ALTER-EGO : L’ainé philanthrope des Stanhope, David Munroe la star locale, Rafael le mec désintéressé, Charlene la ballerine-héroïne, Griffin le bourreau de travail, William le flic indécis, Reid toujours cynique et Marty l'ami des chiffres
ÂGE : 41
QUARTIER : 44, Farming Area avec son mari
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COEUR : Marié (25/09/2021) How wonderful life is while you're in the world ♥
INTERVENTIONS RL : oui
INFOS RP
Sujet: Je me souviens d'un adieu (Billie) Mer 13 Déc - 1:29
Une explosion de bonheur. Bien sûr, c’était ce qu’avait instantanément été la nouvelle tant attendue d’un tout nouveau membre qui rejoindrait d’ici quelques mois notre famille. Ni les mois d’attente ni les déceptions ne nous avaient préparés à la montagne de démarches qu’il y avait désormais à faire, tant administrativement que pour être fins prêts à accueillir un bébé. Ma vie entière avait beau s’être destinée à ce moment, y être enfin – si près du but – était un incessant tourbillon de joies et de doutes. Le nombre d’achats que j’avais faits en vue de la préparation de la chambre du bébé était terrifiant, mais Sacha ne m’avait rien reproché. Fidèle à lui-même, mon mari se montrait d’un soutien sans faille, mon ancre. Les cartons s’accumulaient donc sagement dans l’ancienne chambre de Balthazar, devenue salle d’entreposage de tout ce qui ne trouvait pas encore sa place ailleurs dans la maison, en attendant que soit terminée la peinture. Si les mûrs allaient être, comme entendu, d’un vert d’eau apaisant et propice au confort d’un bambin, je m’étais lancé dans le projet d’une grande murale des animaux de la forêt. Lily avait choisi le thème, ainsi que chacun des animaux et la disposition finale. Ce projet était devenu le nôtre, car disait-elle, je pouvais m’exercer avec la chambre de son petit frère ou de sa petite sœur avant de m’occuper de la murale que nous ferions par la suite pour sa chambre à elle. Et d’ailleurs, la petite fille mettait grands soins à sa tâche, comme au moment de m’aider à mélanger et à préparer les couleurs pour la finition de la fourrure du renard. « Tom ? » Concentré sur les différents tubes de peinture, je laissais entendre un hmmm ? « Il y a quoi dans cette boite ? » Mon sourire s’évanouissait en relevant la tête vers l’expression toute curieuse de la fillette. Oh. Cette boîte. « C’est… en fait, ça c’est à moi, c’est pas… » Bien sûr, c’était privé. Le genre de choses qu’il serait bien difficile d’expliquer à une enfant de dix ans. Mais être parent, c’était aussi apprendre aux enfants ce qu’on préfèrerait qu’ils n’aient jamais à expérimenter. Je terminais ce que je faisais et allais m’assoir au sol avec Lily à côté de ma boite. « Il y a quelqu’un de très important pour moi… Très, très important… Qui n’est plus là. » Je me raclais la gorge en cherchant les mots appropriés, avant de froncer les sourcils et de réaliser ce que je venais de dire. « Elle n’est pas… morte… Elle va bien, c’est juste que je n’ai plus l’occasion de l’avoir auprès de moi et de lui parler tous les jours, comme avant. Et c’est… vraiment très difficile parce que j’aimerais tout dire à cette personne. » Lily m’écoutait avec ses grands yeux curieux, et je voyais presque aussitôt ses sourcils se froncer. « Alors… je… » Je me décidais à ouvrir la boîte. Celle-ci contenait des lettres manuscrites, des dizaines et des dizaines. Ainsi que des photos, des dessins et de nombreux croquis. Une photo de la plus récente échographie de notre enfant à naître, celle des trois mois de grossesse. Mon coeur se serrait. « Alors je m’assure de mettre là-dedans tout ce que je n’ai pas pu lui dire ou vivre avec elle, tu comprends ? » Lily continuait de me regarder avec ses grands yeux, puis elle regardait mes dessins. Il y avait même une photo d’elle avec Sacha et moi, en vacances cet été. « Pourquoi elle est pas là ? » J’avais la gorge nouée, déjà, et me la raclais de nouveau. « Parfois on aime de tout notre coeur quelqu’un, mais on ne peut pas rester avec cette personne parce que ça fait trop de peine. » Lily suggérait alors : « Comme ma maman. » Pris de court, j’ouvrais la bouche et prenais la petite fille dans mes bras. Petite qui, du haut de son si jeune âge, avait déjà fait la paix avec l’absence de sa mère. « Elle aussi, elle t’aime quand même, je crois. » L’étreinte s’éternisait de mon fait, jusqu’à ce que ma coéquipière propose que l’on prenne également en photo cette murale, lorsqu’elle serait terminée, pour la mettre dans ma boite.
Aux côtés d’une paire de tickets pour l’un des concerts d’adieu d’Elton John auquel j’avais eu la chance d’assister en 2022. L’un des rêves d’une vie. Et d’une note à même l’endos d’un ticket.
