feat billie & sebastian

Sebastian se tient immobile devant un étalage rempli de peluches et de jouets éducatifs. Une multitude d'options s'étend devant lui, telle une toile sur laquelle se dessine le défi de choisir le cadeau parfait. Pourtant, malgré la diversité des objets qui l'entourent, ses yeux semblent traverser cet univers coloré sans réellement le voir, son esprit happé par une tout autre préoccupation. Il est pris au dépourvu par l'honneur surprenant d'être désigné comme parrain d'un enfant. Une vague de fierté inattendue le submerge, une reconnaissance qu'il n'avait jamais envisagée de recevoir de sa famille. Cependant, cela ne vient pas sans son lot de stress. Étant habituellement considéré comme celui qu'on ne prend jamais au sérieux, il se retrouve soudain projeté dans un rôle imprégné de responsabilité. C'est comme si Tom avait subitement décidé de le voir sous un jour différent, comme si sa désignation comme parrain était davantage un clin d'œil amusé qu'un choix sérieux. Du moins, c'est ainsi qu'il le perçoit. Ce qu'il pensait être une simple boutade semble se concrétiser à mesure que le temps passe. Cette nouvelle réalité le confronte à un tourbillon d'émotions complexes. D'un côté, il est flatté par cette marque de confiance, une reconnaissance qu'il n'avait jamais espérer obtenir. De l'autre, il se sent propulsé dans une situation pour laquelle il ne se sent pas préparé, une responsabilité qu'il craint de ne pas être à la hauteur d'assumer. L'idée de tenir un bébé dans ses bras, et encore plus de veiller sur lui, le remplit d'appréhension. Il n'a jamais été à l'aise avec les enfants ; ils semblent toujours lui échapper, mettant à rude épreuve sa patience déjà limitée. Et, soyons honnêtes, il ne sait jamais comment interagir avec eux sans paraître maladroit. Est-ce que Tom réalise vraiment l'ampleur de son choix ?

Alors qu'il scrute les rayons, son regard est brièvement captivé par une peluche en forme de panda, l'année de naissance imprimée sur son ventre. Il la prend entre ses mains, pesant le pour et le contre, mais aussitôt, son esprit cynique écarte l'idée d'un geste désinvolte. La façade d'insouciance qu'il arbore au quotidien commence à se fissurer sous la pression. Son cœur bat la chamade. Choisir un cadeau pour le baby shower de son filleul est bien plus qu'une simple sélection de jouets : c'est un symbole de sa capacité à assumer ce nouveau rôle, un test de sa maturité qu'il redoute. Les mains toujours vides, il retrouve Billie dans l'une des allées, son amie d'enfance qui a toujours été là pour lui. Un long soupir exaspéré s'échappe de ses lèvres, tel un enfant qui boude, avant de confier : « Pourquoi c’est si compliqué ? » Le vendeur détourne son regard vers les tablettes que Billie contemple. Des biberons, des tétines, des bavoirs, de la vaisselle en plastique… Ugh ! Sebastian grimace légèrement, réalisant soudainement l'ampleur des besoins d'un nouveau-né. « Tu penses que Tom en a besoin ? » demande-t-il à Billie, attrapant instinctivement un tire-lait qu’il repère rapidement parmi les produits, son air blasé laissant place à quelque chose de plus malicieux. Il s’imagine la réaction de Tom à l'idée de se lancer dans les joies de la parentalité. Il se fait déjà la scène avec son cousin, jonglant maladroitement avec les couches et les bibelots pour bébé, et cela lui arrache un rire léger malgré lui.

