La jeune femme se blottit contre sa jolie cape et, d’après le sourire plein de réconfort qui tire ses lèvres, elle semble se réchauffer un peu. Anton suit l’action en souriant, sans commenter. Il avait l’habitude de voir trembloter ses connaissances féminines, retenant leurs dents de claquer tandis que le froid entourait et dévorait leurs jambes couvertes d’un simple collant. Il était alors dans le devoir d’un gentleman de couvrir sa compagnie de son propre manteau… Et donc de s’exposer à un froid de plus en plus envahissant. Anton grimaça intérieurement aux souvenirs de ces balades nocturnes qu’il passa en se métamorphosant en glaçon… mental fort ou pas.

Anton accompagne les paroles d’Aurora en souriant, puis approuve ses paroles d’un regard appuyé sur les gens qui les entourent. Oui, beaucoup de monde. Un peu, beaucoup trop pour lui. Il avait hâte de retourner dans le labo de sa cave retrouver ses colonies de bactéries…

Anton était, au dépit de ce qu’il voulait s’admettre, amusé par la réaction de son interlocutrice. Les yeux pétillants d’admiration et d’émotion, elle semblait se projeter un instant à Londres ! Et Anton avait envie d’en faire de même, tant il était nostalgique de son chez-soi. Là encore, il ne pouvait l’admettre, mais Londres et sa famille lui manquaient cruellement. Ici, il était seul, loin de toute l’ambiance qui l’avait bercé durant toute sa vie…

« Enchanté Miss Yaxley. » dit-il en serrant délicatement sa main des bouts des doigts, sourire charmant aux lèvres, sans quitter ses yeux du regard, « Oui, effectivement, Londres est bien loin d’ici. Mais je m’y fais bien, » mentit-il, « Je prends l’air. » il laisse s’échapper un léger rire.

Lui offrir un vin chaud ? Voilà qui met Anton dans une gêne profonde ! Il ne peut décidément pas se laisser offrir quelque chose par une jeune femme, dès leur rencontre. C’est à lui de payer pour deux, et, si elle ne l’avait pas distancé dans la file, et s’il n’avait pas été occupé à parler, il aurait pris l’initiative de le faire. « A charge de revanche… » finit-il par dire en craquant, ne voulant pas non plus importuner la jeune femme qui semble tenir à lui offrir ce vin chaud. Anton lui en devait une, à présent, il était en son devoir de se montrer le plus courtois et sympathique possible.

« Ah ! Oui… » le jeune Holmes retient une remarque désobligeante quant à cette action de Noël, se contente de répondre vaguement : « Il faut se plier aux traditions. Et vous ? » La musique, qui couvrait légèrement sa voix, l’obligea à hausser un peu le ton, tandis qu’un enfant, visiblement très pressé d’aller à la patinoire, se faufila entre eux d’eux en manquant de renverser le vin brûlant dans les mains d’Aurora.



Spoiler:

Encore sur la glace, Cléo ne pouvait s'empêcher de couver du regard Aaron, qui avait à son tour capturé Lexie dans ses bras, tandis qu'il déposait un bisou sur sa joue. Le geste de son colocataire la fit sourire, elle qui avait toujours trouvé cela mignon, les hommes qui n'éprouvaient aucune gêne face aux enfants, et qui étaient même très à l'aise avec eux. Suivant le regard d'Aaron, Cléo se tourna vers Avalon, qui arrivait à leur hauteur, tandis qu'elle approuvait d'un signe de tête le commentaire de Brooklyn. Elle avait raison, s'il était venu, c'était bien pour patiner non, pas pour regarder les autres patineurs, et se rire de leurs chutes. Mais la brunette n'eut pas le temps de le relancer une nouvelle fois que la nouvelle chanson qui se faisait entendre la détournait un instant du harcélement qu'elle s'apprêtait à faire subir à son meilleur ami. Attrapant les mains de Lexie, elles tournèrent sur cette petite partie isolée de la glace, tandis que Cléo chantait elle aussi la fameuse chanson de la Reine des Neiges, comme la plupart des gamines présentes sur la glace. Ce dessin animé, elle l'avait vu des dizaines de fois, trouvant une affection particulière à cette histoire de sœurs qui s'aimaient au point de se sauver mutuellement. Elle ne put d'ailleurs s'empêcher de lever la tête vers son colocataire en lui adressant un large sourire, se rappelant de la fois où elle l'avait forcé à rester avec elle pour regarder le dessin animé. Face à l'insistance dont faisaient preuve les jeunes femmes autour de lui, Aaron avait fini par capituler, et se dirigeait vers le chalet qui louait les patins à glace, tandis que Cléo levait son pouce vers son amie blonde, comme pour la féliciter d'avoir réussi à le faire plier.

Tandis que le jeune homme s'absentait quelques minutes, Cléo restait au bord de la patinoire, suivant du regard celui qui avait osé traiter Brooklyn de prostituée. Non mais franchement, pour qui se prenait-il celui là ? La jeune femme était loin d'en être une, et il suffisait de prendre la peine de lui parler pour se rendre compte qu'elle était une demoiselle tout à fait respectable. Pliant aux supplications de Lexie, la brunette la prit par la main, et patina avec elle le long de la bordure herbeuse, jusqu'à ce qu'Aaron arrive enfin, tandis qu'il manquait s'étaler déjà une ou deux fois. Cléo pinça les lèvres pour retenir un sourire, tandis que les deux voisines patinaient vers Avalon, qui réceptionna une Lexie qui semblait vraiment passer un bon moment. Cependant, la jeune secrétaire ne fut pas délestée de son poids bien longtemps, qu'Aaron s'accrochait à elle, pesant lourdement de tout son poids sur elle, pour l'embêter, même si cela avait tendance à déstabiliser son équilibre. Lorsqu'il annonça qu'il les détestait, la jeune femme lui adressa un large sourire, avant de le traiter de menteur, d'attraper ses mains, et de l'emmener patiner un peu plus loin. Ils n'avaient cependant pas fait plus d'un mètre qu'un jeune homme passa un peu trop près de d'eux, bousculant Aaron, qui se cramponna à Cléo. Elle eut beau faire tout ce qu'elle pouvait, ils furent précipités tous les deux sur la glace, son meilleur ami amortissant le choc tandis qu'elle se retrouvait littéralement sur lui. Une fois la surprise passée, la jeune femme s'autorisa un sourire, sans pour autant bouger de sur Aaron, qui était plutôt confortable.

« -Tu vois, je t'avais dit que ça allait être amusant ! Tu t'amuses pas là, peut-être ? »

Lui demanda-t-elle, souriant d'une oreille à l'autre, ne daignant toujours pas se relever pour autant.