Arriver en grand.

Alyan & Duncan.

Après l’ouverture du dispensaire, Duncan s’était retrouvé avec une pile monstre de travail. Il avait bien évidemment cru jusqu’à son départ du Mali, avec les premiers enfants qui allaient recevoir des soins, que son ami le suivrait dans cette aventure. Alyan avait fait un choix différent et il ne lui en voulait en rien, mais le résultat était là, Duncan était plus ou moins seul pour tout gérer, ce qui n’était pas toujours évidant.

La preuve, il manquait du matériel et pourtant, il avait fait l’inventaire, il y a de ça, quelques jours. Il faut croire que Duncan avait un peu la tête ailleurs, mais il ne se décourageait pas facilement, alors il s’était rendu à l’autre bout de l’hôpital afin d’obtenir ce qu’il lui fallait.

- S’il te plaît, Tracy. Je sais que je devrais avoir un bon et ne pas venir comme ça, mais c’est urgent. Je le marquerais sur le prochain et l’hôpital ni verra que du feu.

La jeune femme face à lui se mit à soupirer, tandis que Duncan afficha un large sourire dans l’espoir qu’elle acquiesce à sa demande, ce qu’elle fit en lui tendant un kit de perfusion pour enfant.

- Merci, je te revaudrais ça, promis !

Duncan attrapa le kit entre ses mains et il fit demi-tour, direction le dispensaire. Parfois, il trouvait les règles de l’hôpital un peu stupide. Il devait justifier tout le matériel qu’il prenait par des bons, comme si la vie d’enfant n’était pas en jeu. D’un autre côté, il le savait et il s’en voulait d’avoir mal fait son travail. Arrivant de nouveau dans le dispensaire, il découvrit Alyan assit sur le lit d’une des enfants, et les deux infirmières lui sautèrent dessus en essayant d’expliquer la situation. Duncan agita ses mains devant son torse, tout en essayant de faire entendre sa voix dans tout ce vacarme.

- C’est bon, ça va aller ! J’ai le kit et je connais cet homme. Vous pouvez retourner à la surveillance des enfants et si vous avez finis, je suis sûr qu’ils ont besoin aux urgences.

C’est aussi à cause de ça que Duncan espérait trouver de bons bénévoles, qui ne seraient pas là justes parce que l’hôpital les y obligent, le temps de trouver mieux. Une fois qu’elles eurent quitté la pièce, Duncan s’approcha du lit de la petite fille, tournant son visage vers Alyan. Bien sûr, il se m’y à parler en bambara pour que la petite Aya ne se sente pas exclue.

- Qu’est-ce que tu fais là ? Avoue, je te manquais…

Tournant son visage vers Aya, il s’adressa à elle, finissant par lui faire un clin d’œil.

- On lui manquait, mais il ne veut pas l’avouer.

Et la petite fille qui avait le visage remplit de larmes, pour la première fois, afficha un léger sourire, tout en serrant son ours en peluche contre elle. Tendant le kit vers Alyan, il ajouta :

- Me ferais-tu cet honneur ?

CODES c LITTLE WOLF.

Arriver en grand.

Alyan & Duncan.

Un dispensaire, ce fut la plus brillante des idées, quand son ami lui en avait parlé au Mali, il avait adoré, il était prêt à en faire partie. Mais quitter sa vie qu’il avait là-bas pour revenir en ville, retourner dans un hôpital, de fut trop lui demander. Bien sûr qu’il avait pris le temps de réfléchir, sauf qu’au moment d’embarquer dans l’avion, il n’y avait qu’une valise et non deux. Alyan était rester au Mali, incapable de faire face à ses peurs, parce que c’était ça qui le retenait ici, la peur du monde en ville. C’est après plusieurs semaines et de nombreuses discussions avec les membres ainés du village dans lequel il se trouvait qu’il avait à son tour pris l’avion. L’anxiété au maximum tout le long du voyage avait quitté son corps une fois assis devant une petite fille prise en otage par deux infirmières. Il s’était interposé, engueuler avec les dames et repris sa place sur le lit de la petite afin de la rassurer.

Il racontait une histoire de son pays, les infirmières qui essayaient de le faire sortir de là en appelant à la sécurité. Il savait qu’il allait se faire prendre dans quelques minutes, mais toute son attention était sur la jeune fille qui le dévorait des yeux, une peluche bien serrée contre elle. Ce ne fut pas la sécurité qui le fit sauter, mais bien la voix de son ami. Main sur le cœur, il lui sourit à son tour, répondant lui aussi en bambara.

Je raconte une histoire à une jolie jeune fille.

Il fit un ‘’poup’’ de son doigt sur le nez de l’enfant en disant sa phrase, gamine qui finalement avait arrêté de pleurer et souriait à la phrase de Duncan.

Aya me manquait. Toi tu es juste dans l’équation.

Aya se mit à sourire et il tandis la main vers le docteur, prêt à faire fonctionner sa magie. Il avait toujours réussi à piquer les enfants sans que ceux-ci paniquent ou hurlent. Il n’a jamais compris comment les autres infirmières faisaient leur travail, mais lui prenait tout son temps. Il mit la bande élastique autour du bras de la jeune fille à nouveau, expliquant que le papillon allait venir se déposer et dormir sur son bras. Mais avant tout, il devait nettoyer et c’est ce qu’il fit, pouce au-dessus de la où il allait piquer, il fit voler l’aiguille qui ressemblait au papillon et la déposa doucement sur le bras, il appuya de son pouce sur la peau en même temps qu’il perça cette dernière. Aya lâcha un petit ‘’aie’’ mais sans plus et le kit était installé.

