Retour de New York. L’esprit d’Eli est embué, pour changer. Elle a passé quelques jours auprès de Roman Amdahl, son mari, à jouer continuellement à ce rôle qu’elle commence à connaître par cœur. Celui de l’épouse parfaite, qu’on balade partout. Participer à des galas, être la femme idéale accrochée à son bras, oublier sa vie actuelle, se concentrer uniquement sur les intérêts de son époux. Ne pas faire de vague, écouter, faire la discussion, s’intéresser aux autres riches investisseurs de ce monde, parler argent, énoncer des objets de luxe, se perdre dans ces mots trop soutenus parfois, puis écouter de nouveau, parler argent encore, sourit… niaisement, être la potiche au bras du riche héritier de la famille Amdahl, faire semblant d’être blonde dans les discussions des plus « grands » du pays, taire ses pensées néfastes sur les agissements de certains, ne pas parler de son travail, passer sous silence ses valeurs et ses intérêts d’être journaliste, obéir, garder ce sourire plaqué sur sa bouche, oublier ce collier invisible autour du cou, rire cristallin sur commande… Eli a été particulièrement bridée pendant ces quelques jours. Elle, qui a adoré ces jours de liberté à Cuba. Gros contraste qui joue beaucoup sur son moral. Où est réellement sa vie ? Etait-ce vraiment une bonne idée ? Ce mariage ? Elle doute, s’interroge sur la volonté de Roman à la protéger. Un soir, en rentrant d’un énième gala, Eli avait perdu son sourire, refusant de parler et voulant simplement dormir pour passer à la journée suivante. Son mari l’avait bien remarqué et l’avait questionnée afin d’en savoir un peu plus. Eli lui avait énoncé les questions de son esprit et comme elle le pressentait, la rupture de ce mariage sonnerait comme une défaite pour Roman. N’importe quoi. Il évoque de nouveau son ancien réseau d’escort. Sans lui, elle y serait encore. Sans lui, elle vendrait encore son corps. Sans lui, sa dette serait encore trop importante pour s’en sortir. Oui mais maintenant, tout ça, c’est résolu non ? La « discussion » s’arrête ici, incapable de savoir pourquoi son mari ne veut pas lâcher le morceau. Eli est épuisée de réfléchir et s’écroule sur son oreiller. Le lendemain, un sentiment d’amertume l’envahie : quel intérêt d’être de nouveau bloquée ? Eli échange des messages avec son cousin, Leo et la question revient. Un divorce ? Oui pourquoi pas. Elle ne réfléchit pas et la réponse est déjà positive. Posant son portable sur la table de chevet, Eli restera une journée entière dans sa chambre, évoquant encore ce virus cubain. Roman lui a déjà demandé ce qu’elle foutait à Cuba, et elle a été incapable de lui dire, gardant précieusement ce secret pour elle. Enfin, secret, elle sait déjà que plusieurs personnes sur RH, sont bien au courant de l’identité de son amant. Qu’importe. Ou devrait-elle lui dire, histoire de précipiter son divorce ?

Quelques jours plus tard, Eli revient sur Redwood Hills, les affaires doivent reprendre. Se concentrer sur son travail va peut-être l’aider à avancer. Cette fois, elle reste dans l’auberge, histoire d’être un peu plus proche de sa ville natale. Ce soir, elle devait voir Leo, certainement pour évoquer ce divorce dont il était le spécialiste ! Pourvu qu’il l’aide. Invité chez lui (une première), Eli s’était bien préparée, tout en amenant, évidemment, des présents. Un coffret de chocolats maison et une plante, une « Maranta » qu’Eli trouve toujours incroyable. Ses feuilles vertes, jaunes et cette ligne rose-violette… Bon, elle n’est pas sûre que cela lui convienne mais c’est son bébé, cette plante. Un bébé d’une autre plante qu’elle jardinait chez Roman. Celle-ci, elle est allée la récupérer dans l’ancienne maison de son mari et clairement, elle était en train de crever là-bas, il lui faut une nouvelle maison. Celle de son cousin sera parfaite. Eli sonne à la porte de Leo, reprenant une profonde et grande inspiration. Son regard se perd un instant sur le maison voisine. Est-ce qu’il va bien ? Est-ce qu’elle doit y aller ? Eli n’a pas le temps de se questionner davantage puisque la porte s’ouvre devant elle, élargissant son sourire sur ses lèvres (bien que sa tête soit un peu cachée par les feuilles.) « Hey !! Livraison à domicile de plante verte et chocolats ! » Eli baisse la plante, gardant son sourire. « Ça va ? J’suis pas en retard ? » Aucune idée de l’heure.