It's sad, so sad Why can't we talk it over? Oh, it seems to me That sorry seems to be The hardest word
* * *
Nerveux, je l’étais assurément au moment d’approcher de ferme du #46. L’adresse m’avait été donnée – ou plutôt, je l’avais extirpée à Samantha. Quelques messages laissés sans réponse envoyés à Billie depuis ce triste café, la dernière fois. Et les semaines qui avaient passé sans s’émouvoir de la vie qui reprenait son cours. Entre mes mains, ma boite, plus remplie que jamais. Mon plan était de la glisser simplement dans la boîte postale. Billie aurait toute la discrétion d’en faire ce qu’elle voulait, de la jeter peut-être même. Ce que je n’avais pas prévu, c’était que cette boite postale serait dans un aussi piètre état, confirmé par le grincement épouvantable qui se laissait entendre alors que je tentais de l’ouvrir. Ma boite était trop volumineuse, l'autre trop étroite… À quoi diable cela pouvait-il bien servir, si l’on ne pouvait même pas y glisser un journal ? Les gens n’écrivaient plus trop de lettres de nos jours… Même si c’était en grande partie exactement ce qui se cachait dans cette boite… Je m’y risquais de nouveau, un grincement encore plus monstrueux que le précédent et… Allez, sous cet angle, il y avait peut-être moyen de… Peut-être que si j’essayais comme ça, je. La. porte. s’ouvrait. Et moi, j’avais la main à moitié coincée dans cette maudite boite postale, l’air d’un voleur. « Je… Billie. C’est que… » Dans l'étourderie du moment, ou un mouvement un peu trop brusque, la boite me glissait des mains pour atterrir, ouverte, à ses pieds. « Si tu veux que je parte, je partirai, j’allais pas rester et camper sur ton perron, promis… » Elle s’était montrée suffisamment claire en ne répondant à aucun de mes messages ces dernières semaines. J’en avais presque l'air désespéré. « Ou peut-être que je devrais ? » Nos regards se croisaient. L’absurdité de la situation, l’impuissance. Le tout me happait plus violemment encore que ces centaines, millions de fois où j’y avais pensé ces derniers temps. « Il fallait que je te dise… Tellement de choses. Maintenant, plus que jamais. » D’où cette livraison bien particulière. « Ta sœur m’a dit où je pouvais te les laisser, où tu vis… J’aurais pu lui donner pour qu’elle te le donne, j’y ai pensé, mais je me suis dit, on n’sait pas, peut-être qu’elle sera curieuse et qu’elle y jettera un œil et… C’est pour toi, c’est à toi que je veux annoncer certaines choses que ça fait des semaines que je garde en secret parce que… Bref… Juste, toi. » Okay. Il était grand temps que je me taise, et que je ramasse ce désordre que j’avais su créer en trois secondes, top chrono. Le rouge aux rouges, je m’accroupissais pour remettre dans la boîte son contenu qui s’en était échappé. Avec ma chance, il y aurait bientôt le coup de vent du siècle pour compliquer mon existence encore un peu davantage.
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Billie Orbison
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PERSONNAGE
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Sujet: Re: Je me souviens d'un adieu (Billie) Sam 23 Déc - 10:22
Dans un soupir, Billie laisse tomber son stylo et se frotte le visage. Elle a passé tellement de temps sur ses comptes que les lignes dansent devant ses yeux, se mélangent pour ne former qu’un tout parfaitement incompréhensible. Il faut, pourtant, envoyer le plus rapidement possible l’ensemble de ses factures à l’expert-comptable pour le bilan trimestriel. Une corvée face à laquelle la blonde traîne systématiquement des pieds, à chaque trois mois, lassée de devoir ranger et trier tous les documents qu’elle se contente généralement de fourrer en vrac dans un dossier. Bien que cheffe d’entreprise, Billie n’est pas la personne la plus organisée et rigoureuse qui soit – du moins pas pour ces choses-là. Quelques instants d’hésitation pendant lesquels elle se mord la lèvre avant que Shéra n’attire son attention par le bruit d’un jeu à peine plus fort que les précédents mais toujours si adorablement concentré sur sa tâche. « Alors, est-ce que tu as trouvé la cause de la panne ? » demande-t-elle finalement après s’être levée pour rejoindre le bambin, bien occupé à ouvrir et fermer tous les interrupteurs de sa planche sensorielle spéciale « petite électricienne ». L’enfant gazouille, s’amuse des bruits et lumières qu’il déclenche à force de manipulations. La main tendre de sa mère vient caresser ses boucles avant qu’un autre soupir ne se mêle aux sons électroniques. Il faut vraiment que Billie termine de mettre de l’ordre dans son administratif, le comptable va la tuer si elle envoie encore ses dossiers avec du retard.
C’est systématiquement avec un pincement que Billie quitte, même brièvement, les pièces où se trouve Shéranour pour aller faire autre chose. Quelques minutes à peine, le temps de se faire un thé tandis que le bébé est de toute façon bien occupé et que les bruits de sa planche confirment, même à distance, ses occupations – mais quand même. Un accident domestique est si vite arrivé. La blonde y pense tandis qu’elle se tient debout face à la bouilloire électrique, le regard vide. Est-ce uniquement la comptabilité qui l’essore à ce point ? Quelques crépitements d’eau, un geste pour sortir une tasse du placard. Elle en a fait pas mal, récemment, se plaisant à jouer avec la poterie qui l’épuise évidemment moins que les grosses pièces à modeler. Mais d’où vient ce manque d’énergie chez Billie qui est d’ordinaire une véritable pile électrique ? L’eau bout, on l’entend souffler sa vapeur. D’ailleurs, c’est à peu près tout ce qu’on entend dans la vieille ferme, à présent. A peine la pensée a-t-elle le temps de faire son chemin dans l’esprit de la blonde que des gémissements lui parviennent de l’autre pièce, rapidement suivis de pleurs. « Shéra ! » Elle crie, quitte la cuisine, renverse au passage la bouilloire qu’elle tenait et la tasse qui allait avec. Un accident domestique est si vite arrivé. Il aura suffi d’une demi seconde pour que son corps tout entier se crispe et se mette en mouvement, réagissant à ce réflexe si profond que toutes les espèces sans -presque- aucune exception connaissent parfaitement : l’instinct maternel.