 « Moh, c’est tellement mignon. » La blonde qui parle toute seule en attrapant un minuscule peignoir pour bébé en forme de koala, c’est évidemment Billie. D’un geste délicat, elle frôle le tissu et esquisse une petite moue attendrie en constatant à quel point il est doux. C’est okay de s’émouvoir pour des trucs de bébé, d’accord ? Encore plus lorsque le bébé en question est celui de son meilleur ami et qu’on est marraine, lui semble-t-il. Toute certaine d’avoir absolument le droit de se comporter en guimauve, elle continue sa promenade dans le magasin sans trop se soucier de savoir où est Sebastian, imaginant que lui aussi doit se prendre au jeu de l’émotion toute particulière que procure une naissance. Oui, même Titi va probablement y céder : comment imaginer qu’il en soit autrement ? Rien n’est plus génial qu’un bébé, après tout. Et même si Billie est loin d’être la personne la plus guimauve d’ordinaire, elle ne boude pas le plaisir de ces emplettes de baby shower. « Hm ? » Relevant les yeux du bavoir brodé qu’elle considérait, la blonde hausse un peu les sourcils, pas tout à fait sûre de comprendre la question de Sebastian. Son air complètement désemparé en dit finalement plus long que l’interrogation et dans un soupir, Billie repose le bavoir sur une étagère. « Allez, courage. Je t’assure qu’il ne faut pas avoir fait douze ans d’études pour choisir un cadeau de naissance. Regarde comme c’est cute, ça ! » Un biberon avec deux oreilles d’éléphant pour que le bébé puisse y accrocher ses petites mains toutes mignonnes ? Oui, sans hésitation. Direction le panier déjà bien rempli que Billie tient négligemment dans le creux de son coude.

Le tire-lait, en revanche… Un rire lui échappe et elle lève les yeux au ciel, amusée par l’air malicieux de son compère. « Nan, je doute. » Réponse pour la forme avant que rire ne laisse place à un sourire plus contenu. Au-delà de la blague, Billie voit bien que Titi n’a pas trop l’air de savoir ce qu’il fait là. « Ça te stresse ? Tout ça » un geste pour désigner les rayonnages colorés et surchargés de mille objets dont on peine parfois à deviner l’utilité « le bébé, le fait d’être parrain ? » Arracher des confidences émotionnelles à Sebastian n’est sans doute pas la chose la plus aisée, mais quelque part en arracher à Billie ne l’est pas non plus. Elle comprend, un peu, le tournis que tout ceci peut provoquer. Probable qu’elle serait même dans un état similaire, si la maternité ne lui était pas déjà tombée dessus quelques années auparavant. « Moi je pense qu’on va être une super team de parrain-marraine. » Un petit cou de coude, l’air de dire ça va aller.

feat billie & sebastian

Contrairement à Seb, Billie s'amuse entre les rangées d’articles pour bébé. Tout est mignon autour d’elle : les petits vêtements délicats, les jouets colorés, les meubles miniatures. Lui ne partage pas du tout le même avis. Il n'a jamais eu cette petite étincelle dans les yeux qui s'allume à la vue d'un bébé ou d'un article pour enfant. Les bébés, pour lui, sont synonymes de bruit, de désordre, et de nuits blanches. Une réalité qu'il préfère éviter autant que possible. Lorsque sa sœur a eu ses gamins, il n’a pas mis autant d’effort, mais cette fois, c’est différent. Cette fois, on lui a donné un rôle un peu plus haut que celui d’oncle. Pour cette simple raison, il a l’impression que cette fois-ci, peut-être qu’il aura cette petite étincelle. Déjà qu’il y a cette petite boule dans le ventre, une sensation de nervosité mêlée d'excitation qu'il n'a jamais ressentie auparavant. Billie lui montre un biberon rigolo qu’elle met dans le panier. « Ça devrait être plus significatif que ça, non ? » Même si c’était bien drôle de devoir tenir les oreilles d’éléphant pour boire. Quoique... pour être drôle il y a bien mieux. Il tombe sur un objet qui fait ressortir son petit côté immature, ne se gênant pas de faire une blague. Il la fait rire, c’est déjà ça. Il remet le tire-lait à sa place. Ça te stresse ? Il relève les yeux vers elle. « Si ça me stress ? » répète-t-il, comme s’il s’apprêtait à nier toute nervosité, toujours prêt à sauver son orgueil. Ses mots commencent à se former, la réponse habituelle et détachée sur le bout de la langue. À la grande surprise de tous, surtout de lui-même, il répond : « C’est sûr que ça me stresse. » Les mots sortent plus facilement qu'il ne l'aurait cru, comme s'ils attendaient depuis longtemps d'être dits. « Tu m’as déjà vu avec un gamin ? » demande-t-il, avec un air qui se veut évident avant de répondre lui-même à la question. « Non. Voilà. » Il hausse les épaules, résumant en gros ce monde inconnu dans lequel il embarque. L’idée de devenir parrain, d’avoir un rôle actif dans la vie d’un enfant, lui semble encore irréelle. « Tu sais que, si Tom et Sacha meurent, c’est nous qui devons s’en occuper ? » Pas que ce soit prévu dans le planning, mais cette simple idée est assez terrifiante.