Escapade new yorkaise qui fait du bien; petit contraste avec l’expérience d’Eli qui est à l’opposé de la sienne. C’est un peu à contre cœur qu’il était rentré. Toutes les bonnes choses ont une fin et force est de constater qu’il en avait eu besoin de cette petite évasion. Pétage de plombs du vendredi qui l’avait poussé à réserver deux vols dans la foulée. Audience de l’enfer, semaine interminable, vie compliquée. Constamment inquiet, s’il n’avait pas attrapé un virus, l’homme se tapait visiblement une bonne crise de psoriasis sur les coudes; résultante logique d’une période intense, le stress accumulé sans avoir réellement l’impression de pouvoir souffler une seconde. Cette impression d’être un hamster coincé dans une cage, ventile ses pensées. La semaine avait recommencé, moins dramatique que la précédente; pas d’audience à rejoindre dans le stress, juste un retard accumulé. L’avocat qui s’était remis au café pour la forme, histoire de ne pas s’écrouler sur son bureau. L’impression de devoir carburer. La semaine dernière, Leo avait reçu des nouvelles d’Eli, visiblement toujours un peu malade. Sacré virus, qu’il avait en effet pensé; et pourtant quand il songe à son collègue du bureau d’à côté, peine à croire qu’il souffre des mêmes maux saisonniers.  Ils avaient échangé, sans s’être revus depuis l’épisode chez le médecin, Eli et lui. Pas qu’ils aient réellement une tradition de le faire. L’avocat qui n’a, en revanche rien contre le fait qu’elle souhaite passer du temps avec ses parents. Tant mieux pour eux.

Distant celui qui a clairement la flemme de faire le trajet jusqu’à Swanson. Toujours les mêmes conversations. Pas envie de traîner, profite de certaines occasions groupées. Sait déjà qu’il ne sera pas disponible pour les fêtes de fin d’année - ou du moins il l’espère. Des plans avec Betty avaient été mentionnés. Si cela paraît lointain, Leo est le premier à constater à quel point les semaines s'enchaînent, qu’ils cligneront des yeux et Halloween sera déjà passé. La conversation avec Eli sur les fêtes avait mené à au sujet de sa relation avec son mari; pas vraiment aimante d’après ses propos. Ne comprend toujours pas ce qu’elle lui trouve, mise à part qu’il soit pété de thunes. Dommage. L'avocat, désillusionné par moments par les discours de ses clients, n’est donc pas surpris, ni choqué de réaliser que la journaliste ne s’est engagée que par intérêt.  En revanche, sa décision de divorcer l’étonne; forcément la question se pose de savoir pour quelle raison, elle avait été plutôt catégorique sur le sujet, et c’était d’ailleurs la raison pour laquelle il avait suggéré qu’elle passe chez lui pour en discuter.

Fin de journée, l’homme rentre chez lui, le maniaque veille à ce que sa maison ressemble à nouveau à un catalogue Ikea; puis voyant les minutes passer, et la journaliste qui ne pointait pas le bout de son nez, se remet à bosser, histoire de ne pas perdre de temps. Éventuellement, le bruit de sa sonnette le sort de ses occupations. Hey ! Oh wow ! C’est trop, fallait pas. Sourire de l’avocat en apercevant la plante qu’elle tenait dans ses bras. Se demande comment il avait réussi à faire dégager une vibe d’homme à la main-verte.   Un peu, mais c’est pas grave, j’avais pas mal de taf de toute manière. Il hausse les épaules, s’écarte pour laisser la jeune femme entrer, en désignant le porte-manteau. Bienvenue, qu’il souffle au passage, puisque c’était la première fois qu’il l’invitait, et l’incite à venir le suivre jusqu’au salon. Qu’est-ce que tu aimerais boire ? Alcool, sans alcool ? Pour commencer, tandis qu’il observe la plante, sans avoir aucune idée d’où la mettre. Sur le buffet, ça fera l’affaire pour le moment.