Bravo princesse, tu as fait ça comme une grande. Tu vois, le papillon est bien installé. On va lui mettre une couverture pour qu’il ne bouge pas.

Il mit quelques morceaux de ruban et tout était terminé. Alyan se tourna vers son ami et reprit leur langue natale.

C’était quoi les deux clowns ?

CODES c LITTLE WOLF.

Arriver en grand.

Alyan & Duncan.

Duncan avait un sourire figé sur les lèvres, tant il était heureux de voir Alyan. Peut-être qu’il ne comptait pas rester éternellement, mais c’était un soulagement de le voir, peu importe le temps qu’il resterait.

- Peu importe, je suis très content de te voir.

Et faisant une confiance aveugle à Alyan, Duncan le laissa travailler ayant toujours trouvé qu’il avait un don avec les enfants, puis il accrocha la perfusion de glucose sur le pied, posait à côté du lit médical. Il suivit Alyan, se remettant à parler en anglais.

- Figure-toi que beaucoup de gens promettent des choses comme donner de leur temps gratuitement à un dispensaire, mais quand celui-ci ouvre, pouf, plus personne.

Duncan laissa échapper un léger soupir.

- Je fais avec les moyens du bord. L’hôpital m’envoie quelques personnes le temps que je trouve une équipe stable, le problème, c’est que la plupart n’ont pas envie d’être là.

Heureusement, Duncan avait tout de même trouver quelques chirurgiens qui donnaient de leur temps, mais c’était un peu plus difficile pour le corps infirmier. Duncan ne jugeait en rien leur choix, après tout, chacun avait ses raisons.

- Viens, je te montre.

Et d’un petit coup de tête, les mains dans les poches de sa longue blouse blanche, Duncan invita Alyan à le suivre dans le dispensaire qui était finalement une petite aile de l’hôpital. Il y avait trois petites chambres adaptées, plus un petit box qui pouvait prendre un enfant supplémentaire, si Duncan trouvait une famille d’accueil le temps de la convalescence. C’était donc surtout valable pour un enfant qui avait besoin d’une surveillance 24h sur 24h. Il y avait également une pièce commune où les enfants pouvaient jouer et manger, puis un bureau et bien sûr la réserve. Duncan avait accroché sur les murs tout un tas de photographies qu’il avait prises au Mali. Il s’arrêta sur celle de l’école, son premier jour d’ouverture, où Alyan et lui posaient fièrement avec les enfants.

- Tu te souviens de cette journée-là ? Le résultat de presque une année de dur labeur.

Duncan regarda ensuite Alyan dans les yeux, avant de déclarer :

- Alors, qu’est-ce que tu en penses ? C’est de la folie, tu crois ?

CODES c LITTLE WOLF.

Arriver en grand.

Alyan & Duncan.

Aya, cette petite, il avait essayé de la soigner tellement souvent au Mali, du moins aider à le faire et tout ce qui pouvait être fait n'était que temporaire. Il est content d’être celui qui lui met cette perfusion dans le pied aujourd’hui. Voir son sourire apparaître en voyant Duncan, c’est comme être de retour dans ce pays chaud, perturbant. Perfusion mit, il passa sa main sur la joue de la petite, remis la chaussette en place pour ne pas qu’elle est froide et suivit son ami en dehors de la chambre.

Je suis aussi content de te voir.

Il sortirent de la chambre, Alyan regarda autour et vit les infirmières avec qui il s'entendait à merveille le regarder de travers. Les promesses non tenues, il connaissait malheureusement et les enfants ne changeaient pas les choses. Son ami lui expliquait que les gens qui venait était mandaté et souvent ne voulait pas venir, ce qu’il ne comprenait pas.

Parfois je me demande où se trouve le cœur des gens.

Le voyageur récupéra son sac tout en suivant la visite du dispensaire. Quatre chambres, une salle de jeu, le bureau et la réserve, tout petit, mais ils n’avaient pas besoin de plus. Il aurait préféré entendre que l’hôpital les appuyait à cent pour cent, mais c’est ce qui est dommage avec des projets comme celui-là, personne n’y croit et voit cela comme une perte d’argent. Les photos du Mali le font sourire, son sac trouve une place au sol pendant qu’il se perd dans les souvenirs.

Oui, mais cette joie sur les habitants du village. Je le referai sans hésiter. C'était plus pareil sans toi là-bas.


Puis le regard de Alyan se perd dans la vitre de la porte, à observer ce qui se passe autour, il n’y avait pas beaucoup d’action, pas beaucoup de personne, les gens parlaient entre eux et ne semblaient pas à leur place. Il allait falloir remettre le tout à sa place, instaurer des règles de conduites avec les enfants et une cédule, contacter le Mali pour donner des nouvelles, le chef avait exigé ce point à son départ, car il trouvait ne pas en avoir assez.

Il y a beaucoup de travail, va falloir se battre. Installé des règles avec les clowns, une communication active avec le Mali et une meilleure entente avec l’hôpital. Mais on peut y arriver.

CODES c LITTLE WOLF.