« Ça va ? Qu’est-ce que tu as ?! » Un peu trop brusque tandis qu’elle attrape le bébé, le scrutant sous toutes ses coutures à la recherche d’une blessure, n’importe laquelle. Est-ce qu’elle est tombée et s’est cogné la tête ? Est-ce qu’elle a avalé quelque chose et s’étouffe ? Bien que le visage soit noyé de larmes, l’enfant semble pourtant indemne. « Maman, monstre ! » Elle tend la main vers l’extérieur, des ombres dansant effectivement derrière les rideaux tirés pour préserver le salon de ce soleil d’été qui n’en finit pas bien que septembre soit déjà arrivé. « Monstre ! » répète Shéra, ses petits doigts s’accrochant désespérément à la robe de sa mère, lui tirant les cheveux au passage. La danse étrange se poursuit, accompagnée de grincements atroces. Billie fronce les sourcils, embrasse Shéra puis la repose. « Maman va chasser le monstre, ok ? » En une seconde, le réconfort des bras maternels est remplacé par celui du lapin-tout-doux que la fillette serre contre elle tout en enfournant son pouce dans sa bouche. Ses grands-yeux bleus ne lâchent plus la porte d’entrée tandis qu’elle acquiesce, visiblement rassurée que quelqu’un ait décidé de prendre cette histoire au sérieux.
« Tom ? » Billie aurait peut-être préféré le monstre, finalement. Son cœur fait un bond dans sa poitrine lorsque leurs regards se croisent, mais le sien se détache assez rapidement. « Qu’est-ce que… ? » Le bras plongé dans l’ancienne boîte aux lettres de la ferme, Tom semble tout aussi surpris de voir Billie que l’inverse. Dans son dos, la fillette demande encore : « Monstre ? » La blonde est blessée, à n’en pas douter, mais elle n’irait jamais jusqu’à confirmer cela. Dans un soupir, elle lance par-dessus son épaule. « C’est pas un monstre, chérie. Juste Tom. » Tom qui, dans toute sa splendeur, créée un remue-ménage infernal à lui tout seul. Encore un instant et la main laisse finalement échapper l’objet qu’elle tentait désespérément de faire entrer dans la boîte postale, une autre boîte qui se fracasse au sol et s’ouvre instantanément. Un geste de recul, comme si la blonde craignait d’être éclaboussée par les sentiments de son ancien meilleur ami qui viennent de se déverser devant sa porte. Elle fronce les sourcils, ne comprend ni ce que Tom fait ici, ni ce qu’il fait ici. Encore moins ce qu’il fait ici. Leur dernière rencontre n’a-t-elle pas suffit à acter la rupture ? La gêne du moment avait pourtant hanté Billie pendant de longues nuits encore bien après, yeux grands ouverts fixant le plafond tout en se demandant si les choses auraient pu se passer d’une façon différente. Elle ne sait que répondre alors que la voix si familière et pourtant tout à fait étrangère l’interroge, se contentant de secouer la tête tout en fixant ce qui ressemble à des dizaines de dizaines de papiers. Billie ne les voit pas vraiment, cela dit. Simples traces blanches qui s’étalent sous ses yeux sans distinction, son cœur bat tellement mort dans sa poitrine qu’elle en a presque la vue brouillée.
« Qu’est-ce qu’il se passe ? Qu’est-ce que… ? » Elle relève les yeux vers ceux qui autrefois étaient les parfaits miroirs de sa propre réflexion. S’il y a bien mille questions qui se bousculent dans sa tête, aucune de parvient à s’orchestrer correctement pour franchir ses lèvres. Après ce café, après les messages qu’elle avait supprimé les uns après les autres sans même les ouvrir, Billie ne pensait plus vraiment revoir Tom. Au détour d’un rayon de supermarché, à la rigueur, simple signe de tête gêné actant la reconnaissance mutuelle d’une histoire qui n’était plus. Mais chez elle ? Elle fronce toujours les sourcils, largement dépassée par la tempête-Tom qui continue de se déchaîner sur le pas de sa porte. « Pourquoi ? Qu’est-ce qu’il y a ? » La voix trahit une certaine angoisse à présent, renforcée par la sensation d’étourdissement que suscite Tom et ses mots qui vont toujours trop vite, sont toujours trop nombreux, si bien que l’on s’y perd comme dans un labyrinthe. Bien sûr, Billie connaissait autrefois chaque recoin de ce labyrinthe. Aujourd’hui, elle ne sait plus s’y retrouver. Juste elle, dit Tom. La mention de Samantha au passage la crispe encore un peu davantage, mais son attention ne se focalise pas sur ce point. Il doit annoncer des choses, juste à elle. Mais quelles choses ? Et pourquoi lui en parler à elle, alors que le silence est désormais si bien installé entre eux qu’il devrait sans doute songer à leur payer un loyer ? Déboussolée, Billie observe Tom se précipiter pour rassembler le désastre qui s’étale entre leurs pieds. « Je… Tu n’aurais pas juste pu sonner ? » demande-t-elle d’un ton qui reflète l’ampleur de son incompréhension tandis qu’elle s’accroupit pour l’aider, ses mains attrapant sans perception les documents qui débordent de la boîte ouverte. Elle aurait bien envie d’ajouter que la vieille boîte aux lettres agressée n’est en outre plus en fonction depuis des lustres, qu’elle n’a simplement pas eu le temps de la retirer mais que si Tom avait relevé les yeux, il aurait remarqué qu’une remplaçante parfaitement neuve attend gentiment de l’autre côté de la porte. Mais elle n’ajoute pas tout cela, parce qu’au fond ça ne sert à rien.