Eli sait que revoir son cousin va lui faire du bien. Ce séjour à New York lui a miné le moral, elle a besoin de se sentir un peu mieux. Arrivée devant chez lui, il est évident que son regard se pose automatiquement sur la maison voisine, s’imaginant un instant passer chez lui après cette visite auprès de son cousin. Eli n’a pas vraiment le temps d’y réfléchir puisqu’il finit par lui ouvrir la porte. Son sourire s’élargit avant de lui tendre la plante et la boîte de chocolat. Eli vérifie sa montre, elle n’a pas l’habitude d’être en retard, c’est même une première la concernant. « Oh désolée, j’ai pas vu le temps passer. Je suis rarement en retard d’habitude ! » La plante. Elle a mis tellement longtemps à la récupérer et la mettre dans un pot. Eli entend sa remarque sur son travail et le garde en tête pour en parler tout à l’heure. Elle entre dans sa maison, posant sa veste sur le porte manteau. Evidement ses yeux se posent à l’intérieur avant de revenir vers lui. « Une maison Ikea donc ? » Demande Eli avec un sourire amusé sur ses lèvres. Elle s’avance avec lui dans le salon, se retient de chantonner la chanson de la marque, au risque de passer pour une folle, si ce n’est pas déjà le cas d’ailleurs. njutnjutnjut njtunjtu njut. Merde, c’est dans la tête maintenant. Eli a toujours la plante dans ses bras et finit par la poser doucement sur le plan de travail. « Pourquoi pas alcool, merci. » Répond la journaliste en posant ses yeux partout, également à la recherche d’une place pour son bébé. Effectivement, les plantes se font rare par ici. « Je peux la mettre où ? » Demande t-elle en reposant son regard pétillant sur lui. Oui, oui, elle est trop contente de lui offrir son bébé plante. « T’es vraiment pas du tout plante en fait ! J’avais un petit espoir… » Grand malheur, et quelle mère indigne de la laisser ici ! Bon, elle se trompe peut-être, non ?

Eli pose aussi la boîte de chocolats et vient s’appuyer sur le plan de travail. « Merci de m’avoir invitée, ça me fait plaisir. » En même temps, elle a toujours ce sourire plaqué sur ses lèvres, difficile de penser l’inverse. Elle se tourne vers lui, posant son regard sur l’avocat. « Alors, t’as beaucoup de travail en ce moment ? » Demande Eli, concernée et intéressée par sa réponse. Ils n’ont jamais évoqué le travail de Leo, peut-être toujours trop concentrée sur ses dramas de vie ? Quoi qu’il en soit, elle est bien décidée à changer, à entrer dans la vie de son cousin et à s’y intéresser. Evidemment, elle repense à son post insta sur New York, il doit peut-être rattraper tout son retard après ce petit périple avec sa copine. Ca aussi, elle se le garde en tête pour lui en parler. Rester focus sur lui, sur sa vie, pour oublier peut-être la sienne un peu moins fun.

Occupé, c'est un faible mot, visiblement présent , mais le cerveau complètement sous pression, entre le retard accumulé, et d'autres problèmes qui viennent s'ajouter à d'autres. Il n'a pas le temps, et pourtant se retrouve à inviter sa cousine pour parler d'une éventuelle demande de divorce, à croire qu'il en redemande, l'avocat. De sa faute, au fond, l'impression de plus savoir gérer son temps, et la pression qu'il se met, qu'on lui met, lui donne envie de déserter et recommencer sa vie sur une île déserte. Le téléphone qu'il commence à mettre en mode silencieux pour avoir la paix. Le monde continue à tourner, et Leo est déphasé. Vite une autre évasion, please. Avec tout ça, peu grand monde pour en parler; raison pour laquelle il se retrouve avec deux plaques rouges sur chaque coude. Y a vraiment aucun souci. Qu'il souffle pour se montrer rassurant, pas de rancœur de ce côté-là. Visiblement occupé de son côté de toute manière. Prêt à la faire entrer, souhaite un petit bienvenue pour la forme. Maison ikea indeed. Hochement de tête amusé; peu de décoration, trois fausses plantes qui se courent après, sait qu'il manque des cadres mais s'il s'était hypé sur le sujet, n'a finalement plus vraiment l'énergie de se lancer dans ce projet là, pas pour le moment. ça marche, qu'il souffle, en sortant de son frigo à vin du blanc, ne sait pas si c'est une boisson qu'elle affectionne, mais pendant qu'il s'active, suggère : Tu peux la laisser sur le plan de travail en attendant. En attendant quoi ? Aucune idée. Se rappelle évidemment que sa copine a la main verte. Une pensée rassurante, voilà. Alors qu'il troque la plante contre un verre de vin. Eli qui constate qu'il n'est vraiment pas du tout plante, en fait. et semblait cultiver un espoir que ce soit le cas. Ben j'avoue j'en ai aucune de vivante mais… Haussement d'épaules, faut une première à tout, non ?
Regard qui dérive par curiosité sur la boîte de chocolats. C'est mignon. Eli le remercie de l'avoir invité; Vaut mieux tard que jamais ? En même temps, ils ne se sont mutuellement pas invités; plus difficile pour Eli qui vivait dans des hôtels pour sa défense. Aucune idée de l'avancée de son projet d'achat. Ouais, c'est un peu une constante en ce moment, mais c'est okay. Petit sourire, tandis qu'il lui fait signe de le suivre dans le salon, plus confortable probablement que la cuisine pour discuter. S'étale pas vraiment des masses, tandis qu'il apporte son verre à ses lèvres; pas vraiment compris qu'elle s'intéressait réellement à son activité. Et en plus de ça, j'ai décidé de m'impliquer dans un autre projet, mais en même temps il est vraiment cool, je suis hypé. Y a un nouveau foyer pour jeunes qui va être inauguré prochainement, et avec mes collègues on a décidé d'apporter notre aide pour qu'il puisse y avoir des permanences juridiques pour les guider dans leurs démarches, etc. Sourire du mec qui a envie d'aider, et dont ce nouveau projet, mine de rien lui fait plaisir, du bien d'apporter quelque chose de positif à une communauté parfois délaissée.

