C'est pas un traquenard ? La bonne blague. Bon, en vrai, maintenant, connaissant Till, c'en est probablement pas vraiment un. Ou du moins, pas consciemment de sa part, je veux bien lui accorder ça. Mais dans les faits, comment est-ce que je peux prendre ça autrement ? Encore mal à l'aise, le pauvre. Mais je le laisse s'en aller sans un mot, le suivant simplement du regard, sans expression spéciale sur mon visage. Au secours, maintenant je suis tout seul avec... elle. Ah, elle est pas psy ? Elle aurait pu. Yeek. Je ne réponds toujours rien, après tout, j'ai encore pris une part de tarte et il parait qu'il ne faut pas parler la bouche pleine.

Je hausse un sourcil au fait qu'on aurait parlé de moi de manière raisonnable. Est-ce une excuse ? Plus ils insistent sur le fait qu'ils auraient parlé de moi sans vraiment en parler, plus j'ai l'impression qu'ils s'enfoncent. Surtout que comme Till quitte la pièce, ouais, c'est définitivement un piège. Elle est définitivement venue pour moi, là, ils pourront pas me faire croire le contraire. Je manque de m'étrangler quand elle me dit son vrai métier. Le temps de reprendre mon souffle et mes esprits, je secoue un peu la tête avant de reprendre :

- Vous remplacez Claire ?

Et plus la peine donc de faire semblant à propos du fait que par conséquent, ils ont forcément parlé de moi. Mais qu'importe.

- Long story short : je suis bien ici, vous avez pas intérêt à m'envoyer ailleurs sinon là je vous jure que je disparais complètement de vos radars. C'est pas comme si ils étaient bien aiguisés de toute façon.

Autant être direct, hein. Ce serait bien un truc qu'ils seraient capables de faire, ça. Mettre des mois, voir des années, à retirer des enfants d'une famille qui les maltraite, mais ne pas les laisser plus de quelques semaines là où ils se sentent enfin chez eux.