Arthur eut l'impression que la chute se déroulait au ralenti, il voyait le sol se rapprocher peu à peu, si seulement il avait eu de supers-pouvoirs comme les héros de Marvel Comics, il aurait tendu le bras en l'air pour s'envoler, attrapant Annora au passage pour la sauver du choc contre la glace. Mais non, il n'était pas un super-héros et il ne put éviter de chuter avec fracas, entraînant la jeune femme avec lui. La glace était dure et il ne put empêcher de grimacer en lâchant une grossièreté dans sa langue paternelle, un ''aïe putain'' bien senti qu'il n'avait pas pu retenir. Annora, quant à elle, était tombée à moitié sur lui et se mit à rire, davantage amusée par la situation, se moquant de lui au passage. Il joignit son rire au sien, en s'asseyant sur la glace. « Je suis démasqué. J'avoue, j'ai la trouille de Mickey. Quand je suis allé à Disney, c'était l'horreur, j'avais peur de tomber sur lui à tout moment. C'était presque invivable. », dit-il théâtralement, en blaguant sur le sujet qui n'était évidemment pas véridique. La grande phobie d'Arthur n'était pas Mickey, mais de se retrouver dans le noir complet, pire encore si il s'agissait d'un endroit confiné. L'achluophobie mêlée à une certaine claustrophobie, un duo gagnant. Alors qu'Arthur restait assis sur la glace, il regardait la jeune demoiselle en train d'essayer de se relever. Sans succès, puisqu'elle se retrouvait immédiatement à terre. « Vas-y, essayes de patiner sur les genoux, qu'on rigole ! », répondit-il, amusé, se mettant lui même sur les genoux pour voir l'effet que cela faisait de glisser ainsi. Désagréable, inefficace, et certainement ridicule. Sans parler du fait qu'il avait les genoux glacés désormais. « Je ne crois pas qu'on ira loin comme ça... », remarqua-t-il, rieur, en se relevant prudemment pour éviter une nouvelle chute avant d'ajouter « Je vais aller me chercher un vin chaud. T'en veux un aussi ? Ou tu préfères rester patiner peut-être ? », demanda-t-il à Annora en lui souriant poliment, lui tendant sa main pour l'aider à se relever. « Faut que je trouve la personne à qui je dois donner mon cadeau aussi. », déclara-t-il en se rappelant subitement que le dit-cadeau se trouvait dans sa poche.

Annora saisit rapidement la main que le jeune homme lui tendait pour l'aider à se relever, ne la lâchant pas, attendant d'être certain qu'elle serait bien stable sur ses patins. Elle ne fut pas longue non plus pour lui répondre, préférant comme lui boire un vin chaud pour se réchauffer plutôt que de continuer à patiner alors qu'ils étaient frigorifiés. Elle n'avait pas tord, elle allait devenir la femme de glace. « Ou la reine des Neiges. », répondit-il, amusé, alors que la chanson du désormais célèbre Disney avait retenti quelques minutes auparavant, et lui restait péniblement dans la tête. Arthur lâcha sa main une fois que la jeune femme fut stable sur ses deux pieds et celle-ci le remerciait par ailleurs de son aide. Il commença à patiner lentement sur la glace, pour rester à la même hauteur qu'Annora qui le questionnait sur l'identité de la personne à qui il devait offrir un cadeau. Bonne question, le prénom comme le nom ne lui revenaient plus. Trou noir. C'était bien le moment pertinent pour oublier ça. « Merde, je ne sais plus. Ça va me revenir. Attends, je crois que j'ai gardé le papier du tirage au sort... », dit-il en fouillant dans sa poche, sortant le présent qu'il avait grossièrement enveloppé dans du papier cadeau, avant de trouver un petit bout de papier où était marqué l'identité de l'individu. Rangeant le cadeau qu'il offrirait à cette personne dans sa poche, il déplia le bout de papier pour le lire. « Ah voilà ! Jenna O'Neil. J'ai pas la moindre idée de qui il s'agit. Tu sais qui c'est ? », demanda-t-il en remettant le papier dans sa poche, jetant un coup d’œil aux personnes présentes sur la patinoire et hors de la patinoire, incapables de savoir si cette Jenna était présente parmi tous ces individus ou non. Peine perdue d'avance. « En fait, le meilleur moyen pour la trouver, c'est que je crie son nom, non ? Jenna O'Neil, je cherche Jenna O'Neil. », se mit-il à crier sans attendre, d'une voix forte et perçante, attirant subitement l'attention sur lui. Arthur continua à patiner néanmoins, demandant à chaque femme qu'il croisait et qu'il ne connaissait pas si il s'agissait de la fameuse Jenna O'Neil, avant de se retourner vers Annora. « On va le boire ce vin chaud ? Je pense que cette Jenna doit savoir maintenant que j'ai son cadeau, elle doit aussi avoir trop honte pour venir le chercher. », dit-il en éclatant de rire, se dirigeant vers la sortie de la patinoire.