Eli est particulièrement de bonne humeur. Leo l'a quand même invitée chez lui, ce n'est pas rien, pour une fois qu'elle peut entrer chez lui sans mensonge ! Et puis, Eli est toujours très contente de connaître davantage un membre de sa famille, surtout Leo son cousin. En entrant, Eli s'excuse pour son retard, ce n'est pas une habitude chez elle. Normalement, elle vient souvent en retard dans son avance et non en retard tout court ! La plante lui a pris un peu plus de temps... Bref qu'importe, elle est arrivée. Son bébé plante dans les bras, le regard d'Eli cherche un emplacement où la poser dans la maison de son cousin. Il n'y a aucune plante vivante ici, un cauchemar pour l'amoureuse des plantes vertes. Ça passera certainement avec ce verre de vin. Leo suggère de poser sa plante sur le plan de travail en attendant de trouver une meilleure place, sans doute. Evidemment, elle s'inquiète un peu d'abandonner sa jolie plante dans un endroit où des fausses plantes sont exposées. A t-elle signer la mort de son bébé ? Terrible. Eli s'exécute et pose doucement le pot sur le plan de travail. Elle le fait doucement car elle ne voudrait pas péter un bout de sa cuisine avec sa maladresse, on n'est à l'abri de rien avec elle... Eli déglutit, réalisant sa bêtise de lui offrir un tel cadeau. L'idée était terriblement mauvaise ! Elle reprend une profonde inspiration et finit par approuver d'un mouvement de tête. « Ok.. mieux vaut tard que jamais. » Répète Eli pour se retenir de reprendre très vite son bébé. Elle compte quand même lui laisser une chance. On ne sait jamais, vu que c'est SON cadeau, peut-être qu'il essayera de la maintenir en vie ? « Si jamais elle dépérit, tu m'appelles d'accord ? » Demande t-elle avec un regard plus que sérieux. Il ne doit pas déconner avec ça !

Quoi qu'il en soit, l'avocat semble débordé. Leo a tout de même pris le temps de l'accueillir dans sa maison, un détail très important pour elle car elle sait l'importance du travail, surtout quand on est sous l'eau. Il aurait pu annuler, mais non, il a maintenu l'invitation. Est-ce parce qu'il meurt d'envie d'évoquer son divorce ? Eli espère que non. Réalisant sa charge de travail, Eli grimace avant de le suivre dans le salon. Elle ne va pas lâcher le sujet tout de suite, l'activité de Leo l'intéresse. Elle s'assied sur le canapé et pose son regard sur lui, écoutant les nouveautés de son cabinet d'avocats. Un nouveau foyer pour jeune, avec une permanence juridique proposée par le cabinet. Eli sourit, approuvant fortement le projet, c'est une bonne idée. Dans sa tête, Eli fait rapidement un parallèle avec la fondation dont le nom lui échappe ce soir. Elle réfléchit mais rien ne sort, se concentrant plutôt sur les dires de Leo.« C'est une excellente idée. Toujours galère de trouver des réponses quand on est jeune... Elle sera gratuite la permanence pour eux ? » L'argent, toujours un problème d'argent. Quand elle était jeune et qu'elle n'avait trouvé aucune solution (sauf se vendre), elle avait pensé à prendre un avocat pour être aidée à sortir de cette merde... Mais sans argent, impossible. « Comment s'appelle le foyer ? » Est ce qu'elle a loupé l'information? Est ce que son esprit est trop embué par ses propres problèmes pour passer à côté de cette information plus qu'importante ? Qu'importe, elle va se réactualiser avec Leo.