Billie se veut réconfortante, et les mots positifs et compliments sont toujours bien accueillis par Seb. Un mince sourire se dessine sur ses lèvres. « C’est vrai qu’on n’est pas si mal comme duo. » Honnêtement, il ne se voit pas faire ça avec quelqu’un d’autre qu’elle. Il sait que Billie le connaît assez bien pour ne pas rouler des yeux à chacune de ses bourdes. Elle a cette patience et cette compréhension qui le rassurent. Il va en faire, des erreurs, c’est écrit dans le ciel, mais il sait qu’elle sera là pour le soutenir et le guider. Cette pensée le réconforte plus qu'il ne veut l'admettre. « Oh, check ça ! » s’exclame-t-il en repérant un beau petit t-shirt avec Cool Like My Uncle imprimé dessus, les deux “o” prenant la forme de lunettes de soleil. Et hop, dans le panier ! « Tu le penses vraiment, que je vais être un bon parrain, ou tu dis ça pour que j’arrête de râler ? » Un sourire amusé se glisse sur ses lèvres. Classique Seb, toujours à la pêche aux compliments, bien que souvent, on lui dise ce qu’il veut entendre. Tom est le pro là-dedans. En même temps, il est souvent incapable d’entendre la cruelle vérité.

 Mince, voilà qu’il faut faire de la philo pour choisir un cadeau de naissance. Tout à coup hésitante, Billie considère le biberon-éléphant dans un léger froncement de sourcils, se demandant si sa signification est effectivement trop superficielle pour l’occasion. A vrai dire, la pensée ne lui avait pas traversé l’esprit : les objets ont-ils réellement la moindre signification autre que celle qu’on voudra bien leur attribuer ? « C’est utile. Je pense qu’ils trouveront ça significatif lorsqu’il n’y aura plus aucun biberon propre dans leur cuisine et que leur bébé hurlera à trois heures du matin. » Sourire, léger haussement d’épaules. Tu as gagné ta place dans le panier, cher biberon-éléphant adorable. Cependant, la blonde comprend bien où Sebastian veut en venir avec cette question, tout à fait légitime au fond. Et s’ils n’étaient pas à la hauteur, tout les deux ? Étant déjà mère, la question se pose peut-être moins pour Billie. Avec le recul, elle ne sait plus très bien pourquoi tout cela l’effrayait tant avant qu’elle n’ait Shéranour mais n’en a pas pour autant oublié le sentiment. L’impression de ne pas être prêt à accueillir un enfant, de ne même pas pouvoir se comporter normalement avec pour peu qu’il fasse partie de notre entourage. En demandant à son Titi ce qu’il ressent, elle ne s’attend à vrai dire pas à grand-chose ; Pas la personne la plus facile à percer, dès lors qu’il faut verbaliser des émotions. La réponse qu’il donne les surprend donc probablement autant l’un que l’autre.

« Hm. » Un instant de réflexion avant qu’elle n’esquisse de nouveau un petit sourire, cherchant son regard. « Est-ce que tu m’avais vue avec un enfant avant que je revienne avec Shéra sous le bras ? » Ce n’est pas d’une grande finesse argumentative que de répondre à une question par une autre question, mais Billie a l’impression de marquer un point tout de même. Il n’y a bien qu’en devenant parent ou en voyant son entourage proche devenir parent que l’on peut réellement apprendre à s’occuper d’un enfant. Apprendre. Il est si facile d’envisager pour tout un tas de sujets que ce qui n’est pas naturel peut toujours s’acquérir, pourquoi en serait-il autrement avec les enfants ? « Moui, bon… En général j’évite de penser à l’éventualité que les gens que j'aime meurent » grimace-t-elle, surprise que lui ait pu y songer aussi sérieusement. Probable qu’elle ait légèrement sous-estimé le niveau de stress en question, en réalité. « Et même si ça devait arriver… » Un soupir. Dis quelque chose d’intelligent, Billie. « Même si ça devait arriver, je serais là. Ce ne serait pas mon premier enfant, c’est pas l’inconnu total. T’aurais pas à gérer ça tout seul, ok ? » La blonde esquisse un sourire tout en observant Sebastian, se voulant aussi rassurante que possible même si elle ne peut s’empêcher d’ajouter d’un air plus taquin : « promis, on apprend très vite à changer une couche tout en cuisinant. » Cette situation ne s’est bien sûr jamais produite chez Billie. Ou peut-être que si ; Vous ne le saurez jamais.