Noël et ses jolies lumières. Mais aussi ces gens qui pensent que tous le monde est fou de joie, que chanter ces mélodies, tellement connues et devenue indigestes, est quelque chose de normal. Non pas du tout. Pour Jenna, c'est l'époque qu'elle aime le moins. C'est vrai quoi, entre glace, bonnet, nez qui coule et lunettes de soleil, chaleur et maillot de bain, il n'y a pas photo. Mais elle avait envie de participer à la vie du village, de paraître plus gentille pour cette période. De ce fait, elle avait dû acheter un cadeau pour une parfaite inconnue. Comment on est censés faire ? Sans connaître la personne, ses goûts, sa vie ou même juste à quoi elle ressemble, vive la galère. Depuis déjà une heure, Jenna se trouvait à la patinoire, le lieu où elle devait, justement, offrir ce magnifique (ou pas) cadeau. Cela fait également autant de temps qu'elle est collée à son téléphone, énervée, à essayer de régler une affaire que personne ne comprendra de toute façon. A croire que ce petit appareil téléphonique va finir scotché à son oreille. Le réseau faisait encore des siennes et elle passait son temps à la recherche de celui-ci, parcourant le tour de la patinoire. Elle n'hésitait pas à pousser les gens ou même à leur dire de se pousser ou de se taire car elle n'entendait rien. Éducation à revoir ou tout simplement train de vie ? Jenna trouva, enfin, un endroit où le réseau voulait bien lui transmettre l'appel. Complètement penchée sur le rebord de la patinoire, fesses vers l'extérieur et tête à l'intérieur. Très confortable comme situation. C'est alors, qu'un gamin, de ceux qu'on déteste et qui ne font attention à rien bien sûr, manque de tomber et, pour ce rattraper de son manque totale d'expérience en matière de patinage, attrape le bras de Jenna. Et comme le karma ne fait jamais les chose à moitié, le cellulaire de la jolie blonde part lui aussi, essayer le patinage, artistique bien sûr. «  Non non non non non !!!! » Jenna, sans patins, se précipita sur la glace. Vous voyez, le renne, dans ce célèbre dessin animé avec beaucoup de neige et de glace, qui essai de monter ce bel escalier sans succès. Et bien Jenna sur la glace fait à peu prêt la même chose, sans aucune classe, pour changer. Elle tomba même, résultant par un gros mal de fessier. Mais elle rattrapa enfin son objet fétiche. «  Et merde. » ajouta-t-elle, en soufflant se mèche blonde devenue rebelle après cette bataille, lorsqu'elle se rendit compte qu'il était complètement fichu. L'écran étant complètement fissuré.   Le karma je vous dis. Plus aucune excuse pour passer son temps sur son téléphone et ignorer la vie autour d'elle. Déjà bien énervée par cet événement, elle remit son sac à main, bien remué par tout cela, en place sur son épaule lorsque qu'un homme cria son nom. Que cela arrive plus souvent serait très agréable. «  Oui !!! C'est moi ! » Le cadeau ! C'est sûr il s'agit de ça. Enfin un rayon de soleil dans cette journée. Mais pas de réponse. «  Houhou .. ! C'est moi, je suis là !  Jenna O'Neil. » cria-t-elle, en agitant les bras dans la patinoire, sans pouvoir réellement bouger sans tomber. Mais il ne faut pas oublier, qu'elle aussi, doit offrir son cadeau impersonnel, bien emballé dans son sac, mal mené.