Fatigué, il l'était. Quand il observe cette plante, Leo ne peut que se dire que si c'était une attention mignonne, elle lui impose une autre charge mentale à laquelle il se serait bien passé. Ce n'est pourtant pas grand-chose : ne pas oublier de l'arroser. L'homme qui n'oublie jamais rien, qui a la tête pleine comme une pastèque – et qui est clairement dépendant de son agenda qui plus est. Pas en état d'ajouter autre chose; mais à ce stade, Leo se met en semi pilote automatique, autant au travail que dans certains aspects de sa vie privée. Le lâcher prise est difficile, rend la tension qu'il accumule palpable, dessinés sur ses coudes; c'est beaucoup d'un coup. C'est des inquiétudes qui arrivent dans tous les sens. La suite de l'audience de son collègue, notamment qui arrivait à grands pas. Toujours pas certain à quelle sauce ils allaient être bouffés. Source d'anxiété du brun qui, pour revenir à cette plante, suggère enfin de la laisser sur le plan de travail. Essaie de se montrer rassurant, allez t'inquiètes, elle ne va pas crever dès le premier jour. Peut-être qu'il aurait besoin d'une win le brun. En face, Eli a l'air de regretter profondément d'avoir ramené cette plante. Sort un adage à deux balles pour la forme, Eli qui semble toujours hésiter. Ouais t'inquiètes. Il se pince la lèvre inférieure, en soufflant : T'as pas l'air ravie; tu peux la reprendre si t'as si peur que ça. Avait probablement sous-estimé l'attachement émotionnel de la jeune femme pour la plante. Pourquoi la lui offrir ? Pas vraiment envie de se prendre la tête pour une plante, change le sujet.
Dans le salon, son verre dans la main, le brun évoque être occupé, mais parle surtout d'un projet qui lui tenait à cœur. Oui évidemment tout sera gratuit pour les jeunes, ce serait pour des adolescents/jeunes adultes entre 13 et 23 ans. Manquerait plus qu'ils doivent payer des consultations.
Des sorties seront proposées, y aura d'autres intervenants pour faire de la sensibilisation, autant médicale, que de la côté de la police aussi. C'est un chouette projet, j'espère qu'il aura l'attention qu'il mérite. Souffle l'avocat dans un sourire; l'inauguration étant bientôt, et puis en même temps s'était donc engagé dans ce sens pour intervenir une fois par mois pour commencer. Fondation for Youth. Qu'il indique quand il est question du nom du foyer. Ne précise pas que c'est une fondation crée par la DeWitt, n'ayant pas envie de voir ce sujet passionnant être réduit à cause d'un drôle de conflit entre l'homme d'affaires et sa cousine. Qui plus est, s'il lâche l'argent c'est évidemment des équipes engagées et professionnelles qui mettent toute leur âme dans ce projet. C'est une amie d'école qui est la directrice de ce projet. Il se pince la lèvre, puis après une hésitation, ajoute : Mais du coup, tes articles – en dehors de celui sur la Rose, t'écris sur quoi ? Pas sûr que ça intéresse le New york time, ce foyer – faut dire que ça relevait plus d'une news régionale qu'autre chose.

Eli ignore tout de la charge mentale bien complète de son cousin. Elle ne le connaît pas assez non plus pour déceler une forme d’épuisement ou de « trop plein » à cause de son travail ou des évènements dans sa vie. Evidemment, si elle captait ce genre de chose, jamais elle ne lui aurait imposé la gestion d’une plante. Quoi qu’il en soit, sur l’instant, elle hésite, de peur de perdre définitivement sa plante. Et en même temps, elle s’attendait à quoi en offrant ce genre de cadeau ? Eli pose son regard sur lui à sa question et lui adresse un grand sourire avant de secouer la tête de gauche à droite. « Non, je constate simplement que je suis nulle en cadeau ! » Son sourire est amusé, elle se trouve simplement idiote d’offrir des objets inadaptés. Bon, la prochaine fois, elle changera de cadeau. S’il y a une prochaine fois ! « J’ai pas envie que ça soit un boulet pour toi. Il ne faut pas beaucoup l’arroser, juste un peu de lumière et ça ira. » Eli se montre rassurante, elle ne veut pas faire chier son cousin, vraiment pas. « Si c’est pas les plantes, tu préfères quoi ? » Demande t-elle, au cas où, pour un prochain cadeau.

