inciter à se confier. Elle hésite. Elle trouve que ce n’est pas le bon moment. Excuse peu valable ? Elle pourrait vider son sac, les yeux rivés sur la route. Ne pas voir la réaction du brun, ne pas déchiffrer l'incompréhension, la déception dans son regard. Et quand elle tournerait la tête vers lui, il aurait repris une mine impassible. Elle ne brise pourtant pas le silence qui s’installe. Ils ont encore plusieurs heures pour qu’elle se décide. Elle ne voudrait pas perdre ses moyens tandis qu’elle est au volant. Elle n’a pas ouvert la bouche qu’elle sent déjà sa gorge qui se serre. La voix de Liam vient rompre le silence. La confidence vient de lui, comme ouvrant la voie. Elle l’écoute, avec attention. Il lui dévoile ses failles. La peur de ne pas être à la hauteur. Des mots qui résonnent en elle. « Tu es à la hauteur, Liam. » Elle lui jette un coup d’œil. Si elle a bien une certitude, c’est celle-là. Il suffit de le voir avec Lily. Combien de fois ne s’est-elle pas perdue dans la contemplation de cet homme incroyable devenu un père formidable. Chaque jour, elle en a la preuve. Elle réfléchit un instant. « Tu sais, je n’ai pas l’impression que l’on reproduise le comportement de nos parents… » Liam avait cruellement manqué des siens, quand June avait été chérie par une mère et un père aimant, jusqu’à aujourd’hui. « Malgré l’absence de ton père, tu sais comment prendre soin de ta fille, tu es là pour elle, tu es… » Nouveau regard vers lui. Un regard assuré, pour persuader Liam des mots qui vont suivre. « Tu es un bon père. » La route dans son champ de vision, à elle de se dévoiler. « Et tu vois, ma mère a élevé trois enfants, dont une qui n’est pas la sienne, et moi, j’ai l’impression d’être absolument nulle. » Tellement que parfois, elle a envie de pleurer quand elle tente d’endormir sa fille mais que celle-ci ne fait que pleurer pendant des heures. Ou quand elle ne sait pas pourquoi elle pleure. Ou quand lui vient cette idée horrible de laisser Lydia dans son berceau et de partir loin. Bien sûr, elle ne le fera jamais, mais reste que l’idée lui a traversé l’esprit, même si cela n’a duré qu’une seule seconde. « Je me demande comment je ferais si tu n’étais pas là… » Quand il vient à sa rescousse pour endormir le petit monstre, ou encore, quand ils s’y mettent à deux pour régler un problème.
(c) mars.
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and I wanna love tonight one on one by the candlelight over and over, we spend our lives living fast forward, but not tonight