« Monstre ? » La petite voix dans son dos a visiblement besoin d’une triple vérification de l’information. Billie soupire, ferme les yeux un instant avant de se retourner vers le bambin qui s’approche à contre-cœur, son lapin serré de toutes ses forces contre elle. « Je t’assure que c’est pas un monstre, Shéra. Regarde, c’est Tom ! » Elle essaie de ne pas s’agacer, et le désigne avec un sourire forcé pour preuve de sa bonne foi. Sa gorge se noue en remarquant à quel point celui de sa fille, au contraire, est d’une totale sincérité alors qu’elle pose enfin ses yeux sur le fameux monstre de la boîte aux lettres. « Tom-Tom. » Le reconnaît-elle ? Ce n’est pas impossible, bien que peu probable. Les enfants disent simplement des choses étranges parfois, sans y prêter attention, brisant au passage le cœur de leurs mères. Le regard de Billie se détache de l’enfant pour revenir au sol. Ça ressemble à des lettres, tout ça. Des lettres et plein d’autres choses, des dessins, des photos, des couleurs et polices d’écriture qui se mélangent mais une image en particulier retient son attention. « Tom. » Il n’y a pas de suite à la phrase. Billie se contente de serrer l’image qu’elle vient de ramasser, à genoux sur son perron, le cœur au bord des lèvres. Puis de la retourner pour la montrer à son interlocuteur, au cas où il n’aurait pas compris le silence soudain. « Qu’est-ce que c’est ? » Elle le sait, pourtant. Trop bien pour poser la question qui lui échappe malgré tout. Une date qu’elle remarque enfin au dos de la photo, et son cœur s’emballe encore davantage. « Tu… ? » vas être papa. Les mots se meurent au fond de sa gorge alors que ses yeux s’emplissent instantanément de larmes. « Tu… ?! » vas être papa. Peut-être qu’il n’y a pas besoin de le dire, alors que les lèvres s’étirent en un sourire éblouissant et qu’elle saute sur Tom pour le serrer dans ses bras, l’échographie toujours serrée entre ses doigts.
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Sujet: Re: Je me souviens d'un adieu (Billie) Mer 10 Avr - 0:58
Je n’avais pas tôt fait d’être pris la main dans le sac, ou plutôt dans la boite, que je déversais un flots incontrôlable d’explications. Toujours, toujours plus de mots pour nous perdre dans ce vaste dédale de noeuds qu’était devenu notre amitié aujourd’hui. Un souvenir, dont la plupart de ceux que l’on aurait dû échanger au fil des mois et des années avaient fini par se voir loger dans une boîte en carton lustré. Et au milieu de notre chaos, la réponse de Billie à sa fille, tristement laconique : juste Tom. Mon regard affolé passait alors d’une silhouette à l’autre, l’enfant et sa mère. Une configuration dans laquelle force était de constater que je n’étais qu’un étranger, rien qu’une ombre dansant derrière les rideaux pour faire craindre au passage du marchand de sable. Un monstre. Ce n’était évidemment pas ma blonde qui l’avait dit la première, mais tout, l’amertume, la distance, les silences, l’incapacité à se raccrocher l’un à l’autre… Tout cela était bel et bien une horreur, le genre de tâche que l’on ne savait pas effacer et dont l’empreinte ne faisait que se creuser avec le temps. « Oh, je ne voulais pas te déranger… Je… C’était pas prévu de me prendre la tête… et le bras avec… dans ta boite postale, vraiment, je pensais que je pouvais simplement laisser ça pour toi et que… Voilà. » Juste sonner. Une pointe d’espoir naissait inconsciemment, juste sonner... Parce qu’elle aurait bien voulu m’ouvrir et juste discuter, après avoir très clairement signifié son intention de ne pas faire droit à mes sollicitations ? Juste sonner. Comme le faisaient les gens normaux, les amis, les voisins… Les colporteurs… Accroupi sur son perron à ramasser ce qui représentait littéralement les morceaux de notre amitié brisée, je bafouillais de nouveau : « T’en fais pas, je m’en occupe, c’est juste quelques trucs… » Les moments les plus importants, les mots qui n’avaient pas su apaiser ses tourments, jalousement préservés sur ces bouts de papier. « Je ne voulais vraiment pas vous déranger, toutes les deux. » Et certainement pas terrifier la fillette, qui éprouvait de nouveau le besoin de requérir de sa mère qu’il n’y avait rien à craindre. Tom-Tom, impossible de ne pas me fendre d’un sourire. Les enfants avaient ce superpouvoir de vous faire oublier tout le reste pour ne se concentrer que sur leur bonheur. « Salut, Shéra. » Mon sourire était probablement aussi fragile que celui de Billie, toutefois, sans parler de l’assurance que je tentais d’afficher. Tout va bien. « Il s’appelle comment ton lapin ? » Parler aux enfants avait toujours été plus facile… Peut-être que les choses s’étaient justement gâchées, pour Billie et moi, quand nous n’avions plus su être les enfants qui s’étaient trouvés et aimés, quand la vie adulte s’était mise en travers de nos rêves candides.