Non vraiment, Anton se rend finalement compte qu’il sourit de manière presque – presque, pas tout à fait, mais presque… n’en demandons pas trop – niaise. Il se sent tout heureux d’avoir enfin un peu d’attention. La personne ne semble pas connaître les préjugés qu’on lui porte, et se faire son propre avis. Et il s’en sort bien, le jeune Holmes ! Pas encore de maladresses prononcées, ni de crise de colère en vue. Il devait se l’avouer, il était fier de lui. Et diablement beau, tant il prenait confiance en lui.

« Patiner… » Anton jugea durement l’étendue de glace devant eux, un rictus moqueur creusant sa joue à la chute particulièrement réussie d’un homme, « Oui, plutôt bien. » cela faisait cependant des années qu’il n’avait plus essayé, et ses expériences étaient bien loin d’aujourd’hui. Mais il ne doutait pas de lui ; c’était comme le vélo, il n’allait pas se ramasser. Il devrait s’en sortir sans une seule chute.

C’est donc bien sûr de lui qu’il termine son vin, attend que sa jolie compagnie en face de même et l’invite à rejoindre les fous de la glace.

Et, alors qu’ils enfilent tous deux leurs patins à glace, Anton relève les yeux vers un couple qui sort justement de la patinoire. Il ne lui faut qu’un bref instant pour reconnaître son élue, et il se retient de justesse de le faire remarquer à Aurora. Après tout, il n’est pas censé savoir… « On m’a dit qu’elle avait un chat, cette femme, est-ce que c’est vrai ? Vous savez ? » on dirait bien que durant un instant, Anton s’est inquiété de son cadeau.

Après avoir enfin enfilé le matériel, Anton se lève et tend les mains à sa charmante partenaire pour l’aider à se relever. La sensation des patins lui est effectivement… très, très lointaine.

« Vous êtes prête ? » dit-il en faisant un premier pas sur la glace, et, perdant l’équilibre, se rattrape de justesse à Arthur.

Spoiler:

Il n'y avait que lui pour crier ainsi, afin de trouver l'heureuse élue qui recevrait son cadeau. Certes, cela gâchait tout l'effet de surprise, mais il n'avait pas envie de perdre son temps à chercher cette personne et préférait cent fois que ce soit celle-ci qui vienne à lui. C'était un gain de temps considérable. Il glissait prudemment sur la glace pour être certain qu'Annora le suivait de près, se dirigeant vers la sortie de la patinoire. Il avait hâte de le boire ce vin chaud, car il commençait à trembler de froid et commençait à avoir mal aux jambes à force de patiner. Ce serait sans doute pire le lendemain avec les bleus qui apparaîtrait forcément à la suite de des chutes qu'il avait eu. À peine arrivé au bord de la piste, il sentit quelqu'un se rattraper brusquement à lui afin d'éviter de tomber, ce qui le fit chanceler sur ses patins sans chuter néanmoins. Il pensa d'abord que c'était Annora, qui si proche du but avait titubé, avant de constater qu'il s'agissait d'un illustre inconnu (Anton) qui reprenait l'équilibre en s'accrochant à lui. Compatissant, Arthur lui adressa un sourire aimable car il comprenait très bien dans quelle situation se trouvait alors l'individu, chaussé de patins, alors qu'une jeune femme (Brooklyn) arrivait comme une furie pour s'arrêter vraiment très près de celle (Aurora) qui accompagnait l'inconnu qu'il avait ''sauvé'' malgré lui d'une chute malencontreuse. S'avançant alors vers l'herbe, il posa avec précaution un premier pied avant de poser l'autre à son tour, se tournant vers Annora pour l'aider à quitter la patinoire. Au même moment, il entendit au loin une jeune femme crier qu'elle était Jenna O'Neil, en faisant de grand signe vers lui, s'avançant péniblement pour aller à sa rencontre. Quelques minutes plus tard, une blonde, d'une trentaine d'années certainement, se trouvait en face de lui. « Ah Jenna O'Neil ? J'ai votre cadeau, joyeux Noël. Ne vous inquiétez-pas, ce n'est pas un godemichet. », dit-il, rieur, en sortant de sa poche le présent de sa poche, qui de visuel, pouvait sans doute porter à confusion, vu comment Arthur l'avait emballé. Le regard que la dénommée Jenna lui adressait était tout aussi confus et sans doute peut-être embarrassé par ses propos alors qu'elle prenait le cadeau. « Vous n'êtes pas végétarienne, j'espère ?! », ajouta Arthur alors qu'elle ouvrait l'emballage qui cachait un délicieux saucisson sec provenant de France. Arthur, à sa place, aurait été ravi, car il adorait ça, et lorsqu'il était en France, il lui arrivait souvent d'en manger.