Eli le suit jusqu’à son salon, elle s’installe sur le fauteuil et écoute attentivement les futurs projets de Leo. Une permanence juridique pour les jeunes, c’est une excellente idée. Cette information la pousse à faire un parallèle avec sa propre vie. Eli bloque cette pensée, se trouvant un peu trop centrée sur elle-même. Il faut qu’elle tourne la page elle-aussi. Elle acquiesce à ses paroles. La justice, la police, le soin, la santé… Beaucoup d’interlocuteurs pour toucher un maximum de monde sur un maximum de problématiques. « C’est top ! Le foyer ouvre en plein cœur de Redwood ? » Eli réfléchit à toute vitesse, cherchant désespérant le nom de cette autre fondation. Décidément, il y a toujours autant de fondation dans le coin ? « Ca change un peu de la fondation…. Attends, je m’en souviens plus du nom. » Eli pose son regard au sol et finit enfin par retrouver le nom, relevant d’un coup ses yeux sur lui, illuminée par le nom qui s’affiche dans son cerveau. « ACT ? Mais il me semble qu’elle est plus tournée sur le sujet des dérives sectaires, elle n’offrait peut-être pas assez sur d’autres problématiques, c’est bien de voir plus large que ça. » Etonnant pour une journaliste qui se focalise seulement sur la Rose Lunaire. C’est bien que les jeunes soient autant aidés sur diverses problématiques. Eli est loin, très loin de se douter que DeWitt est directeur de la fondation qu’évoque Leo. Mais qu’importe, pour le coup, elle n’a pas envie de penser à lui. Eli écoute son cousin, apparemment, une amie d’école est dans ce projet. « Je ne sais pas pourquoi je n’ai pas eu d’info, l’annonce va sortir bientôt ? » Demande Eli avant de sourire à sa question sur son article et son travail de journaliste. « Au New York Times, j’écris régulièrement des articles plutôt dans la rubrique des arts sur les livres et le cinéma pour ne pas perdre la main. Puis, j’ai d’autres projets d’écriture à côté de celui de la Rose. » Eli pense, bien évidemment, à Chase, elle devrait le contacter d’ailleurs. « Pour la fondation for Youth, j’imagine qu’un journaliste doit couvrir la nouvelle ? Au Redwood Echo ? » Trop de questions pour Eli mais le sujet l’intéresse vraiment et la rend particulièrement curieuse. Sorry…

Leo grimace, ça devient tout un truc, cette histoire de plante d’un coup, et suggère plutôt de la reprendre si ça lui créait autant d’état d’âme. Ce serait okay, au fond - ce n’est pas comme s’il avait attendu quoi que ce soit de sa part en lui proposant de passer chez lui pour parler de son envie de divorce. Une bouteille aurait été nice sans doute, mais il est toujours délicat de savoir quoi offrir - l’observation n’étant peut être pas le fort de sa cousine, c’est l’occasion d’apprendre davantage à se connaître en passant du temps ensemble. C’est aussi à ça que servent ce genre de moments, s’imaginait-il. Pas de reprise de plantes. J’attendais pas de cadeaux, c’est okay. Qu’il précise donc dans un sourire qui se voulait rassurant. Quelques indications, à savoir que la plante n’avait pas besoin de beaucoup d’eau et un peu de lumière. Leo acquiesce. J’en prends bonne note, je la mettrai dans un endroit pas trop ensoleillé alors. Qu’il en conclut dans un hochement de tête. J’ai pas besoin de cadeaux, mais… Hausse les épaules, ajoute finalement : Si t’aimes pas arriver les mains vides, une bouteille c’est toujours sympa. Peut comprendre, lui-même n’aime pas débarquer comme une fleur chez les un ou les autres. Il n’y a que chez quelques rares personnes, notamment Betty qu’il ose la nourriture, lui qui commençait à connaître ses goûts.

Sur le canapé, la conversation se poursuit - mention du projet FFY, oublie volontairement de mentionner Castiel car ce n’est pas le nom le plus pertinent à son sens dans son histoire. Donne davantage de précisions. Quant à la localisation exacte du foyer, Leo secoue la tête. Nan, il est pas pile au centre ville, mais il est à Redwood Hills, yes. Centre ville étant un grand mot en fin de compte quand on parle d’un pareil village - regrette encore New York. Eli qui mentionne - ou fait une comparaison avec une autre fondation. Il est vrai que ce ne sont pas les associations qui manquent. Ne sait pas trop à quoi elle fait référence avant qu’elle ne retrouve le nom. Against Cult Treats. Il hoche la tête. En effet, sauf erreur c’est une fondation qui focus uniquement sur les victimes de la Rose Lunaire et à des missions qui tournent autour des dérives sectaires, c’est pas trop ça qui est visé. Haussement d’épaules. Belle fondation évidemment mais contrairement à ce qu’on veut bien leur faire croire, la Rose Lunaire n’est pas l’unique problème de la région. Next bien rapidement la fondation ACT, pour parler du but de cette nouvelle fondation. Là, elle pourrait avoir un réel impact, notamment judiciaire, ça aiderait les jeunes à se réinsérer, et travaillerait avec des partenaires variés qui toucheraient les vrais problèmes de la jeunesse.