Mon chaos, notre chaos, aujourd’hui devenu si inconfortable. En son sein, le regard de Billie y percevait bien assez rapidement la raison principale de ma venue jusqu’à elle aujourd’hui. Celle qui n’avait pas pu rester au fond d’une boîte. « C’est une… » Dans la confusion des sentiments, je bafouillais. Oh, idiot, bien sûr que Billie savait ce que c’était. « C’est ce que je voulais absolument t’annoncer en personne… » Ce pourquoi j’avais pris toutes ces précautions farfelues et bien compliquées pour m’assurer que la nouvelle lui parviendrait bel et bien, à elle. Billie en perdait ses mots à son tour et je prenais cet air sévère, parfaitement embarrassé. Avais-je bien fait de lui annoncer ? Allait-elle m’en vouloir, être blessée à nouveau ? Comme il semblait que je ne faisais qu’enchainer les maladresses, au point de ne plus du tout savoir comment m’adresser à elle… Ma blonde. « Je ne pouvais simplement pas le garder pour moi, pas ça, il fallait que je te le dise, même si tu as le droit de… » Une étreinte. Parfaitement inattendue, et surtout, capable de me clouer le bec – un petit miracle en soi. Je restais figé, le regard dans l’abstrait, s’accrochant à celui, bien curieux, de la toute petite Shéra. « Je vais être papa, oui. » Les mots étaient sortis comme dans un second souffle, complément de ceux qui s’étaient étranglés dans sa gorge. C’était alors que je fermais les yeux et que mes épaules s'affaissaient complètement, mes bras se refermant autour des siennes, de ses épaules. Quelques secondes de grâce. Une trêve, peut-être. Combien de fois m’étais-je réfugié dans les bras de Billie pour fuir ce qui m’échappait ? Peine de coeur, sentiment de solitude, drama familial, simple coup de mou, dilemme professionnel… Si bien que le sentiment était celui de rentrer à la maison, de redécouvrir une familiarité apaisante. « T’es pas fâchée ? » Un coup de tonnerre, un autre; ma voix, qui brisait le silence avec le poids de mes doutes. En me séparant de son étreinte, je cherchais à trouver son regard et à lire son visage. Ce sourire se tordait-il de quelque souffrance sur lesquels nous ne savions pas mettre les mots ? « Je veux dire, pour ça, pour le reste, je sais. » De quoi donner tout son sens au mot qu’avait choisi sa fille – monstre. Un goût de sel me chatouillait la langue. « Ah merde, désolé, je sais même pas pourquoi je pleure… Et je ne devrais pas dire de gros mots, désolé… » Désolé pour tout, vraiment. « C’est prévu pour le début du mois de mars. On essaie de se préparer comme on peut, avec Sacha. Est-ce que c’est possible d’être, vraiment, cent pour cent prêt ? » Un sourire, délicate lumière au cœur de notre chaos. Qui pour la première fois depuis longtemps, ne semblait plus si dense ni si lourd. Parler d’autre chose, de quelque chose d’aussi important. Billie était devenue maman, j’ignorais encore toute l’histoire qui entourait la venue au monde de sa princesse.
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Sujet: Re: Je me souviens d'un adieu (Billie) Ven 10 Mai - 11:15
Scène de crime sur le perron, la vieille boîte-aux-lettres n’aura pas résisté aux attaques répétées de son agresseur indifférent. En ouvrant la porte, Billie s’attend à tout, excepté à ce qu’elle voit réellement : Tom bafouillant des explications confuses, ce qui ressemble à des dizaines de lettres, photos, billets de concert, dessins éparpillés sur le sol, Shéra qui s’accroche à ses jambes comme déjà effrayée par la vague de souvenirs qui menace de s’écraser sur leur maison. Tom. Le cœur se serre en même temps que la gorge, sensation insupportable d’être face à un inconnu que l’on connaît pourtant par cœur. Qui est devenu un inconnu. Si elle était honnête, sans doute la blonde serait-elle capable d’admettre que cet état n’est pas tant du fait de Tom, qu’il a essayé malgré tout, qu’il a encore essayé lorsqu’elle est rentrée, que c’est elle qui a pris la fuite. Ce n’est pas qu’elle se plaise à mentir, Billie, juste que certaines vérités sont assombries par les rancunes accumulées – qu’elles soit légitimes ou non ne change rien à leur morsure, à la cicatrice qu’elles laissent derrière elles. Déranger. Le mot sonne si mal qu’il arrache une grimace à Billie comme l’on arracherait la croûte d’une blessure à peine refermée. De ce trio, c’est finalement Shéra qui semble retrouver contenance le plus rapidement, tel un Saint-Thomas rassuré d’avoir pu constater de ses yeux propres l’inexistence du monstre tant redouté. Tom-Tom ne représente aucun danger, seulement un visage vaguement familier se mélangeant au flot des autres visages qu’elle apprend à connaître depuis son arrivée à Redwood Hills. « Gratouille. » Triste, le sourire que Billie esquisse tandis que son bébé tend fièrement sa peluche dont on remarque au premier coup d’œil le nombril anormalement usé, petit trou sans poil du pauvre animal que Shéra gratouille toujours au même endroit pour se réconforter avant de s’endormir. Le docteur des lapins a bien essayé de placer un bandage sur la peau rougie pour lui permettre de guérir ; Sans succès. Comment est-il possible que Tom l’ignore ? C’était tout un évènement, pourtant.
Au tour de Billie de bafouiller, moins paniquée que son interlocuteur mais sans doute tout aussi perdue. Les sourcils se froncent de nouveau, une grande inspiration avant d’enfin céder au réflexe de s’accroupir pour aider Tom à ramasser les morceaux de son cœur éparpillés devant la porte d’entrée. Quoi que, il faut un certain temps à la blonde pour comprendre ce qu’elle est en train de ramasser. « M’annoncer… ? » Ça la frappe subitement, à croire que le coup de foudre s’acharne à toujours retomber sur ce même couple. C’est là, entre ses doigts et ses lèvres qui hésitent, tâtonnent, cherchent l’explication bien que l’ayant déjà trouvée. C’est là, entre ses paupières qui déjà sont submergées. C’est là, juste sous son nez. Papa. Le geste se révèle probablement un peu brusque lorsque Billie sort enfin de sa torpeur, au point d’en couper la parole à Tom. Instinctif, le besoin de le serrer contre elle qui prend le dessus sur la litanie de reproches injustes tout à coup réduite au silence, elle aussi. Que tout le monde se taise. La sensation est étrange sans être désagréable, vague impression de tirer de sables mouvants un souvenir que la mémoire se serait acharnée à vouloir ensevelir. Or, il demeure bien vivant. Fragile, éprouvé par cette tentative de noyade, toussotant pour recracher les quelques grains accumulés dans ses voies respiratoires mais vivant. Billie n’a pas oublié comme cela fait du bien, d’enlacer Tom. De réellement l’enlacer, sans se préparer à lui cracher des horreurs au visage. De partager la meilleure nouvelle imaginable dans ses bras. Les mots restés coincés dans sa gorge sont finalement prononcés, suscitant une euphorie toute particulière qui la pousse à resserrer encore son étreinte. Papa. Depuis combien de temps le voulait-il ? Que ce rêve soit enfin sur le point de se réaliser semble à peine croyable.