Ses tentatives pour rassurer le jeune homme touchent-elles leur cible ? En remarquant le petit sourire qui se dessine enfin sur les lèvres de Titi, Billie le croit. Elle se laisse aller à un petit cou de coude affectueux, pas fort ; Juste histoire de dire hey, tout va bien. Ils se connaissent parfaitement, après tout. A sa connaissance, il n’y a jamais eu aucune situation dans laquelle elle n’est pas venue immédiatement au secours de Seb lorsqu’il en aura eu besoin, que cela concerne une chenille dans un sac de couchage ou des choses plus significatives. « Pas si mal ? Génial, tu veux dire. » Un rire plein de légèreté, l’impression d’avoir réussi à calmer le jeu des angoisses existentielles et des peurs de la mort. Bien volontiers, son regard suit le t-shirt désigné. « Moooooooooh. » Exclamation de guimauve intense, la maman adopte une moue contrite. « Adorable, ça ira parfaitement avec le bib-éléphant. » Voilà, c’est simple. On voit des choses mignonnes, on les achète ; Pas besoin de trop intellectualiser tout le processus. A son tour de considérer les autres options de vêtements rigolos, faisant défiler les cintres sur le portant avant de relever les yeux vers Sebastian. « Un peu des deux ? » Une pointe d’amusement aux commissures des lèvres en reflet à celle qu’elle voit chez son interlocuteur. L’embêter a toujours été une des passions de Billie, il faudra bien le reconnaître. « Tu seras parfois un peu nul et parfois un peu extraordinaire, c’est comme ça : à moins d’être Samantha, on ne fait jamais tout bien du premier coup avec un enfant. » Hop, petite pique gratuite pour sa sœur miss-parfaite, ça ne fait jamais de mal. « Mais de manière globale, oui, je pense vraiment que tu seras un bon parrain. Tu seras présent, n’est-ce pas ? C’est probablement la seule chose que ce bébé attendra vraiment de toi. » Parce qu’honnêtement, ni lui ni elle n’auront réellement à gérer le quotidien de cet enfant (à moins que Tom et Sasha ne meurent, mais on a déjà exclu cette possibilité dans la tête de Billie). Les parrains et marraines, c’est surtout pour le fun. Et, des fois, pour couvrir quelques bêtises adolescentes. « Après, si vraiment ça te stresse et que tu as besoin de t’entraîner, j’ai toujours besoin de monde pour baby-sitter Shéra, tu sais. » Bon, venant de fêter ses trois ans, la fille de Billie n’est plus tout à fait un bébé. Mais ça peut compter comme une période d’essai, non ?

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Un claquement de doigts, vif et assuré, retentit dans la rangé, suivi du même mouvement fluide qui fit pointer son index vers elle, un sourire complice illuminant son visage. « Bien vu. » Il le savait, c’est précisément pour ça qu’il voulait Billie à ses côtés dans cette aventure d’achat pour bébé. Elle, elle connaît la réalité d’être parent : les besoins bien concrets, tangibles, ceux qu’on ne peut pas deviner tant qu’on ne les a pas vécus soi-même. Lui, il se sent comme un navigateur sans carte, perdu en pleine mer. Ce n’est pas comme préparer un simple anniversaire. À en juger par les rangées interminables de produits devant lui, la réalité lui saute aux yeux : les besoins matériels dépassent largement ce qu’il avait imaginé. Il est définitivement hors de sa zone de confort, perdu dans ce dédale de poussettes, et biberons aux noms incompréhensibles, un brin de stupeur lisible dans son regard. Tout ça le stresse, à vrai dire, et il ne se prive pas de le partager, haut et fort, à Billie lorsqu’elle lui demande. Faut bien que ça sorte à un moment et que quelqu’un le sache, non ? On lui a toujours dit qu’il devait communiquer. Alors, voilà, il communique. Brusquement, franchement, il laisse échapper sa panique, espérant que cette parole partagée allège un peu la pression. « Bah ouais, » répond-il à sa question, comme une évidence. Billie avait toujours eu ce petit côté maternel, ce truc de grande sœur attentionnée, toujours prête à veiller sur les autres. Depuis qu’ils se connaissent, c’est comme ça qu’il la voit, comme une figure stable et rassurante. « Tom a toujours dit que tu serais une bonne mère. » Les mots lui échappent, presque malgré lui, des paroles pensées rapidement et qui quittent ses lèvres sans qu’il y réfléchisse vraiment. À peine dites, il se demande si le sujet est peut-être encore un peu sensible, mais c’est déjà trop tard pour revenir en arrière.