Eli s’interroge quant au manque d’informations. C’était le chantier en construction là, à 10 minutes d’ici. L’inauguration est pour bientôt ! Je pense qu’ils vont pas tarder à se faire entendre je pense. S’interroge ensuite quant aux types d’articles qu’elle rédigeait. Constate qu’elle ne peut donc pas grand chose mais acquiesce. Cool, cool ! Pas la peine de lui demander de rédiger quelques lignes à ce sujet, pas vraiment dans sa ligne directrice.   J’imagine… ? Je suis pas vraiment dans l’équipe mais je pense que ça sera prévu prochainement ! Une gorgée de vin, maintenant qu’ils avaient eu la petite minute small talk, sans doute qu’il serait temps de mentionner la raison de sa présence. Il se pince la lèvre, en reposant son verre sur la table basse. Bon et sinon… Comment mettre le sujet sur le tapis ? En même temps, s’imagine bien qu’elle avait compris. J’ai cru comprendre que tu voulais qu’on en parle en live, du fait que tu envisages de te séparer de Roman ?

Eli a l'impression de marcher sur des œufs, elle ne veut pas une énième incompréhension entre eux. Qu'importe, ce n'est qu'une plante. A la base, elle était en confiance mais il parvient à la faire douter si facilement. Eli acquiesce simplement à sa remarque, il a raison, une bouteille c'est peut-être bien plus simple comme cadeau. C'est ça son problème à Eli, tout ce qui est simple est souvent trop simple pour elle, elle a toujours besoin de compliquer les choses. Pourquoi...? Elle est comme ça. « Merci » Il faut bien le remercier d’accueillir sa jolie plante.

Le sujet suivant l'intéresse et la rend particulièrement curieuse. Elle n'est pas au courant de la naissance d'une telle fondation. C'est grave puisqu'elle est censée chercher, fouiller, aucune info nouvelle ne passe hors de ses filets. Eh bien, il faut croire que si. Eli apprend donc que le foyer sera installé à Redwood Hills. L'information doit déjà être tombée quelque part. Elle retrouve dans son esprit, le nom de l'autre fondation. Elle connait bien ses missions, plus ciblées que cette nouvelle fondation. Eli hoche la tête, c'est bien ce qu'elle pensait. Il existe d'autres problématiques que la secte, c'est bien de voir plus large pour les jeunes. Un sourire se dessine doucement sur ses lèvres en entendant les précisions apportées par son cousin. Il faudrait être aveugle pour ne pas voir qu'il est réellement à fond dans le projet. « C'est bien que tu sois dedans, t'as l'air très motivé ! Ça va être super pour ces jeunes. » Eli est toujours embêtée de ne rien savoir sur cette fondation. Ou alors l’information a été oubliée dans son esprit… ? « Attends, déso je peux pas m'en empêcher. » La journaliste finit par sortir son portable. Aller soyons malpolie. Elle tape le nom de la fondation et fait défiler l'écran avec son pouce, avant de relever son regard vers lui. « T'as oublié de mentionner le nom du directeur, c'est normal ? » Demande t-elle gardant un sourire amusé sur ses lèvres. Eli se retient d'ajouter quoi que ce soit, elle conclue même toute seule (juste après avoir repris une grande inspiration). « C'est une bonne nouvelle pour les jeunes ». Elle ne veut pas parler de l'homme d'affaires, elle n’a clairement pas envie de gâcher un tel sujet. La journaliste remet en veille son portable, réalisant qu'elle n'avait pas réinstallé toutes ses applications d'infos. La faute au nouveau portable ? Non, son esprit est bien trop perturbé en ce moment pour se concentrer convenablement.