Brève accalmie dans un ciel orageux, le timide rayon de soleil qui aura vaillamment percé les nuages semble vouloir de nouveau se cacher. Fâchée ? Billie se rend compte d’avoir fermé les yeux seulement au moment où ce mot la pousse à les rouvrir dans un sursaut. L’est-elle ? Dans le flot d’émotions, il lui est particulièrement difficile de répondre à cette question. L’était-elle ? Et pour quelle raison, déjà ? Face à l’immensité du miracle qui s’impose, il lui semble tout à coup que le reste soit d’une futilité absurde au point de ne même plus discerner distinctement le départ de l’incendie dont elle ne reconnaît désormais que les cendres. Tom s’écarte, quatre yeux mouillés se font face à la recherche d’une vérité qu’aucun d’eux ne semble connaître. Un léger haussement d’épaules, réponse tellement en dessous de tout ce qu’elle devrait dire que Billie ne peut s’empêcher d’en sourire avec un embarras cuisant. Il faudrait verbaliser, ne serait-ce qu’un peu. Or il semblerait que la blonde ait toujours désespérément besoin qu’on lui tire les vers du nez pour exprimer ce qu’elle ressent. « Je suis pas fâchée. » Nouveau froncement de sourcils, le nez se plisse un peu tandis qu’elle secoue la tête. Pas pour ça ; Et pour le reste ? Essuyant maladroitement sa joue, elle n’a pas le temps de rassembler davantage de mots qu’un rire léger lui échappe alors qu’elle relève les yeux vers Tom. « On a l’air tellement stupides. » A pleurer comme deux madeleines, à genoux devant la porte d’entrée restée ouverte. Un coup d’œil à Shéra lui confirme l’improbabilité de la situation, même les petits sourcils noirs de sa fille se froncent devant ce spectacle de clowns tristes. « Merde » répète-t-elle d’un air terriblement grave en retirant un instant son pouce de sa bouche, constat brut d’un public difficile à convaincre.
« C’est rien » anticipe sa mère dans un regard indulgent à l’adresse de Tom, lève même un peu les yeux au ciel. Il serait bien hypocrite de prétendre qu’un mot malheureux ne lui est jamais échappé non plus, devant l’innocence parfaite de sa fille. La réplique tragi-comique a au moins l’avantage de la ramener un peu sur terre et déjà elle inspire profondément, se reculant encore pour s’asseoir sur ses talons, l’échographie toujours entre ses doigts. « Mars ? » C’est bientôt. Le savait-il déjà, lors de leur dernière rencontre ? Espérait-il le lui dire et avait-il été découragé par l’accueil glacial que Billie lui avait réservé, la bouche pleine de rancunes ? Culpabilité. Le fait qu’elle se soit comportée comme la dernière des connes ne manque pas de lui sauter au visage. « Je, non ? Jamais vous serez prêts. » Et ça lui arrache encore un rire malgré les larmes qui s’obstinent, qu’elle essuie encore. A sa connaissance, aucun parent ne parvient jamais réellement à saisir l’ampleur du chamboulement avant qu’il ne se soit produit. « Mais ça ira. On apprend au fur et à mesure. » Si elle avait pu le faire, rien n’empêcherait Tom de le faire à son tour. Des deux, sans doute a-t-il toujours été celui qui se prêtait le mieux au rôle de papa parfait, si tendre déjà dans chacun de ses gestes et de ses mots. Le fait que Billie soit devenue mère la première relève presque d’une anomalie statistique, pur produit du hasard et des circonstances dont le fruit intrigué s’approche, venant chercher les bras de sa mère. « Regarde, c’est le bébé de Tom et de Sacha. » Quelques points noirs et blancs sur un morceau de papier qui font légèrement pencher la tête incrédule et incertaine, désormais assez grande pour savoir que ça ne ressemble pas à ça, un bébé. Lui laissant quelques instants pour y réfléchir, Billie hésite puis relève doucement son regard sur Tom. « Est-ce que tu veux… ? » Entrer. En discuter. Invitation très inconfortable pour celle qui aura rejeté toutes les tentatives de réconciliation, qui ne s’imagine cependant pas qu’il n’y ait aucune suite à cette discussion. Il y aurait tant de choses à dire, en réalité, et déjà mille questions qu’elle brûle de lui poser. « Je faisais du thé. » Serrant toujours Shéra sous son bras, un sourire embarrassé. Dans ses souvenirs, la bouilloire a été renversée et la tasse brisée sous l’effet de la précipitation à croire le bambin blessé. Bien d’autres choses sont brisées dans sa vie, peut-être est-il temps de s’en préoccuper.