Il enchaîne avec une autre idée qui lui fait peur : la responsabilité du parrain. Si Tom et Sacha ne sont plus là un jour, ce seront à eux, à lui et à Billie, de s’occuper de cet enfant, de le guider, de lui offrir tout ce dont il aurait besoin. L’idée est énorme, presque écrasante. Oui bon, les chances que ça arrive sont minimes, mais le simple fait d’y penser le ramène à la réalité de ce choix. « Ça reste une possibilité comme une autre, » ajoute-t-il, d’un ton qui se veut détaché, mais qui trahit une certaine gravité. Même si ça devait arriver, je serais là. Et le voilà, ce côté maternelle dont il parle. Sa voix est calme, assurée, et dans cette phrase toute simple se révèle précisément ce côté maternel dont il parle toujours. Un rire s’échappe des lèvres de Seb. « C’est surtout moi que tu vas devoir gérer, » plaisante-t-il, lançant un regard en coin à Billie, un sourire espiègle au coin des lèvres. À vrai dire, il n’est même pas sûr de plaisanter complètement. Il sait bien qu’il n’a pas toujours la maturité de l’adulte qu’il devrait être, et quelque part, cette complicité avec Billie repose aussi sur ce contraste entre son esprit parfois un peu enfantin et son sens de la responsabilité à elle, presque naturel. Son visage se déforme aussitôt en une grimace dramatique à la mention du changement de couche. « Oh, mais ça… Ça, c’est non, hors de question. » Il agite les mains comme pour éloigner l’idée. « Moi, toucher à une couche pleine de... ? Autant me demander de désamorcer une bombe à l’aveugle. » Leur rire commun résonne dans le rayon, un moment de complicité où l’appréhension laisse place à la certitude qu’à deux, ils sauront trouver leur équilibre.

Un t-shirt rigolo, avec une phrase accrocheuse imprimée dessus, attire son regard et finit rapidement dans le panier. Seb est un homme un brin insécure, même s’il essaie de faire bonne figure, et il ressent encore le besoin de confirmer avec elle que Tom n’a pas fait une erreur en lui confiant ce rôle de parrain. À sa remarque taquine, il lève les yeux au ciel, feignant l’indifférence tout en se demandant si elle ne le teste pas un peu, elle aussi. Après tout, si les rôles étaient inversés, il ne se gênerait probablement pas pour lui renvoyer la balle et la faire douter, juste pour l’amusement. Elle ne se prive pas, justement, de lui rappeler avec des mots posés mais bien sentis, glissant même une petite pique subtile à propos de sa sœur. Ça ne tombe pas dans l'oreille d'un sourd, assez pour qu'il prenne celle-ci un peu au sérieux. « Sam a un gosse ? » demande-t-il, interloqué, se redressant légèrement. Il est presque certain qu’il n’a rien entendu de tel. Un instant, il est même tenté d’insister pour en savoir plus…  « Mais oui, je serai présent, t’inquiète, » lance-t-il enfin, balayant l’air d’un geste de la main, comme pour minimiser l’importance de sa promesse. « C’est pas comme si j’avais mieux à faire, hein, » ajoute-t-il avec un petit sourire en coin, son ton teinté d’autodérision. La voilà qu’elle propose de faire du baby-sitting, pour l’aider à se rassurer dans ses capacités. « Ma soeur m’a déjà fait pratiquer. C’est pas pour rien que je questionne le choix de Tom. » Disons que Seb ne partage pas la relation la plus fusionnelle avec ses neveux et sa nièce. « Mais si Sam peut me filer un coup de main, ça pourrait m'intéresser » plaisante-t-il avec son air taquin, sachant pertinemment que ça allait la faire réagir. « Elle a quel âge encore, Shéra ?. »