Casser son téléphone et se casser la figure sur la glace, n'est pas vraiment le passe-temps favori de la jolie blonde. Mais ce système de cadeau lui plait, et elle a hâte d'avoir le sien. Oubliant presque qu'elle devait trouver la demoiselle à qui offrir ce jolie paquet, acheté plus tôt dans la journée. Elle avait choisi comme si s'était pour elle, espérant que ce choix serait le bon, mais en garant une certaine distance. On ne va pas offrir quelque chose d'assez personnel et symbolique à une personne qu'on ne connait absolument pas. Il ne faut pas trop rêver non. On parle de Jenna O'Neil là. Alors qu'elle avait repéré son père Noël du moment plus loin, hors de la piste, elle avança vers la sortie, péniblement. Faire du patinage sans patins, c'est pas vraiment évident. Jenna sait très bien patiner, il vaut mieux lorsqu'on habite à New York, où la neige est abondante l'hiver. Elle se retrouve enfin en face de ce bel et jeune homme. Il parait que Jenna commence à être connue à Redwood comme croqueuse d'hommes plus jeunes qu'elle (Arthur). Ce n'est pas une cougar ! Pas encore ... En parlant de cela, il lui tend un paquet à la forme très équivoque. Jenna eu peur sur le moment, vraiment peur et écarquilla les yeux en le prenant en main. Il lui indiqua pourtant que ce n'était pas cette objet, auquel tout le monde aurait pensé en premier, ce n'est pas la peine de le nier. «  Oh mince, j'en aurais terriblement besoin pourquoi. » dit-elle en serrant les deux. De l'ironie bien sûr, mais de quoi faire comprendre au jeune homme qu'elle trouve cette situation vraiment bizarre. Il lui demanda si elle n'était pas végétarienne. Ok, là, ça devient vraiment bizarre et gênant en public. Oh d'habitude Jenna n'est pas aussi gênée avec ce genre de sujet, mais depuis qu'on lui a signalé que son comportement avec les hommes plus jeunes s'était remarqué sur formspring, elle fait attention. Tout se sait ici, en province. «  Non loin de là ! » ajouta-t-elle, le plus sereinement possible. Elle pu découvrir un ... un saucisson ? Qui offre  un saucisson pour Noël ? A un reps encore, avec une bouteille de vin, mais pour Noël ? A une parfaite inconnue à un patinoire extérieure ? Certains ont vraiment des idées folle. « Un saucisson .. » dit-elle en observant l'objet à la forme équivoque. Sa réaction trahissait sa déception. Elle ne voulait pas le vexer, mais autant qu'il sache qu'on n'offre pas de la viande à une femme pour Noël. « Hum .. Merci ? » Il est évident qu'elle va le manger, elle ne va pas le laisser pourrir, elle n'est pas folle. Mais elle va devoir rester toute la journée avec un saucisson dans son sac. Comme s'il n'y avait pas assez de bazar comme cela dedans. Elle adressa un sourire au jeune homme, pour pas qu'il la prenne pour une de ces mégères à qui rien ne convient. C'est surement trop tard. En attendant elle devait offrir son présent à une certaine Cleo qu'elle ne connaît absolument pas.