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ÂGE : 41
QUARTIER : 44, Farming Area avec son mari
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COEUR : Marié (25/09/2021) How wonderful life is while you're in the world ♥
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Sujet: Re: Je me souviens d'un adieu (Billie) Jeu 26 Sep - 20:01
Le souvenir d’un vieux sentiment qui remontait à l’enfance. Incertitude. Celle d’être adéquat, à la hauteur des espérances. Les sourires de façade de mon père et de ma mère. Résignés. Cela ne se faisait évidemment pas d’être déçu de sa progéniture – fils unique, qui plus est – et sûrement pas pour des motifs aussi futiles. Anxieux. Sensible. Expressif. Et (Trop) coloré. À des années-lumière des autres garçons, prêt à suivre les traces de leurs pères dans les hautes sphères de la société. Avais-je déjà vraiment fait la fierté de Monsieur, l’honorable Sénateur, et Madame Hargreaves ? … Ma quête d’acceptation, semblait-il, ne s’était jamais achevée. Chez les collègues, chez les amants d’un ou plusieurs soirs, … Mais il y avait longtemps eu Billie. Ma blonde, laquelle ne m’avait jamais demandé d’être autre chose que furieusement moi-même, parce qu’entre elle et moi, il n’y avait jamais eu autre chose qu’une magnifique symbiose. Trop (encore), aux yeux de plusieurs. Sans doute était-ce précisément cette capacité que nous partagions tous les deux d’embrasser tout ce qui était trop, de la magnifier, ce trop-plein, de créer de la beauté à partir de son essence même… La tendance s’était à un moment brusquement inversée, sans qu’il ne soit possible d’exactement dire à quel moment le changement drastique s’était opéré. Entre nous, les non-dits, la rancune silencieuse, l’incompréhension, tout obéissait encore à cette logique du trop. Insurmontable, avais-je pensé lors de notre dernier tête-à-tête au café. Trop de nœuds qui enserraient trop d’émotions à vif pour qu’une vie suffise à nous permettre de les dénouer. Mais j’étais là tout de même, les bras ballants et le cœur lourd à me ridiculiser sur le pas de sa porte. C’était trop, n’est-ce pas ? De m’être présenté chez elle sans qu’elle ne m’ait jamais elle-même donné sa nouvelle adresse, d’avoir réuni tous ces souvenirs que nous n’avions pas partagé et d’éprouver ce besoin irrépressible de lui faire part de ma grande nouvelle… Trop, comme nous en avions fait trop en pensant nous lancer dans cette expérience tous les deux, comme nous n’arrivions pas à nous oublier complètement, mais pas non plus à nous pardonner ces longs mois de silence, trop. Trop. Trop.
Puis, les mots me frappaient durement. Ridicules, oui. Nous n’en avions pas seulement l’air, nous l’étions. J’acquiesçais, étranglé d’un rire qui venait de je-ne-savais-trop-où. Les larmes silencieuses me surprenaient, comme un reflet des siennes. Ne pleure pas, aurais-je eu envie de dire, pourtant, les mots, ils restaient figés en moi. La présence de la fillette nous poussait à rester ancrés dans la réalité; une réalité où il fallait surveiller le choix de ses mots et où les peluches apaisaient même les plus gros chagrins. « Désolé, quand même. » M’entendais-je souffler à la jeune maman, qui à ne point en douter, aurait désormais du mal à faire oublier ce vilain mot à sa fille. Par ma faute. J’allais devoir apprendre et le faire rapidement, comme elle le soulignait à son tour. « J’ai pensé être prêt toute ma vie, mais maintenant que c’est vraiment là, c’est… différent. » La peur de se tromper ou, d’à nouveau, ne pas être adéquat. « Tu t’en sors vraiment très bien, toi. » Du moins, c’était l’impression que ça donnait de l’extérieur. Un coup d'œil vers Shéra et j’ajoutais : « Vous faites un super travail d’équipe. » Ça se voyait, l’amour qu’il y avait entre la mère et la fille. Même s’il y avait toujours cette sensation étrange que j’avais à porter un regard sur la belle petite princesse. Tant d’histoires, tant de souvenirs que je ne connaissais pas étaient liés à sa venue au monde. Il n’en fallait pas une, pas deux, avant que je réponde du tic au tac : « Oui, je veux. » Mais bien sûr, je fronçais les sourcils. Entrer, c’était bien ce qu’elle avait en tête ? L’évocation du thé me confortait dans cette idée. « Okay, je suis rassuré. Pendant une seconde, je me suis dit que tu voulais peut-être dire : est-ce que tu veux m’apprendre à ouvrir un ouvre-boîte ou… adopter un cactus ! » Tais-toi, Tommy. « J’adore le thé. » … « Pas juste parce que j’ai épousé un Anglais, hein ! C’est cliché, mais en même temps, c’est vrai… Sacha boit toujours du thé, et c’est vrai que ça m’a converti, c’est beaucoup plus apaisant que le café… » Je n’allais jamais me taire. Entre chez elle, c’était comme être invité dans l’antre d’Ali Baba. « Ça fait combien de temps que vous vous êtes installées ici ? » Derrière cette question innocente, l’envie surtout de savoir s’il était prévu d’y rester. Et pourquoi être revenue, pourquoi maintenant ? J’aurais aimé avoir plus d’une paire d’yeux pour m'imprégner de tout ce qu’il y avait autour, du choix de la déco’ à ces objets laissés de côté entre deux gestes du quotidien, qui en disaient long sur la façon qu’elles avaient de vivre. Mes mains encore pleines par la boite-souvenirs et toutes ses babioles, je sentais la petite main de Shéra tirer sur le bas de ma chemise. Elle me tendait Gratrouille. Oh. Presque aussitôt, je me penchais pour me retrouver à sa hauteur. « Est-ce que c’est ta maman qui te l’a offert ? Tu sais, ta maman, elle sait toujours de quoi on a besoin. » Je relevais les yeux vers Billie avec un sourire timide. « J’aimerais que tu le rencontres… Ou la rencontrer, bien sûr, je ne sais pas si ce sera un garçon ou une fille. » Était-ce trop tôt pour lui demander ? Encore six longs mois nous séparaient de la venue au monde de notre fils ou de notre fille. Difficile de savoir sur quel pied danser. Elle n’était pas fâchée, elle l’avait dit quelques instants plus tôt. Et j’avais été invité à entrer chez elle, Shéra me faisait suffisamment confiance pour me confier Gratouille quelques instants – avait-elle l’impression que j’avais besoin de réconfort, moi aussi ? Mais cela ne signifiait pas pour autant que tout était réglé entre nous.