Eli acquiesce, réalisant qu'elle n'allait absolument pas faire la promo d'une fondation de l'autre. Bon de toute manière, la question ne se pose même pas. « Je suivrai l'article de l'inauguration » Ça, elle le fait simplement pour Leo et c'est tout. Il a l'air tellement motivé par ce sujet qu'elle ne voudrait rien détruire à cause de ses propres problématiques. Bon, c'est toujours compliqué de lire ou de parler de projets concernant DeWitt, Eli ressent le besoin de reprendre une gorgée de son verre de vin. Mais Leo est rapide et vient directement au coeur d'un autre sujet. Évidemment, elle s'y attendait mais c'est tellement rapide qu'elle manque de s'étouffer avec le vin. Elle tousse puis essuie rapidement ses lèvres « On perd pas de temps donc… » Remarque Eli avant de poser son verre devant elle. La journaliste se pince les lèvres, légèrement confuse. « Je suis désolée, je pense t'avoir dit ça sur un coup de tête. New York a été…. Difficile et compliqué.  Je crois que j’étouffais, j'avais juste envie de.... » D’une échappatoire ? D’une porte de sortie ? « Je sais pas. Bref c'est une décision qui doit être plus réfléchie que ça. » Eli sait qu'elle perdra beaucoup avec ce divorce mais n'est-ce pas le prix à payer pour retrouver un peu de liberté ?

Après le prélude au sujet des cadeaux, la conversation se poursuit dans le salon, plus intéressant à son sens puisqu’il fait mention de ce projet qui lui tient à coeur. Cette fondation qui pourrait aider les jeunes dans leurs différentes problématiques, ça lui tient à coeur parce qu’il n’a eu droit à rien de tout ça plus jeune, s’est littéralement arraché, comme bien d’autres étudiants, forcé d’avoir un job à côté de ses études, mais également des activités parascolaires pour alimenter un dossier de candidature pour une bourse. S’il est confortable dans sa vie financièrement, ça n’a pas toujours été le cas. Issu d’une famille modeste, que la blonde a pu rencontrer, ne pouvait cependant pas imaginer l’état des finances des Jensen en grandissant; bien incapable de lui payer des études supérieures, il peut être donc fier de ce parcours. Pas endetté à vie le garçon qui a su faire les bons choix au bon moment. Espère que ses interventions pourront redonner de l’espoir à certains jeunes qui ne peuvent plus y croire. La fondation ACT, à côté ne fait rien de tout ça, et préfère évidemment mettre en avant les choses que cette nouvelle fondation pouvait apporter aux adolescents et jeunes adultes de la région. Oui c’est vrai, quant au fait qu’il était motivé. J’aime me sentir utile. Faire quelque chose qui le fait se sentir important. Eli sort son téléphone, lui demande d’attendre, parce qu’elle ne peut s’en empêcher . Haussement de sourcils, sans savoir ce qu’elle ne pouvait donc pas s’empêcher de faire. Apporte son verre à ses lèvres. Eli qui lui fait remarquer qu’il n’avait pas mentionné le nom du directeur. Leo hausse les épaules. Elle semble être amusée. Non, je t’ai parlé de la directrice du projet parce que c’est elle qui fait tout le job. Et qui mérite le crédit qui lui revient de ce fait. Pas envie d’appuyer en étant un peu plus honnête quant à la raison de son silence. Pas certaine qu’elle parvienne à être aussi impartiale, et trouverait dommage de shifter le focus sur sa relation… étrangement compliquée qu’elle entretenait avec l’homme d’affaires.

Si elle répète que c’était une bonne nouvelle pour les jeunes, la suite de la conversation, il peut finalement l’anticiper. N’imagine donc pas la jeune femme faire de la promotion pour cette si jolie cause. Lui annonce suivre l’article s’agissant de l’inauguration. Dommage, elle aurait pu s’y rendre aussi mais Leo ne dit rien. ça marche. Pas obligée de s’intéresser non plus au fond, c’était plus pour faire la conversation avant d’évoquer la raison de sa visite, car à son sens c’était bien pour évoquer ses envies de divorce qu’il avait proposé qu’elle vienne. Pour cette raison qu’il est étonné de la voir avaler de travers. Trop brusque dans son approche ? Probablement un peu. Regard vers son canapé, craignant une tâche, le maniaque. Désolé je pensais pas que ça te prendrait de surprise. Petite moue embêtée. Finalement, c’est lui qui est un peu confus en l’entendant lui dire qu’elle lui avait parlé de divorce sur un coup de tête. Ah. Explique que son séjour à New York a été difficile et qu’elle étouffait, mais au fond ne sait pas si elle a envie de divorcer, une décision qu’elle devra prendre avec davantage de recul. Ah bon ? Leo qui fronce un peu les sourcils. Bois un coup garçon. Je suis navré de l’apprendre, remet des gants. T’avais l’air plutôt déterminée par message, j’ai dû mal comprendre le degré. Qu’il admet, avant de tout de même demander : Mais t’es sûre ? Qu'est-ce qui s'est passé ? Après tout, elle lui avait bien confié ne pas l’aimer. C’est une bonne raison pour se quitter, right ?