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COEUR : Totalement libre de ses faits et gestes
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Sujet: Re: Je me souviens d'un adieu (Billie) Dim 27 Oct - 20:34
« Aucune raison » souffle Billie tout en secouant un peu la tête, l’air de dire ne t’en fais pas, Shéra en a déjà entendu d’autres. Son regard voilé de larmes retombe sur l’échographie qu’elle tient toujours, le cœur battant d’un sentiment d’excitation étrangement exaltant : le bonheur de son meilleur ami est aussi le sien, et cela même alors qu’elle n’est plus tout à fait sûre du lien qui l’unit à Tom. Pourquoi cet éloignement, déjà ? Pas que la blonde ait oublié la raison première de ses rancunes, mais il faudrait être totalement aveugle pour ne pas s’apercevoir de l’exagération de certains reproches, mâchés et remâchés, exacerbés jusqu’à en devenir parfaitement injustes. L’éclat de cette nouvelle efface au moins temporairement le reste, un bref rire s’échappe des lèvres de la femme qui relève enfin les yeux sur son interlocuteur. Bien sûr qu’il a attendu ça toute sa vie. Elle le sait, pour avoir joué un rôle dans cette envie ; Le mauvais, celui qui sonne faux et finit par gâcher l’ensemble de la pièce. Mais là, comme ça, ça sonne juste. « Ça va être génial. » Ainsi qu’épuisant, stressant, terriblement angoissant mais tout de même : génial. L’aventure d’une vie, toujours aussi étrange de constater que Billie soit montée dans le manège la première, même si au fond elle ne le regrette évidemment pas. « Merci. » A son tour de se tourner vers Shéra, comme pour confirmer que sa mère n’est pas une catastrophe ambulante. La toute petite personne ne semble cependant pas trop contrariée, à peine surprise de la scène qui se joue sur le perron de sa maison et qu’elle montre à son doudou en guise d’avertissement : ne devenons jamais adulte, ni toi ni moi Grat-Grat’, ces gens sont étranges.
« Ma famille m’aide beaucoup » consent enfin Billie à contre cœur, pas qu’elle désire leur retirer le bénéfice d’être de parfaits grands-parents et tantes, mais enfin : s’ils avaient pu être d’aussi bons parents et sœur, cela l’aurait arrangée. Alors que Shéra a enfin détaché son attention des deux protagonistes embourbés dans le passé de leur histoire commune et l’avenir de leurs récits personnels, la blonde songe enfin à une proposition qui semblerait somme toute raisonnable : un thé, ou quelconque autre boisson – simple prétexte au fond pour prolonger une discussion qui se réamorce à peine. Soulagée que Tom accepte si vite, elle aurait pu comprendre qu’il n’ait pas envie de cette épreuve supplémentaire dans l’immédiat. Toujours trop d’émotions, ce duo n’a jamais réussi à faire simple et sans fioritures. Des originaux qui se sont bien trouvés, chacun dans leur style, et la blonde reconnaît bien celui de l’homme qui se lance dans une tirade comique malgré elle ; Comique simplement parce qu’il s’emmêle les pinceaux et comme dix ou vingt ans en arrière, fait immanquablement sourire Billie. « Ouvrir un ouvre-boîte ? » Le rire léger, le même qu’autrefois, en constatant le caractère inouï de l’imagination qui lui fait face. Trop émue pour l’arrêter, elle se contente de hausser un sourcil en souriant toujours aussi largement, puis hochant enfin la tête d’un air entendu. « Évidemment. Très bonne résolution. Le café a tendance à finir sur tes chemises, de toute façon. » Trop tôt ? Une tentative, peut-être maladroite, qui constitue néanmoins l’ébauche d’une volonté de réconciliation. J’ai été terriblement bête la dernière fois, pardonne-moi.
« Allez, rentrons. » Le visage qui se tourne de nouveau vers Shéra, l’enfant docile opine tandis que sa mère se relève. C’est étrange de voir Tom dans ce décor, probable qu’elle aurait davantage rangé, astiqué et ordonné toute sa maison si elle avait su – finalement c’est dans son désordre habituel de maman célibataire et artiste qu’elle reçoit cette visite. « Un petit moment, déjà. Bien contente que les travaux soient finis. » Volontairement vague, même si sa réponse laisse clairement sous-entendre qu’elle a repris le cours de sa vie – sans lui. Malgré son évidence, il y a presque une forme de culpabilité dans cet aveu. « On a d’abord été chez mes parents, lorsqu’on est rentrées de Tunisie. C’était… » Léger dodelinement de la tête en même temps qu’une moue qui vaudra probablement tous les mots. La blonde entraîne tout le monde dans la cuisine tout en parlant, essayant de lutter contre cette sensation toujours si étrange d’être en compagnie d’une personne qu’elle connaît à la fois par cœur et en même temps si peu. « Ne fais pas attention. » Elle se penche pour ramasser les débris de la tasse qui a fini au sol un peu plus tôt, tâche de ne pas se couper, se contente donc de sourire sans relever les yeux lorsque Tom s’adresse tendrement à Shéra. « Outch. » Forcément, cette fois elle a relevé les yeux. Surprise, mais en même temps pourquoi l’être ? Elle hésite une seconde, reporte son regard sur son doigt où perle une minuscule goutte de sang – rien de grave, vraiment, reposez ce téléphone : nous n’aurons pas besoin de contacter un service hospitalier aujourd’hui. « Eh bien, ehm… Oui, bien sûr. Avec plaisir. » La voix trahit cependant une certaine appréhension, ou du moins une hésitation. Elle n'avait pas projeté si loin la suite de leur relation, en invitant à peine Tom à entrer prendre un thé : serait-ce un problème de le faire maintenant ? Pas vraiment, au fond, mais tout cela demeure étrange et nécessite probablement un temps d'adaptation. La pulpe du pouce qu’on suçote une seconde, Billie récupère enfin le reste des morceaux de tasse pour les jeter à la poubelle. « Pardon, c’est pas que j’en ai pas envie, c’est juste que… Je suis désolée, pour la dernière fois. Et pour ce silence, pendant tout ce temps. Je ne sais plus très bien où on en est, toi et moi, mais bien sûr que j'aimerais rencontrer votre enfant. » A la manière d’un couple en crise qui peine à se projeter, même si désormais la thérapie -presque- conjugale a au moins le mérite d’être débutée.
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